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N° 26 - Juin 2022 | www.lycee-notredame.fr | 14032 |
L'engagement des jeunes : le reconnaître, le valoriser, l'encourager
L’Orientation, nos choix de demain
A chaque lycéen, son parcours d’orientation… Mais certaines décisions semblent difficiles. Beaucoup de questions se posent et le doute s’installe quand on évoque l’avenir. Notre but, répondre à vos interrogations, en vous présentant l’université sans filtre et les parcours et conseils des professeurs du lycée.
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L'opération Chariot, 80 ans d'Histoire
En mars 2022, nous fêtons les 80 ans de l'opération Chariot, une opération militaire menée par les Britanniques à Saint-Nazaire. Cette opération des plus ambitieuses, marquant un tournant dans la bataille de l'Atlantique, est commémorée chaque année à Saint-Nazaire.
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NAH : retour sur la journée contre le harcèlement
Jeudi 5 mai, lors de la journée contre le harcèlement, beaucoup se sont habillés en bleu et blanc et ont utilisé le mur d'expression.
A partir de 13h15, de nombreux élèves et professeurs ont rejoint le flashmob (chorégraphié par des élèves de première), et se sont ensuite tenus debouts dans la cour pour former l'acronyme "NAH".
Auparavant, des terminales de NAH sont intervenus dans les classes de seconde pour discuter et préciser la définition de harcèlement.
Les membres de NAH remercient ceux ayant dansé ou ceux s'étant simplement habillés dans le thème. Repérables grâce à leur badge le jour J, ils restent ouverts à toute discussion.
« Danser tous ensemble nous mène sur une voie de tolérance. Ce sujet doit devenir plus accessible : c'est ce que la journée de NAH veut permettre. »
Emma Drollon, présidente de NAH pour l'année 2021-2022
Lilou GUERIN.T2
Une heure pour découvrir le plancton
Le mercredi 17 novembre, durant l’heure de SVT section européenne, nous avons accueilli Nicole Maillard et Isabelle Masse, deux personnes appartenant à la fondation Bretagne vivante (fondation s’engageant à protéger la nature de Bretagne).
Elles nous ont parlé du plancton.
Cette intervention avait pour but d’approfondir nos connaissances sur l’océan en complément de notre projet avec Tara expédition.
Récoltés au filet !
Le plancton, c'est l'ensemble des organismes microscopiques vivant en suspension dans les eaux marines ou douces. Il existe deux sortes de plancton : le zooplancton pour les animaux et le phytoplancton pour les végétaux.
Les deux intervenantes nous ont expliqué comment à l’aide d’un filet à plancton elles les avaient récoltés. Puis, chaque groupe a reçu une plaque avec un échantillon d’eau contenant du plancton. Ainsi, à l’aide de microscopes équipés d’une caméra diffusant les images sur un ordinateur, nous avons pu observer plusieurs espèces de plancton.
Plusieurs espèces
Parmi les phytoplanctons nous avons pu identifier certaines espèces comme les diatomées qui sont protégées par une carapace de silice et qui produisent un quart de l’oxygène sur notre planète. Ou encore les dinoflagellés qui sont de couleur rouge-orangée. Elles possèdent deux flagelles leur permettant d’effectuer de relatifs déplacements tournoyants et des migrations verticales.
Cette conférence nous a permis d’en apprendre davantage sur le plancton ; comment le récolter, l’étudier, prendre connaissance de certaines espèces de zooplancton et de phytoplancton.
Jeanne DESWARTE
et Maëlle BRARD. 2D1
Martin Eden, double de Jack London ?
La ressemblance entre le héros et son auteur a contribué au succès du livre Martin Eden. cet ouvrage a été « publié aux États-Unis en 1909 », rappelle la source Wikipédia.
Un roman d’aventures à la « London » mais sans l’exotisme de ses grands romans maritimes. Si les pays lointains sont nommés, jamais ils ne servent de décor à l’action. Le cadre est resserré autour de la ville d’Oakland et ses alentours, en Californie. Le héros, Martin Eden, marin d’une vingtaine d’années, ayant déjà beaucoup vécu, ambitionne de devenir écrivain. Oui mais ! Intelligent mais n’ayant pas reçu un enseignement scolaire suffisant, il devra étudier en autodidacte la grammaire, la littérature ou encore la philosophie pour réussir son pari : s’élever hors de sa condition afin d’atteindre des sphères plus hautes, jugées précocement plus intellectuelles, à savoir celles de la bourgeoisie dont fait partie Ruth Morse. C’est pour cette jeune femme que Martin cherche à s’extraire de son milieu.
Récit de la force, de la lutte des classes, de l’acharnement, de la privation ; récit également de l’espoir et des désillusions qui traînent dans les sillages.
C’est au minimum tout cela « Martin Eden ».
Hugo HUAULME.
Professeur de littérature
La place des jeunes dans le monde associatif
Le monde associatif est vaste, riche et il est facile de s’y perdre. Pour autant, nombreux sont les jeunes qui s’engagent dans les associations ou dans des mouvements citoyens et politiques. Comment y sont-ils arrivés ? Que recherchent-ils à travers leurs actions ? Quels sont les bénéfices qu’ils en tirent ?
Pour s’investir dans quelque chose, il faut d'abord, souvent, y croire ! C’est donc la volonté d'être acteur et de changer les choses qui motive souvent les jeunes à s'engager dans le monde associatif. Ils veulent faire changer les mentalités et évoluer dans un monde meilleur. On peut voir cela à travers la mise en place de nombreuses pétitions et campagnes de sensibilisation sur internet, telles que celles pour la valorisation des droits des femmes, la protection de l’environnement ou le mouvement LGBT...
Se construire un réseau
Cette quête de sens et le besoin de mener des actions concrètes amènent donc les jeunes à se renseigner, à mieux comprendre leur environnement immédiat pour identifier là où ils peuvent agir. L’engagement devient, de fait, une source riche d’apprentissage et d’ouverture sur le monde. Grâce à celui-ci de nombreux jeunes se voient offrir des perspectives d’avenir, que ce soit dans leur vie professionnelle ou personnelle. En effet, faire partie d’association permet de se construire un large réseau qui, en plus du côté social, du plaisir de faire de nouvelles connaissances, peut se révéler fort utile pour enrichir son CV et/ou trouver un premier emploi.
Construire la confiance en soi
Mais un jeune s’engage aussi fortement pour apporter son savoir-faire, son expérience et son point de vue sur le monde. Il veut apporter son aide et se sentir utile pour défendre des causes qui lui tiennent à cœur et ainsi inciter d’autres personnes à faire de même. Cela apporte reconnaissance et fierté, des sentiments très importants pour la construction de la confiance en soi. Les jeunes veulent être fiers de leurs réalisations et voir leurs actions se concrétiser au travers de résultats tangibles. Ils veulent faire bouger les choses, donner un sens à leurs actions.
A l’heure de ParcourSup, l’engagement citoyen et le bénévolat sont plus que jamais mis en avant. Et bien que ce ne soit pas forcément la meilleure, c’est aussi une source de motivation que l’on ne peut omettre.
S'engager est très bénéfique et enrichissant
Alors malgré tous ces avantages, pourquoi certains jeunes refusent ou se désintéressent-ils des engagements citoyen ou associatif ?
Le manque de visibilité et de communication est l’un des facteurs pouvant expliquer le non-engagement. Les associations ne mettent pas assez en avant les valeurs qu’elles défendent ou tout simplement leur existence. Très difficile, alors, pour un jeune d’identifier une cause dans laquelle il se reconnaît et pour laquelle il peut s’investir en toute confiance, au sein d'une structure.
Le fait que les jeunes ne disposent pas toujours du temps souhaité et nécessaire est un autre facteur. Ou le côté “engagement régulier et obligatoire” peut les freiner. Ou encore, il peut être rapidement frustrant de ne pas pouvoir participer aux actions par manque de temps. En étant moins présent que certains membres, on peut se sentir “moins utile”, mis de côté. Cette crainte de ne “servir à rien” est aussi très certainement à l’origine du non-engagement d’une partie de la jeunesse.
Tout le monde peut faire changer les choses
Aujourd'hui créer une association est devenu relativement facile et à la portée de tous. Tout jeune motivé à défendre ses projets ou idées peut le faire.
Mettre ainsi en avant ses idées et valeurs, pour sensibiliser, permet de retenir l’attention de quelques personnes et peut les motiver à rejoindre le mouvement.
S'engager est très bénéfique et enrichissant. Tout le monde peut faire changer les choses à sa façon, même la plus petite des actions a la possibilité de changer des vies. Alors, on compte sur vous pour rejoindre des organismes ou causes qui vous tiennent à cœur !
Charlize LEMAIRE. T2
Les parcours des profs nous intéressent
Sept professeurs du lycée Notre-Dame d’Espérance ont été interrogés sur leur parcours scolaire et professionnel. Le but : pouvoir leur demander des conseils si besoin, car ils/elles sont les plus à même de répondre.
