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Ukraine : pour que cesse la guerre


Vivre librement en paix !
Marioupol, Boutcha... et tant d'autres villes et villages en ruines, des corps inanimés jonchant rues et chemins, des populations écrasées par les bombardements, des familles décimées, des enfants en larmes, des femmes meurtries quand, comme les hommes, elles ne prennent pas les armes afin de résister farouchement face à l'envahisseur...
Les images que diffuse la presse, notamment télévisée, criblent nos consciences, déchirent nos cœurs et interpellent notre raison. Dès lors, nous avons proposé aux lycéens, aux apprentis, aux professeurs, aux moniteurs de prendre un moment et de s'arrêter sur l'actualité qui a explosé en Ukraine, comme un volcan jamais éteint depuis l'invasion de la Crimée, en 2014. Nous leur avons demandé de dire sans nuire, dénoncer sans condamner, montrer sans choquer et témoigner sans agresser.
Émotion
Ce qui remonte des divers établissements est émouvant. Émotion, par exemple, que cette Ode aux tournesols rédigée par une élève de Terminale du lycée Augustin Fresnel de Caen : « Cette période a beau être dure, elle a beau faire des ravages, ce n'est pas la vie, ce n'est pas comme cela que l'on est censé vivre. » écrit-elle.
Lisez ces articles et voyez encore ce que feraient nos jeunes s'ils étaient Ukrainiens. Voyez cette vie dont les articles qui suivent témoignent de la force avec des exemples d'actions solidaires provenant de nos territoires. Il faut s'en réjouir car cette solidarité vient aider le peuple ukrainien dans sa résistance et sa hargne à vouloir vivre. Vivre librement en paix !Edouard MARET.Journaliste (H)


Sommaire
Page 2
Lycée Augustin Fresnel (14)
Page 3
Lycée Saint-Joseph (49)
Page 4
Lycée Jeanne d'Arc (35)
Page 5
Lycée Jeanne d'Arc (76)
Lycée Julliot de la Morandière (50)
Page 6
Lycée Augustin Fresnel (14)
Lycée ISSAT (35)
Page 7
Lycée Colbert (56)
Page 8
MFR 44
Lycée Saint-François Xavier (56)
Page 9
Lycée Saint-Joseph (22)
Page 10
Lycée Paul Sérusier (29)
Lycée Carcouët (44)
Page 11
Lycée Benjamin Franklin (56)
Lycée Kerustum (29)
Page 12
Lycée Renaudeau (49)
Page 13
Lycée Joseph-Wresinski (49)
Page 14
Lycée Saint-Martin (35)
MFR Bournezeau (85)
Page 15
Lycée Saint-Joseph du Loquidy (44)
Page 16
Lycée Charles Péguy (44)
Page 17
Lycée Les Cordeliers (22)
Page 18
Lycée Notre-Dame (44)
Page 19
Lycée Notre Dame d'Espérance (44)
Merci
Merci à tous les jeunes, à leurs moniteurs et professeurs d'avoir contribué à la réalisation de ce journal spécial Ukraine paru courant avril 2022 alors que la guerre durait.
Ils, elles s’engagent pour l’Ukraine
Entretien avec Tatiana Dehaye, professeure de Russe au lycée Fresnel à Caen et présidente d’« Enfants de l’Ukraine ».
Quel est votre lien avec l'Ukraine ?
Je suis originaire de la ville d'Odessa en Ukraine. Je suis arrivée en France le 16 avril 1986, juste 10 jours avant la catastrophe de Tchernobyl.
Pouvez vous nous présenter votre association et ses actions ?
L’Association humanitaire "Enfants de l’Ukraine" existe depuis 1993. Suite à la dislocation de l’URSS, la situation économique de l’Ukraine était catastrophique et un groupe de bénévoles a décidé de venir en aide aux enfants et à leurs parents défavorisés.
Pendant les dix premières années, deux fois par an, nous avons acheminé des convois humanitaires dans les hôpitaux, orphelinats, églises dans plusieurs villes ukrainiennes
En 2005, notre antenne de Guérande a réalisé un projet de développement durable pour alimenter la ville de Sosnivka en eau potable. En 2002, nous avons commencé le projet de parrainage d’enfants dans les villes de Sosnivka, Lviv et Odessa. Depuis le début de la guerre en Ukraine, nous acheminons des convois humanitaires à destination des villes ukrainiennes (Lviv, Kharkiv, Kyiv, Mykolaiv, Tchernihiv...). Nous avons déjà acheté un fourgon Mercedes que nous allons donner en Ukraine au service médical de la défense civile de la ville de Lviv et nous avons le projet d'en acheter d'autres que nous donnerons aux Ukrainiens qui serviront au transport de marchandises et des personnes à travers le pays.
Comment peut-on aider votre association ?
En partageant les informations des activités de notre association sur la page FB ("Enfants de l'Ukraine"), en organisant des collectes dans votre commune ou votre école. Nos besoins sont : nourriture non périssable, couches, produits pour bébés, matériel médical et médicaments, couvertures fines (plaids, tapis de sol). Vous pouvez également faire un don financier sur le site HelloAsso pour l'association Enfants de l'Ukraine ou par chèque au siège social ou par virement bancaire sur le compte de l'association.
Êtes-vous satisfaite des résultats de la collecte qui a eu lieu au lycée ?
Nous sommes très satisfaits des résultats de la collecte au lycée Fresnel et nous remercions chaleureusement tous les donateurs, sans oublier les dons financiers récoltés lors des représentations de l'atelier Théâtre du lycée.
Sur le plan personnel comment vivez-vous cette situation ?
Après le choc et le sentiment d'anéantissement du premier jour de la guerre, les activités de l'association me permettent de me sentir utile pour le peuple ukrainien dans son combat pour son existence et son identité nationale.
Parlez-nous d’Odessa ...
C’est un très grand port sur la mer Noire. La ville est jumelée avec Marseille. Appelée la perle de la mer Noire, elle est très convoitée par Poutine. C'est une ville cosmopolite au charme particulier et une histoire culturelle, littéraire et musicale très riche. Les écrivains Isaak Babel, Cholem Aleïkhem, Valentin Kataev, Ilya Ilf sont originaires d'Odessa, les musiciens Piotr Stoliarski, David Oistrakh, Jasha Heifetz, Emile Guilels sont également originaires d'Odessa. Aujourd'hui, le célèbre Opéra d'Odessa est barricadé pour être protégé. Le 12 mars, les artistes ont organisé un concert en plein air devant le théâtre où ils ont chanté l'hymne national ukrainien et les grands airs d'opéras de Verdi, Tchaïkovski et les chants traditionnels ukrainiens.
Est-ce que vous avez encore de la famille ou des amis là-bas ?
J'ai fait évacuer deux membres de ma famille avec de jeunes enfants d'Odessa mais il reste encore quelques membres de ma famille à Odessa qui ne veulent pas quitter la ville par patriotisme. J'ai également beaucoup d'amis dans toute l'Ukraine qui sont restés sur place et ne souhaitent pas partir.
Bastien SAUNER.
Lycée Augustin Fresnel, Caen
Association
ENFANTS DE L'UKRAINE
2 chemin des pépinières
14920 Mathieu
https://www.helloasso.com/associations/enfants-de-l-ukraine
Iban : FR76 1660 6242 1309 3361 5340 089
BIC - SWIFT : AGRIFRPP866



Ukr'ngo : une asso maugeoise solidaire
Entretien avec Stéphanie David, enseignante et membre de l'association.
C'est quoi, Ukr'ngo ?
C'est une association créée à l'origine pour faire la promotion de la culture et du folklore ukrainiens afin aussi de permettre des échanges et un rapprochement entre l'est et l'ouest. Très rapidement, la dimension festive et culturelle se double d'une approche humanitaire face aux difficultés de développement constatées par les initiateurs de l'association. En 2008, Ukr'ngo revêt officiellement ces deux orientations.
Quand as-tu rejoint cette association ?
J'y suis arrivée par l'entremise de la nourrice de mes enfants qui était déjà membre et qui adorait les chants et danses ukrainiennes. Mes enfants ont donc été dès leur plus jeune âge baignés dans cette atmosphère slave. Puis, en 2010, nous avons accueilli nos premiers enfants ukrainiens du même âge que les nôtres. Ils sont ensuite revenus très régulièrement. Des liens se sont créés et renforcés au cours du temps.
As-tu déjà pu te rendre en Ukraine ?
Oui, en famille en 2017. Nous en avons profité pour remettre "solennellement" le produit des dons reçus par l'association qui a ensuite permis la rénovation d'une maternité de Lviv.
Depuis le début de la guerre, as-tu maintenu le contact avec tes amis ukrainiens ? Quel est leur état d'esprit ?
Oui, bien sûr. Ma première réaction a d'ailleurs été de les inviter à venir trouver refuge chez nous, mais leur sentiment patriotique est extrêmement enraciné et ils préfèrent rester sur place pour soutenir, par tous leurs moyens, l'effort de guerre. Parmi les enfants accueillis depuis 2010, Olessia est devenue pharmacienne. Son premier message a été : "Nous restons à Lviv ! Je travaille comme pharmacienne et j'aiderai autant que je le peux. Nous sommes effrayés mais j'espère que tout sera bientôt fini". Désormais, les stigmates de la guerre se font plus inquiétants à l'ouest : "On va bien, mais il y a beaucoup d'alertes aériennes. Chaque nuit, nous nous réfugions dans le métro pendant trois à cinq heures". Mais l'engagement ne faiblit pas, bien au contraire : le père d'Olessia s'est engagé dans une milice citoyenne ; Olena, une autre enfant accueillie, est aujourd'hui policière et en première ligne dans la défense de sa ville.
De quoi ont-ils le plus besoin ?
C'est notamment par l'intermédiaire d'Olessia la pharmacienne que l'association Ukr'ngo a identifié les besoins les plus urgents : médicaments, bandages, trousses de premiers secours, plus que les vêtements arrivant déjà en masse. Des convois sont organisés, notamment grâce au dépôt de dons au collège et au lycée St-Joseph de La Pommeraye.
Le dernier message reçu d'Olessia à la date de parution : "J'ai la chance de vivre dans une zone calme, parce que quand je vois les images et entends les récits des populations vivant à Mariupol, Bucha, Irpin, mon coeur se brise chaque jour un peu plus"...
Pierre MAIGNANT.
Enseignant, lycée Saint-Joseph,
La Pommeraye - Mauges-sur-Loire


