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Et si vous partiez en Norvège pour les vacances ?
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Un deuxième numéro encore plus riche...
Toujours des articles sur la vie au lycée, l'ouverture internationale, la santé...
Nos journalistes en herbe vous proposent un deuxième numéro du Navigateur avec des articles toujours proches de vos préoccupations.
Un numéro spécial santé
Alors que la France souhaite l'interdiction des smartphones et des réseaux sociaux avant 15 ans, nos jeunes journalistes se sont intéressés à deux problèmes majeurs : le tabac qui continue d'attirer de nombreux ados, et les écrans, notamment les smartphones, provoquant une addiction forte et aux effets dévastateurs. Des conseils pour comprendre les dangers et essayer de se sevrer...
Vous en apprendrez également plus sur le don d'organes et le pouvoir que vous avez tous de sauver des vies. Enfin, Quentin Gambaro, élève SHN de Première nous parle de son terrible accident de vélo.
Vous sentez-vous bien
au lycée ?
Deux articles sur le sexisme et la sécurité au lycée. Des élèves, des parents, des enseignants ont répondu à nos reporters pour faire le point sur le ressenti de la communauté du lycée Dumont d'Urville Laplace sur les questions d'égalité filles-garçons et sur les questions de sécurité dans un contexte national de médiatisation régulière d'actes de discriminations et de violences scolaires.Par ailleurs, alors que le Président de la République a annoncé le lancement d'une convention citoyenne sur l'éducation pour ce mois de juin, le Navigateur poursuit son enquête sur la question du rythme scolaire, notamment à Dumont d'Urville Laplace avec quelques changements pour la rentrée 2025.
Et toujours des rencontres...
Avec l'ancien Président François Hollande, l'association SOS Méditerranée et un point sur le conclave dont vous avez tous entendu parler.
Emilie Blondel
et Sarah Descat
Etre une fille au lycée : un combat au quotidien ?
Parce qu'on ne devrait pas avoir à choisir entre porter une jupe et se faire respecter.
Le sexisme entre les élèves
Huit. Huit lycéennes sur dix interrogées ont déclaré être victimes de sexisme au quotidien. Aucun garçon, sur le même nombre interrogé n'a exprimé la même chose. Deux ont répondu qu'ils avaient vécu des situations qui sont qualifiables de sexistes, une ou deux fois dans leur vie. Ce qui nous alarme ici, ce n'est pas seulement le contraste entre les différents vécus des élèves selon leur genre mais surtout l'existence du sexisme. Nous avons interrogé, avec les mêmes questions, deux enseignants afin qu'ils nous éclairent sur leur propre ressenti vis à vis de cela : Mme Carluer, professeure de Sciences économiques et Sociales et M. Marvin, professeur de Physique-Chimie.
Les deux enseignants sont unanimes : le sexisme entre les élèves existe. Mme Carluer en a même été témoin, elle déclare : « Quand des filles interviennent à l'oral, ça peut être des petites remarques qui a priori sont anodines sur la manière dont les filles répondent, ou sur leur timbre de voix. Moi, je l'ai interprété comme des remarques sexistes, dans la mesure où je pense qu'ils ne se seraient pas permis ce genre de remarques si ça avait été effectivement des garçons ». Ainsi, en tant qu'enseignante elle prend les mesures nécessaires et sanctionne les garçons, mais en tant que professeure de sociologie, elle nous montre ses inquiétudes : « Je vais être un peu pessimiste, dans la mesure où je ne pense pas que, foncièrement, les esprits ont véritablement évolué. Mais je pense que l'encadrement juridique a évolué, et que les personnes coupables de ce genre de remarques sont davantage conscientes que leurs remarques auront des conséquences, alors elles s'autocensurent. ».
Il s'agit d'un sujet réellement inquiétant, car même si on a l'impression que les esprits évoluent en réalité il semblerait que ce ne soient que les menaces qui les obligent à changer. On le voit bien dans d'autres lieux que les établissements scolaires, comme les ruelles ou tous les autres endroits où les femmes se trouvent isolées, les hommes se permettent plus d'actions punissables car ils sont en absence de témoins et se sentent "intouchables".
Des attentes sociétales différentes selon les genres ?
Un garçon, serait-il dès son plus jeune âge conditionné à adopter des codes sociétaux, à se montrer froid, agressif et à ne montrer aucun sentiment ? Il semblerait en tout cas qu'il y ait un critère sociétal selon lequel les femmes se sentiraient inférieures, dans leurs capacités physiques et mentales.
Les matières dites "littéraires" demandent, selon les stéréotypes, moins de réflexion et de capacités intellectuelles. A ce sujet, Mr Marvin nous dit : « Certaines matières sont plus choisies par les garçons. Les statistiques et les effectifs en classe le prouvent, et c’est encore pire ces dernières années. C’est aussi logiquement le cas chez les enseignants, avec des matières sur-représentées par des femmes (langues vivantes, histoire-géographie, Sciences Economiques et Sociales, documentation ...), et d’autres sur-représentées par des hommes (disciplines technologiques dispensées au lycée, physique-chimie pour notre lycée) ». Cela rabaisse la femme, l'empêche de croire en ses capacités et ajoute une pression sociale à l'homme.
Les attentes pour les femmes sont elles aussi très oppressantes, on leur demande d'être féminines, douces, coquettes, de mettre des jupes mais pas trop courtes. Il va de soi qu'une tenue décente est attendue, mais, d'après Mme Carluer, la vision des hommes sur les tenues a changé, elle déclare : « J'étais lycéenne il y a 40 ans. J'ai l'impression qu'il y avait plus de liberté vestimentaire pour les femmes et moins de remarques. Alors après ça ne voulait pas dire que nous n'avions pas des difficultés pour nous insérer économiquement et politiquement ni qu'il n'y avait pas les inégalités de salaire homme-femme. Tout ça a progressé mais je parle surtout du regard envers les femmes. ».
Comment lutter contre le sexisme ?
Ce que ces entretiens nous ont montré, c’est que le sexisme ne se combat pas uniquement par des sanctions ou des rappels à l’ordre. Il faut aller plus loin. Pour Mme Carluer, cela passe d’abord par la formation des enseignants, qui est encore trop inégale : « Si je n’étais pas prof de SES, je pense que je n’aurais pas eu de formation. Et je pense que c’est une formation qui est indispensable pour tous les enseignants, ne serait-ce que pour déjà nous-mêmes faire très attention à la manière dont nous gérons nos élèves garçons et filles. » Sensibiliser les professeurs à leurs propres biais, parfois inconscients, est un point de départ essentiel.
Elle insiste aussi sur la nécessité d’aider les enseignants à aborder ces sujets avec leurs élèves : « Aussi pour en parler avec les élèves, pour les sensibiliser, savoir quels sont les mots qu'on pourrait utiliser, quelles sont les activités qu'on pourrait mettre en place avec eux pour essayer de leur faire comprendre que le sexisme est un lourd problème sociétal. ».
De son côté, M. Marvin souligne l'intérêt de témoignages concrets, qui parlent vraiment aux élèves : « Peut-être que des témoignages d’anciens élèves pourraient être plus crédibles. J’ai effectivement des exemples d’anciennes élèves suivant ou ayant suivi des études scientifiques, en école d’ingénieurs ou à l’Université, qui les ont grandement appréciées, et qui s’épanouissent dans de belles carrières (y compris de management d’hommes). ». Montrer des modèles féminins dans des domaines dits "masculins", ce serait déjà briser un mur.
Alors, que faire ? Former les enseignants, parler du sujet avec les élèves, montrer des exemples positifs. Et surtout, ne pas oublier le vrai sens du féminisme. Comme l’a dit Mme Carluer : « Si on voulait arriver à une véritable égalité entre hommes et femmes il ne s'agirait pas de remplacer une inégalité par une autre inégalité. C’est faire en sorte que, on est garçon, on est fille, mais il n’y a pas de raison qu’il y ait un rapport hiérarchique entre le fait d’être un garçon ou une fille. » Effectivement, le féminisme n'est en aucun cas l'idée d'écraser les hommes, ou d'oublier leurs propres conditions. Le féminisme n'a pas à toucher que les femmes, certains hommes s'engagent dans le mouvement mais ils restent peu nombreux, ce qui est regrettable. Ainsi, si nous souhaitons supprimer les inégalités de genre et n'avoir aucun choix à faire entre porter une jupe et se faire respecter, il faut se lever et se battre pour la cause qui nous est chère.
