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Éditorial
Initié par la Région Normandie, le Forum mondial Normandie pour la Paix s’inscrit dans la continuité du considérable travail accompli depuis 1945 par notre région pour entretenir la mémoire du Débarquement du 6 juin 1944 et de la Bataille de Normandie.
De multiples actions sont nées sur les terres normandes, portées par les collectivités, les musées, la communauté éducative, pour transmettre la mémoire et accompagner les nouvelles générations dans la compréhension du monde contemporain et la construction de la paix.
Pour sa deuxième édition, le Forum a réuni plus de 250 intervenants de tous pays, spécialistes des tensions du monde et acteurs de la construction d’une paix mondiale.
Ils se sont exprimés à travers de grandes conférences, des débats thématiques et interactifs, des rencontres et des expositions.
Des solutions d'avenir
En participant à cet événement, des centaines de jeunes ont investi aussi le rôle d’artisans de la Paix. Ils sont venus, ici, à Caen, présenter des solutions d’avenir en faveur du développement durable avec le programme européen Walk the global Walk, apporter leur soutien à de nouvelles figures de combat pour la liberté à travers la remise du premier Prix liberté en présence de vétérans, participer à des ateliers de réflexion comme les jeunes Young Leaders ou encore encourager bien d’autres initiatives présentées sur le Village pour la Paix.
Un journal pour la paix
Et puis, il ya eu ces élèves de classe de seconde du lycée Jean Rostand de Caen ! Ils étaient une vingtaine de rédacteurs, journalistes en herbe, accompagnés par deux de leurs professeurs et engagés dans la rédaction de ce journal dont le titre - La Colombe - résume si bien l'esprit des faiseurs de paix. Faiseurs de paix, ils le sont par leurs articles et leurs photos qu'ils livrent à votre lecture.
Je vous invite à feuilleter les pages de ce journal des lycées.
Hervé MORIN
Président de la Région Normandie.
Faiseurs de paix en Normandie
Hervé Morin répond à nos questions
Au forum, nous avons pu rencontrer le Président de la Région Normandie.
H.M : Vous êtes de quel lycée ?
L : Nous sommes du lycée Jean Rostand, nous travaillons pour le journal Ouest France.
H.M : Ah ! C’est vous le journal Ouest France, d’accord.
L : C’est la deuxième édition du forum de la paix que vous organisez, nous aimerions savoir, d’où vous est venue l’idée de créer cet événement alors qu’il y a déjà de nombreux lieux de commémoration comme le Mémorial de Caen ?
H.M : Oui, mais ici ce sont 250 intervenants,4 Prix Nobel, des anciens Premiers ministres, des responsables politiques de premier plan qui viennent débattre et échanger pendant deux jours sur la question de faire la paix. [...]Vous avez vu à quel point on doit renouveler notre pensée sur le sujet.Le problème n’est plus tellement la guerre entre puissances militaires. Aujourd'hui, on assiste plus souvent à des guerres civiles. Elles sont liées à des problèmes de désocialisation, à des inégalités. Les conséquences, comme l'ont évoqué les prix Nobel, sont subies par les populations les plus fragiles, les plus faibles, et plus particulièrement par les femmes et les enfants. Ça mérite d’être dit. On ne porte pas seulement une mémoire, on bâtit quelque chose pour l’avenir.
L : Alors que tout le monde pensait qu’il y avait déjà assez de choses pour commémorer ce Débarquement, vous avez eu l’idée de créer ce forum pour la paix…
H.M : Oui, j'en reviens à cette idée d'avenir. Nous ne célébrons pas la paix qu'en souvenir du Débarquement. Il faut le faire et on le fait au moment de cet anniversaire. Mais ce forum est là pour construire des quais, des réflexions. Des hommes et des femmes du monde entier viennent faire de la médiation. Déjà parler ensemble, alors qu’on ne se parle plus dans leurs pays respectifs. On est là pour essayer d’être un facteur de construction : ouvrir des pistes de réflexion, chercher des solutions. Que sera le multilatéralisme de demain ? Comment doivent évoluer les Nations Unies ? Ce n’est pas simplement un travail de mémoire. On est bien d’accord ?
Recueilli par Salomé TRECHE, Lemine MOHAMED LEMINE, Sarah REGNIER.
