L'abstention en France

Elle sera l'un des enjeux de l'élection présidentielle 2022.
L'abstention ne cesse d'augmenter au fil des élections. (Crédit photo : France3/régions)
L’abstention est l'absence de vote d'un électeur inscrit sur les listes électorales. En constante augmentation depuis 1958, quelle que soit l’échelle des élections, elle est un indicateur utile du niveau de représentation politique dans une démocratie.
Profil type On observe une forte abstention chez les nouveaux votants. 51 % des mal-inscrits ont entre 25 et 29 ans et selon une enquête, 63 % des 18-20 ans envisagent de s’abstenir au premier tour de la Présidentielle 2022. Les jeunes citoyens n'entrent pas dans la vie électorale et les plus âgés s'en retirent. L'abstention est également très forte chez les plus précaires et les moins diplômés. Le défaut d'intégration sociale de ces classes entraîne une non intégration politique. En 2017, le taux d'abstention dans les quartiers les plus affectés par le chômage et l'immigration dépassait de 25 points les quartiers représentés par les cadres supérieurs et les diplômés.
Principales raisons Les abstentionnistes avancent de nombreuses raisons : indisponibilité, religion, désintérêt. Il y a cependant deux principales dominantes : le manque de représentation politique et l'acte de protestation. Il utilisent l'abstention comme sanction après une forte déception envers les partis en place. La Présidentielle y échappe avec un taux d'abstention qui ne dépasse jamais 30 %. Les candidats sont très médiatisés, chacun est persuadé que c'est l'élection la plus importante. Généralement, le Président en place est critiqué durant la quasi-totalité de son mandat, par des oppositions qui souhaitent prendre sa place. La crise du COVID-19 a accru le phénomène. On remarque un dégoût de la classe politique dû à sa gestion de la crise sanitaire.
Enjeux pour 2022 Après les dernières élections régionales et départementales, l'abstention massive va-t-elle atteindre la Présidentielle ? Dans ce cas, le (ou la) président(e) élu(e) en 2022 pourrait être l'un (ou l'une) des moins bien élu(e)s de la Ve République. Le taux d’abstention n'a cessé d'augmenter au fil des années : 15 % en 1958 et plus de 20 % en 2012. De plus, le second tour de la Présidentielle de 2017 a obtenu un record historique du taux d’abstention : 25,4 %. Un gouvernement représentatif doit représenter toutes les couches sociales. Si ceux qui ont le plus besoin qu'on intervienne (jeunes/précaires) ne votent pas, ils n'auront pas de représentation. Les solutions mises en place pour l’instant sont l’extension du vote par procuration et l’inscription automatique des jeunes de 18 ans sur les listes électorales.
Ainsi, cette année, l'élection présidentielle peut être en danger à cause du dégoût pour la classe politique.
Colline BRUEL
et Mathilde FURET.
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