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Éditorial
La 5e édition du Forum mondial Normandie pour la Paix sur le thème « A bas les murs ! Ces enfermements qui font les guerres ! » se déroulera les vendredi 23 et samedi 24 septembre à l'Abbaye aux Dames à Caen, en présence d’une centaine d’experts internationaux. Au programme, deux jours d’échanges et de rencontres afin de débattre autour des conflits mondiaux et des solutions pour construire une paix durable.
Acteurs de demain, la jeunesse tient une place prépondérante dans la programmation de cet événement. Chaque année, la Région Normandie, en partenariat avec les autorités académiques, déploie de nombreux programmes pédagogiques et temps forts à destination des lycéens normands. Ouvert pour la première fois le samedi, le Forum proposera un grand nombre d’animations à destination des jeunes et de leurs familles : arts de rue, expositions, performances artistiques.
Je tiens à féliciter et à remercier les élèves du lycée Georges-Brassens de Neufchâtel-en-Bray, accompagnés de leurs enseignants et encadrants, qui s’exercent tout au long de l’année au métier de rédacteur pour vous proposer à la lecture le journal « La Colombe », formidable marqueur d’engagement de la jeunesse normande en faveur de la paix au travers de l’initiative Normandie pour la Paix. À travers leurs articles, ils vous plongeront au cœur de la thématique du Forum et vous donneront un avant-goût des sujets qui seront abordés pendant l’événement.
Bonne lecture à toutes et à tous et je vous donne rendez-vous les 23 et 24 septembre prochains pour la 5e édition du Forum mondial Normandie pour la Paix, évènement unique en faveur de la paix et de la liberté.
Hervé MORIN.
Président de la Région Normandie.
Frontières au cœur des conflits
Lire en pages 2 et 3
Ces enfermements qui font les guerres
Le Forum mondial Normandie pour la Paix a lieu à l'Abbaye aux Dames, siège du conseil régional, à Caen. Le thème de cette 5e édition tient dans cette formule : « À bas les murs ! Ces enfermements qui font les guerres »
Après des décennies de mondialisation et d’ouvertures des frontières, de nouveaux murs se sont construits pour diviser, séparer et marquer les territoires. Ces murs s’invitent désormais au cœur des enjeux géopolitiques.
Au programme
Le forum accueillera deux grandes conférences avec des experts en géopolitique, des diplomates, des représentants de gouvernement. Le Village pour la Paix accueille une librairie éphémère, des expositions, des concerts, des rencontres avec des ONG et nombreuses initiatives proposées avec les partenaires de Normandie pour la Paix.
Quinze débats
Par ailleurs, quinze débats jalonnent cette journée. Ils portent sur les sujets suivants :
Nationalismes : pourquoi le monde se referme ?
Repenser la sécurité européenne.
Taïwan, renoncer à la paix pour éviter la guerre ?
Europe, le retour des blocs ?
Algérie-France : quelle diplomatie pour réconcilier les mémoires ? (lire page 4).
Quel avenir pour une Biélorussie démocratique ?
Vers une rupture des relations Europe-Afrique ?
Ouïghours persécutés : comment briser les murs du silence ?
Corée du Nord, que se cache-t-il derrière les murs ?
Israël/Palestine : les murs, obstacles à la paix.
Espace : convoitises à l'infini ?
Arctique : la guerre des glaces.
Guerre en Ukraine : Vladimir Poutine et l'espace post-soviétique.
Institutions internationales et guerre en Ukraine : de la réprobation à l’action ?
Journalistes : ces voix par-delà les murs.
Des lycéens
pour rendre compte
Les élèves de terminale spécialité HGGSP du lycée Georges-Brassens de Neufchâtel-en-Bray seront présents pour rendre compte dans le prochain numéro de La Colombe des échanges et des différents débats.

Enseigner la géopolitique avec le Forum
Le Forum mondial Normandie pour la Paix donne l'occasion à des élèves de terminale de confronter l'enseignement HGGSP à des enjeux majeurs du monde contemporain.
La spécialité HGGSP (Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques) fait partie des deux spécialités que peuvent prendre les élèves de terminale parmi les trois qu'ils ont suivies en classe de première.
Cet enseignement développe une approche pluridisciplinaire. Il s'agit d'analyser certains des enjeux majeurs du monde contemporain en vue de permettre d'en comprendre la complexité et de les aborder avec un recul critique.