Un passage de témoin entre générations
Un hommage envers des figures emblématiques de la paix a réuni des vétérans de la Seconde guerre et les lauréats du Premier Prix Liberté.
« Un pays qui oublie son passé n’a pas d’avenir » W. Churchill
L’assemblée réunie à l’Abbaye aux dames a eu l’honneur d’accueillir et d’honorer par la remise d’une médaille des vétérans britanniques et américains. « La paix est un long fil de transmission » a déclaré Hervé Morin lors de son discours inaugural. La présence de ces hommes, dont le courage n’est plus à louer, est un symbole fort pour les jeunes générations et un exemple à suivre dans la lutte pour le paix et la liberté.
Des jeunes mobilisés
La cérémonie a proposé de nombreuses interventions de jeunes. Le Chœur de la Maitrise d’Yvetot s’est fait entendre plusieurs fois, des élèves ayant participé à des ateliers du Labo des Histoires ont fait partager des extraits de leurs productions. Des jeunes ayant participé au jury de sélection des lauréats du Prix Liberté ont témoigné de leur expérience marquante.
Remise du Prix Liberté
Point d’orgue de la cérémonie, la remise officielle du 1er Prix Liberté à Greta Thunberg, sans oublier l’hommage aux deux autres lauréats sélectionnés par le jury : Lu Gang et Raif Badawi.
Ne pouvant être présente, Greta Thunberg a remercié via une vidéo tous les jeunes d’avoir choisi son combat pour la préservation climatique. Le trophée, réalisé par la section Art et Ebenisterie du lycée Boismard (Brionne), a été remis symboliquement à un vétéran américain, Mr Norman Shay.
Greta Thunberg viendra recevoir fin Juin en mains propres son magnifique trophée ! (Lire son portrait page 6)
Anne-Laure PROVOST.

Elles et eux aussi ont œuvré pour la paix
Nelson Mandela
Il symbolise la lutte contre l'apartheid en Afrique du Sud. Nelson Mandela a payé par de longues années de prison son combat. Et le voir à la tête de ce pays marqué par la ségrégation raciale a été une victoire déterminante. Frederick de Klerk, alors président de l'Afrique du Sud y a été associé. Nelson Mandela et lui reçoivent le prix Nobel de la paix en 1993. Cette distinction récompense « leur travail pour l'élimination pacifique du régime de l'apartheid et pour l'établissement des fondations d'une Afrique du Sud nouvelle et démocratique ».
Betty Williams
Betty William est une militante pacifiste nord-irlandaise pour droit des enfants et des femmes, lauréate du prix Nobel de la paix 1976. Elle est membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine dont les travaux ont commencé le 4 mars 2009 mais aussi membre de la fondation PeaceJam et aussi membre d'honneur du Club de Budapest.
Lord Boyd Orr
Médecin et homme politique britannique, Lord John Boyd Orr est le premier directeur de la FAO, l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. En 1949, il est récompensé pour son combat contre la faim dans le monde.
Wangari Muta Maathai
Wangari Muta Maathai est une militante. Le 8 octobre 2004, elle reçoit le prix Nobel de la paix pour « sa contribution en faveur du développement durable, de la démocratie et de la paix » au Kenya. C’est la première femme africaine à recevoir cette distinction.
Océane LELIEVRE
et Ninon JACQUELINE.
Quatre prix Nobel pour un Manifeste
Mardi 4 juin 2019 a été lancé un appel public à une prise de conscience de la nécessité d’une paix durable.
Rédigé et présenté au forum par des Prix Nobel Mohamed El Baradei, Leymah Gbowee, Denis Mukwege, Jody Williams, et des personnalités de la société civile engagées pour la paix, le manifeste a été proposé à la signature de tous les participants du Forum.
Le manifeste nous rappelle que, sur la planète, « nous ne sommes qu'un. Tous, nous respirons, nous pensons, nous ressentons l'amour, la haine, la peur et l'espoir. Ce que nous avons en commun est bien plus grand que nos différences. Rappelons-nous l'enseignement de Russel et Einstein : Souvenez-vous de votre humanité ; oubliez le reste ».
Lemine MOHAMED LEMINE.