Le combat contre le sexisme, c’est l’affaire de toutes et tous. Et il commence ici, entre les murs de notre lycée.
Lalie Oret,
Carla Salignon
et Elouhann Aze

Nouvelles avancées sur le rythme scolaire.
Le Président de la République a annoncé une nouvelle convention citoyenne sur les temps de l'enfant.
Une convention citoyenne sur les temps de l'enfant
Le Président de la République Emmanuel Macron a annoncé le lancement d'une nouvelle convention citoyenne sur les temps de l'enfant à partir de juin qui durera jusqu’à la fin de l’année 2025. Ce sera la troisième convention citoyenne après celles sur le climat en 2019 et sur la fin de vie en 2022. L’objectif d'une convention citoyenne est de réunir des citoyennes et citoyens tirés au sort et représentatifs de la société française (selon des critères de sexe, d'âge, de niveau de diplôme, de lieu de vie, de région d'origine et de catégorie socio-professionnelle) pour faire des propositions sur un thème précis. Celle sur le temps de l'enfant devra notamment apporter des propositions afin de "rendre l’organisation des journées scolaires plus favorable au développement et aux apprentissages des élèves, tout en facilitant la vie des familles", comme l'a précisé Emmanuel Macron le vendredi 2 mai 2025. Le sujet du temps des journées scolaires sera débattu mais aussi la durée des vacances d’été. La convention citoyenne sur l’éducation réunira 130 citoyens.
Que nous dit le proviseur du lycée sur l'organisation du temps scolaire ?
Comment réduire les journées scolaires et alléger les emplois du temps tout en ayant le même nombre d’heures ? C’est la question que nous sommes allés poser au Proviseur du lycée Dumont d’Urville Eric Gougeaud. Il nous a répondu qu’il trouve que « les journées sont trop longues en comparaison avec les autres États européens, où les journées sont plus courtes ». Mais il nous confie que des changements importants sur la durée des vacances ou l'organisation de la journée scolaire toucheraient plusieurs secteurs « l’industrie touristique serait touchée, mais aussi la question de la gestion des jeunes sur le temps périscolaire, la question du statut des personnels, ou encore le transport scolaire ». Ces questions reviennent régulièrement dans le débat public. Valérie Pécresse, présidente de la Région Ile de France, avait ainsi évoqué en 2019 l'idée de commencer les cours à neuf heures. Cette proposition devait, du moins en Ile-de-France, permettre un désengorgement des transports publics et avoir un impact positif sur les apprentissages et la santé. Des changements majeurs pourraient nécessiter de revoir les programmes scolaires, rediscuter des dates d’examens... Le proviseur conclut donc sur cette question en nous disant que « c’est une question qui n'est pas simple et qu’il faut prendre beaucoup de paramètres en compte ».
Nous poursuivons l’échange sur les changements du temps scolaire qui seront peut-être adoptés pour l’année 2025-2026 dans notre lycée. Chaque établissement reste maître dans l’organisation de l’emploi du temps scolaire tant que le nombre d’heures prévues par l’Éducation Nationale est respecté. M. Gougeaud nous explique la proposition qu'il compte faire pour mieux répartir le temps scolaire l'année prochaine et qui a déjà été discutée avec des représentants des enseignants. Il n'y aura pas de journées raccourcies comme certains influenceurs, relayés par les réseaux sociaux le proposaient en début d'année (voir notre article dans le précédent numéro), mais le temps du midi serait mieux arrangé, pour permettre une meilleure fluidité de passage au self. Ces modifications permettraient sans doute de finir plus tôt, mais là encore rien n'est sûr.
Qu'en pensent les élèves et les scientifiques ?
Selon plusieurs témoignages, les lycéens préfèreraient commencer les cours plus tard. Pierre, élève au lycée en première générale nous dit "commencer à 8h30 me permettrait de dormir plus et d'arriver moins fatigué en cours" tout comme Louis qui rejoint ce point de vue et se sent fatigué à 8h. Selon le Conseil scientifique de l'Éducation nationale, composé de 29 chercheurs en psychologie cognitive, le fait de commencer les cours une heure plus tard permettrait de réduire l'anxiété et le risque de dépression. Cela favoriserait donc un meilleur apprentissage grâce à une meilleure concentration avec des élèves plus reposés.
Titouan Housin,
Louis Hebert
et Simon Gaudré
Prendre en compte la chronobiologie ?
Définition
Selon l'INSERM, La chronobiologie correspond à l’étude des rythmes biologiques dans l’organisme. Presque toutes les fonctions de l’organisme sont soumises au rythme circadien, c’est-à-dire à un cycle de 24 heures. Cette horloge se trouve chez l'humain dans l'hypotalamus et c'est la lumière qui la synchronise.
Une prise en compte progressive
Depuis une quarantaine d'années, une réflexion politique est menée pour davantage prendre en compte les rythmes biologiques des enfants dans l'aménagement des activités et des temps scolaires et différentes réformes ont été tentées. À cette problématique du temps scolaire s'ajoute désormais celle de la baisse du temps de sommeil liée à la consommation d'écrans.
La sécurité au lycée : priorité n° 1 ?
Depuis plusieurs mois de nombreux événements de violence se sont déroulés dans des établissements scolaires français . Qu'en pensent les élèves et leurs parents ?
Un climat d’inquiétude croissant dans les lycées
La question de la sécurité dans le lycée préoccupe de plus en plus les parents et les élèves. Entre violences, intrusions et harcèlement, nombreux sont ceux qui expriment aujourd’hui un sentiment d’insécurité au sein même de l’établissement scolaire, lieu censé être protégé et serein.
Des parents inquiets, des élèves sous tension
Pour certains parents, déposer leur enfant au lycée est devenu une véritable source d’angoisse. « J’ai peur qu’il lui arrive quelque chose, même dans l’enceinte du lycée », confie une mère inquiète. Ce qui devrait être un lieu d’apprentissage et de confiance devient parfois un endroit associé à la peur. Les récents faits divers relayés dans les médias – bagarres, agressions, intrusions – n’ont fait qu’aggraver cette appréhension. Ils alimentent un climat de méfiance et de tension, en particulier chez les familles les plus exposées ou déjà concernées par des incidents.Face à cette situation, les lycées tentent de réagir. Caméras de surveillance, dispositifs de contrôle à l’entrée, interventions ponctuelles de la police ou présence d’agents de sécurité : les mesures se multiplient pour tenter de prévenir les incidents et rassurer les familles. Cependant, ces actions ne suffisent pas toujours à apaiser les esprits. Certains élèves estiment même que ces dispositifs, bien qu’utiles, peuvent aussi renforcer l’impression d’un environnement sous tension.
Pour une sécurité qui passe aussi par le dialogue
Les parents réclament davantage de dialogue et de prévention. Ils souhaitent aussi une meilleure prise en compte des signaux d’alerte. Pour eux, garantir la sécurité, ce n’est pas seulement réagir à la violence, c’est aussi créer un climat de confiance, de respect et d’écoute. Car un lycée sécurisé, c’est avant tout un lycée où chacun se sent bien.
Un sondage révélateur de perceptions contrastées
Nous avons réalisé un sondage auprès de 25 personnes (des élèves de tous les niveaux mais en majorité des premières et quelques parents) qui montre que les perceptions sont partagées . 63 % des personnes interrogées déclarent se sentir en sécurité au lycée Dumont d'Urville Laplace, tandis que 37 % affirment ne pas l'être. Ce résultat souligne l'importance de continuer les effort pour rassurer l'ensemble des élèves, parents d'élève et tendre vers un environnement où chacun, sans exception, puisse se sentir en sécurité, puisse se sentir protégé. Ces chiffres montrent que tout le monde ne vit pas la même chose au lycée. Même si une majorité des personnes se sentent en sécurité, une partie importante ne se sent toujours pas bien dans l’établissement.
