On apprend à vivre ensemble et à faire attention aux autres. L’engagement envers l’autre fait partie de ces apprentissages invisibles, ceux qui ne figurent pas dans les manuels mais qui nous construisent autant qu’un diplôme.

S’engager, ce n’est pas forcément accomplir de grands exploits ; c’est d’abord regarder autour de soi et choisir d’agir, même modestement.

Cela commence souvent par un geste simple : aider un camarade à réviser, accompagner quelqu’un qui se sent exclu, soutenir un élève stressé avant une épreuve. Dans les ateliers, c’est partager un savoir-faire, encourager celui qui doute, ou prendre le temps d’expliquer à celui qui débute ou qui n’a pas compris. Et puis, il y a l’engagement solidaire, celui qui dépasse notre petite routine.

Participer à une collecte pour une association locale, s’impliquer dans une action contre la précarité, organiser une distribution alimentaire ou un projet de récupération et de réparation d’objets : toutes ces initiatives montrent que, même en étant lycéens, nous pouvons contribuer concrètement à un monde plus juste. La solidarité, c’est comprendre que nos actions, même petites, peuvent améliorer le quotidien de quelqu’un.

S’engager, c’est dire : « Ta situation m’importe. » Ce message, même sans mots, peut transformer une journée, parfois une vie. Et en donnant de notre temps, nous recevons aussi : de la confiance, de la fierté, l’impression d’avancer ensemble, de la reconnaissance et un sentiment d’appartenance.

Vivre l’engagement, c’est bâtir un lycée, un monde, plus humain et plus solidaire. Et chacun d’entre nous peut y contribuer, dès aujourd’hui, par un geste, un projet ou simplement une attention.

A travers les différents articles de ce numéro vous pourrez découvrir différentes formes d’engagement.

Bonne lecture !

Jérôme Lasne.

Pablo Ermine-Coué est en classe de 2nde Bac Pro ASSB (Accompagnement Soins et Services à la Personne) au lycée. Il fait partie d’une troupe de théâtre à Brissac-Quincé où il exerce son activité de comédien. Il partage son emploi du temps entre sa vie au lycée, sa vie privée et sa vie dans la troupe où il joue. Dans cette compagnie de théâtre appelée "Pièce à conviction", les jeunes ont entre 7 et 18 ans et «  on se retrouve en moyenne 2h par semaine » livre Pablo.

"Comme dans une bulle"

Pablo s’est engagé il y a trois ans dans la troupe de théâtre après avoir essayé plusieurs sports. «  J'ai découvert le théâtre quand j'étais au collège, en sixième, au cours d’une activité scolaire ». Et cela lui a rapidement plu. Dans toutes les pièces qu’il a jouées, son personnage est un inspecteur dénommé Holcman. Grâce à son engagement dans le théâtre, Pablo reconnaît avoir changé « Je m'y sens comme dans une bulle ». Quand il joue, cela lui permet aussi d'oublier le reste, d'évacuer s'il a des problèmes qui lui encombrent la tête. Et il souhaite s'investir encore davantage « Cette année je veux donner mon maximum dans l'apprentissage des textes ». Adrien et Germain (2CRM).

Pour Célestine, en classe de 2nde Bac Pro TAO (Technicien en Appareillage Orthopédique), l’équitation représente un véritable échappatoire au quotidien, un moment où elle peut se recentrer. Sa plus grande motivation a toujours été « la connexion unique entre l’humain et l’animal ». Célestine pratique dans une écurie à "Aubance Équitation". Ayant grandi à la campagne entourée d’animaux, elle a développé très tôt un attachement naturel pour eux. Elle a commencé l’équitation à l’âge de huit ans et cela fait maintenant presque sept ans qu’elle pratique ce sport avec passion.

Animation bénévole

Le contact avec l’animal lui apporte beaucoup, à chaque cours elle cherche à s’améliorer un peu plus. Elle monte aussi bien des poneys que des chevaux selon les séances. En fonction des entraînements, elle effectue des sauts ou des exercices de dressage. Son principal objectif est de participer un jour à des concours de saut d’obstacles. Elle conseille souvent aux autres cavaliers de suivre des cours de mise en selle pour comprendre que le cheval ne fait pas tout dans la performance. Elle possède actuellement le galop 3. En dehors de ses entraînements, elle fait aussi du bénévolat, lors d’événements comme des kermesses ou dans des écoles. Elle tient les poneys pendant les balades avec les enfants lorsque sa coach l’informe d’une animation.

