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N° 38 - Mai 2020 | http://www.saintjosephlannion.fr/ | 22LSJB |
Une nouvelle espèce fait son apparition
Le lundi 11 mai, l'établissement a vu apparaître de nouveaux êtres à l’apparence et aux mœurs particulières. Ces individus partagent en commun le port d’un masque et d’une visière leur couvrant le visage. Outre ces attributs, ils possèdent un comportement spécifique qui semble proscrire tout rapprochement les uns des autres à moins d’un mètre cinquante et donc les contacts physiques. Ces êtres ne se groupent jamais à plus de dix individus à la fois et portent un soin particulier à désinfecter tout objet ou toute surface qu’ils peuvent avoir touchée. Les zoologistes classent cette nouvelle espèce dans la famille des pédagogues et proposent de l’appeler Paedagogus persona galeatus (du latin paedagogus : pédagogue ; persona : personnage ; masque et galeatus : coiffé d’un casque).
Départs à la retraite
À la fin de cette année scolaire, deux enseignants vont quitter l'établissement pour de grandes vacances.
Ils auront donné ainsi leurs dernières heures de cours la semaine du 22 au 26 juin.
Nous remercions Madame Viviane LE BIHAN, professeure de Sciences de la Vie et de la Terre, et Monsieur Jean-François ROUXEL. professeur de Technologie, pour leur engagement éducatif auprès de milliers d'élèves durant leur carrière.
Monsieur Michel ROPARS évoque le travail de ses deux collègues à ses côtés en SEGPA. « Viviane a retravaillé tous ses cours de 3e pour proposer des documents allégés et épurés aux élèves de 3e SEGPA, avec la réussite au bout. Elle a préparé les élèves au DNB Série Pro. Elle maîtrise les attentes et sait aller à l’essentiel. »
« Jean-François a participé au groupe de pilotage qui a préparé l’arrivée de la SEGPA au collège. Pendant de nombreuses années, il a pris en charge les élèves de 4e et 3e CPPN ainsi que des élèves en CPA. Il a également enseigné dans les classes à option technologique (effectif réduit) qui bénéficiaient de six heures de technologie en remplacement de la seconde langue vivante. »
Nous leur souhaitons une longue et belle retraite bien méritée.
Confinés au collège
Pendant la période de confinement, des élèves dont les parents appartiennent au personnel soignant ont été accueillis au collège.
Encadrés par des enseignants, de l'élémentaire et du secondaire, ils se sont retrouvés au CDI afin de poursuivre leur travail scolaire, mais aussi pour se détendre en lisant des livres. Ils ont également pratiqué des activités sportives dans la cour ou le gymnase ; ce que de nombreux autres enfants rêvaient de faire en ce temps de confinement. Les enseignants bénévoles se relayaient par demi-journées pour assurer cette permanence auprès de ces élèves.
Nous tenions à remercier tout le personnel qui s'est mobilisé pendant cette période de confinement pour assurer cette accueil des élèves, mais aussi pour maintenir la continuité pédagogique auprès de tous nos élèves. Nous remercions également les familles pour leur reconnaissance.
Rédaction du Keloù.
Le roi des bourdons
Zola est un lapin manutentionnaire chez un éditeur. Il dessine des BD à ses heures perdues et souhaiterait être publié. Jusque-là rien de très original mais grâce à son amour des insectes, il va devenir un super héros au service des opprimés. Population en détresse, frère alcoolique, mère en maison de retraite, problèmes personnels liés à l’absence d’un père, il ne sait plus où donner de la tête. Avec une construction de scénario étonnante et pleine de rebondissements, David de Thuin, traite de sujets sensibles qui nous touchent.
Sorcières – La puissance invaincue des femmes
La Renaissance a vu le développement des procès et des bûchers de chasses aux sorcières. L’auteure nous montre comment l’image de la femme d’aujourd’hui, le rôle qu’on lui assigne, nos préjugés ancrés dans l' inconscient collectif résultent de cette période sombre. Pourquoi celles qui veulent aujourd’hui s’affranchir de toutes dominations se désignent comme étant des « sorcières ». Mona Chollet analyse trois cas de figures de femmes qui s’émancipent des normes sociales : la veuve et la célibataire, la femme sans enfant avec le contrôle de la fécondité et la femme âgée qui n’a plus aucun rôle dans notre société occidentale. Une étude sociologique passionnante qui se lit comme un roman.
