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L'Europe soutient l'Ukraine
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Pour Camille
Quelques jours avant les vacances de février, nous apprenions avec sidération et profonde tristesse le décès tragique de Camille Vallée, élève de Première Emeraude. Tous, amis, camarades, professeurs, membres de l'établissement, nous avons senti nos univers vaciller à cette nouvelle. Nos pensées sont allées à Camille et à sa famille dont la peine est incommensurable. Camille partie, nous avons souhaité lui dédier ce numéro de La Plume d'Hermès.
Ce numéro paraît au cours du second trimestre, traditionnellement dense et essentiel dans le parcours des élèves. Aussi espérons-nous que sa lecture apporte à chacun quelques minutes de détente.
Tout d'abord, la page Vie du lycée consacre deux articles très enthousiastes au voyage scolaire des Terminales en Andalousie. Madame Tanguy, professeure documentaliste, évoque également le Prix de la BD géopolitique qu'elle organise au lycée.
Actualité internationale complexe
Ensuite, l'actualité internationale tumultueuse et complexe s'invite au fil des pages avec les articles sur la guerre en Ukraine, les contrats entre la France et le Maroc, les relations entre la Chine et Taïwan et la situation en Syrie.
Culture, sciences et et inégalités salariales
Littérature et théâtre sont mis à l'honneur grâce à l'analyse critique de l'œuvre de Dostoïevski, Les frères Kamazarov, au compte-rendu d'une représentation inclusive de Hamlet et au billet relatif au roman Houris, de Kamel Daoud, récompensé par le prix Goncourt 2024.
Par ailleurs, les amateurs de sciences vont découvrir l'interview de Claire Frémeaux, ingénieure en mécanique spatiale, une réflexion autour de l'intelligence artificielle et un portrait de l'architecte Francis Kéré.
Enfin, il est édifiant de lire l'article sociétal sur les inégalités salariales toujours persistantes entre les hommes et les femmes.
L'équipe de la rédaction vous souhaite une bonne lecture.
Jane ETIENNE,
rédactrice en chef,
Quartier Ste-Anne.
À la découverte de la Plaza de España de Séville
Mi-décembre, au cours du voyage en Andalousie (lire ci-dessus) les élèves ont eu la chance de découvrir la Plaza de España située au cœur de Séville. Elle nous a particulièrment éblouis.
Située au centre du Parc Maria Luisa, la place fut construite par l'architecte Aníbal González pour l'Exposition ibéro-américaine de 1929. Elle se caractérise par ses arcs élégants et des céramiques à l’effigie des grandes provinces espagnoles. En outre, son canal en demi-cercle traversé par de petits ponts offre un impressionnant spectacle.
Premier lieu visité à la descente de l'avion, la Plaza de España nous a accueillis sous un soleil digne de l'été. Hautement prisée des espagnols et des touristes, ajoutant du charme au lieu, la traversée du canal est possible sur de petites barques. La place quant à elle, tout comme le centre historique de la ville, est admirable en calèche.
Finalement, comme certains l'ont souligné, « notre voyage à Séville n'aurait pas été complet sans le passage à la Plaza de España ». Maelys ROUAUD, TD,Quartier Ste-Anne.
Prix de la BD géopolitique, dernière ligne droite
Madame Tanguy, qui relaie l'événement, répond à nos questions. Quel est le principe du Prix de la BD géopolitique ?
Après une présentation du prix en classe, je rassemble une équipe de 15 à 20 élèves motivés, qui s'engagent à lire l'intégrale de la sélection BD. Et c'est un petit challenge car il y en a 10 ou 12 à lire, certaines assez denses !
Et cela marche ?
Eh bien, pas si mal ! Les élèves jouent le jeu et lorsque l'échéance approche, les BD tournent beaucoup car tous veulent rattraper leur retard.
Quels sont les moments-clés du prix ?