Une professeure témoigne à La Pommeraye
Laure Biotteau, ancienne élève de Saint-Joseph, est rentrée juste avant le 24 février.
Ce mardi 22 mars 2022, près d'un mois après le début de l'agression russe contre l'Ukraine, Laure Biotteau est intervenue devant les élèves de 1ère . Ancienne élève du lycée Saint-Joseph, désormais professeure de français à l'étranger, Laure raconte son expérience.
Comment vous êtes-vous retrouvée en Ukraine ?
L.B. : Après des études de FLE (Français Langue Étrangère), je suis partie enseigner à l'étranger, d'abord trois mois en Russie, à Kazan, en 2018. Ayant toujours été attirée par les langues et cultures slaves, j'ai souhaité prolonger mon expérience dans cette région, mais la situation sanitaire a compromis temporairement ce projet. Finalement, le MEAE (Ministère de l'Europe et des Affaires Etrangères) m'a proposé une mission en Ukraine en septembre 2021. J'y suis chargée de faire rayonner la francophonie à travers des cours, des concours, des animations pour toutes les personnes voulant apprendre le français.
Avez-vous vécu sur place l'invasion ?
L.B. : En fait, le MEAE a préféré rapatrier les personnels "non-essentiels" avant l'invasion. Pour ma part, j'ai été rapatriée le 16 février. Persuadée que ce ne serait que temporaire, je ne suis partie qu'avec le strict nécessaire pour un court séjour en France. J'ai même laissé la wifi dans mon appartement ! A départ, l'atmosphère restait calme dans les rues de Kyiv. Les Ukrainiens savent garder leur sang-froid et sont malheureusement accoutumés à la guerre depuis 2014. Car ils se considèrent en guerre depuis l'invasion de la Crimée et les tensions sécessionnistes au Donbass. Ainsi, la France a-t-elle fermé ses écoles françaises en Crimée et n'assure-t-elle plus la formation dans ces régions. Par ailleurs, la célèbre place Maïdan affiche en permanence le portrait des soldats ukrainiens morts dans le Donbass.
Avez-vous gardé contact avec l'Ukraine depuis votre retour ?
L.B. : Oui bien sûr. J'ai beaucoup d’élèves, étudiantes et collègues qui sont restées en Ukraine, et qui n'envisagent pas d'en partir. Elles souhaitent rester proches de leur conjoint et famille, mais aussi participer à l'effort de guerre (confection des repas, camouflage...). Cependant, quand je les contacte par les réseaux sociaux, je fais très attention à ma formulation pour ne pas les mettre davantage en danger ! J'éprouve un fort sentiment d’inquiétude et c'est souvent elles qui tentent de me rassurer.
Comment voyez-vous l'avenir pour l'Ukraine ?
L.B. ; Même si la situation est traumatique pour les Ukrainiens, c'est un peuple résilient et optimiste qui a déjà fait face dans son histoire à de nombreuses tragédies (l'Holodomor, notamment). Ils sont sûrs de vaincre car l’Ukraine a déjà contrarié les plans d'invasion rapide de Poutine. Elle a maintenant besoin du soutien de la communauté internationale garante de l'indépendance nationale et du respect des libertés fondamentales.
Les 1ères HGGSP.
Lycée Saint-Joseph,
La Pommeraye - Mauges-sur-Loire


L'émouvant périple d'une famille ukrainienne entre Kiev et la France
Ce jeudi 17 mars, nous avons recueilli le témoignage émouvant de Victoriia, 33 ans, maman de Diana, 8 ans. Elle nous a raconté son périple entre Kiev et la France.
Témoignage
« Le 24 février, en ouvrant notre fenêtre, nous avons entendu la sirène retentir, ainsi que les avions de chasse et les bombes qui explosaient près de chez nous. A partir de ce moment, nous avons dû rester confinés durant une semaine entière chez nous tout en couvrant les fenêtres pour nous protéger des éclats de verre et des balles qui pouvaient nous atteindre. Souvent, nous devions nous réfugier dans la salle de bain . J’avais préparé des sacs avant de partir avec nos papiers, de la nourriture, un peu d’argent et de l’eau. Ludmilla, ma belle-mère, et moi n’avons rien bu pendant deux jours car il nous fallait garder l’eau pour Diana. »
« Pendant le trajet, jusqu’en Pologne, des avions de chasse sont passés au-dessus du train et, pour ne pas attirer leur attention, le convoi s’est arrêté et a éteint toutes les lumières. Nous sommes restés pendant deux heures dans le noir. Dans un wagon pour Varsovie, en Pologne, ils étaient 30 entassés. »
Le mari de Victoriia, Oleg, et les deux frères et sœurs, Romains et Mona, n’ont pas eu le choix de rester en Ukraine ou de partir, sauf pour Mona qui est une femme et qui s’est portée volontaire pour combattre. Il faut savoir que tous les hommes sont réquisitionnés sauf ceux qui ont plus de 3 enfants, sont seul avec un enfant, un enfant handicapé ou malade . Victoriia a une grande admiration pour le président Zelensky car il a dit : « Nous allons gagner ».
Victoriia, Loudmila et Diana sont venues en Bretagne car leur voisin avait une connaisance qui habitait à Morlaix. Là, elles ont été hébergées par Madame Andler, une enseignante de notre lycée, à Bédée, petite ville au Nord Ouest de Rennes, pendant une quinzaine de jours. Cette dernière nous a raconté leur quotidien : elles jardinent, cuisinent ensemble, DIana dessine ... Victoriia et Loudmila ont ainsi fait découvrir des spécialités culinaires ukrainiennes. Madame Andler nous a raconté une anecdote qui l'a marquée : en pleine journée, un hélicoptère est passé près de sa maison. En entendant le bruit de l'hélicoptère, Diana, la petite fille, a eu très peur. Elle est partie se réfugier dans la maison en attendant que l'hélicoptère soit assez loin.
Depuis notre rencontre la famille a obtenu un visa pour un an et Diana va à l'école.
Cette histoire nous a beaucoup touchés, Matéo et moi. Nous entendons beaucoup de choses sur les chaînes d’informations mais avec le témoignage d’une famille ukrainienne, nous nous mettons à la place de ces personnes. Et on se rend compte réellement que la situation des Ukrainiens est dure. Leurs paroles nous font prendre conscience que notre devoir est d’aider le peuple ukrainien victime de l’agression russe.
Josse LANGLADE
et Matéo PRODHOMME.
Lycée Jeanne d'Arc, Rennes
All Behind Ukraine
L'association “All Behind Ukraine” est venue à la rencontre des élèves de première du lycée le jeudi 31 mars pour nous raconter comment ils avaient eu l’idée de fonder cette association . Admir FIDALGO-AMORIM s’est, au fur et à mesure de l’actualité, entouré d’une équipe, afin de pouvoir être plus efficace pour accueillir les familles Ukrainiennes arrivant de plus en plus nombreuses. Les élèves du lycée ont décidé d'aider cette association de plusieurs manières : en récoltant des dons grâce à un charriot placé à cet effet dans le hall de notre lycée, en rédigeant des mots de bienvenue en plusieurs langues (ukrainien, anglais) pour accueillir les familles ou en créant un encart publicitaire pour récolter des dons.
Lou LEGRAND.
Lycée Jeanne d'Arc, Rennes






« Montrer son soutien aux Ukrainiens »
Interview : Charlotte Guérin, animatrice pastorale
Pourquoi une collecte pour l’Ukraine ?
La guerre en Ukraine nous touche particulièrement car c'est un pays démocratique proche de nous. Une grande partie de la population s'est réfugiée principalement en Pologne, des femmes avec leurs enfants et des personnes fragiles, les hommes étant restés dans leur pays pour le défendre. La collecte permet donc d'envoyer de quoi vivre aux réfugiés qui n'ont plus rien.
Qui est à l'initiative de la collecte ?
Plusieurs enseignants ont souhaité se mobiliser après avoir reçu, via les réseaux sociaux, un appel aux dons venant d'une association. C'est tout l'ensemble scolaire Jeanne d'Arc qui s'est investi. Chaque site a pris part à cette action. On pouvait déposer des colis sur les lieux indiqués. Des élèves, des professeurs et des membres du personnel ont aidé à mettre ce qui a été donné dans la camionnette du lycée. La générosité a été telle qu'il a fallu deux trajets pour acheminer, grâce aux factotums, toute la collecte auprès de l'association.
Quelles ont été vos motivations ?
Pour chaque personne qui a participé, c'était un moyen de se rendre utile, de montrer son soutien aux Ukrainiens. Réaliser des actions concrètes, déployer son énergie, permet de transformer le sentiment d'impuissance face à quelque chose qui nous dépasse.
Où vont les dons ?
Tous les dons partent en Pologne, dans les camps de réfugiés, où diverses ONG, associations œuvrent auprès des Ukrainiens réfugiés.
Quels sont les produits récoltés ?
Les principaux produits récoltés ont été des vêtements mais aussi de l'alimentation de base et des produits d'hygiène.
Comment faire aujourd’hui pour donner ?
Le Havre a mis en place différents points de collecte, on peut s'informer sur le site de la ville. Si vous voulez être sûr de ce qu'il faut donner, consultez le site internet de la Protection civile (www.protection-civile.org) car il y a des besoins très spécifiques auxquels on ne pense pas forcément comme des piles, des rallonges, des couvertures de survie….
Enorig JUHEL et Hisae LEDOUE.
2C, lycée Jeanne d'Arc,
Sainte-Adresse


Russie-Ukraine, un lien fratricide
Le 24 février dernier, la Russie a envahi l'Ukraine. Alors que la plupart des métropoles ukrainiennes ont été assiégées et bombardées, nous allons tenter de comprendre les raisons de ce conflit européen.
En dépit de la tragédie à laquelle nous assistons, la Russie et et l'Ukraine ont de nombreux points communs :
Le territoire et l'histoire : ces deux pays ont un passé commun séculaire. Leur premier réel lien est la "Rus' de Kiev", empire rassemblant l'est de l'Ukraine et la partie occidentale russe de 887 à 1240 ; puis, de 1634 au 25 décembre 1991, les deux nations sont fédérées par la Russie impériale jusqu'à la chute de l'URSS.
Ces siècles de cohabitation ont apporté de nombreuses similitudes entre les deux civilisations : la langue, l'ukrainien étant un dérivé du russe, la religion orthodoxe, le même urbanisme typique des pays de l'est. Ce qui fait de l'Ukraine une petite Russie, culturellement parlant. Néanmoins, une grande différence est à souligner : le régime politique. La Russie est une autocratie de longue date, dirigée par Vladimir Poutine d'une main de fer, tandis que l'Ukraine est une jeune démocratie présidée par Volodymyr Zelensky.
L'Ukraine veut à tout prix s'éloigner de son voisin et de son influence en tentant de rejoindre des organisations de l'Ouest telles que l'OTAN ou l'Union Européenne. De l'autre côté, le pouvoir russe se sent menacé par une potentielle révolte du peuple russe face aux libertés ukrainiennes. Par ailleurs, son influence frontalière s'amenuit et risque de disparaître à néant.
Vladimir Poutine, enfant et agent secret de l'URSS vise, par cette invasion, une reconquête du territoire russe perdu en 1991, à l'occasion de l'éclatement du bloc soviétique. Evénement qu'il décrit comme la plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle. Le 24 février dernier, il déclarait que « la Russie ne pouvait pas se sentir en sécurité, se développer et exister, avec une menace constante de l'Ukraine » pour justifier le lancement de son offensive meurtrière.
Josselin PALFRA.
Terminale E,
lycée Julliot de la Morandière, Granville