Certains ont suivi
la voie classique
Par voie classique, on entend le parcours prépa et/ou licence, master MEEF (Métiers de l'enseignement, de l'éducation et de la formation) et passage du CAFEP (Certificat d’aptitude aux fonctions de l’enseignement privé, équivalent du CAPES, lui-même Certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du secondaire).
C’est le cas de M. Briaud (mathématiques) qui a fait une prépa PCSI (Physique-Chimie-Sciences de l'Ingénieur) avant de faire une licence 3 de mathématiques et une autre de mathématiques appliquées à l’enseignement avant de passer le master MEEF.
« Ne vous contentez pas du travail minimum : il faut se remettre en question tout le temps. » (M.Briaud)
Après un bac D, un DEUG (Diplôme d'études universitaires générales), une licence et une maîtrise de Sciences Naturelles (ancien système), Mme Proutière (SVT) s’est formée pour obtenir son CAFEP. Elle est directement devenue professeure en collège et lycée.
« Informez-vous et pensez à votre orientation assez tôt. Croyez en vos capacités, donnez vous les moyens de réussir et faites quelque chose que vous aimez. » (Mme Proutière)
D’autres ont été moins directs, et n’ont parfois pas passé le diplôme
Après un bac S, une licence en géographie et un master en aménagement des territoires, M. Jousseaume (histoire-géographie) a d’abord travaillé dans des collectivités locales en aménagement du territoire avant de devenir professeur-remplaçant en DNL (Discipline Non Linguistique) d’histoire, puis professeur à temps plein.
« N'hésitez pas à échanger avec votre entourage : il n'est pas exclu de changer de parcours. » (M. Jousseaume)
M. Fregona (SES) a réalisé un bac ES, une maîtrise en droit privé et un master en administration des entreprises à Nantes. Il a ensuite travaillé comme responsable des ressources humaines de services de soins à domicile. Il a été recruté comme formateur pour les étudiants en décrochage scolaire, puis en CFA (Centre de formation d'apprentis). Il est l’un de ceux qui sont devenus professeurs sans CAFEP.
« Il faut se former tout au long de sa carrière, être curieux et se faire plaisir dans ses études. » (M. Fregona)
Pour Mme Arvanitis (philosophie) ayant fait un bac A3 (philosophie et musique), étudié en faculté de philosophie, passé les concours de l'enseignement sans motivation ni succès, a jugé que la voie de l’enseignement était trop précipitée. Elle est tombée amoureuse de la Grèce, et s’y est installée. Là-bas, elle a travaillé dans l’apiculture, la traduction, l’enseignement en FLE (Français en Langue Étrangère), puis dans une école bilingue qu’elle a co-fondée. Lors de la crise de 2008 ayant beaucoup touché la Grèce, elle est revenue en France. Elle a enseigné le français, fait des remplacements, pour enfin être appelée comme professeure de philosophie dans notre lycée et passer son CAER (équivalent du concours du CAPES-interne).
« Donnez toujours le maximum dans un projet. Ne vous laissez pas abattre par un échec, c’est important et il y en aura toujours. » (Mme Arvanitis)
M. Dauchet (EPS), lui, a fait une licence STAPS (Sciences et techniques des activités physiques et sportives) et une maîtrise. Il a obtenu le CAFEP EPS. Il savait depuis le lycée qu’il voulait suivre une filière sportive : il s’est spécialisé en escalade et kayak. Ayant aussi travaillé dans le sport adapté en centre de rééducation motrice, il a souvent été sur deux établissements.
« Dans le sport, il existe de multiples filières qu'il faut bien explorer avant de s'engager. » (M. Dauchet)
Le dernier professeur interrogé était Mme Bennaceur (anglais). De son côté, être professeure d’anglais était une évidence. Mais à l’époque, les filières littéraires étaient dévalorisées. Elle s’est donc inscrite en fac de langues après avoir obtenu un bac D (équivalent du bac S). Partie en Angleterre pour sa maîtrise, elle a décidé de terminer sa formation à distance. En revenant en France, elle avait déjà travaillé en tant que professeure de FLE. Le diplôme de l’enseignement britannique n’étant pas accepté en France, elle a dû passer l’examen du CAFEP. En parallèle, elle était professeure d’anglais dans une école hors contrat. Après cela, elle s’est installée à Saint-Nazaire, pour devenir professeure en mi-temps à NDE et à Sainte-Thérèse.
« Soyez exigeant avec vous-même, soyez exigeant avec les autres, visez haut et ne lâchez rien, plus vous vous impliquerez, plus vous serez fidèle à vous-même et plus vous recevrez des autres. » (Mme Bennaceur)
Un parcours : unique, personnel
Si nos professeurs sont passionnés par leur métier, la majorité considère un changement de voie envisageable, voire certain dans le futur. Certains trouvent, en plus, le système trop protocolaire : les activités que les professeurs voudraient proposer sont restreintes.
Évidemment, tout n’est pas toujours allé tout droit. Certains ont dû travailler comme surveillant pour payer leurs études.
Pour d’autres, le marché du travail était saturé. Ils ont travaillé avec des personnes totalement différentes d’eux. Ils étaient trop jeunes pour des postes à grandes responsabilités, ou trop âgés comparés à leurs camarades. Il leur est arrivé de regretter de ne pas avoir travaillé assez pendant leurs études. Ou encore, ils ont rencontré des difficultés à obtenir le diplôme. De cette façon, les péripéties de chacun créent leur parcours.
Tout le monde ne travaille pas de la même façon : certains travaillent énormément, d'autres profitent des soirées étudiantes... Quand certains savent qu’ils vont travailler dans un domaine précis, par exemple grâce aux parents de même profession, d’autres découvrent leur voie après des voyages, des stages... C'est propre à chacun.
Lilou GUERIN, T2
"L’Université à l’essai", un jour dans la peau d’un étudiant
Chaque année, Nantes Université ouvre ses portes aux premières et terminales. Une opportunité pour les lycéens de tester l'université avant de faire un choix d'orientation.
Au lycée, l’orientation occupe une place importante. Dès la première, puis en terminale, chaque élève se doit de faire des choix quant à ses spécialités et options, mais aussi en vue des études supérieures sur la plateforme Parcoursup. Ces choix sont d’une importance cruciale car, en plus de décider d’une formation en vue d’un métier, les élèves doivent envisager l'établissement qui leur correspond le mieux, une école ou une université.
De nombreux paramètres sont souvent à prendre en compte : les trajets, le logement, la restauration, les coûts de scolarité... Tous ces éléments peuvent faire hésiter quant à une inscription définitive. Ainsi, pour faciliter le choix des lycéens, de nombreux établissements organisent une immersion complète dans leurs locaux.
Comme chaque année, Nantes Université ouvre les portes de nombreuses composantes : psychologie, sciences et techniques, droit, STAPS, IUT ... mais aussi de plusieurs services : BU, RU. A l’occasion d’une journée, "l’Université à l’essai" permet aux lycéens de découvrir la vie étudiante. Des impressionnants amphithéâtres où sont donnés les cours magistraux (CM) aux laboratoires des travaux pratiques (TP) en passant par le restaurant universitaire (RU) et l’immense bibliothèque (BU), la visite est complète mais surtout vivante car l’immersion est totale. Le lycéen devient un étudiant à part entière ...
Mon expérience personnelle d’une journée à l’université
J’ai eu l’opportunité de participer à une journée d’intégration à Nantes Université. J’ai ainsi assisté à un TP de paléontologie à l'UFR Sciences et des Techniques et à un CM de psychophysiologie. Ces journées sont en grande partie gérées avec l’aide d’étudiants volontaires : les tuteurs, qui ont pour mission d’accueillir les lycéens et de les accompagner aux cours. Avec une étudiante, nous avons visité plusieurs salles de cours (amphithéâtres et salles de TD). Nous sommes également allés à la BU. Ces établissements présents sur la plupart des campus universitaires sont des endroits idéaux pour y travailler et pour réviser seul ou en groupe. Il est généralement proposé aux lycéens de manger au RU, je n’ai malheureusement pas eu cette chance...
En tant que futurs étudiants, les échanges avec les tuteurs sont toujours très intéressants. Ils témoignent facilement de leurs expériences de l’université, des difficultés et astuces qu’ils ont découvertes. Ils sont souvent plus à même de répondre aux nombreuses questions des lycéens, que des professeurs. Par exemple, comment se passe une journée-type avec les aléas des transports, des cours ou des examens ? Le but est ainsi de découvrir le travail à l’université aux côtés des étudiants de première année (L1). Les cours auxquels les lycéens ont accès, sont dispensés par les enseignants (Maître de conférences ou Professeurs d’Université) qui ont accepté de participer à "l'Université à l’essai". Cependant, aucun aménagement spécifique n'est prévu. Après l’accueil par l’enseignant, le cours poursuit son déroulement normal.
