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SPACE 2024 : place aux jeunes !
« Lycéen-Reporter » pendant trois jours
La terre Demain consacre une deuxième édition au SPACE 2024, après celle de juin.
Nous étions vingt cinq élèves-journalistes, bien décidés à réaliser ce premier numéro de « La terre Demain », imaginé et réalisé par notre classe de Bac Pro CGEA Conduite et Gestion de l'Entreprise Agricole du Lycée Issat à Redon. Avec notre carte de presse « Journal des lycées », les portes du SPACE nous ont été grandes ouvertes ! Nos rencontres ont été facilitées par l’appui des organisateurs du SPACE, des journalistes du journal Ouest France et de nos enseignants.
Dans cette nouvelle édition, vous retrouverez des témoignages de celles et ceux qui font l'agriculture du XXIe siècle, les innovations toujours plus pointues et des rencontres insolites. Un grand bravo et remerciements collectifs aux journalistes, enseignants et à chaque élève de l'Issat qui avaient la charge de la rédaction de ces deux numéros portés par l'association pour le développement du Journal Des Lycées.
La rédaction.
N° 2 - Novembre 2024 | www.space.fr | SPACE35 |
Les coulisses du concours Prim Holstein
Le jeudi matin, jour du concours Prim Holstein, Gwendoline et Guillaume Barber font part de leur passion et des préparatifs au concours.
Les éleveurs installés en Gaec sur la commune de Monterfil (35), proche de Rennes, sont des habitués des concours. Ils participent à près de six concours par an, du SPACE au Salon de l’agriculture à Paris. Une véritable passion ! Quand on rencontre Guillaume, à 9 h, il n'est pas stressé. Trois animaux sont présentés cette année, la première sur le ring pour la section numéro 1 des vaches en première lactation.
Une préparation minutieuse
La préparation des animaux débute deux à trois mois à l’avance, pour voir l'évolution de la morphologie de l’animal avant le concours. Chez eux, les animaux consacrés aux concours sont la plupart du temps isolés du troupeau.
Juste avant le concours, les éleveurs réalisent un bon nombre de tâches : ils tondent une première fois leurs bêtes sur leur exploitation. Le jour du concours, ils les retondent minutieusement en laissant la ligne de dos bien visible.
Dernier préparatif, quelques heures avant le concours, ils lavent leurs vaches et repassent un petit coup de tondeuse sur le pis pour bien faire ressortir les veines . Et point final, ils mettent de la bombe brillante blanche !
Une énergie de compétition
Pour les deux éleveurs, l’intérêt que dégagent les concours, c’est « l’adrénaline, la concurrence, la compétition, c’est ce qui nous fait venir ici même si on s’entend bien avec tous les éleveurs, on aime gagner ». Cette année, ils seront comblés : Noe Pensylvani, vache en quatrième lactation, a remporté le prix de grande championne, après avoir tout raflé au concours.
Mais, comme le dit Guillaume, « un jour, un concours, un juge ». Il ajoute : « tu as beau avoir gagné six mois avant au Salon de l’agriculture, à Paris, avec une vache, c’est pas pour ça que tu vas gagner aujourd’hui au SPACE avec la même vache, ou inversement ; ça dépend du juge, de ce qu’il aime mettre en avant. »
Lina DELAUNAY, Corentin NICOLAS, Orlann ETENDARD, Justin BRICAUD
Bac Professionnel CGEA
Faire le « Journal des Lycées » au Space
La réalisation d'un journal dans le cadre scolaire est issue d'une longue tradition depuis la pédagogie Freinet des années 30 jusqu'à ... La terre Demain.
Convaincus depuis près de quinze années de l’intérêt de la posture de journaliste comme méthode d’apprentissage pour les élèves, nous réalisons deux numéros par an de notre « Journal des Lycées ».
Pour cette première de "La terre Demain » en collaboration avec la Draaf, l’association du « Journal des lycées » et le SPACE, nous avions un réel enjeu à mettre notre groupe dans une situation de journaliste dans un grand salon professionnel. Quels sujets choisir ? Quels angles d’attaque ? Comment ne pas se perdre dans le foisonnement de sujets possibles ? Comment s'organiser ? Quels choix faire et comment décider ?