La paix ne se décrète pas
Six thèmes sont à aborder en classe de terminale dont le thème « Faire la guerre faire la paix : formes de conflits et modes de résolution », c'est à dire comprendre les logiques d'affrontements mais aussi les modalités de construction de la paix.
Alors que l’agression russe en Ukraine marque le retour de la guerre et du « tragique », comme l’a souligné le président de la République, sur le continent européen, qui n’aspire pas à la Paix ? Mais la paix ne se décrète pas et ne se limite pas à la seule absence d’affrontements armés. La paix a des visages multiples, la paix est un chantier permanent, la paix soulève de multiples questions et véhicule toute une réflexion sur les relations internationales, ses enjeux et ses acteurs.
Rendez-vous les 23 et 24 septembre 2022 à la 5e édition du Forum mondial Normandie pour la paix à Caen. « C'est plus qu'un forum, c'est un moment d'échanges et de réflexion pour la construction d'un monde meilleur ».
(https://www.normandie.fr/forum-mondial-normandie-pour-la-paix)
Laurence CARREZ-MARTIN
et Jean-Luc VILLEMIN.
Plus d'armes US pour l'Ukraine
Depuis quelques mois, l'armée ukrainienne appelle aux dons d'armes afin de pouvoir contenir et faire reculer l'invasion russe.
Washington a déjà contribué à offrir des équipements à l'Ukraine à hauteur de 3,5 milliards de dollars. Le 20 mai, le Sénat américain a débloqué une enveloppe de 40 milliards de dollars supplémentaires. Cette somme est destinée à livrer des armes plus avancées à Kiev. L'enveloppe se découpe en quatre : 6 milliards de dollars seront utilisés afin de renforcer l’équipement de l’armée ukrainienne ; 8,7 pour réapprovisionner les équipements militaires américains déjà reçus, et 11 milliards supplémentaires de fournitures d'urgence.
Le reste des 40 milliards de dollars est consacré à des fins non militaires. Les dernières armes livrées par les États-Unis sont les lance-roquettes mobiles HIMARS (« High Mobility Artillery Rocket System »), dont la facture s'élève à 700 millions de dollars. Moscou a réagi à cette annonce et a mis en garde contre un risque accru de confrontation russo-américaine.
L'engagement sans précédent de Washington n'est pas sans conséquences sur l'industrie de l'armement américain. Par son ampleur, il réduit fortement le propre arsenal des États-Unis. Des experts alertent sur un risque de pénurie en cas de multiplication des conflits. Selon eux, il faudra du temps pour remplacer une grande partie de ces équipements.
Quentin DEHEDIN.
Le sort tragique des Afghanes
Un an après leur prise de pouvoir en Afghanistan, les talibans ne font plus l'illusion d'un régime libéral et laissent place à une dictature en restreignant les droits des femmes.
Les talibans mettent en place des restrictions en série à l'encontre des femmes. La dernière restriction date de début mai, elle rend obligatoire le port du voile intégral en public (ne laisse apparaître que les yeux). Même les présentatrices des chaînes de télévision ont été obligées de le porter pour garder leur travail.
Régression des droits
De nombreuses présentatrices afghanes affirment qu'elles continueront la lutte malgré tout, en utilisant leur voix et celle des Afghanes. Les talibans ont aussi exclu les femmes des emplois publics, ont restreint leur droit à se déplacer (sortir de chez elles) et ils ont interdit l'accès des filles au collège et au lycée.
Le dimanche 29 mai à Kaboul, une vingtaine de femmes se sont rendues dans la rue pour protester contre ces injustices qui entravent leurs libertés et leurs droits. Les manifestantes ont vite été dispersées par les talibans car il est devenu presque impossible de s'exprimer librement dans ce pays.
Cette situation montre un véritable recul des droits des femmes qui avaient pourtant réussi à accéder à l'éducation et à des emplois divers ces dernières années.
Aziadé LENTZ.
L'Eurovision soutient l'Ukraine
Le groupe ukrainien, Kalush Orchestra, vainqueur de l’Eurovision 2022, a réalisé un beau geste en mettant aux enchères son trophée sur Facebook.
Il a pu récolter 900 000 dollars. Cette belle somme a été directement versée à une fondation aidant les forces armées ukrainiennes, aux prises avec les armées russes depuis le 24 février.