Des idées concrètes, mais difficiles à mettre en place
Nous avons aussi posé la question à plusieurs professeurs du lycée, comme Madame Hurel, qui enseigne l’histoire-géographie. Elle nous a donné son avis sur l’idée de rendre le lycée plus sûr. D’après elle, ce n’est pas facile d’améliorer la sécurité sans dépenser beaucoup d’argent et faire appel à plus de personnel. Par exemple, elle parle de l’installation de portiques de sécurité, comme ceux qu’on trouve au lycée Malherbe. Même si cela peut être utile, elle explique que c’est très coûteux à installer et à entretenir. En plus, ça pourrait ralentir l’entrée des élèves le matin et créer des files d’attente, ce qui compliquerait l’organisation.
Elle propose aussi d’embaucher du personnel pour surveiller les entrées et sorties, éviter les intrusions et rassurer tout le monde. Mais là encore, il faudrait créer des emplois et payer des salaires, ce qui coûterait cher au lycée ou à la région.
Peter Kerspern-Lepillet,
Mattéo Lepailleur
et Anatole Collin-Pitel (1D)
Focus : le point sur la violence à l'école
Des violences en hausse ?
Selon une note de la DEPP (Direction de l'évaluation, de la perspective et de la performance) du Ministère de l'Education Nationale publiée en mai 2025, il y a eu en 2023-2024 environ 14 incidents graves pour 1 000 élèves dans les collèges et lycées publics et privés, et près de 5 incidents pour 1 000 élèves dans les écoles. Ce qu'on découvre dans cette note, c'est que ces incidents graves sont légèrement en hausse par rapport à la période 2018-2019, sans qu'il soit possible de dire si il y a effectivement plus de cas ou s'il s'agit d'un meilleur repérage et recensement.
Dans la plupart des cas, c'est à dire huit incidents signalés sur dix, ce sont des atteintes aux personnes : les violences verbales sont majoritaires, puis viennent les violences physiques (36 % des incidents graves dans les écoles et 24 % dans les collèges et lycées), et pour finird'autres formes de violences comme : les atteintes à la vie privée, la violence sexuelle, le racket...Les atteintes à la sécurité représentent 10 % des incidents graves dans les écoles et 16 % dans les collèges et lycées.
Auteurs ? Victimes ? Des différences entre le primaire et le secondaire.
Les auteurs des incidents graves sont la plupart du temps des élèves : à 65 % dans le premier degré et 91 % dans le second degré, suivi par les familles et l'entourage des élèves à 26 % dans les écoles et 4 % dans les collèges et lycées.
Pour ce qui est des victimes, ce sont les enseignants qui sont le plus touchés dans le primaire puisqu'ils représentent 54 % des victimes d'incidents graves signalés. Dans le secondaire, les élèves sont les premières victimes à 45 % devant les personnels à 38 % .
Régler le don d'organes, c'est soulager ses proches et sauver des vies
Chaque jour, des vies basculent dans l'attente d'un organe. Et si, en mourant, vous pouviez offrir la vie ?
Le don d'organe :
comment ça marche ?
Le 4 avril dernier, les élèves de spécialité SVT ont été sensibilisés par le centre hospitalier Aunay-Bayeux au don d'organe. Mais qu'est ce que le don d'organe ? C'est un acte volontaire et altruiste qui consiste à offrir un ou plusieurs organes, de son vivant ou après sa mort, afin de sauver ou d’améliorer la vie d’une autre personne atteinte d’une défaillance grave d’un organe vital. Il peut s’agir du cœur, des poumons, des reins, du foie ou du pancréas. Ce geste repose sur la solidarité, l’humanité et constitue un élément essentiel de la médecine moderne, permettant chaque année de redonner espoir à des milliers de patients en attente de greffe. Il n'y a pas d'âge limite pour donner ses organes.
En France depuis 1976, nous sommes tous donneur d'organe à notre mort. Il existe le registre national du don d'organe pour les personnes ne souhaitant pas les donner. Cette inscription - indiquant le refus d'être donneur - est possible à partir de 13 ans. À l'hôpital, lors de la mort, c'est plus compliqué. En effet, la famille du défunt décide lorsqu'il n'est pas inscrit mais souvent par manque de communication ou à cause des bouleversements du décès, le don d'organe est refusé. C'est pour cela qu'il est important d'en parler à ses proches et de sensibiliser les élèves.
Lorsqu'un don d'organe est réalisé, il est anonyme. On ne connait ni le receveur, ni le donneur. Il est possible de donner de son vivant mais impossible de donner à la personne que l'on souhaite.
Pour pouvoir donner ses organes, il faut que la personne meurt d'une mort cérébrale. La mort cérébrale concerne environ un décès sur cent. Lorsque le décès arrive et que le don d'organe est validé par la famille, le donneur est placé pendant vingt-quatre heures dans un coma artificiel, puis ses organes seront prélevés.
Nous allons maintenant vous raconter le témoignage d'une personne greffée :
Laurent, greffé du cœur : “On m’avait donné 15 jours à vivre”
Le 5 février 2017, à trois heures du matin, la vie de Laurent bascule. Des douleurs au bras, une sueur froide, un teint livide : sa femme appelle les secours. Il est victime d’un infarctus massif. Direction l’hôpital Saint-Martin à Caen, où l'on lui débouche une artère. Mais les médecins sont formels : les prochaines 48 heures seront décisives. Il s’en sort, mais son calvaire est loin d’être terminé.
À peine rentré chez lui, Laurent fait une réaction à un médicament : retour aux urgences. Puis viennent les va-et-vient entre les hôpitaux, les œdèmes pulmonaires, l’essoufflement, l’insuffisance cardiaque sévère. Son cœur ne fonctionne plus qu’à 20 %. Le diagnostic est sans appel : une greffe cardiaque est indispensable. “Je ne savais même pas ce que signifiait le mot ‘greffe irrémédiable’”, confie-t-il aujourd’hui. Il l’apprendra rapidement.
Pendant un mois, Laurent est scruté sous toutes les coutures au CHU : examens sanguins, dentaires, scanner, IRM… Tout doit être parfait pour figurer sur la liste nationale des receveurs. On le place en urgence absolue, deux fois 48 heures. Puis l’appel arrive, une nuit, à 1h du matin : un greffon est disponible. À 6h, il descend au bloc opératoire. L’intervention durera plus de 12 heures. Elle sera suivie d’un coma artificiel d’une semaine, puis d’une longue rééducation. “J’avais perdu 15 kg de muscles, je ne pouvais même plus lever une cuillère à ma bouche”, se souvient-il.
Huit ans plus tard, Laurent vit toujours grâce à ce cœur. Mais le quotidien n’est pas simple. Il prend 26 comprimés par jour, dont des anti-rejets indispensables à sa survie. Il est immunodéprimé, surveillé étroitement par le CHU, et doit faire attention au moindre médicament. Malgré tout, il a trouvé un nouvel équilibre. Ancien cuisinier, il travaille désormais sur des tâches administratives et s’implique activement dans des campagnes pour le don d’organes.
“On m’avait donné 15 jours à vivre, ça fait 8 ans”, répète-t-il avec émotion. Il insiste sur un point souvent oublié : l’importance des aidants. Sa femme, qui gérait leur fils, les papiers, les finances. Son fils, qui a grandi en vivant la greffe de son père, puis le cancer de sa mère. Son entourage. Le personnel médical. “Je suis encore là grâce à eux.”
27 000 personnes en attente d'une greffe
Le témoignage de Laurent rappelle avec force que le don d’organes n’est pas un simple geste symbolique, mais un véritable acte de vie. En France, plus de 27 000 personnes sont en attente d’une greffe chaque année. Pourtant, seulement 6 000 greffes environ sont réalisées annuellement, faute de donneurs suffisants. Chaque jour, des malades meurent faute d’avoir reçu l’organe qui aurait pu les sauver.
