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Sautons les barbelés...
Numéro spécial sur les frontières et les migrants
Avec la montée des nationalismes,les frontières deviennent un enjeu de politique intérieure et internationale. Plongée sur ces questions avec les élèves de première mention Histoire-géo, géopolitique et sciences politiques.
EDITO
Frontières, migrants, réfugiés, ces mots font partie de notre quotidien. La notion de frontière est complexe et se complexifie de plus en plus. Elle peut être barrière, contrôle, barbelés ou quasi invisible comme à l’intérieur de l’UE. Ainsi alors que dans le même temps, nous souhaitons pouvoir circuler, voyager sans entraves, les frontières se referment petit à petit partout dans le monde. La liberté de circulation est, pourtant,un droit fondamental. Les Nations Unies définissent un migrant international comme « toute personne qui vit de façon temporaire ou permanente dans un pays dans lequel il n’est pas né et qui a acquis d’importants liens sociaux avec ce pays [UNESCO] ». Le terme de « migrant » recouvre donc des réalités bien différentes et n’est pas dénué d’idéologie. Il sert parfois à opérer un tri entre les personnes qui quittent leur pays. Les “migrants” feraient ce choix pour des raisons économiques, quand les réfugiés ou les demandeurs d’asile y seraient forcés pour des motifs politiques. Malheureusement, la réalité est bien plus nuancée parfois les raisons de leur départ se confondent ou se juxtaposent.
Voici quelques définitions :
Le demandeur d’asile est une personne qui a quitté son pays d’origine et souhaite obtenir le statut de réfugié.
Le réfugié : (au sens de la Convention de Genève de 1951), est un statut juridique : « toute personne qui, craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut, ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays ».
Le travailleur migrant est une personne qui va exercer, exerce ou a exercé une activité rémunérée dans un État dont elle n’est pas ressortissante [Convention internationale des Nations-Unies sur la protection des droits des travailleurs migrants].
Plus péjoratif voire criminalisant le terme de « clandestin » ou de « sans papiers » est aussi très utilisé pour désigner les étrangers en situation irrégulière.
Nathalie Le Mouël

N° 2 - Mars 2024 | www.lyceedekerneuzec.fr |
La frontière américano-mexicaine : le ring des démocrates et républicains
Une séparation qui cristallise les tensions politiques et les idéaux divergents.
La frontière américano-mexicaine, est née de la guerre (1846-1848) entre deux États : le Mexique et les États-Unis.
Depuis quelques années, malgré la promesse de l'ancien président Donald Trump de construire un grand mur séparant le Mexique des États-Unis, le pays connaît une crise migratoire après avoir atteint un record du nombre de migrants entrés illégalement sur le territoire. En effet, on dénombre près de 1000 passages de migrants par jour entre octobre 2022 et septembre 2023, et plus de 2,4 millions de migrants interceptés, un chiffre correspondant à la population parisienne et en hausse par rapport aux précédentes années. Les nationalités de ces nombreuses personnes fuyant la pauvreté sont diverses : Mexicains, Haïtiens, Cubains, Equatoriens, ou encore Bangladais et Indiens.
D'autre part, cette frontière est considérée comme l'itinéraire migratoire terrestre le plus meurtrier au monde selon l'ONU. Les conditions de traversée du fleuve Rio Grande sont très difficiles pour les migrants. Cette zone frontalière est au coeur de l'actualité, et au centre de la bataille politique entre Joe Biden, démocrate, et le gouverneur du Texas Greg Abbott, républicain. L'immigration s'annonce être un des points clés des élections présidentielles américaines de 2024.
Passes d'armes
Face aux problèmes d'entrées clandestines en hausse, les autorités américaines se disent débordées. Certains points de passage entre les deux pays ont d'ailleurs été suspendus tels que l'Arizona, la Californie et le Texas. Greg Abbott, en faveur de Donald Trump, a d'ailleurs signé une loi le 18 décembre 2023, criminalisant les entrées illégales dans son Etat. Tout étranger entrant illégalement sur ce territoire encourra jusqu'à 6 mois de prison, voire 20 ans en cas de récidive. Cependant, cette loi censée entrer en vigueur en mars 2024 est controversée. Effectivement, des organisations de défense des droits humains ont eu recours à la justice afin de faire annuler cette loi, allant à l'encontre de la Constitution du pays. Le problème de cette loi ? Elle donnerait aux autorités des états le pouvoir d'arrêter les migrants et de les expulser vers le Mexique tandis que ce sont normalement aux autorités fédérales de le faire. Ce n'est pas une responsabilité de chaque état mais nationale. Des organisations hispaniques redoutent également l'augmentation des contrôles au faciès si la loi passe.
Pour pallier les problèmes d'immigration, le président américain Joe Biden et celui du Mexique Andrés Manuel Lopez Obrador, ont convenu d'une réunion entre des dirigeants américains et mexicains, à Mexico, la capitale mexicaine, afin de trouver des solutions.
Joe Biden, quant à lui a affirmé qu'il était disposé à faire des "compromis importants" avec les républicains concernant l'immigration. Tandis qu'il avait expliqué sa volonté d'allouer les fonds prévus pour construire le mur séparant les deux pays à d'autres mesures, le président a déclaré en 2022 être légalement "contraint de reprendre la construction du mur à la frontière avec le Mexique", une mesure héritée du précédent président Donald Trump. Le congrès américain ne l'autorise pas à le faire compte tenu de la situation actuelle.
Des actions contre l'immigration ont eu lieu à la frontière avec le Mexique. Des Américains conservateurs :" l'Armée de Dieu", affluent par centaines des quatre coins du pays pour se retrouver au Texas autour d'un slogan :"Reprenons notre frontière". Ils campent près de la frontière. Leurs manifestations ne sont pas banales comme on pourrait le croire. Il ne s'agit pas de brandir des pancartes et d'attendre d'être entendus. Ces manifestants ont un programme bien précis : des discours pro Trump, des baptêmes mais aussi des dénonciations de l'immigration. Le convoi de manifestants a d'ailleurs terminé sa route sur la rive du Rio Grande.
Lueur d'espoir
Depuis l'arrivée au pouvoir du président américain Joe Biden, les migrants espèrent bénéficier de la suspension du dispositif controversé, le "Title 42". Cette restriction concernant l'immigration a été adoptée par l'ancien dirigeant, Donald Trump, en mars 2020 suite à la pandémie de la Covid-19. Pour des raisons pseudo-sanitaires, elle permettait d'expulser sur le champ les "sans-papiers" sans même observer la légitimité de leur demande d'asile. L'application de cette nouvelle règle semblait être efficace puisqu'en six mois seulement, la police des frontières a renvoyé près de 420 000 personnes vers leur pays d'origine.
En mai 2023, une lueur d'espoir semble briller à nouveau pour les migrants mexicains puisque le démocrate, Joe Biden décide de mettre fin à la restriction de la Covid-19 et donc de suspendre le "Title 42". Cette décision crée l'espoir d'une obtention plus simple du droit d'asile, mais elle ne signifie jusque là en aucun cas que le passage des migrants sera facilité à la frontière. Néanmoins, l'administration Biden commence à préciser les contours d'une nouvelle organisation de l'accueil des demandeurs d'asile. Ces derniers devront réclamer le droit via des points d'entrée spécifiques grâce à des rendez-vous pris sur des applications lancées par le gouvernement. Cependant, selon certains migrants, l'application ne fonctionnerait pas correctement. Les uns ont des problèmes de connexion lorsque les autres ne reçoivent pas les rendez-vous attendus.