En tant que lycéen, on essaie alors de comprendre ce que l’on peut en faisant abstraction des termes trop compliqués… Lors du CM de psychophysiologie que j’ai eu la chance de suivre, l’enseignant est revenu sur le cours de la semaine précédente en proposant un quizz interactif qui permet aux étudiants de s’auto-évaluer sur leurs connaissances du cours. L’attention et l’écoute demandées pour suivre les CM ne sont en rien les mêmes qu’au lycée. Au fur et à mesure que l’étudiant découvre le cours, il doit prendre des notes pour intégrer les éléments utiles afin d’appréhender les nouvelles notions. La distance avec le professeur ne permet pas facilement de l'interpeller à chaque interrogation. En effet, par rapport au lycée, l’interaction enseignant-élève se perd en partie dans les amphithéâtres.
Pendant le TP de paléontologie, qui a duré deux heures, j’ai étudié des fossiles à la loupe binoculaire et au microscope. L’apprentissage des sciences à l’université est tourné en particulier sur l’observation. Le matériel est sur les paillasses et les étudiants sont laissés en autonomie. Ils mettent en place l’expérience, la réalise et construisent leurs comptes-rendus (avec des dessins) de leurs observations. Pour des raisons matérielles, les salles de TP accueillent en moyenne une vingtaine d’étudiants. Le professeur est alors plus disponible pour répondre aux questions et confirmer les résultats expérimentaux. Les CM et les TP sont très différents de ce que l’on peut vivre au lycée et demanderont une certaine phase d’adaptation pour les futurs étudiants.
Le bilan d’une journée à l’université
La journée “Université à l’essai” m'a permis de découvrir une nouvelle approche des attendus de la faculté. L’immersion dans les locaux, les amphithéâtres, les salles de TP, la BU m’ont aidé à me projeter sur l'avenir après l’obtention du baccalauréat.
J’ai appris beaucoup de choses sur la vie d’étudiant et surtout cela m’a aidé à relativiser par rapport à la pression que l’on peut se mettre sur notre projet d’avenir.
La journée à Nantes Université avec l’accompagnement des tuteurs a répondu en grande partie aux questions que je me posais. Même si le choix des spécialités et options de terminale reste compliqué, je recommande vivement à chaque lycéen qui souhaite découvrir en avant-première "l’Université à l'essai" de participer à ces journées.
(https :/lyceens.univ-nantes)
Thomas CHERAUD.
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Trente ans de paix compromise
Retour sur ces années postsoviétiques d’unions équivoques, du rêve de liberté ukrainienne au retour de la guerre en Europe.
Voici plusieurs mois que les premières troupes russes ont franchi les frontières de l'Ukraine depuis le 24 février, date à laquelle Vladimir Poutine, lors d'une allocution télévisée, déclare la guerre à la nation "sœur de la Russie". Si l'escalade semblait s'accélérer dans les semaines précédant le conflit, cet événement est le fruit d'une liaison complexe entre les deux pays depuis la dislocation de l'URSS en 1991. Ainsi, l'Histoire nous montre ces différends qui auront raison d'une paix fragile.
L'indépendance contestée
Dans un contexte de crise économique et militaire renforcée dans les années 80 et la crainte de l’insécurité suite au putsch de Moscou visant à conserver le pouvoir central de la Russie en URSS, une vague de nationalisme sonne la fin proche de l’Union soviétique. L’Ukraine ne fait pas exception : elle déclare son indépendance le 24 août 1991 et voit l'assurance de sécurité et de souveraineté dans son développement économique et commercial. Bien qu'elle reconnaisse rapidement cette indépendance, la Russie (alors sous Boris Eltsine) éprouve une certaine déception, voyant toujours l'Ukraine comme une région de son territoire. Des liens vieux d’une douzaine de siècles avaient aussi vu construire une alliance forte entre ces pays, qui devait perdurer avec la signature du traité de Minsk et la création de la CEI (organisation de coopération politico-économique et juridique réunissant les pays d’ex-URSS).
Une recherche d'équilibre
La jeune république ukrainienne, dirigée par Leonid Kravtchouk en 1991, puis, par Leonid Koutchma en 1994, affiche une politique relativement indépendante. Elle marque une première approche vers l'Occident en signant un partenariat avec l'OTAN et y évoque pour la première fois l’idée d’une adhésion. Elle entretient en parallèle ses rapports diplomatiques avec la Russie à qui elle lègue son arsenal nucléaire - dont elle possède à l'époque le 3e armement - contre la garantie de son intégrité territoriale et d’une sécurité mutuelle.
Ces relations commencent pourtant à se ternir dès les années 90 au sujet de la Crimée. Cette région “offerte” par la Russie à l’Ukraine en 1954 pour commémorer les 300 ans de leur réunification garde des liens profonds avec sa voisine de l'Est ; théâtre de victoires décisives de l’Armée Rouge pendant la Seconde Guerre Mondiale, elle incarne aussi un modèle de développement économique et une ouverture stratégique de la Russie sur la Méditerranée. Sa population majoritairement russophone dénonce un manque de considération de l’Ukraine après l’adoption de sa langue comme langue nationale aux dépens du russe. Un traité entre Kiev et Moscou est signé en 1997 attribuant à la Crimée le statut de république autonome d’Ukraine et leur garantissant par ailleurs une cohabitation militaire dans la Mer Noire.
Entre escalades et divisions
Une révolution éclate suite aux résultats des élections présidentielles de 2004 en Ukraine (pour fraude et influences russe et américaine supposées). Un nouveau scrutin voit l’arrivée d’un président pro-européiste, Viktor Louchtchenko. Le soutien ukrainien à la Géorgie dans la guerre contre l’Ossétie du Sud pro-russe et les crises économiques gazières de 2006 à 2009 témoignent de la dégradation croissante de leurs relations. Une alliance économique et politique tente toutefois de s'imposer avec l’arrivée au pouvoir de Viktor Ianoukovytch en 2010.
Des tensions internes apparaissent dans l’est du pays au Donetsk et au Lougansk (Donbass), où la population dénonce une politique centraliste responsable de
déficits économiques et industriels depuis plusieurs années.
Un nouveau tournant survient en 2013 : le refus d'un accord d'association entre l'Ukraine et l'UE sous la pression de la Russie entraîne d'importantes manifestations sur la place Maïdan à Kiev, menant à la chute du président Ianoukovitch, à qui succède Petro Porochenko. La Russie dénonce ce renversement et décide d'intervenir en Crimée. L'île est annexée début 2014 suite à un référendum d’autodétermination pourtant non reconnu par une partie de la communauté internationale. Le russe perd son statut de langue officielle dans plusieurs oblasts d'Ukraine tandis que des mouvements nationalistes se soulèvent dans le Donbass ; les Républiques du Donetsk et du Lougansk sont proclamées, soutenues par la Russie.
Malgré des tentatives d'apaisements et la signature d'accords de cessez-le feu à Minsk en 2014 et 2015, des affrontements font rage depuis maintenant huit ans entre les forces ukrainiennes et les séparatistes pro-russes, faisant à ce jour plus de 3350 morts côté civil et 9650 morts côté militaire. Le conflit s'accompagne d'une série d'incidents diplomatiques, à l'instar du vol MH-17 qui fut désintégré par un missile en 2014 alors qu'il survolait le Donbass, et dont l'origine fut rejetée entre l'Ukraine et la Russie.
La rupture
L'entente se rompt symboliquement alors que l'Ukraine se retire de la CEI en 2018 et renouvelle sa demande d'adhésion à l’OTAN en 2021. Alors sous la présidence Volodymyr Zelensky, le pays entre dans une crise diplomatique majeure contre la Russie qui continue de faire pression afin de le dissuader de tout rapprochement vers l’Occident. C'est dans ce cadre qu'elle reconnaît officiellement les républiques séparatistes du Donbass le 21 février 2022 avant d'y déployer ses troupes pour une opération dite de “maintien de la paix”.
Bombardements, crimes de guerre, attentats, menace nucléaire, crise migratoire : ce conflit nous montre une fois de plus les répercussions destructrices de confrontations idéologiques entre les grandes puissances de ce monde sur la vie de millions de personnes dont les conditions dans lesquelles elles se trouvent aujourd'hui dépassent de loin n'importe quelle cause tentant de les justifier. Reste à savoir ce que l'Histoire nous apprendra de cette guerre et ce qu'elle en retiendra pour les générations futures. Romain BOISROBERT. T2
Barkhane, une OPEX dans l'ouest de l'Afrique
Le mot Barkhane d'origine turc, signifie "dune mobile, en forme de croissant, dont les cornes s'allongent dans le sens du vent dominant". Le théâtre majeur de cette opération extérieure se déroule dans le désert du Sahara, où les militaires peuvent facilement se cacher.
