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Août 44 : Quimper se libère !

N° 8 - Mars 2025 - Numéro spécial | www.kerustum.org |
René Le Jeune et le massacre de Gourvily
« Pendant que certains festoyaient la Libération, nous pleurions nos morts ».
Trois jours avant la Libération, alors que tous les Quimpérois pensent que les occupants sont partis, un drame se déroule à Gourvily.
Le massacre
Le 5 août 1944, une chaude journée d'été, une partie de la famille Le Jeune est impitoyablement abattue par des soldats nazis. Cette fusillade s'est déroulée près de l'actuelle boulangerie du Stangala qui était à l'époque un café-épicerie que tenaient les grands-parents de René. Ce massacre a eu lieu lorsqu'un un convoi allemand suspecte des résistants en train de prendre un café dans l'établissement familial. Une fusillade éclate. Les Allemands incendient la maison et quand les quatre membres de la famille présents tentent de s'échapper, ils sont aussitôt fusillés, à quelques jours de la Libération.
La séparation
Ce jour-là, René Le Jeune qui n'a alors que dix ans, a perdu sa mère Marie-Renée Le Jeune, ses deux grands-parents paternels Anne-Marie et Jean-Louis Le Jeune et une de ses tantes Anne-Marie Toullec. Après cet incident, la fratrie -constituée de René l'aîné, ses deux soeurs et son jeune frère- est dissoute et les enfants grandissent séparément, recueillis par d'autres membres de leur famille.
Alors que toute la population était en joie et festoyait la fin de la guerre, les Le Jeune pleuraient leur famille. " Cette journée, qui avait commencé dans la joie de se retrouver autour du pot-au-feu de grand-mère, s'est conclue dans les larmes après avoir perdu ce que nous avions de plus cher."(Ouest-France, 8 août 2024).
Devoir de mémoire
René Le Jeune s'est donné comme mission de continuer, encore et encore, à raconter l'événement tragique qu'a subit sa famille. Il éprouve la nécessité de continuer à témoigner comme un héritage qu'on lui a laissé, afin que les souvenirs ne disparaissent, un devoir de mémoire. C'est pourquoi il multiplie ses témoignages.
Djyléane Couf
(1) Pour des raisons indépendantes de notre volonté, la rencontre avec René Le Jeune n'a pu avoir lieu.
Devoir de mémoire
Pourquoi faut-il commémorer la libération de Quimper le 8 août 1944 ? Pourquoi une personne comme René Le Jeune, qui a perdu de nombreux membres de sa famille lors d'un massacre à Gourvily ce même jour, continue de vouloir témoigner à plus de 90 ans ?
Face à ces questions certains diront que c'est de l'histoire ancienne et qu'il faut passer à autre chose. Mais nous pensons, pour notre part, que ce qui est arrivé il y a 81 ans sur Quimper doit nous faire écho et nous questionner sur nos choix d'aujourd'hui.
En Europe la guerre est de retour depuis trois ans. Ces derniers jours on évoque la reddition de l'Ukraine face à la Russie (solution envisagée par les USA). En acceptant cela Vladimir Poutine souhaite qu'on "oublie" sa politique agressive, ses crimes de guerre (500 civils massacrés à Boutcha) et qu'il redevienne une personne fréquentable.
Si nous acceptons cela nous reproduirons nos erreurs du passé. Il faut se souvenir des actes barbares qu'il a orchestré et de son intention de poursuivre sa politique meurtrière en Europe .
Face à cette situation, nos dirigeants français et européens doivent se montrer à la hauteur et nous devons les soutenir dans des choix qui doivent être fermes face à cet "Ogre Russe".
Gourvily et Boutcha -parmi tant d'autres, malheureusement- sont des traumatismes marquants et inacceptables. Il ne faut pas qu'il y ait de nouveau ces actes sur notre territoire où d'autres pays frontaliers de la Russie (Moldavie, Estonie, Pologne) dans les prochains mois ou les prochaines années.
N'oublions jamais !
Emmanuel Gouriou
enseignant

L'exploit d'Yves Guillou
Ce 4 août des rumeurs laissent entendre que les troupes américaines sont aux portes de Quimper, ce qui donne confiance, courage et envie de rébellions aux patriotes.
En fin d'après-midi, Yves Guillou, un artisan électricien, se met en tête de grimper sur le clocher de la cathédrale de Quimper.
Il escalade d'abord le clocheton avant de monter encore plus haut sur la flèche nord de la cathédrale à 75m de hauteur !
Il y accroche un immense drapeau français.
Sur la place Saint-Corentin la foule exulte, la Marseillaise résonne dans les rues de Quimper, le drapeau tricolore flottant au sommet de la flèche, en attendant les Américains.
Amandine Curunet
La fuite des Allemands
Le vendredi 4 août au petit matin, les Allemands occupant Quimper sont en plein préparatif en vue de leur départ.
