Journal des Lycées > L'actualité des lycées > Morbihan > Lycée Jean-Baptiste Colbert > Les articles > L'affaire Pinochet : un tournant dans le droit international

L'affaire Pinochet : un tournant dans le droit international

Le dictateur Augusto Pinochet, Président du Chili de 1974 à 1990. (Crédit photo : Store norske leksikon)
Commandant en chef de l'armée chilienne, Augusto Pinochet prend la tête du pays en dirigeant un coup d'Etat où il renverse le président socialiste Salvador Allende le 11 septembre 1973. Dans les jours qui suivent le coup d'État, la nature répressive du nouveau pouvoir s'affiche clairement. Des milliers de personnes sont arrêtées victimes de cette violence politique : torturées, exécutées, parquées dans des camps de concentration ou portées disparues.
Des milliers de morts Jusqu'à la fin de 1974, l'éradication du « cancer marxiste » est menée de manière systématique. Durant les années Pinochet, le nombre de tués et de disparus se serait élevé entre 5 000 et 6 000 personnes. Le Chili de Pinochet recourt au plan Condor et serait à l'origine de 50 000 à 70 000 meurtres ou disparitions.
Le 5 octobre 1988 Pinochet perd le pouvoir lors des élections générales mais bénéficie d'une immunité totale.
Le 16 octobre 1998, il est mis aux arrêts à la demande du juge espagnol Baltasar Garzon. C'est le début d'un épisode qui va susciter une véritable remise en question de l'immunité des chefs d'Etat. Il fera face à plusieurs procès dans son pays et sera assigné à résidence à Santiago, le 27 novembre 2006 sans qu'il ait pu être jugé. Ainsi donc, Pinochet reste injugeable mais ses différents procès ont créé une situation internationale complexe.

En effet, cette affaire a montré qu'aucun dirigeant n'est à l'abri de la justice et qu'il paiera tôt ou tard pour les crimes qu'il a commis sous son mandat.
L'arrestation de l'ancien dictateur chilien a été interprété comme le signe d'un basculement de l'ordre international car les dictateurs responsables de violations des droits de l'homme seront susceptibles d'être jugés devant les tribunaux qualifiés.
Accusé de 3051 disparitions et assassinats Le mandat de Pinochet prend fin le 11 mars 1990. Il est assigné à résidence à Santiago mais meurt le 10 décembre 2006. Il a été accusé de 3051 disparitions et assassinats, de dizaines de cas d'enlèvements entre 1973 et 1990. Egalement accusé de fraudres fiscales, plusieurs procès seront entamés contre lui mais n'aboutiront pas. Cependant, ils auront permis de faire une brêche dans l'immunité des dirigeants.
Cette affaire aura été un tournant important dans le droit international et elle servira d'exemple à d'autres cas comme celui du rejet de l'immunité de Charles Taylor, l'ancien président du Libéria par la Cour Suprême de la Sierra-Leone.
Assoh MIAN.
Connexion à la salle de rédaction numérique (SRN)
Se connecter

N'utilisez pas cette fonctionnalité si vous utilisez des postes partagés

 
Mot de passe oublié