Un temps de chien
Junior vit dans un quartier populaire de Floride avec sa mère et ses quatre frères et sœurs. Il ne va pas tous les jours à l'école, préférant se balader ou bien parler avec la vieille voisine Mama Bea. Cette dernière lui confie un soir sentir l'ouragan. Mais comment s'y préparer ? Une tempête inouïe s'abat alors sur la Nouvelle-Orléans, les inondations dévastent tout, le jeune garçon ne retrouve plus sa famille, ni son chien. L'auteur nous offre un roman chaleureux grâce à des personnages attachants ; un prétexte aussi pour évoquer l'écologie, la nature déchaînée et l'organisation humanitaire lors de catastrophes naturelles.
Surf
Adam, 19 ans, est de retour à Brest pour les vacances. Il retrouve le décor inchangé de sa maison, sa mère, repliée sur elle-même depuis le départ de son mari. Il traîne avec son meilleur ami Jack, puis Aeka. Une lettre lui parvient des Etats-Unis : une femme lui apprend la mort de son père. Adam part alors sur les traces de cet homme. Si le lecteur n'obtient pas d'explications sur cet abandon, il accompagne plutôt Adam dans la quête du père. On l'aura compris, le sujet du roman n'est pas le surf, il s'agit plutôt de savoir comment surfer sur un passé douloureux car la vie en vaut la peine. L'écriture, originale, oscille entre la poésie, la rap, le slam. Une belle métaphore de la vie, pour des lecteurs plus grands, 3eet lycéens.
Au cœur du Japon
La Cantine de Minuit d’Abe Yaro est un manga qui nous plonge dans le quotidien d’un petit restaurant traditionnel de Tokyo. Le patron accueille de minuit à sept heures du matin et propose des plats typiques de la cuisine traditionnelle japonaise. Les clients apportent même leurs denrées pour qu’il leur prépare leur plat préféré. Au grès de 29 petites histoires, ne durant qu’une nuit, nous découvrons les états d’âme et les soucis de personnages atypiques. Clients réguliers ou de passage, ils travaillent la nuit. Danseuses, acteurs de cinéma, petits commerçants sont réconfortés avec les bons petits plats du « maître ». En plus de nous mettre l’eau à la bouche, nous découvrons la vie nocturne de cette capitale.
Berlin 1989 : un mur s’écroule
Deux adolescentes vivent un bouleversement historique.
Anita débute son journal en août 1989. À 17 ans, elle vit à Berlin-Est. Avec son amie Birgit, elle veut participer aux Jeux Olympiques de natation. Toutes deux ne sont pas dupes des mensonges du régime communiste, de leurs enseignants : il faut se méfier de tout le monde. Birgit ne rêve que d’une chose : passer le mur, gagner l’Ouest et ses promesses de liberté. Anita, quant à elle, ne comprend pas le silence de ses parents et suit avec attention les évènements : les frontières s’ouvrent, le pouvoir vacille et… un jour de novembre, le mur s’écroule. Un livre pour découvrir un pan de l’histoire européenne.
Berlin 1989 : un mur s’écroule de Sophie Humann
Collection Mon Histoire, Gallimard Jeunesse, 139 p.