En 2023, plus de 900 personnes sont décédées faute de greffe à temps. Et pourtant, depuis 2017, en France, nous sommes tous présumés donneurs, sauf en cas de refus déclaré. Trop de familles ignorent la volonté de leurs proches ou refusent le prélèvement par manque d’informations.
Devenir donneur, c’est offrir une seconde chance à ceux qui n’ont plus d’autre issue. Un seul donneur peut sauver jusqu’à 7 vies et redonner la santé à des dizaines d’autres grâce au don de tissus. Comme Laurent, des milliers de greffés peuvent témoigner que ce geste change tout : “On ne vit plus, on revit.”
Anna Pilon,
Louann Vergote,
et Théa Royer (1F)
Une véritable drogue numérique
Selon une l'étude de l'ANSES publiée en décembre 2019, un adolescent passe en moyenne plus de 7 heures par jour devant un écran.
Chez les adultes, ce chiffre atteint près de cinq heures. Entre les jeux vidéos, les réseaux sociaux ou encore le télétravail, il devient difficile d'échapper à cette surexposition. Si l'écran est devenu aujourd'hui un outil essentiel, il tend aussi à devenir une véritable drogue numérique.
Notre enquête
Pour confirmer ces études, nous avons décidé de mener notre propre enquête. Nous avons interrogé treize personnes au sein de notre entourage (voir graphiques ci-dessous) : 69 % se sentent dépendants de leur téléphone et 46 % d'entre eux passent en moyenne 4 à 8 heures par jour dessus. Nos témoins justifient leur addiction en partie par l'essor des réseaux sociaux : 77 % utilisent les écrans pour aller principalement sur les réseaux sociaux pour communiquer avec leurs proches et observer attentivement les contenus diffusés sur internet.. Mais comment réduire ces addictions devenues incontrôlables ?
Des effets inquiétants
L’addiction aux crans peut avoir de nombreuses conséquences psychologiques et physiques sur les individus : l’anxiété, l’isolement social, la baisse de la concentration ou encore la dépression pour certains.. Selon une étude de l'insee datant du 13 juin 2024, 11 % des 15-19 ans se sentent déprimés et 7 % des 20-34 le sont également. En s'appuyant sur notre sondage, on a pu relever que 46 % seraient incapables de passer une journée sans leur télephone, soit près d'une personne sur deux et 69 % ne pourraient pas se limiter à 2 heures d'écran par jour. Ces chiffres ne sont pas anodins et sont sources principalement d'un isolement social. Mais comment réduire ces effets ?
Des solutions à envisager mais encore limitées
La dangerosité de cette addiction implique la mise en place de solutions rapides et efficaces. Aujourd'hui, de nombreuses initiatives sont prises pour ainsi veiller au bien-être des individus. Des outils existent comme la mise en place d’un temps d’écran limité instauré par les parents pour les mineurs mais aussi un retour aux activités manuelles ou en plein air qui permet de se déconnecter des écrans. De plus le droit à la déconnexion est apparu expressément dans le Code du travail en 2016, dans le cadre de la négociation obligatoire sur la qualité de vie au travail. Toutefois, ces solutions ont des limites car elles ne sont que des initiatives prises par les individus.
Ces solutions sont donc seulement individualistes et le manque de régulation de la part des individus ne suffisent pas face à elles.
En outre, l'environnement numérique est omniprésent ce qui n'améliore pas la situation. A l'école, au travail ou même dans la vie sociale, les relations passent de plus en plus par le numérique, un outil essentiel dont on ne peut plus se passer à l'heure actuelle.
L'avenir du numérique
L'usage du numérique s'étend de jour en jour. L'intelligence artificielle conçue par les Américains est devenue un enjeu technologique qui intéresse l'économie, la recherche ou encore la formation et s'étend dans tous les domaines de la société mais qui n'est pas sans conséquence. L'IA a amélioré le quotidien et la vie d'un grand nombre de personnes mais certains se questionnent sur l'avenir de l'IA qui va devenir encore plus présente dans le quotidien des individus et accentuer leur addiction aux écrans. L’avenir de l’IA est prometteur, mais reste inquiétant sur ces capacités qui pourrait dépasser celle de l'homme. Il dépendra alors des choix que nous ferons aujourd’hui : entre innovation et responsabilité. C'est à nous de maximiser les bénéfices tout en limitant les risques. L'IA actuelle est déjà très prenante notamment chez les jeunes qui l'utilisent pour certains devoirs .De plus, l'IA est aujourd'hui capable d'analyser les préférences des utilisateurs : plus un individu regarde un type de contenu (cuisine, sport, mode) plus l'algorithme lui proposera ce genre de contenus renforçant une habitude excessive et une dépendance aux écrans. Elle va alors devenir ou est déjà un nouveau passe temps pour certains d'entre nous, une nouvelle sorte d'addiction aux écrans.
L'addiction aux écrans est-elle donc inévitable ? Si les écrans nous servent dans de nombreux domaines de notre quotidien, il est nécessaire d'informer sur les risques et ainsi éviter toute addiction.
Romane Guilbert
et Aliyah Taleb
Le tabac : une addiction inquiétante chez les jeunes
Dans notre société nous accordons de plus en plus d'importance à la santé, or nous constatons qu'au sein des établissements scolaires de nombreux jeunes fument.
En 1990, le prix moyen d’un paquet de cigarettes en France était de 5,50 francs (l’équivalent de 1,50 euros). Aujourd’hui, en 2025 les prix ont considérablement augmenté pour atteindre les 12,50 euros par paquet. Un parti pris visant à réduire la consommation de tabac en décourageant les consommateurs par le coût trop élevé. Il est vrai que le nombre de fumeurs, chez les jeunes notamment, a considérablement baissé. En 1991, 30 % de la population française entre 12 et 18 ans fume la cigarette (Haut conseil de la santé publique) contre 15,6 % aujourd’hui (Santé publique France). Si ce chiffre a diminué de moitié, il n’a pas entièrement disparu. Mais alors quelles peuvent être les motivations des jeunes en 2025 pour continuer à fumer malgré le prix élevé des paquets, les nombreuses campagnes anti tabac, les changements de mentalité ?
Une question d'influence
L’âge moyen de la première cigarette est de 14 ans (santé.gouv.fr). Un âge où le cerveau est encore en formation. Certains ont même commencé plus tôt comme Marie : “J’ai commencé à fumer à 13 ans, tout le monde dans ma classe fumait et c’était comme ça que l’on se faisait des connaissances à cet âge là”. Contrairement aux idées reçues, une seule cigarette peut suffire à entraîner l’addiction, en effet selon “Fréquence médicale” 69 % des personnes ayant déjà essayé de fumer continuent à fumer par la suite. Beaucoup de jeunes commencent sous l'influence, c'est d'ailleurs l'une des raisons principales du début de la consommation, durant presque toutes nos interviews, nos interlocuteurs nous ont souvent répondu avoir commencé avec des amis ou par souci d'intégration avec leurs camarades.
Le tabac est la première substance addictive devant l’héroïne, la cocaïne et l’alcool selon ameli.fr. 32 % des consommateurs de tabac en sont totalement dépendants, 23 % pour l’héroïne, 17 % pour la cocaïne et 15 % pour l’alcool. C’est une addiction qui survient très rapidement, Amélie en est témoin : “J’ai commencé à fumer à 15 ans de plus en plus souvent, le geste est devenu un automatisme, une habitude, je me suis mise à fumer devant mes séries, en lisant et surtout à toutes les pauses au lycée à partir de ma rentrée en première. C’est là que j’ai vraiment compris que j’étais addicte”. Mais il n’est pas toujours évident de se rendre compte que l’on est dépendant, c’est ce que nous a confirmé Christian durant son interview : “Au début j’étais dans une sorte de déni, beaucoup de mes amis dont des fumeurs me disaient que j'étais addict, chose que je niais au début puis au bout d'un moment c'était devenu tellement évident que j'ai fini par l'admettre aussi".