Les élèves ont ainsi réalisé leur comité de rédaction en classe dès la première semaine de la rentrée et imaginé les sujets d’intérêt. L'objectif de ce scénario pédagogique est tout d'abord de faire dialoguer nos jeunes professionnels sur leur futur métier, échanger entre pairs, se questionner puis aller à la rencontre, en situation pour enfin se positionner en rédigeant des articles, en choisissant des photos, en hiérarchisant l'information.
L'éducation, et qui plus est, la formation professionnelle gagne en pertinence et en force principalement par la mise en situation. Elle est la condition de l'implication et de l'engagement du jeune dans sa propre formation. "La terre Demain" se veut ainsi être au service de cette vision éducative largement défendue et portée dans l'enseignement agricole.
Patrice SAUVAGE,
Hervé CHAPLAIS
Enseignants et animateurs
du journal La terre Demain
Le salon représente-t-il le monde agricole ?
Quelques participants, rencontrés au hasard, donnent leur avis sur le SPACE. Qui sont-ils et qu'est ce qu'ils aiment y trouver ?
Nous avons effectué un micro trottoir au SPACE avec le but d’interroger des visiteurs au hasard pour avoir leur avis, leur vision du monde agricole.
Un rendez-vous régulier
Isabelle Montarault est éleveuse de poulet de chair ainsi que salariée agricole dans une ferme de vaches laitières. Nous lui avons demandé si, à son avis, le SPACE représente bien le monde agricole. « Oui car on voit toutes les nouveautés de l’agriculture, c’est principalement pour cela que nous venons au SPACE tous les ans »
Des innovations plus visibles
Dans un second temps, nous avons interviewé Mélina Rivoalen, qui est exposante au SPACE. Elle ne vient pas du milieu agricole mais elle constate que ce métier est très riche et très varié. Ce qu’elle observe en se baladant dans les allées du Salon, c’est qu'il y a beaucoup de métiers variés qui vivent grâce au monde agricole. Elle trouve intéressant qu’il y ait du matériel et des animaux mélangés au SPACE. « Nous pouvons passer d’un pôle à un autre en voyant toutes les innovations qui concernent le matériel, par exemple. Et on peut se faire plaisir en regardant les nombreux animaux présentés. »
Des visiteurs de la région et de l'étranger
Visiteur habitué, Mickael Leroy a insisté sur la reconnaissance du Salon
« Il existe depuis très longtemps et les organisateurs du SPACE savent très bien qui sont les grands acteurs du monde agricole dans la région et au-delà car c’est un salon international qui attire beaucoup de visiteurs français et étrangers. »
Lina DELAUNAY, Corentin NICOLAS, Orlann ETENDARD Justin BRICAUD
Bac Professionnel CGEA
La femme, une place dans l'agriculture ?
Oui, bien sûr ! Toujours présentes, le nombre de femmes dans le milieu agricole ne cesse d'augmenter... et ce n'est qu'un début ! Témoignages.
Lucette Veillot, ancienne agricultrice, retraitée maintenant, donne son opinion sur la place des femmes dans le milieu agricole. Elle vient de Tremblay-Val-Couesnon. Pour elle, « la femme a une grande place dans tout et pour tout, aussi bien dans le travail des mains que dans l'écriture ».
« Le métier se féminise de plus en plus »
Justine Sauvager, 24 ans, éleveuse en Mayenne indique : « Il faut toujours être présente, la femme apporte un soutien mental. »
Marine Le Scorff, 24 ans, inséminatrice dans le Finistère : « Autrefois, il n'y avait que des hommes à faire le métier d'inséminateur ; aujourd'hui, nous sommes moitié-moitié. J'envisage de m'installer à mon compte. »
Bernadette Verillon, fille d'agriculteur à Pipriac : « La femme a de plus en plus sa place. Il y a quelques années, les femmes travaillaient en intérieur ; maintenant, elles sont de plus en plus en extérieur. Elles ont quand même un rôle bien déterminé. J'encourage les femmes ! »
Simon Allié, 36 ans, commercial en matériel agricole à Questembert : « Le métier se féminise de plus en plus ; dans mon métier, ce sont essentiellement des femmes à la réception des clients au téléphone. Le courant passe très bien entre nous et il y a une meilleure organisation, ce qui permet la fluidité avec les clients. »
Romane Bois, 20 ans, assistante marketing : « Le monde agricole, c'est tout de suite les hommes, les hommes ! Mais en réalité, il y a aussi beaucoup de femmes qui s'y plaisent, alors qu'on n'en entend pas parler. C'est dommage ! Force à elles et courage ! C'est un métier incroyable. »
Coralie BURET, Camille PEDRON,
Mario CHEVAUX-MICHEL,
Evan MARTINEAU
Bac Professionnel CGEA
L’innovation au cœur de l’élevage
Au SPACE, les nouveautés pleuvent chaque année. Louis Borredon, technicien configurateur et supervision produit, présente la mélangeuse autonome Kuhn Aura.