Retrouvez le texte du manifeste et signez sur https://normandiepourlapaix.fr/manifeste-pour-la-paix
Algérie : une histoire qui se répète ?
Après les nombreuses révoltes algériennes, des personnalités ont échangé dans un débat : Algérie quelle nouvelle donne ? Elles ont répondu aux questions sur le passé, le présent et le futur de l’État Algérien.
Nouveau rejet politique ?
Les questions abordées étaient : La transition politique, la place des Algériens dans leur système, le rôle des femmes, l'économie et les perspectives du pays.
La Colombie : la paix et après ?
Un débat avait pour sujet : " Colombie : la paix et après". Y participaient : Félix Mora Ortiz président de La Paz Futbol Club (Colombie), Marie Whelan, ancienne ambassadrice d'Irlande, Isabelle Loannides, analyste politique, Hal Philip Klepak, professeur au collège militaire royal du Canada et Gonzalo Restrepo Lopez, président de la fondation Casino et membre de la délégation négociatrice du gouvernement colombien. Après 50 ans d'un conflit qui a meurtri plusieurs générations, comment sortir des haines et des rancoeurs tout en rendant justice aux victimes ? Les accords pour la paix signés en 2016 ne sont toujours pas totalement respectés, mais il y a des issues envisageables.
Bertille JANIL,
Anaëlle MENOCHET
et Manuela CASSE
Education au service de la paix ?
Ce mardi 4 juin, dans le cadre du Forum pour la paix, quatre intervenants, ont échangé avec l'assistance. L'objectif de ce débat était de répondre à la question : « L'éducation est-elle un facteur de paix ? ». D'après ces interventions, les jeunes accompagnés durant leur cursus scolaire, deviendront de futurs faiseurs de paix. Nous précisons que si leur savoir est mal exercé, alors l'éducation deviendra favorable aux conflits. Ce débat nous a donné quelques liens étroits entre l'éducation et la paix. Pourtant, les échanges étaient centrés sur les organisations présentées, ce qui a suscité la réaction d'un auditeur qui a clôturé le débat. Il a conclu :« L'éducation est nécessaire à la promotion d'une culture de paix et de non-violence. ».
Manon LEMARIÉ
Cameroun : un conflit occulté
"C'est une véritable crise ouverte" nous a expliqué Akere Muna, avocat et personnalité influente au Cameroun. Un rapport de Human Rights Watch dénonce les conséquences de ce conflit : Il y a des abus lors des opérations de sécurité de l'armée, les écoles sont fermées et celles qui restent ouvertes sont brûlées, un quart des jeunes consomment de la drogue et il y a beaucoup d'enfants soldats. L'Etat tout entier est corrompu et les opposants politiques sont jetés en prison. Alors comment résoudre cette crise ? Tout d'abord, il faudrait que les autorités camerounaises acceptent le dialogue et, ensuite, que l'Etat ne reste pas dans le déni. La France fournit tout l'armement nécessaire au Cameroun. Alors pourquoi n'aurait-elle pas son rôle à jouer ? Un premier pas vers la paix ?
Nicolas LE BARS
Quels acteurs pour la paix ?
Frédérique Bedos et François-Xavier Priollaud ont inauguré le second forum de la paix. Tout d'abord, nous avons assisté au discours d'ouverture d'Hervé Morin, Président de la Région Normandie, puis à celui du Prix Nobel de la paix 2018 Denis Mukwege. La conférence a ensuite commencé.
Elle fut introduite par la projection d'un reportage sur un jeune immigré syrien qui fait ses études de médecine en France. Ensuite, Nathalie Renoux, modératrice de cette conférence, nous a présenté les quatre intervenants : Bertrand Badie, Politiste et professeur en université, Hubert Védrine, homme politique et diplomate. Étaient aussi présents, Eamon Gilmore, représentant des Droits de l'Homme, Justin Welby, archevêque de Canterbury et, enfin, Ruby Bridges Hall, première enfant afro-américaine à avoir été scolarisée dans une école pour enfants blancs.
