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N° 7 - Avril 2023 - 1€ | www.lycee-simone-veil-liffre.ac-rennes.fr |
Effectuons une petite expérience de pensée : prenons de la hauteur, défaisons-nous de tous nos préjugés, et, laissons nous porter par l’esprit du lycée. Les murs seraient ses oreilles, ses yeux colorés nous observeraient.
Cohabiter... ou vivre ensemble ?
Entendant l’expression « vivre ensemble » depuis maintenant trois ans, l’établissement scolaire, qui accueille 1 146 élèves, semble naïvement l’avoir compris dans son sens premier. Ce n’est qu’un état dans lequel plusieurs individus sont nourris – en quantité et qualité par les chefs cuisiniers – mais aussi, assis, parmi leur camarades, à leur table de leur classe. Or, des détails chiffonnent le lycée…
Une effort de chaque instant
Son regard surplombe la foule bruyante : il voit des individus en retrait, le visage fermé, les gestes maladroits. Leur pas fuyant témoigne que le « vivre ensemble » n’est pas toujours évident, il peut être une lutte. Des solutions se mettent en place pour permettre l’inclusion des individus : projets extra-scolaires, clubs de toute nature, ou encore lieu dédié à l’écoute, au conseil.
Face au mal-être ou parfois face à de « mauvais comportements », plusieurs solutions pour ramener au vivre ensemble : croyant en la bonté de l’homme, certains privilégient la discussion pour déceler la cause de ces actes. D’autres usent de de punitions qui, en réalité, ne sont souvent qu’éphémères.
En réalité, l’accord des singularités se trouve dans le partage de valeurs – liberté, égalité, fraternité – celles que le lycée véhicule.
(Suite de l'édito d'Eloi Mercier page 12)
Petit portfolio de cette semaine
Retour sur la rencontre avec Yasmina Khadra et les anciens combattants de l'UNC de Liffré.
Texte
Se souvenir pour vivre ensemble en paix
Des élèves de Terminale ont tissé les mémoires de la guerre d'Algérie à travers les témoignages d'anciens combattants et l’œuvre de l'écrivain algérien Yasmina Khadra.
Durant plusieurs semaines, les Terminales 8 ont mené, avec Marie Michelet, professeure d’histoire géographie et Sylvie Le Cun, professeure documentaliste, un projet sur la guerre d’Algérie et ses mémoires - oui, au pluriel. Car les mémoires des guerres sont plurielles : mémoire officielle consignée dans les manuels scolaires, mémoire vive des anciens combattants, mémoire d'auteurs dont la plume se trempe à l'encre du passé : c'est à la croisée de ces chemins que l'Histoire peut surgir.
Au coeur de la guerre d'Algérie
Du 23 au 27 Janvier, les élèves de Terminale ont rencontré d'anciens combattants de l'UNC de Liffré, soldats lors de ce conflit, ainsi que Yasmina Khadra, illustre auteur algérien. Ces moments d'échange et de partage ont été très appréciés des élèves. "Ce sont des moments vraiment émouvants, où nous nous sommes rendus compte que nul ne sortait indemne d'une guerre" dit Melvin. Shayna poursuit : « Faire la guerre, cela bouleverse toute une vie. On perçoit une émotion profonde lorque les anciens soldats parlent de cette période de leur vie ». "Cette guerre nous paraît lointaine, pourtant elle imprège fortement la mémoire des anciens combattants." dit aussi Adrien.
Ils se font ainsi passeurs de mémoire grâce à ce genre de rencontres. Le matériau humain, mis en perspective avec les apports des cours et les enjeux politiques, permet de réfléchir au sujet de manière globale. De ce fait, les élèves appréhendent mieux ce qu'est la guerre dans toute son horreur et sa complexité.
L'Oranais au cinéma Saint-Michel
Le mardi, les Terminales 8 ont proposé, avec l'aide du cinéma de Liffré, une séance de cinéma. Après concertation, ils ont choisi de présenter le film de Lyes Salem, L'Oranais, qui raconte les aventures de deux amis, Djaffar et Hamid, combattant dy FLN, contre la France, lors de la guerre l’indépendance de l'Algérie.
La vision d'un ancien soldat devenu romancier
En point d’orgue de la semaine, a eu lieu la rencontre avec l’auteur algérien Yasmina Khadra. Les échanges ont porté sur les romans de l'auteur que les Terminales ont eu l'occasion de lire. Cette discussion a permis de découvrir l'auteur, ainsi que ses pensées sur la guerre. « Il est préférable de voir la violence dans un roman que dans la rue », « chacun se bat pour ce qu'il croit essentiel à sa vie » explique-t-il sans oublier de proposer une autre voie car « ce que tu peux avoir par le poing, tu peux l'avoir par la parole ».
La réflexion s'est alors orientée vers la question d'un avenir apaisé et le rêve d’un monde meilleur. Pour Y. Khadra, celui-ci est possible car les jeunes sont « les lumières de demain » : « leur monde sera meilleur que le mien ». Le soir, le public liffréen a eu aussi l’opportunité de dialoguer avec l’auteur, à l'occasion d'une rencontre publique.
Amaury Laurent (T2)
avec la collaboration
de Melvin et Adrien (T8)
Dates repères :
• 1830 : la France colonise l’Algérie
• 1954 : début du conflit en Algérie entre le Front de Libération Nationale (= FLN) et la France ; il est caractérisé par des conflits intra-communautaires (FLN vs MNA du côté Algérien et OAS vs MTLD côté Français) et intercommunautaires (nationalistes Algériens vs France).
Chiffres : 1 800 000 militaires du côté Français (dont environ 140 000 Algériens volontaires ("harkis") vs 140 000 Algériens.