C'est quoi Barkhane ?
L'opération Barkhane se situe dans cinq pays du Sahel, le Mali, le Niger, la Mauritanie, le Burkina Faso, et le Tchad.
Ces cinq pays ont créé le G5 Sahel, une institution qui protège les pays touchés par la menace terroriste. L’objectif étant d’assurer un cadre de coopération pour permettre la sécurité et le développement de cette région semi-désertique, où se sont répandus les groupes djihadistes.
L'opération Barkhane a débuté le 1er août 2014 et a remplacé l’opération “serval”, lancée le 11 janvier 2013. Elle oppose les Alliés (La République tchèque, le Mali, le Royaume uni, les USA, l'Estonie, le Canada, l'Allemagne et l’Espagne) et les pays du G5 Sahel aux armées djihadistes.
De nombreux enjeux, objectifs et raisons
Ces opérations extérieures ont de grands enjeux économiques, puisque 1.461 milliards d’euros ont été mis en jeu pour cette opération. Elles ont aussi des enjeux stratégiques pour les pays, puisqu’elles leur permettent de tester et de développer leurs forces militaires en contexte de guerre.
Par exemple, l’opération Barkhane a constitué un espace moteur pour l’évolution des armées françaises et pour le maintien de ses capacités opérationnelles.
De plus, l’opération Barkhane a de nombreux enjeux humains, puisque des soldats sont envoyés en premières lignes pour combattre le terrorisme.
Les objectifs de cette opération sont de contenir la menace, de stopper l’avancée des colonnes rebelles-terroristes déferlant du nord du Mali vers Bamako. Il s’agit aussi de mettre la menace terroriste à la portée des forces locales et également de rendre les forces locales progressivement autonomes.
Derrière cette opération il y a plusieurs raisons pour lesquelles la France s'est engagée. La plus importante est que la France, étant un pays développé, possède une force armée et des moyens militaires élevés comparé aux pays du Sahel qui eux, restent des pays en développement et de ce fait, peinent à assurer leur sécurité seuls.
Cette guerre de territoire est aussi une guerre de l'ombre. En effet, les groupes terroristes se servent d’internet et plus particulièrement du “Darknet” pour s’armer, recruter et instaurer "un climat de Terreur". L'objectif de ces groupes d’individus est de faire parler d’eux, en utilisant la presse pour diffuser leurs messages suite à des actions chocs afin d'apeurer la population civile.
Il est donc nécessaire, dans une logique de partenariat, d’aider ces pays en développement pour lutter contre le terrorisme. Mais, la France n’agit pas seulement dans cette optique. Cette région étant une ancienne colonie française, une relation de fraternité s’est instaurée, en plus de la nécessité de se racheter, en les aidant. Qui plus est, l’ONU intervient dans cette zone avec les casques bleus dans le but de rétablir une paix durable.
Néanmoins, ces opérations sont coûteuses, aussi bien humainement que matériellement. En 2020, 5100 militaires ont été engagés (3000 à 5100 Français, 90 Britanniques, 50 à 95 Estoniens, 79 Danois, et 60 Tchèques).
Environ, 1000 véhicules ont été utilisés (drones, avions de chasse, hélicoptères...) et tous les régiments ont été touchés. Au total, l’intervention aura causé 57 victimes françaises.
Une page qui se tourne, pour en ouvrir une nouvelle ?
Toutefois, l'opération Barkhane a pris fin, les troupes françaises se sont retirées du Mali. Le jeudi 10 juin 2021, le président français a annoncé lors d’un point presse la fin de l’opération militaire Barkhane dans laquelle 5100 soldats français étaient engagés, avec un engagement militaire français présent, sous une forme différente.
Après plus de huit ans de déploiement, cette annonce doit rebattre les cartes dans une région où la plupart des territoires échappent encore au contrôle des États.
Isaline LANGEVIN. T4
Il y a 80 ans, l'opération Chariot !
Une cérémonie remarquable, a réuni à Saint-Nazaire un comité d'exception, ainsi que des navires de guerre britanniques et français. Cet événement a été suivi d'un débat organisé par Saint-Nazaire Renversante, sur le thème : BD, jeux vidéo… Entre histoire et imaginaire.
Hommage aux héros,
devoir de mémoire
A cette cérémonie, au milieu de plusieurs centaines de personnes, étaient sur les rangs des détachements militaires français et britanniques, marines et armées de terre, ainsi que la fanfare du 6e Génie d'Angers pour les hymnes nationaux. Parmi les autorités remarquables ; monsieur le maire de Falmouth, port de départ du Campeltown, auprès de monsieur David Samzun, maire de Saint-Nazaire. Avec la participation de nombreux élus des Pays de la Loire, du représentant de l'attaché de défense britannique à Paris, avec entre autres, la présence toute particulière du fils du commandant du Campeltown.
Il ne faut pas oublier tous les membres de la Saint-Nazaire Society, les 80 enfants des écoles et la chorale du groupe "vent arrière" qui a interprété la création de Gilbert Barbara, Chariot 1942, honorant la mémoire des commandos.
De nombreuses gerbes ont été déposées devant le menhir de la jetée du Vieux Môle, encadré par vingt-quatre drapeaux. Notons que les gerbes britanniques sont composées en majorité de coquelicots. Cette tradition date de la première guerre mondiale, le coquelicot poussant sur tous les sols.
Cette fleur est devenue mythique grâce au poème "In Flanders fields" écrit par John McCrae, un lieutenant-colonel canadien.
Cette émouvante commémoration a été ponctuée par de nombreuses interventions, discours officiels et lectures d'écoliers. Tous soulignent l'importance de "garder en mémoire cet évènement [...] et que les jeunes générations apprennent cette histoire en France, comme au Royaume-Uni", ainsi que l'a souligné Elissa André, présidente de la Saint-Nazaire Society France.
"Keeping the memory of this event is to recall who they were and the values for which they fought. It is important that we do not forget and that the younger generation learn their history in France and the UK".
Parcours "sur les lieux de l'opération Chariot"
A la suite de la cérémonie, un parcours libre sur l'opération a été inauguré. Celui-ci retrace les événements qui se sont déroulés, heure par heure, minute par minute, lors de l'opération dans les différents lieux du port, du pont-levant à la forme-écluse Joubert.
Le tout, nous est présenté sur sept panneaux écrits en français, anglais et allemand.
Les textes fournissent détails et citations de vétérans de l'opération, à côté d'illustrations du dessinateur et illustrateur de bande dessinée, Benoît Blary.
Des ressources numériques sur l'opération sont accessibles sur le site de St-Nazaire patrimoine.
Ce parcours riche en détails et en documents graphiques permettra "au plus grand nombre de découvrir cette action". Celui-ci est plus qu'un chemin de découverte. "Jusqu'à aujourd'hui, la mémoire de cet évènement a été portée par les familles et les survivants britanniques, ainsi que par les Nazairiens, témoins de cet épisode", comme le souligne Elissa André. En effet, cette mémoire risque de se perdre au fur et à mesure du temps.
BD, jeux vidéo...
Entre histoire et imaginaire !
Après la commémoration, s'en est suivi un débat organisé à la base sous-marine par Saint-Nazaire Renversante autour du thème : Comment passer de la fiction à la réalité ?
Plusieurs intervenants furent présents. Mme Elissa André, nous a présenté comment passer cet héritage commun aux jeunes générations. Benoît Blary, a expliqué son travail de recherche pour ses dessins sur l'opération afin qu'ils soient plus parlants et plus proches de la réalité. Arnaud Drocourt, en charge des relations de Wargaming.net, développeur du jeu-vidéo World of Warship, est également intervenu.
L'emblème
de l'opération Chariot
Celui-ci représente une femme sur un char tiré par deux chevaux avec à ses pieds, deux femmes agenouillées.
Cette femme, la reine celte Boadicée, a combattu l'envahisseur romain. Elle périra peu de temps après la bataille perdue de Walting Street en 61. Elle représente la révolte contre l'ennemi. Son courage aurait inspiré le nom de code "Chariot", char en français. La Saint-Nazaire Society a fait d'elle son emblème.
Nota : cinq prestigieuses Victoria Cross seront attribuées parmi les participants de ce raid, dont deux à titre posthume.
Lucien EMANGEARD
et Lucas GUIOT. 2nd 5
avec l'aide du lieutenant-colonel Christian Buet
L'opération Chariot, un tournant dans la bataille de l'Atlantique
Cette année, nous fêtons les 80 ans de l'opération Chariot, une opération militaire menée par les Britanniques à Saint-Nazaire. Mais alors, quels ont été les objectifs et conséquences de cette opération sur la suite de la guerre en Europe ?