Différentes idées ont été abordées, Bertrand Badie nous a dit : "l'Humain doit être libéré de la peur", "le traitement social est le premier faiseur de paix" et "la paix se porte d'abord sur le regard de chacun sur l'autre". Hubert Védrine nous a parlé du débarquement et nous a expliqué que "le jeu des puissances avait redémarré !" Eamon Gilmore a évoqué la persévérance et Justin Welby a souligné le cas du Soudan. Il nous a dit que ce qui bloquait la paix était les cultures différentes et contradictoires et la soif du pouvoir. Pour finir, Ruby Bridges nous a parlé de son histoire personnelle et de son combat contre le racisme.
Lisa CHÂTEL
et Rebecca LE GRAND
Ils traversaient la "sniper valley" pour acheter des œufs !
Nous avons pu assister au débat au sujet du journalisme de guerre et la génération Sarajevo, animé par Mathilde Boussion et alimenté par Karen Lajon, Jean-Marie Lemaire et Emmanuel Ortiz. Tous ces journalistes s'y sont engagés corps et âme. Ils ont vécu l'enfer et pourtant l’un d’eux affirme : "ce qui était normal pour moi c'était d'être à Sarajevo" car oui, en effet ils ont pour la plupart commencé ou "explosé" là-bas comme nous l'a dit Karen Lajon et ils y ont vécu des choses fortes : "Il fallait passer le blocus puis traverser un no man's land dans lequel se cachaient des snipers embusqués" nous a expliqué Jean-Marie Lemaire. Lemine MOHAMED LEMINE
RDC : quelle sortie de crise ?
Le 30 décembre 2018 ont eu lieu, en RDC (République Démocratique du Congo), des élections présidentielles. Félix Tshisekedi, de la Coalition Cap pour le changement (opposition) les a remportées (38,57 % des voix). Il a destitué Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001. Félix Tshisekedi pourrait être la solution au problème que sont les groupes armés. Ces derniers seraient liés au gouvernement de Joseph Kabila. L'ONU est présente sur place mais est limitée dans ses actions et peine à satisfaire les habitants. La RDC fait aussi face à un vague de migration rwandaise très importante suite au génocide des Tutsis (1994).
Lire aussi dans le journal numérique.
Gabriel SERRE, Noé JOLY
et Gildas FLEURY
Militante pour son mari
Raif Badawi est né en 1984 en Arabie Saoudite. C'est un militant pour le libéralisme morale de l'Arabie Saoudite,.Son combat commence en 2008 à la création de son blog "Free saudi liberals". Il est aussi écrivain, il a écrit 1000 coups de fouets parce que j'ai osé parler librement, un roman engagé qui défend l'égalité des religions. Selon Raif Badawi, toutes les croyances sont égales.
À cause de son engagement, Raif Badawia été accusé d'insulte à l'Islam. Il est emprisonné à la prison centrale de Dahaban depuis juin 2012. Sa femme Ensaf Haidar, de neuf ans sa cadette, est devenue elle aussi une militante.
Elle se bat tous les jours pour aider et défendre son mari. Elle a elle-même écrit deux ouvrages Mon combat pour sauver Raif Badawi publié en 2016 puis Mon mari, ma douleur, mon espoir paru en 2017. Ces derniers parlent tous deux de son engagement quotidien pour sauver son mari de cette injustice et porter un message de tolérance et d'acceptation.
Loise MILOCHE
et Charlotte LANGEOIS
Des ONG au service de la Paix
Croix Rouge : une lutte sur plusieurs fronts au service de la paix
Doyenne des ONG, créée par Henri Dunant en 1859, la Croix Rouge oeuvre chaque jour pour venir en aide aux gens qui en ont besoin, dans une multitude de domaines allant du secourisme en période de catastrophe naturelle à l'aide aux personnes âgées qui veulent avoir une plus grande autonomie, en passant par de la formation au grand public, des aides aux migrants, aux sans abris ou encore aux familles monoparentales tout en respectant sept valeurs fondatrices de cette ONG : Humanité, Impartialité, Neutralité, Indépendance, Volontariat, Unité, Universalité.
Coexister : la lutte pour l'équité des religions
L'association Coexister à pour but d'établir une bonne entente entre toutes les religions. Elle a été fondée en 2009 et agit à travers 45 groupes disséminés à travers toute la France en utilisant diverses actions. Sensibilisation dans les lycées, créations d'espace de dialogues, conférences, tables rondes, débats font partie des moyens mis en oeuvre pour atteindre ces objectifs. On compte aujourd'hui plus de 2500 adhérents de confessions diverses.
