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N° 1 - Juillet 2024 | www.space.fr |
Regards jeunes sur l'agriculture
Éditorial
Les élèves de l’Issat de Redon se sont mis dans la peau de journalistes en herbe pour interviewer professionnels et élus, et pour témoigner de leurs visions du métier d’agriculteur. Je tiens à saluer ce travail de qualité et l’engagement de l’Issat de Redon dans cette démarche et cet apprentissage.
Aujourd’hui, le renouvellement des générations est un enjeu essentiel comme l’a montré le dernier recensement agricole que la DRAAF a mené dans les campagnes bretonnes. Une exploitation bretonne sur six est dirigée par au moins un exploitant âgé de plus de 60 ans en 2020. Il est donc primordial que des jeunes s’engagent dans les formations agricoles. Leurs visions du métier sont essentielles pour adapter nos discours et nos programmes de formation.
En tant que directeur de la DRAAF, je suis autorité académique de l’enseignement agricole et dispose pour cela d’une équipe qui suit les établissements et les élèves au quotidien. L’État rémunère les équipes administratives et pédagogiques dans les 63 établissements de l’enseignement agricole bretons, qu’ils soient publics ou privés, et nous mettons en œuvre les politiques éducatives et de formation du ministère en charge de l’agriculture. Je suis particulièrement vigilant au déploiement du plan « Enseigner à Produire Autrement, pour les transitions et l’agro-écologie » dans les établissements. Ce plan encourage notamment la parole et l’initiative des apprenants sur les questions de transitions et d’agroécologie, et ce journal en est un bel exemple.
Michel Stoumboff
Directeur régional Bretagne de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DRAAF).
Pour un équilibre production-préservation
Simon Uzenat est conseiller régional, référent du Pays de Redon, sénateur du Morbihan. Il répond aux questions des jeunes lycéens de l'Issat.
Pour Simon Uzenat, sans agriculteurs, il n’y a ni société, ni survie possible pour les êtres humains. Des élèves l'ont interrogé...
Pensez-vous que les agriculteurs préservent l’environnement ?
Leurs efforts ont été majeurs durant ces dernières années, en particulier en Bretagne. Il faut trouver le bon point d’équilibre entre la production alimentaire indispensable à la vie humaine et la préservation de nos ressources et des écosystèmes, du climat. Les premiers concernés par ces enjeux sont les agriculteurs car ils sont aussi les premières victimes des dérèglements climatiques.
Comment envisagez-vous de promouvoir les énergies renouvelables ?
Restons vigilants pour ne pas créer de concurrence d’usages entre des terres dont la vocation première est et doit rester nourricière.
Si un ou plusieurs projets de mégabassine se font, le soutenez-vous ?
Mon premier réflexe, c'est d'être très réservé car il existe des solutions alternatives. Concernant la ressource en eau, il faut faire attention aux conflits d’usage potentiels. L’agriculture dispose naturellement d'un droit de priorité sur l’utilisation de la ressource en eau mais dans des conditions qu’il convient de définir collectivement, avec les représentants de l’État, des collectivités, des ONG, des associations… Cette concertation étroite très en amont est indispensable et doit permettre une gestion raisonnée de la ressource en eau.
Préférez-vous avoir plus d’agriculteurs en bio que maintenant ?
Le soutien à l’agriculture biologique fait partie des priorités de la Région Bretagne qui a adopté un « plan bio ». Nous avons mis en place, en partenariat avec les Départements, une centrale d’achat pour les denrées alimentaires pour les lycées et les collèges. Nous avons également engagé des moyens financiers supplémentaires, 1,35 million d’euros, pour renforcer la part de produits issus de l’agriculture biologique dans la restauration collective.
Oui, nous voulons soutenir toujours plus l’agriculture biologique mais nous refusons d’opposer les modèles. L’agriculture biologique a un rôle pionnier mais qui ne doit pas exclure les autres formes de production qui s’engagent elles-mêmes sur des voies de labellisation, d’agriculture raisonnée et de précision. Je compte sur vous, jeunes lycéens, futurs professionnels pour poursuivre dans cette voie.