Good Omens : une très bonne adaptation
Sorti en 1990 et écrit par les talentueux Neil Gaiman et Terry Pratchett, Good Omens (ou De Bons Présages en français) était tout d’abord un roman avant d’être adapté à la télévision par Amazon en 2019. L’histoire nous fait, pour commencer, faire la connaissance de Crowley, un démon, et d’Aziraphale, un ange, mêlés ensemble à l’organisation de la fin du monde et liés secrètement d’amitié. Mais, ayant été envoyés sur Terre depuis le début des temps, les deux amis se sont attachés à la planète et ne comptent pas laisser le Paradis et l’Enfer la détruire aussi facilement, soit disant pour suivre le plan ineffable de Dieu. Ils prendront alors en charge l’éducation de l’Antéchrist, ce qui donnera lieu à des scènes plutôt amusantes dans la série, David Tennant (Crowley) et Michael Sheen (Aziraphale) se déguisant respectivement en nounou et en jardinier. Nous avons d’ailleurs l’ajout pertinent dans la série de voyages dans le temps ; nous retraçant l’histoire de nos deux protagonistes et nous dévoilant la naissance de leur amitié. Ces scènes avaient normalement leur place dans le tome 2, malheureusement jamais écrit. La série de 6 épisodes est une adaptation très fidèle du roman, parfois à la ligne près, donnant vie à ces intriguants personnages. Écrit et réalisé avec habilité, Good Omens et son univers sont prêts à vous faire rigoler à chaque ligne ou à chaque dialogue. Alors que vous préfériez lire ou regarder, laissez-vous embarquer dans cette aventure extraordinaire.
Manon Rollet.
Harry Potter, la saga incontournable
Harry Potter, la saga incontournable est à regarder pendant le confinement. Harry Potter et le Prince de Sang mêlé est le sixième film de la saga Harry Potter. Le jeune sorcier continue de grandir et les dangers se multiplient. La ligne entre le bien et le mal est de plus en plus floue, et c’est ce qui en fait la richesse et sa complexité. Le point de vue psychologique, les relations avec Dumbledore sont très diverses, montrant bien que l’affection ne suffit parfois pas à se comprendre. Plusieurs personnages vont enfin dévoiler leurs véritables natures. Par la suite, le développement des origines de « Vous savez qui » permet de faire avancer l’intrigue principale de la saga en nous présentant les Horcruxes, éléments essentiels dans la quête d’immortalité de Voldemort. On peut aussi retrouver la mise en valeur de l’entrée de nos jeunes élèves dans l’adolescence tourmentée par les affres amoureuses et l’affirmation difficile de soi.
Le film est assez dense, plusieurs intrigues sont présentes et s’entremêlent, la noirceur s’intensifiant au fil des épisodes, nous laissant présager l’imminence d’un terrible affrontement. Tant d’éléments décisifs à découvrir dans un seul et même volet.
Les alliances se renforcent tandis que la menace sort peu à peu de l’ombre derrière laquelle elle attendait son heure avec impatience. Des heures bien sombres se profilent à l’horizon.
Romane Briand.
Des destins hors norme
Lady Mond, Geoffroy de Pont-Blanc : deux personnalités qui ont marqué le Trégor.
Nous sommes en 5e3 et nous avons eu une intervention d’une dame, Soazig, de l’association Ti ar Vro, pour nous raconter des histoires bretonnes du Trégor. La première sur Lady Mond et la deuxième sur Geoffroy de Pont-Blanc.
Une dame du grand monde
Lady Mond est née le 5 mai 1869 et était devenue la propriétaire du château de Coat an Noz, à Belle-Isle en terre. Elle était, dans son enfance, une paysanne pauvre nommée Mai le Manac'h qui s’était fait la promesse de devenir un jour, une dame du grand monde, ce qu’elle fit. En effet, elle est devenue l’une des plus riches du monde à son époque et a connu un destin incroyable. Elle aimait beaucoup voyager, et est allée vivre à Paris. Elle se marie à un homme nommé Simon Gugenheim en 1897, mais il meurt en 1900, atteint de tuberculose.
En 1922, elle se marie avec Sir Robert Mond à Londres qui a fait fortune en exploitant le nickel, lui donnant le titre de Lady Mond et il lui offre le château de Coat an Noz.
Un vaillant chevalier
Geoffroy de Pont-Blanc est un chevalier qui a défendu Lannion contre les Anglais. Il est mort en défendant sa ville en 1346 au cours de la guerre de succession pour la gouvernance de la Bretagne entre Jean de Montfort, soutenu par les Anglais, et Charles de Blois, soutenue par le roi de France et des villes, dont Lannion. Une nuit de 1346, les Anglais ont réussi à entrer dans Lannion en payant quelques gardes alors que tout le monde dormait. Ils ont réveillé Geoffroy de Pont-Blanc qui a tué vaillamment beaucoup de ses ennemis. Pour le tuer, les Anglais lui ont tiré une flèche dans son genou et ont alors pu le tuer facilement. Aujourd’hui il y a une croix qui marque l’endroit de sa mort, sur la rue Geoffroy de Pont-Blanc, donnant sur la place du centre.