• 18 mars 1962 : signature des accords d’Evian (=paix)
• 1 juillet 1962 : referendum d’autodétermination prévu par les accords d’Evian
• 3 juillet 1962 : exode des Européens + massacre par les Algériens de 50 000 « harkis »
• 5 juillet 1962 : l’Algérie obtient son indépendance
• 25 Septembre 1962 : naissance de la République Algérienne
Bilan : 280 000 morts + 2 millions d’Algériens envoyés dans des camps de regroupement
Théo H.
Soif de graff
Depuis sa création, le club Art a pour but de faire entrer l'Art au sein du lycée.
Le lycée : un terreau artistique
Dix élèves du club ont ainsi réalisé une fresque de 40 m² dans le couloir du bâtiment G, résultat d'un atelier mené sous la houlette de Simon Leroux. Ce méli-mélo d’objets et de couleurs a autant plu qu’intrigué. Après la réussite de ce projet, le club Art a pour ambition de réaliser un graff au lycée avec l'aide du collectif 100 pression.
Un projet prêt à éclore
Plusieurs ateliers, répartis sur quatre mercredis, sont prévus : découverte de l'histoire de l’Art, débat et mise en commun des idées, puis réalisation de l'oeuvre par nos apprentis graffeurs. Les places sont limitées alors si vous êtes intéressés, faites vite. N'hésitez pas à rejoindre le club, libérez votre wildstyle et venez graffer !
Adrien Queffélec
Au rythme du lycée
Depuis le début de l’année scolaire plusieurs élèves se réunissent chaque mardi autour d’une même passion : la musique. Ce club orchestre est d’abord né dans la tête de Julien, surveillant au lycée mais aussi chef d’orchestre. Il s’est donc fait accompagner de plusieurs élèves pratiquant différents instruments. Les musiciens ont commencé par répéter dans une des salles du lycée puis, grâce à une convention avec l’école de musique de Liffré, ils ont pu bénéficier d’un accès à la nouvelle salle de musique de l’école.
Un cadre intergénérationnel
Cet orchestre ne se caractérise cependant pas seulement par la volonté de pratiquer une passion mais aussi par la volonté de la partager. Plusieurs représentations vont en effet avoir lieu auprès de personnes âgées, renforçant ainsi le lien intergénérationnel.
Adrien Queffélec
Concours photos : des abeilles sur les murs du lycée-ruche
Texte
Passeurs de textes !
Dans le cadre de la préparation au baccalauréat, 180 élèves de 1ère ont participé à un atelier d'oralisation mené par des comédiens du groupe Odyssées. Sous la houlette de Flora, Romain, Charlène et Julie, les élèves ont d'abord appris des techniques vocales, de diction, d'articulation et de respiration. Puis, en équipe, ils ont travaillé des extraits étudiés en classe, comme un partition de musique, crayon en main, pour y établir des pauses, mettre en exergue des mots et donc, donner tout son sens au texte. Enfin, ils ont proposé une mise en voix, sous forme de brigades, dans différents lieux du lycée : cdi, self, hall salles de classe.
Les mots de Rabelais, Apollinaire, Baudelaire ont ainsi résonné dans le lycée. En 101, les élèves ont enregistré leurs propositions de lecture et se sont constitués une banque de données communes, des textes oralisés qu'ils présentent au bac. Un travail collectif qui sert donc à tous !
C. Le Floch
Regards croisés pour un concours
Véritable ruche, le lycée est aussi le lieu où s'exprime la sensibilité des élèves. Leurs yeux ne sont pas toujours rivés sur les écrans, ils portent aussi sur le monde un regard poétique et affûté. Depuis deux ans, des concours permettent aux passionnés de photographie d'exposer leurs clichés sur les murs, dans les couloirs.
Du monochrome aux insectesSous l’impulsion de Chloé et Manon, AED, deux concours ont déjà eu lieu cette année. Le premier, "noir et blanc" a permis aux photographes de saisir ombres et contrastes. Le second, "La jeunesse en 2023", a opposé visions optimistes à d'autres plus amères sur notre époque. Le prochain, sur "Les insectes", est un clin d'oeil aux Mardis Verts ! Le concours, ouvert à tous, est déjà lancé ! Vous aussi, révélez votre manière de voir le monde et relevez le défi : à vos objectifs !
Adrien Queffélec
Le fleuret au service du handicap
Comment porter l'estocade à la non-inclusion dans le sport ?
Au service de l'inclusion dans le monde sportif, le handisport permet aux personnes en situation de handicap de pratiquer le sport soit par des aménagements de disciplines existantes soit par la création de sports. En plus de développer leurs capacités physiques, cette pratique leur permet d'améliorer leur indépendance et leur autonomie.
Un bretteur en fauteuil
Moëz El-Assine pratique l'escrime fauteuil à haut niveau. Il a participé aux Jeux Paralympiques d'Athènes en 2004 et à ceux de Londres en 2012. Certes engagé dans les qualifications pour les Jeux Paralympiques de Paris 2024, il œuvre aussi tous les jours pour les rendre ouverts et accessibles au plus grand nombre dans son métier, Chef de Projet Innovation Jeux Paralympiques, ou par ses activités d'ambassadeur du sport en Île-de-France. Mais le chemin est encore long avant que la pratique du handisport ne soit vraiment démocratisée.
Le parcours du combattant
Dans la vie d’un sportif, la passion et la détermination permettent de surmonter les obstacles. La recherche de financement en est un, particulièrement quand on est en fauteuil puisqu'il est difficile de vivre de son sport. A cela s'ajoute le travail de préparation physique. Moëz, lui, a de la chance : "l’entreprise dans laquelle je travaille me permet d’être accompagné et d’aménager mon emploi du temps en fonction de mes entraînements, déplacements et compétitions".
..ou la force du collectif ?
De plus en plus d’entreprises, comme celle de Moëz, accompagnent leurs salariés athlètes et capitalisent sur leurs parcours sportifs favorisant ainsi le vivre ensemble. "Encore trop peu médiatisé, financé et soutenu aujourd’hui, le handisport ne doit pas être seulement mis en lumière au moment des Jeux Paralympiques, il doit devenir l'affaire de tous", nous dit Moëz, "sa promotion doit se poursuivre sous toutes les formes possibles pour que ses pratiquants fassent vraiment partie du monde sportif. Cela passe par des initiations, des démonstrations, des conférences auprès de tous les publics pour que tous comprennent la valeur des athlètes".