Propos recueillis par Jérémie JOUAN et Mathis SALOUX,
1re CGEA.
Des lycéens à la conf' de presse du SPACE
Présentation de l'édition 2024 du SPACE au Centre de formation technique en alternance de Montfort-sur-Meu. Nous y étions !
Mercredi 22 mai dernier, le président du SPACE, Marcel Denieul, et la Commissaire générale, Anne Marie Quemener, ont présenté l'édition 2024 lors de la conférence de presse.
Cette année, la place des jeunes est particulièrement à l'honneur, avec une journée dédiée le mercredi 18 septembre : quelle sont leur vision de l'avenir, leurs passions et leurs attentes dans un contexte de renouvellement des générations ? L'objectif est donner plus de place aux jeunes pour que le milieu agricole écoute ce que les jeunes ont à dire.
Deux étudiants en BTS Acse, Analyse, Conduite et Stratégie de l'entreprise agricole ont présenté leurs stages à l'étranger et leurs projets pour l'avenir. L'un des étudiants a évoqué les réticences de ses parents déjà installés en agriculture. Ils avaient peur du projet d'installation par rapport aux difficultés du métier. Mais, c'est sans compter sur le volontarisme et l'envie d'aller de l'avant de la nouvelle génération.Deux nouveautés ont retenu notre attention
Un hall entier pour les énergies, alors qu'il n'y avait qu'un espace réduit lors de la précédente édition. La question de l'énergie devient de plus en plus essentielle dans notre futur métier. Une meilleure prise en compte du bien-être animal avec une meilleure ventilation dans le hall.
Enfin, nous avons appris que de nombreux évènements dans plusieurs pays du monde (Sénégal...) sont organisés avec des partenariats solides.
Rendez-vous donc les 17,18 et 19 septembre 2024.
Camille PEDRON, Lyséa LEPIONNER, Coralie BURET, Noa MAUDET, Jonany OHEIX,
1ère CGEA.
Laura Renaux : « Renouveler les générations et transmettre les savoirs »
Les jeunes du lycée Issat de Redon proposent La terre demain, fruit d'un partenariat original.
C’est avec une grande fierté que nous vous proposons cette nouvelle édition de notre journal lycéen La terre demain, fruit d’un partenariat original entre notre établissement, le Journal des Lycées de Ouest-France, la DRAFF et les acteurs régionaux de l’agriculture et de l’éducation. Ce projet collaboratif illustre l'engagement de chacun pour le renouvellement des générations et la transmission des savoirs. En ces temps, où le renouvellement des générations représente un enjeu majeur, notre mission est de préparer les jeunes à devenir les acteurs de demain. L’enseignement agricole, en particulier, joue un rôle crucial dans ce processus.
Le lycée Issat de Redon est un établissement scolaire sous association avec l’État, sous tutelle mennaisienne. Membre du Cneap, Conseil national de l'enseignement agricole privé, il accueille 900 apprenants sur 5 filières de formation de la 4e au bac+3. Nos formations permettent non seulement d’acquérir des compétences techniques, mais aussi de développer des valeurs essentielles telles que le respect de l’environnement et le sens des responsabilités. Le rayonnement régional de ce journal témoigne de la vitalité et de la pertinence de notre enseignement agricole privé, tout en renforçant les liens entre notre établissement et le tissu socio-économique local. Son contenu est entièrement porté par les jeunes. Il reflète leur créativité, leur dynamisme et leur capacité à s’approprier les enjeux du monde qui les entoure. Ils y partagent leurs expériences, leurs projets et leurs perspectives, offrant une vision authentique et inspirante de leur parcours. Ensemble, continuons à œuvrer pour un avenir prometteur, en soutenant les jeunes et en valorisant leur engagement.
Laura RENAUX, cheffe d'établissement lycée Issat.

L'agriculture, une passion exigeante
Des lycéens de la filière agro de l'Issat s'expriment sur leurs visions et leurs attentes des métiers de l'agriculture. Compte-rendu sans détours...