Célia GUILLOSSOU--GAUTHIER
Maïa CESBRON
Canada-USA : la frontière se ferme aussi
Moins médiatique que la frontière avec le Mexique, la limite entre Etats-Unis et Canada se verrouille également. Gros plan sur le chemin de Roxham, un passage fréquenté.
Aujourd'hui on estime qu'environ 400 000 personnes franchissent la frontière américano-canadienne chaque jour d'après le gouvernement canadien et qu'environ 800 000 citoyens canadiens vivent aux États-Unis. En 1842, le traité Webster-Ashburton met définitivement fin au conflit et aux prétentions américaines de conquérir le St-Laurent en concédant une immense superficie du Maine actuel qui était le Massachusetts à l’époque.
La frontière américano-canadienne est la plus longue frontière internationale du monde séparant deux États. La sécurité frontalière est assurée par le service des douanes et la protection des frontières des États-Unis et l'agence des services frontaliers du Canada (ASFC). Cependant des frictions de plus en plus vives apparaissent avec la tentation de traversée des migrants.
Un chemin devenu autoroute
Le chemin de Roxham apparaît alors comme une faille qui, en 2022, aurait enregistré un record de 39 171 migrants. Cette faille, située à côté de l’État de New York, devient alors le parfait passage pour les migrants demandant l'asile. Illégal et dangereux, il provoque chaque année plusieurs morts par noyade lors de la traversée d'une rivière.
Cette frontière est protégée par des forces policières. Avec environ 1000 agents, la sécurité est beaucoup plus faible comparée à celle de la frontière entre le Mexique et les États-Unis, qui compte 7000 gardes qui veillent jour et nuit. Cette sécurité s’est renforcée par les échanges d’informations entre le Canada et les États-Unis après le 11 septembre 2001. Le chemin de Roxham étant réputé pour aider à éviter les passages illégaux vers le Canada a été officiellement fermé le 21 mars 2020, mais il est prévu de le rouvrir le 8 novembre 2023.
Selon les autorités douanières, il existe 328 points d’entrée, dont les postes frontaliers terrestres et les aéroports internationaux partout aux États-Unis. Parmi ceux-ci, environ 100 sont établis le long de la frontière américano-canadienne. Environ 750 personnes ne peuvent pas entrer aux États-Unis chaque jour en raison de documents invalides ou d'un visa expiré, et des agents de tous les points d’entrée identifient chaque jour environ 900 individus qui soulèveraient des inquiétudes liées à la sécurité nationale.
Échanges commerciaux fructueux
Grâce à cette frontière, le Canada et les États-Unis entretiennent une relation unique de partenariat de valeurs semblables, d’intérêts communs, de liens personnels forts et des liens économiques puissants et à plusieurs niveaux. Mais aussi des liens profonds, de longue date en terme de défense et sécurité nationale. Cela leur permet également d’entretenir une des relations commerciales les plus importantes du monde, avec environ 3,4 milliards de dollars de biens et services qui franchissent la frontière chaque jour en 2022.
Leur commerce repose sur des chaînes d'approvisionnement binationales de longue date, dans lesquelles environ 80 % des exportations de biens canadiens vers les États-Unis alimentent les chaînes d'approvisionnement américaines en biens finaux. Cette gestion efficace est essentielle pour soutenir la confiance des investisseurs. Une moyenne de 1,2 million d’individus arrivent quotidiennement aux États-Unis à tous les points d’entrée.
Maelane Toulliou et Daphné Degrez
À l'ouest, le Cachemire se déchire
Après l'accord de l'indépendance de l'Inde, des tensions se font très vite ressentir notamment au niveau de la frontière indo-pakistanaise. L'Inde et le Pakistan n'arrivent pas à se mettre au d'accord sur la répartition d'une zone géographique : le Cachemire. À majorité musulmane, ce territoire est pourtant dirigé par un Hindou du nom de Maharaja Singh. Ce dernier tend pour un rapprochement avec l'Inde tandis que le Pakistan et les populations locales ne sont pas d'accord.
Une guerre éclate, il s'agit de la guerre indo-pakistanaise (1947-1949). Un cessez-le-feu est négocié par l'ONU entre les deux nations et une ligne de démarcation est alors instaurée, elle devait être temporaire, mais sera maintenue jusqu'à nos jours. Le Cachemire est alors fragmenté en deux parties intégrées au Pakistan d'une part et à l'Inde de l'autre. La conséquence de cette séparation est considérable puisqu'elle provoque de nouvelles guerres entre les deux pays marquées par un bilan humain considérable : 70 000 morts et le déplacement massif de nombreuses populations. À la fin de ces différents conflits, il n'y a pas de réel accord entre les États sur une frontière précise.
En 2014, les crises sont ravivées par l'arrivée au pouvoir du Premier ministre indien, Narenda Moni, il s'agit d'un ultra-nationaliste Hindou.
Florent Hubert
À l'est, heurts avec le Bangladesh
La frontière entre l'Inde et le Bangladesh demeure une source de préoccupations actuelles, accentuées par divers problèmes.
La question des enclaves persiste, posant des défis majeurs en termes de citoyenneté et d'accès aux services de base pour les populations concernées. Les mouvements de migrants illégaux suscitent des inquiétudes en matière de sécurité et d'impact économique des deux côtés de la frontière, créant des tensions entre les nations voisines. Les efforts visant à renforcer la sécurité aux frontières peuvent parfois entraîner des violations des droits de l'homme et des répercussions négatives sur les communautés locales.
Les ressources naturelles, en particulier l'eau des rivières partagées, sont également une source de conflits, impactant la vie quotidienne et l'agriculture des habitants des régions frontalières. Parallèlement, la frontière demeure un terrain propice à des activités illicites, telles que le trafic de drogue et d'armes, mettant en danger la sécurité des deux nations. La résolution de ces problèmes exige une coopération continue, des initiatives diplomatiques et des efforts concertés pour atténuer les tensions et favoriser une gestion pacifique des migrations de populations le long de cette frontière complexe.
Matthéïs Le Manach
En Inde, des conflits hérités de l'histoire
Puissance d'envergure mondiale, l'Inde s'impose comme un poids démographique et économique ; mais comment gère-t-elle ses relations avec les pays frontaliers ?
L’Inde est un territoire hérité de la colonisation britannique. Autrefois, c'était un vaste territoire nommé l’Inde britannique. C’est en 1945 que le parti du Congrès revendique l’indépendance de l’Inde.
Le parti du Congrès, parti politique fondé en 1885 souhaite une plus grande liberté de son territoire. C’est lors des actions réalisées par Gandhi, surnommé le Mahatma, célèbre homme politique indien qui prône la non-violence, que le parti se radicalise et devient un parti de masse. Il sera présidé par la suite par Jawaharlal Nerhu. Cependant, des tensions sont marquées entre les deux leaders politiques. Un autre parti politique majeur à cette époque, la Ligue musulmane, quant à elle, souhaite l'instauration d'un Etat musulman dans le partage qui est prévu.
Le 15 août 1947, après avoir obtenu son indépendance, l'Inde est donc divisée en deux États : l'Union indienne et le Pakistan. Le Pakistan a un statut particulier, puisqu'il est subdivisé en deux parties : une située à l'ouest, nommé le Pakistan Occidental et une autre à mille kilomètres à l'est le Pakistan Oriental (le Bangladesh de nos jours).