Souhaitons que les solutions envisagées pour les Jeux Paralympiques à Paris rejoindront le souhait de Moëz. « Les Jeux Paralympiques de Paris 2024, qui seront les 1ers Jeux Paralympiques en France permettront - je le souhaite et m’y emploie au quotidien - de faire évoluer les regards et les mentalités sur le handicap et l’handisport. »
Candice Million
Triathlon : gagner mais surtout vivre ensemble !
Au lycée, la section triathlon fonctionne bien : elle se classe même 3ème au championnat de France UNSS. Bien plus que ses performances sportives, la section permet à ses membres de tisser de solides liens d'amitiés, par le partage de moments sportifs forts.
S'entraîner et gagner ensemble
Souvent, ceux qui ont commencé au collège poursuivent au lycée : ils font partie d'un collectif. Pour Clémence, en 3e à MLK, le chemin est tout tracé : "je viens à Simone Veil pour continuer le triathlon". Léo Paul (1ère) a choisi le lycée pour faire du triathlon. C'est là le point fort de la section triathlon : faire le lien entre les collégiens triathlètes et les lycéens, maintenir un cadre qu’ils connaissent pour atténuer le « choc » du passage au lycée. Cela n'empêche en rien de commencer ce sport au lycée. Léo-Paul a ainsi débuté en seconde et apprécie les horaires aménagés avec et les créneaux dégagés pour l’entrainement. : "ça me permet de me dépenser, de couper avec les cours puisque nos horaires sont adaptés : à chaque pause on part courir, nager ou rouler !". Selon Clémence, c'est le collectif qui importe : "on s'entraine ensemble et toutes les compétitions UNSS sont en équipes". Le triathlon soude le groupe, grâce aux entrainements et aux objectifs communs.
La meilleure récompense : s'y faire des amis
Léo-Paul a vite trouvé sa place dans la section : ses meilleurs amis y sont aussi, et "c'est comme si je connaissais tout le monde depuis dix ans. Comme il s'appuie sur l'esprit d'équipe, le triathlon permet de s'intégrer, de se créer un réseau et des repères. Clémence ajoute : "La section m'aide car mes amis veulent continuer, donc je vais les garder". Le triathlon, c’est du sport mais surtout des amitiés, qui existent au quotidien en dehors même de la pratique. La section sportive est donc une porte d’entrée privilégiée vers la Seconde.
Amaury Laurent (T2)
Le sport, un vecteur de valeurs
L'inclusion made in USA
Le lycée de West Seneca East permet à tous de vivre ensemble par une inclusion effective des élèves handicapés.
Mrs Klark, enseignante au lycée de WSE, est responsable de l'inclusion des élèves handicapés dans l'établissement. Grâce à son investissement et celui d'autres professeurs volontaires, de nombreuses actions sont réalisées pour donner à tous les mêmes chances de réussir.
200 élèves handicapés et inclus
Dans ce lycée d'un peu plus de 800 élèves, 200 d'entre eux sont atteints de handicaps lourds ou légers. D'importants moyens sont mis en place pour les 40 étudiants les plus concernés. Quatre salles sont dédiées à leur apprentissage en accord avec la loi 504, qui oblige l'établissement à s'adapter en fournissant une éducation et des assistants personnalisés.
Du sport pour tous !
Afin d'inclure les élèves handicapés dans la vie au lycée, des "équipes unifiées" ont été créées. Ce projet inclusif propose à tous les élèves de pratiquer deux sports (bowling et basket). Lors des championnats entre lycées, même les plus discrets parviennent à gagner confiance en eux et à se faire des amis. Par exemple, Shawn Henderson s'est révélé aux autres comme à lui-même : grâce au basket, il est parvenu à vaincre sa timidité et à faire oublier son handicap : le lycée tout entier l'encourage lors des matchs. Shawn is now a star !
Des actions très populaires
Avec le projet "Snack Attack", des élèves handicapés circulent dans les couloirs avec un chariot rempli de snacks à vendre, lors des pauses. Ainsi, les "équipes unifiées" sont au coeur de la vie de l'établissement. Tout le monde les connaît et leur parle. Enfin, lors des "science fairs" ("expo-sciences"), les équipes d'élèves handicapés montent des stands et les réseaux sociaux en font état : un vrai succès !
Guillaume Jeanniard
Le sport, un vecteur d'inclusion aux USA ?
En novembre dernier, les parents Cook ont évoqué, avec nous, l'inclusion de leur fils James, atteint du syndrome de Down(la trisomie 21) .
Le sport inclusif ?
Depuis 2018, le sport montre la voie de l'inclusion, alors qu'avant le handicap semblait être une charge, notamment pour les chefs d'établissement (difficultés d'intégration, manque de moyens pour accompagner les élèves) Les "unify sport" permettent aujourd'hui, à James de pratiquer un ou des sports. Au sein de la même équipe, différents profils se côtoient et s'entraident. Cette inclusion pourrait sembler incompatible avec les compétitions où l'école souhaite s'imposer, pourtant, elle se révèle un vrai potentiel comme l'a montré le cas de Shawn Henderson (cf page 5). La situation évolue donc dans le bon sens même si l'inclusion s'apparente à un longue course de fond.
Candice Million
The American ways of living together
Texte
Retrouver foi en l'avenir
Le premier concours photos 2023 a conduit les élèves à témoigner de leur vision de l'avenir. Cette photo fait écho au témoignage ci-dessous.
Texte
« Blocage complet, aucune motivation »
La rédaction du journal a eu la chance d'interviewer un élève au parcours scolaire atypique.