« C'est nous qui produisons, s'exclame Mathis en 1ère CGEA ! Pourtant, ce n'est pas nous qui fixons les prix, ce n'est pas normal ! On comprend pourquoi beaucoup de producteurs se tournent vers les circuits-courts quand ils le peuvent, poursuit-il. Cela leur permet d'avoir la main sur les prix. De plus, c'est une attente forte des consommateurs ». « Beaucoup d'argent circule dans une exploitation. En peu de générations, on est passé du fermier au gestionnaire d'exploitation ».
Pour Dani, 2nd Production animale, « le métier de l’agriculture est dur financièrement avec beaucoup d’impôts et de taxes ; de plus, la charge mentale et physique est lourde. Le métier est peu valorisé par rapport à tout le travail fourni. Il faut être très motivé et passionné ! »
Kilian, CAP Agroéquipement par apprentissage, est en ETA. Il trouve que les GPS apportent un confort de travail et sont un bon investissement pour l’avenir. « C’est bien pour un travail de précision ». Gabin, 2nd Production animale, pense que la robotisation facilitera encore plus le travail : « Ce n'est pas un métier facile. La charge de travail est énorme. La robotisation soulage la charge physique quotidienne. Nous sommes conscients des avantages qu'apporte la technologie. Mais, en contrepartie, cela ajoute des coûts d'investissement et de la charge mentale ».
« Les anciens, précise Lucas nous disent que le métier a toujours été dur mais c'est maintenant de plus en plus compliqué. En plus, travailler seul est pénible. Si on veut une vie de famille, il faut être en Gaec, trouver les bonnes personnes avec qui on s'entend bien ».
Dylan, 1ere CGEA, pense que les agriculteurs auront de plus en plus de défis financiers suite aux différentes hausses des prix et des rémunérations faibles : « Avec l'évolution des conditions climatiques, il faudra aussi gérer et préserver les différentes ressources : l'eau, l'énergie, la vie du sol ». Lina, 1ère CGEA, ajoute qu'il sera incontournable de « s'adapter en développant de nouvelles pratiques, de nouvelles cultures, de nouvelles variétés ».
En route vers les agricultures du 21e siècle !
La préservation du bocage, un enjeu d'hier et un outil pour demain
Les élèves de 4e ont interviewé Romain Chemin, chef d'exploitation de la ferme de l'Issat, Maxime Bertau et Julien Loyer, étudiants en BPREA. Rencontre en terre agricole.
Dans le cadre du festival Alimenterre qui promeut une agriculture et une alimentation durable sur le territoire national, les élèves de 4e se sont rendus à la médiathèque de Redon pour visionner le documentaire « Les agités du bocage ».
Les jeunes esprits connaisseurs du milieu agricole ont bien mis en balance les enjeux environnementaux et les ambitions de rentabilité. La théorie n’étant pas assez convaincante, il fallait se rendre sur le terrain.
Quels sont les avantages à préserver les haies ou même d’en replanter ?
Les haies sont des lieux de vie privilégiés pour les insectes. Or nous savons que les insectes pollinisateurs (abeilles, mouches, papillons) sont essentiels pour les cultures car ils augmentent leur productivité.
D’autre part, certains insectes auxiliaires sont de précieux alliés des agriculteurs. Les coccinelles, les syrphes, les chrysopes sont notamment très utiles car ils mangent des ravageurs (pucerons) des cultures et donc les protègent, les oiseaux eux, se délectent des chenilles.
Cela évite aux agriculteurs d’acheter des coccinelles parce qu’ils n’en ont pas assez ou bien d’acheter des pesticides et de passer du pulvérisateur ! Préserver ou replanter des haies est donc écologique et économique !
Quel est l’état des haies dans le bassin agricole redonnais ?
Nous avons la chance d’être dans une zone assez préservée avec de nombreux agriculteurs qui participent à la préservation des haies et même qui en replantent.
Des haies pour préserver les sols
Quel est l’impact des haies sur le phénomène de l’érosion ?