Au cœur du SPACE et de l’agriculture, se développe de plus en plus la partie innovation.
Elle est notamment bien représentée et reconnue grâce au prix Innov’Space, décerné à une quarantaine d'innovations dans les domaines du bien-être animal, du machinisme et de nombreux autres.
La mélangeuse Kuhn Aura, une innovation mondiale
« C’est la seule mélangeuse autonome qui s’alimente en fourrage directement au silo », annonce Louis Borredon. La Kuhn Aura est une mélangeuse autonome, conçue pour offrir une solution complète et automatisée.
Cette machine permet de mélanger, distribuer et gérer les différentes rations des animaux en totale autonomie, tout en s’adaptant aux besoins des exploitations agricoles.
L’un des principaux atout de la Kuhn Aura réside dans son autonomie, grâce à une technologie embarquée sophistiquée.
Elle est capable de réaliser le rationnement quotidien sans intervention humaine.
Optimiser la production
Équipée d’un système de navigation intelligent, elle se déplace de manière autonome dans l’exploitation, du silo à la table d’alimentation. Elle prépare la ration avec précision pour optimiser la production et limiter le gaspillage.
Elle permet de réduire considérablement la charge de travail de l’agriculteur.
Noa MAUDET, Charlie LAILLÉ, Guillaume HERVÉ, Paul RICHARD
Bac Professionnel CGEA
Pour le désherbage, les bineuses bien sûr !
L'évolution vers des techniques économes en phytosanitaires, compatibles avec les principes de l'agroécologie, est proposée par les constructeurs.
Valentin du Montier est commercial chez Amazone, pour la partie bineuses, dans l’ouest de la France. Amazone a racheté en 2018 la marque Schmotzer pour avoir une nouvelle gamme de machines.
Pouvez vous nous présenter les bineuses de la marque ?
Nous avons aujourd’hui deux machines avec une interface de guidage qui nous permet de guider la bineuse qui est attelée derrière.
Cette interface est guidée, soit par caméra, soit par palpeur. La caméra va reconnaître les rangs de culture et va jouer sur l’arrachement des adventices (ce que l'on appelait les mauvaises herbes !). On peut travailler à 2 cm de la plante et à des vitesses allant jusqu’à 16 km/h.
Sur le salon, nous avons la bineuse Schomtzer "Ventera 8.75" pour le maïs, qui est inspirée du semoir mono-graine, avec une poutre en H, ce qui permet de faire coulisser les éléments sur la poutre. Nous avons aussi une machine à contrôle par section : cela permet le relevage des éléments en bout de champ et va fonctionner comme les coupures de tronçons sur un pulvérisateur.
Le pourcentage d’adventices après le passage d’une bineuse est très aléatoire, cela va dépendre du stade de la culture. Le désherbage mécanique permet avant tout de créer un décalage entre le cycle de la plante et le cycle de l’adventice, pour favoriser le cycle de la plante. Sur certaines plantes, quand on intervient au bon stade, on peut réussir à retirer 90 % des adventices.
Quelles sont les évolutions à venir ?
Étoffer la gamme, avoir des machines plus larges, plus petites. Avoir une autre interface de guidage. Améliorer la technologie et aussi avoir notre propre caméra, parce que c’est une caméra d'une autre marque qui pour l’instant équipe nos machines.