Au début de sa scolarité, M. G (nom fictif) a eu un parcours brillant. Il explique en partie cela parce qu’il considérait les cours comme une « sorte de jeu ». Après avoir sauté la grande-section, le passage au collège se fait sans encombre. Cette facilité à franchir les paliers sera plus tard éclairci par une psychologue qui lui apprendra son « Haut potentiel intellectuel ».
Une rencontre déterminante
Lors d’un voyage scolaire en Allemagne d’une durée de deux mois, M. G découvre le système scolaire allemand qu’il analyse ainsi : « cours le matin avec une certaine liberté dans les classes, puis des activités extra-scolaires l’après-midi ». En le mettant en perspective avec le « 8 heures/18 heures français », l’interviewé confie qu'il s’est alors remis en question, jusqu’à perdre l'envie d'apprendre qui jusqu’alors l’animait.
Une période troublée
S’en suit alors une période confuse d’égarement. M. G, ressentant comme « un blocage complet », commence alors à décrocher scolairement. Après le redoublement d’une Première S, la pandémie de Covid-19 s’abat sur la France, et sur la motivation de M. G. « Trop dur mentalement […] j’ai explosé » nous livre le jeune homme qui alors « se sentait vide ».
Une reprise encourageante
Après un repos, l’idée de reprendre le lycée s'impose dans l’esprit de M. G mais « à une et stricte condition d’être à Liffré », pour des raisons tant pratiques que d'affect.
Très angoissé lors de la rentrée, le jeune homme a rencontré « quelques personnes très gentilles et qu’il remercie », ainsi que « des professeurs vraiment excellents ». Malgré le niveau scolaire élevé, M. G s’accroche et prend même quelques cours particuliers. Ses efforts payent puisque ses notes s'améliorent au fur et à mesure.
Tentant de rester appliqué, M. G continue tout de même parfois de s’évader, divaguant dans ses pensées entre la musique, le sport et les jeux vidéos, ses véritables passions.
« Une graine s’était plantée… »
Ayant pour seul objectif de « fermer cette parenthèse de la vie », M. G pense avec du recul que son parcours aurait pu, avec un autre système, être radicalement différent. Après son échange scolaire en Allemagne, il explique qu’« une graine s’était planté dans son esprit », une graine qui lui demandait de retrouver dans les cours, le jeu qui, plus petit, l’avait tant amusé.
Eloi Mercier
L'uniforme : ce qu'en disent les lycéen.nes
Vous l'avez peut-être entendu dans les discussions : le débat sur l'uniforme scolaire est de retour. Depuis plusieurs mois déjà, il est revenu sur le tapis mais qu'en pensent les premiers concernés : les lycéen.nes ? Nous leur avons posé la question.
Sur les réseaux sociaux, pendant les récréations. L'uniforme scolaire est dans toutes les conversations. Les avis sont tranchés sur la question et personne ne semble pouvoir se mettre d'accord. Beaucoup de politiques et de personnalités influentes se sont déjà exprimés sur le sujet. Et l'idée que les jeunes devraient être obligés de se vêtis à l'identique dès le plus jeune âge, revient de façon récurente dans les discours des fervents défenseurs de l'uniforme. Brigitte Macron a notamment donné son avis sur le sujet au cours d'une récente interview dans laquelle elle prend position en faveur d'une telle mesure. D'un autre côté, la question de l'expression à travers un style vestimentaire particulier est tout autant défendue.
L'uniforme dans les lycées - qui avait été instauré par Napoléon Ier, n'est plus obligatoire depuis 1914. Cela conduit de nombreux lycéens à se questionner sur l'utilité réelle d'une telle mesure. Un projet de loi, déposé le 20 septembre 2022 à l'Assemblée Nationale, devrait être examiné dans le courant du printemps 2023, ce qui annonce un potentiel tournant pour la prochaine rentrée scolaire et soulève, chez certains, quelques inquiétudes.
Jade, seconde
"Je n'y vois aucun avantage. Je pense que l'uniforme bloque la personnalité. Les inégalités ne sont pas spécialement visibles sans, alors je ne vois pas l'intérêt. Personnellement si l'uniforme était instauré, je me sentirai enfermée. C'est vrai que c'est un peu comme être englué dans le passé et regresser. Je trouve que l'uniforme ça fait très obtus."
Anna, seconde
"Honnêtement je ne vois aucun avantage. Je pense que personne ne devrait être obligé de porter une jupe s'il ne le veut pas, moi par exemple je déteste ça. En plus, je ne trouve pas que les inégalités soient aussi visibles que ce qu'on aimerait nous faire croire, au lycée on n'y prête pas tellement attention. Si l'uniforme était instauré je serais très mal à l'aise. La diversité au lycée est une bonne chose, c'est bien qu'on ne soit pas toutes et tous pareils."
Albin, terminale
"Ce qui est bien avec l'uniforme, c'est qu'il permet de rentrer dans un tout. Et puis c'est vrai que c'est aussi une alternative écologique à la consommation excessive de vêtements, ça permettrait de réduire l'impact de l'industrie textile sur l'environnement. Je n'y vois pas d'inconvénients. L'uniforme effacerait grandement les inégalités, je ne serais pas dérangé s'il était instauré."
Colombe, seconde
"L'uniforme ça permet de montrer son appartenance à un étalissement et je trouve ça que c'est bien, cela crée esprit d'équipe, une unité. Après, c'est vrai que l'uniforme peut coûter cher et que certaines familles n'ont pas toujours les moyens, surtout s'il y a trois enfants à la maison, par exemple. Et puis il faudrait que l'uniforme soit complet avec les chaussures, les sacs, les accessoires aussi parce que sinon ces inégalités-là ne seront qu'amplifiées. Ce que je n'aime pas c'est aussi que l'uniforme c'est hyper genré, ça ne permet pas à tout le monde d'exprimer ce qu'il est librement. Je pense que si l'uniforme était instauré personnellement, je ne serais pas trop dérangée mais je pense surtout à celles et ceux pour qui ça rendrait le lycée moins supportable."