Vous avez tous en tête les images des coulées de boue près des habitations dans certaines régions de France ? C’est parce que les champs céréaliers sont devenus des déserts que ce type de désastre se produit. Les haies retiennent l’eau et la stockent, ce qui est utile en cas de fortes de pluies et en cas de fortes chaleur ! Il s’agit d’un agroécosystème qui se régule naturellement.
Quelles sont les fonctions des haies pour du bétail ?
Cette année, l’été n’a pas été très chaud mais souvenez-vous de l’été 2022 : la sécheresse était très importante, les bêtes souffraient de la chaleur d'où l'importance d'avoir des haies dans les pâturages car elles sont des réserves d’eau et de fraicheur et des lieux ombragés pour les troupeaux.
Quelles sont néanmoins les contraintes des haies sur une exploitation ?
Évidemment, l’entretien des haies demande du temps, surtout que la première année, il vaut mieux les tailler manuellement pour ne pas fragiliser les arbres. Après il s’agira de passer du limier et de débroussailler une fois par an. Le principal avantage, c’est que la plantation de haie ne coûte rien à l’agriculteur en France. Les financements publics favorisent cette démarche et prennent tout en charge.
Quelles sont les étapes du projet de plantation prévu sur l’exploitation ?
Les terres d'une superficie de 1,5 hectare appartiennent à l’Issat depuis 2 ans environ. La haie de l’Issat va mesurer environ 400 mètres. 15 essences différentes d’arbres vont être plantées : le chêne, une valeur sûre, le châtaignier, le noisetier, l’aubépine, le sureau. 17 kilomètres de haies seront plantés cette année dans notre secteur. Différentes classes vont être impliquées dans ce projet, qu'il s'agisse de préparer le sol c'est à dire de le décompacter ou de le travailler en surface, de planter, de mettre en place des protections contre les ravageurs, et enfin de paillage. Le projet pédagogique est innovant et le résultat est prometteur.
La classe de 4e A.
Agriculteurs, un rôle essentiel pour l'eau
Futurs professionnels et citoyens : soutenir les initiatives et préserver la ressource.
En réponse à un appel à projet de la direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement et de l'Agence de l'eau, les élèves de première Aménagements paysagers et Conduite et Gestion de l'entreprise agricole ont organisé le 14 mai à Redon, une journée « La Ressource en Eau ». Avec leurs enseignants, Sophie Launay et Julien Cornut, ils ont questionné en direct différents partenaires du territoire.
Comment les collectivités locales gèrent-elles les problèmes de sécheresse et de pénurie d’eau ?
Yves Thébaut, président du syndicat mixte des eaux du pays de Bain-de-Bretagne :« Il faut d'abord réduire les fuites d’eau sur les réseaux. Début mai, nous avons signé une convention avec un syndicat de production d’eau pour réaliser un diagnostic et travailler sur les économies d’eau ».
Quels sont les efforts déployés pour économiser l’eau dans le pays de Redon ?
Rémi Beslé, adjoint à la mairie de Plessé et vice-président Redon agglomération en charge du Paat, programme alimentaire et agricole de territoire et du plan climat : « Nous travaillons avec les syndicats d’eau des bassins versants pour inciter le monde agricole à sauvegarder les haies bocagères autour des exploitations et modifier les pratiques culturales comme le labour systématique. Le Paat met l’accent sur la sauvegarde du patrimoine naturel dont l’eau avec la création de réserves et une utilisation raisonnée. Nous incitons également les entreprises à économiser l’eau. »
Quelles mesures pour protéger les sources ?
Hervé Ménager, conseil de développement : « Certaines communes du pays bénéficient depuis les années 1960 de groupements d’eau qui alimentent des villages ou des quartiers. Ce modèle est pertinent et respecté par l’ensemble des utilisateurs concernés. »
Que penser de la création des bassines ?
