Le Concours Eurovision de la chanson 2022

Ringard l'Eurovision ? Et pourtant il regroupe des millions de spectateurs !
Semi-finale Eurovision 2022 (Crédit photo : CC BY-SA 4.0 Michael Doherty)
Un peu d'histoire Le premier Concours a lieu en 1956. 7 pays y participent : la Suisse, l'Allemagne de l'Ouest, la France, L'Italie et le BeNeLux (Belgium, Netherlands, Luxembourg). Ces 7 pays sont les créateurs de l'Eurovision, premiers membres de l'Union Européenne de Radiodiffusion (UER), en se basant sur un concours italien déjà existant.
C'est la Suisse, pays hôte, qui remporte la première victoire avec Refrain de Lys Assia. La présentation se fait toujours en 2 langues : anglais et français, les deux langues officielles de l'Eurovision.
Au nombre de victoires, l’Irlande avec 7 victoires se place en première position, la Suède en deuxième avec 6 victoires, et en troisième, à égalité avec 5 victoires : la France, le Royaume-Unis, les Pays-Bas et le Luxembourg.
Le concours s'est étendu hors de l'Europe, comme avec l'inclusion de l'Australie ou de l'Azerbaïdjan. Si l'Australie peut participer au concours, c'est grâce au vif engouement que le concours a su galvanisé chez nos amis antipodiques.
En effet depuis 1983, le Special Broadcasting Service, ou SBS, diffuse le concours en Australie.
En 2015, pour les 60 ans du concours, un groupe australien a été autorisée exceptionnellement à participer.
L'expérience devait se renouveler seulement en cas de victoire mais l'Australie est restée présente malgré tout.
L’année dernière, c’est le groupe italien Måneskin (« Clair de lune » en danois) qui a remporté le concours avec Zitti e buoni (« Taisez-vous et restez sages »).
Quelques chiffres Une chanson ne peut durer que 3 minutes maximum. Sur scène, il y a maximum 6 artistes, hors choristes et danseurs.
Ce sont environ 200 000 000 de spectateurs qui regardent la finale.
C’était 4,8 millions de Français pour l'année 2019. Pour participer, il faut avoir au minimum 16 ans.
Quid de la France en 2022 ? Depuis 1977 avec Marie Myriam et L'oiseau et l'enfant, - notons quand même l'honorable place de Barbara Pravi l'année dernière - la France n'a pas gagné.
Cette année, c’est le groupe breton Alvan & Ahez avec Fulenn qui a représenté la France.
À Turin, la chanson était entièrement en breton quand bien même le choix non-francophone a pu créer la polémique et être décrié. Ce n’est pas la première fois qu’une chanson bretonne représente la France : en 1996, le groupe Dan ar Braz et l’Héritage des Celtes chantait Diwanit bugale.
Et hélas, dans les deux cas la France a fini dans le bas du classement. L’année dernière nous étions à une place de la victoire, cette année-ci à une place de la défaite…
Un concours politique ? Derrière ces strass et paillettes se cachent aussi des enjeux géopolitiques et diplomatiques.
Ainsi, au-delà de faire de la publicité pour le pays vainqueur, les pays avec des liens historiques ou politiques ont tendance à se récompenser plus facilement : la Grèce et Chypre, la France et l'Arménie, la Suède et la Finlande, etc.
De surcroît la Russie, à côté des sanctions économiques et de mobilité de par l'attaque de l'Ukraine, se voit exclue du Concours Eurovision de la chanson 2022.
Sur le site web du journal 20minutes, le chanteur et guitariste du groupe Dan ar Braz parlait en 1996 d’une défaite politique
La raison ? La reprise des essais nucléaires français dans le Pacifique à l’époque...
Enfin l’année dernière, le présentateur Stéphane Bern aurait reçu un message du Président français Emmanuel Macron lui demandant de faire en sorte que le groupe Måneskin soit disqualifié.
En effet le chanteur Damiano David, soupçonné d’avoir consommé de la drogue avait créé la panique générale.
Disqualification qui aurait permis la victoire de la France alors deuxième.
Et cette année, c'est l'Ukraine portée par le vote du public qui a gagné de très loin, sûrement grâce à une sollicitude européenne.
De plus cette année, l'UER, Union européenne de radio-télévision, a supprimé les votes respectifs de 6 pays : l’Azerbaïdjan, la Géorgie, le Monténégro, la Pologne, la Roumanie et Saint-Marin, jugés coupables de triche.
En effet celle-ci a décrié "des schémas de vote irréguliers" et "[qu']il a été observé que quatre des six jurys ont placé les cinq autres pays dans leur top 5 (en prenant en compte le fait qu’un jury ne peut pas voter pour son pays).
Une irrégularité de cette ampleur est inédite".
Yanis Hamon
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