En premier lieu, je dirais la découverte des BD, des graphismes et des problématiques soulevées. Ensuite vient la rencontre-débat avec les lycéens des autres établissements participants, au cours de laquelle il faut défendre le vote de son équipe en interne. C'est aussi l'occasion pour chaque élève présent de parler, parfois avec passion, d'une BD en particulier.
Allez-vous à Brest pour le festival et la remise du prix, en présence des invités ?
Nous n'avons encore jamais fait le déplacement, car c'est loin et l'organisation n'est pas facile en raison des emplois du temps des élèves issus de classes différentes. Mais en même temps, je préfère ouvrir le prix à quelques élèves motivés que de le rendre obligatoire pour une classe entière.
Peut-on lire les BD même quand on n'est pas inscrit au prix ?
Ah oui, bien sûr ! Il FAUT les lire, c'est passionnant. Mais elles ne seront disponibles qu'après le vote, fin janvier.
Propos recueillis par
Mme ETIENNE,
professeure documentaliste.
L'Andalousie : une expérience réussie
Du 16 au 20 décembre, des élèves de Terminale ont pu découvrir l'Espagne et sa région de l'Andalousie, au cours d'une semaine riche en culture et histoire.
Le départ pour Séville, ville-phare de la région de l'Andalousie, dans le sud de l'Espagne, a lieu dans l'excitation générale. Pour la première fois, à l'initiative de professeurs, ce séjour est organisé au cours de l'année de Terminale. Cette première fois a contribué à donner une dimension unique et exceptionnelle au voyage.
Une région pleine de ressources
Au programme : la visite de sites historiques et culturels à Séville, mais également celle d'autres villes parmi les plus connues de la région, telles que Cordoue et Grenade. Toutes ces villes ont la particularité de conserver des vestiges du Xe siècle, pour certains, et donc de l'époque de l'occupation de l'Espagne par les musulmans. Ces derniers ont laissé leur empreinte, et ce qu'il en reste se ressent à travers un mélange culturel des plus impressionnants.
« Quand on est arrivé à Séville il faisait extrêmement beau, ce qui nous change de la Bretagne. Je trouve l'architecture particulièrement jolie, chaleureuse, et raffinée, de par les matériaux utilisés et les mosaïques sur les murs. En plus de ça, Séville est une ville très vivante, où il est vraiment agréable de se promener. C'est une ville à visiter », s'enthousiasme Margot Chopître, participante au voyage.
Sans oublier que la période des fêtes ne fait qu'ajouter à cette ambiance féérique.
De nouvelles rencontres
Ce fut aussi l'occasion de rencontrer de nouvelles personnes, qu'il s'agisse des familles qui hébergeaient élèves et professeurs, pendant la semaine, ou des touristes dans la rue, avec lesquels partager ses expériences. C'est tout l'intérêt d'un voyage, de faire de nouvelles rencontres et de s'ouvrir au monde.
Mais encore, ce fut l'occasion pour les élèves eux-mêmes, sans oublier les professeurs, de se connaître un peu mieux, tout au long du séjour.
Enfin, tous ont vécu une véritable immersion dans une culture différente, aussi bien dans l'art que dans le style de vie.
Adèle RENAUD, TD, Quartier Ste-Anne.

Les tensions entre Taïwan et la Chine
Ces conflits, anciens, remontent à la fin de la guerre civile chinoise et n'ont cessé de se complexifier.
Tout commence lors de la victoire du Parti communiste chinois, suite à la guerre civile, qui permet à Mao Tse Toung d’accéder au pouvoir en 1949. Son rival, Tchang Kaï-Chek s'enfuit pour Taiwan, pour créer une « deuxième Chine ». En 1971, Pékin affirme son pouvoir à l’échelle mondiale en siégeant à l’ONU, remplaçant Taiwan, et en 1979 les États-Unis établissent des relations avec la Chine, tout en stoppant celles de Taiwan, ne reconnaissant plus l’île comme un État à part entière. Dialogue impossiblePékin propose à Taiwan une grande autonomie et la continuité de son propre système, mais l’île doit appartenir à la Chine. Taiwan refuse.