Jérémie, JOUAN,
Mathis SALOUX, Mathéo VIDEIRA
Bac Professionnel CGEA
La génétique accélère la sélection
Marie Raoult, technicienne création chez Synétics, et Valentin Piquet, agriculteur dans l'Orne, détaillent les apports de cet « outil » devenu indispensable.
Le groupe Synétics, en collaboration avec Innoval, est chargé de collecter et réaliser les doses sollicitées par les agriculteurs. Innoval prend en compte les demandes des éleveurs pour qu’ensuite Synétics récolte la semence demandée.
Améliorer la production
« Le but de la génétique dans un élevage, explique Marie Raoult, technicienne chez Synétics, est d’améliorer les gènes d'un troupeau pour pouvoir répondre aux attentes de l’agriculteur : améliorer la production, protéger les mamelles de la vache et diminuer les frais vétérinaires. Une nouveauté : la volonté de sélectionner des animaux sans cornes grâce à la génétique pour éviter un écornage douloureux pour les animaux. »
Tous les cinq ans, l'entreprise change son index. Cette année, priorité est donnée à la morphologie de la vache ainsi qu'à la production, à la longévité et aux anomalies génétiques. Lorsque la génétique est apparue dans les élevages, il fallait sept ans pour analyser la valeur d’un taureau. Aujourd'hui, grâce au génotypage, il est possible de connaître le potentiel d'amélioration génétique dès le premier mois. L'amélioration génétique a toujours été l'un des objectifs de l'élevage. L’intensification de la production en fait désormais un outil indispensable pour garantir la durabilité et la qualité du troupeau.
Remédier aux défauts
C'est ce que confirme Valentin Piquet, exploitant dans l'Orne. « Dans mon exploitation, il y a 150 vaches laitières de race normande. Elles produisent une moyenne de 7 800 litres par an. La génétique me permet d’améliorer les performances laitières, tant en quantité qu'en qualité. Je suis venu au SPACE pour présenter une de mes vaches : Sélectionnée meilleure fromagère, une moyenne de 8 619 litres de lait et 689,8 de matière utile ! Valentin Piquet se dit satisfait de la génétique. « Le seul point négatif, c’est qu'elle va trop vite, car on n’a pas le temps de voir réellement le potentiel d'un taureau. Mais grâce à la génétique, je peux remédier aux défauts et améliorer les performances de mon troupeau. »
Dylan LE NEVE, Mathis VUILLERMINAZ, Lucas LALANDE, Esteban HOUIS
Bac Professionnel CGEA
L’IA, le futur incontournable des éleveurs
L’intelligence artificielle est depuis quelque temps au cœur de l’agriculture et de l’élevage. Rencontre avec Jérôme Mullot, commercial chez DeLaval, en Mayenne.
« Nous sommes désormais capables de déceler une mammite deux à trois jours avant, indique fièrement Jérome Mullot. DeLaval a créé une intelligence artificielle nommée DeepBlue, c’est une avancée technologique importante pour améliorer le quotidien et le confort de l’éleveur. »
DeepBlue au service du bien être animal
Le système fonctionne grâce à des capteurs placés à différents endroits : à l’auge, pour analyser l’ingestion des aliments ; au cou de la vache, pour analyser son l’activité ; et au robot de traite, pour analyser la qualité et la quantité de lait. Les données sont centralisées et analysées sur un ordinateur, pour permettre une lecture plus globale et simplifiée des anomalies qui sont présentes dans le troupeau. L’IA permet aussi aux éleveurs d’éviter des achats d’options sur le robot, comme le comptage des cellules (globules blancs) contenues dans le lait, de limiter les achats de produits vétérinaires. « DeepBlue permet aussi d’améliorer le bien-être des animaux, poursuit Jérôme Mullot, l’éleveur évite ainsi à l’animal des maladies douloureuses, comme la mammite. »
Noa MAUDET, Charlie LAILLÉ, Guillaume HERVÉ, Paul RICHARD
Bac Professionnel CGEA
Faire du lait en respectant la vache
Rencontre avec Benoit Rouillé, responsable du projet Alimentation et Nutrition des vaches laitières et animateur du groupe technique Lait à l’Idele, Institut de l'élevage.
Quels sont les enjeux demain pour la filière lait ?