Rémi Beslé : « La décision appartient aux préfectures. Pour l’instant, il n’y a pas sur le territoire de conflits d’usage de l’eau. Les agriculteurs irriguent à partir d’étangs déjà créés. Plutôt que des bassines, je préconise de conserver tous les prés bas, énormes réservoirs d’eau et ressources de biodiversité. Nous encourageons la mise en place de pratiques agricoles respectueuses de l’environnement, le respect des prairies, la bonne utilisation des marais. »
La classe de 1ère CGEA.

Ekofoda, centre de ressources au Togo
Le lycée Issat est engagé dans la coopération internationale en lien avec le réseau Cneap Bretagne. Six élèves ont découvert l'agroécologie en Afrique de l'Ouest.
Six élèves de terminale bac professionnel Laboratoire Contrôle Qualité du lycée ont participé à un stage au Togo, du 2 au 19 novembre 2023. Objectif : s’ouvrir au monde et à la solidarité en participant aux projets de développement du centre de ressources en agroécologie Ekofoda, situé à Tchébébé, en plein cœur du Togo.
Cet établissement est aujourd'hui en pleine expansion. Grâce au partenariat établi avec le lycée Issat, il développe une unité de distillation d'huiles essentielles afin de produire des biopesticides naturels. « Nous souhaiterions à termes pouvoir distiller jusqu’à 150 kg de matières premières pour produire 3000 litres de biopesticides chaque année » nous explique Aimé-Félix Dzamah, agronome responsable du centre. Ekofoda a été fondé par l'ONG hispano-togolaise Fondation Takeli en 2007 puis racheté par Entrepreneurs du monde, ONG française, en 2023 sous l’impulsion d'Elarik Philouze, alors coordinateur. Il a pour finalité de devenir une entité indépendante de l'ONG et doit assurer une certaine rentabilité pour, à termes, se développer et atteindre ses objectifs.
Un centre en phase avec les enjeux agroécologiques
Ekofoda a pour but de favoriser le développement durable et la pérennisation des cultures, la valorisation et la transformation des produits locaux ainsi que l'adaptation des espèces animales et végétales au climat local. L'intention prioritaire est de transmettre ses savoirs et son expérience à la population togolaise. Afin d'atteindre ses objectifs, le centre est équipé de différentes infrastructures comme des salles de classe destinées aux Togolais de tout âge qui souhaitent découvrir des méthodes agricoles durables et applicables aux réalités agroécologiques du territoire. Le centre est aussi doté d'infrastructures agricoles comme un moulin à farine, une porcherie, des poulaillers, une pépinière et une exploitation expérimentale.
Yanis VOISIN, Terminale LCQ.
Une agriculture dans les défis du siècle
Echanges avec des professionnels togolais, conscients des multiples enjeux économiques, sociaux et environnementaux.
Le Togo bénéficie d'un climat équatorial qui permet la culture de fruits exotiques : avocats, ananas, bananes... Les agriculteurs préfèrent vendre aux pays étrangers qui vont acheter les produits plus chers que sur le marché local. Le pays rencontre donc des difficultés pour assurer l'auto-suffisance alimentaire.
Des principes de l'agroforesterie
Dès le début de notre stage, nous avons rencontré Michel Tsévi, chef de village et aussi agriculteur, qui pratique depuis 30 ans les principes de l'agroforesterie en cultivant ananas, cacahuètes, avocats et haricots verts niebe sur le plateau de Dayes. Il possède également un élevage de bovins. Son fils, Agbés a été notre chauffeur pendant tout notre stage. Il est à la fois agriculteur et apiculteur. Il possède plus de 500 ruches, ce qui fait de lui le plus grand apiculteur du Togo : « Je prévois d’élever des cochons dans un avenir proche, nous confie-t-il. Je possède déjà une exploitation d'avocats. Pour le moment, les fruits sont de trop petite taille et se vendent mal. Je n’ai pas encore trouvé de solutions à ce problème ».
Un autre agriculteur que nous avons rencontré nous a aussi fait part des problèmes de logement pour ses salariés agricoles.