Ainsi, depuis 2016, la présidente Tsai Ing-Wen devient la bête noire de Pékin, en raison de sa témérité envers le président chinois, Xi Jinping. En effet, en août 2022, Tsai Ing-Wen reçoit la femme politique américaine Nancy Pelosi, brisant alors le principe d’une seule Chine. Cela entraîne une réaction militaire de Pékin. Accors diplomatiques brisésLe 5 avril 2023, Tsai Ing-Wen se rend en Californie pour rencontrer Kevin MacCarthy, président de la Chambre des représentants. Pour Pékin, dans ces visites diplomatiques, les États-Unis brisent l'accord mis en place par la Chine : le pays ne doit pas reconnaître Taiwan comme un état indépendant pour conserver ses relations avec Pékin.
Lucie MAES, 2A,
Quartier Ste-Anne.
France et Maroc, un partenariat renforcé
La signature d'accords d'une valeur de 10 milliards d'euros entre la France et le Maroc marque un tournant important dans les relations entre les deux pays.
Fin 2024, lors d'une visite officielle du Maroc par le président français Macron et de sa rencontre avec le roi du Maroc Mohammed VI sont signés une série de partenariats et de coopérations dont l'objectif est de renforcer les relations entre les deux pays. Vingt-deux accords sont signés en direct. Ils couvrent plusieurs domaines majeurs et répondent à des problématiques importantes.Partenariats stratégiques
Des points importants sont mentionnés tels que l'amélioration de la gestion de la migration, et le soutien des Marocains en situation de précarité en France. Les deux pays ont aussi signé pour renforcer la coopération universitaire, notamment par le biais des échanges d’étudiants, de recherches de projets conjoints dans des disciplines telles que la science et la technologie.
Cependant, les principaux objectifs de ces accords visent à renforcer les échanges commerciaux et à encourager les investissements français au Maroc, en particulier dans les secteurs de l'énergie verte, de la technologie, et des infrastructures. En effet, le Maroc est pionnier en matière d'énergies renouvelables. Les deux États cherchent donc à continuer les efforts en matière de transition énergétique et de lutte contre le changement climatique.
Liens à consolider L'objectif principal était de renforcer les relations bilatérales et de créer de nouvelles opportunités de collaboration entre les deux pays dans un contexte géopolitique mondial en évolution. Ainsi, le cabinet royal du Maroc a évoqué, dans un communiqué, « le passage vers une nouvelle ère des relations fortes entre le Maroc et la France ». Le roi du Maroc viendra en France lors d'une visite d'état en 2025.
Neussayba OUALI, 1J,
Quartier Ste-Anne.
La guerre en Ukraine à un tournant décisif
Alors que le conflit russo-ukrainien fait rage depuis le 24 février 2022, les manœuvres diplomatiques pour un cessez-le-feu se multiplient. Bientôt l'arrêt des combats ?
Donald Trump avait assuré pendant sa campagne présidentielle être capable de mener des négociations avec Vladimir Poutine dans le but d'un cessez-le-feu. Le 47e président des États-Unis souhaite apparaître aux yeux du monde comme un homme puissant et prophète de la paix. C'est pourquoi sa stratégie consiste à mettre la pression sur l'Ukraine et Volodymyr Zelensky pour obtenir un accord d'arrêt des combats rapide et favorable à la première puissance mondiale. Un équilibre mondial chamboulé En se rapprochant du Kremlin, Donald Trump rompt avec la politique menée par son prédécesseur démocrate Joe Biden qui s'affirmait comme un soutien majeur pour l'Ukraine, traitant même Vladimir Poutine de « fils de p*te cinglé ». Récemment, Donald Trump traitait Volodymyr Zelensky de « dictateur sans élection » en référence au fait que le mandat de ce dernier est expiré depuis mai 2024.