Lucas, terminale
"C'est vrai que l'uniforme ça cache les inégalités de classes. Et puis ça enlève les ambiguïtés sur les tenues qui font débat. Dans l'uniforme moi j'aime plutôt bien aussi le côté de travail, adulte et sérieux. Mais le prix de l'uniforme peut aussi être un frein : tout le monde n'a pas les moyens de s'en acheter plusieurs. S'il était obligatoire, ça ne me dérangerait un peu mais pas tant que ça, je pense."
Propos recueillis par Azur Morin et Artie Prieur
Ensemble, à la découverte de nos lieux de pouvoir
Le 31 janvier et le 1er février, des élèves du lycée Simone Veil ont visité l'Assemblée Nationale, le Sénat et le château de Versailles. Reportage.
Qu'est-ce qu'un lieu de pouvoir ?
Pour le savoir, les lycéens se sont rendus à Paris et à Versailles. Le château de Louis XIV, centre de l’absolutisme royal, a ébloui les lycéens. La Galerie des Glaces scintillante, celle des batailles monumentale, et le jardin verdoyant, ont émerveillé leur regard, détrônant en splendeur leur lycée flambant neuf. Trois cents ans après, Louis XIV a réussi son défi : inscrire dans la pierre son incroyable puissance, impressionnant hier la cour, et aujourd’hui les visiteurs. Lana ne fait pas l’économie des adjectifs pour qualifier le château : « c'est grandiose, majestueux et magnifique ».
Les élèves ont aussi parcouru, à Paris, les lieux de pouvoir de la Ve République : le Palais Bourbon, siège de l’Assemblée nationale, et le Palais du Luxembourg, siège du Sénat. À travers ces instances du pouvoir législatif, ils ont pu prendre conscience de leur inscription dans ces lieux républicains, qui sont ceux du peuple. Mue par le désir d’agir, et investie par une responsabilité politique, Lilou déclare : « un jour, nous aussi, nous investirons ces lieux de pouvoir ! ».
Des sites patrimoniaux qui appartiennent à tous
Cette visite a aussi donné l’occasion aux élèves de découvrir le patrimoine français, issu de temps séculaires mais ayant une résonance dans le présent, culturellement et politiquement. La visite de ces lieux leur ont permis de se reconnaître comme appartenant à la même entité sociale : la République française.
La sortie à Paris et Versailles a déclenché chez ces élèves une prise de conscience de leur patrimoine commun, socle d’une future cohésion sociale. À la sortie des hémicycles, Samuel s’est étonné : « tout ça est à nous c’est notre patrimoine mais on ne s’en rend pas compte ».
La sortie scolaire : espace de vivre ensemble
Enfin, cette visite de Paris a nourri intellectuellement ces jeunes esprits. Le contexte hors les murs de la classe a permis de délier les langues. Faute de théâtre, jour de grève, un match d'impro a été organisé dans l'auditorium de l'Auberge de jeunesse autour de thèmes aussi sérieux que farfelus. Loin de la houleuse Assemblée Nationale, ces joutes verbales ont permis aux élèves de prendre conscience de la difficulté de répondre de manière respectueuse et spontanée. Ils ont ainsi expérimenté les fondements de la démocratie : Bastien déclarait, par exemple, que ce serait « entacher une culture » que de mettre du ketchup dans une galette saucisse, alors que son contradicteur, Lucien, lui rétorquait que « la galette serait sèche » ! En apprenant à mieux se connaître, les élèves se sont aventurés au cœur du vivre ensemble. Cette visite a également permis de faire tomber les barrières en réunissant sous les mêmes valeurs, les mêmes lieux, la même Histoire, élèves et professeurs.
Eloi Mercier
Lorsque le « Congrès Veil »...
En visite au Congrès, des élèves et professeurs du lycée ont rêvé de plaidoyers.
Aujourd'hui, que ce soit en République Populaire de Chine ou en République française, des droits humains sont bafoués. Se sentant impuissants, nombre de lycéens se résignent à l’inaction. De plus, dans la crise démocratique que nous traversons, les longs discours des politiques sont mal perçus. Les citoyens perdent confiance dans leurs représentants et dans l’outil rhétorique dont ces derniers usent.
Élément déclencheur à l’hémicycle
Lors d’une visite citoyenne (Cf article « Visite à Paris »), des lycéens ont eu la chance de visiter la salle du Congrès au Château de Versailles. Guidés à travers ce lieu de pouvoir, certains professeurs et élèves ont pris conscience que ce patrimoine était le leur, et que dans un élan citoyen, il leur était possible de l’investir. Durant le trajet retour, une effervessance intellectuelle avait envahi le bus. Les esprits étaient éveillés, malgré l'heure tardive, par la recherche intellectuelle tandis que des débats s'enflammaient. Elèves et professeurs se mettaient à rêver d'un projet : le Congrès Veil.
D'orateurs à acteurs
Cette association de lycéens et d’étudiants permettrait d’élaborer des plaidoiries. Le projet viserait ainsi à délier la parole, en donnant l'occasion à des esprits en construction de déclamer leurs idées au Congrès de Versailles. Ceci ne se cantonnerait pas à des discours bien dits et bien écrits. Des actions concrètes seraient mises en place à trois échelles : locale en collaboration avec des associations, nationale par la rédaction d’un rapport de Commission parlementaire, et internationale à travers une Initiative Citoyenne Européenne.
Eloi Mercier
Assos : Passages de témoins !
Avec le premier départ d’une génération d’élèves à la fin de l’année, les assos vont devoir se renouveler.