Maëlys et Lucie (2CRM).

Les délégués de classe prennent un engagement sur l'année vis à vis de leurs pairs. Alexandre en Vie Scolaire a proposé un travail avec les professeurs documentalistes et les professeurs principaux : un questionnaire sous la forme d’un "vrai-faux" qui a permis au sein des classes d'échanger et définir les tâches du délégué. Son intérêt a été de susciter une discussion et de clarifier les missions du délégué avant les élections début octobre. Elwann et Edouard (2CRM).

L'énergie de l'équipe permet de faire aboutir des projets initiés par les élèves délégués ou éco-délégués. Au sein de cette "Team de choc", chaque assistant d'éducation apporte sa sensibilité pour aider les lycéens à améliorer le quotidien au lycée ou pour l'engagement citoyen. Les délégués de 2nde (à la Une) ont tous intégré des commissions : restauration, animation, bien être, règlement, étude. Ils sont investis au service de tous avec le soutien de l'équipe Vie Scolaire.

Audrey, avec les éco-délegués, a aidé à végétaliser la cour du site Forum et à mettre des nichoirs à oiseaux et un mangeoire à écureuils. Elle va lancer un concours de dessins « ce sera sur le thème du street art ».

Séverine motive les élèves à participer à Octobre rose et coordonne les actions. Elle se réjouit que certains proposent des idées : « des lycéens veulent sensibiliser aussi aux cancers masculins avec Movember ».

Alexandre a organisé les élections des délégués « voter est un acte citoyen ». Il a édité un livret « de la campagne électorale au vote, avec de vrais isoloirs ! ».

Philippine s'est engagée au côté des lycéennes contre la précarité menstruelle avec « la distribution de culottes menstruelles ».

Sariette est aussi animatrice pastorale, elle aime «  être une oreille attentive pour les jeunes  », elle s'investit dans le marché de Noël et la marche itinérante en avril.

Eric a animé des débats auprès des élèves pour « les amener à la réflexion et à argumenter ». Il propose aussi à ceux qui souhaitent s'investir du théâtre d'improvisation. Ethan et Omar (CAP IMTB1).

Mme Merlet est la nouvelle directrice adjointe du lycée depuis la rentrée.

Charlotte Merlet travaillait auparavant dans l’équipe de direction de Segré et a été ensuite chargée de mission à la Direction Diocésaine de l'Enseignement Catholique. Ancienne enseignante de sciences physiques et ancienne élève de l’institution Mongazon, elle a choisi ce poste pour « rester au contact des adolescents et assumer davantage de responsabilités ».

« Toujours y croire »

Mme Merlet veut toujours y croire parce que « croire en ses rêves est la première forme d’engagement envers soi-même ». Même quand les choses semblent difficiles, selon elle il y a toujours une solution et un moyen de s'en sortir. Son engagement premier au sein du lycée est d'aider les élèves et les faire croire en eux. Elle aimerait s'engager encore davantage, reprendre des cours de sciences physiques pour aider les élèves. Malgré son envie, le temps pourrait manquer. Le poste de nouvelle directrice adjointe est très prenant, ce qui pourrait rendre la tâche difficile.

Gabin et Baptiste (2CRM).

Récemment nommé, Jérôme Lasne est le nouveau directeur du lycée.

Jérôme Lasne a pris ses fonctions en septembre 2025, avec le soutien de l’équipe éducative et de son prédécesseur. Au cœur d’un lycée dynamique, il s’investit avec des semaines bien rythmées.

Le nouveau chef d’établissement, ancien professeur d’EPS puis directeur de collège a été impliqué « dans plusieurs associations sportives, de parents d’élèves, ou dans le transport solidaire ». Aujourd’hui il a du freiner ces activités« par manque de temps, pas par manque d'envie ».

« Un chef d'établissement est à l'image d'un chef d'orchestre »

Il arrive ainsi à la tête du lycée avec un parcours fortement marqué par l’engagement. Jérôme Lasne veut offrir une ligne claire au lycée, en dirigeant à l'image d'un « chef d’orchestre ».
Son credo « écouter, analyser, coordonner ». Le projet est d'avoir un lycée « avec la meilleure qualité de vie possible, que les élèves puissent être prêts pour des études supérieures ou pour intégrer le monde professionnel ».

Kelyan et Théo (2CRM).