Les deux territoires créés sont opposés l'un à l'autre par un seul facteur : la religion. En effet, le territoire de l'Union indienne possède une population à majorité hindoue tandis que le Pakistan est un territoire à dominance musulmane. Des déplacements massifs de population sont alors effectués, créant de vives tensions et des massacres.Florent Hubert
L'agence Frontex dans la tourmente
Frontex est visée par une enquête de l’Office européen de lutte antifraude (Olaf).
Frontex était auparavant dirigée par Fabrice Leggeri, qui a démissionné en avril 2022 lorsque l’agence européenne a fait l’objet d’une enquête antifraude menée par l’Olaf, l'Office européen de lutte antifraude. Une perquisition avait été menée en décembre 2020 à Varsovie dans ses bureaux. Il avait alors été remplacé par Aija Kalnaja.
L’enquête a révélé que, entre 2020 et 2021, des agents de Frontex ont couvert des refoulements illégaux de migrants à grande échelle aux frontières. Ces refoulements constituent une violation des droits humains. L’enquête de l’Olaf a révélé qu’au moins six refoulements impliquaient des navires des gardes-côtes grecs qui avaient été cofinancés par Frontex. Les enquêteurs citent aussi des témoignages de collaborateurs de Frontex mettant en cause Fabrice Leggeri pour avoir fermé les yeux sur des actes illégaux. Et ils ont trouvé une note écrite évoquant le retrait des avions de surveillance "pour ne pas être témoin". Depuis, le même Fabrice Leggeri a déclaré sa candidature aux élections européennes pour le Rassemblement national.
Dans un communiqué de presse, l’agence européenne affirme qu'il s'agit « de pratiques du passé. Afin de remédier systématiquement aux manquements, l’agence et son conseil d’administration ont convenu de prendre un certain nombre de mesures correctives ».
Mais la nouvelle directrice par intérim Aija Kalnaja fait aussi l’objet d’une enquête de l’office européen de lutte antifraude. « J’ai été informée par l’Olaf que je suis l’une des personnes visées dans une affaire qui consiste en deux événements distincts. Je coopère avec l’Olaf entièrement, ouvertement et inconditionnellement pour clarifier les faits » a indiqué Mme Kalnaja. Elle a également indiqué qu’« en raison du caractère confidentiel de l’enquête », il ne lui était pas possible de fournir davantage de détails maintenant. « Dès que cela sera légalement possible, je serai disponible pour discuter des détails », a-t-elle ajouté.
Camille Conan
Le rôle de l'agence européenne Frontex
Frontex est l'agence européenne qui a la gestion des frontières et des gardes-côtes de l'espace Shengen. Elle a été créée en 2004 et a été mise en fonction en 2005.
Son siège est basé à Varsovie en Pologne. De 2005 à 2014, elle a été sous la direction de IIkka Laitinen, un Finlandais, puis de 2015 jusqu’à 2022 Fabrice Leggeri, un Français. Actuelement Aija Kalnaja dirige Frontex.
Collaboration
Frontex est tout simplement la collaboration des agences frontalières des pays membres de l'Union européenne (UE) visant à améliorer la sécurité et le contrôle aux frontières. Elle participe également à l'analyse et à l'évaluation des risques liés aux frontières extérieures de l'UE. Cela comprend la surveillance des tendances en matière de migration de criminalité transfrontalière et d'autres menaces à la sécurité. En cas d'urgence ou de situation d'urgence, Frontex peut mettre en place des équipes d'intervention rapide aux frontières pour aider les États membres à sécuriser leurs frontières. Faciliter l'échange d'informations entre les États membres de l'UE est un élément crucial du rôle de Frontex. Cela comprend le partage de renseignements et de données opérationnelles liées à la sécurité des frontières.
Frontex opère dans le cadre juridique défini par les réglementations et les politiques de l'UE relatives au contrôle des frontières et à la migration. Frontex est impliqué dans la coordination des opérations de retour pour les personnes qui n'ont pas le droit de rester dans l'UE. Cela se fait en coopération avec les autorités nationales et d'autres organismes.
Furic Gabriel
L'UE renforce les frontières bulgares
La présidente de la Commission européenne a exprimé, fin mars 2023, son souhait de fortifier la frontière entre la Bulgarie et la Turquie, afin de réduire le flux migratoire européen.
La Commission a donc décidé de verser 600 millions d'euros à la Bulgarie et de lui donner des drones et des radars de contrôle, malgré les nombreuses accusations de violences des gardes-frontières. Cette somme d'argent a été versée pour construire des dispositifs anti-migrants tels que des murs, des barrières de barbelés mais également des postes de contrôle migratoires.
Maëly Friot
Frontex a suspendu ses opérations en Hongrie
Frontex, l'agence de surveillance des frontières de l'Union européenne a suspendu ses opérations en Hongrie le 27 janvier 2021 à cause de la politique du droit d'asile du pays.
En décembre, lors du vote de cette loi, la cour de justice de l'Union européenne avait souligné les nombreuses failles de cette politique migratoire. Les principales failles étant : un demandeur d'asile n'a pas le droit de demeurer en Hongrie pendant l'examen de sa demande, et l'expulsion illégale de migrants en provenance de la Serbie. Frontex a déclaré en septembre 2021 qu’elle aiderait au rapatriement de ressortissants de pays tiers uniquement si la Hongrie se conformait aux règles de l’UE.
C'est la première fois que cette institution suspend ses activités, mais cela lui semblait important de ne pas être tenue pour "complice" de cette politique.
Des migrants en cage en Bulgarie
Deux vidéos publiées dans le journal Le Monde révèlent en décembre 2022, à la suite d'une enquête, que des réfugiés sont enfermés dans des prisons dans des conditions inhumaines.
En effet, trois jours après le drame d'un migrant qui s'est fait tirer dessus en voulant passer clandestinement en Bulgarie, une nouvelle polémique éclate : les gardes-frontières bulgares ont été accusés d'enfermer des migrants dans une cage visible depuis la rue à la frontière entre la Bulgarie et la Turquie.
En plus des témoignages de victimes qui auraient été privées d'eau, de nourriture, auraient été frappées et attaquées par des chiens, des vidéos montrent une voiture Frontex visible près de la cage. Tout cela constitue une violation des droits fondamentaux et a entrainé de fortes craintes des organisations notamment le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) qui a indiqué : "Le HCR est prêt à apporter son soutien aux États et à la Commission européenne dans la mise en place de mécanismes de surveillance indépendants pour le suivi de l'investigation de tels incidents".
Hongrie et Bulgarie : il y a de l'eau dans le gaz aux limites orientales de l'Europe
La Bulgarie devrait intégrer l'espace Schengen, le 31 mars 2024. Mais la Hongrie menace, entre octobre et décembre 2023, d'opposer son droit de véto à cette entrée de la Bulgarie dans l'espace Schengen comme l'a annoncé le Premier ministre hongrois Viktor Orbán. En cause, une taxe supplémentaire imposée par la Bulgarie le 13 octobre 2023 s'élevant à 10 /MWh sur le gaz russe transitant par la Bulgarie vers la Serbie, la Hongrie et la Macédoine du Nord par le gazoduc South stream. Grâce à l'instauration de cette taxe, la Bulgarie s'attendait à 1,2 milliard d'euros supplémentaires l'année suivante.
Recul
Seulement, le seul moyen pour que la Hongrie accepte l'entrée de la Bulgarie dans l'espace Schengen, c'est que la Bulgarie supprime la surtaxe sur le gaz naturel russe qui transite par la Bulgarie. La Bulgarie a renoncé le 11 décembre 2023 à cette taxe pour espérer faire avancer son adhésion à l'espace Schengen.