JCEF : incubateur de leaders citoyens et de projets pour l'avenir
La Jeune Chambre Économique Française créée en 1952 a pour but, avec le soutien de l'ONU, de valoriser le bénévolat et de montrer que les grands projets ne viennent pas forcément des grandes entreprises. Avec plus de 2000 adhérents de 18 à 40 ans, leur objectif est également de sensibiliser aux dangers climatiques ainsi que d'aider les jeunes à trouver du travail de différentes manières en faisant du coaching pour les entretiens ou en aidant à produire des CV par exemple.
Gildas FLEURY
et Gabriel SERRE
Les femmes en leaders de paix
Sarah Taylor, chercheuse senior, à l’International Peace Institute avait le rôle de modératrice. Les intervenantes étaient Christina Shaheen, conseillère pour les questions de genre au Bureau de l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Syrie aux Nations Unies, Catherine Turner, professeure associée, à la Durham University et Jody Williams, prix Nobel de la paix.
Durant ce débat, la question principale était : le leadership des femmes est-il une force pour la paix ? Ces femmes ont débattu sur les conséquences de leur participation à tous les niveaux des processus de paix. Elles ont mis en avant la minorité des femmes leaders qui bâtissent la paix aujourd’hui surtout au niveau local, et surtout le peu de reconnaissance qu'elles ont.
Une des intervenantes prend la parole. Elle dit que les hommes sont toujours majoritaires par rapport aux femmes surtout dans les hautes fonctions. Elle évoque la place de la femme qui est minoritaire par rapport à celle des hommes, particulièrement dans la politique. Dans les activités locales, seulement 2 % des femmes sont médiatrices.
Lutter deux fois plus
La voix des femmes pour les conflits n’est pas écoutée, le droit des femmes est sous-représenté. Les avis et les compétences de la femme sont toujours remis en question dans la société ou dans la politique. Par exemple, Jody Williams nous raconte que lors d’une conférence de presse un homme s’est levé et a dit : « Pourquoi les femmes devraient participer au processus de paix ? » Ce à quoi l’intervenante a répondu : « Pourquoi les hommes devraient participer ainsi au processus de paix. »
Cette intervenante nous dit que quand on est une femme, il faut lutter deux fois plus qu’un homme pour se faire entendre. Il faut que le côté féministe entre en jeu et il ne faut pas s’excuser de ses faiblesses. Un jour, quand elle était au Salvador, un soldat lui a dit une bêtise et elle lui a répondu, car il ne faut pas se laisser faire, il faut confronter les hommes, il faut être ferme. Il ne faut pas avoir peur de l’avis des gens !
Catherine Turner évoque la Syrie. Elle dit que les femmes peuvent jouer un rôle majeur dans la politique. Il y a eu une pétition de dix mille femmes pacifistes et des réunions où des femmes donnent leurs avis et leurs connaissances sur le monde politique et l’avenir de la Syrie.
De plus en plus de femmes syriennes deviennent des militantes féministes. Elle évoque aussi le fait que les femmes soient plus calmes que les hommes, ce qui éviterait les conflits. Son message était de nous montrer que les femmes sont aussi compétentes que les hommes !
La majorité du public était des femmes : est-ce juste une question de choix !?
Océane LELIEVRE
et Ninon JACQUELINE
Greta, une ado pas comme les autres !
Elle n'a que 16 ans mais, elle fait déjà parler d’elle ! Greta Thunberg est à l’origine d’un mouvement pour le climat.
Un documentaire sur le plastique vu à l'école a été le déclic. Dès l'âge de 10 ans, cette jeune Suédoise se prend de passion pour l’écologie. Bouleversée par les images, elle en tombe en dépression refusant de manger et de parler. Diagnostiquée Asperger, une forme d’autisme qui peut apporter de brillantes compétences intellectuelles, elle se consacre corps et âme à ses études. Mais, le 20 août 2018, c’est toute seule qu’elle décide de sécher les cours pour faire grève. "Quand j'ai commencé, je n'aurais jamais imaginé que cela prendrait une telle ampleur." Suite à son action, des milliers de collégiens et de lycéens se sont mobilisés pour le climat, défilant dans les rues pour exprimer leur mécontentement ! Greta peut être fière de ce qu'elle a accompli.