Ces histoires sont très importantes pour l’histoire de Bretagne et devraient être connues par tout le monde.
Théa Mitchell et Yuna Danion, 5e3.
Le travail pendant le confinement
Pendant le confinement, les activités professionnelles sont perturbées. La situation de Bruno, père de trois enfants, ingénieur dans une grande entreprise, et celle de Jean-Baptiste, artisan, pointent les difficultés rencontrées.
Est-ce que c’est difficile de travailler lorsqu’on a des enfants à la maison ?
Bruno : J’aimerais travailler plus mais objectivement je travaille la moitié du temps en alternant avec mon épouse. Elle travaille le matin et moi l’après-midi. Ça nous permet de nous occuper de la maison (préparer à manger, faire les courses…). On se fait aussi beaucoup solliciter par nos enfants. Surtout par le petit qui n’a que six ans et qui n’est pas très autonome, mais aussi par ses deux grandes sœurs pour les devoirs et les problèmes d’ordinateur.
Arrivez-vous à travailler hors de votre lieu de travail habituel ? Pouvez-vous avoir la même activité ?
Jean-Baptiste : Mon métier est de construire des charpentes, je ne peux donc pas faire du télétravail. Au début du confinement je ne pouvais pas travailler, car je n’étais pas livré en bois. Je continue donc à travailler comme d’habitude quand j’ai des matériaux.
Le confinement modifie le marché du travail, l'offre et la demande. De nombreuses personnes ne peuvent plus travailler pendant le confinement, ces personnes cherchent un travail temporaire. J’ai donc beaucoup plus de demandes d’emploi que d’habitude. Mais cela reste compliqué car les matériaux mettent du temps à arriver.
Hanna.
S’approvisionner
Pour éviter la propagation du covid-19, l’État a demandé le confinement de la population. Dans ce contexte, je me suis posé la question sur l’organisation des courses. Pour trouver des réponses, j’ai interviewé une mère de famille, ils sont quatre dans le foyer. Pendant le confinement, c’est elle qui s’occupe des courses une fois par semaine.
Avez-vous changé vos habitudes pour vos courses ?
Contrairement à certains, je continue à faire mes courses dans le supermarché sauf que j’y vais pendant les heures creuses et seule.
Quelle mesure de protection prenez-vous ?
Je désinfecte la barre du chariot avec du gèle hydroalcoolique ainsi que mes mains, respecte les distances, évite le maximum de personnes dans les rayons et de porter mes mains au visage. Je ne reste plus flâner dans le magasin. Dès que je rentre, je me lave les mains.
Est-ce-que vous portez un masque à l’extérieur ?
Nous n’avons pas de masque à notre disposition. À chaque sortie, nous essayons d’être prudents.
Lorsque vous entrez dans un commerce, comment vous sentez-vous ?
Lorsque je rentre dans un commerce et même avant d’y aller, je suis un peu stressée et après les courses aussi, car je me pose la question : est-ce-que j’ai été contaminée pendant la sortie ?
Êtes-vous inquiète ?
Oui, c’est une situation inhabituelle. Par exemple les courses restent de côtés quelques heures, sauf le frais. Pour finir, vivement que ce confinement soit levé.
Evan.
Première semaine de confinement
Enfin de première semaine de confinement, nous avons recueilli les paroles d'élèves venant certains jours au collège dans le cadre de l'accueil des enfants du personel soignant.
Comment avez-vous vécu cette première semaine de confinement ?