De nombreuses rumeurs laissent entendre que les Américains sont aux portes de Quimper. Alors les Allemands prennent la fuite, certains à vélo, d'autres à pied ou en voitures... Tous les moyens sont bons pour échapper à l'arrivée des libérateurs.
Quimper en fête
Le 4 août vers 18 h, après l'acte héroïque d'Yves Guillou, Quimper est en liesse.
Liesse
Les gens déambulent dans les rues, sourire aux lèvres, brassard des FFI sur l’épaule. On sort les drapeaux français et ceux des pays alliés, des guirlandes tricolores sont suspendues entre les maisons de la rue Kéréon, on dessine des croix de Lorraine sur les vitres.
Pillages
Les Allemands passant par la place Saint-Corentin sont hués par la foule. Le soldatheim (foyer des soldats), la boulangerie allemande et les maisons laissées par l'occupant sont pillés. Les gens reviennent avec des bouteilles de vin...
Dans la soirée, la Kommandantur est vidée. Le drapeau allemand est piétiné et remplacé par le drapeau français. On jette à l'eau les guérites des sentinelles."Nous voyons dans l'Odet flotter les guérites aux couleurs allemandes de la Kommandantur, des chenilles, des barbelés, des cadres dont celui d'Hitler", témoigne Césaire Le Guyader.
Appel au calme
Par ordre du lieutenant colonel Berthaud, responsable départemental des FFI, une affiche est diffusée dans la ville, notamment au pieds de la Cathédrale, appelant les habitants au calme et à la discipline.
Amandine Curunet
Chronologie
4 Août 1944 :
Une rumeur court annonçant l'arrivée des Américains qui provoque le départ de soldats allemands basés à Quimper. Les Quimpérois en profitent pour sortir des drapeaux français et Yves Guillou grimpe sur l'une des flèches de la cathédrale. Ce même jour le colonel Berthaud (chef des FFI dans le Finistère) arrive à Quimper et destitue le préfet du gouvernement de Vichy.
5 Août 1944 :
Des soldats de l'armée Vlassov, des Russes blancs, traversent la ville et tirent sur les habitations. Puis Les Allemands mettent le feu à la préfecture. Du côté de Gourvily une partie de la famille Le Jeune est éxécutée par les Allemands.
6 et 7 août 1944 :
Les combats se poursuivent. Les Quimpérois se terrent.
8 août 1944 :
Deniers combats à Tréqueffellec entre la compagnie de Briec, secondée par la 5ème compagnie, et les Allemands. La ville est enfin libérée et la population sort dans les rues avec les drapeaux et les cocardes.
9 août 1944 :
Les compagnies de résistants défilent dans la ville en liesse.
Aldéric Lecomte, nommé par le colonel Berthaud dès le 4 août est confirmé Préfet du Finistère.
20 août 1944 :
Présentation officielle des membres de la délégation spéciale, nouvelle municipalité provisoire, place Saint-Corentin.
22 septembre 1944 :
Les Américains sont finalement arrivés avec plus d'un mois de retard. Quimper s'est déjà libérée, seule.
22 juillet 1945 :
Discours du Général de Gaulle au balcon de l'Hôtel de ville.
L'épisode du drapeau
Depuis la veille, le drapeau français trône au sommet de la cathédrale Saint-Corentin ce qui n'est pas du goût des occupants. Comme sur les autres drapeaux dans la ville, ils tirent sur le pavillon tricolore, essayant de couper la corde qui le retient. N'y parvenant pas, ils prennent le curé de la cathédrale et plusieurs autres personnes en otage. Ils sont placés devant la mairie. La menace d'une exécution est prononcée si le drapeau n'est pas descendu dans les dix minutes.
Ainsi, Yves Guillou escalade à nouveau la cathédrale pour décrocher le drapeau tricolore. Pendant qu'il réitère son exploit, les soldats font feu sur le résistant mais n'arrivent pas à l'atteindre. Seul le coq garde encore les traces des balles perdues.
Tombé au sol, le drapeau national est piétiné par les soldats allemands fous de rage et hurlant.
Les Russes de la Vlassov
La collaboration des Russes avec l'occupant nazi pouvait prendre une forme militaire.
Ainsi pour avoir plus de soldats, les Allemands procédaient à des recrutements dans les camps de prisonniers de guerre.
Les recrues étaient sélectionnées sur leur aptitude à porter les armes et elles avaient un choix limité : soit accomplir leur service dans l'armée allemande soit mourir de faim. Par conséquent beaucoup de Russes choisirent de porter l'uniforme allemand. Ces troupes militaires faisant partie des légions de l'Est furent organisées par l'ancien général de l'Armée Rouge, Andreï Vlassov qui tentait d’unifier les Russes contre le régime bolchevique. On trouvait donc en son sein, outre les prisonniers "volontaires", les russes blancs, dont des vétérans de l'Armée blanche anticommuniste.