Une situation désespérée
Mars 1942. Depuis deux ans déjà, la France est occupée par l’Allemagne nazie. Depuis deux ans déjà, la guerre fait rage en Atlantique, entre la Royal Navy et la Kriegsmarine. Depuis deux ans déjà, le maréchal Pétain est à la tête du régime de Vichy, mais depuis deux ans déjà, la résistance française s’est organisée sous le commandement du Général De Gaulle. C’est dans ce contexte là que s’est déroulée, en mars 1942, une opération militaire de grande ampleur menée par les Britanniques sur le sol français. C’est, en effet, le 27 mars 1942 que fut lancée l’opération Chariot à Saint-Nazaire.
Les objectifs de l’opération
La bataille de l’Atlantique fait rage depuis 1939. Elle oppose les Anglais au Reich allemand. Les Britanniques veulent absolument détruire le Tirpitz, plus gros cuirassé allemand, ou du moins l’empêcher de venir stationner à Saint-Nazaire.
Saint-Nazaire était en effet un des seuls ports ayant la capacité d’accueillir un navire de cette taille sur la côte Atlantique, grâce à la forme Joubert, grand bassin permettant un accès direct à l’océan. Dans le cas où le Tirpitz serait parvenu à rejoindre Saint-Nazaire, le ravitaillement anglais s’en serait retrouvé complètement perturbé et la flotte anglaise, grandement menacée.
Winston Churchill, premier ministre Britannique, va donc décider de mener une opération militaire dans le but de détruire la forme Joubert de Saint-Nazaire.
Le déroulement de l’opération
Le 26 mars 1942, un convoi de deux destroyers, dix-sept vedettes et du Campbeltown, quittent l'Angleterre en direction de Saint-Nazaire. L'objectif des navires de la Royal Navy est d'atteindre la forme Joubert, et donc de traverser la Manche, puis l'estuaire de la Loire, tout en évitant bancs de sable, mines et navires ennemis, dans le but d'y encastrer le Campbeltown et de le faire exploser. Grâce aux informations transmises par les réseaux de résistance de Saint-Nazaire, le convoi va réussir à atteindre la forme Joubert à 1h34 du matin et y faire exploser le Campbeltown. Dans le port de Saint-Nazaire, c'est le début des combats entre forces britanniques et soldats allemands. A 11h30, les explosifs chargés à bord du Campbeltown explosent. La violente déflagration provoque la destruction totale de la forme Joubert. Seules cinq vedettes parviennent à rejoindre l'Angleterre en bon état, les autres sont coulées. Le lendemain, le 27 mars, deux torpilles britanniques qui n'avaient pas explosées, explosent dans le port de Saint-Nazaire, provoquant une grande confusion chez les Allemands. Ils croient à une deuxième attaque.
La ville va être fouillée, de fond en comble, suite à cela et des civils sont exécutés.
Le bilan et les conséquences de l’opération
Cette opération fut considérée comme un succès malgré les nombreuses pertes alliées. On compte, en effet, du côté britannique 169 morts et 232 prisonniers pour "seulement" 42 morts du côté allemand.
Mais, outre cela, l'objectif principal fut réalisé. De nombreuses missions de sabotage furent effectuées (réservoirs de carburant et autres objectifs). Le joyau de la Kriegsmarine ne pourra plus venir se faire réparer à Saint-Nazaire. En s'attaquant à l'endroit le plus défendu de France, les Anglais prouvèrent que le mur de l'Atlantique n'était pas infranchissable.
Face à cette défaite, Hitler déplaça de nombreuses troupes du front russe vers la côte ouest, ainsi les armées russes eurent la possibilité de regagner du territoire.
Aujourd'hui, l'opération Chariot est considérée comme l'opération la plus ambitieuse réalisée par les commandos britanniques et a été décisive dans la suite de la guerre.
Hugo ROUSSEL. T1
Le CBD, une nouvelle drogue légale ?
Il est fort probable que vous ayez récemment vu apparaître un magasin ou entendu parler autour de vous de CBD, mais finalement qu'est ce que ce nouveau composé miracle du cannabis ?
La plante de cannabis contient plusieurs molécules de cannabinoïdes, dont le cannabidiol, plus couramment appelé CBD. Ce dernier a été salué par les consommateurs et les chercheurs en raison de son usage polyvalent lorsqu’il s’agit de traiter différentes pathologies.
Mais alors, est-ce légal ?
Le CBD n’est pas psychoactif et peut ainsi être utilisé comme traitement thérapeutique. À l’opposé du fameux Tétrahydrocannabinol (THC) aussi contenu dans le chanvre qui est considéré par la loi comme un stupéfiant.
Ne figurant pas dans la liste des produits stupéfiants en France et en Europe, sa production est tout de même soumise à une législation stricte imposant un taux de THC strictement inférieur à 0,2 % afin d'éviter toute forme d'effet psychoactif.
Quels sont les vertus du CBD ?
Le CBD conserve pour autant certaines propriétés du chanvre. Il possède de fortes propriétés anti-inflammatoires, et analgésiques (anti-douleur), ainsi que la capacité d’influencer positivement la chimie du cerveau, permettant ainsi de traiter efficacement la dépression, ou l’anxiété. C'est pour cette raison qu'il est notamment utilisé comme anxiolytique, autrement dit pour soulager les troubles anxieux.
Le CBD est également utilisé comme traitement contre différents symptômes de l'endométriose grâce à ses propriétés analgésique et anti-inflammatoire. Une étude menée en 2012 a aussi mis en évidence son impact direct sur la fonctionnalité de l’appareil reproducteur féminin en raison de sa relation étroite avec le système endocannabinoïde, notamment impliqué dans la régulation de l'inflammation.
Comment expliquer cet engouement si tardif ?
Bien que de plus en plus d'études mènent vers la conclusion de propriété thérapeutique remarquable du CBD, très peu nous permettent de connaître les effets secondaires lié à cette substance. Comme le rappelle Drogues Info Service "il existe encore trop peu d’études cliniques pour évaluer les effets du cannabidiol sur l’homme, la plupart des études ayant été réalisées sur des animaux. Leurs résultats sont donc à considérer avec précaution".
Amélie HERVE. T4
Faut-il séparer l'humain et l'artiste ?
Un débat qui fait rage à l'époque de l'artiste en tant que penseur, un statut qui lui offre médiatisation ou déshumanisation.
Réflexion
En 2022, quel sujet complexe que de se questionner sur le statut de l’artiste dans notre société ! Il est évident que les cas ne cessent de tomber les uns après les autres posant sur la table de manière continue le même débat. Cependant, le but de cet article n'est pas de les citer, ni de les juger, seulement de poser une réflexion quant à ce sujet aussi épineux qu'ecce homo.
L’Art est Humanité
Tout d’abord, revenons au fondement premier de l’art : l’humain. L’artiste, avant d’être un artiste, est un être humain. La seule définition de l’art qui ne pourrait être contredite, c’est que l’art est un concept purement humain. Rien de plus humaniste que l’art. Le seul à l’origine de l’art est l’Homme. L’art n’est que le reflet de l’humaine condition.
Alors, les premières œuvres, comme les vénus de Hohle Fels, de Willendorf, Dolní Věstonice, ne sont autres que des représentations par l’artiste de sa condition d’être humain. Ces premières œuvres constituent alors ce lien étroit entre l’Homme et l’art, un lien qui font de ces deux concepts, un tout indissociable. Jean-Paul Sartre, dans L'existentialisme est un humanisme, nous disait en parlant de l'artiste que « son œuvre s'incorpore à sa vie ».
La condition de l’artiste
Le terme d’artiste n’est que très récent. Pendant longtemps, l’artiste n’était qu’un artisan, bien loin du penseur contemporain. De sa condition, l’artisan avait pour mission de répondre à des commandes. L’essence de ses œuvres était alors dictée par une classe supérieure, une classe seule à pouvoir s'offrir le travail d'un artisan.
Dans cette société, l'artisan n'est alors pas reconnu pour son œuvre. La preuve de cette absence de reconnaissance est que les œuvres ne sont pas signées. L'artiste-artisan n'est pas un penseur dans cette société codifiée par la noblesse.
L'art fait les frais de règles strictes dans ses thèmes. Les artistes sont alors ceux qui ornementent l'architecture ecclésiastique au Moyen-Âge, ceux qui peignent les portraits d'apparats à la Renaissance, ceux qui suivent les règles de l'Académie au XIXe siècle.
La société impose aux artistes des codes et des thèmes, ce qui contraint l'artiste à cette condition d'artisan. L'artiste est contraint. Il ne suit pas ses idées, mais celles qui lui sont imposées. Il n'est alors pas à l'origine de sa création. Par là, son œuvre ne lui est aucunement attribuée.
La propriété de son œuvre est celle du commanditaire à l'origine de la pensée. Le noble ou le bourgeois sont les seuls à pouvoir détenir cette étiquette de penseur. Cette société de privilèges forcent la séparation entre l'humain et l'artiste, cette société est par là synonyme de déshumanisation.