Pierrick Durand est éducateur spécialisé et sourd.

Il travaille au centre Charlotte Blouin à Angers. En 2012, il s’est engagé à devenir éducateur, car ce métier lui plaisait. Avant cela, il avait exercé un autre métier, celui d’animateur en centre de loisirs, après avoir obtenu un premier diplôme : le BAFA (Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur). Il est diplômé éducateur depuis 13 ans. Il était motivé par le quotidien de l’équipe et par la relation avec les familles des jeunes internes.

Voir les progrès des jeunes

Il aime aider les jeunes à devenir autonomes et apprécie la possibilité d’accompagner les personnes dans leur évolution, de voir leurs progrès grâce aux échanges avec eux. Il prodigue quelques conseils pour être un bon éducateur. Selon lui « il faut être disponible, avoir de bonnes relations avec ses collègues et savoir mettre un cadre (les règles) ». Pour exercer ce métier, il faut être titulaire d’un diplôme de niveau bac +3. Lorsqu’il se trouve dans une situation difficile, il essaie de ne pas s’énerver, et discute avec ses collègues pour résoudre le problème.

Keassa Yoro (CAP IMTB1).

Aude est coach de gym. Elle nous parle de son engagement.

Aude Fuzeau en 2nde Bac Pro AEPA (Animation Enfance et Personnes Agées) est impliquée dans son club comme coach de gymnastique. Elle s’est engagée dans le club d’Ancenis (USA Gym Ancenis) depuis quatre ans pour devenir éducatrice sportive et transmettre sa passion aux plus jeunes. A l’âge de 15 ans, Aude arrive déjà à coacher des jeunes gymnastes.

S'impliquer dans son club

Après dix ans de pratique de gymnastique, elle décide il y a quatre ans de devenir coach de gym. « J'ai voulu m'engager pour entraîner et m'impliquer davantage dans mon club tout en participant à son développement ».

Pour Aude , la patience, l'organisation et la condition physique sont des qualités indispensables. : « il faut préparer les séances à l'avance, pas au dernier moment. » Aude souhaite devenir éducatrice sportive, un métier qui lui permettrait de poursuivre son engagement.

Jean et Nolan (2CRM).

Emie Vincent, élève en classe de 2nde Bac Pro AEPA (Animation Enfance & Personnes Âgées) a participé au Conseil Municipal des Jeunes de la Ménitré quand elle était au collège. Le CMJ est organisé dans certaines communes françaises. Il consiste à donner la parole aux jeunes de la commune pour trouver des activités qui pourraient satisfaire tous les jeunes. Il y a douze personnes au sein du CMJ de la Ménitré, dirigé par Arnaud qui travaille pour la mairie.

« Faire bouger les choses »

« Pour y participer, il faut être à l’aise lors de la prise de parole devant les adultes et les personnes en général, être créatif et être sociable mais aussi partager un maximum d’idées et de projets ». Selon Emie, les jeunes peuvent tout à fait « faire bouger les choses au sein de leur commune grâce à ce type d'instance ».

Durant ces années passées au sein du CMJ, son plus gros projet a consisté à réaliser « une grande plaque dans une forêt pour noter tous les prénoms des nouveaux nés de la commune. Il a fallu aller demander aux parents leur accord pour noter les prénoms ». Cette expérience au CMJ a permis à Emie de s'investir dans la vie de sa commune et de montrer que les jeunes peuvent vraiment faire bouger les choses.

Elouan et Yaël (2CRM).

A l'origine d'une compagnie de théâtre, Thomas a plusieurs cordes à son arc.

Enseignant de Lettres-Histoire au lycée, Thomas Roland a créé une compagnie de théâtre professionnelle à l'âge de 24 ans. Il a lancé la compagnie "De Scènes & de Feu" avec des amis en février 2021. L'association fait vivre comédiens, metteurs en scène, techniciens grâce à la vente auprès de particuliers.

Investi depuis la fac

Passionné, l'enseignant a toujours été énormément investi dans l'associatif. A la fac, il participait à des associations étudiantes, notamment dans un syndicat en s'occupant de manifestations culturelles. Il a réalisé un service civique dans une association de théâtre avec des programmations de spectacles dans des quartiers sensibles. Il a aussi été assistant coordinateur de tournées pour une école de musique en Palestine pendant deux ans.