Ce sont ces troupes russes enrôlées et armées par la Wehrmacht qui entrent dans Quimper le 5 août.
La Vlassov est particulièrement crainte en raison de nombreuses exactions dont elle s'est rendue coupable. Ainsi à Pouldreuzic c'est la directrice de l'école qui alerte le préfet pour signaler l'irruption de ces Russes blancs qui ont terrorisé ses élèves par des coups de révolver dans la nuit du 11 au 12 février 1941.
A Ploemeur en 1944, Jean Le Gueldre, indique avoir vu ces Russes blancs et selon lui "ils étaient vraiment méchants. Ceux-ci cherchaient surtout de l'eau-de-vie, et quand ils buvaient ils devenaient fous."
Le retour des Allemands
Après l'euphorie du 4 août et alors que les Quimpérois attendaient les Américains, c'est le retour des Allemands, accompagnés des Russes de la Vlassov (voir article ci-contre).
Les maquisards n'ont pas su se rendre maîtres de Quimper. Les Allemands repliés à Kerfeunteun reprennent le contôle du centre ville. Dans les rues c'est l'affolement. Les soldats tirent sur les habitations pavoisées. Le drapeau de la cathédrale est descendu, la préfecture est en feu.
Les Allemands s'installent à nouveau au Likès et au séminaire."Les coups de fusil et de canon de petit calibre se font entendre sans arrêt", témoigne Simone Le Bossé. Les habitants se terrent chez eux. Les Américains que l'on pensait accueillir la veille semblent bien loin puisque la radio annonce que Lorient n'est pas encore libéré, et les Allemands défendent Brest sous les bombes.
Des combats sporadiques ont lieu à Quimper et ses environs entre les Allemands et la Résistance. En dehors de la ville, le dispositif résistant d'encerclement de la ville se poursuit. Les résistants tendent des embuscades aux soldats qui tentent de s'enfuir. "Tout autour de la ville et même à l'intérieur, des groupes de résistants sont cachés et guettent les Allemands. On peut s'attendre à tout." (Simone le Bossé).
Amandine Curunet
La Préfecture en feu
Une épaisse fumée envahit le ciel quimpérois : les Allemands ont incendié la préfecture
Le 5 août, dans la confusion générale provoquée par le retour des Allemands, des coups de feux sont tirés depuis le Frugy sur les soldats empruntant le pont Sainte-Catherine. Ceux-ci pensant que les tirs proviennent de la préfecture, investissent l'édifice. Ils font sortir les employés qui sont conduits à la prison Saint-Charles -ils seront libérés dans la journée-, puis pillent les lieux et lancent des grenades incendiaires dans les combles. L'incendie ravage l'hôtel du préfet mais le bâtiment administratif résiste mieux.
Les habitants de la rue Jean Jaurès et de la rue Sainte-Catherine interviennent pour protéger les maisons voisines, les pompiers étant empêchés d'approcher par les Alllemands. Une partie du mobilier est mis à l'abri.
L'impressionnant brasier continue de brûler jusqu'au soir, détruisant la toiture et une grande partie du premier étage.
Dans la presse de l'époque
Le Télégramme de Brest & de l'Ouest paraît pour la première fois le lundi 18 septembre 1944, "dans une Bretagne loin d'être libérée du joug de l'occupant".
La Une de ce premier numéro met à l'honneur le Général de Gaulle, Victor le Gorgeu, maire de Brest, l’un des 80 parlementaires qui dirent non à Pétain, tout juste nommé commissaire régional de la République et qui sera le premier président du Télégramme ; François Tanguy-Prigent, député-maire de Saint-Jean-du-Doigt (29), jeune ministre de l’Agriculture du premier gouvernement provisoire.
Les pages suivantes relatent les événements relatifs à la Libération dans le Finistère notamment.
C'est à l'incendie de la préfecture qu'est consacré l'article sur Quimper. L'édifice, symbole de l'État français est aussi un monument important de la ville.
Sous l'en-tête "Vandalisme hitlérien", l'auteur donne à voir le ressentiment des Quimpérois par rapport à l'incendie mais aussi envers l'occupant.
"Assassins, tortionnaires, pillards, incendiaires, tels se sont montrés sous leur véritable jour les Allemands en déroute". "Les boches", terme péjoratif pour désigner les soldats allemands est utilisé dans le titre et en légende da la photo.
L'article salue enfin, dans un élan patriotique, la "solidarité admirable" et félicite les "courageux sauveteurs" qui "donnèrent à tous un noble exemple de le solidarité française."
Article reproduit avec l'aimable autorisation de Samuel Petit, directeur des rédactions, groupe Le Télégramme.