La puff, une porte d'entrée à la nicotine
De nos jours, la plupart des adolescents débutent avec la puff. La puff est un produit de vapotage jetable muni d'une batterie avec un certains nombre de bouffées maximales à fumer selon les modèles. En effet, ces produits sont très attractifs pour les jeunes, surtout en raison de la multitude de goûts existants et les designs colorés qui attirent l'oeil. De plus en plus de jeunes fument la puff et il n'est pas rare d'en voir devant les établissements scolaires ou dans la ville en général. 15 % des jeunes de 13 à 16 ans ont déjà fumé la puff. Et parmi eux 47 % disent avoir commencé la nicotine par le biais de la puff. C'est là une différence avec les générations précédentes, ou le tabac se consommait quasiment et uniquement avec la cigarette et le cigare. L'odeur et le goût de la cigarette sont parfois un frein pour certains jeunes du moins au début, c'est également pour cela que la puff attire autant, elle n'a quasiment pas d'odeur et un goût assez sucré, plus doux.
Une addiction héréditaire ?
Parmi les facteurs de porte d'entrée au tabagisme, l'environnement familial occupe également une place non négligeable. Il est en effet plus facile pour les adolescents dont les parents fument de commencer à fumer. C'est le cas de Christian : "Mes deux parents fument depuis des années et encore maintenant" mais aussi d'Amélie : "Ma mère n'a presque jamais fumé mais mon père est fumeur depuis longtemps, j'ai encore des souvenirs très petite de lui qui fermait la porte de la baie vitrée tous les soirs pour aller fumer sans que je respire le tabac". De plus, les adolescents qui rencontrent des difficultés dans leur vie familiale présentent une forte probabilité de commencer à fumer. : "Je n'ai pas toujours eu un environnement familial très stable donc j'imagine que fumer m'aidait un peu à me distraire et à me détendre" nous confie Amélie. Le niveau social et économique de la famille peut aussi inciter les adolescents. Ceux issus de familles à faible statut socio-économique ont un risque plus élevé de commencer (source : Stop Tabac).
Le tabac et la santé : un message de prévention
Il est nécessaire de rappeler que fumer est évidemment néfaste pour la santé. Le tabagisme chez les adolescents présente de graves dangers pour la santé respiratoire avec six fois plus de risques de toux, de respirations sifflantes et d'essoufflements que pour les non-fumeurs. En commençant à fumer tôt et en continuant cette habitude à l'âge adulte, les jeunes augmentent considérablement leur risque de développer un cancer du poumon ou une maladie cardiaque. La cigarette ne contient pas moins de 80 substances reconnues comme cancérogènes selon Canada.ca, telles que le polonium qui est radioactif, l'arsenic utilisé comme poison violent etc. La santé est donc souvent impactée par ces ingrédients. Si Amélie et Christian disent n'avoir pour le moment pas de soucis de santé liés à cela, ce n'est pas le cas de Marie : "J'ai commencé a avoir des symptômes physiques, je ne pouvais plus faire de cardio et monter beaucoup d'étages parce que je toussais trop. J'ai eu une pneumonie durant tout l'été parce que mes bronches étaient beaucoup trop petites pour supporter ce que je fumais. Le médecin m'avait dit que c'était possible de mourir d'une pneumonie, ça a été une sorte de prise de conscience de mon côté".
Notre dernière question pour les trois jeunes semblait évidente : Avaient-ils déjà essayé d'arrêter ? Pour tous, la réponse est globalement la même, quelques essais avec, assez vite, un rapide abandon : "J'avais réussi à arrêter une semaine mais ça me manquait donc j'ai juste repris" , "J'ai déjà essayé plusieurs fois mais honnêtement je ne fais jamais vraiment d'efforts pour que ça dure longtemps". La plupart des raisons évoquées qui maintiennent les jeunes dans cette addiction sont l'apaisement ressenti, une sorte d'échappatoire, les moments partagés entre amis etc. Le tabac fait toujours son effet, malgré les années et la baisse de consommation constatée. Il reste un fléau pour les jeunes et la santé
Jeanne Tanneau, Célia Le Lièvre
et Kaïna Bertrand
Les blessures dans le sport : un bouleversement de notre quotidien
Quentin Gambaro, un jeune cycliste du pôle espoir caennais a été victime d'une très lourde chute dans une descente, pendant un stage en Espagne en janvier dernier provoquant un chamboulement total de son quotidien.
Peux-tu te présenter ? Ton parcours sportif ? Et nous expliquer ce qui t’est arrivé ?
Je m'appelle Quentin, j'ai 16 ans et je suis au club de Quevilly. Je suis rentré l'année dernière au Centre Sportif de Normandie en tant que sportif de haut niveau et je fais du vélo depuis 5 ans maintenant.
J'étais en stage en Espagne et ma chute en descente est intervenue subitement et malheuresement.
Comment s'est passé ta réadaptation entre l'hôpital et la maison durant les semaines après ton accident ?
Au début, j'étais en Espagne (dans le coma artificiel) puis transféré à Rouen toujours dans le coma qui a duré 4 semaines. Après mon réveil, je n'arrivais pas du tout à prononcer des mots, pareil pour mon alimentation ainsi que mon équilibre, choses plutôt opposés mais qui montre la gravité de mon accident.
J'avais aussi aussi une vertèbre cassée qui a necessité un corset que j'ai porté 3 mois. Puis à l'ADAPT (le Centre de Rééducation de Caudebec-les-Elbeuf), tout est revenu petit à petit après avoir passé 1 mois et demi à Rouen.
Pour ce qui est des dégâts mentaux, j'ai surtout eu un traumatisme crânien qui faisait que ma mémoire n'était pas excellente. Par exemple, je ne me souviens plus de mon réveil et de seulement quelques moments au CHU mais ils sont très limités.
Est-ce qu'après un tel accident, tu envisages de remonter sur un vélo ? Si oui, quels sont tes objectifs prochain ?
Eh bien oui, après un tel accident j'ai toujours la motivation de remonter sur le vélo car c'est ma deuxième nature en dehors de l'école, le vélo est ancré en moi et ça restera dans mon coeur longtemps. J'ai déjà dit à mes parents que ma guérison sera conclue au moment de ma 1ère victoire. J'avais l'esprit d'un vainqueur et c'est encore en moi. Je me donnerai au maximum pour pouvoir lever les bras sur une course.
Comment se passe ta rééducation physique actuellement ?
En ce moment, ma voix revient bien en la travaillant tous les jours ce qui la fait progresser. Mon alimentation est plus compliquée mais je persiste. À cause de ma corde vocale qui n'est pas active, il y a des risques de fausse route que je n'ai pas encore eu pour l'instant. Je reprends désormais de la purée et des aliments hachés ou de la courgette coupée. J'arrive même à manger des bananes.
Pour ce qui est de mon équilibre, celui-ci s'est bien amélioré puisque j'ai été faire un test sur VTT (sur la route bien entendu) et j'ai senti qu'il s'était bien amélioré. J'aurai un test sur un vélo de route organisé par l'ADAPT dans quelques semaines.
Pour le reste de mes blessures, comme une vertèbre cassée, tout est réparé. Il me manque désormais plus que l'alimentation en premier lieu.
Est ce que la vitesse ou des descentes vont te laisser douter de toi mentalement ?
Pour l'instant, je ne peux pas définir si l'un ou l'autre me feront peur car je n'ai pas repris le vélo. Je pense que ce qui est de la vitesse, la peur ne se ferait pas sentir mais j'aborderais les descentes avec peut-être un peu d'appréhension.
Est ce que tu as rencontré d'autres personnes avec des cas similaires au tien ?
Non, je n'ai pas eu de rencontre similaire mais j'ai été à l'ADAPT, et j'ai vu des cas vraiment graves qui m'ont bouleversé. Par exemple, une fille ne réalise pas qu'elle a eu un accident et qu'elle est désormais handicapée. Je vous donne un exemple mais il y a au moins une cinquantaine de cas différents. Je ne m'en rendais pas forcément compte ultérieurement, mais il y a plein de soucis qui peuvent être problématique dans la vie de tous les jours.