Ode aux tournesols
Peut-être que l’on devrait voir tout ça comme une ode à l’amour,
Au respect et à la paix.
Les temps sont difficiles, certaines personnes souffrent en ce moment
Bien plus qu’on ne peut l’imaginer.
Cette période a beau être dure, elle a beau faire des ravages,
Ce n’est pas la vie, ce n’est pas comme cela qu’on est censé vivre.
Il faut les soutenir évidemment, s’inscrire dans des associations,
Faire des dons, penser à eux.
Mais aussi profiter de la liberté qui est la nôtre, profiter du monde.
De ses beautés
Revoir nos problèmes, qui paraissent bien dérisoires à côté des leurs.
Se dire que l’on fera tout et que tout sera mis en place, pour que les choses s'arrangent.
En attendant, nous sommes présents.
Nous avons la chance d’aller bien,
D’être dans un pays dans lequel notre vie n’est pas en danger.
Notre coeur est avec les Ukrainiens, mais notre corps, heureusement, est ici.
Penser à eux, les soutenir comme on le peut, mais surtout apprécier notre chance, le calme qui nous entoure.
La beauté de notre vie.
Ilona DUVAL.
Terminale 2, lycée Augustin Fresnel,
Caen


Comment la situation en Ukraine impacte-t-elle les jeunes ? Enquête
Nous sommes allées au centre ville de Redon pour enquêter les jeunes redonnais sur leur perception de la guerre en Ukraine.
Ce mardi 28 mars, nous avons mené un micro-trottoir sur la situation en Ukraine dans le cadre d’un projet en Éducation Socioculturelle.
Depuis le début de la guerre, beaucoup de politiciens, ministres et présidents, artistes et influenceurs ont pris la parole au sujet de la guerre en Ukraine. Les jeunes suivent cette guerre ; sans vraiment la comprendre ; entre infos et infox, informations et mensonges : « C’est pour cela que nous avons mis en place ce projet, c’est pour avoir l’avis des jeunes que l’on n'entend pas assez, ainsi que discuter et créer des contacts sur un sujet qui nous touche tous indirectement ».
Des jeunes concernés mais impuissants !
Pour une grande partie d’entre eux, les jeunes redonnais se sentent concernés par la guerre Russie-Ukraine. Nous avons pu recueillir quelques témoignages .
Pour certains, « tout conflit engendré peut se répandre à grande vitesse, en d'autres termes si nous n'intervenons pas, nous pourrons également faire partie des victimes. ».
Pour d'autres, « la guerre se déroule dans un pays qui est très proche de la France ainsi nous sommes tous concernés, au moins tous les pays de l’Europe ».
D'autres encore préviennent : « Cela peut également nous arriver, je trouve que c'est très dur psychologiquement de savoir tout ce qui se passe là-bas et pourtant de ne pas pouvoir vraiment les aider ».
Méfiance sur les informations en temps de guerre
Malgré tout, seule une petite partie d’entre eux suit régulièrement les informations sur différentes plateformes, les principales étant les réseaux sociaux, internet et les informations télévisées. Les jeunes se sentent fortement affectés par cette crise, mais n’éprouvent pas vraiment le besoin fort de s’informer. On constate une certaine méfiance sur les informations relayées par les différents médias entre les faits et les formes de propagande.
Mary GUILLEMANT,
Camille DESJARDINS
et Clara BELLOLEIL.
BTSA1 Anabiotec,
lycée ISSAT, Redon

A Lorient, Yana agit pour l'Ukraine
Nous avons rencontré Yana Ganuchaud, la porte-parole et secrétaire de l’association Unis pour l’Ukraine 56. Cette franco-ukrainienne nous a expliqué son parcours et ses actions en faveur de son pays d’origine.
Traductrice bénévole dans un orphelinat en Ukraine, elle y a rencontré son mari en 2003 lors de la tournée de son association « Le tour du monde de Théo ». Ils se sont installés en Bretagne en 2007. Ils disent : « La déclaration de guerre a été un choc pour nous les Ukrainiens. Nous étions inquiets pour nos proches restés en Ukraine. Nous avions un sentiment de culpabilité et de frustration. Nos amis ne souhaitent pas quitter notre pays car c’est un honneur de le défendre. »
Quel est l’objectif premier de votre association ?
Avec plusieurs femmes ukrainiennes, nous avons décidé de former une association pour aider notre pays à gagner la guerre et à survivre. Nous organisons des collectes auprès de supermarchés, hôpitaux, entreprises, pharmacies, particuliers...
Quels types de dons privilégier ?
Il y a un besoin énorme de médicaments, d’aliments, de produits pour bébé... Mais actuellement les aides financières sont prioritaires. Elles sont plus simples pour cibler les achats. En outre, les transports routiers pour acheminer les dons matériels coûtent cher.
Avez-vous des soutiens du pays de Lorient ?
Nous avons été profondément touchés par les élans de générosité. Tant des particuliers que des entreprises et des mairies : collectes de produits de première nécessité, organisations de manifestations culturelles. Il y a eu un concert au Conservatoire de Lorient. Bientôt aura lieu un récital de chants de marins avec la violoniste ukrainienne Maria Kravtsova, actuellement hébergée à Guidel avec sa fille et sa mère. Certaines mairies et associations nous ont envoyé des chèques.
Quelle logistique avez-vous mise en place ?
Tous les dons collectés sont triés par catégories dans les locaux de Marin'Accueil (accueil des marins en escale) situés au port de commerce de Lorient. Quarante bénévoles se relaient pour trier et mettre en cartons. Nous prévoyons un nouvel entrepôt plus vaste. Les dons sont acheminés aux frontières de l'Ukraine, en Pologne et en Roumanie. Le transporteur Bruneel a financé un camion de 80 m3 à 100 %. Cela nous aurait coûté 6 500 €.
Combien de camions sont partis ?
A ce jour, trois semi-remorques, trois fourgons, une fourgonnette et des voitures de particuliers chargées à ras bord ont rallié les frontières. Les convoyeurs savent exactement qui sont les destinataires des dons. Nous pensons maintenant qu'il serait plus efficace de faire acheter les produits en Pologne et en Roumanie. Nous recherchons des associations fiables dans ces deux pays pour leur envoyer de l'argent.
L'association prend-elle en charge des hébergements ?
Certains d'entre nous prennent en charge les hébergements de réfugiés ukrainiens. J'accueille, moi-même, une amie et ses deux enfants. Elle résidait à Zaporijja, ma ville natale. C'est une amie d'enfance qui était coiffeuse. Sa ville a été bombardée. En tant qu'Ukrainiennes, nous sommes solidaires et prêtes à héberger dans la mesure de nos moyens. C'est la préfecture qui met en relation demandeurs d'hébergement et offres de particuliers.
Comment ressentez-vous personnellement ce conflit ?
Ma famille et mes amis sont restés en Ukraine pour défendre notre pays. Nous sommes très soudés. La plupart des hommes sont restés combattre. Certains font partie de l'armée régulière tandis que d'autre se sont engagés dans la "teroborona". Cette défense civile recrute des personnes qui ne savent pas forcément tirer mais qui savent souder, faire des barrages, fabriquer des cocktails molotov. Elles peuvent également rechercher des victimes dans les décombres, livrer des médicaments, récupérer des dons à la frontière. Ce sont des hommes et des femmes dans le mouvement. Mes amis ukrainiens ont une devise : « Les bombes ne voleront jamais jusqu’à chez vous car nous les aurons arrêtées ici. »
Juliette GARRIGUE, Assoh MIAN
et Garance HOLOWENKO.
1re HGGSP, lycée Colbert, Lorient




Repères - Ses dates clés
2003. Rencontre son mari Charles en Ukraine via l'association « Le Tour du Monde de Théo » qu'il a créée quand il avait 18 ans avec cinq autres étudiants. Il proposait des spectacles de cirque dans des orphelinats ukrainiens.
2007. Après plusieurs séjours à l'étranger, le couple arrive en Bretagne. Il s'installe à Port-Louis puis à Lorient. Elle prépare des étudiants pour des épreuves orales d'anglais.
2022. En février au début du conflit, plusieurs femmes ukrainiennes du Morbihan fondent l'association pour aider la population ukrainienne.
Quelques chiffres
6 500 € . C'est le prix de l'envoi d'un semi-remorque de 80 m3 aller-retour entre Lorient et la frontière polonaise. Trois semi-remorques, trois fourgons, une fourgonnette et des particuliers avec leurs voitures ont déjà convoyé les dons collectés dans le Morbihan. 40 bénévoles sont mobilisés et l'association en cherche encore.
15 tonnes. C'est le volume que l'association cherche à envoyer tous les dix jours.
Famille
Yana est mère de quatre enfants qui vivent à Lorient, mais ses parents vivent à Poltava près de Kharkiv, la plus grande ville russophone d'Ukraine. Elle prend des nouvelles de sa famille tous les jours via des appels téléphoniques et les réseaux sociaux.
Contacts
Adresse mail :
unispourlukraine@gmail.com
Page facebook : Unis pour l'Ukraine 56
On peut aussi contacter l'association auprès de Marin'Accueil, 30 boulevard Jacques-Cartier. Les locaux se situent sur les quais du port de commerce de Lorient.
L'Ukraine n'était pas envahie : sidération, incompréhension
A l'heure de clore notre journal MFReporter 44, début mars, les sujets choisis par les jeunes étaient arrêtés, les articles écrits.
Mais, dans notre page "société", nous ne pouvions pas occulter l'incroyable. La guerre revenait en Europe, aux portes de nos pays démocratiques. Les membres du comité de rédaction, moniteurs de MFR en contact quotidien avec les jeunes les ont écoutés.
Que disent-ils, comment voient-ils l'avenir ?
L'Histoire dans les livres devient une réalité. Les réseaux sociaux apportent leur flot d'informations, ou plutôt d'images, de photos toutes plus épouvantables les unes que les autres.
Les réactions des jeunes sont diverses. Selon leur âge, leur environnement familial, ils sont plus ou moins informés. L'inquiétude se manifeste pour tous dès que le sujet de la guerre nucléaire arrive dans la conversation. "Pourquoi on n'arrête pas Poutine ?", "Pourquoi on ne va pas aider les Ukrainiens ?", "Est-ce que ça va durer ?"
A toutes ces questions, il est difficile d'apporter une réponse satisfaisante pour contrer un sentiment fort chez les plus âgés, les presque adultes. "De toute façon, il va y avoir une guerre, alors autant profiter."
Dans cet univers complexe d'émotions, de réalisme aussi, les moniteurs cherchent le chemin de la discussion. Les équipes travaillent pour proposer une lecture de l'actualité basée sur des faits avec pour objectif une meilleure compréhension des décisions des dirigeants européens, des postures de tous les pays. Nul doute que cet exercice concerne aussi les familles.
Décrypter l'information, comprendre l'Histoire, rêver et imaginer des projets dans ce changement d'époque, voilà sans doute la responsabilité de chacun d'entre nous.
Hubert HOUGNON.
Directeur de la Fédération
des MFR 44