Quimper fête sa victoire
Tréqueffelec marque la fin des combats sur Quimper.
Au matin du 9 août, Simone le Bossé témoigne :
" Il n'y a plus un Allemand dans la ville, les FFI règnent en maîtres. Ils sont partout dans les rues [...]. Les gens sortent des maisons, la ville devient grouillante, tout le monde exulte, les drapeaux réapparaissent aux fenêtres. Après le déjeuner circule à nouveau la foule endimanchée et pavoisée du vendredi, peut-être tout de même la joie est-elle un peu plus calme : les Allemands ne sont plus là, c'est la raison de la fête, mais cette fois on n'attend plus les Américains d'une heure à l'autre. Dans l'après-midi, la résistance a fait un défilé solennel sous les acclamations de la foule."
De fait, les troupes américaines ne pénétreront dans Quimper que le 22 septembre.
Texte
Combat à Tréqueffelec
Un affrontement sanglant pour libérer Quimper.
Le 8 Août 1944, la compagnie de Briec est installée à la sortie de la ville : il faut bloquer l'accès à la sortie Nord aux forces allemandes. Ce jour-là, environ 200 hommes sont répartis dans quatre zones : Tréqueffelec, Kermahonnet, au Loch et à Gourvilly. La rumeur que l'armée américaine se rapproche de plus en plus de la commune et les actions des résistants quimpérois poussent les soldats allemands à se retirer du territoire. Ceux-ci font sauter les munitions au Likès et les relais téléphoniques à Kerfeunteun ce qui démontre qu'ils sont bien sur le point de partir.
Un grand convoi d'une dizaine de camions ennemis, peut-être 200 à 250 hommes, s'engagent sur la route de Brest. Vers 12h, les résistants postés à Kermahonnet et au Loch commencent à ouvrir le feu. Le convoi est forcé de s'arrêter. Les Allemands tentent de fuir en vain et les combats font rage. Plus tard, dans le début de l'après-midi, une seconde section de la cinquième compagnie FFI vient renforcer les Briécois.
Vers 18h, les Allemands voyant qu'il sera impossible de prendre le dessus décident de cesser le combat. Ils laissent derrière eux un champs de bataille avec des camions en feu mais également leurs morts et leurs blessés sur la route.
Cette ultime bataille a duré plusieurs heures et affiche un lourd bilan : sept Briécois ont péri ce jour-là, cinq autres sont grièvement blessés. Les pertes allemandes sont difficilement chiffrables mais une vingtaine d'entre-eux fut inhumés après les combats.
Djyléane Couf,
Amandine Curunet
La tonte des femmes
Le mercredi 9 août, les F.F.I. défilent dans Quimper en liesse. Ce même jour une forme d'épuration commence.
Simone Le Bossé témoigne :
"en rentrant dans Quimper, j'ai trouvé les restes de la foule qui avait acclamé le défilé, puis la grande attraction de la soirée a été les arrestations des gens accusés de collaboration, surtout les femmes qui fréquentaient les Allemands d'une façon quelconque et, pour certaines, qui ont dénoncé des Français. On leur rasait la tête et on les emmenait sous les rires et les huées de la foule. Cela a duré jusqu'à plus de 9h du soir..."
L'historien Fabrice Virgili estime qu'environ 20 000 femmes furent tondues en France à la Libération.
Rétablir les institutions de la République
Le préfet de Vichy est destitué dès le 4 août par le colonel Berthaud et remplacé par un homme de la Résistance, Aldéric Lecomte.
Après la Libération, la nouvelle administration préfectorale instaure la délégation spéciale de Quimper pour remplacer Prosper Gautier, maire confirmé dans ses fonctions par le régime de Vichy. le dimanche 20 août, les membres de cette administration provisoire sont officiellement présentés sur la place Saint-Corenthin.
Hervé Marchand prend la direction de la municipalité provisoire et reçoit le Général de Gaulle en 1945.
L'hommage aux résistants tombés à Telgruc
Le mercredi 6 septembre 1944 ont lieu les obsèques de treize résistants quimpérois qui ont été tués dans le bombardement de Telgruc .
Leurs décès est dû à une erreur de tir de l'aviation américaine.
La tragédie s'est déroulée le dimanche 3 septembre 1944. Les bombardiers alliés se sont trompés de cible et leurs bombes sont tombées sur le petit bourg de la presqu'île de Crozon. Le bilan humain s'élève à 120 morts. Parmi les victimes nous trouvons des GI américains, des résistants et une trentaine de civils dont des femmes et des enfants.
Trois jours plus tard un service religieux est organisé en la cathédrale de Quimper pour rendre hommage aux résistants et aux tués de Telgruc. C'est Monseigneur Duparc, évêque de Quimper et Léon, qui célèbre la cérémonie, devant une foule venue nombreuse.