Lucie MARCHAND, Maëly FRIOT, Ewen CARVAL
Aux racines de l'Ukraine
Depuis plus de deux ans, le pays est attaqué par son voisin russe. Quand l’Ukraine est-elle née et comment ses frontières ont-elles été établies ? Mise au point avec une jeune journaliste ukrainienne.
Le bord de l'Europe
Au IXe siècle l'État Rus(à ne pas confondre avec la Russie), dont la capitale était Kiїv, est né sur le territoire de l'Ukraine moderne. Le prince de Kiїv Iaroslav le Sage (souverain de la Rus au XIe siècle) s'unit aux Polovtsiens et conquiert des terres jusqu'à la mer Baltique, créant ainsi un puissant État européen. C'est à cette époque que le nom "Ukraine" commence à apparaître dans les sources écrites, signifiant en ukrainien "bord" (le bord de l'Europe). C'est à la même époque qu'a été créée l'armoirie moderne de l'Ukraine, le trident. Par ailleurs, le prince Iaroslav le Sage a tenté de nouer des relations amicales avec d'autres pays en mariant ses enfants à des souverains d'autres pays. Ainsi, sa fille Anna de Kiїv, est devenue l'épouse de Henri Ier et la reine des Francs de 1051 à 1060, puis la mère et grand-mère de 30 rois de France.
Invasions
Au XIIIe siècle, la Horde d'or (les Mongols) envahit la Rus', si bien qu'au XIVe siècle la Rus' s'unit à la Lituanie pour former le Royaume de Lituanie et de Rus', où les Rusyns (à ne pas confondre avec les Russes) arborent pour la première fois des bannières de couleurs jaunes et bleues (le drapeau ukrainien). Dans la Podniprovia polovtsienne au XVe siècle apparaît l'État de Zaporizhzhia, dont les habitants sont des cosaques ukrainiens. Ce sont eux qui préserveront la langue et les coutumes ukrainiennes lorsque le Royaume de Lituanie et de Rus' perdra son statut d'État Rus' au XVIe siècle, s'unissant à la Pologne pour former le Rzeczpospolita.
Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, la Moscovie (un jeune État issu de la Horde d'or, qui n'a rien à voir avec la Rus') et le Rzeczpospolita se sont battus contre l'Hétmanat (un nouveau nom pour les terres ukrainiennes, dérivé du mot hetman, le plus haut chef militaire et dirigeant des territoires ukrainiens à l'époque). En 1710, l'hetman Pylyp Orlyk a rédigé la constitution, la première en Europe. Finalement, les terres ukrainiennes et les territoires du Rzeczpospolita ont été cédés à un nouvel État qui englobait toutes les terres historiques des Rusyns : l'Empire russe.
Sous l'Empire russe
Du XVIIIe siècle à 1917, les autorités russes ont réprimé de nombreux soulèvements ukrainiens, ont dissous l'armée cosaque et ont interdit la langue ukrainienne. Les intellectuels ukrainiens ont tenté de protéger le patrimoine national au sein de l'Empire russe et ont créé l'hymne de l'Ukraine.
En 1917, l'Empire russe s'effondre en raison des soulèvements ukrainiens et des crises qui frappent la Russie. La République populaire d'Ukraine (RPU) apparaît sur la carte (c'est la première fois que le nom "Ukraine" est officiellement utilisé pour différencier la RPU (Rus') de la Russie). La RPU couvrait un territoire beaucoup plus vaste que l'Ukraine actuelle, mais sans la Crimée, qui appartenait à la République populaire de Crimée (RPC) . Plus tard, la RUP et la RPC assaillies par les bolcheviks seront contraintes de rejoindre l'URSS sans aide de la société européenne.
République soviétique
En 1922, la République socialiste soviétique d'Ukraine est créée avec des territoires beaucoup plus petits que ceux de la RUP. Tout le reste revient à la Russie. De 1922 à 1991, les Ukrainiens ont survécu à la répression russe. Par exemple, l'Holodomor en 1932-1933 consistait à confisquer toutes les récoltes et la nourriture pour contribuer à un génocide contre les Ukrainiens, tandis que le gouvernement soviétique installait des Russes sur les terres ukrainiennes et déportait les Ukrainiens vers d'autres républiques ou les tuait (opération Vistule). Les années 1920-1930 en Ukraine sont une époque de répression contre les artistes ukrainiens qui écrivent sur l'Ukraine et en ukrainien. Et il existe d'autres exemples de destruction de la culture ukrainienne dans l'Empire russe et l'URSS. En 1954, La Russie a donné la Crimée, dévastée après la Seconde guerre mondiale, à l’Ukraine pour résoudre des problèmes économiques, politiques et sociaux.
L'indépendance, enfin !
En 1991, l'Ukraine a finalement obtenu son indépendance. Ses symboles nationaux comme plusieurs années auparavant sont le drapeau jaune-bleu, l'armoirie du trident et l'hymne. Son territoire s'étend sur 603 628 km²(avec la Crimée) et sa capitale est Kiїv.
Mais au XXIe siècle, la Russie ne se satisfait pas de la division des territoires. En 2003, elle a organisé une sorte de "test" pour l'Ukraine. Le nouvel État est prêt à se battre pour l'autonomie qu'il a acquise. La Russie tente de s'emparer de la petite île de Tuzla, transférée avec la Crimée en 1954. Mais elle se heurte à une résistance. Elle cherche alors un autre moyen de récupérer des territoires. C'est ainsi que sont apparus dans l'histoire de l'Ukraine des politiciens pro-russes et le président Yanukovych qui, en 2013, a annulé le rapprochement avec l'UE et a permis à la flotte russe de rester en Crimée (Sébastopol). Lorsque le président a été destitué de ses fonctions par la révolution à grande échelle de Maïdan en 2013-2014, la Russie a profité du changement de présidence pour annexer la Crimée. Yanukovych s'est réfugié en Russie.
Le 24 février 2022 la Russie a franchi illégalement la frontière ukrainienne. La Russie terrorise la population civile en bombardant constamment les zones résidentielles, les hôpitaux, les écoles, etc. La Russie procède à des enlèvements massifs d'enfants ukrainiens, effaçant leur identité nationale. La Russie ne respecte pas les conventions internationales. L'Ukraine résiste sur la ligne de front et contrecarre la propagande russe dans les médias. Il s'agit de territoires historiques ukrainiens qui font l'objet de luttes depuis 12 siècles.
Yevheniia VINNYTSKA
Une jeune réfugiée ukrainienne au lycée
Depuis un certain temps, nous entendons parler du sujet des migrants dans l'actualité, mais nous n’avons pas réellement l’occasion de parler avec eux. Cependant dans notre lycée, une jeune ukrainienne Yevheniia Vinnyntska nous livre son parcours.
Yevheniia Vinnyntska, surnommée "Geniia" est une Ukrainienne née en 2006, qui est arrivée en France avec sa famille pour fuir la guerre en Ukraine envahie par la Russie en 2022.
D'où viens-tu ?
Je suis originaire d'Ukraine, comme toute ma famille. Je suis née dans la région de Soumy, ville de près de 300 000 habitants, qui se situe à une quarantaine de kilomètres de la frontière russe.
As-tu vécu les évènements de la guerre ?
Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, j’ai vécu pendant deux semaines dans l’esprit de la guerre. Longues files d'attente et vidage soudain des rayons des magasins (non pas à cause d'un manque de produits, mais à cause des achats de nourriture par les habitants paniqués), nuits au son des sirènes, collectes de valises alarmantes. Explosions, avions, voyages nocturnes à l'abri anti-bombes.