Alicia MARGUERITE.
Les prix des projets lycéens
Walk the Global Walk permet à des jeunes de s’engager tout au long de l’année en faveur des objectifs du développement durable de l’ONU. Ce sont 1 000 jeunes répartis dans différents lycées de Normandie partant de Saint-Lô jusqu'au Havre qui se sont mobilisés tout au long de l’année pour défendre le développement durable.
Des projets
La conférence a débuté par une courte interview menée par deux lycéens intervenant pour la paix. Ces personnes ont exprimé leur soutien au mouvement des jeunes et leur motivation à changer les choses.
Ce projet a été étudié et travaillé en interdisciplinarité avec les professeurs, mélangeant différentes matières comme l’Histoire-Géographie, l’Education Morale et Civique et les Sciences et Vie de la Terre.
Six projets ont été présentés de façon théâtrale et ludique pour convaincre les jurys.
Le premier projet mené par l'institut Saint-Joseph du Havre "Ecocup" consiste à réutiliser les gobelets de la cafeteria pour un pas vers le "zéro déchet" mais aussi mettre en place des jus de fruits, des smoothies préparés avec des produits nouveaux et locaux pour une alimentation plus saine. L'Ecocup a donc gagné le prix du public.
Place ensuite au "Solidariday" présenté avec émotion par deux élèves qui décrivent l'importance de la mixité sociale et de l'intégration.
Ils ont remporté le prix de la pédagogie, dont le jury était composé par des professionnels.
Le prix de l'innovation
Et enfin, le prix de l'innovation a été attribué au lycée du Golf de Dieppe grâce au projet "Waste revolution day" qui fait de la prévention sur les déchets inutiles. L'objectif des élèves a été atteint en réduisant de 59 % les déchets de leur lycée grâce au tri.
Ces élèves ont fini leur discours par cette prise de conscience : "si personne ne fait ce petit pas, personne ne le fera".
La conférence s’est finie dans la bonne humeur par un pari que se sont lancé les ambassadeurs (les différents élèves sélectionnés pour défendre leur projet au Portugal) en référence au groupe de rap PNL et à sa chanson, « au DD ».
Lou-Andréa AVISSE
et Sarah JARDIN.
Walk the Gobal Walk, la voix de la jeunesse
Le 15 mars est le point de départ de la mobilisation mondiale pour le climat en réponse à l'appel de la lycéenne Greta Thunberg.
Ce mouvement continue encore aujourd'hui avec plusieurs manifestations chaque vendredi dans des milliers de villes du monde, comme par exemple à Caen où plus de 4 000 jeunes se sont rassemblés ce 15 mars 2019 dans les rues pour exprimer leur colère et leur détermination à faire changer les choses.
En effet, ils veulent revendiquer la fin de l'inaction des gouvernements face au réchauffement climatique ainsi que la déclaration de l'état d'urgence climatique, la fin de la pollution des sols et de l'éclairage publicitaire public, la diminution des gaz à effet de serre, du plastique et de la consommation de viande.
Dans la continuité de ce mouvement, 800 lycéens normands ont marché de la Presqu'Île de Caen au Conseil Régional où avait lieu le Forum pour la paix avec leurs slogans et des pancartes pour la protection de la planète.
Lors de cette Global Walk, ces jeunes gens ont réalisé un parcours ludique autour des villes et des communautés durables guidés par les indices délivrés par les QR codes : résolution de rébus, assemblage d'un puzzle-planète,
Sarah JARDIN
et Lou-Andréa AVISSE.
La librairie éphémère de la paix
La librairie éphémère du Forum Mondiale De La Paix est une petite librairie, malgré cela, elle regroupe des pays, des continents, des cultures et des sujets qui vont du climat au D-DAY en passant par les femmes et la paix.