Comme elle paraît loin l’époque où tout était à faire ! Quand le journal s’est créé, quand les premières assos ont vu le jour. Nous avons été de plus en plus nombreux dans toutes ces actions, motrices, au sein du lycée. En regardant dans le rétro, beaucoup d’événements ont eu lieu, et c'est souvent grâce aux différentes actions
Témoin de mariage
Pourquoi ? Parce que l’on s’engage. On choisit, on essaie, rien n’est obligatoire ! Être dans une asso, c’est rencontrer du monde, comme en témoigne le Galet rempli lors de la 1ère réunion du Club Unesco. C’est vivre des expériences avec de nouvelles personnes, comme les bénévoles de la course parrainée de vendredi. C’est apprendre : à jouer aux échecs par exemple. C’est prendre du temps pour soi, avec le yoga ou s’adonner à sa passion en chantant ou en jouant. C’est tout ça, mais c’est avant tout du partage. Illustrations lors des moments de vente MDL ou des entraînements à Polymnie. C’est un monde génial, parfois nouveau, qui ne coûte rien à être rejoint !
Témoin de relai
D’habitude objet convoité du 4x100m, nous le lorgnons nous aussi. Nous arrivons vers la fin de l’année, et, pour les terminales, à la fin du lycée. De nombreux témoins sont tendus, ça en devient des perches ! L'associatif est développé au lycée : c'est une chance ! Profitons-en ! Toutes permettent de se rendre utiles, de se faire plaisir ensemble et de faire évoluer le lycée, selon les envies. Lecteurs, profitez de ces derniers mois pour vous rapprocher des assos et de leurs membres, qui ne demandent qu’à partager !
Amaury Laurent (T2)
Collect'tif et solid'hair !
Des initiatives ébouriffantes voient le jour au lycée pour aider, avec la voix, avec le coeur, avec du sens.
Don de cheveux
A l’initiative du club UNESCO, une collecte de cheveux a été organisée le lundi 23 janvier. Une centaine de personnes (lycéens, professeurs, personnels de l’établissement) se sont fait couper les cheveux au sein du lycée par des coiffeurs professionnels de Liffré au profit de l’association Fake Hair Don’t Care.
Dons de voix
En amont et en aval, le don de cheveux a trouvé des échos dans les voix du club POLYMNIE. L'association d'art oratoire avait d'abord organisé des mini-conférences données par des professeurs du lycée. Puis, elle a réuni ses membres sur une scène ouverte dans le hall du lycée pour une célébration slamée des boucles et des mèches afin de faire l'éloge de la vie malgré le cancer. Le public, nombreux, a écouté les slams puissants et sensibles : les paires de ciseaux des coiffeuses n'étaient donc pas les seuls engagés dans la lutte contre le cancer. Un bel exemple de solidarité !
Affaire à suivre...
D’autres projets restent encore à venir, à l’exemple d’une course solidaire qui se tiendra vendredi 14 avril. Les fonds obtenus par parrainage seront versés à différentes associations : Action Kiêthon (aide au financement de projets de familles touchées par l'autisme) et La Bouëxiere Environnement (animations dans les écoles, sorties naturalistes...). Le lycée s'inscrit depuis son ouverture dans une démarche de solidarité et le démontre une nouvelle fois par ses actions !
Eva Duval
Féminicides : l'affaire de tous
En 2022, 124 femmes sont mortes sous les coups et violences de leur conjoint ou encore d’un homme de leur famille. Si ces dernières années la parole s'est libèrée autour de ces crimes, le combat contre ceux-ci reste tristement d’actualité. Le terme féminicide désigne l’homicide d’une femme par un homme au simple motif qu'elle est une femme. Pourtant la lutte contre les féminicides, n'est pas qu'affaire de femmes. C’est au monde entier de s’en emparer !
Le lycée s'engage
Dans cette optique, le club UNESCO du lycée Simone Veil a rencontré Sylvaine Grévin, présidente de la Fédération Nationale des Victimes de Féminicides (FNVF). Grâce à cette rencontre ainsi qu’aux échanges qui se sont tenus entre les deux organisations, une conférence en faveur des droits de tous se tiendra le vendredi 12 Mai au lycée.
Maiann Ferron
Opération Noël solidaire
Oréline, membre du club UNESCO, nous explique un des projets les plus réussis de cette association lycéenne.
Vivre ensemble, c'est savoir se pousser un peu pour laisser les autres s'asseoir à notre table. C'est ce que nous explique Oréline en nous présentant le projet de Noël solidaire :" ce projet consistait en la collecte de jouets donnés par les lycéens et le personnel afin d’offrir des cadeaux de Noël aux enfants de familles n’ayant pas les moyens d’en offrir. Cela permettait aussi de donner une seconde vie à des objets qui n’étaient plus utilisés et qui étaient en bon état".
Pourquoi l’avoir mis en place ? En quoi était-ce important pour vous ?
Nous l’avons mis en place car, pour nous, il était important que tous les enfants puissent recevoir un cadeau à Noël. Il était primordial d’aider les familles qui en ressentaient le besoin, même à notre petite échelle, et de leur faire vivre la magie de Noël. Nous avions la volonté de témoigner de la solidarité envers ces personnes, d’autant plus durant cette période. Nous souhaitions également pleinement nous investir dans un projet qui nous tenait à cœur.
Comment s’est-il mis en œuvre ?
Avec des membres du club UNESCO, nous avons constitué un groupe souhaitant s’investir dans ce projet. Nous avons contacté des associations, avons organisé la communication, en créant une affiche et des posts sur les réseaux sociaux du lycée. Ainsi, nous avons pu, avec l’aide de monsieur Lendormy, nous organiser et mettre en place la collecte. Nous sommes très fières du bon déroulement du projet.
Trouver des associations avec lesquelles travailler a-t-il été facile ?
Nous avons été surprises par le nombre d’organisations intéressées par notre projet. Mais, souhaitant faire un partenariat avec une association locale, dont les bénéficiaires seraient les plus proches de nous, nous avons finalement opté pour les Restos du Cœur. Aucun projet n’avait encore été réalisé avec l’aide de cette organisation pourtant basée à Liffré.
Êtes-vous satisfaits du résultat de cette initiative ?