Quel a été l'élément déclencheur de ton départ ?
Dans la nuit du 8 mars, une bombe a touché des maisons civiles, non loin de la maison de ma marraine. Nous avons compris que pour notre sécurité, il valait mieux y aller.
Combien de temps a duré ton voyage et dans quelles conditions avant d'arriver en France ?
Nous n'avons pas réussi à repartir immédiatement. Nous n'avions pas de voiture, comme certains de mes amis, alors nous attendions une aide de l'État. Des bus d'état ont été organisés pour éloigner les gens de la frontière et des hostilités actives. La première fois, nous avons attendu les bus pendant 6 heures, mais ils étaient tous pleins et nous ne pouvions pas repartir. Quelques jours plus tard, le 12 mars, nous sommes de nouveau allés attendre les bus. Cette fois, nous avons eu de la chance. Nous sommes partis. Nous ne savions pas où nous allions. Nous pensions rester à Lviv (une ville à l'ouest de l'Ukraine), mais le soir même où nous y passions la nuit, une bombe a explosé là-bas. Ainsi, nous avons décidé de ne pas rester et de partir à l'étranger. En cinq jours j'ai traversé 5 pays (Ukraine, Pologne, Allemagne, Belgique, France) et me suis arrêtée dans 12 villes. Nous avons été aidés dans tous les pays, mais le plus mémorable a été la Pologne, où des centaines de volontaires ont aidé les émigrés nouvellement arrivés : de la nourriture, des vêtements, des jouets pour enfants, de la nourriture pour animaux ; et ils les ont aussi aidés à trouver des trains pour d'autres pays. Il n’y avait pas assez de sièges pour tout le monde dans les trains. Ainsi, de Rzepin (Pologne) à Berlin, j'ai voyagé séparément de ma famille dans un compartiment avec 5 personnes et 4 chiens. Je me souviens qu'à ce moment, je me sentais plus désolée pour les animaux que pour moi-même, alors j'ai nourri les chiens avec des bagels.
Comment as-tu vécu votre intégration en France ?
Ça n'a pas été facile d'arriver dans un pays où je ne savais pas parler un seul mot. C'était difficile aussi à cause de la différence de mentalité. Mais après deux ans, j'ai appris le français jusqu'au niveau B2 et je me suis adaptée à la vie ici. Mais la maison me manque toujours beaucoup, car je suis venue ici en tant qu'invitée pendant deux semaines, et cela fait déjà deux ans.
Propos recueillis par Florent Hubert, Matthéïs Le Manach
La loi immigration, anticonstitutionnelle ?
Le projet de loi immigration a été adopté le 19 décembre 2023. Mais le 25 janvier 2024, le Conseil constitutionnel a censuré une bonne partie de ses articles. Explications.
En France, les lois sont contrôlées par le Conseil constitutionnel qui vérifie leur conformité à la Constitution. C'est un ensemble de textes juridiques qui définit les institutions de l'État et organise leurs relations (définition de www.vie-publique.fr). Cela assure la protection des droits fondamentaux des citoyens et protège la démocratie. Mais cette protection peut être touchée. Une partie de la population se demande si la loi immigration annoncée par Gérald Darmanin n’est pas une atteinte à nos droits fondamentaux et si elle ne serait pas anticonstitutionnelle. Une loi anticonstitutionnelle en France est une loi qui contrevient aux principes et aux dispositions fondamentales de la Constitution française, remettant en question sa légalité et sa validité.
Le projet de loi immigration introduit de nouvelles exigences en matière de visa, de résidence et d'intégration. Mais toutes ces exigences ne sont pas passées au contrôle du Conseil constitutionnel. Cinq mesures majeures de cette loi ont été censurées. La première concerne la caution qu’auraient dû verser les étudiants pour pouvoir venir étudier en France. La seconde est la fin du droit du sol automatique : dans la loi immigration les jeunes devront faire une demande entre 16 et 18 ans pour avoir la nationalité française. Ensuite, le conseil a censuré l’instauration du quota migratoire. La restriction du regroupement familial est aussi censurée, une personne étrangère souhaitant faire venir sa famille en France devrait avoir passé au préalable 24 mois sur le territoire. Enfin, le durcissement de l’accès aux prestations sociales n’est pas accepté. Le texte initial prévoyait que les allocations familiales seraient reçues au bout de cinq ans pour les étrangers (hors Europe) sans emploi et 30 mois pour ceux avec emploi. Une censure très bien reçue par certains, mais inacceptable pour d’autres.
Cavaliers législatifs
Cette loi est vue comme un ensemble de cavaliers législatifs, ce sont des articles de loi qui n'ont pas de rapport avec le projet de loi initial. Dans ce cas , 32 articles sur 86 sont concernés. D’après l’article 45 de la Constitution à son alinéa 1 « (…) tout amendement est recevable en première lecture dès lors qu’il présente un lien, même indirect, avec le texte déposé ou transmis » ce qui signifie qu’un tiers de la loi n’a pas de rapport avec le sujet initial. L’un des exemples frappants de cavalier législatif dans cette loi est celle sur le durcissement des conditions du regroupement familial. Cette loi prévoit d’augmenter l’âge légal pour faire une demande de regroupement familial et l’ajout de conditions sur les revenus (niveau et régularité) et le logement. Cette dernière règle a été supprimée par l’Assemblée nationale. Finalement, l’ensemble de l’article a été jugé comme cavalier législatif par le Conseil constitutionnel.
La loi immigration est donc une loi avec de nombreuses imperfections comme les cavaliers législatifs, mais elle contient aussi des points positifs. Si elle est mise en place, elle permettra de régulariser tous les travailleurs étrangers qui travaillent dans un secteur ou métier en tension. Ils recevraient donc un titre de séjour d'un an s'ils sont en France depuis au moins trois ans et ont huit mois de travail dans un secteur et métier en tension sur les deux dernières années. Cette loi donnerait aussi l’occasion de créer un passeport talent pour les professions médicales (hors Union européenne) s'ils ont une promesse d’embauche dans un établissement de santé français. Ce qui simplifierait l’embauche des médecins, sages-femmes et chirurgiens-dentistes, etc. Enfin, les demandeurs d’asile pourraient travailler immédiatement après le dépôt de leur demande au lieu d’attendre le délai de 6 mois qui est actuellement en vigueur.
Leelou Jeannes
Naïm Boisne
Babellium : améliorer l'accueil à Quimperlé
Christel Ambroselli est à l'origine du collectif de Quimperlois Babellium. Rencontre.
Comment a débuté l'association Babellium ?
On a monté des ateliers de langues étrangères avec des personnes qui parlaient une autre langue, et qui lors de ses ateliers transmettent leur culture, leur langue et un savoir-faire.
Par exemple ?
Dans les ateliers, on pratique la langue de l’intervenant donc on fait une activité qui lui plaît, la danse, la cuisine, la peinture, le dessin... Aujourd’hui des langues moins pratiquées en France sont proposées, notamment les langues des personnes qui migrent et fuient leurs pays. Parallèlement on leur apprend le français. On a aussi des animations le week-end : on part en escapade à la rencontre du patrimoine de notre territoire, au musée, voir un monument du pays de Quimperlé, faire une rando ou un après-midi à la plage. L’idée c’est de se rencontrer et d’être ensemble.
Qu'implique la nouvelle loi immigration pour vous ?