Est-ce que tu aurais des conseils à donner à quelqu’un qui pourrait vivre le même type d’accident ou c’est juste « la faute à pas de chance » ?
C'est la faute à pas de chance mais je vais donner plusieurs conseils qui m'ont fait guérir très rapidement. Pour récupérer de manière optimale, il faut avoir un objectif en vue, une détermination, une motivation qui entraîneraient une guérison plus rapide car j'en ai une, celle de retrouver mon niveau d'avant sur le vélo.
Je conseille aux parents de bien entourer les enfants ainsi qu'aux familles car la guérison s'accélère en étant encadré. Je remercie ma famille de m'avoir suivi.
Une autre de mes guérisons est le décès de mon arrière grand-mère le lendemain de ma chute. Je pense qu'elle veille sur moi du ciel. Je la remercie de suivre mon évolution et elle restera dans mon cœur.
Emma Roinot,
Felipe Garcia
et Matteo Cladart Ake (1B)
Rencontre présidentielle : François Hollande face aux lycéens
Le mercredi 23 avril 2025, des élèves de notre lycée ont eu l'honneur d'accueillir François Hollande, ancien président de la République. Une rencontre marquée par l'échange, l'écoute et la réflexion sur les grands enjeux de notre société.
Pour revivre cet événement, nous avons recueilli les témoignages du proviseur, de plusieurs enseignants et d'élèves présents à la rencontre.
Un ancien président
au lycée
François Hollande, président de la République de 2012 à 2017, a également été député (de 1988 à 2012), maire de Tulle (de 2001 à 2008) et président du Conseil général de Corrèze (de 2008 à 2012). En 2024, il a fait son retour en politique en étant de nouveau élu député de Corrèze suite à la dissolution de l'Assemblée Nationale. Il poursuit aussi ses engagements à travers l’écriture, les conférences et sa fondation "La France s’engage".
La rencontre avec François Hollande s’est tenue dans la salle polyvalente du lycée, devant environ 120 élèves de première et terminale en spécialité Histoire géographie géopolitique et science politique ou en Sciences économiques et sociales. Durant un peu plus d'une heure d’échanges, il a répondu à des questions variées, abordant des sujets politiques et géopolitiques comme la politique de Donald Trump, la crise au Niger, la montée de l’extrême droite, la guerre à Gaza ou encore l’intelligence artificielle dans l’éducation. Il a aussi partagé son expérience face aux imprévus de son mandat, notamment les attentats de 2015 et les décisions difficiles à prendre.
Organisation de la conférence
Dans un premier temps, nous avons rencontré Éric Gougeaud, proviseur du lycée, qui nous a expliqué les coulisses de la venue de François Hollande et l’organisation que cela a nécessité. Le proviseur nous a confié qu’il avait déjà fait venir l’ancien président l’année précédente, dans son précédent établissement situé en Corrèze. Ayant constaté l’intérêt de François Hollande pour les échanges avec les élèves, il a souhaité renouveler l’expérience dans notre lycée. "Il est élu de Corrèze, c’était donc plus facile d’avoir des échanges avec lui et de pouvoir le faire venir dans mon établissement", nous explique-t-il. Fort du succès de cette première rencontre, Éric Gougeaud a proposé à l’équipe pédagogique du lycée Dumont d’Urville Laplace d’organiser une rencontre.
Il précise cependant qu’il n’a pas eu de contact direct avec François Hollande : "Je n’ai eu aucun contact personnel avec le président Hollande. Quand il est là, il est très accessible, mais ce n’est pas quelqu’un que vous appelez directement. Je n’ai pas son numéro de téléphone. C’est un ancien président, il y a tout un protocole à suivre. Il a un cabinet, une équipe qui gère son agenda, ses déplacements et sa sécurité." C’est en contactant le cabinet de François Hollande que le proviseur a lancé la démarche. L’équipe de l’ancien président a étudié ses disponibilités et coordonné la logistique avec le service de sécurité.
Retour positif
des enseignants
Claire Planchette, professeure d'histoire géographie et d'HGGSP a accepté de nous répondre et nous dire quel message, selon elle, avait voulu transmettre l'ancien président aux jeunes générations lors de sa visite
"Je pense qu’il a voulu transmettre un message fort d’engagement citoyen. En venant échanger avec des lycéens, il a voulu rappeler l’importance de la participation à la vie démocratique. Il a encouragé les jeunes à s’informer, à s’exprimer et à s’impliquer, car ce sont eux qui construisent l’avenir. Il a aussi mis en lumière le rôle essentiel des citoyens dans une démocratie, notamment à travers le vote, même si les jeunes s’engagent aussi par d’autres moyens." Elle ajoute : "J’ai trouvé que les élèves avaient posé des questions très pertinentes, ce qui montre bien leur intérêt pour les enjeux de société, et va à l’encontre des idées reçues souvent véhiculées sur leur génération."
De plus, nous avons interrogé Émilie Blondel, également professeure d'histoire géographie et d'HGGSP. Voici la question que nous lui avons adressé : En tant que citoyenne ayant connu François Hollande en tant que président, qu’avez-vous ressenti en le voyant au lycée ?
Elle nous confie :"J’ai été très impressionnée. C’est quelqu’un qui a occupé les plus hautes fonctions de l’État et qui a rencontré de nombreux chefs d’État. Le voir dans un cadre aussi proche, c’était marquant." Elle ajoute : "Ce qui m’a touchée, c’est sa simplicité. Malgré son parcours, il s’est montré accessible, à l’écoute, et proche des élèves. Cela rendait la rencontre d’autant plus humaine."
Deux regards opposés
Nous avons également recueilli les impressions de plusieurs élèves présents lors de cette rencontre. Nous avons demandé à Mona Letouze, élève de première HGGSP, si cette expérience avait changé son regard sur la politique ou les figures publiques. "En quelque sorte, oui, car François Hollande a su rester accessible malgré sa fonction. Il répondait aux questions des élèves en ayant l'air intéressé, avec une véritable volonté de transmission". Par ailleurs, nous avons aussi demandé à Titouan Houssin, élève de première HGGSP, ce qui l'avait surpris ou fait réfléchir dans les échanges et il avoue "Je me suis rendu compte vraiment qu'il n'existait aucune solidarité au sein de la gauche, il a critiqué La France Insoumise et les a, à tort traité d'extrême gauche or le conseil constitutionnel ne reconnait pas LFI comme extrême"
Tout au long de l'année, les élèves ont également rencontré : Corinne Féret, sénatrice du Calvados et Thomas Pellerin Carlin, député européen, ces rencontres participent à la formation des citoyens et citoyennes de demain comme le dit Hanaë, élève de terminale "Cela m'a permis de plus m'intéresser à la politique".
Max Picard 1E, Lison Lubin 1A
et Nora Itoua Oguell 1F
Rencontre avec un journaliste qui a suivi une mission de sauvetage en Méditerranée
Cette année, les élèves de 1ère HGGSP ont fait la rencontre de l'association SOS Méditerranée et ont découvert l'histoire du journaliste, Guy Pichard, présent sur le bateau Ocean Viking lors d'une mission.
Les élèves de 1ère HGGSP1 et de 2J de Dumont d'Urville Laplace, ont pu rencontrer plusieurs bénévoles de l'association "SOS Méditerranée" et le journaliste Guy Pichard, qui a été présent lors d'une des missions de sauvetage en mer de l'association.
Présentation du journaliste
Guy Pichard est journaliste depuis 20 ans. Il nous dit : "J'ai d'abord fréquenté les bancs d'une école de photographie à Rennes, puis une école de journalisme, à Paris". Il est aujourd'hui photographe et journaliste indépendant, ce qui n'était pas le cas les dix premières années de sa carrière lorsqu'il travaillait dans une rédaction parisienne.
Qu'est-ce que SOS Méditerranée ?