Vendredi 28 février, le président américain recevait son homologue ukrainien à la Maison Blanche en compagnie de son bras droit J.D. Vance. Cette réunion devait apaiser les discussions en accordant aux USA le contrôle de 50 % des minerais stratégiques de l'Ukraine. À la place, Volodymyr Zelensky a été humilié, accusé de manquer de respect au pays sans lequel « cette guerre aurait été terminée en deux semaines ». « Vous jouez avec la 3e guerre mondiale » lui lance en outre Donald Trump.
Il s'agit d'une manière singulière d'interpréter la volonté ukrainienne d'aboutir à un cessez-le-feu sous-garanties, c'est-à-dire juste. La rencontre à Washington s'est terminée sans consensus.
Une rencontre entre dirigeants européens a eu lieu le 2 mars, pour éviter que le Vieux continent ne soit tenu à l'écart des discussions. Thomas BOURIEL, TD, Quartier Ste-Anne.
Mayssa et Abir, de la Syrie à la France
Les deux sœurs syriennes exilées racontent leur histoire familiale.
Maysaa et Abir, deux sœurs, ont 18 et 19 ans. Syriennes, elles sont nées dans la Syrie de Bachar Al-Assad et ont accepté pour le JDL de parler d'une situation qu'elles connaissent bien.
Elles racontent leur histoire, et celle de leur famille. Même si Abir et Maysaa ont quitté jeunes la Syrie, pour elles, le régime de Bachar n'est pas un acte abstrait de la scène internationale. Le régime, leur famille l'a vécu.
En effet, un jour, alors que leur père, âgé d'une vingtaine d'années, faisait des courses, l'armée de Bachar Al-Assad est arrivée, surprenant tout le monde et ouvrant le feu. Leur père fut blessé à la jambe, blessure dont il n'a, heureusement, pas conservé de séquelles. Cependant, là ne s'arrête pas le cauchemar pour leur père.
Il est emprisonné pendant plusieurs mois avant d'être transféré à l'hôpital, à cause de sa blessure.
Des vies à reconstruire
Profitant de cet environnement moins surveillé, il s'enfuit, retrouve sa famille et quitte le pays grâce aux contacts d'un oncle.
Cette fuite est motivée par la prudence, et la crainte d'un nouvel événement, peut-être plus grave. Ainsi, Mayssa, Abir et leur famille vécurent plusieurs années au Liban puis arrivèrent en France.
Restées en contact avec des gens qui vivent en Syrie, elles mettent en avant l'oppression exercée par le régime de Bachar Al-Assad, et la difficulté, voire l'impossibilité, de partager librement ses idées, notamment politiques. Elles évoquent la peur d'être arrêté pour un motif confus ou pour un mot, en apparence anodin. Elles rappellent le caractère souvent injustifié et arbitraire des arrestations par l'armée de Bachar Al-Assad, arrestations ayant conduit, de notoriété publique désormais, à l'emprisonnement de femmes et d'enfants.
Si elles saluent la chute du régime de Bachar Al-Assad, marquée par la dispersion de son armée et la volonté d'effacer toute trace de ce régime, elles expriment aussi quelques réserves quant au nouveau régime qui s'organise en Syrie, suscitées par l'incertitude de la population syrienne qui reçoit, pour le moment au moins, peu d'informations.
À l'heure actuelle, Maysaa et Abir envisagent de construire leurs vies en France et de s'orienter vers des études médicales ou paramédicales.
Zoé LALLICAN, TA,Quartier Ste-Anne.
« Houris », vainqueur du prix Goncourt 2024
Une histoire touchante, marquée par une succession d'événements intenses. Telle pourrait être la description de l'histoire d'Aube. Privée de l'usage de sa voix alors qu'elle était toute petite, le personnage imaginé par Kamel Daoud partage ses sentiments et son histoire à l'enfant qu'elle porte.
Plongé au cœur de ce destin tragique, le lecteur est rapidement transporté par la voix intérieure de la protagoniste. Victime de la guerre d'Algérie, elle raconte, dénonce et surtout s'émancipe de cette société patriarcale.