Thomas Roland a appris à construire et vendre des projets de spectacle basés sur la mémoire collective, individuelle et l'histoire à des partenaires. Il a pris confiance en lui sur des projets qui peuvent intéresser tous les types de public. Alice et Lana (2ECP).

Isabelle Henaff est une professeure d'esthétique, au lycée. Elle a fait partie pendant huit ans de l'association Anjou Fitness située à Tiercé.

L'association propose des activités différentes : le fitness et la musculation. Ces deux activités sont encadrées par des éducateurs sportifs. L'association accueille aussi des personnes en situation de handicap et leur propose des programmes sportifs adaptés à leurs besoins.

C'est quoi être engagée ?

Pour Mme Henaff être engagée c'est « se mettre au service d'autrui et être disponible pour le bien d'autres personnes. ». Elle fait plusieurs activités au sein de l'association. Premièrement elle assure des permanences d'inscription pour les adhérents. Ensuite, elle faisait des ventes au bénéfice de l'association. Et elle participait à des réunions comme pour le Téléthon. Mme Henaff a choisi de s'engager dans cette association car les bureaux se renouvelaient. Ils cherchaient des bénévoles et elle trouvait intéressant de participer à la vie associative.

Constance et Ambre (2ECP).

Anne Begnon, la responsable de la vie scolaire du site Forum est engagée dans le sport.

« Depuis l’année dernière j’interviens tous les mercredis après-midis au club de l'Entente Angevine Athlétisme, au stade de Montreuil-Juigné. J’entraine les groupes des tous petits, des éveils et des poussins. Apprendre aux jeunes à se déplacer, à se projeter, à sauter, c'est mon objectif », explique Anne Begnon.

Une passionnée de sport

Anne est également engagée dans son club sportif comme athlète. Elle fait du sport 3 à 4 soirs par semaine : « Je pratique le trail, j'aime courir sur des longues distances. Je suis passionnée de sport. C’est un engagement important et pour moi il est essentiel de faire découvrir le sport aux plus jeunes. »

Elle est engagée dans cette association depuis 2007. «  Je suis au club de l'E2A à la section de Montreuil-Juigné athlétisme depuis quelques années maintenant. Dans cette association, j'aime le vivre ensemble, l’échange avec les autres et mûrir des projets toute l’année. Le but est de faire venir les jeunes parents dans l'association, les solliciter, les rendre responsables. »

Léa et Manon (2ECP)

Céline Deletraz, professeure d'EPS, a une passion pour l'arbitrage de basket depuis 21 ans.

Professeure d'Education Physique et Sportive au lycée, Céline Deletraz joue au basket en compétiton depuis 30 ans et elle arbitre depuis 21 ans. Elle a même arbitré pendant 18 ans au niveau national. Actuellement, elle joue à l'ESLB (Espérance Saint Laurent Basket), club de Saint-Laurent de la Plaine près de Chalonnes-sur-Loire.

Arbitre et formatrice

Elle a appris à arbitrer, et elle a été arbitre formatrice pendant 15 ans pour les jeunes. Elle est sollicitée le week-end dans son club et parfois aussi pour animer des formations. « L'engagement bénévole pour moi signifie respecter son équipe, les règles, le coach, l'entraîneur, et toutes les personnes qui donnent du temps. ». Elle s'est engagée et elle a rejoint cette association pour rejouer avec une collègue et plusieurs de ses connaissances.

L'ESLB est une association qui a la volonté de développer un pôle féminin. Ce pôle féminin évolue en Régionale 2 et l'idée est de se développer parallèlement au pôle masculin qui lui est en Nationale 3. Lina et Eva (2ECP).

Christine Bodineau, professeure de santé sociale pratique la natation synchronisée.

Elle a pratiqué ce sport pendant sept années durant sa jeunesse, de 10 à 17 ans et l'a repris à l'âge adulte, il y a 7 ans, à Angers Nat' Synchro.

Quand elle était petite, ce qui l’attirait était le fait de danser dans l’eau : elle trouvait cela beau.

"Dépasser mes limites"

« Les compétitions m'ont toujours plu. Elles m'ont permis de parcourir la France. L’engagement m'a appris à dépasser mes limites. L’exigence des entraînements m'a donné une force pour ma vie professionnelle, car dans ce domaine aussi, il faut être rigoureux. »

Aujourd’hui, ce qui lui plaît le plus, dans la natation synchronisée, c’est que c’est un sport complet. Pendant une séance, elle fait du gainage et des assouplissements. Puis elle nage, et effectue des déplacements à la surface de l'eau.