Aider l’Ukraine, une action compliquée
A la suite de la déclaration de guerre en Ukraine, les associations, comme les citoyens, veulent aider les populations fuyant leur pays. De manière financière ou humaine, les idées ne manquent pas.
Des lycéens en aide à l’Ukraine
Certains lycéens ont décidé de soutenir les Ukrainiens, notamment avec des collectes de produits. C’est le cas de Lexane Paulay, cheffe de tous les chefs d’équipe du lycée Saint François-Xavier. Tous les jours, du vendredi 11 mars au vendredi 18 mars, les élèves ont pu faire don de savons, serviettes hygiéniques, dentifrices...
Les familles, véritables refuges pour les émigrés
En plus de l’aide matérielle, il est possible d’accueillir des Ukrainiens en France après quelques aménagements et une demande auprès d’associations. Après avoir été aidés par une association partie en Ukraine, Ivan et sa mère ont trouvé refuge chez Clément Cadario-Nicole, élève de SFX. Désormais logés à l’étage, ils vivent en autonomie grâce à l’aménagement d’une cuisine. Ils disposent, s’ils ont besoin, des Restos du Cœur à côté du logement. Ivan, collégien a été intégré dans une classe avec d’autres élèves pour apprendre le français. Pour Clément, c’est une bonne expérience, même si la communication est difficile à établir, notamment à cause de la barrière de la langue.
Une aide pas si simple à apporter
Selon Eglantine Gabaix-Hialé, chargée de mission pour l’Œuvre d’Orient, aider les Ukrainiens n’est pas si facile. Beaucoup de jeunes âgés d’à peine 20 ans, manquant d'expérience, se sont proposés pour apporter une aide humanitaire. Une autre difficulté mentionnée est la volonté d’aider au plus vite en apportant du matériel en Ukraine. Le pays se retrouve alors avec trop de produits, ne sachant qu’en faire. Il vaut mieux donc, selon Mme Gabaix-Hialé, apporter une aide financière et ne pas vouloir agir trop vite, malgré la volonté de faire une bonne action.
Aider l’Ukraine, revient à soutenir le pays humainement et financièrement. De plus en plus de personnes souhaitent aider, mais une aide précipitée pourrait être un problème supplémentaire pour l'Ukraine.
Si vous souhaitez aider les Ukrainiens, voici quelques pistes : UNICEF, "Aider l’'Ukraine”, Croix-Rouge française – Conflit Ukraine 2022 » à l'adresse suivante : Croix-Rouge française, CS 20011 - 59895 Lille cedex, Médecin sans frontière, https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A15542, Secours populaire, Œuvre d’Orient.
Anaïs GREAUD
et Lylou CAUDAL.
Lycée Saint-François Xavier, Vannes


Vladimir Poutine, un criminel de guerre ?
Après une montée des tensions, la Russie déclare la guerre à l’Ukraine le 24 février 2022. Sur le continent européen, cette attaque est considérée comme la plus importante depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Vladimir Poutine réclame la démilitarisation et la neutralité de l’État ukrainien. Depuis, la Russie est condamnée à des sanctions économiques, culturelles et sportives, tandis que Vladimir Poutine ainsi que des responsables politiques et militaires sont accusés de commettre des atrocités.
Les civils ukrainiens se retrouvent piégés au coeur de villes assiégées et sont les premières victimes de cette guerre. Des zones résidentielles et commerciales, des infrastructures civiles sont volontairement visées par les bombardements russes.
A la suite de ces accusations, il faut rappeler que le chef d’État russe ainsi que tous les responsables de ces horreurs sont passibles de poursuites judiciaires selon le droit international. Ces crimes sont « imprescriptibles », c’est-à-dire que leurs auteurs seront poursuivis leur vie durant. La compétence universelle, présente dans trente-neuf États dont la France, leur permet de juger les responsables des crimes de guerre. Il est alors tout à fait possible que Monsieur Poutine comparaisse un jour devant les tribunaux internationaux pour répondre de ces crimes.
Alexandre LEONARD.
Première E, lycée Saint-Joseph,
Lamballe


Un engagement spontané
Des élèves de Terminale qui ne pouvaient pas rester insensibles aux massacres des populations civiles sont à l’origine d’un projet solidaire qu'ils ont communiqué au lycéens. Ainsi, des élèves "délégués Ukraine" se sont fait connaître dans l'ensemble des trois niveaux. Ils ont pris en compte les besoins des populations communiqués par l’ambassade d’Ukraine via la Protection civile et l’association Coallia (qui intervient dans l’accompagnement social des personnes fragilisées) mandatée par le département pour assurer l’aide aux réfugiés arrivés en France.
Concrètement, la solidarité s’organise au sein du lycée grâce à la vente de gâteaux confectionnés par des élèves et à un repas solidaire qui permettront de dégager des fonds nécessaires au financement de l’aide d’urgence. De surcroît, une collecte actuellement en cours de fournitures scolaires pour les réfugiés arrivés dans le bassin lamballais et de produits d’hygiène destinés à être expédiés en Pologne, mobilise quotidiennement notre lycée. D’autres actions sont au programme pour la fête du lycée.
Pour une parfaite réussite de l’opération, des élèves comme Julia, Kendall et d’autres se sont déplacés afin de motiver les collégiens du Sacré-Coeur. Des équipes gèrent les différents projets comme Marion, Laure, Lilou et Marine chargées de coordonner les ventes. Finalement, chacun à son échelle peut manifester sa solidarité qui, pour être une réussite, doit durer. Un défi citoyen à relever.
Marie-Thérèse ROUXEL-TOHIER.
Lycée Saint-Joseph, Lamballe


Les civils ukrainiens au cœur de la guerre
Depuis le 24 février 2022, l'Histoire est bouleversée. La Russie a envahi l'Ukraine. Des millions de destins sont brisés.
Tout a basculé pour des millions de personnes lorsque la Russie a décidé d'envahir l'Ukraine, à la suite de plusieurs différends diplomatiques. La guerre est donc revenue en Europe, emportant avec elle la paix. Voilà désormais des dizaines de jours que les civils ukrainiens tentent de survivre, de défendre leur pays qui leur est si cher. Leur quotidien se résume à vivre dans des abris, des caves, à sortir de temps en temps pour se laver ou rapporter un peu de provisions. Le chant des oiseaux a été remplacé par le bruit sourd, répétitif et cyclique des missiles s'écrasant au sol et par des tirs de fusils d'assaut. Mais, pour certains, la peur a laissé place à la colère et à la combativité. Un courage largement salué par la communauté internationale qui porte ce peuple soudé.
Le combat d'un peuple
Bien que l’armée russe soit, en terme de nombre et de technologies, supérieure face à l’armée ukrainienne, les Ukrainiens n’ont pas baissé les bras. En effet, dès le premier jour, des centaines de civils ont rejoint les rangs de l’armée ou des milices afin de combattre les envahisseurs. Malgré la guerre qui détruit de plus en plus leur pays, ce peuple n’a pas cessé de croire en sa patrie, en la démocratie et aux valeurs qu’il défend. Une incroyable solidarité s'est également mise en place, que ce soit entre eux ou au niveau international.
A nous d'agir !
Comment, en 2022, ce type de situation peut-il encore exister ? Comment peut-on bafouer les droits humains de la sorte ? Au XXIe siècle, cela est-il encore acceptable ? Beaucoup de questions se posent et peu de réponses existent. Cette guerre aura peut-être pour conséquence d'éveiller les consciences sur la triste réalité du monde. Alors, à nous d'aider ceux qui sont dans le besoin, de choisir notre avenir et de protéger celui des générations futures.
Inès ROLLAND.
Seconde H, lycée Saint-Joseph, Lamballe


Aider des quatre coins du monde
Comment aider ses compatriotes lorsque l'on vit à l'étranger ? Interview de Vlad Khorenko.
Vlad Khorenko, Ukrainien, est réfugié aux Etats-Unis depuis 2014. Il y a créé avec sa femme I care Ministries. Cette association souhaite apporter son soutien avec l'église orthodoxe dont les Khorenko sont membres.
Une impression de déjà-vu
Il y a 8 ans, alors que la guerre au Donbass fait rage, à l’Est de l’Ukraine, Vlad Khorenko se demande que faire. Une menace certaine plane sur sa terre natale, et il s’inquiète grandement pour son nouveau-né et sa femme enceinte. C’est ainsi qu’ils prennent la décision de fuir le pays pour se construire un avenir plus certain aux États-Unis, à San Diego, près de la frontière mexicaine. Aujourd’hui, il se reconnaît dans les réfugiés ukrainiens ne cherchant que la paix et un futur plus radieux pour leurs enfants. Lui aussi est passé par le Mexique avant d’atteindre les États-Unis. Mais de nos jours, la douane américaine a pour obligation de laisser passer les réfugiés ukrainiens, qui seront alors garantis d’être protégés par le gouvernement pendant 1 an.
Rendre service hier et aujourd'hui
Après avoir fondé une entreprise stable et florissante, Vald Khorenko souhaitait fonder une association pour venir en aide à tous ceux connaissant une situation similaire à celle qu’il a vécue. Il refuse que d’autres personnes subissent la faim et la soif dont lui et sa famille ont fait l’expérience. C’est pourquoi, il y a 3 ans, il a officiellement fondé I care Ministries. Aujourd’hui, les bénévoles sont constamment actifs. Ils aident les familles ukrainiennes à trouver un logement, mais surtout, ils leur offrent de la nourriture, de l’argent et toutes les premières nécessités.
Aider en étant sur place
L’association exprime sa profonde reconnaissance envers les conducteurs qui risquent leur vie pour sauver des personnes se trouvant dans des zones en guerre. Elle remercie également l’Église, fortement présente en Ukraine, qui aide et accueille les réfugiés. Ces derniers faisant preuve d’une grande entraide pour survivre.
Apporter son soutien
Nous pouvons tous agir à notre échelle, selon Vlad. Tout d’abord, nous nous devons de rendre compte de la réalité et de la gravité de la situation : il y a la guerre en Ukraine. Alors, nous pouvons décider d’aider ceux qui la subissent, que ce soit en s’informant, en partageant sur les réseaux sociaux, ou en faisant un don, matériel ou monétaire, aux différentes associations, nous pouvons faire quelque chose. Mais qu’importe si nous souhaitons agir ou non, Vlad Khorenko nous invite tout du moins à « pray for Ukraine » !
Clarisse CLERC.
Lycée Carcouët, Nantes