Cette histoire réaliste aborde également des thèmes d'actualité comme l'avortement, la place des femmes dans la société mais aussi les atrocités de la guerre.
Par une écriture authentique et une histoire toute en transparence et en émotions Kamel Daoud parvient ainsi à transporter mais surtout à captiver le lecteur.
Clémence LAMOUREUX, 1F,
Quartier Ste-Anne.
« Hamlet », une pièce phénomène
Chela de Ferrari revisite avec humour et force la pièce de Shakespeare. Des acteurs trisomiques l'ont interprétée au TNB, faisant souffler un vent de liberté.
Le Festival TNB du Théâtre national de Bretagne, qui s'est tenu à Rennes du 13 au 23 novembre 2024, a été marqué par une représentation exceptionnelle de Hamlet dirigée par la metteuse en scène péruvienne Chela De Ferrari. Cette adaptation audacieuse mettait en scène huit acteurs atteints de trisomie 21, offrant une perspective inédite sur le chef-d'œuvre de Shakespeare.
Chela De Ferrari, fondatrice de la compagnie Teatro La Plaza, à Lima, est reconnue pour son engagement en faveur de l'inclusion sociale à travers le théâtre. Avec cette version de Hamlet, elle poursuit son exploration des thèmes universels tels que la vengeance, la folie et la quête de sens, tout en mettant en lumière les talents souvent méconnus des acteurs en situation de handicap. La performance a été saluée pour sa profondeur émotionnelle, offrant au public une expérience théâtrale riche et bouleversante. Une émotion brute « Je connais bien Hamlet, je l’ai vue dans plusieurs mises en scène. Mais là, c’était autre chose. Plus qu’une interprétation du texte, c’était une expérience humaine. Ces acteurs apportent une émotion brute, sans filtre. J’avais l’impression de redécouvrir chaque mot » commente une élève.
En intégrant des acteurs trisomiques dans des rôles principaux, cette mise en scène de Hamlet interroge les perceptions habituelles du public et ouvre la voie à une réflexion profonde sur la place du handicap dans les arts et la société. Le succès de cette représentation au Festival TNB souligne l'importance de l'inclusivité et de la diversité sur les scènes contemporaines.
A la question de savoir si cette pièce peut changer le regard porté sur le handicap, Eva, élève de 1ère assure :
« Complètement. On a tellement d’idées préconçues sur ce que les personnes trisomiques peuvent ou ne peuvent pas faire… Cette pièce est une réponse éclatante à ces préjugés »
Lila NOGUES, 1L, Quartier Ste-Anne.
Les Frères Karamazov : une œuvre émancipatrice pour l'Homme
Tout d'abord, résumer en quelques lignes le roman classique Les Frères Karamazov de Dostoïevski d'environ 800 pages ne serait que passer à côté de la force littéraire qu'est Dostoïevski, que je vous invite à découvrir pleinement vous-même et dont je ne vous ferai pas l'outrage de le condenser, de quelque façon que ce soit. Toutefois, il me paraît nécessaire que vous sachiez de quoi traite l'œuvre.
Nombreux personnages
Celle-ci décrit la vie de trois frères (Dmitri, Ivan et Alexei) ainsi que de leur père (Fiodor), formant ainsi la famille Karamazov. Et cela bien que le roman soit aussi centré autour de nombreux personnages comme le "staret" Zosime, Grigori ou encore Smerdiakov (dont je vous épargnerai les noms complets). Ce large spectre offre la possibilité pour Dostoievski de s'exprimer sur de nombreux thèmes transversaux comme sa foi, qui se révèle extrêmement complexe, ou encore l'analyse du comportement humain. On peut par ailleurs penser que cette analyse, aussi profonde soit-elle, est en grande partie issue de Dostoïevski lui-même et simplement décrite au travers des personnages qui composent l'œuvre.