L’équipe travaille ensuite les figures et les ballets. Cela lui donne l’impression de faire quatre sports en une seule séance.

Elle y consacre deux fois deux heures par semaine. L'été dernier, elle a participé aux championnats du monde masters de sports aquatiques à Singapour.

Lola et Pia (2ECP).

Sandrine, 50 ans est assistante maternelle. Elle est investie dans l'association « Primage Béconnais ».

C’est une association intercommunale. Engagée depuis 2008, elle y a le rôle de secrétaire. L’association consiste à faire des animations pour les enfants : bourses aux jouets, aux vêtements, ateliers couture, spectacles. Certaines bourses financent des sorties. « Je me suis engagée dans l’association car il y avait besoin d’une nouvelle secrétaire et je voulais aider. Cet engagement m’apporte le contact avec les enfants et de nouvelles rencontres ». Diego (CAP IMTB1).

Luce Goubeault a 85 ans, est mariée et a 4 enfants. Depuis 1985, elle est bénévole au sein de l’association ADMR (Aide à Domicile en Milieu Rural) créée en 1945. Au départ, elle comptabilisait les heures de travail et réalisait les fiches de paie des salariés intervenant au domicile des personnes âgées. Ses missions ont évolué en mettant en place la création des dossiers des nouveaux adhérents. Aujourd’hui elle met sous enveloppe les factures des adhérents. Sa motivation est intacte : « L'ADMR avait besoin de bénévoles et je n'étais pas à temps plein, cela me donnait du temps libre pour aider. »

Abdelmohsen
et Tiago (CAP IMTB1).

Comment Mme Martin s'engage t-elle auprès des migrants ?

Chacun a sa propre définition de l'engagement. Celle de Marie-Laure Martin est « de donner de son temps gratuitement, sans rien attendre en retour juste le bonheur de l'autre. » Dans l'association Asile et Partage, elle achète des produits d'hygiène et de la nourriture une fois par mois pour venir en aide aux jeunes mineurs isolés en détresse.

Ces adolescents, ayant tous vécu des choses horribles, des violences, des deuils, lors de leur migration vers la France ont besoin d'une structure de vie sur laquelle se reposer. L'association les aide aussi dans leurs démarches pour obtenir des papiers.

Et des familles solidaires dont Mme Martin a fait partie, les accueillent et les accompagnent pour trouver un établissement scolaire et des loisirs. Aujourd'hui l'association angevine vient en aide à 30 jeunes.Tout cela est financé par des dons et des activités caritatives. Cela fait 5 ans que Mme Martin s'est engagée, après la rencontre d'un jeune migrant : « son témoignage m'a bouleversé ».

Sensible et empathique, elle aime aider les autres. Elle lie son engagement à son métier en tant qu'enseignante en français-histoire-géo et EMC au lycée Wresinski. Mayline, Candice et Linel (2ECP).

Loïc Boisnault, 64 ans est angevin. Il pratique les arts martiaux depuis l'âge de 17 ans. Professeur du club de Taï Jitsu de Saint-Sylvain-d'Anjou, il est 4ᵉ dan et possède un certificat de qualification professionnelle (CQP). Il a aussi été juge arbitre national, directeur technique et vice-président du département de karaté.

« Les arts martiaux m’ont appris la self-défense et le respect. » dit-il. Après un premier essai avec l’Aïkido, il s’est tourné vers le Taï Jitsu, où il a découvert l’aspect pratique du self défense.

Apprendre à se défendre

Taï Jitsu signifie « technique du corps ». Ce sport utilise toutes les parties du corps (mains, pieds, coudes…) pour se défendre. Loïc précise : « Ce n’est pas un sport pour devenir un combattant, mais pour apprendre à se défendre contre toutes sortes d’agressions, même avec des armes, en gardant la proportionnalité. »

Loïc participe aussi à des forums et à des actions avec des clubs de karaté et des espaces jeunesse. Le club accueille les 8/14 ans et les 15 ans et plus et offre un bon équilibre entre sport, self-défense et développement personnel.

Inès et Jeanne (2ECP).

Anna Tchordikian effectue des maraudes avec des amis.

