Réfugiés au lycée, ils ont fui leur pays

Sofia, 16 ans, a quitté l'Ukraine envahie par la Russie en 2022. Ahmad, 17 ans, a fui les Talibans en 2019. Aujourd'hui, il suivent les cours à nos côtés. Voici leur histoire.
Ahmad (Crédit photo : Léa COUSIN)
Ahmad, 17 ans, Afghan « Je viens de Barlan en Afghanistan. Je suis parti avec ma famille en 2019. On a traversé le Pakistan à pied. Au bout d'une semaine, quasiment sans manger ni boire, on est arrivés en Iran. Il nous a fallu 5 essais pour passer en Turquie et 3 pour aller en Grèce par la mer, sur un "bateau en plastique". On y est restés environ 1 an. On est ensuite passés par la Bosnie, la Croatie, la Serbie, l'Italie avant de rejoindre la France en train. On est arrivés à Caen en novembre 2021 et à Avranches en 2022. J'ai été plutôt bien accueilli. J'ai commencé à apprendre le français. Je n'étais jamais allé à l'école avant. Aujourd'hui, je suis en seconde pro électricité. Pour moi, le plus dur dans l'apprentissage du français, c'est la phonétique. Je suis vraiment désolé pour les filles en Afghanistan qui ne peuvent pas aller à l'école, à l'université. J'espère qu'un jour, elles pourront y retourner. »Sofia, 16 ans, Ukrainienne« J'ha­bi­tais à Kyiv (Sofia ne voulait pas de Kiev car c'est russe). On est par­ties avec ma mère en train jus­qu'à Lviv, on a tra­versé la fron­tière avec la Pologne où l'on a été accueillies dans un hôtel réservé par l'em­ployeur de ma mère. On y est res­tées envi­ron une semaine, puis on a pris un avion pour Paris. Enfin, on est arri­vées en Nor­man­die, à Bré­hal. Au lycée depuis début avril, je suis en première, je vais donc pas­ser le bac de fran­çais. Cela ne m'in­quiète pas trop car j'ai eu 12 au pre­mier devoir de 4 h et j'ai tou­jours eu de bonnes notes. Je parle 4 langues : ukrai­nien, russe, anglais et fran­çais. Apprendre le français m'a pris beaucoup de temps car je ne le par­lais pas.. J'apprends aussi l'es­pa­gnol. Je suis toujours en contact avec des amis qui sont res­tés en Ukraine. Je suis recon­nais­sante envers mes cama­rades de classe, mes amis fran­çais qui sont gen­tils avec moi, qui m'ont bien accueillie. Je commence à m'habituer à la vie ici. Je ne sais pas comment je vois l'avenir car je ne sais pas où je serai dans 6 mois, dans un an. Je vois la guerre comme un cauchemar, mais, même si c'est difficile, je crois ou plutôt je sais que nous gagnerons. » Ces propos ont été traduits.
​​​​​​Une immigration choisie ? Malgré certains points communs, Ahmad et Sofia ont des histoires très spécifiques qui montrent une profonde différence de traitement. Pourtant quand on les croise dans les couloirs du lycée, ce sont des élèves comme les autres.
Léa COUSIN
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