Matière à penser
Ainsi, je ne peux que vous conseiller Les Frères Karamazov puisque cette œuvre laisse au lecteur matière à penser bien plus qu'à travers de nombreux romans qui ne traiteraient que d'un sujet unique. En effet, la pluralité des idées dispensées permet d'entrevoir de nombreuses facettes du monde qui nous entoure. De fait, se limiter au cynisme propre à la littérature slave serait ne pas comprendre l'enjeu fondamental de l'œuvre, l'émancipation personnelle.
En effet, bien qu'il y ait parfois une certaine distance qui facilite la compréhension, c'est justement cette réflexion qui mène à cet affranchissement potentiel de nos limites personnelles, permettant un travail philosophique, littéraire et sociologique.
Oscar LE GOFF-FERDÈGUE, TD, Quartier Ste-Anne.
Francis Kéré, l'architecte africain innovant
Premier Africain lauréat du prix Nobel de l'architecture, il compte maintenant parmi les plus grands architectes du monde.
La question de l’éducation a toujours été complexe dans les pays en développement. En Afrique subsaharienne notamment, certains villages reculés des métropoles ne sont pas toujours desservis par un lieu d’apprentissage. L’accès à l’éducation est périlleux pour les enfants, les obligeant à parcourir de longues distances, exposés aux risques du trajet et à des températures extrêmes.
Dans ce contexte, Diébédo Francis Kéré, architecte burkinabé ayant étudié en Allemagne, intervient pour améliorer la vie de ses compatriotes. Conscient des problématiques de son pays d’origine, il a mis à profit son expertise dans la construction d'une école à Gando, son village d’origine.
Afin de répondre aux diverses contraintes locales, il fonde un bâtiment bioclimatique. Il utilise la science au service de l'architecture pour adapter les bâtiments au climat chaud du Sahel. Une conception durable et adaptée Il emploie par exemple de la brique de terre compressée, aux propriétés isolantes et résistantes aux conditions climatiques.
Il intègre aussi un système de ventilation naturelle reposant sur des normes thermodynamiques, qui visent à optimiser la température et à offrir un confort thermique au bâtiment. Ses travaux remarquables reconnus internationalement, lui valent le Prix Pritzker en 2022.
Il poursuit aujourd'hui divers projets d'intérêt public sur le continent africain comme la construction de l'Assemblée Nationale à Porto Novo au Bénin.
Rihanna DODOO, TA,
Quartier Ste-Anne.
L'IA : révolution ou menace ?
L'intelligence artificielle est partout, de nos smartphones aux voitures autonomes, ou aux algorithmes qui recommandent nos vidéos préférées... Certes, il s'agit bien d'une révolution, car elle permet des avancées incroyables dans de nombreux domaines : médecine, industrie, environnement... Grâce à elle, notamment, on détecte des maladies plus tôt ou on automatise des tâches complexes. Mais elle peut aussi faire naître le sentiment d'une certaine menace, en raison, par exemple, de son impact sur l'emploi, ou de son utilisation dans la surveillance. De plus, son évolution rapide interroge sur le contrôle qu'on peut réellement avoir sur elle.
On le voit avec ChatGPT et d'autres IA, elles sont devenues quasi incontournables chez les jeunes pour étudier, travailler ou même discuter. Impossible désormais d'ignorer la place de ces nouvelles technologies dans notre société ! Elisa MORVAN, 1I, Quartier Ste-Anne.
Claire Frémeaux regarde vers les étoiles
Smart Podcast, la radio du lycée, a pu interviewer l'ingénieure au CNES de Toulouse sur son métier et les enjeux de l'espace de demain.
Ingénieure en mécanique spatiale au Centre spatial de Toulouse, Anne Frémeaux pilote, contrôle et mesure les trajectoires des satellites depuis plus de 30 ans.
A l'occasion de sa venue le 8 octobre 2024 la radio du lycée Smart Podcast a réalisée une interview d'une dizaine de minutes disponible sur Youtube.
Pourquoi est-ce important pour l'Europe de posséder sa propre capacité spatiale ?