Oui, nous sommes très satisfaites de ce projet qui nous a permis de collecter deux chariots de jouets. Nous remercions vivement les donateurs, sans qui le projet n’aurait pas pu voir le jour. La réussite de ce projet illustre le sens du partage et de l'engagement des lycéens, qui participent par leurs dons à la solidarité envers ces familles dans le besoin.
Joseph MP
Course parrainée au lycée
Vendredi 14 avril se renait une course parrainée. Anouck et Martin, deux des organisateurs nous expliquent :« Nous avons choisi de petites associations locales. La course parrainée permet d'inclure tout le monde : les élèves courrent après avoir démarché des parrains qui sont informés de l'existence de ces associations. Sur le site de la course, elles ont des stands qui permettent des échanges avec les lycéens ».
Créer du lien
"La volonté de créer du lien entre les associations et les élèves nous a guidés du début à la fin. Nous voulions être les porte-voix de ces causes, et inclure aussi bénévoles et familles, afin que que l'engagement dont les élèves font preuve ne se manifeste pas seulement par un chèque. Il nous tenait à coeur d'aider ces associations à gagner en visibilité. Grâce à la course parrainée, c'est réussi ! »
Amaury L. (T2)
Rencontre avec Heïdi Sevestre, docteure des glaciers
Le 3 Mars dernier, la glaciologue Dr Heïdi Sevestre a rencontré les élèves à l'occasion d'une visio-conférence en direct du Svalbard (Arctique). Reportage.
C'est motivée par son envie de travailler à la montagne et au grand air, et encouragée par un alpiniste qu'Heïdi, originaire de Haute-Savoie, s'est lancée dans l'étude des glaciers. Elle se nomme d'ailleurs "docteur des glaciers". Elle est communicatrice scientifique et travaille actuellement pour l'AMAP (avec 800 autres experts) le programme de surveillance et d'évaluation de l'Arctique.
Des glaciers en perdition
Sa passion pour les glaciers se heurte à une triste réalité. Ils sont les meilleurs baromètres du changement climatique : sur les 200 000 existant sur Terre, la moitié pourrait disparaitre d'ici la fin du siècle. Les glaciers rendent visible l'invisible. Pourtant, Heïdi ne baisse pas les bras car l'autre moitié des glaciers est à sauver !
C'est lors des COP, Conférence Of the Parties, auxquelles elle participe, que de grandes décisions sur le climat sont prises. Elle considére qu'il faut éviter le COP-bashing, car ces conférences sont des lieux où les scientifiques, comme elle, peuvent rendre compte directement aux politiques des dégâts d'une économie extrativiste et sans considération pour la planète.
Une communication "au lance-flammes" car on n'a plus le choix !
Heïdi raconte : "Chronométrées, nos interventions doivent être percutantes. Parfois, les chiffres ne sont pas parlants. Le seul moyen d'atteindre les dirigeants des grands Etats ce sont des exemples concrets qui les touchent directement : une vraie communication 'au lance-flammes' !" La lutte contre les changements climatiques, c'est aussi une affaire de justice sociale. Ce sont les pays les plus pauvres qui paient le plus lourd tribut au réchauffement, dû essentiellement aux pays les plus riches ! Il est normal que ces derniers mettent la main à la poche ! Quand les dirigeants des archipels les plus menacés par la montée des eaux se battent pour préserver leurs îles et que les grandes puissances polluantes font preuve d'inaction, Heïdi se révolte !
Contre l'éco-anxiété, l'action tous ensemble !
L'éco-anxiété : un mot sur les lèvres de tous ceux présents dans la salle. Comment garder espoir quand les autorités ne réagissent pas ? "L'anxiété est normale lorsque quelque chose qui compte pour nous est menacé", affirme Heïdi. Pour la surmonter, elle nous incite à passer de nos connaissances à l'action : "parlez et agissez dans votre cercle proche, puis élargissez ce cercle, pour toucher de plus en plus de monde. L'énergie vient de l'action collective et du fait de se sentir utile, ensemble. Ainsi les idées de chacun deviennent le projet de demain." A l'échelle locale, discuter avec les représentants, les associations et les entreprises de sa commune est essentiel. A l'échelle du pays, il faut parler aux députés. Heïdi nous conseille : "Mettons nos élus face à leurs responsabilités, avec diplomatie, questionnons-les sur les actions concrètes qu'ils envisagent. Finalement, la taxe carbone, ce n'est pas une si mauvaise idée pour sauver la planète ! Chacun a son rôle à jouer et c'est l'affaire de tous de concrétiser ce changement climatique, pour faire bouger les institutions.
Des jeunes engagés et inspirants
La sortie de ses livres Demain c'est nous avec Fr. Bernard, et Sentinelle du climat, avec I. Marrier, lui ont permis de rencontrer des jeunes motivés auprès de qui elle a beaucoup appris. C'est aussi par de tels projets collectifs qu'Heïdi puise son enthousiasme, son énergie et son espoir. Sauver le climat, la planète, les glaces, c'est l'affaire de tous et les jeunes, en première ligne, ne demandent qu'à suivre son exemple et ses conseils. Heïdi, glaciologue combattante et inspirante, a été élue par ChangeNOW parmi les 25 femmes qui peuvent changer la planète.
Candice Million
Passons au vert durant les mardis de mai
Bien avant l'arrivée des premiers élèves, et avant même que la première pierre ne soit posée, l'idée d'un lycée qui vivrait en symbiose avec la nature était déjà présente. Depuis presque trois ans éco-délégués, élèves et personnels de l'établissement oeuvrent ensemble pour garanir un équilibre entre la nature, le lycée et ses divers acteurs. De nombreuses actions ont étés mises en place ces dernière années : collecte du papier, du matériel scolaire usagé, de bouchons, friperie, etc. Début septembre, a germé l'idée d'une quinzaine écologique. Le projet a grandi, évolué et a fini par éclore, puisqu' à partir du 2 mai prochain, débutera la première édition des "Mardis Verts" de notre lycée.
Le mardi, c'est "dis vert" !