L’artiste comme penseur
Selon Guy Debord, essayiste et fondateur de l'Internationale Situationniste, « La culture s'est détachée de l'unité de la société du mythe ». D'après l'auteur, tous les textes de l'Internationale Situationniste peuvent être librement traduits ou adaptés. Cependant, je ne pense pas me tromper quant à l'utilisation de sa pensée comme critique de l'art contemporain. Ce qu'explique Debord, c'est que la société capitaliste battante depuis la seconde moité du XXe siècle, a aussi influencé l'art et la culture. Cette société, Debord la nomme "société du spectacle". Cette société marque la fin de l'utopisme d'une pensée collective en Occident. Le libéralisme a poussé les artistes à l'émancipation. Ces derniers sont alors devenus les penseurs à part entière de leurs œuvres.
Cependant, en même temps que les artistes prennent en liberté, et se détachent de l'artisan, ils se confortent à une pensée individualiste. Le but de l'artiste-penseur est alors de se détacher de la masse. Pour ce faire, il se met en quête de la pensée unique, l'œuvre qui n'a jamais été pensée auparavant. De ce fait, l'artiste devient plein penseur de son œuvre et il est alors très médiatisé. L'artiste-artisan qui ne signait pas ses œuvres disparaît en laissant place à l'artiste-penseur qui, en plus de signer ses œuvres, est connu et reconnu de tous par une médiatisation de son art.
A ce moment, l'apparition de l'artiste-penseur devrait alors remplir cette fonction perdue, celle de l'humanisation, celle de rétablir le lien entre artiste et humain. Cependant, cette société capitaliste est aliénante, elle vient rompre tout lien entre le créateur et sa création. A ce moment, l'artiste est déshumanisé par le fait qu'il devient spectateur de son travail, lui ôtant le droit de goûter à cet humanisme. C'est cette aliénation qui fait de chacun de nous un spectateur de "La société du spectacle".
L'artiste-penseur, responsabilité d'humanisme
Cependant, bien que l'artiste contemporain soit aliéné par le capitalisme spectaculaire, il se doit de continuer à faire semblant, semblant d'être humain. Alors, bien évidemment, il est visible depuis maintenant quelques temps que les nouveaux artistes se sont détachés de l'émancipation individualiste et reprennent, à travers des travaux collectifs, l'espoir d'une société utopique. Dans les deux cas, que le combat soit hypocrite ou non, l'artiste-penseur à cette responsabilité d'humanisme. Que l'artiste-penseur soit issu du spectacle ou non, il se doit de respecter son statut d'artiste le ramenant sans cesse à son humanité. Ce dernier, malgré l'origine de son émancipation, vit encore dans le spectacle. Le résultat en est l'orchestration des médias qui ne cessent de mettre en avant ses nouveaux penseurs. En traduisant leur pensée au plus grand nombre, c'est-à-dire plus seulement à travers leur art, mais à travers l'image, il se doivent de rester humain pour la société qui les observe. Cette société de l'image pousse alors ces artistes pour le grand nombre déshumanisé par leur propre quête d'émancipation à devenir des penseurs responsables. Si ces artistes font preuve d'un manque d'humanité, par leur médiatisation, la société condamne leur travail qui n'est alors que le reflet de leur humaine condition. L'artiste-penseur a retrouvé cette responsabilité qui est celle originelle de l'artiste, celle d'être humain et humanisant. De ce fait, il est naturel que la société condamne le travail de l'artiste, quand celui-ci fait preuve d'inhumanité dans ses actes, car ce travail n'est que le lien entre l'artiste et l'humain.
Par sa condition nouvelle de penseur, l'artiste est reconnu et médiatisé par la société. Cette dernière se doit, alors, de condamner les actes inhumains de celui qui s'impose comme détenteur d'humanité par le seul fait de se proclamer artiste.
Louis PAYEN. TLE1
Comment les produits dopants agissent sur l'organisme
Dominique Laurent, directrice de l'Agence française antidopage (AFLD), assure que les institutions seront "très vigilantes" contre le dopage, aux JO 2024.
A l'approche d'un événement qui devra être "exemplaire" sur le plan de la lutte contre le dopage, il est opportun de s'interroger comment les produits dopants influent sur le corps humain...
Les produits dopants sont classés en plusieurs catégories en fonction de leurs effets sur l'organisme. On retrouve les stimulants, les agents anabolisants, les corticostéroïdes, les narcotiques et les bêtabloquants. Ils sont consommés, le plus généralement par des sportifs en recherche d'une performance.
Les stimulants
Les stimulants (la cocaïne, la caféine et les amphétamines) sont consommés pour réduire la sensation de fatigue, accroître la concentration et l'attention. Ils augmentent l'agressivité et font perdre du poids. Ces produits interviennent sur le système cardiovasculaire et neurologique. Leur consommation peut entraîner des troubles psychiatriques ainsi qu'un grand état de fatigue.
Les agents anabolisants
Ces produits (nandrolone, stanozolol...) sont dérivés de la testostérone, l'hormone sexuelle mâle. Ils développent les tissus de l'organisme : les muscles, le sang... Ils permettent d'augmenter la force, l'endurance, l'agressivité, la puissance, la vitesse de récupération après une blessure. De plus certains agents anabolisants diminuent les douleurs, en particulier articulaires. Selon la dose consommée, ces produits, qui peuvent entraîner une dépendance, provoquent notamment des tendinites, des maux de tête, des saignements de nez, de l'acné majeure, des déchirures musculaires, des troubles du foie, voire des cancers et des troubles cardiovasculaires pouvant entraîner le décès.
Les corticostéroïdes
Ces substances dites "antifatigue" ont une action psychostimulante et anti-inflammatoire. Elles augmentent la tolérance à la douleur et permettent de poursuivre un effort qui serait insupportable dans des conditions normales. Un petit peu à l'image des agents anabolisants, la consommation de corticostéroïdes entraîne en particulier une fragilité des tendons, des déchirures musculaires, des infections locales et générales. Les symptômes vont de la simple fatigue chronique avec une chute des performances, à une défaillance cardiovasculaire pouvant conduire au décès.
Les narcotiques
Ces substances assoupissent et engourdissent la sensibilité. Ils sont utilisés pour supprimer ou atténuer la sensibilité à la douleur, et provoquer une impression de bien-être. Ils entraînent des effets nocifs : risques de dépression respiratoire, d'accoutumance et de dépendance physique, diminution de la concentration et de la capacité de coordination.
Les bêtabloquants
Ces médicaments régulent et ralentissent le rythme de la fréquence cardiaque. Ils permettent une diminution des tremblements et ont également un effet antistress. Parmi leurs effets nocifs, on note une impression de fatigue permanente, des chutes de tension artérielle, des crampes musculaires et un risque de dépression.
Les institutions anti-dopages, ont un rôle de plus en plus important à jouer dans le contrôle et la répression de ces pratiques.
Mathéo BOUCARD. T1
Ça vous tente un petit tour de la Source ?
Un après-midi, j’ai poussé la porte de l’espace jeunesse des 15 à 25 ans, qui m’intriguait tant depuis quelque temps. Suivez-moi dans la visite de ce lieu à travers mes petites interviews !
En poussant la porte de la Source , dans un cadre agréable, j’ai été accueillie par Manuela qui gère toute l’information pour les jeunes, elle est référente du point infos jeunes, et réalise également la visibilité et la publicité de la Source.
Que représente ce lieu, que peut-on y faire ?
« Ce lieu est présent pour permettre aux jeunes de réaliser des projets et de vivre de manière autonome leurs projets. Tous les mois, un programme est choisi, proposé par les jeunes. Il suffit d’entrer et d’exposer son projet, voir s’il est réalisable puis avec la validation et le soutien de l’équipe. Le projet peut alors prendre vie et c’est le jeune qui en est le porteur.
Par exemple en décembre une jeune étudiante a souhaité réaliser un projet artistique, et bien, après un temps de travail pour le réaliser, un temps d’exposition a eu lieu. » m’a répondu Manuela.
A la Source, on rencontre aussi Maéva, Camille, Pamphile et Thibaud, engagés à accompagner, aider et soutenir les jeunes. Il y a également Mélissa, présente pour tous les projets.
Pourquoi avez-vous créé ce lieu ?
Pour le côté plus administratif, je me suis tournée vers Nathalie, responsable du service Jeunesse qui m’a alors appris que ce lieu a été inauguré en 2018. La municipalité de Saint-Nazaire en charge du bâtiment a pensé la Source comme un lieu d’échanges pour les jeunes, un lieu de solidarités. Un lieu pour que les jeunes puissent s’exprimer dans leur art. La Source a été créée avec et pour les jeunes. « C’est avant tout un lieu pour guider leurs envies. » affirme Nathalie.