SOS Méditerranée est une association civile européenne de sauvetage en mer qui a été créée en 2015 et qui, en dix ans, a sauvé plus de 40 000 personnes, d'abord à bord du navire Aquarius jusqu'en 2018 et désormais à bord de l'Ocean Viking. L'association existe en France, en Allemagne, en Italie et en Suisse. Ses trois buts principaux sont sauver, protéger et témoigner. Les missions de sauvetage et de protection se font en mer avec le bateau l'Ocean Viking, Sur l'ensemble des personnes secourues environ 10 % sont des femmes et 30 % des enfants. Sur le bateau travaillent environ 750 bénévoles. La mission témoigner est assurée par les bénévoles en région comme Monique, Patricia, Pierre... qui sont venus à la rencontre des élèves le 4 avril dernier.
La mission avec SOS Méditerranée et les sauvetages
Guy Pichard est allé à bord de l'Ocean Viking pour écrire son article et raconter une mission de sauvetage : "Mon reportage à bord de l'Ocean Viking a eu lieu à l'été 2023. Nous sommes d'abord restés à quai à Syracuse en Italie, puis nous sommes allés au large des eaux internationales de la Libye et de la Tunisie, dans ce que l'on appelle le "couloir de la mort". Cette mission a duré une dizaine de jours", dit-il.
L'association "SOS Méditerranée" effectue plusieurs sauvetages au cours d'une même mission, Guy Pichard a pu voir cela lors de son intervention : "Les sauvetages ont été multiples pendant mon séjour. La période la plus longue a été d'une quinzaine d'heures à bord d'un zodiac pour venir en aide à plus d'une dizaine d'embarcations, en continue". Lorsque les personnes sont secourues, elles sont raménées sur le bateau, puis prises en charge par les bénévoles (changement de vêtements, coupe de cheveux, leur donner de la nourriture et de l'eau, soins médicaux par des médecins...). Le journaliste a aussi aidé les naufragés : "Cela arrive rarement dans mon métier, mais en effet, il a fallu aider par moment du mieux que je pouvais car ce n'était pas mon rôle initial. Malgré tout, devant l'urgence de la situation, n'importe qui en aurait fait de même. L'aide aux réfugiés s'est faite sous différentes formes, selon les besoins et surtout les urgences du moment."
La vie à bord de l'Ocean Viking
Bien évidemment, Guy Pichard, lors de son reportage avec SOS Méditerranée, a interrogé plusieurs naufragés ayant pris la mer pour fuir de terribles dangers. Il raconte : "Leurs histoires étaient complexes, souvent le fruit d'un difficile périple migratoire à travers l'Afrique. Leur exil est souvent lié à des persécutions, des problèmes géopolitiques ou encore des bouleversements climatiques. Bien souvent, ces parcours migratoires se font avec les moyens du bord, c'est-à-dire de manière précaire, et, cela peut durer plusieurs années. C'est quelque chose dont on ne se rend pas compte d'un point de vue européen". Guy Pichard a également interrogé l'équipage de SOS Méditerranée : "A bord, toute l'équipe de SOS Méditerranée, mais également de la Croix-Rouge ou du Croissant Rouge international, a facilement répondu à mes questions afin de m'informer et de m'aider à mieux comprendre ce qui se déroulait sous mes yeux". Le journaliste nous explique qu'il y a plusieurs phases pendant la mission : "D'abord l'attente, puis l'action si l'on peut dire avec les sauvetages et enfin le retour vers un port sécurisé. Ces mêmes phases se répètent".
Retour d'expérience
Guy Pichard, a apprécié suivre l'association à bord de l'Ocean Viking, mais souhaite le faire avec une autre association : "Oui, je souhaite renouveler cette expérience mais sans doute dans un autre navire de secours, afin de découvrir une nouvelle association et un autre mode de fonctionnement". Il nous dit aussi : " Ce reportage m'a évidemment bouleversé par moment, puis, il m'a paru important d'en parler et surtout de le montrer, car c'est bien le rôle d'un journaliste : montrer au plus grand nombre ce qu'il a pu voir".
Où voir les photos du reportage de Guy Pichard à bord de l'Ocean Viking ?
Vous pouvez retrouver les photos du journaliste Guy Pichard pendant son intervention avec l'association "SOS Méditerranée" sur son site Web : guypichard-bzh.fr ou sur son instagram : @guy_pichard.
Zoé Larue
et Hannah Pohl (1D)
La Norvège, votre future destination ?
Le 15 mars 2025, huit élèves du lycée Dumont d'Urville-Laplace se sont envolés vers la Norvège pour une semaine d'échange culturel intensif.
Au lycée Dumont d'Urville-Laplace, Mr Marvin et Mme Lagardère encadrent le projet Erasmus+ : ce programme permet les échanges d'étudiants et d'enseignants à travers le monde. Plusieurs destinations sont proposées aux lycéens, comme L'Espagne, la Roumanie, la Pologne... ou la Norvège. Mme Lelièvre, professeure de physique-chimie, et Mme Belpois, professeure de SVT, ont entamé de longues démarches afin de permettre un échange avec ce dernier pays. Si "la prise en charge administrative peut parfois être un peu complexe, [Mr Marvin et Mme Lagardère] n'ont pas eu de mal à nous convaincre de mettre en place l'échange", affirme Mme Lelièvre. Les deux enseignantes se sont dites motivées par "un projet pluridisciplinaire" qui "permet à tous de découvrir de nouvelles cultures".
De belles rencontres humaines
Cet échange avec le "pays du soleil de minuit" s'est réalisé en collaboration avec un lycée de Kristiansand, la cinquième ville de Norvège, située sur la côte sud du pays. Les huit élèves français ont été accueillis chez leurs correspondants norvégiens, avec qui l'entente a été aussi naturelle qu'immédiate. "Avec ma correspondante, on est devenues assez proches très vite", explique Zia Leroux. Lucas Levillain avoue : "Je ne pensais pas autant apprécier les gens". Pour ne pas laisser les Français livrés à eux-mêmes trop longtemps dans une famille inconnue, les élèves Norvégiens ont organisé une rencontre dès le premier jour. Au programme : un barbecue à la Norvégienne, c'est à dire en forêt, avec du feu et des bâtons à tailler soi-même. Anaïs Fosse a apprécié le geste : "C'était un bon moyen de faire connaissance et de commencer à s'intégrer tout en découvrant une culture légèrement différente de la nôtre". Cette activité apporta un peu de soulagement à l’appréhension ressentie par les élèves : "Ils étaient tous gentils et adorables, [...] c'était rassurant", se souvient Julie Lion. Les élèves ne sont pas les seuls à partager ce ressenti : les professeurs confirment qu'il y a eu "une belle alchimie".
L’objectif pédagogique
88 % de la production d'électricité norvégienne provient de l'énegie hydraulique : ainsi, les élèves ont pu visiter une station hydro-électrique, puisque ce voyage était placé sous le thème de l'eau. Mais l'intérêt pédagogique le plus évident réside avant tout dans la pratique linguistique. Les élèves norvégiens apprennent le français en cours, et cet échange a été pour eux l'occasion d'entendre des natifs. Cependant, le débit de parole les a perdus : "Vous parlez si vite", rigole Oskar Skjelbred Pettersen. Pour pallier cette difficulté, la communication s'est donc majoritairement effectuée en anglais. Certains Français ont remarqué une amélioration de leur niveau de langue : "Je pense avoir acquis plus de vocabulaire en anglais et le fait d'avoir parlé constamment anglais avec ma famille d'accueil m'a aidé à gagner en fluidité dans les dialogues", estime Zia. "Après une semaine à entendre de l'anglais et à être obligée de le parler, c'est devenu de plus en plus facile, même si ce n'était pas encore le top", avoue Anaïs. Plus original, Julie, quant à elle, communiquait "surtout en allemand", preuve que les compétences linguistiques sollicitées étaient diversifiées. De son côté, Lucas regrette que l'immersion ait été si courte : pour progresser, "un mois, ça aurait été mieux !".