Durant trois mardis midis, dans le hall et/ou dans le Galet, des activités et une conférence seront proposés sur des thèmes variés mais toujours autour de la Nature et de sa préservation. Les mardis verts seront inaugurés par un éco-quizz et d'autres jeux. Les insectes seront mis à l'honneur le 9 mai. Et parce que l'on ne peut parler d'écologie sans parler de la réduction des déchets, les "Mardis Verts" se clôtureront par une journée anti-gâchis et anti-gaspi, sous l'égide d'associations, présentes ce jour-là au sein du lycée.
Vivre ensemble avec la Nature.
Découvrir comment prendre soin de nos milieux relève d'enjeux fondamentaux. C'est prendre conscience de notre pouvoir, pour faire évoluer les comportements et mieux vivre avec la nature. C'est être actifs et acteurs de notre relation à la Nature, et donc lutter contre l'éco-anxiété, collectivement.
Laure Prodhomme
Cantar para denunciar ! Ni una menos !
Avec le spectacle Colectiva, les professeures d'Espagnol et leurs élèves chantent en espagnol contre les violences faites aux femmes.
En 2017, une femme mourrait toutes les 18 heures des suites de violences en Argentine. C'est pour faire façe à ce constat alarmant que le collectif "¡ Colectiva !" s'est alors formé. Aujourd'hui, une femme meurt toutes les 35 heures, dans ce pays, et c'est encore trop, même si des progrès ont été faits. C'est pourquoi la chorale continue inlassablement de chanter et de présenter des spectacles engagés et colorés afin sensibiliser à la lutte en faveur des droits des femmes.
Un véritable spectacle
Bien plus qu'un simple orchestre, Colectiva réunit des femmes afin d'investir un milieu majoritairement constitué d'hommes : la scène. Les airs entrainant et remplis d'émotions nous emportent dans un voyage musical et sensible. Bien qu'il puisse être compliqué d'en comprendre toutes les paroles (puisque tous les chants sont en Espagnol), il est néanmoins aisé d'en saisir le message.
Un ensemble d'élèves, de professionnel.le.s et amateur.ices
A l'initiative de Mme Corbel, plusieurs séances de découvertes, répétitions et perfectionnements ont relié les élèves de 104, 105, 106 à la chorale Colectiva. Dans la production de cette performance, ... élèves se sont investis avec les artistes de la compagnie.
D'impressionnantes mises en scènes
Par des paroles marquant les esprits et de multiples canons, Colectiva propose un spectacle qui ne s'oublie pas. De gigantesques marionnettes de papier maché viennent chanter et danser sur les airs de révolte et d'engagement, plongeant le public dans à une houle de voix qui se répondent et finalement l'entraînent.
Guillaume Jeanniard
Le « vivre ensemble » selon M. Doucet, notre proviseur
M. Doucet, proviseur du lycée, définit le vivre ensemble par la phrase d'Ernest Renan : « C’est à la fois un héritage et un consentement ». Il s’explique : « le vivre ensemble est abordé par le prisme de l’identité », qui définit un individu par ce qu’il a d’unique. Cependant une grande majorité ne se conçoit que dans son unicité, ce qui peut créer des conflits. Il est donc essentiel que l'individu consente au collectif et que l'individualité ne prime pas sur le groupe. Pour avoir ce "vivre ensemble", il faudrait que le collectif l'emporte sur le reste.
Entre identité originale et intérêt général
L’expression du collectif s'entend au lycée par l’intégration des grands principes de l’école et des valeurs républicaines. M.Doucet souhaite que « Chacun accepte dans sa singularité tous les individus qui l’entourent ». Ainsi des élèves élus parlent au nom du groupe ; l’installation d’ascenseurs, l’instauration de toilettes mixtes prennent en compte les singularités. Il existe une forme de respect collectif. La « carte de formations » du lycée joue aussi un rôle. Elle offre l’accès à de nombreuses options et spécialités et donne à chaque élève la "chance" de choisir librement un parcours individualisé car M.Doucet est convaincu qu' « On s’investit mieux dans les choses lorsqu’elles sont choisies ». Cette individualisation du parcours n'empêche pas de s'enrichir auprès des autres, bien au contraire. D'ailleurs, le lycée s’ouvre au monde puisque l’établissement héberge une famille ukrainienne, un assistant espagnol et accueille une professeure assistante colombienne et des élèves japonais, brésiliens et belges.
Eva Duval et Amaury Laurent
Ré-Veil ton cerveau ! Les mots croisés de Simone
Résous ces mots croisés et découvre le mot mystère.
Vertical :
1)Aptitude à conserver et à restituer des choses passées.
2) Groupe de personnes unies par des activités, des intérêts communs.
3) Fait de vivre ensemble.
6) Action d’intégrer une personne, un groupe.
Horizontal :
4) Action de diviser une chose en portions, en parties.
5) “La discorde est le plus grand mal du genre humain, et la ............ en est le seul remède.” Voltaire
7) Verbe qui désigne l'action, le fait de faire passer un bien (matériel ou moral) d'une personne à une autre.
8) Accorder la même chose à plusieurs personnes.
9) Elle s'arrête là où commence celle des autres.
Mot mystère : _ _ _ _ _ _ _

(Suite de l'édito)
Un instant de communion
Si le cadre ne convient pas à tout le monde, il reste cependant indispensable. Lors de la pandémie de Covid-19, l'établissement liffréen, véritable carcasse vide, réclamait l'intégration de son âme humaine. Les élèves égarés, submergés, épuisés l'espéraient tout autant.
Le « vivre ensemble » est ainsi également un instant de vie. La structure frémit lorsque l’orchestre du lycée se met à jouer, elle bât au pouls des athlètes, elle fait résonner les paroles des orateurs.
Le lycée Simone Veil de Liffré, est le berceau du vivre ensemble.
Ce journal, qui n’en montre que quelques aspects, espère faire vibrer ses lecteurs en communion.
Eloi Mercier