J’ai été surprise ensuite, en faisant la visite, que la Source permette différentes fonctions pour les jeunes. En entrant on se trouve à l’accueil ; un espace d’échange et de débats. C’est l’espace où l’on retrouve toutes les informations jeunesse. A droite de l’accueil, se trouve une scène d’exposition, d’expression et de conférence. Plus loin une pièce ouverte est à disposition, l’espace santé. On y trouve Amandine et Coralie, des oreilles attentives pour les jeunes et qui répondent à leurs interrogations.
J'ai été étonnée que l’espace jeunesse propose aussi, à l'étage, un lieu de travail pour les jeunes. Des boxes individuels ou collectifs, avec des ordinateurs de travail et des imprimantes sont mis à leurs disposition.
Il est à remarquer que le bâtiment est parfaitement accessible et pensé aussi pour les personnes à mobilité réduite.
Finalement lors de cette journée où je suis entrée à la Source, j’ai fini la visite en assistant au « Christmas and Music » , une scène ouverte pour les jeunes, lors des fêtes de fin d’année. Je me suis dirigée vers Pampille qui m’a expliqué que « cette scène est présente pour permettre aux jeunes de s’exprimer et de valoriser leurs talents ». Un coaching est proposé, tous les samedi, à la Source, pour accompagner les jeunes, leur permettre de prendre confiance en eux.
En plein centre de Saint-Nazaire, "la Source", espace 15-25 ans, au 46 rue de la paix - Saint-Nazaire, est une adresse à retenir pour les jeunes qui ont besoin de réaliser les projets qu'ils ont en tête. Alors foncez !
Pour plus d’informations, contactez l’espace jeunesse au 02 44 73 45 99.
Kamaté DAGUIZE. 1ere 4
Le journalisme, d'après un journaliste
"Le plus important dans notre métier, c'est LA CURIOSITE". "Il faut lire un max de choses, pour comprendre un max de choses."
Quel est votre parcours professionnel ?
Je suis journaliste depuis 2006.
J’ai d’abord fait une fac de droit à Science Po, puis j’ai continué mes études à Celsa (l’école de journalisme affiliée à la Sorbonne). Pour être journaliste sur des chaînes importantes comme France 2 ou TF1, il faut passer des concours : il y en a un par an. J’ai donc passé et réussi ce concours annuel pour intégrer France Télévision.
J’ai obtenu un CDD chez Télématin : pendant presque un an, j’ai fait des remplacements dans des régions, un matin j’étais à Marseille, j’y passais trois ou quatre jours, puis je partais pour Caen, où je passais deux jours, avant de repartir pour Paris... Ensuite j’ai effectué des remplacements pour dans les services de la rédaction France TV, à Paris.
Puis, j’ai obtenu un CDD dans le service rédaction de France 2. J’étais en charge des JT de France 2, ceux de la matinale, ceux de la mi-journée, et enfin du 20h.
Après tout ça, j’ai trouvé ma spécialisation. Il faut savoir que dans le métier de journaliste, chacun a une spécialisation : grèves, justice, culture, éducation... Moi, j'ai été reporter dans le secteur des transports (transports en commun, transports individuels, terrestres, maritimes, aériens...). Je m’occupais, par exemple, des grèves des transports.
Puis, je suis parti en Grèce, pour faire des reportages sur la crise économique grecque de 2008. Quand je suis rentré en France je me suis occupé des magazines pour France Télévision : Complément d’enquête, l’angle éco...
Après avoir effectué tout ce chemin sur le terrain, une place m’a été proposée dans les bureaux et j’ai accepté. Je me suis donc retrouvé adjoint second à la rédaction de France 2. J’encadrais les journalistes, je leur donnais leurs sujets, leur indiquais leurs reportages etc, et aussi je représentais mon service aux conférences de rédaction, durant environ une année.
Ensuite, pendant quatre ans, j’ai été directeur de la section économique.
Enfin, depuis septembre, j’occupe ma place actuelle : Directeur adjoint de la rédaction de France Télévision. Je fais le même métier qu'auparavant, mais pas à la même échelle.
D'où vous vient cette flamme de journaliste, pourquoi faites-vous ce métier ?
J’ai toujours eu envie de faire ce métier, dès mes dix ans. Quand j’étais au lycée, j’étais correspondant régional (correspondant local de presse), ça veut dire que je rendais compte que ce qui se passait là où j’habitais, aux radios, presses écrites et chaînes de télévision.
En fait j’ai envie d’être là où ça se passe, rencontrer les gens, les écouter, puis expliquer leur vie.
Je me suis tourné vers la télévision pour l’image. Je voulais raconter à travers les images.
Est-ce qu’il faut être tout le temps connecté pour connaître toutes les infos du monde entier, ou bien on se dit que de toute façon l’info va arriver jusqu’à nous ?
Quand on est un journaliste de terrain, on doit toujours être connecté, même quand on vit notre vie privée quotidienne. Il faut lire un max de chose pour comprendre un max de choses. Lire tout ce qu'il est possible de lire, écouter tout ce qu'il est possible d’écouter et regarder tout ce qu'il est possible de regarder. On met des alertes pour tout : articles, conférences...
Mais on ne fait pas que lire, on appelle aussi nos contacts, notre réseau : si par exemple j’entends parler d’un problème sur une voie de train, j’appelle une de mes connaissances à la SNCF pour savoir ce qu’il se passe, puis j’appelle quelqu’un de chez Air France pour savoir si ça va impacter les trafics aériens ou pas, etc.
C’est un gros investissement, c’est un métier-passion, chevillé au corps, une envie très forte de s’engager entièrement. On s’informe toute la journée, on apprend tout le temps.
La culture générale est-elle importante dans votre métier ?
En soi, elle est importante : ça veut dire qu’on est curieux. Le plus important dans notre métier, c’est la CURIOSITÉ.
Est-ce que les reportages que vous faisiez étaient des "commandes" de France Télévision, ou des initiatives de votre part ?
Les deux. Soit, on a des sujets à proposer, c’est ce qu’on appelle “vendre un sujet” à un ou plusieurs journaux. Ce sont les journaux qui disent “moi je suis intéressé”. Soit, nos supérieurs donnent des sujets. Les responsables de service voient s’ils peuvent mettre un ou des journalistes sur l’affaire.
Tout ça se passe deux fois dans la semaine : les conférences de rédaction prévisionnelles (les journalistes proposent des reportages) et les conférences de rédaction générales (les responsables distribuent les reportages).
Comment se passe la réalisation d’un reportage ? Êtes-vous seul ou plusieurs sur un sujet ?
Il y a deux types de reportage : les “sujets news” et les sujets plus longs.
Les sujets news, les informations de la journée, arrivent le matin et il faut les traiter dans l’heure. Il y a souvent deux journalistes dessus, et le montage se fait sur le lieu même du reportage. Contrôle et vérification sont fait très rapidement.
Pour les sujets à moyen et long terme, il faut d’abord faire des recherches sur ce dont on va parler. On présente le projet au directeur, s'il juge qu’on a assez d’infos, on contacte les personnes à interviewer. En revanche, s'il juge qu’on pas assez de matière, on continue les recherches. Contrairement aux sujets news, on ramène ce qu’on appelle les séquences (prise de sons, d’images) dans les bureaux de France TV pour les contrôles et les vérifications.Comment vérifiez-vous vos sources ?
C’est notre métier : on apprend à le faire. C’est pour ça qu’on a plein de spécialistes. Ils connaissent beaucoup de choses sur le sujet. Tous ces gens ont des numéros de téléphone utiles : j’ai, par exemple, des contacts à Air France, à la SNCF,... J'entretiens le contact avec ces personnes : je déjeune avec eux,... Si je tombe sur une information concernant leur entreprise, je sais qui appeler pour la vérifier.
Dans notre métier, IL FAUT DES CONTACTS, UN RÉSEAU.
Est-ce que le journalisme est un travail de "vulgarisation", d'explication des phénomènes socio-économiques, politiques, historiques, etc ?
Non, pas un travail de vulgarisation, mais un travail de décryptage, de précision, de facilité de compréhension. Mais ce n'est qu'une sorte de journalisme, qui en réalité est une matière multiple. Cela peut aussi être de l'enquête, de l'investigation, du pur reportage, de la découverte... Certains journaux défendent aussi un journalisme d'opinon.
Finalement...
Le journalisme, c’est un travail de collaboration entre les spécialistes. Il faut avoir une grande capacité d’absorption d’informations : LA CURIOSITÉ.
On ne sait pas ce qu’on va faire quand on se lève le matin, sur quels sujets on va travailler, s'il ne va pas y avoir un sujet news de milieu de journée (c’est une version idéalisée, mais pas fausse).
Le plus difficile, c'est de passer du terrain, à un poste de cadre ou de supérieur, administratif.
[Note : L'identité de l'interviewé est volontairement non citée à la demande du journaliste lui-même.]