Simon : « Cette semaine passée à la maison chez moi était plus compliquée. N’ayant pas mes codes Ecole Directe au début du confinement, j’ai eu du mal à accéder aux cours et aux devoirs. Mes parents travaillent à l’hôpital, certains jours, je suis donc allé au collège. On a fait nos devoirs, du sport et lu des livres au CDI. »
Timothée : « Le matin, on se réveille à 7h45, puis à 8h30, on commence à travailler matière par matière jusqu’à midi. L’après-midi, on arrête à 16h30. C’est comme ça presque tous les jours. Le mercredi, on ne travaille que le matin et le week-end on va se reposer. Parfois, on va au collège avec d’autres enfants qui ont des parents soignants. C’est bien, comme ça on peut sortir de la maison et faire du sport. »
Violette : « Le travail à la maison peut avoir des points positifs et d’autres négatifs. On peut prendre plus de temps sur une matière dans laquelle on a du mal, mais il y a des problèmes sur Ecole Directe et parfois on a beaucoup de cours en même temps. Il faut qu’on s’organise. Le plus difficile, c’est quand on a des questions. En cours, on peut poser les poser directement au professeur qui nous répond tout de suite. Maintenant, il faut parfois attendre un jour. »
Rédaction du Keloù.
Aux soignants : soutien et reconnaissance
Dans plusieurs villes de France et d’Europe, « le peuple des confinés » manifeste sa reconnaissance au personnel de santé en l’applaudissant des fenêtres et des balcons ! Nous avons tous des frères, sœurs, parents, amis, voisins, enfants… en première ligne pour combattre la pandémie. Alors aidons-les : soyons disciplinés !
Chaque soir à 20 heures, de nombreuses personnes applaudissent les soignants de chez eux pour manifester leur soutien.
Visières solidaires
Face à l’évolution de la situation dans le monde puis en France, les enseignants de Technologie et de Sciences de l’Ingénieur s’intéressaient aux différentes initiatives qui émergeaient dans les territoires les plus touchés.
Aux quatre coins du monde, les « Makers » se mobilisent pour pallier les manques de matériels auxquels doivent faire face les personnels en première ligne de cette « guerre » sanitaire. Personnels soignants, employé(e)s du commerce, des transports… tous font face à cette situation et manquent trop souvent d’équipements de protection. C’est pourquoi, les « Makers » mobilisent leurs savoir-faire, leurs matériels (imprimantes 3D, découpeuses Laser…) pour concevoir et fabriquer différents ces équipements. Dans le Trégor, sous l’impulsion du FabLab de Lannion, du CoDeHSa-Trégor et de Lannion cœur de ville, un mouvement est né.
C’est tout naturellement que le chef d’établissement nous a donné son accord pour utiliser les moyens de l’établissement (imprimante 3D, réserve de consommables) et rejoindre au plus vite cette initiative. Nous nous sommes rapidement organisés : préparation des fichiers pour l’impression, rapatriement du matériel à domicile pour plus de facilité et respecter les consignes du confinement… Après quelques tests le 2 avril dernier, la production de visières a démarré le 3 avril. Au 6 avril, nous avions produit plus 35 de visières. Nous démarrons également la production de « strap » pour protéger les oreilles des soignants qui doivent porter un masque à longueur de journée. La production est réalisée en « juste à temps » (Méthode Taiichi Ōno, ;-) pour nos collègues d’économie).
Les commandes sont passées auprès de c19.visieres.tregor@gmail.com pour les professionnels du médical et lcv.contact@gmail.com pour les commerçants.
À ce jour, l’opération Covid-makers du Trégor regroupe plus de quarante bénévoles et les rangs ne cessent de grossir. La production se diversifie en fonction des besoins et des demandes. Certains de nos collègues nous ont rejoints pour la production de masques en tissu. Pour plus de renseignements et/ou pour rejoindre le mouvement : http://www.fablab-lannion.org/covid19
Sébastien GAIGNARD,
pour la Lettre ASH.
80 ans et seule en confinement
À cause de la crise sanitaire liée au COVID 19, il est demandé à chacun de rester chez soi. J’ai interrogé Jacqueline par téléphone. Elle est âgée de 80 ans. Elle vit seule chez elle. Elle est à la retraite depuis plusieurs années maintenant. Comptable puis couturière de métier, c’est une retraitée impliquée dans différentes associations culturelles… Mais qu’en est-il aujourd’hui ?
Maintenant que vous ne pouvez plus sortir pour faire vos activités. Continuez-vous à faire du dessin, de l’encadrement ?
Non, pour l’instant je ne continue pas. Mais je prévois de le faire…
Pratiquez-vous toujours la couture ?