Itra, un modèle d'avenir pour toutes les agricultures
Le laboratoire Itra, Institut togolais de recherche agronomique, a pour but de valoriser et de développer la recherche agricole au niveau national. Son objectif est notamment d'analyser tous les produits alimentaires afin de sécuriser l'alimentation pour le marché national et international. L'équipe y pratique des analyses microbiologiques et chimiques ainsi que des analyses de sol. « Nous avons entièrement cartographié le Togo, explique Karine de la Guéronnière, initiatrice de l'Itra et conseillère de la présidence togolaise. C'est le premier pays africain à avoir fait ce travail ».
Un site, nommé FertiTogo, permet de voir les caractéristiques des sols togolais. Son but premier est d'aider les agriculteurs en leur présentant des méthodes de culture et des données comme la composition des sols. Nous avons trouvé là un vrai sujet de réflexion commune autour des enjeux des problématiques nationales et mondiales. Le laboratoire dispose d'un matériel moderne permettant des contrôles fiables. Il souhaite aussi ouvrir une branche pour les analyses sensorielles.
L'Itra assure un meilleur développement de son pays et peut être un modèle pour l'ensemble des pratiques agricoles mondiales.
Maël LE CHAINU, Mathias EGLANTINE, Terminale LCQ.
Marc A2C, youtuber et agriculteur
Marc A2C, vous connaissez ?
Oui, si vous faites partie des "branchés" en agriculture de conservation et que vous utilisez les réseaux pour vous informer. Nombre d'influenceurs y font dorénavant la pluie et le beau temps. Au lycée Issat, quasi 100 % des élèves en formation agricole le connaissent. L'annonce de sa venue au lycée le 13 février dernier, a fait l'effet d'un événement.
« Le samedi, dès que j'ai un moment, je regarde la vidéo postée le matin même »
Marc est un jeune agriculteur du Loir-et-Cher. Son métier ? Agriculteur, mais avant tout « youtubeur » : il réalise des vidéos de son quotidien sur sa chaine YouTube, Instagram et autres réseaux. Il se filme en direct, commentaires à l'appui, autour des diverses activités de son exploitation.
« Il dit ce qu'il pense, il est direct », apprécient les élèves, très concentrés sur les mots qu'il prononce cet après-midi là. « On se sent de la même génération que lui, renchérit Mathis. Il utilise des mots qui nous parlent. Ses vidéos sont bien faites, on peut visualiser en même temps que ses explications ».
En classe, quelques jours plus tard, quand l'enseignant en agronomie veut illustrer une partie du cours, la vidéo de Marc A2C sur la destruction des couverts est suivie avec attention et fait l'unanimité. La classe est concentrée comme jamais.
Marc A2C comme quelques-uns encore font partie du quotidien de jeunes qui aiment l'agriculture et est suivi par des milliers d'abonnés. « Le samedi, dès que j'ai un moment, je regarde la vidéo postée le matin même, raconte Justin. C'est super de l'avoir vu au lycée ».
Orienter ses choix face à des influences diverses
Marc A2C présente son cheminement vers une agriculture plus écologique dont une forme est l'agriculture de conservation : ce type d'agriculture prône un travail limité du sol, en s'appuyant sur la rotation des cultures et des couverts végétaux pour préserver la fertilité des sols. Il présente ainsi les concepts d'une agriculture en transition vers des méthodes agroécologiques. « Ca fait toujours des débats dans la classe, reprend Lucas. On n'est pas tous d'accord sur les techniques sans labour. On voit que ça peut marcher, alors ça fait réfléchir ».
Justin BRICAUD, Mathis VUILLERMAZ, Lucas LALANDE, 1ère CGEA.
Un simulateur 2.0 à l'Issat !
Le jeu vidéo au service de la connaissance.
Nous sommes en 3e professionnelle au lycée Issat. Nous sommes toujours impatients d’être en travaux pratiques les mardi et vendredi après-midi qui sont des vraies respirations dans la semaine de cours. Nous attendons tous le TP conduite de tracteurs car beaucoup d'entre nous sommes passionnés depuis tout petits par le secteur agricole et les machines.