Laure BOUCHET.1ere4
Le "Bryand", parcours de "Baby Doc"
Fabrice Bryand, Nantais de 62 ans, a réussi à exercer et vivre de ses deux passions. Entre foot et médecine, l’ancien médecin de l’équipe de France et du FC Nantes a répondu à nos questions en exclusivité.
Dans les années 80, la médecine sportive n’était pas celle d’aujourd’hui. Quasiment inexistante et vue comme « balbutiante », affirme Fabrice Bryand. Ce sont les « éléments de la vie » qui lui ont permis de mener à bien ce rêve. Ancien joueur du FC Nantes, son diplôme d’entraîneur en poche, il devient rapidement médecin spécialisé dans le sport et, à 27 ans, il est le plus jeune médecin sportif de France. Son entrée en tant que médecin au FC Nantes est due à « un concours de circonstances », dit-il.
Depuis la sixième, la médecine est une évidence pour Fabrice Bryand. Pourtant issu d'une famille n'ayant aucun rapport avec le domaine de la santé, après l’obtention de son bac, il entre à la faculté de médecine de Nantes. A l'époque, le "PASS" d'aujourd'hui se nommait "PCEM" et les différentes filières était divisé par groupes. Les mieux placés avait accès en prioritaire au filières du groupe
Premier médecin salarié d'un club de football
Il est le premier médecin a devenir salarié d’un club de football et ouvre ainsi la possibilité à ses confrères de bénéficier d’un salaire et d’un contrat. Rapidement surnommé « Baby doc », il est vite reconnu comme un pionnier dans le monde médical du foot. Il soignera les joueurs auprès du FC Nantes pendant plus de 20 ans, jusqu’en 2008. Mais les quelques tensions avec le nouveau président du club, Waldermar Kita, sur la vision de la santé des joueurs l’ont amené à démissionner.
« Sélectionné » en équipes de France !
Par la suite, l’équipe de France va le contacter. D’abord médecin de l’équipe masculine, puis de l’équipe A féminine, Fabrice Bryand continue de pratiquer une double activité. Il conservera, à mi-temps, son activité de médecine générale dans son cabinet, où il exerce encore aujourd’hui, à Carquefou. « Entre un joueur ayant mal à la 3e phalange du 4e doigt de pied, et un jeune de 15 ans à qui on doit annoncer une leucémie, il était important de continuer à voir la vraie vie » pour se rendre compte que le sport de haut niveau reste souvent dans « un monde à part, déconnecté » précise-t-il. Malgré des semaines de travail de 7 jours sur 7, il a réussi à garder un « équilibre de vie » au travers du soutien apporté par sa famille et des souvenirs inoubliables qu’il s’est créé au fil du temps et de ses voyages.
Footballeurs, bêtes comme leurs pieds ?
Pour Fabrice Bryand, l’expression « les footballeurs sont bêtes comme leurs pieds » n’est qu’une caricature. Le foot, issu d’un milieu populaire, est souvent associé à un niveau d’études peu élevé. Pourtant, un grand nombre de footballeurs ont poursuivi des études universitaires. L’ancien médecin sportif le dit lui-même, « quand on parle d’intelligence, nous pensons forcément à l’intelligence scolaire, mais il en existe bien d’autres, l’intelligence émotionnelle, de situation et dans le foot, une intelligence de jeu ». Il estime qu’il n’y a pas besoin de faire de grandes études pour acquérir une « richesse » culturelle, intellectuelle et sociale.
Entre accidents de la vie, souvenirs joyeux et parfois tristes, Fabrice Bryand se voit comme un « technicien du football » qui suit l’évolution de ses joueurs, mais également un « humaniste avec les joueurs » qu’il a accompagnés tout au long de sa carrière avec lesquels il a créé des affinités et des relations parfois filiales.
Les femmes ont toute leur place
A la question « que pensez-vous de la place des femmes dans le foot ? » Fabrice Bryand a confié que le sport féminin était en pleine évolution. Il estime qu’il ne faut pas voir le football féminin avec les « yeux du football masculin ». Les filles abordent un jeu plus fluide et technique qui n’est pas comparable à la manière de jouer des garçons plus brusque et forte. Pour ce médecin précurseur et innovateur, la place des femmes dans le foot doit largement se développer. L’idée que la danse serait réservée aux filles et le foot aux garçons est à bannir et doit encore être combattue.
Vivre ses rêves et ses envies
Ce médecin, qui a rapidement été embarqué dans le monde du sport de haut niveau, a su garder une grande humilité, sensibilité et simplicité. Il porte une attention aussi forte et entière aux patients de son cabinet car chacun à sa place dans la société, qu’on soit star du football ou non. Selon lui, s’il en est arrivé là c’est « parce qu’il s’est donné les moyens de vivre ses rêves et ses envies sans jamais oublier d’y croire ».
Précieux conseil à méditer en ces périodes d’examens pour tous les lycéens !
Léonie SCHUBERT. 2D4
Paris 2024 : un air agricole aux JO
Après l'annonce du déroulement du tournoi préliminaire de basket des JO de Paris 2024 dans le Hall 6 du Parc des Expositions de la Porte de Versailles, de nombreux fans français, et des joueurs tricolores de basket se sont indignés devant un tel manque de respect envers ce sport.
Aujourd'hui, quatrième sport le plus pratiqué en France, avec plus de 500.000 licenciés, le basketball n'en reste pourtant pas moins l'un des sports subissant le plus d'irrespect.
En effet, ce n'est pas la première fois que le basketball fait face à une certaine forme d'injustice. Durant les JO de Tokyo, en 2021, le basketball s'était déjà retrouvé victime de l'organisation de France télévision, souvent diffusé en écran scindé avec un autre sport, ou sur des chaînes de plus petite ampleur.
Le basketball n'avait pas été traité à la hauteur des résultats obtenus par les Bleu(e)s : médaillés d'argent chez les hommes, de bronze chez les femmes.
Suite à ces bons résultats, il aurait paru logique de nous attendre à un traitement en bonne et due forme pour le basketball, à domicile, pour défendre ses médailles. Mais les fans de basketball ont vite déchanté à l'annonce du déroulement du tournoi préliminaire de basket des JO de Paris 2024, dans le Hall 6 du Parc des Expositions de la Porte de Versailles.
Pour les non-initiés qui ne comprendraient pas ce qui pose problème avec le parc des Expositions, il s'agit du Hall 6 en lui-même, celui-ci n'est aujourd'hui absolument pas adapté à la pratique du basketball.
Pourquoi ce lieu a-t-il été validé par la Fédération internationale de basket-ball (FIBA) ?
Car les règles appliquées par la FIBA datent d'un certain temps et restent inchangées. La hauteur minimale du plafond d'une salle est fixée à 7,32m par la FIBA, et la hauteur sous plafond du hall 6 est de 9 mètres. Selon les règles, le hall 6 est donc réglementaire, mais cette hauteur est, en vérité, beaucoup trop basse pour la bonne pratique du basketball. Et ce n'est fondamentalement pas le seul problème du hall 6, comme l'ont souligné de nombreux joueurs de basketball tricolores. La salle n'est pas adaptée à la pratique du basketball de haut niveau. A cause des infrastructures, de l'humidité, ainsi que de l'isolation, en passant par la qualité de l'air... tant de facteurs qui pourraient mener certains basketteurs de rang international à retirer leur nom de la liste des venants aux JO, et donc altérer la beauté de cette compétition.
En tout cas, il s'agit d'« une véritable honte » selon Evan Fournier, vice-champion olympique, en titre avec l'équipe de France. Il déclare dans Basket Europe :
« Si c'est vrai, si c'est vraiment ce qui arrive, c'est de la grosse m... Cela n'a aucun sens ! Le sport majeur des JO, c'est l'athlétisme. Mais en tant que sport collectif, le basket est numéro 1. Nous sommes vice-champions olympiques, on est chez nous, et ils ne garantissent pas une vraie salle ? ».
L'organisation des Jeux Olympiques de Paris avait originellement déclarée qu'elle ne reviendrait pas sur son choix d'installer le basketball au sein du hall 6 n'ayant pas d'autres options.
Vice-champions olympiques en titre, les Bleus se voyaient mal partir à la conquête de l'or dans une salle qui aurait été la plus petite des Jeux, depuis ceux de 1980. Il reste maintenant à trouver un plan B pour ce premier tour, qui ne peut se tenir à Bercy, lieu d'accueil pour les épreuves de trampoline et de gymnastique artistique.
Paris 2024 a indiqué avec la FIBA « poursuivre leur collaboration étroite pour identifier un nouveau site de compétition pour la phase préliminaire, qui répondra aux exigences olympiques, tout en respectant les grands principes qui guident Paris 2024, en matière de responsabilité environnementale et budgétaire ».
Adrien RECULEAU. T2