En 2021, elle a rejoint un groupe Snapchat où plusieurs de ses connaissances partageaient leurs actions solidaires. Sa première maraude, elle l’a faite à la gare d'Angers où elle a découvert la réalité de la vie dans la rue. Dans le cadre de son BTS, elle devait réaliser un projet, et elle a choisi de s’engager dans les maraudes. Ce projet avait du sens pour elle. C’était concret, humain et en accord avec ses valeurs. Avec son groupe, ils préparaient eux-mêmes la nourriture. Ils distribuaient des sacs de couchage, des vêtements, ainsi que des produits de première nécessité. Elle prenait du temps pour discuter avec les personnes rencontrées, car pour elle, l’écoute et la présence sont aussi importantes que les dons matériels. « Au fil des sorties, raconte t-elle, j'ai croisé un monsieur qui vivait dans une cave, une situation qui m’a touchée par sa dureté et par la dignité avec laquelle cet homme affrontait son quotidien. » Cette rencontre a renforcé sa volonté de poursuivre. Aujourd’hui, les maraudes occupent une place essentielle dans son quotidien. Elles lui apportent un réel sentiment d’utilité. Des rencontres humaines fortes, qui l’ont fait grandir et réfléchir. Chaque sortie lui donne envie de continuer : « Le but n'est pas de se faire connaitre mais d'apporter aux autres. »

Louann et Louna (2ECP)

Sylvette Cellier, 65 ans, est à la retraite depuis 5 ans. Auparavant, elle était assistante technique de gestion. Aujourd’hui elle est trésorière et bénévole au club de gym NDC à Angers, club existant depuis 51 ans. Elle se déplace plus de 4 fois par an hors du département avec son club pour des activités diverses (congrès fédéral, ou comité régional). Elle est dans ce club depuis l'âge de 6 ans. A 14 ans elle a décidé de devenir bénévole et entraîne désormais 4 fois par semaine jeunes et moins jeunes. « Ce club m'apporte de la sociabilité. Le fait de donner mon temps pour les autres, me procure du plaisir ».

Médaillée de la FSCF

Elle a d’ailleurs reçu la médaille de Vermeil de la Fédération Sportive et Culturelle de France qui lui a été attribuée pour plus de 40 ans de bénévolat. Sylvette Cellier résume ces nombreuses années ainsi : « Je suis allée à plusieurs championnats de France et je me suis investie au niveau départemental, régional et au niveau national grâce à ce bénévolat. »

Nolan (CAP IMTB1).

Sidney, âgé de 17 ans, est actuellement scolarisé à la MFR de la Meignanne pour préparer un Bac Pro agricole en alternance. En parallèle , il est engagé en tant qu’arbitre officiel depuis 2 ans. En s'engageant, il souhaite faire évoluer le monde du football, respecter les règles, mais aussi prendre du plaisir. Il s’est formé à Saint Sébastien, près de Nantes pour devenir arbitre officiel. Pour s’engager ainsi, il faut être membre d'un club de foot, et s’inscrire à une formation express.

Test physique

Il y a un examen avec un test physique. Les résultats sont donnés au bout de 1 à 2 semaines. Sidney a voulu devenir arbitre officiel après avoir fait 8 ans de foot en tant que joueur. Il a voulu essayer quelque chose de différent. L'arbitrage lui a beaucoup plu. La motivation lui a été donnée par l'un de ses copains arbitre comme lui . Aujourd'hui , il pratique le football en amateur et arbritre pour son club. Il aimerait en faire son métier.

Kenzo (CAP IMTB1)

Romane a 16 ans. Quand elle était petite, sa mère et sa sœur étaient malades et elle ne pouvait pas faire grand-chose. Elle s’est donc engagée en tant que jeune sapeur pompier à Jarzé puis à Seiches sur Loir. C’est un engagement de 3 ans. Pour s’y inscrire, il faut se présenter à la caserne de sa ville. Ils sont 300 dans le Maine-et-Loire. Elle aimerait en faire son futur métier. Lubin (CAP IMTB1).

Léa (2ASSB) est jeune sapeur pompier à la caserne de Châteauneuf, dans sa 3ème année de formation. « Le dévouement, aider les autres, et l’adrénaline », c'est ce qui lui a donné envie d’être pompier. Être JSP c’est aussi « apprendre de soi, la cohésion avec les autres », et aussi avoir de la patience et de l’envie car « le samedi matin, il faut se lever tôt ». Léa poursuit : « On peut avoir des doutes, mais avec la cohésion d’équipe, on prend confiance en soi. Pompier pro, c’est autre chose, difficile d'en faire son métier ». Dorian et Mathys (2CRM).

