SOS Méditerranée, une seconde chance

Claire Faggianelli, un des marins, est venue témoigner au lycée.
L'Aquarius, un des navires de SOS Méditerrannée. (Crédit photo : CC BY-SA 3.0 de © Ra Boe / Wikipedia)
Nous avons rencontré Claire Faggianelli, marin sauveteuse depuis 2017 dans notre cours de HGGSP (histoire, géographie, géopolitique et sciences politiques) par l'intermédiaire de l'association Rhizomes. Âgée de 35 ans, elle sillonne les mers les plus meurtrières d'Afrique pour porter secours aux migrants. « Les sauveteurs sont l'équivalent des pompiers mais pour la mer  » a-t-elle expliqué. Ces interventions appelées sauvetages humanitaires ont permis « de venir en aide à 34 000 personnes en l'espace de 9 ans ». Cependant, ces "anges gardiens" sont souvent accusés de trafic d'être humains.
C'est pour cela qu'ils sont obligés de faire très attention à tous leurs faits et gestes. Elle a ajouté : «  Les ONG sont criminalisées par des anti-migrants qui ne souhaitent pas de migrants dans leur pays. Un exemple concret est le procès du Luventa, qui incrimine dix personnes de l'équipage de trafic d'humains. Ceux-ci risquent vingt ans de prison  ».
Le financement des missions Tous ces sauvetages ont un coût financier important. Elle précise : « Des mouvements de solidarité sont créés sur la terre ferme. » Tout l'argent des dons, ainsi que l'argent récupéré avec les Régions et les villes est alors utilisé pour ces missions. Elle poursuit : « Toutes les personnes à bord des bateaux de sauvetage sont salariés  ».
Océan Viking, le navire de l'ONG, a son équipage attitré qui est composé de « 8 marins et 22 SAR (search and rescue). Parmi ces personnes se trouvent 12 équipiers à bord des semi-rigides, 3 médecins, 1 logisticien, 2 journalistes, 1 chargé de communication, une personne chargée d'enregistrer des preuves pour éviter les accusations de trafic d'être humains, 1 coordinateur de recherche et sauvetage plus un chef médecin  ».
Les lois sur la mer « Tout capitaine de navire a l'obligation de porter assistance à navire en danger  » a-t-elle précisé. En effet, à partir du moment où quelqu'un a besoin d'aide et qu'il est possible d'accueillir les individus sur son bateau cela devient une obligation et un devoir.
Pour les personnes qui sont sauvées, on trouve un "principe de non refoulement", c'est-à-dire qu'il est interdit de renvoyer une personne dans son pays si elle y est en danger.
Des raisons évidentes Claire a également évoqué les différentes raisons qui poussent à migrer. "On peut partir pour raisons politiques, économiques ou pour son orientation sexuelle. Ou aussi pour fuir les dégâts liés au changement climatique". Elle cite en outre le souhait d'obtenir une meilleure éducation pour obtenir des diplômes. « Les oppressions des minorités  » peuvent aussi être un argument valable pour souhaiter quitter son pays. Des problèmes évidents comme la santé sont évidemment aussi présents.

SOS Méditerrannée revendique sa vocation humanitaire avec trois objectifs : protéger, sauver et témoigner. Basés en Méditerranée, plusieurs bateaux naviguent à la recherche de barques libyennes. La guerre en Libye entraîne une diminution de la surveillance des frontières, ce qui facilite le départ de ces multiples barques pour l'Europe. Quatre pays sont mobilisés : la France, l'Allemagne, la Suisse et l'Italie. Ils se répartissent équitablement la Méditerranée pour sauver le plus grand nombre de migrants.
Pompiers de la mer, ces secouristes sont appelés les SOLAS.
Ninon LASZCZAK
et Anaëlle CARRON.
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