Oui, je fais des masques. J’en ai fait deux ! Je les lave régulièrement chacun leur tour.
Pratiquez-vous une activité physique et journalière ?
Je marche de ma cuisine à ma salle à manger en faisant soixante-dix allers-retours. En tout, je parcours 1, 3 km soit 2008 pas !
Lisez-vous pendant ce confinement ?
Je lis des livres qui m’ont été offerts à Noël. Pour l’instant je suis à mon 2e roman. Je lis La galerie des jalousies de Marie-Bernadette Dupuis. Je lis mon journal sur mon Ipad. J’aime aussi faire mes mots fléchés et des Sudokus ».
Ne trouvez-vous pas difficile de ne plus voir personne ?
Ben si un peu… Heureusement, il y a le téléphone fixe et WhatsApp sur le portable pour lire les bêtises de mes enfants et petits enfants. La télévision m’aide aussi beaucoup. C’est une présence dans la maison.
Visnja.
Motivés, motivés…
Suite à l’annonce de l’annulation des épreuves écrites du bac 2020, nous avons interrogé des élèves de terminale (Ludivine, Antoine, Cyrielle et Maëlle) au sujet de cette nouvelle et plus largement sur l’enseignement à distance.
Comment avez-vous réagi à l’annonce du confinement ?
Ludivine : J’ai eu un peu peur sur le coup de ne pas savoir comment ça allait se passer à propos du bac, des notes, de notre mode de vie…
Antoine : L’annonce du confinement ne m’a pas surprise, il était très probable que la France réagisse comme les pays où la pandémie s’est répandue plus tôt (Italie, Corée du Sud, Chine). Mais à l’arrêt des cours, j’ai eu du mal à réaliser cette nouvelle.
Cyrielle : En sachant que j’avais le bac à la fin de l’année je n’étais pas du tout contente même si c’était le mieux pour nous.
Comment avez-vous vécu le début de l’enseignement à distance ?
Antoine : Les premiers jours, j’étais assez désorienté, je ne savais pas comment j’allais m’y prendre mais après une semaine, ma routine de travail était installée.
Maëlle : Au départ c’était compliqué car personne ne savait ce qui allait se passer mais au fur et à mesure du temps, on s’est organisé.
Que pouvez-vous dire de cette expérience d’enseignement ?
Ludivine : Assez contente en fait, j’ai pu m’entraîner pour l’année prochaine pour la faculté.
Antoine : Cette période d’enseignement à distance nous permet de gagner en autonomie pour ce qui est du travail scolaire et ça nous offre aussi plus de temps pour nos projets personnels.
Maëlle : Elle nous apprend et nous oblige à nous organiser, et permet à chacun d’avancer à son rythme. Mais je trouve que pour certaines matières telles que la gestion et les mathématiques c’est parfois plus compliqué.
Quels ont été vos sentiments à l’annonce de l’annulation des épreuves du bac ?
Ludivine : Là aussi j’ai eu peur, je suis déçu de ma moyenne générale des deux premiers trimestres, car je visais une mention, donc de savoir que « les dés étaient jetés » d’office sans passer le diplôme, cela m’a déçu. Le fait de ne pas connaître la sensation de passer ce diplôme m’a aussi frustrée et de ne pas avoir une fin de cursus scolaire normale.
Antoine : L’annonce du ministre de l’Éducation national a été un soulagement pour moi, ça enlève le stress des épreuves en fin d’année et ça éclaire une zone d’ombre parce que le déroulement des examens de fin d’année était encore inconnu pour les terminales.
Maëlle : Soulagée, car je n’aurai pas à subir le stress avant chaque épreuve mais aussi un peu déçue car ça permet de nous dépasser.
Quelle est votre opinion sur l’attribution du bac fondée sur le contrôle continu ?
Ludivine : C’était assez évident, il n’y avait pas d’autres solutions cohérentes.
Cyrielle : Je trouve que c’est la meilleure solution possible.
Maëlle : Je trouve que c’est une bonne chose car ça nous permet d’être évalués sur les efforts et le travail fourni durant toute l’année.
Cette annonce concernant le bac a-t-elle modifié votre approche du travail scolaire ?