Pierrick Capelle, 38 ans est joueur de foot professionnel à Angers SCO depuis 2012.

Il est aussi conseiller municipal à Saint-Léger-de-Linières et membre de l'association « L'île aux enfants », destinée à aider les enfants de l'île de Madagascar (aussi appelée Mada) et notamment les familles les plus défavorisées d'un petit village de la brousse, Majunga.

Il a oeuvré pour cette association avec son beau-frère Pascal Razak qui est une légende du football à Madagascar. Ils ont voulu apporter leur aide aux enfants malgaches via l’école et le sport. Cela a pu se faire grâce à une association créée par Pascal Razak. Ils ont ainsi aidé environ 300 enfants.

L'inauguration de l'école associative baptisée elle aussi « L'ile aux enfants » s'est déroulée à l'été 2024. Selon Pierrick il est impossible de décrire Madagascar : « c'est quelque chose d'indescriptible, ça fait vraiment bizarre de voir toute cette misère ».

La rénovation de l'école a permis de redonner le sourire aux enfants, eux qui ont grandi dans le plus grand dénuement. Aujourd'hui, Pascal qui, lui, a réussi à s'en sortir, donne en retour à travers l'école et le foot.

Sara (CAP IMTB1).

Le lycée Wresinski collabore avec l'Association de Coopération Sportive avec l'Afrique et Bamako (ACSAB) depuis bientôt 5 ans, notamment grâce à des liens solides avec son président Patrick Delhumeau. «  Patrick est venu présenter l'engagement citoyen à nos élèves  » expliquent Mme Bonneau et Mme Allard, enseignantes de la filière AEPA au coeur du projet Sénégal 2026 « et il a proposé à des jeunes de participer avec l'ACSAB à des projets solidaires comme du tri de matériel sportif ou encore l'organisation d'une course. »

Répondre à des besoins

Au départ, l'association était plutôt basée à Bamako, mais la situation politique est aujourd'hui très tendue au Mali. Au Sénégal, actuellement, l'Association aide à la construction d'un terrain de cécifoot. Le partenariat s'est renforcé encore au fil des années jusqu'à aboutir « à cette volonté d'y faire partir la classe. » Les échanges sur place avec les éducateurs sportifs permettront aux élèves de monter en compétences. Patrick Delhumeau précise : «  Des besoins notamment pour la formation aux gestes de premiers secours ont déjà été recensés sur place et l'idée sera d'y répondre  ». Les 2ECP.

De nombreuses actions sont menées par la classe de 1ère AEPA avec les partenaires locaux. Parmi elles, la présence des jeunes et de leurs familles lors du Trail de l'Apocalypse le 15 novembre dernier. Des élèves, des parents, des enseignants ont été mobilisés. L'association ATA (Angers Terre d'Athlétisme) a pu compter sur un groupe de 20 bénévoles du lycée pour compléter son équipe. Le matin, des jeunes ont préparé des lots pour les coureurs. Le soir, lors de la course, ils ont géré le ravitaillement dans la zone d'arrivée au stade Mikulak avec les pommes et les boissons pour les participants au Trail. En contre-partie, l'ATA donnera un coup de pouce financier pour le projet Sénégal. Les 2ECP.

A la rentrée, les professeurs ont parlé à la classe d’un projet dans lequel ils pourraient s’investir. L'objectif principal sera de sensibiliser différents partenaires sénégalais aux gestes qui sauvent (une pouponnière, un lycée, une association de femmes qui utilisent le sport comme vecteur d'émancipation, ... ). Les élèves se rendront sur place en novembre 2026 pendant deux semaines. Pour financer le projet, « nous envisageons plusieurs actions telles que la vente de brioches, de jus de pomme, de chocolats, de crêpes ou encore de galettes. »" explique un élève. Une cagnotte en ligne, un vide-grenier et un loto pour les personnes âgées complètent leur action. Ils ont aussi fait une demande de subvention à la Région. Tous les fonds récoltés serviront à payer le transport, le logement, les kits de 1ers secours et le matériel d’animation sur place. Leur engagement consiste avant tout à organiser les actions de financement et à animer des activités au Sénégal et ils prennent aussi sur leur temps personnel pour mener à bien ce projet scolaire. Découvrir un nouveau pays, une nouvelle culture et apporter leur aide les motive énormément ! Charlène et Emmy (2ECP).