La décision de créer une capacité de lancement et de mise en orbite de satellites français, puis rapidement européens, a été dictée par la volonté de pouvoir envoyer ce que l'Europe souhaitait et d'en faire ce que l'on voulait, sans dépendre des États-Unis d'Amérique et de l'URSS à l'époque.L'espace et le réchauffement climatique sont-ils conciliables ?Oui, tout à fait, et cette question a deux aspects. Tout d'abord, sans l'espace, nous ne sommes pas au courant du réchauffement climatique, car les satellites ont une vision d'ensemble beaucoup plus claire de la Terre.
Ensuite, évidemment, un lancement consomme individuellement de l'énergie fossile, mais quand on regarde le nombre de lancements par an dans le monde, c'est absolument "une cacahuète" par rapport au nombre d'avions, de voitures, de trains, etc.
La pollution totale engendrée par ces lancements est minime par rapport à l'apport des satellites dans l'observation de la Terre
Pour vous, c'est quoi l'espace de demain ?L'espace de demain, pour moi, c'est un lieu toujours au service de l'humanité et de la planète Terre en premier.
C'est aussi démocratiser l'accès à certaines fonctions comme la communication ou la connaissance de la planète, ou encore visiter d'autres planètes, comme la planète Mars.
Kaël TRELLU, TB,
Quartier Ste-Anne.
Quand les femmes travaillent gratuitement
Les femmes perdent chaque année des centaines d’euros en raison des fortes inégalités salariales existant entre elles et leurs homologues masculins.
Le 8 novembre 2024 est une date symbolique de l’écart de salaire entre hommes et femmes. Cette date illustre les inégalités en faisant la comparaison en durée et non en chiffres, et révèle donc que les femmes travaillent gratuitement pendant environ 2 mois. Cela est calculé chaque année depuis 2016 par le collectif féministe Les Glorieuses. Cette date est calculée à l’aide de statistiques émises par Eurostat. D’après ces statistiques européennes, à temps de travail équivalent les femmes gagnent environ 13,9 % de moins que leurs collègues masculins ; à travail égal et compétence égale c’est 4 %, et tout temps de travail confondu on atteint 23 %.
La législation
L’égalité homme-femme est un principe constitutionnel depuis 1946. De plus, le principe « à travail égal, salaire égal » est inscrit dans la loi depuis 1972. Depuis 1983, il existe également, la loi Roudy qui impose aux entreprises de plus de 50 salariés d’émettre un rapport annuel sur la situation comparée des femmes et des hommes. En dépit de ces avancées majeures, chaque année ce calcul met en lumière des inégalités persistantes. Pour rappel en France, selon l'Insee pour l'année 2023 le salaire mensuel moyen pour un homme est de 2 898 euros net contre 2 508 euros pour une femme.
De nombreuses raisons expliquent cette inégalité. Les femmes sont encore cantonnées à des secteurs peu valorisés, elles sont fréquemment exclues des rôles à fortes responsabilités ou d’encadrement. De plus leurs carrières sont parfois interrompues (grossesses) et bien souvent elles subissent des emplois à temps partiel.
Des solutions
Des mesures plutôt simples permettraient pourtant de réduire cet écart de salaire. Telle que la mise en place de congés parentaux équivalents qui permettraient aux hommes et aux femmes ayant un enfant de s’investir à part égale et d’éviter que l’un soit professionnellement plus pénalisé que l’autre. Ou encore la mise en place d’une politique de transparence salariale dès 2026.
En effet, les entreprises de plus de 100 salariés auront l'obligation d'appliquer la directive européenne du 10 mai 2023, imposant davantage de transparence. Les employeurs seront contraints d'indiquer une fourchette de salaire et ne pourront plus demander sa rémunération antérieure à un candidat à l'emploi.
Le droit à l’information concernant les niveaux de rémunérations semble primordial pour une meilleure égalité. Mathilde GUERIN, TC, Quartier Ste-Anne.