L’argent sera utilisé afin d’acheter trois drones. Ces drones sont particulièrement appréciés par les soldats car ils appartiennent à un système de dernière génération sans pilote. Le trophée, un grand micro en cristal avec le logo de l’Eurovision a été remporté par la compagnie Whitebit, spécialisée dans le commerce de Bitcoins. L’argent de ces enchères, auxquelles il était possible de participer en utilisant des cryptomonnaies sera ensuite reversé à la Fondation Prytula, qui soutient l’armée ukrainienne, a annoncé le groupe sur le réseau social Instagram.
« Vous êtes incroyables,
les gars ! »
Il s’est d’ailleurs exclamé dimanche soir en les remerciant : « Vous êtes incroyables, les gars ! ». Le groupe ukrainien a fièrement gagné, le 14 mai dernier, en Italie, à Turin, le concours européen avec sa chanson « Stefania » mêlant hip-hop et musique traditionnelle. Il a été plébiscité par les téléspectateurs. La Russie, qui a envahi l'Ukraine le 24 février, avait été exclue de cette compétition.
Elizabeth HADFIELD.
Ukraine, la guerre de l'info
Depuis le 24 février 2022, la guerre que subit l'Ukraine ne se joue pas que sur le terrain. La « guerre de l’information » fait rage aussi.
Pour Zelensky et Poutine, l’information est en effet un enjeu et une arme redoutable.L’armée russe domine l’Ukraine sur le champ de bataille, mais la situation est différente concernant l’information, l’Ukraine a de l'avance sur la Russie. Un rapport de force inversé !
Comment en sommes-nous arrivés là ?
La « dictature » russe de Vladimir Poutine, boycotte les médias occidentaux, beaucoup de grands réseaux sociaux sont partis empêchant la diffusion d’informations fiables en Russie. Désinformation de la population, manipulation de l’opinion public et libertés bafouées. Au contraire, pour le peuple ukrainien de Zelensky, une utilisation massive et inédite des réseaux sociaux lui permet de mieux médiatiser son combat.
Comment gagner la guerre de l'information ?
L'Ukraine et la Russie l'ont bien compris, circulation de « fake news » (fausses informations) et reprise d'images décontextualisées sur les réseaux sociaux sont la clef.
Pourquoi cette guerre ?
Dans le cas de l'Ukraine, c'est avant tout pour médiatiser son combat et obtenir le soutient de l'Occident mais pour la Russie, c'est dans un but de décrédibilisation de l'adversaire (l’Ukraine et l’Occident).
Julia LE GOURRIEREC.
Algérie France, la mémoire en débat
Le travail de mémoire trouble les relations des deux pays. Un entretien récent entre le président algérien A.Tebboune et l’historien Benjamin Stora marque une étape nouvelle.
Soixante ans après les accords d’Évian, ouvrant à l’Algérie son indépendance, le contentieux mémoriel avec la France semble sur la voie d’une conciliation. Benjamin Stora observe « un changement de ton ». L’historien est l’auteur d’un rapport sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie, commandé par le président Emmanuel Macron.
Ce rapport remis en janvier 2021 a été très mal accueilli en Algérie. Il ne préconise ni excuses, ni repentance, critiquaient notamment les associations d’anciens combattants. Et, en retour, le reproche fait par le président français au « système politico-militaire algérien » d’entretenir une « rente mémorielle » autour de la guerre d’indépendance, n’a pas arrangé les relations.
Ce « changement de ton » noté par Benjamin Stora résulte d’un entretien que l’historien a eu avec le président Abdelmadjij Tebboune. C'était à la veille de la commémoration de l’indépendance algérienne, le 5 juillet dernier. Benjamin Stora était porteur d’un message du président de la République française.
« C'est la première fois qu'il y avait une discussion au fond », côté algérien, sur ces questions mémorielles depuis la publication du rapport, indique Benjamin Stora. Le président Tebboune a proposé un « travail de mémoire » commun sur toute la période de la colonisation française, précise l’historien.
« En Algérie, l'accent a été mis essentiellement sur la guerre de libération nationale. Il y a eu en France comme en Algérie une polarisation extrême sur l'unique séquence de la guerre et même de la fin de la guerre, les années 1960 à 1962 », note-t-il. Avec en toile de fond les « affrontements de groupes mémoriels » autour des différents massacres, l'exode des pieds noirs, les luttes de pouvoir à l'intérieur du nationalisme algérien. « Il faut élargir le champ de réflexion. »
Avec l'Agence France Presse.