Que deviennent les réfugiés ukrainiens ?
Depuis la Seconde Guerre mondiale, on n'avait pas vu d'exode aussi massif d'un pays d'Europe. Le nombre de réfugiés qui ont fui l'Ukraine depuis l'invasion par l'armée russe le 24 février a dépassé les trois millions, selon le haut Commissariat aux réfugiés qui fait le décompte. Les forces russes font régner la terreur dans les villes en bombardant les locaux et les infrastructures civils comme à Kiev, Kharkiv, Odessa ou Mykolaiv. Et que dire de Boutcha ?
Où fuir ?
Ces malheureux citoyens, qui ont dû quitter leur ville, toute leur vie, se sont principalement dirigés vers deux pays, la Pologne et la Hongrie qui accueillent environ 52,8 % des réfugiés. Par ailleurs, l'Europe a ouvert ses portes pour en accueillir en grand nombre. Les médias ont relayé l'annonce faite par le ministre français de l'Intérieur lorsqu'il a annoncé qu'il installerait une sorte de consulat à Calais pour faciliter la délivrance de visa aux réfugiés ukrainiens. Les centres d'accueil pour ces personnes seront équipés d'aide médicale, de repas, de repos pour subvenir à leurs besoins.
Les populations se mobilisent
Les citoyens de nombreux pays dont la France s'organisent pour aider ces réfugiés. Par exemple, nous pouvons déposer des vêtements, sacs de couchages, de la nourriture et autres produits dans plusieurs mairies pour qu'ils soient acheminés en Ukraine. Il y a ce même genre de dispositif dans les écoles, les commerces, les pharmacies et autres. Par ailleurs, plusieurs personnes bien aimables acceptent d'accueillir des réfugiés dans leur propre maison.
Souffler, un peu
Ces Ukrainiens, après avoir vécu une terreur, se sentent soulagés d'avoir pu se libérer de ce massacre. Néanmoins, certains tentent de rentrer dans leur pays pour affronter leurs ennemis.
La peur des Français est aussi présente, et donc beaucoup de manifestations ont lieu dans les grandes villes. Cependant, ils ressentent un sentiment d’impuissance par rapport au sort des Ukrainiens mais aussi peur d’une guerre mondiale ou de conséquences économiques fortes… Les facteurs de stress sont nombreux.
« On irait au front »
J'ai contacté huit lycéens et lycéennes, âgés de 15 à 17 ans, Élise, Camille, Azilis, Youna, Salomé, Laila, Orlane et Margot, pour connaître leur réaction face à cet afflux de réfugiés. Tou.te.s m'ont dit qu'il fallait les aider car « ils sont démunis », « n'ont plus de logement ni de travail » et qu'il faut « être solidaire ». Une collecte de dons a été organisée dans notre lycée, aussi je leur ai demandé s'ils avaient participé à une collecte. Tous ont participé en donnant des vêtements, de l'argent, des sacs de couchage et matelas, et de la nourriture.
Et s'ils étaient à leur place, certains m'ont répondu qu'ils construiraient un bunker, prendraient la fuite ou iraient au front.
Mes voisins ont accueilli un réfugié ukrainien. J'ai pu lui demander comment il allait. Il m'a fait part de sa peur et de son angoisse pour son pays et ses proches. Il m'a dit aussi qu'il avait été accueilli chaleureusement et généreusement en France et qu'il en était enthousiaste puisqu'il se sentait de nouveau comme chez lui, malgré la perte de sa maison et de tout ce qu'il possédait.
Chloé.
1ère, lycée Paul Sérusier,
Carhaix-Plouguer
Entre l'Occident et la Russie, l'Ukraine
Essayons de comprendre la guerre en Ukraine. Penchons-nous sur son histoire, sa situation géopolitique, économique et stratégique.
De 1922 à 1991, l'Ukraine faisait partie intégrante de l'URSS. Par sa population (44 millions d'habitants en 2020) et sa superficie (603 548 km2) elle constitue l'un des plus grands pays du continent européen, culturellement et linguistiquement très proche de la Russie par son héritage slave.
Des ports, du gaz et du blé...
Le sud du pays est bordé par la Mer Noire reliée à la mer Méditerranée. Les ports ukrainiens occupent de ce fait une place commerciale intéressante. La richesse du sous-sol en minerai, fer, charbon mais surtout pétrole et gaz conforte l'intérêt économique du pays. Enfin, l'Ukraine longtemps "grenier à blé de l'Europe" est forte exportatrice de céréales dont dépendent, en partie, certaines zone du monde (Moyen-Orient, Asie, Afrique).
...l'UE et l'OTAN...
Outre ces intérêts économiques, c'est surtout l'opposition de Vladimir Poutine au rapprochement de l'Ukraine et de l'Occident qui est la cause directe du déclenchement de la guerre. En effet, le pays manifeste depuis quelques années sa volonté d'adhérer à l'Union Européenne et à l'OTAN, ce qui le détacherait encore plus de la Russie et ce à quoi s'oppose catégoriquement Vladimir Poutine.
...et la démocratie
Enfin, sous-jacentes à cette opposition russe, ce sont les aspirations démocratiques du peuple ukrainien que tente d'étouffer à nouveau le dirigeant russe. Après la révolution Orange (2004), puis la révolution du Maïdan (2014), l'élection de Volodymyr Zelensky (2019) avec 73.2 % des voix est un pas de plus vers la démocratie pour le pays. Et lorsque le nouvel élu lance aux autres pays post-soviétiques "Regardez-nous, tout est possible !", Vladimir Poutine ne peut que discréditer le régime ukrainien, le comparant au nazisme, afin de justifier la guerre et combattre la "menace" démocratique.
Lore et Ambre.
Terminale SAPAT,
lycée Kerustum, Quimper


Pourquoi la guerre en Ukraine ?
Le président de la Russie est déterminé à poursuivre ses actions en Ukraine. Mais pourquoi ?
Le jeudi 24 février, l'armée russe envahi l'Ukraine sous les ordres de Vladimir Poutine. Mais ce conflit entre l'Ukraine et la Russie ne date pas d'aujourd'hui. En effet, cette tension entre les deux pays remonte à septembre 2014, à la suite de l'Euromaïdan, nom donné aux manifestations pro-européennes qui ont eu lieu à Kiev, le 21 septembre 2013. Le Gouvernement ukrainien a décidé de ne pas signer un accord d'association entre l'Union européenne et un pays tiers. Cet accord créait entre eux un cadre de coopération, au profit d'un accord avec la Russie.
Cette action est désapprouvée par la population, majoritairement pro-européenne. Cela va entraîner des manifestations marquées par de grandes violences qui se poursuivent en février 2014 sous le nom de "Révolution ukrainienne". Cette révolution conduit à la destitution du président pro-russe Viktor Ianoukovytch et à la nomination d'Oleksandr Tourtchynov en tant que président intérimaire jusqu'à la présidentielle du 25 mai 2014. Un nouveau gouvernement pro-européen est alors mis en place et dirigé par le président Petro Porochenko.
Après cela, l'opinion ukrainienne a pris, de plus en plus, ses distances vis à vis de la Russie. Aujourd'hui, 58 % de la population souhaitent rejoindre l'Otan tandis que le gouvernement refuse, sous la menace de représailles russes. Ces actions vont engendrer une réaction de la part des Russes : ils donnent alors leur soutien aux séparatistes qui désirent la séparation entre une région et un État. La même année, débutent la guerre au Donbass et l’annexion de la Crimée. Le président actuel, Volodymyr Zelensky, est, quant à lui, élu depuis le 20 mai 2019.
Quel est l'objectif de Vladimir Poutine ?
La vigilance des États-Unis et des pays européens a baissé à la suite de différentes préoccupations. Les États-Unis sont fragilisés par le retrait de leurs troupes en Afghanistan. Ils portent plus d'attention à la Chine qu'à la Russie. La France est tournée vers l'élection présidentielle et un nouveau gouvernement vient tout juste d'être élu en Allemagne. Sous prétexte d'une menace pour la sécurité de son pays, Vladimir Poutine empêche la progression de la démocratie et de l’Otan près de ses frontières.
Pauline TANGUY.
T07, lycée Benjamin Franklin, Auray






L'Ukraine, un pays avide d'indépendance
A la chute de l'Empire Russe, l'Ukraine devient indépendante en 1918 mais seulement pour un an. En 1922, le pays entre dans l'URSS.
Après l'invasion de la Pologne en 1939, le pays s'agrandit avec l'acquisition de la Galicie orientale. Plus tard, le territoire s'étend de nouveau avec l'invasion des territoires roumains par les soviétiques.
En 1954, la Crimée est transférée à l'Ukraine.
Le 24 août 1991, l'Ukraine gagne son indépendance et sort de l'URSS. Le 1er décembre de la même année, un référendum est organisé pour confirmer cette autonomie. Le peuple est en faveur à 92 %. Le 18 décembre 1991, la dissolution de l'URSS est proclamée par l'accord de Minsk.
Le 11 mars 2014, la Crimée proclame son indépendance mais elle est annexée par la Russie le 18. Cela entraîne la guerre. Pour justifier son coup de force, Poutine parle de patriotisme, de "fascisation" de l'Ukraine, et de la menace pour la Russie de l'intégration de l'Ukraine à l'OTAN. Dans le Donbass, les séparatistes pro-russes sévissent. En septembre 2014, un accord est signé et celui-ci a pour but d'arrêter la guerre. Mais le cessez-le-feu ne dure que quelques semaines. En février 2015, un autre accord est signé. Il adoucit le conflit qui ne s'arrête pas complètement.
Le 24 février 2022, les troupes russes envahissent l'est de l'Ukraine. Protéger son peuple d'un "génocide" par le régime" de Kiev, "dénazifier" le pays, l'OTAN : Poutine reprend les mêmes arguments de justification qu'en 2014.
Il ne s'attendait certainement pas à trouver un pays mené par son président, Volodymyr Zelensky, qui a su unir derrière lui tout un peuple dans la résistance.
Inès JACOB.
1°G4, lycée Fernand Renaudeau, Cholet
Une émigration sans précédent
La terreur de la guerre fait fuir les Ukrainiens !
Qui aurait cru jusqu’ici à une telle offensive russe de la part de Vladimir Poutine, bien décidé à conquérir ce territoire ? Les civils ukrainiens sont fortement touchés et s’exodent vers l’ouest de l’Ukraine à Lviv, la plus grande ville de l’ouest (près de la frontière polonaise). Les hommes âgés de 18 à 60 ans peuvent rester se battre pour leur pays. Tandis que nombre de femmes et d’enfants fuient cette guerre et se réfugient en Pologne, en Allemagne, en Roumanie et même en France. Cet exode est massif et sans précédent, puisque, à l'heure où nous écrivons, déjà plus de quatre millions de réfugiés ont quitté l’Ukraine que ce soit en train, en avion ou en voiture. Un train arrive environ toutes les huit heures en Pologne en provenance de Kiev. Ces trains sont bondés de personnes entassées et serrées. Le voyage est très éprouvant. Certains Ukrainiens rejoignent leurs familles qui se trouvent en Europe occidentale, d’autres sont accueillis par des associations ou bien une collectivité locale ou encore des personnes généreuses qui les accueillent chez elles. Cet exode est psychologiquement très lourd pour les Ukrainiens. C’est un vrai traumatisme pour ceux qui laissent derrière eux leur vie. Parmi eux, certains veulent quitter définitivement leur pays et d’autres espèrent revenir au plus vite en Ukraine…
Yassir MOUDCHI.
1°G4, lycée Renaudeau, Cholet


