Portrait singulier de Thomas Lehodey

Thomas Lehodey, jeune artiste raffiné à l'univers bien particulier, nous partage, un sourire aux lèvres, son rapport à l'art et son regard sur ses créations.
Ecorché aux fleurs (Crédit photo : Thomas Lehodey)
Vers quelle forme d'art tendent tes créations ? Je suis touche-à-tout. Je dessine beaucoup mais j'aime aussi le modelage car l'argile permet de manipuler un volume. Lors du premier confinement, j'ai aussi peint sur textile pour personnaliser certains de mes vêtements.
As-tu une signature qui permette d'identifier tes œuvres ? Mes créations tournent autour du cabinet de curiosité et s'inspirent d'affiches anatomiques, botaniques, des insectes, de la fourrure. J'observe aussi mon environnement et j'essaie de l'inscrire dans mon univers... singulier, je l'avoue.
Depuis combien de temps crées-tu ainsi ? Le dessin a toujours fait partie intégrante de moi. Il me semble que c'est surtout dans l'ennui contraint que naît l'inspiration car je souhaite alors déplacer mon univers au sein de celui qui m'est imposé... Les marges de mes cahiers sont emplies de gribouillages ! Mon style actuel est né lorsque j'ai découvert les cahiers d'écolier de SVT de mon arrière-arrière-grand-père magnifiquement calligraphiés et illustrés de dessins précis. Je me décrirais pompeusement comme autodidacte(rires), car j'ai appris seul les techniques, sauf en sculpture où j'ai suivi des cours de six à huit ans. J'ai cependant évolué dans un entourage féru d'art et mon parcours est semé de figures qui m'ont encouragé à me dévoiler.
As-tu eu l'occasion d'exposer tes créations ? Oui ! Ma première exposition a eu lieu en 2018, c'était une exposition avec d'autres artistes qui m'ont motivé. J'ai ensuite exposé dans plusieurs lieux granvillais. J'ai découvert que mon travail avait une valeur et qu'il plaisait, c'est un moteur puissant. Les vernissages d'exposition m'ont permis de construire un petit réseau bienveillant ce qui me semble indispensable pour produire. L'un de mes dessins a été la couverture du fanzine participatif Antirouille, le numéro 48 !
Tu as un talent flagrant : as-tu déjà envisagé un parcours professionnel dans l'art ? J'adore la création artistique mais je doute pouvoir en vivre. C'est avant tout une activité essentielle à mon bien-être. Je souhaite devenir commissaire-priseur pour ne pas m'éloigner de la dimension esthétique de l'art. Je pense que le beau est partout, notamment dans l'artisanat : la marqueterie, la mode, l'orfèvrerie...
Un mot pour conclure ? Ouvrez-vous à l'art, à la culture ! Laissez-vous atteindre ! Développez votre sensibilité au monde !
Romane FÉRET
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