C’est une loi qui ne nous plaît pas trop, parce qu'elle veut contrôler l’immigration alors que nous on veut améliorer l’intégration et les conditions d’accueil pour construire une société plus ouverte, plus multiculturelle, plus fraternelle et solidaire. C’est pour nous une véritable bascule politique et intellectuelle puisque aujourd’hui dans cette loi, c’est un vrai catalogue d’horreurs. Elle prolonge l’attente des personnes qui attendent des papiers. Pendant ce temps, ils ne peuvent absolument pas travailler, ni vivre décemment.
Quelles sont les raisons des migrations ?
Aujourd’hui les personnes migrent pour des questions majoritairement de politique ou de guerre. La deuxième raison c’est le regroupement familial, l’homme arrive et puis demande que sa famille puisse le rejoindre. Et puis le réchauffement climatique va être va être l’une des causes principales des passages de frontières. Il faut anticiper.
Que font ces migrants en France ?
Ceux qui fuient un pays en guerre demandent l’asile mais aussi des formations. Il y a pas mal de migrants qui cherchent à se former, à devenir étudiants pour pouvoir rentrer chez eux ensuite. Et il faut regarder dans les hôpitaux, dans les Ehpad, dans les cantines, dans les entreprises : ce sont souvent des personnes exilées qui font le ménage.
« Au début, c'était compliqué »
Madhi, un jeune migrant venu d'Iran nous raconte son arrivée en France, et plus particulièrement dans le pays de Quimperlé où il vit aujourd'hui.
Présentez-vous en une phrase, Madhi.
Je m’appelle Madhi, je viens d’Iran, j’ai 33 ans et je suis marié avec une Française et j’habite en Bretagne.
Avez-vous choisi Quimperlé ou on vous l'a imposé ?
En fait, quand tu rentres dans le carré de demande du titre de réfugiés, c’est le gouvernement qui choisit pour toi, où tu dois aller.
Cela peut se passer avant ou après le tribunal, ça dépend de ta chance. Ensuite, c’est le gouvernement qui a choisi pour moi, on m'a proposé d’aller dans une maison à Quimperlé ou de rester à Paris, donc de dormir dans la rue. je n'avais pas trop le choix ("rire de Madhi"), je suis allé à Quimperlé.
Que pensez-vous de l’accueil à Quimperlé ?
Au début, c’était compliqué, je me sentais vraiment seul et j’avais envie de sortir et de faire des connaissances , mais ce n'était pas facile pour quelqu’un qui ne parle pas le français. C’est pour cela que j’ai choisi de commencer à apprendre le français, c’est ce qui m'a permis de rentrer plus facilement dans la société française, mais je n'ai pas trouvé un bon accueil et ce n'était pas facile.
Après, j’ai trouvé beaucoup d’associations, ce qui m’a sauvé, qui accueillent les gens, mais au début quand tu es migrant, tu ne sais pas où aller et ce que tu dois faire. Je n’ai pas senti un bon accueil, mais maintenant, je viens de comprendre qu’il aurait fallu que je m’investisse plus et que je sorte plus pour faire des rencontres. Justement, il faut se bouger les fesses, il faut que ça soit toi qui dois te bouger pour trouver l’opportunité de trouver des amis.
Avez-vous ressenti un choc des cultures, si oui à quel niveau ?
Au début c’était pas quelque chose d’agréable, mais ce n’était pas vraiment choquant ; c’est à partir de mon mariage avec une Française, quand je suis vraiment rentré dans la culture et dans la société, dans la vie quotidienne d’un Français. La première fois que j’ai vu la différence de culture, c’est quand nous sommes allés a la plage avec ma copine et que toutes les femmes étaient en maillot de bain. En Iran, les femmes n’ont pas le droit, c’était donc un peu choquant pour moi, mais après je l'ai accepté.
Recueilli par Otis SURUN.
Des migrants partagent leurs histoires
Le lycée Kerneuzec a reçu le lundi 18 décembre des migrants grâce à l'association Babellium. Ils ont témoigné de leurs parcours. Extraits.
Le lundi 18 décembre était la journée internationale des migrants. C’est une célébration mondiale visant à sensibiliser aux défis auxquels sont confrontés les migrants. Ce lundi, les élèves de la spécialité géopolitique de Kerneuzec ont assisté à une conférence de l’association Babellium. Cette association créée en 2015 permet aux personnes demandant l’asile de s’intégrer en communiquant à travers des activités. Les professeurs du lycée ont pour projet d’enseigner aux élèves le parcours de personnes contraintes de quitter leur terre natale. Trois intervenants de pays différents sont venus pour retracer les étapes de leurs vie. En se remémorant leurs parcours migratoires, ces intervenants, une femme et deux hommes nous offrent un regard poignant sur l’histoire des migrants.
" La France, un paradis "
Le premier à se présenter est Mamadou Diallo, un homme originaire de Guinée-Conakri, un pays d'Afrique de l'ouest dont la langue officielle est le français. Quand il a dû choisir un pays pour se réfugier, il s'est tourné vers la France. Ayant colonisé son pays, aujourd’hui la France lutte pour les problèmes politiques de son pays. Le président de Guinée décide de faire un troisième mandat (interdit dans le pays) mais il a pris le pouvoir illégalement et de force. Il utilise l’armée pour faire cesser les manifestations. Le 14 octobre 2019, lors d’une manifestation dans sa ville, Mamadou est arrêté et envoyé en prison où il se fera casser le bras et une dent, jusqu'à la torture pour qu’il dénonce les membres de son parti politique UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée). Encore aujourd’hui aucun changement politique n’a été effectué.
Après cette tragédie en octobre, il est contraint de s'enfuir. Il s'échappe de prison de manière clandestine, même si sa vie en dépend. Il rejoint le port, où il travaille sur des bateaux internationaux. Il prend alors un bateau jusqu’au Sénégal où il rencontre des Espagnols qui le conduisent jusqu’au Maroc. Il essaie de prendre un autre bateau mais perd son argent et ses affaires. Coincé au Maroc, il décide de prendre un avion pour la France. Une fois arrivé, il fait une escale à Paris puis vient en Bretagne où il séjourne à Bannalec puis à Moëlan, où il fait du bénévolat. Aujourd’hui Mamadou n’a aucun papier ni même de titre de séjour.
" Une vie n'a pas de prix "
C’est au tour de Joanna de prendre la parole. Elle est arrivée en France avec sa famille incomplète, il y a maintenant quatre ans. Elle a dû laisser ses deux aînées sur sa terre natale. Venue d’Angola elle explique que son mari était conducteur pour un homme politique dans son pays d’origine. Malheureusement son mari a causé un accident. Néanmoins, cet événement n'est pas anodin puisqu'il a été pris au piège par des individus armés qui ont abattu l'homme politique. La famille du politicien, souhaitant lui rendre hommage, et certaine que l'auteur du meurtre est le mari de Joanna, ils ont pris la décision de se venger eux-mêmes.
Un soir, son mari étant sorti de prison et réfugié chez une amie, des hommes armés ont violemment menacé, frappé Joanna et ses enfants afin qu'elle dévoile où se trouvait son mari mais Joanna nie. C'est avec la voix remplie de larmes qu'elle nous raconte que les malfaisants sont allés jusqu'à enfermer sa fille de quatre ans dans un congélateur. Joanna ignorait qu'elle était surveillée en permanence, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Son mari et elle ont décidé de prendre des visas pour l'Espagne puis pris un bus pour rejoindre la France. Aujourd’hui elle a refondé sa famille avec de nouveaux enfants et rêve d’une seule chose, repartir dans son pays natal. Elle et son époux sont toujours recherchés aujourd'hui.