Ils adoptent le média TV pour s'informer
Préoccupés par la tournure prise par les événements liés au conflit en Ukraine, les jeunes du lycée s'informent le plus souvent en regardant les JT du type 13h ou 20h.
Un questionnaire a été envoyé aux 944 élèves du lycée. 54 % des élèves ont répondu. Les résultats mettent en évidence que les lycéens s'informent essentiellement par les médias traditionnels, tels que le journal télévisé des chaînes généralistes comme TF1, France 2, M6. A noter que pour 25 % d'entre eux, ils "s'informent" via les réseaux sociaux.
Les CAP OL2.
Lycée Joseph Wresinski, Angers






Et si j'étais un jeune ukrainien ?
Que feriez vous si vous étiez un jeune ukrainien à l'heure où la guerre fait rage ? Réponses des élèves du Lycée Joseph Wresinski d'Angers à cette question cruciale.
Melvyn
Si j’étais un jeune ukrainien, je prendrais les armes pour aider mon pays en difficulté. Je serais prêt à prendre le risque d’aller sur le front pour aider le pays à surmonter cette guerre. L’oppresseur russe est bien trop puissant pour l’armée régulière ukrainienne. C’est pour cela que je m’engagerais pour défendre mon pays.
Adrien
Et si la France se faisait envahir ? Je prendrais les armes comme dans la Résistance de 39-45. Je suis né et j’ai grandi en France. La France m’a aidé c’est à moi de l’aider. Déserter ce serait comme si j’abandonnais toutes mes années en France. Donc si j’étais ukrainien, je resterais dans le pays et je le défendrais coûte que coûte.
Valentin
Si j’étais ukrainien, je prendrais les armes pour défendre le pays. L’armée régulière a besoin de volontaires fiables pour l'aider. Où que ce soit en Ukraine, je me battrais pour la liberté, quitte à désobéir si l’on me demande de rester en arrière.
Aurélien
J’aurais fui la guerre, avec ma famille, pour éviter les bombardements des Russes. Si j’étais resté en Ukraine, j’aurais protégé ma famille. Je chercherais à entrer dans une association pour aider les personnes coincées sous les décombres et résister pacifiquement contre les Russes.
El Hadj
La première des choses que je ferais, c’est d'apprendre l’histoire de ma nation. Mon pays est-il vraiment démocratique ? Avant de m’engager et de mettre ma vie en danger, je dois savoir réellement le but du conflit. Pour moi c’est inacceptable qu’un humoriste dirige un pays comme l’Ukraine, qui a des frontières avec la Russie et avec l’Europe. C’est quelqu’un qui n’a aucune expérience pour diriger. Je crois que nous sommes tous responsables de ce qui se passe en Ukraine. Prendre les armes, c’est autre chose. Je ne suis pas formé pour affronter des forces armées. Moi j’essaierais de sauver ma peau … comme le président qui est dans son bunker.
Raphaël
Si j’étais Ukrainien, je défendrais mon pays pour la liberté des citoyens et protéger la démocratie du pays.
Lucas
Si j'étais Ukrainien, je ne prendrais pas les armes mais j’aiderais mon pays à garder confiance et à ne pas abandonner. Je défendrais mon pays à ma manière J’aiderais à nourrir la population et à trouver une nouvelle habitation aux réfugiés si besoin.
Ewans
Si j'étais Ukrainien je ferais en sorte que ma petite sœur vive dans un pays libre sans qu’elle ne sorte de chez elle avec la boule au ventre. Je voudrais prendre les armes pour défendre ceux qui ne peuvent pas à cause de leur peur mais j’insisterais pour qu’ils se rebellent ou qu’ils nous aident en faisant de leur mieux.
Les CAP OL2.
Lycée Joseph Wresinski, Angers
Le lien Erasmus, un réel soutien
Depuis plusieurs années, la MFR de Bournezeau a eu la chance de recevoir des volontaires en provenance d’Ukraine, dans le cadre du programme ERASMUS+. Chaque année, les volontaires pouvaient ainsi partager leur culture avec les élèves de la MFR. Cette mission a été l'occasion de nombreux échanges, très riches, entre volontaires et élèves de la MFR. Ces derniers ne sont, pour la plupart, jamais allés en Ukraine. Chaque fois, la présence des jeunes Ukrainiens, tout au long de l’année scolaire, a permis de créer des liens forts. Chaque volontaire a pu marquer son passage par ses initiatives, toujours très appréciées, au sein de la MFR, mais aussi dans les associations locales.
Tous, adultes comme jeunes, sont bouleversés par la situation actuelle. Chacun essaye de maintenir les liens qui ont été créés au fil des années avec les jeunes Ukrainiens. Si le conflit actuel a suspendu la mobilité, les liens, eux, se sont renforcés. Les réseaux sociaux permettent d’échanger régulièrement avec les anciens volontaires toujours sur le territoire ukrainien. Aujourd’hui, l’ensemble de l’équipe de la MFR tente de soutenir ces jeunes dans leur quotidien et se tient prête à les accueillir si besoin. Les échanges leur ont permis de savoir que Olena, qui se situe à l’Est de l’Ukraine, souhaite rester auprès de sa maman. Oksana, de son côté, témoigne qu’elle et sa famille accueillent les réfugiés venus de l’est du pays. Pour ces anciens volontaires, garder un lien avec la France, cela peut sembler peu de chose, mais c'est un réel soutien.
Raphaël BOSSARD.
directeur MFR Bournezeau


Crimes de guerre en Ukraine ?
24 février 2022 : l'armée russe envahit l'Ukraine. Elle ne cesse de tuer d'innocents civils. Des voix occidentales dénoncent des crimes de guerre. Ils constituent des violations graves du droit international humanitaire commises volontairement à l’encontre de civils ou de matériels non militaires. Joe Biden a qualifié Vladimir Poutine de "criminel de guerre" ; son secrétaire d'État, Antony Blinken, affirme : "Cibler intentionnellement des civils est un crime de guerre. Après tant de destructions... je trouve difficile de conclure que les Russes font autre chose..." Selon l'ONU, après trois semaines de conflit, 726 civils ukrainiens auraient perdu la vie. Les attaques contre les civils se multiplient : bombardements d'un théâtre, d'un centre culturel et d'une école causant la mort de nombreux enfants, femmes et vieillards. En dépit des nombreux couloirs humanitaires pour permettre aux civils de quitter le pays, les bombardements continuent, tuant toujours plus de civils.
Les ministres des Affaires étrangères du G7 ont averti, dans une déclaration commune, que les auteurs de crimes de guerre perpétrés en Ukraine devraient rendre des comptes devant la justice internationale. Ainsi, le procureur de la cour pénale internationale (CPI) s'est rendu en Ukraine, mercredi 16 mars. Il s'est entretenu avec le président Zelensky en visioconférence. Une enquête déterminera si la Russie pourra être jugée pour crimes de guerre.
Sacha HUE.
1J, Lycée Saint-Martin
Quartier Ste-Anne, Rennes


Des histoires de guerre touchantes
Des enfants héros ou des actions toutes simples comme offrir des fleurs. C'est aussi la guerre en Ukraine.
« Les bonnes actions ne sont pas ébruitées, les mauvaises, font le tour du monde », a écrit Lao She, écrivain chinois.
Dans cette situation dramatique, il est important de mettre en lumière les histoires touchantes de la guerre qui démontrent le courage des civils ukrainiens. Depuis plusieurs semaines, l'Ukraine est au centre de l'attention médiatique avec l'invasion russe. Néanmoins des actions marquantes, qui dévoilent l'aspect "humain" de la guerre, ont été un peu évoquées.
Petits grands héros
de la guerre
11 ans, c'est l'âge d'Hassan. Ce petit ukrainien a fui seul sa ville, son pays, pour rejoindre sa famille en Slovaquie. Le petit garçon a dû laisser sa mère à la gare pour traverser un pays en guerre avec, sur lui, un sac en plastique, son passeport et un numéro de téléphone écrit rapidement sur sa main. Arrivé en Slovaquie, il a été pris en charge par les bénévoles et a pu appeler sa mère. D'après l'Unicef, chaque minute, 55 enfants fuient leur pays. Chaque seconde qui passe, un enfant ukrainien devient un réfugié.
Le jour des femmes
1975, les Nations Unies décrètent que le 8 mars serait la Journée internationale des femmes. On aurait pu croire qu'avec la situation en Ukraine, elle serait oubliée.
À l'inverse, les hommes ukrainiens n'ont pas manqué l'occasion de remercier leurs mères, soeurs, femmes et de témoigner leur reconnaissance. Depuis le début de la guerre, les femmes ukrainiennes ont montré un courage et une force exceptionnels. Certaines ont dû fuir avec leurs enfants en laissant leurs maris au front, d'autres se sont engagées dans l'armée ou aident les soldats de multiples manières. Ainsi, aux différents points de contrôle, les soldats ukrainiens leur ont offert des fleurs. Un geste simple pour montrer que la vie continue et qu'il ne faut pas oublier les droits pour lesquels nous nous sommes battues.
Laëtitia REATEGUI.
2A, Lycée Saint-Martin
Quartier Ste-Anne, Rennes


Il faut dire que la guerre reste absurde
Jeudi 24 février, 6 h du matin, je me réveille pour aller au lycée. Une journée normale à première vue... Mais quel n'est pas mon étonnement devant mon téléphone à la vue de la page d’information du Monde en direct sur la crise ukrainienne.
"6h06. Les sirènes de la défense antiaérienne retentissent à Kiev”. J’apprends qu’à l’aube, la Russie a lancé une “opération militaire spéciale” en Ukraine. Je suis stupéfait d'apprendre cela. Je dirais même abasourdi et triste. Je poste en story sur Instagram la page d’info du journal Le Monde en commentant : « Les tensions s’échauffent en Ukraine ».
Misère humaine
La guerre en Ukraine, en 2022 ? Deux jours avant, j’avais peine à croire en cette entrée en guerre. Rien ne présageait un conflit armé si soudain. Je pensais que ces manœuvres militaires étaient simplement une épreuve de force, que Poutine voulait muscler les relations. Non, c’était bien réel. Comme dans Apocalypse Now, je vois les hélicoptères fuser dans le ciel, les missiles réduire en cendres les infrastructures. Je pense aussi à la misère humaine que tout cela va amener. Des civils, aussi bien du côté ukrainien que du côté russe, vont subir de plein fouet les effets de ce conflit, de cet échec diplomatique qui n’a pas réussi à concilier ces deux peuples frères.
Fin d'un symbole
C’est aussi la fin d’un symbole ukrainien, le plus grand avion du monde, l’unique Antonov An-225, rêve fou de plusieurs ingénieurs et construit en Ukraine autrefois soviétique. Il était basé dans l’aéroport d’Hostomel ciblé des frappes russes. Son nom était « Mriya » qui signifie rêve en Ukrainien, rêve détruit en quelques heures. Que dire d'autre à part que la guerre reste absurde ? L’Humanité peine déjà à se relever d’une pandémie qu’elle se retrouve plongée en pleine guerre. Quel avenir pour nous, les jeunes ? Une guerre mondiale et nucléaire ?
Titouan MAILLE.
Lycée Saint Joseph du Loquidy, Nantes