Il y a le coût de production et le prix du lait mais aussi, quand on arrive à avoir la bonne adéquation avec les aspirations de la jeune génération d'éleveurs, plus de temps en famille, plus de vacances pour une meilleure organisation du travail. Tout cela est aussi à prendre en compte pour faire en sorte que demain, il y ait peut-être des jeunes comme vous qui continuent à s'installer.
Comment faire un maximum du lait tout en respectant le bien-être animal ?
Pour avoir un maximum de lait en ayant un maximum de revenus, il faut que les bovins soient nourris à volonté. Il faut donc être autonome en fourrage de bonne qualité pour que la vache le valorise bien.
Et pour cela, le pâturage est une ressource très intéressante. C'est la ressource la plus naturelle pour une vache laitière qui ainsi, valorise au mieux le lait.
Du point de vue du bien-être animal, les vaches marchent, sont en extérieur, peuvent se coucher comme elles veulent, où elles veulent. Il y a de la place partout pour tout le monde. Là aussi, le pâturage contribue à la santé des animaux. De plus, l'herbe pousse presque toute seule. Il faut juste parfois un peu de fertilisation. Les vaches vont la chercher spontanément, en évitant toute mécanisation.
Comment améliorer la production ?
Le concentré vient corriger les défauts de fourrage et permet d'atteindre le niveau espéré de production. Il convient donc d'être autonome en fourrage. Nous ajoutons cependant qu'il y a des doses de concentré à ne pas dépasser.
Camille PEDRON, Coralie BURET,
Evan MARTINEAU,
Mario CHAUVEAU-MICHELBac Professionnel CGEA
Le bien-être animal à l’honneur
Au SPACE, 2e salon agricole national, en 2024, le bien-être animal a été mis en avant.
Action concrète en faveur du bien-être : les organisateurs du SPACE ont, cette année, installé des ventilateurs dans le hall 1 où étaient exposés les animaux. Cette nouveauté, qui peut paraître anodine, est en réalité toute autre. Pour les animaux, cela a changé complètement leur séjour au SPACE : grâce à ces ventilateurs, il y a une baisse de 2 degrés. De plus, ce courant d’air évite aux vaches de trop suer. Ce courant d’air permet également de ventiler l’air ambiant pour les nombreuses personnes dans ce hall.
Une vache heureuse donne plus de lait
Les constructeurs de robot de traite ne sont pas en reste sur le thème « bien-être animal ». Nous avons rencontré Louis Riou, expert robotique chez DeLaval. Pour lui, « le bien-être animal et le bien-être de l’éleveur ne sont pas à négliger, et une vache heureuse donne plus de lait ».
Le robot de traite permet à la vache d’aller se faire traire lorsqu’elle le veut. Elle se retrouve dans un cadre moins stressant que celui des parcs d’attente de salle de traite. « C’est donc bon pour son bien-être. Les brosses ne sont pas à négliger, non plus ; cela permet à la vache de se gratter et de se détendre quand elle veut ».
Louis Riou insiste aussi sur le bien-être de l’éleveur. Souvent, plus on axe sur le bien-être animal, moins le bien-être de l’éleveur va être pris en compte : par exemple, on ne trouve pas toujours d’accès propre à l’éleveur pour aller au robot. « On le prend de plus en plus en compte dans nos aménagements ».
Jovany OHEIX, Lucas DI VALENTIN, Lysea LEPIONNIER
Bac Professionnel CGEA
Jean-Baptiste, influenceur humoristique
Traiter de l'agriculture sur les réseaux sociaux sur le ton de l'humour, c'est le défi que s'est donné un jeune agriculteur normand. Rencontre à l'Espace Jeunes du SPACE.
"jeanbaptiiiiissssssttt", alias Jean-Baptiste Dewever, est un influenceur sur Instagram et Tik Tok. Il filme son travail au quotidien en Normandie, dans une exploitation laitière et en viande bovine.