Ludivine : Oui, je n’ai plus la même motivation pour travailler même s’il faut continuer ce n’est pas fini.
Cyrielle : Non j’ai continué de travailler comme si rien n’avait changé, car il faut continuer d’apprendre les notions demandées.
L’école à la maison : « Allons-y ! »
Le Covid-19, apparu en Chine en décembre 2019, entraîne une pandémie qui paralyse le monde, notamment la France qui est en confinement depuis le 17 mars. Tous les commerces non vitaux ainsi que les écoles ont été fermés. Cette situation oblige, aujourd’hui, les parents à faire l’école à la maison. Dans mon interview, je questionne une mère de famille sur son ressenti concernant l’enseignement à distance.
Que pensez-vous de l’école à la maison ?
Aujourd’hui la situation actuelle nous oblige à faire l’école à la maison ; du jour au lendemain je me suis retrouvée avec la casquette de prof… Au début, j’étais très stressée et désemparée, ce qui est normal lorsque l’on fait face à une situation que l’on a pas choisie… Après quelques jours, j’ai commencé à apprécier cette implication dans l’apprentissage de mon fils. Aujourd’hui je me rends compte que cela nous permet de passer des moments de complicité.
Que pensez-vous d'École Directe ?
Heureusement qu’internet existe. Oui, École Directe c’est vraiment pratique. La fonction cahier de texte permet de nous organiser, d’établir un plan d’attaque avant de nous installer pour les cours. C’est rapide, dès le travail terminé, nous pouvons directement l'envoyer au professeur… ou s’il y a des difficultés, c’est pareil, nous pouvons facilement contacter les profs. C’est un site de dialogue très pratique.
Quelles sont les difficultés rencontrées ?
La plupart des professeurs notent le travail dans le cahier de texte mais certains ne l'utilisent pas et donnent les consignes via les documents enregistrés dans le cloud, alors si vous ne farfouillez pas, il se peut que vous passiez à côté de quelques travaux demandés. Il y a aussi ce problème de contenu de séance, la petite case dans le cahier de texte, qui parfois ne coïncide pas avec le travail demandé. Mon fils et moi savons qu’il faut chaque jour dédier un temps pour aller à la pêche aux infos… c’est une habitude maintenant ça devient presque un jeu.
Comment vous organisez-vous par rapport à votre travail et aux cours à faire ?
Eh bien je vais répondre : pas le choix. Il est vrai que les débuts de l’école à la maison ont été difficiles. En temps normal, la gestion de la maison et mon travail d’aide soignante me prennent une grande partie de mes journées et mon fils gère seul en grande partie son travail d’école. Il ne demande qu’à être supervisé.
Face à la situation actuelle, la crise sanitaire, il m’a fallu revoir mes priorités et surtout opter pour une organisation un peu plus carrée qu’à l’habitude. Tous les soirs, avec mon fils, nous nous connectons au site École Directe, on relève le travail à faire pour le lendemain, on visionne aussi sur la semaine pour répartir au mieux la charge de travail et effectuons le planning. Mon fils fait tout ce qu’il peut en autonomie et pour les matières qui présentent des difficultés nous travaillons ensemble.
Mathys.
Le retour des super-héros
Une partie de nos super-héros ont retrouvé le chemin du collège.
C’est dans les temps troublés, dans l’adversité que le super-héros se révèle. Il se distingue par ses facultés d’adaptation aux divers modes d’enseignement (présentiel, distanciel), aux différents univers (maison, collège). Le propre du celui-ci est de posséder des capacités extraordinaires. Curiosité, soif d’apprendre, persévérance, motivation, autonomie sont autant de super-pouvoirs qu’il possède.
Cet être hors normes se caractérise souvent par une double identité : celle d’un enfant normal et celle d’un super-élève.
Dans le cadre de ses aventures scolaires, le super-héros porte une marque distinctive comme le masque qu’il tombe uniquement de retour dans son repaire, à la maison. Sa panoplie comprend également un équipement lui permettant d’accomplir ses exploits quotidiens : cahier, trousse, crayon, agenda, manuels, ordinateur… À la maison ou au collège, il force l’admiration de tous par sa volonté de donner le meilleur de lui-même quelles que soient les circonstances.