France : quelle politique migratoire ?
Alors qu’un conflit d’envergure internationale secoue les bases de ce monde, un peuple est forcé de quitter son pays en masse. Au 30 mars 2022, 4 millions de personnes avaient quitté le territoire ukrainien suite à l’invasion de l’armée russe. Très vite, les pays européens se sont mobilisés pour accueillir ces personnes qui fuient la guerre. La Pologne a déjà accueilli près de 930 000 personnes. Pourtant, cette initiative fait débat, comme au Danemark où, pour pouvoir accueillir des réfugiés de guerre ukrainiens, les réfugiés syriens vivant au Danemark ont été pressés de rentrer dans leur pays. De plus, certains politiques militent pour l’accueil des réfugiés ukrainiens, malgré leur opposition à l’accueil des réfugiés fuyant des conflits plus éloignés.
France, pays de liberté
Que va-t-il advenir des migrants ukrainiens ? Des pays comme l’Autriche, la Hongrie et la Pologne ont accepté de signer l’accord européen sur la “protection temporaire” de l’UE aux réfugiés ukrainiens, mais ont refusé de signer cet accord pour d’autres migrants. Didier Leschi, directeur général de l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration a déclaré que la France sera en mesure d’accepter tous les réfugiés ukrainiens qui se présentent. Cette déclaration pose la question : pourquoi les portes sont-elles fermées aux réfugiés syriens, érythréens et autres ?
La nécessité d’accueillir et d’aider ces personnes est primordiale. La France est un pays de liberté, d’égalité et de fraternité. Elle est donc un phare pour ces personnes fuyant parfois des régimes autoritaires, voire répressifs.
Et les autres ?
Il est aussi nécessaire d'aider et d’accueillir les réfugiés cherchant à rejoindre la France sans distinction, dans cet esprit de fraternité des peuples. L’égalité est primordiale en France : un ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances, s’occupe de ces questions. Nous devons donc aussi accueillir ces personnes de manière égale et impartiale
Il est compréhensible de ressentir de l’empathie pour les Ukrainiens, mais les “autres” ont aussi souffert.
En Syrie, entre mars 2011 et septembre 2021, le conflit a fait 350 000 morts.
En Afghanistan, le régime répressif force des populations à quitter le pays. Le plus souvent, ce n’est pas par choix que les populations locales quittent leur pays. La plupart y ont une maison, un emploi stable et mènent une vie correcte. Quitter un pays en conflit ou sous régime autoritaire requiert des moyens financiers importants et toutes les personnes ne peuvent se le permettre.
Tradition humanitaire
Les réfugiés ukrainiens ne devraient pas avoir de problèmes à s’intégrer en France, au vu de l’intensité de la volonté d’aide et d’accueil. Cette aide à l’intégration est primordiale pour chaque réfugié. Tout comme l'Allemagne qui doit rééquilibrer une pyramide démographique chancelante, la France pourrait même rapidement bénéficier économiquement de sa tradition humanitaire. Les migrants sont en majorité jeunes, éduqués et désireux de se stabiliser.
Chaque personne cherchant à rejoindre notre pays doit être accueillie de la même manière, sans la moindre discrimination, dans ce courant d’humanité pour lequel la France est connue.
Richard BOGDAN
et Hugo LANGLOIS.
Lycée Saint Joseph du Loquidy,
Nantes
Russie : comment le traitement médiatique de la guerre influe sur l'opinion publique
L’attaque russe en Ukraine sonne le retour de la guerre sur le continent européen. Si en occident, les médias sont, de manière générale, transparents, il existe une forte censure et très peu de médias indépendants en Russie. Alors que la jeune génération citadine s’informe sur internet, les Russes sont attachés au format de la télévision. Cela représente leur première source d’information.
Une guerre des mots et des visions du monde opposées
Le 24 février 2022, Vladimir Poutine annonce au monde le lancement d’une “opération spéciale” en Ukraine afin de la “dénazifier”. Avec ce terme de dénazification, le Kremlin se place en libérateur d’un peuple ukrainien opprimé par un gouvernement incompétent et une armée gangrénée par le nazisme. De plus, il n’emploie pas le mot de guerre, simplement d’”opération spéciale”.
Il explique qu’il souhaite la paix et que ce n'est en aucun cas une invasion.
En Russie, Poutine a réussi à forger l’idée d’une intervention juste, mais dans le monde, cette vidéo a résonné comme une déclaration de guerre.
Pour comprendre comment le peuple russe interprète la situation, il faut comprendre comment les Russes voient le monde. La vision russe n’a pas beaucoup évolué depuis la fin de la guerre froide.
Démêler le vrai du faux
Dans les mentalités, l’Ukraine est un pays frère qui fait quasiment partie de la Russie. Le grand ennemi reste l’occident, en particulier les États-Unis. Dans les médias, ils sont tournés en ridicules et montrés comme complotant contre la Russie.
À plusieurs reprises, il est mentionné que l’occident a organisé les "événements d’Ukraine” pour déstabiliser la Russie. Les Russes considèrent la Russie comme une superpuissance et font largement confiance à Vladimir Poutine, qu'ils voient comme le seul homme d'or capable de diriger le pays. Seule une minorité résidant dans les villes s'oppose à son régime. Vladimir Poutine agit sur la nostalgie des Russes en promettant le retour de la “grande Russie”
Sur les chaînes de télévision Pervyi Kanal ou bien RTR Planeta, on dénonce l’occidentalisation de l’Ukraine. Les rapprochements avec l'Union européenne, l’OTAN et surtout l’ennemi américain sont très mal perçus.
L'Ukraine est souvent présentée comme territoire slave, ce qui implique et touche le téléspectateur car on le rapproche de son histoire, comme si c’était sa terre que l’on attaquait.
Un regard partiel et partial
Ces médias, complètement soumis aux directives du gouvernement, relaient en continu une image déformée de l'Ukraine et de la guerre que mène la Russie. À la télévision russe, on met en avant des Ukrainiens des régions pro russes heureux d’être libérés du régime de Kiev jugé incompétent.
En effet, le président Ukrainien, Volodymyr Zelensky, ancien comédien, est une cible facile pour les médias russes. Il est ainsi accusé d’être corrompu et incapable de gouverner un pays. En revanche, aucune information sur le ralentissement de l’avancée des troupes ou tout autre information qui pourrait ternir l’image Russe. Le mot guerre, bien qu’introduit récemment dans les médias, a longtemps été interdit par Moscou.
De manière générale, dans les journaux télévisés, la guerre n’est pas toujours mise en avant et parfois traitée comme actualité de second rang.
Une guerre de l’information qui se poursuit à l’international
La censure russe s'applique aussi sur internet. Depuis de nombreuses années, le Kremlin est très sévère sur l’information en ligne. Mais avec la guerre en Ukraine, le gouvernement a renforcé son monopole sur l’information en fermant de multiples sites occidentaux comme Instagram ou Wikipedia.
Pour contrer ces interdictions, beaucoup de Russes ont téléchargé des VPN (Virtual Private Network), un moyen de contourner les restrictions liées à notre géolocalisation. Néanmoins, ce phénomène n’est pas généralisé et de nombreux habitants sont en partie coupés du monde.
En plus des plateformes occidentales, le Kremlin s’est attaqué au dernier journal libre de Russie, Novaïa gazeta. Son fondateur, prix Nobel de la paix en 2021, a annoncé que le journal en ligne reprendra ses activités à la fin de la guerre, même si beaucoup en doutent. Cette décision signifie encore une fois la détérioration de la liberté de la presse en Russie et toujours plus de pouvoir pour la propagande d'État, première source d'information des Russes.
Antonin BLANC.
Terminale I, lycée Charles Péguy,
Gorges




Une Pologne accueillante : témoignage
Voici les informations que nous avons reçues de Dorotea, professeur de français au lycée catholique Saint Melchior Grodziecki à Cieszyn, en Pologne.
Depuis le début des assauts en Ukraine, la Pologne a accueilli 3 millions de réfugiés ukrainiens, dont 1 million dès la première semaine, soit plus que l'ensemble des migrants accueillis en Europe en 2015. Les 16 postes de douane situés entre l'Ukraine et la Pologne voient passer chaque jour entre 20 000 et 200 000 réfugiés qui bénéficient d'un accueil opérationnel 24 heures sur 24.
Les similitudes autant culturelles que religieuses encouragent davantage les Polonais à loger les réfugiés ukrainiens chez eux qui sont également d’excellents travailleurs.
700 000 enfants réfugiés
Parmi les réfugiés, 700 000 enfants sont à dénombrer et à scolariser dans les écoles, et dans la ville de Cieszyn. Ce sont maintenant, bientôt des centaines d'enfants qui sont scolarisés à raison de 4 à 5 enfants par classe. Cependant, la barrière de la langue subsiste car ces enfants parlent russe. Des professeurs sachant parler ukrainien, même à la retraite, ont alors été réquisitionnés afin de donner des cours à ces élèves. 1000 enseignants ont déjà accepté et nous ne pouvons qu'espérer voir ce chiffre grimper !
Une aide précieuse
Des organisations ont été créées dans le but de réaliser des collectes d'habits, de médicaments, de nourriture et biens d'autres. Chaque semaine a une collecte spécifique en fonction des besoins (une semaine pour les habits, celle d'après pour la nourriture,...) et les stocks ne font qu'augmenter grâce à l'aide de la population polonaise.
Beaucoup d'Ukrainiens sont accueillis dans les familles polonaises avec une volonté d'indépendance et de ne pas se faire "entretenir" par la famille : les réfugiés veulent absolument travailler d'eux-mêmes et mettre leurs enfants à l'école. Certains Ukrainiens ayant de la famille en Pologne où en Tchéquie peuvent retrouver aisément leurs proches, grâce à des systèmes mis en place par certaines entreprises afin de faciliter les retrouvailles.
La Pologne au coeur du conflit
Malgré leur investissement dans l'aide aux Ukrainiens, les Polonais ont peur et redoutent fortement la suite des événements. En effet, ils sont situés à côté de l'Ukraine. Ils craignent une invasion en se remémorant la Seconde Guerre mondiale et les dégâts qu'elle a pu faire à cause de certains pays qui les avaient soutenus sans pour autant intervenir. Même si la Pologne fait partie de l'OTAN (Organisation du traité atlantique Nord) elle a tout de même quelques craintes en ce qui concerne l'avenir du pays et de la population.
Lou MACHY.
Seconde C, lycée Les Cordeliers, Dinan