Nous avons accès à deux simulateurs, un simulateur sur table mais surtout un simulateur avec quatre écrans. Grâce à cet outil, nous pouvons apprendre les connaissances de base du tracteur et de la conduite routière.
« Ce qui est super, c’est de pouvoir vivre comme en vrai une situation sur la route sans faire de la casse ! Ça enlève du stress et de l’appréhension. » s'exclame Noéline.
Noéline, Briwal, Axel,
élèves en 3e professionnelle.
Le lycée Issat, c'est quoi ?
Le nom Issat, Institut secondaire et supérieur d'agrotechnologies, est défini en 1991, alors dirigé par Yves Périon. Depuis, l'établissement est devenu et est identifié "Lycée Issat", basé à Redon en Ille-et-Vilaine. Ce lycée propose des formations continues et formations initiales de la quatrième professionnelle à la terminale professionnelle, jusqu’au Bac+3 pour près de 900 apprenants. On y trouve différentes filières, agricoles et agroéquipement mais aussi, aménagements paysagers, laboratoire, services aux personnes et animation. Le lycée Issat prépare au brevet des collèges, au CAP, au bac pro, au BTS, Bachelor et BPREA. L'enseignement articule analyse et pratique, savoirs et savoir-faire. Pour les 4e et 3e, on réalise des TP aménagements paysagers, TP agricoles, même des TP de cuisine ou d'animation pour découvrir les métiers. En bac Pro et BTSA, on approfondit en mêlant connaissances, stages, rencontres professionnelles.
La classe de 1ère CGEA.
La Presse, un partenaire majeur du SPACE
Le salon accueille, en plus des nombreuses filières, des journalistes d'horizons diverses. Cette année, un nouveau journal fait par des étudiants d'un lycée agricole.
Le SPACE, au cœur du Grand Ouest, est le rendez-vous de toutes les filières : bovin lait, bovin viande, porc, volaille, ovin, caprin, cunicole et aquacole. Tous les professionnels au niveau national et international s'y réunissent chaque année.
De nombreuses rédactions présentes
Nous accueillons tous les ans près de 100 000 visiteurs et plus de 1 200 exposants. Parmi les participants de premier rang, nous accueillons près de 400 journalistes sur le Salon. Toutes les rédactions de la presse professionnelle sont au rendez-vous, ainsi que la presse quotidienne régionale dont l’intégralité de la rédaction agricole du journal Ouest-France. La presse internationale n’est pas en reste avec près de 100 journalistes qui font le déplacement pour couvrir l’événement ainsi que les fermes que nous leur donnons l’occasion de visiter.
Mettre en lumière et donner la parole
La presse joue un rôle crucial dans la diffusion des informations auprès de nos participants. Les enquêtes menées auprès des visiteurs du Salon démontrent d’ailleurs que les médias sont leur première source d’informations. Les très nombreux reportages réalisés sur le Salon couvrent diverses thématiques, en mettant en lumière les solutions présentées par les exposants et notamment les dernières innovations, en rendant compte des conférences et des tables rondes, et en donnant la parole aux différents acteurs du Salon. La presse internationale fait quant à elle rayonner l’excellence de l’élevage français dans le monde entier.
Dans un contexte où le renouvellement des générations est un enjeu majeur, le SPACE œuvre depuis plusieurs années à faire entendre les futurs acteurs de l’élevage notamment à travers l’Espace Jeunes, où les étudiants peuvent exprimer leur passion, leurs aspirations et leurs réflexions sur l’avenir de la profession. Nous avons donc naturellement répondu positivement à Ouest-France, partenaire de longue date du SPACE, et à l’association pour le développement du Journal des Lycées, pour la création de La terre demain. Ce projet prometteur offre une plateforme unique pour que les étudiants partagent leurs perspectives et leurs visions sur le monde de l’élevage. Bienvenue à toute l’équipe du Journal, nous sommes très heureux de vous accueillir sur le Salon.
Anne Marie QUEMENER,
Commissaire Générale.