" Un amour interdit "
Le dernier témoin est Mahdi Moghaddam arrivé en France il y a quatre ans. Il est originaire de Mashad, une ville très religieuse en Iran. Il nous explique avoir été contraint de quitter son pays car il est tombé amoureux d’une femme déjà mariée avec un gardien de la révolution (plus grand groupe d'influence économique en Iran). Il entreprend donc un long voyage en direction de la France, un pays qu'il n'a pas choisi mais qui accepte les réfugiés. Il a mis sept mois depuis son départ d'Iran jusqu'à son arrivée en France. Il va passer d’abord deux jours à marcher en Iran pour arriver à la frontière de la Turquie. De là, il passe par la Grèce où il fera plusieurs jours en prison ralentissant son voyage. Il continue en Macédoine, en Serbie, en Croatie, en Slovénie et l’Italie. Tout cela à pied, en camion ou bien encore par bateau. Tout ces changements de pays ont été possibles grâce à des passeurs même si certains ont retardé le voyage comme celui de la Croatie, le voyage devait durer dix heures mais a finalement duré vingt jours. Il nous explique avec émotion les conditions précaires dans lesquelles il vivait : « un mois sans douche, des jours de marche en forêt, les feuilles d’arbres mangées avec de la sauce mayo pour survivre, l’argent et le portable perdu à Paris quand je dormais sous les ponts, Porte de la Chapelle ». A la fin de son périple de sept mois il aura perdu dix-neuf kilos, quatre dents et aura passé quarante-quatre jours en prison. Des trois, seul Mahdi bénéficie d'un titre de séjour.
Cette rencontre nous rappelle que derrière chaque migrant se trouvent des individus avec des histoires uniques qui méritent d'être écoutées et respectées.
Lopin Lilou, Le Gall Lise
Des récits poignants sur grand écran
Quand le cinéma met en scène la souffrance des migrants.
Selon l'ONU, en 2023, plus de 2500 personnes sont mortes ou portées disparues en Méditerranée. Ce nombres s'élève à plus de 29000 depuis 2014, ainsi qu'à 174 pour 2024 seulement, selon le projet migrants disparus de l'organisation internationale pour les migrations (OIM).
Moi, capitaine
Afin de transmettre le vécu de centaines de milliers de migrants, Matteo Garrone réalise le film Moi, capitaine (2023), tiré de plusieurs témoignages de jeunes migrants.
Seydou et Moussa sont deux adolescents sénégalais rêvant de se créer un avenir de musiciens en Europe. Seydou ment à sa mère afin de partir, alors qu'aucun facteur externe ne les oblige à quitter le pays. Ils partent donc pour l'Europe, sans croire aux histoires tragiques des migrants qu'ils ont entendues. Ils vont traverser le Niger, le Sahara, la Libye, puis la Méditerranée, et vont devoir faire face à des escrocs mais surtout à la mafia libyenne qui réalise toutes sortes d'atrocités, du travail forcé à la mort, en passant par la torture. Moussa se retrouve aux commandes d'un bateau alors qu'il ne sait même pas nager, et la vie de 250 migrants entre ses mains.
Moi, capitaine est un film époustouflant qui relate l'histoire du voyage vers l'Europe des migrants et non pas la vie après l'arrivée. C'est une leçon d'humanité ainsi que d'humilité. Ce film captive du début à la fin, et fait vivre le périple aux côtés des migrants. Des images magnifiques venant contraster les horreurs de l'expédition.
Wendy Eck, Lilwenn Gerard-Seznec
Styx
Le film de Wolfgang Fischer, Styx (2018), propose un nouveau point de vue et permet de se reconnaître à travers le personnage principal qui se retrouve face aux migrants.
Styx est l'histoire d'une médecin urgentiste, Rike. Âgée de 40 ans, elle décide de prendre la mer seule depuis Gibraltar, en direction de l'île de l'Ascension. Seulement, après quelques jours de traversée, elle subit une tempête. Le lendemain de cette péripétie, elle se retrouve face à un bateau. Toutefois les migrants de cette embarcation essayent tant bien que mal de survivre sur leur bateau, qui coule peu à peu devant les yeux de la femme. Alors, Rike se trouve confrontée à de multiples questionnements : doit elles les sauver ? Comment pourrait-elle les sauver ?
A travers ce film, nous suivons une histoire touchante, qui sensibilise sur l'action humaine et les violences subies par les migrants. De plus, nous nous retrouvons face à un personnage empathique, avec une grande part d'humanité en elle. Malgré les risques multiples qu'elle encourt, elle n'hésite pas à agir pour aider ces humains en danger. Qui plus est, ce film exprime de nombreuses émotions, même avec peu de dialogues. Cependant, c'est ce qui peut rendre parfois le film ennuyant, voir long.
Les Nageuses
Pour rester sur les périples des migrants en mer, le film Les Nageuses (2022) de Sally El Hosaini raconte l'histoire vraie de deux jeunes migrantes, qui s'en sont sorties grâce au sport.
Yusra et Sarah Mardini sont deux sœurs syriennes, s'entraînant sans relâche à la natation afin de participer au Jeux Olympiques de 2016. Cependant, le guerre qui ravage leur pays menace leur avenir. Elles décident donc de partir pour l'Allemagne, pour ensuite y réunir leur famille. Lors de leur périple elles font face à une tempête et doivent nager en pleine Méditerranée pour survivre, mais aussi pour sauver la vie des autres passagers clandestins.
L'histoire vraie des sœurs syriennes est poignante, bouleversante, et d'un réalisme saisissant. Leur histoire remplie d'amour, de courage et de solidarité dévoile le vécu de tant d'autres candidats à l'exil.
Mediterranea
Le film de Jonas Carpignano (2015) nous permet d'avoir une approche sur l'adaptation de la vie des migrants après un dur périple en mer.
Mediterranea est un film centré sur Ayiva. Il décide de quitter son pays, le Burkina Faso, afin de pouvoir vivre une meilleure vie. Pour cela, il choisit de traverser la Méditerranée en direction de l'Europe. Il se retrouve dans le sud de l'Italie, perdu au milieu d'un mode de vie qu'il ne connaît pas. C'est donc une histoire sur un migrant qui doit s'adapter à un endroit qu'il doit découvrir, après avoir vécu un affligeant périple d'immigration.
Ce film traite un sujet sensible, qui dénonce les souffrances des migrants dans la société. Même s'il est semblable à un documentaire, ce film contient une histoire attrayante afin de plaire aux spectateurs. Cependant, c'est une histoire qui est trop rapidement racontée.
Ces chanteurs, porte-voix des migrants
Comment les artistes mettent-ils en scène l'immigration ?
'instabilité grandissante de certains pays entraîne un flux migratoire intense de populations fragilisées, en quête d'une terre promise. La rencontre avec les hôtes provoque un "choc des cultures" qui oscille entre peur et incompréhension des occidentaux. Les chansons entrent en scène, pour devenir le porte-parole de ces humains en détresse, véhiculer des messages et apaiser les tensions.
Des conditions de vie très rudes
Guerre, menaces de mort, persécution,pauvreté... poussent les citoyens à fuir leur contrée. Orelsan, un rappeur d'influence, écrit en 2011 "La Petite Marchande de porte-clefs" relatant l’histoire d’une enfant chinoise vendue par ses parents, exploitée et maltraitée dans plusieurs entreprises. Elle décide de fuir son pays pour la France où elle rencontre l'artiste en faisant la manche. De cette rencontre, naît une chanson qui dénonce la politique de l'enfant unique en Chine, et l'exploitation des enfants dans les usines. Son succès a permis de sensibiliser les Français, et au-delà des frontières.