Jean-Baptiste, originaire de Breteuil-sur-Iton, a notamment créé un personnage imaginaire nommé Dylan. C'est le gars qui fait toutes les fautes et erreurs à faire (ou à ne pas faire !) dans la ferme. Un carreau de cassé sur le tracteur, ça c'est Dylan ! Danser sur du Mickael Jackson dans une "stabule"... c'est encore du Dylan. Et s'il décide de partir en vacances à 18 heures, même si le travail n'est pas fini... ça, c'est encore du Dylan ! Jean-Baptiste ne compte plus les partenariats qu'il a conclu avec des marques connues comme Manitou, Fière d'être paysan ou Agriproled.
Pourquoi faire des vidéos humoristiques ? Jean-Baptiste indique : "J'essaie de partager mon quotidien avec l'humour parce que c'est plus simple pour les jeunes de comprendre et que c'est plus simple pour moi. Parce que je suis comme ça... je reste naturel !".
Jean-Baptiste connait bien le milieu agricole. Il a grandi en ferme et s'est formé en lycée agricole : "J'ai fait un bac pro CGEA au Lycée Pont-Audemer, ensuite j'ai fait un BTS Acse et enfin, j'ai fait une année de Certificat de Spécialisation "Transformations des produits laitiers". J'ai en projet de reprendre la ferme de 222 hectares de mes parents avec mon frère et ma soeur. Ils ont encore dix ans avant la retraite, donc pour l'instant, je suis salarié."
A suivre donc sur les réseaux...
Gabriel MARCHAND, Camille PEDRON, Coralie BURET, Evan MARTINEAU,
Mario CHAUVEAU-MICHEL
Bac Professionnel CGEA
Luis Carazo Jimenez et l'Europe agricole
Luis Carazo Jimenez est Espagnol. Il travaille, depuis 25 ans, à la commission européenne (Bruxelles). Il est chargé des questions internationales au sein de la direction générale de l’agriculture et du développement durable.
Quelle image de l’agriculture Française a la commission européenne ?
C’est l’une des agricultures les plus performantes de l’union européenne. Elle est très bien intégrée avec le reste des pays membres. C’est un rôle pionnier dans le sens des savoirs et du développement des filières qui sont performantes sur les marchés intégrés à l’union européenne mais aussi à international. Donc, je dirais on ne peut pas évoquer la filière agroalimentaire européenne sans la filière agroalimentaire française.
Quelle stratégie mise en place pour renforcer la compétitivité des agriculteurs européens face à la concurrence ?
Nous exportons plus que nous importons. Nous sommes le plus grand exportateur mondial de produits agroalimentaires. Ces exportations de l’agriculture de base imposent la qualité des produits. Donc il faut qu’il y ait des normes poussées, en terme de production pour que nous puissions être compétitifs avec une valeur ajoutée importante.
Autre point à considérer : la protection de notre agriculture par rapport aux importation des pays tiers. Ce commerce est important. Une grande partie de ce que nous importons au niveau agricole, des produits de base notamment pour l’alimentation des animaux, est transformée, au sein de l’union européenne, en produits de haute valeur. Donc, en général, nous sommes une agriculture très compétitive sur le marché international mais qui doit être soumise à la concurrence parce que la concurrence rapporte des opportunités à nos entreprises agroalimentaires.
Quel est votre point de vue sur l’entrée de l’Ukraine dans l’union européenne ?
Cela est un grand enjeu pour l’union européenne dans son ensemble et pour l’agriculture européenne en particulier. Au niveau de sa surface agricole, l'Ukraine équivaut à peu près à la France et la Pologne. Si l’Ukraine entrait dans l’union européenne, on augmenterait la surface agricole de 26 %. L’Ukraine est un très grand pays a vocation agricole avec des sols très fertiles. C'est aussi un très grand producteur sur le marché international avec, notamment, des grandes cultures céréalières dont le blé principalement. Il y a, là, un défi pour l’agriculture européenne en tant que telle, mais aussi une opportunité. Au niveau de la sécurité alimentaire et des lois de l’agriculture européenne, il serait important de mettre à niveau les systèmes de production en Ukraine et en France. c'est un enjeu important dans le processus de discussion avec les autorités ukrainiennes. Il faut que les productions ukrainiennes soient conformes aux règles fixées par l’union européenne. Cela est un chemin long que l’on parcourra avec les autorités et les agriculteurs ukrainiens et européens.
Jérémie JOUAN, Mathis SALOUX, Mathéo VIDEIRA
Bac Professionnel CGEA