Des Dinannais mobilisés pour les Ukrainiens
Mardi 18 mars, nous avons rencontré, à l’Atelier du 5bis de Dinan, deux bénévoles de la Protection Civile mobilisée par la préfecture pour porter assistance aux Ukrainiens.
Leur aide consiste à trier les nombreux dons des Dinannais : un type de produit par carton. Les cartons conditionnés en palettes sont acheminés à Saint-Brieuc pour être envoyés ensuite en Pologne.
Quinze palettes de dons
En deux semaines, quinze palettes sont parties en direction de Lublin en poids lourds. Parmi les produits dont ont besoin les ukrainiens, on retrouve des produits d'hygiène (dentifrice, couches pour bébés...), ainsi que du paramédical (pansements, compresses, masques...)
Une deuxième collecte
Une deuxième collecte est organisée, cette fois, pour les Ukrainiens qui vont arriver dans le département, environ trois cents dont cinquante sur Dinan. Les besoins prioritaires sont les produits d’hygiène, les médicaments, les couvertures… Il y a suffisamment de vêtements en stock pour l’instant.
Une lettre touchante
Nous avons été touchés par un mot rédigé en anglais d’une petite fille de 8 ans pour les Ukrainiens. En voici la retranscription :
"My name is Deva, i'm 8 years old and live in France. I hate war and i'm so sad for you. I really wanted to help you and i prepared this package with love. I hope Ukraine win. Good luck. Deva 16/03/2022"
Morgane VILLEMIN
et Gwendal HARNEC.
Lycée Les Cordeliers, Dinan


La lutte contre la guerre avec l'association Tryzub à Nantes
Située à la Maison de l'Europe, sur l'île de Nantes, cette association milite désormais pour aider les réfugiés. Valentin l'est un des coordinateurs de Tryzub.
Quand cette association a-t-elle été fondée ?
Elle a été créée le 5 mars 2021, à la base, sur la volonté de partager la culture ukrainienne, pour organiser des événements dans le cadre de la journée d'indépendance, par exemple. C'était vraiment pour rassembler la communauté ukrainienne en France.
Quels sont vos objectifs, comment et dans quels domaines aidez-vous l'Ukraine ?
Dès le début, on a commencé à collecter des dons, parce que l'on a vu des gens partir avec des voitures et des cartons vider leur armoire à pharmacie et on s'est dit que si tout le monde fait ça, ça va être le bazar. On a organisé la collecte avec l'étiquetage pour êtres sûrs que les choses envoyées soient utiles. Assez rapidement, on s'est aperçu que les services d'État et tout le monde allaient être dépassés, parce que les premiers réfugiés ukrainiens sont arrivés à Nantes au bout d'une semaine. On s'est dit qu'on pourrait utiliser les dons récoltés pour les réfugiés qui arrivent plutôt que, tous, les envoyer. On a aussi aidé à traduire parce que, typiquement, les premiers dossiers à la préfecture étaient en français donc les Ukrainiens ne comprenaient pas.
Y a-t-il beaucoup de bénévoles ?
On a une liste de 600 bénévoles. C'est énorme ! On est passé de 17 bénévoles officiels membres de l'association à une quarantaine de membres en plus.
Quels profils recherchez-vous ?
Au début, on a noté les coordonnées de tous les gens qui ont proposé leur aide, mais on n'arrive pas à tous les rappeler parce qu'il n'y a pas besoin de 600 personnes d'un coup. Généralement, on tourne avec une vingtaine de personnes par jour. Aujourd'hui, ce qu'on demande aux gens, en plus, c'est quelle expertise ils peuvent amener, donc, typiquement, l'enseignement pour les cours de français aux Ukrainiens, ou la communication qui est importante pour pouvoir repasser l'information, on fait des posts sur Facebook, Instagram ou Twitter, ce qui nous prend du temps
Que pensez-vous de la situation en Ukraine ?
Ce dont on ne se rend pas forcément compte en France, c'est qu'il y a énormément de réfugiés à l'intérieur du pays. Le président a demandé à ce que les gens, à l'Est de l'Ukraine, fuient le plus vite possible avant que les troupes russes ne commencent à assiéger tout le monde, donc la situation risque de ne pas s'améliorer. On ne se rend pas compte que les villes à l'Ouest sont moins bombardées, mais il y a 10 millions de personnes qui sont déplacées à l'intérieur du pays, et les villes sont aussi débordées. L'Ukraine a encore besoin de l'Europe, et on espère que la guerre va se finir le plus vite possible, mais il y aura des conséquences à long terme.
Hermine DE PARCEVAUX.
Première H, lycée Notre-Dame,
Rezé




Trente ans de paix compromise
Retour sur ces années postsoviétiques d’unions équivoques, du rêve de liberté ukrainienne au retour de la guerre en Europe.
Voici plusieurs mois que les premières troupes russes ont franchi les frontières de l'Ukraine depuis ce 24 février où Vladimir Poutine, dans une allocution télévisée, déclare la guerre à la nation "sœur de la Russie". Si l'escalade semblait s'accélérer dans les semaines précédant le conflit, cet événement est le fruit d'une liaison complexe entre les deux pays depuis la dislocation de l'URSS en 1991. L'Histoire démontre ces différends qui ont eu raison de la paix.
L'indépendance contestée
Dans un contexte de crise économique et militaire des années 80 et la crainte de l’insécurité après le putsch de Moscou, une vague nationaliste annonce l'échéance de l’Union soviétique. L’Ukraine déclare son indépendance le 24 août 1991 et voit une assurance de sécurité et de souveraineté dans son développement économique et commercial. Sa proclamation suscite la déception de la Russie qui voit cette dernière comme une région de son territoire. Des liens pluri-centenaires ont construit une union forte entre ces pays ; Ces liens devaient perdurer avec la signature du traité de Minsk et la création de la CEI (organisation de coopération politico-juridique réunissant les pays d’ex-URSS).
Recherche d'équilibre
La jeune république, dirigée par Kravtchouk en 1991 puis par Koutchma en 1994, affiche une politique d’approche envers l’OTAN, avec qui elle signe un partenariat et évoque pour la première fois l’idée d’une adhésion. Elle entretient en outre ses rapports diplomatiques avec la Russie et abandonne son armement nucléaire - dont elle possédait le 3e arsenal - dans une garantie d’intégrité territoriale et de sécurité mutuelle.
La Crimée dans la discorde
Les relations commencent pourtant à se ternir au sujet de
la Crimée. Cette région “offerte” à l’Ukraine en 1954 pour les 300 ans de la réunification russo-ukrainienne garde un lien fort avec la Russie ; théâtre de victoires décisives dans la Guerre de Crimée et la Seconde Guerre Mondiale, sa population majoritairement russophone dénonce un manque de considération après l’adoption de l’ukrainien comme langue nationale. Un traité entre Kiev et Moscou conclut en 1997 le statut de la Crimée comme république autonome d’Ukraine et accorde une cohabitation militaire des deux pays dans la Mer Noire.
Les premières escalades
La Révolution Orange en 2004, marque un rapprochement Ukraine - OTAN et l’arrivée d’un président européiste : Louchtchenko. Ses rapports avec la Russie continuent, quant à eux, de se dégrader avec le soutien ukrainien de la Géorgie dans la guerre contre l’Ossétie du Sud indépendantiste pro-russe en 2008 et la multiplication de conflits gaziers. Des tensions internes apparaissent également à l’est du pays : l’oblast du Donetsk et du Lougansk (Donbass) qui souffre d’un déficit économique et industriel depuis les années 90 dénonce une politique centraliste. Une alliance économique et politico-sociale précaire tente toutefois de résister entre la Russie et l’Ukraine.
Le déchirement
Face au rapprochement du gouvernement de Ianoukovytch avec la Russie aux dépens d'un accord européen, des manifestations éclatent sur la place Maïdan à Kiev en 2013, menant à la chute du pouvoir et au retour d'une politique pro-européenne sous Porochenko. La Russie dénonce ce renversement et décide d'intervenir en Crimée pour y organiser un référendum sur son autodétermination ; l’île est annexée début 2014. La colère monte après le retrait du russe du statut de langue officielle dans plusieurs régions d'Ukraine. La Crimée s’indépendantise et des mouvements séparatistes éclatent dans le Donbass : les Républiques du Donetsk et du Lougansk sont proclamées avec le soutien russe. C’est le début d’un conflit qui oppose pendant 8 ans les forces ukrainiennes et les séparatistes, tuant plus de 3350 civils et 9650 militaires. Le retrait ukrainien de la CEI et sa demande d'adhésion à l’OTAN mène en 2021 le pays, alors dirigé par Zelensky, dans une crise diplomatique contre la Russie. Celle-ci reconnaît officiellement les républiques séparatistes avant d'y déployer des troupes pour une opération de maintien de la paix, aboutissant sur une guerre lourde de conséquences.
Romain BOISROBERT.T2 Lycée Notre Dame d'Espérance,
Saint-Nazaire


Des périodes clés
1991-1994. Leonid Kravtchouk président d’Ukraine - politique indépendante. Recherche d’équilibre entre la Russie et l’OTAN et abandon des armes nucléaires d’Ukraine au profit de la Russie
1994-2004. Leonid Koutchma président d’Ukraine - politique indépendante. Traité d’amitié, de coopération et de partenariat avec la Russie et pourparlers avec la CEI et accord de partenariat spécial avec l’OTAN et possibilité d’adhésion
2004-2005. Révolution Orange : Dénonciation de l’influence russe dans les élections présidentielles et contestations des résultats du second tour (accusations de corruption par le gouvernement de Viktor Ianoukovytch - pro russe - pour accéder au pouvoir) - Décision d’un second scrutin. Début d'une intensification des divisions idéologiques pro Russie et pro Occident
2005-2010. Viktor Iouchtchenko président d’Ukraine - politique pro-européisme. Début de négociations pour intégrer l’UE et l’OTAN
2010-2014. Viktor Ianoukovytch président d’Ukraine - politique russophile. Volonté de rapprochement avec son allié russe.
2013-2014. Crise ukrainienne - Euromaïdan. Manifestations populaires suite à un accord d’association du gouvernement ukrainien avec la Russie - Répression sanglante du gouvernement.
2014. Révolution ukrainienne Violentes manifestations à Kiev contre le gouvernement ukrainien menant à son renversement et nomination d’un gouvernement pro-européisme provisoire
2014-2019. Petro Porochenko président d’Ukraine - politique pro-européisme : Guerre du Donbass opposant les indépendantistes pro-russes à l’Ukraine pro européisme - Protocole pacifique de Minsk signé en 2015 entre la Russie, l’Ukraine et les républiques indépendantistes
2019. Volodymyr Zelensky président d’Ukraine - politique pro-européisme : Guerre du Donbass.
2022. Les troupes russes de Vladimir Poutine lancent une "opération militaire spéciale".