Slimane aborde, lui, en 2016 la quête d'une vie meilleure avec son titre "Grand père". Il rend hommage à un aïeul, qui, pour réaliser ses rêves, abandonne sa vie passée et se lance dans un long voyage, sans jamais se plaindre des difficultés auxquelles il est confronté avec une détermination tenace.
Clémence Savelli dans sa chanson "Ciao" (2016), évoque également tous les sacrifices des migrants pour un périple méconnu, chaotique, parfois mortel et une destinée incertaine.
Face à des décisions politiques qui s'enlisent, le malheur des uns ne touche plus la sensibilité des autres, il se normalise et l'indifférence s'installe. Grand Corps Malade l'exprime dans son titre "Au feu rouge"(2016). Il dénonce l'attitude des gens impassibles devant l'errance des naufragés au lourd passé...
Comment faire réagir ?
Bigflo et Oli aspirent à sensibiliser l'opinion publique à travers leur chanson "Rentrez chez vous" (2018) : les Français qui subissent l'enfer de la guerre choisissent le refuge vers le continent nord africain, hostile à leur venue, dans une traversée dangereuse parfois sans issue. Le duo pousse les auditeurs dans leurs questionnements sur les rapports entre les humains.
Toutefois, au centre de toutes ces tragédies, une chanson résonne par son optimisme.Le groupe Madame Monsieur présente au concours de l'Eurovision en 2018 sa chanson "Mercy" qui s'inspire d'une histoire vraie. C'est le prénom offert à une enfant nigériane par sa mère lors de sa naissance sur le navire Aquarius, juste après avoir échappée à la noyade grâce à l'ONG SOS Méditerranée. Véritable ode à la vie, le groupe rend hommage aux associations et bénévoles qui s'engagent auprès des migrants. La mélodie joyeuse intensifie les émotions de belles rencontres. Rien n'est impossible, l’espérance est toujours là.
RETY Louise et CATHERINE Olwenn
Parcours de migrants en BD
Quelques lectures pour découvrir autrement les parcours difficiles de migrants, et le travail des associations.
• Une histoire du droit international : de Salamanque à Guantanamo
Un document graphique très riche pour comprendre le droit international, son rôle historique et géopolitique. Ecrit par deux universitaires spécialisés de l'Université libre de Bruxelles, l'ouvrage se lit avec une attention soutenue.
Corten Olivier, Klein Pierre, Bedoret Gérard. Futuropolis, 2022, 250 p.
• 9603 kilomètres : l'odyssée de deux enfants
L'aventure de deux jeunes cousins qui fuient l'Afgahanistan, seuls, pour échapper aux talibans. Un voyage terrible qui va les transformer.
Marchetti Stéphane. Futuropolis, 2020, 126 p.
• À bord de l'Aquarius
Reportage dessiné réalisé en novembre 2017 à bord de l'Aquarius, navire de l'association SOS Méditerranée qui a mené des missions de sauvetage de 2015 à 2018. Le bateau et son équipage ont sauvé environ 30 000 personnes.
Rizzo Marco, Bonaccorso Lelio. Futuropolis, 2019, 122 p.
• Humains : La Roya est un fleuve
Avec un dessin au trait noir, les auteurs tracent les portraits d'hommes et de femmes du collectif "Roya citoyenne" qui ont aidé des êtres humains à trouver un espoir dans leur fuite. Face à la violence administrative et institutionnelle, ils racontent la vallée de la Roya, l'immigration clandestine, le combat mené par des êtres comme Cédric Hérou.
Baudoin Edmond, Troubs. L'Association, 2018, 106 p.
• Migrant
Ebo, un jeune garçon ganhéen, fuit son pays à la recherche de sa soeur et de son frère tous deux disparus. Il va suivre leurs traces et découvrir l'enfer. Une fiction qui témoigne du calvaire vécu par de nombreux candidats à l'exil, et qui malgré les souffrances et la violence apporte de l'espoir.
Colfer Eoin, Donkin Andrew. Hachette comics, 2017, 151 p.
• Rescapé.e.s : carnet de sauvetage en Méditerranée
En 2022, Michel Bunel et Lucas Vallerie se retrouvent sur un navire de sauvetage de Médecins sans frontières. Cet ouvrage se présente comme un carnet de voyage et témoigne de ce que vivent les migrants et de l'engagement des bénévoles dans un combat sans fin.
La Boîte à bulles, 2023, ca 142 p.
• Seidou : En quête d'asile
Le témoignage d'un migrant de son départ de Guinée jusqu'en Europe et en France où il découvre, après un périple très dur, les difficultés liées à l'administration et à la politique migratoire.
Bétaucourt Xavier. Steinkis, DL 2021, 126 p.
Marguerite PORTELLI
L'agenda culturel du printemps
Les évènements culturels au lycée au mois de mars :
• Le printemps des poètes : du 11 au 23 mars - La Grâce
Lire des poèmes, partir à la recherche des poètes en participant à un concours, découvrir le rayon poésie au CDI.
• La semaine de la presse et des médias : du 18 au 22 mars - L'information sur tous les fronts !
• La fête du court : du 20 au 26 mars - à l'internat et au CDI, découvrir des courts métrages sur tous les thèmes.
• Exposition "Le jour le plus long, 80 ans après" : du 25 mars au 12 avril
Plonger dans l'histoire du Débarquement en Normandie à travers une exposition d'objets et des travaux réalisés par des élèves de STMG.
A la recherche de la Zénitude
KerneuZEN, un lieu dédié au bien-être des élèves du lycée.
Nichée à l'entrée de l'aile C, une charmante salle de détente à l'atmosphère tamisée a été aménagée pour les élèves, offrant un espace propice à la relaxation et au recentrage sur soi.
Ce lieu hors du temps met à leur disposition divers outils pour se détendre, avec notamment des fauteuils confortables, des mandalas à colorier, de la musique relaxante, des sons de la nature, ainsi qu’une sélection de livres.
Comment ça fonctionne ?
La salle sera ouverte selon un planning variable qui sera communiqué chaque semaine via le compte Instagram du CVL @cvlkerneuzec ainsi que d’un planning présent sur la porte de la salle.
Qui est à l’initiative de ce lieu de détente ?
Cette action est réalisée par les membres du CVL avec la précieuse aide de Mme Portelli, la documentaliste.
Louis-Fanch Quéméneur
Voyage voyage ♫
Un lycée tourné vers l'international : les élèves prennent des nouvelles du monde.
Athènes, une immersion totale dans la la culture antique avec une découverte des vestiges et dans la vie actuelle des Athéniens, vie quotidienne, sociale et de belles rencontres aussi.
Ténérife, un voyage magique pour les élèves hispanisants de Tle ST2S, découverte de paysages arides ou luxuriants, d'une culture festive avec le carnaval.
Un échange sur le thème des Jeux Olympiques pour les 2des germanistes à Oldenburgh : des cours, des jeux, une immersion dans les familles.
Et enfin l'Italie pour les 1res euro anglais pour un échange uniquement en anglais avec un lycée de Correggio près de Bologne sur le thème "Positive news".
Et bientôt un séjour à Cork en Irlande avec les lycéens bretonnants, et de nouveau à Athènes pour quelques élèves dans le cadre des JO.