Un programme chargé
En une semaine, les élèves ont malgré tout eu le temps de multiplier les activités. Visite du musée d'art Kunstsilo, balade en bateau à Sogne, randonnées à Tommerrenna et sur la côte, visite du musée d'histoire naturelle... La météo était au beau fixe, une véritable chance pour les activités en extérieur. "Les paysages étaient sublimes", se rappelle Anaïs. L'emploi du temps bien rempli n'inquiétait pas les Norvégiens : "[Ils] ne planifient rien. Ils sont vraiment différents des Français qui planifient tout et sont plutôt stressés...", remarque Zia. Mme Belpois avait elle aussi remarqué cette différence de mentalité en organisant le voyage : "C'est à peine si le programme était fixé. L'enseignante norvégienne s'amusait de notre attitude "très française" qui consiste à vouloir tout prévoir".
Un projet qui continue
Désormais, c'est au tour des Norvégiens de découvrir la France : les élèves attendent leurs correspondants à la rentrée, aux alentours du 20 septembre 2025, pour une nouvelle semaine d'échange. Si la plupart des visages seront connus, ils devraient y avoir de nouveaux arrivants, puisque Erasmus + est un projet en perpétuel mouvement. Des élèves norvégiens supplémentaires signifient des élèves français supplémentaires ; c'est pourquoi cet échange est d'ores et déjà proposé aux futurs premières (et actuels secondes) afin que l'aventure continue... La Norvège, ça vous tente ?
Mona Le Touze-Lecointe (1A)
Conclave : plus qu'une affaire religieuse ?
Après les obsèques du pape François décédé le 21 avril dernier, un conclave a élu un nouveau pape le jeudi 8 mai. Mais comment se passe un conclave et quels sont ses enjeux ? On vous explique tout !
Qu'est-ce qu'un conclave ?
Le Vatican se coupe du monde et les cardinaux se rassemblent dans la chapelle Sixtine, jusqu’à ce qu'un nouveau pape soit élu. L’élection d’un pape, bien que religieuse par nature, dépasse le cadre de la foi catholique. Dans un contexte international toujours plus tendu, le conclave devient un moment stratégique scruté par les diplomates et les gouvernements. Pourquoi une telle attention ? Parce que le pape est aujourd’hui bien plus qu’une figure religieuse : il est un acteur dont l'influence est internationale.
L’Église catholique rassemble plus d’un milliard de fidèles répartis sur tous les continents, le profil du pape élu va donc influencer fortement les orientations qu'il donnera à l'Eglise et seront suivies par de très nombreux fidèles. Par exemple, le choix d’un pape argentin comme François a marqué un tournant vers le Sud global, offrant une voix nouvelle aux pays émergents. Le conclave ne choisit donc pas seulement un homme de foi, mais aussi un porte-parole moral. Lorsqu’il parle de climat, d’économie ou de droits humains, ses mots résonnent bien au-delà des églises. Cette dimension confère au conclave une portée politique indéniable.
À chaque élection pontificale, les chefs d’État du monde entier réagissent. Certains saluent un allié, d'autres redoutent des critiques sur leurs politiques. L’élection d’un pape africain ou asiatique serait perçue comme une redistribution symbolique du pouvoir religieux, avec des répercussions diplomatiques sur les relations entre le Vatican et certains gouvernements.
Que repésente le conclave pour l'Eglise Catholique ?
Le Père Michel Lemasson, prêtre affecté à l'église Saint-François d'Hérouville Saint-Clair répond à nos questions :
Pour l’Église Catholique, le conclave symbolise bien plus que l’élection d’un nouveau pape. C’est un temps de prière en communion avec les cardinaux pour demander à Dieu qu’ils soient bien éclairés » nous dit le Père Michel Lemasson.
« Il existe plusieurs enjeux pour l’Église ; l’élection d’un pape doit faire avancer l’Église vers l’avenir, tout en maintenant l’unité. Le pape a un rôle de « prophète de paix », attentif à l’humanité et aux questions majeures et actuelles (écologie, conflits, injustices sociales). Il est un rappel pour l’humanité, ainsi qu’un symbole de paix, d’unité et de justice ». Le prêtre cite les paroles du pape Jean XXIII, qui disait que le pape est « signe d’encouragement pour les catholiques, les chrétiens et tous les hommes de bonne volonté »
Mais l’élection d’un pape c’est aussi une question politique pour le Père Lemasson. « Le souverain pontife doit rester une voix qui ne se fatigue pas contre les conflits actuels, peu importe les risques que la Vatican peut encourir en s’opposant aux puissants. Il n’y a d’ailleurs aucun intérêt personnel pour l’Etat du Vatican à intervenir » souligne le Père Michel, pour démontrer que l’Église ne doit pas chercher, et ne cherche pas à gagner de la puissance militaire, économique ou politique en intervenant dans ces conflits. Elle applique une politique interventionniste pacifique.
« La diplomatie vaticane se fait par le biais du Nonce Apostolique (l’envoyé du pape, équivalent d'un ambassadeur), et notamment pour la liberté religieuse, comme en Chine par exemple, où l’ordination des évêques est parfois refusée par le gouvernement chinois, ce qui mène a des évêques clandestins vis-à-vis du gouvernement chinois. Il arrive aussi que des évêques soient ordonnés sans l’accord du Vatican, comme récemment durant la vacance du Saint Siège. Le Père Lu Jianlin et le Père Li Jianlin ont étaient ordonnés évêques, alors qu’aucun pape ne pouvait l’autoriser. (FSSPX News )
Et qu'en est-il dans pour le monde politique ?
Michel Duclos, un diplomate français de l’Institut Montaigne, nous explique quand à lui, ce que signifie « un conclave géopolitique ».
« Il y a d’abord le profil du pape défunt », Michel Duclos explique que le pape François se positionner en faveur du sud global, du à ses origines argentines. « Il a constamment marqué une attitude méfiance vis-à-vis de la vielle Europe et de l’occident » ajoute-il. Ses positions sur Gaza, en qualifiant la situation de « génocide » exprimé son fort engagement pour la cause palestinienne. « Le pape François avait aussi chercher à implanter l’Église dans le monde entier, notamment en nommant de nombreux cardinaux asiatique, africain ou latino-américain » nous dit-il.
Le vendredi 16 mai, le nouveau souverain pontif Leon XIV, élu le 8 mai 2025, a reçu les ambassadeurs des 184 délégations qui entretiennent des liens avec le Saint-Siège, sur 193 pays, d’après Jean-Marie Guénois, rédacteur en chef du journal Le Figaro. Parmi lesquels sont absents de pays comme l’Arabie Saoudite, la Corée du Nord ou encore l’Afghanistan. Dans cette rencontre traditionnel « le Pape Leon XIV a insisté sur son engagement social, et appelle à lutter contre les inégalités mondiales et les conditions de travail indignes » nous dit le journal Europe 1.
Au-delà d’intervenir politiquement dans des conflits militaire qui divisent, le Pape Leon XIV cherche à unifier. « Il souhaite remédier aux inégalités mondiale », appelle à la « dignité de chaque personne » sur les questions migratoires, se qualifiant lui même de « citoyen, descendant d’immigré, lui-même émigré », comme le relate le journal Europe 1. Il se positionne également devant les 184 ambassadeurs comme défenseur de la planète et appelle à une « sauvegarde de la création », note le journal Europe 1. Il rappelle également le choix du nom Leon XIV, qui s'inscrit dans la continuité de Leon XIII, auteur de l’encyclique sociale « Rerum novarum », première grande réforme sociale dans l’Église Catholique.
De son côté Thomas Pellerin-Carlin, député européenque qui a accepté de nous répondre tout en reconnaissant que la question ne concernait pas tout à fait son champ de travail au Parlement européen, avoue que l'élection de Leon XIV est rassurante "Mieux vaut un Pape relativement modéré et rassembleur comme Leon XIV plutôt que d'autres cardinaux, qui auraient pu être bien plus conservateurs et passifs vis-à-vis des désordes du monde" nous dit l'euro-député de 35 ans.
En effet, qualifié de modéré sur un "échiquier religieux", le pontificat de Léon XIV pourrait donc être marqué par un rôle important dans les conflits majeurs, comme en Ukraine ou à Gaza. .
Lucas Jardin 1B,
Sorouch Atae 1C
et Idriss Lehaut 1D