Si un de ces sujets vous intéresse particulièrement, cette librairie éphémère est faite pour vous ! Nous trouvons toutes sortes de livres, des romans politiques, historiques, engagés comme Sauver l'Europe de Hubert Vedrine ou encore Mon mari, ma douleur, mon espoir de Ensaf Haidar et des livres jeunesse comme des bandes-dessinées, des contes ou même des romans comme Moi, Malala de Malala Yousafzai ou encore l'ouvrage de Delphine Minoui : Les passeurs de livres de Darya, un roman que nous avons étudié tout au long de l'année, dans le cadre de l'enseignement d'exploration Littérature & Société, une oeuvre qui raconte l'histoire d'un groupe de jeunes hommes qui vont se battre pour la liberté.
Il y avait également des séances de dédicace tout au long de la journée, nous avons pu apercevoir deux auteurs : Hubert Vedrine et Ensaf Haidar. Cet espace est particulièrement bien organisé et il y aussi du personnel pour vous aiguiller et vous conseiller dans votre choix.
A l’arrière de la librairie, se trouve une bibliothèque vivante : un concept novateur ! Nous nous y sommes rendues remplies de curiosité. Cette bibliothèque consiste à choisir une histoire selon des résumés qui seront par la suite racontés par son auteur lors d’un échange privilégié de 15 minutes. Nous avons eu la chance de rencontrer Gabriel De Toledo Dias, un Brésilien qui grâce au Rotary, une association d'aide humanitaire à l’étranger, a voyagé dans le monde entier dès son adolescence. Il nous a raconté l’importance de ses voyages, de la tolérance, des rencontres et de la diversité. Son récit s’appelait : Prends ton envol , un nom particulièrement bien choisi, car Gabriel a décidé de voler de ses propres ailes dès son plus jeune âge, en partant à la découverte du monde et de ses cultures.
Charlotte LANGEOIS
et Loïse MILOCHE.
Seb Toussaint, un artiste en freestyle
Originaire de Caen, Seb Toussaint est un artiste de rue franco-britannique de 31 ans. Il voyage à travers le monde. Son but est de faire partager son art dans les quartiers les plus défavorisés.
Seb a toujours aimé peindre et dessiner. Il adore faire les choses en grand. Le street-art permet de le faire sans être limité par les contraintes du papier. « Sur les cahiers et les feuilles, il n’y a que les gens à qui tu les montres qui peuvent voir, alors qu’avec le street art, tu vas être vu par les personnes dans la rue et c’est ça l’intérêt ».
Ayant réalisé un tour d’Europe à vélo avec ses copains à l’âge de 19 ans, ils décident quelques années plus tard de le refaire. Mais un tour du monde, cette fois. C’est à ce moment-là qu’il a commencé à peindre un peu partout, par exemple en Bolivie. « J’ai trouvé ça cool, car les gens ont vraiment aimé cela, ils m’ont laissé être libre dans ce que je peignais comme je faisais jamais de croquis, je peignais toujours en freestyle. " Il a apprécié cette expérience. C'est dans ce pays que lui est venue l’idée de peindre dans les quartiers défavorisés. Il peint les mots des habitants qui n'ont jamais la parole.
L'art, langue universelle
Au cours de ces voyages, il a rencontré de nombreuses personnes. Le plus dur pour lui était de leur dire au revoir après s’être lié d’amitié avec elles. Il a alors compris que son projet avait une envergure internationale, il pouvait le faire dans plein de pays sans partager la même religion ou la même langue. « Pour apprécier l’art, c’est un peu comme une langue universelle : de la couleur et cela fonctionne dans tous les quartiers. »
Pour terminer, il s’est confié sur le fait qu’il n’était pas sûr que cela allait fonctionner. Il se dit qu’il y a peut-être des pays où les gens vont dire « Ouais, c’est cool de peindre sur les murs » mais qu’il y a des pays où cela ne va pas marcher. « Aujourd’hui, je suis allé dans seize ou dix-sept pays pour ce projet et ça a toujours fonctionné. »
Malgré les contre-temps que nous avons eus au Forum de la Paix, nous avons réussi à rencontrer Seb Toussaint ! C’était la seule personne en short du forum...Il a quand même été difficile à trouver, caché entre les parapluies. Échanger avec lui était enrichissant et drôle. Il devait réaliser une performance artistique. Le temps de Normandie n’a pas permis cela, dommage ! Nous le remercions énormément de nous avoir accordé cette interview riche... en course à pied !
Mérine MARIE
et Alicia MARGUERITE.