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Êtes-vous captifs de l'obsolescence programmée ?

Lors de vos achats, sur quels critères se basent vos choix ? Pensez-vous à la réparabilité de l'objet ? C'est aujourd'hui possible grâce à une nouvelle mesure instaurée par la France ce 1er Janvier 2021.
Attention, les batteries de vos portables peuvent être trafiquées ! (Crédit photo : Anonyme)
N'avez-vous jamais eu un produit récent qui " lâchait " soudain de façon inexplicable ? Êtes-vous le consommateur idéal pour les créateurs de produits délibérément obsolètes ?
L'entrée en vigueur d'un indice de réparabilité depuis le 1er janvier 2021 va-t-il pouvoir retourner la situation en incitant créateurs comme acheteurs à adopter un comportement plus responsable ?
L'obsolescence programmée ? Premièrement, l'obsolescence programmée est, selon Wikipédia, " l'ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d'un produit pour en augmenter le taux de remplacement ". Globalement, un créateur ayant recours à l'obsolescence programmée cherche à raccourcir la vie de son produit pour vous en faire racheter un autre.
Elle peut être fonctionnelle quand le produit ne peut plus être utilisé pour les usages qu'on attend de lui, comme par exemple en étant incompatible avec de nouveaux équipements.
Ou elle peut être psychologique si le produit finit par ne plus répondre aux envies de l'utilisateur qui va désirer acheter un nouveau modèle, à cause d'une évolution de design, par exemple. Le produit peut posséder une conception qui a été fragilisée. Depuis 2015, cette pratique est punie par la loi, devenant un délit.
Ils vous incitent au rachat ! Ainsi, en racourcissant la durée de vie de leurs produits, les producteurs  ont pour but que les acheteurs rachètent ce produit, et donc dépensent plus. Cependant, ce mode d'action n'est pas sans conséquences : l'obsolescence programmée favorise la surconsommation, et donc la surproduction. Elle contribue aussi à l'accroissement des déchets, l'intensification de la pollution et l'augmentation du gaspillage des matières premières et d'énergie. Globalement, elle alimente artificiellement la croissance.
Objets les plus touchés Selon topito.com, les objets les plus touchés par l'obsolescence sont les ampoules, les collants, les batteries de téléphone, les imprimantes, les voitures, les vêtements, les jeux-vidéo et logiciels, et les appareils électroménagers. Il est donc important d'être particulièrement vigilant lors de l'achat de ces produits.
Privilégiez la réparation Pour limiter le gâchis, voici quelques solutions. Premièrement, avant vos achats, comparez et informez-vous mieux. Il est aussi possible de revendre et d'acheter d'occasion, ou d'échanger des produits. Privilégiez à l'achat de nouveaux produits un bon entretien et leur réparation, si cela est possible.
Malheureusement, les pièces détachées coûtent parfois cher. Vous pouvez aussi utiliser les circuits de l'économie alternative. Par exemple, certaines entreprises, telles " Ti'Recup ", à Carhaix, revendent à bas prix des objets recyclés. Il est également envisageable de fabriquer soi-même ou en Open source.
À une échelle plus nationale, certains pays essayent de légiférer pour tenter de limiter l'utilisation de l'obsolescence ou du vieillissement programmé. Par exemple, les cartouches d'encre à mémoire ont été interdites par l'Union Européenne.
Objectif : taux de réparation de 60 % Une nouvelle mesure, sortie récemment, dans le cadre de la loi anti-gaspillage, consiste en l'apposement d'un indice de réparabilité permettant de savoir si le produit est facilement réparable ou non, et ce sur différents produits tels les ordinateurs portables, les smartphones, ou encore les lave-linges. Les produits seront notés selon cinq critères : la documentation donnée par le constructeur avec le produit, la possibilité de démontage, ou l'accès aux pièces détachées, la disponibilité des pièces détachées, leur prix par rapport au produit neuf et pour finir, un critère spécifique au produit concerné. L'objectif est d'arriver, d'ici cinq ans, à un taux de réparation des produits électriques et électroniques de 60 %.
L'indice devrait ensuite s'étendre à d'autres produits. Ainsi, cette mesure permet au consommateur un accès à une meilleure information sur ses achats, et encourage le producteur à s'impliquer davantage dans une production responsable, grâce à ce devoir de transparence envers son client.
Une tendance encourageante Il y a une vraie tendance de fond à l'échelle mondiale, vers les modifications de comportement des consommateurs. Citons, par exemple, l'économie circulaire (préservatrice des ressources, de l'environnement et de notre santé, et réductrice des déchets), ou l'économie collaborative (modèle économique basé sur l'échange et le partage entre particuliers). Cela contribue progressivement à une prise de conscience du problème de la durabilité des produits, et va peut-être nous permettre de sortir de ce cercle vicieux qu'est l'obsolescence.
En conclusion, restez vigilants et renseignez-vous sur les produits que vous achetez. Ne jouez pas le jeu des créateurs vicieux qui vous enferment dans un cycle de rachat, à leur profit... mais loin du vôtre !
Anne-Lise 2nde
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