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Édito
Autrefois, les gens utilisaient pour se déplacer en voiture de grands documents plus ou moins pratiques qui prenaient la moitié du tableau de bord et généraient parfois des disputes. Ce sont des cartes dont nous allons parler ! Les cartes présentent de réels enjeux, notamment pour se situer et se déplacer dans l'espace. Elles servent également à définir des frontières ou encore la géopolitique de certaines zones. Elles sont utilisées dans le secteur militaire, c'est ce que nous allons voir aujourd'hui.
In the past and even today, people use large, more or less practical pieces of paper to get around by car, large enough to take up the half of the dashboard. Yes, it's maps we're talking about ! Maps have a real role to play, in particularly in terms of locating and moving around in space, defining borders and the geopolitics of certain areas, and helping in military and other functions. It has been used since immemorial times, and we're going to find out more about it today.
Elise Gendry, Paoline Billy,
Inès Durand

N° 18 - Mai 2025 | http://renaudeau.paysdelaloire.e-lyco.fr/ |
Sommaire
• Différents types de cartes et leurs usages, par Mathis (p. 2)
• Cartographier, c'est tout un métier !, par Adèle et Hermine (p. 3)
• La guerre d'au-dessus : les cartes, des armes redoutables, par Shanelle et Sara (p. 4)
• L'histoire des conflits entre la Russie et l'Ukraine depuis l'époque du dernier tsar russe, par Théa et Eugénie (p. 5)
• The US-Mexico border : a dividing line, by Elise, Paoline and Inès (p. 6)
• China, by the maps, by the land, by Manec'h (p. 7)
• Borders, keys to China's power and influence, by Manec'h (p. 7)
Différents types de cartes et leurs usages
Avez-vous déjà utilisé un GPS ou une carte routière pour planifier un de vos déplacements sur la route ? Sans doute avez-vous déjà observé la surface détaillée de la terre sur un planisphère, consulté l'embranchement d'une ligne de métro, ou le plan d'évacuation d'un immeuble… À chaque carte son usage, un outil universel servant l’homme depuis des millénaires.
L'intérêt d'une carte vient de son aptitude à illustrer la réalité complexe, pas toujours facile à appréhender, de la géographie en fournissant un visuel représentant avec précision le terrain et les caractéristiques d'une zone, facilitant ainsi une meilleure compréhension de l'espace. Aujourd'hui, les cartes modernes sont l’aboutissement de la longue histoire du perfectionnement des techniques cartographiques.
Autrefois réalisée à la main, la carte est un support ayant permis aux Hommes une meilleure compréhension du monde qui les entoure. La première carte jamais répertoriée remonte vers 2600 av. J-C (une tablette de terre cuite représentant le territoire de l'actuel Irak du Nord).
Ce sont les savants de la civilisation grecque qui proposeront les premiers une représentation plus globale de la terre. Des noms tel que celui d'Hécatée de Milet feront partie des premiers à avoir "traversé le monde" pour le cartographier dans son intégralité. Même si, aujourd’hui, la carte du monde selon Hécatée paraît inexacte voire totalement invalide, elle demeure impressionnante pour les connaissances et les moyens de son époque.
La colonisation, l’exploration et les découvertes terrestres ou maritimes ont toujours poussé l’homme à développer et perfectionner ses techniques cartographiques à travers l'Histoire. En même temps que l’humanité s’étend, l’espace représenté sur les cartes est de plus en plus vaste et précis, notamment grâce à l’évolution des outils de mesures, mais également par l’élaboration de techniques tels que la triangulation et le calcul entre la latitude et la longitude.
Le monde moderne doit beaucoup à la carte, beaucoup plus que ce que l’on pourrait penser.
Les cartes,
armes de la guerre
Le géographe Yves Lacoste intitule son célèbre essai de géographie de 1976 La géographie, ça sert, d'abord, à faire la guerre, titre ayant longtemps fait polémique. Par cette formulation, il évoque l'usage ayant été fait des cartes après leur invention, d'abord pour mieux comprendre l’espace et le territoire, puis pour contrôler ses ressources et, inévitablement, les défendre.
En effet, à travers l’histoire, la carte a toujours eu une fonction pratique. Son rôle le plus évident est celui d'outil de repérage, servant d'aide au déplacement, sur terre comme en mer. Mais souvent, créer une carte est un moyen de s’approprier l’espace, dans une perspective de domination, comme pour contrôler de nouveaux territoires. Lors de conflits, la connaissance du terrain et de sa topographie constitue un facteur majeur dans la réussite d’une opération militaire : elle permet l’élaboration de stratégies, pour préparer une défense ou un assaut face à l'ennemi : toute guerre a recours aux cartes.
Faire mentir les cartes
La principale difficulté est que la complexité de la surface de la Terre est impossible à représenter avec exactitude sur une carte, qui n'est qu'une approximation de la réalité. En sachant cela, on pourrait dire que toute carte est systématiquement fausse.
Cela implique autre chose : la fidélité d’une carte dépend de son créateur. L’erreur serait d’attribuer à toute carte la vertu d’être une représentation objective et exacte de la réalité, alors qu'elles peuvent exprimer un avis subjectif. On peut voir chacune comme un point de vue arbitraire sur le monde selon la vision de son auteur.
Par exemple, une carte australienne place son pays au centre du reste du monde ; les cartes européennes réalisées à l'époque médiévale plaçaient Jérusalem au centre du monde, en raison de son importance dans la religion chrétienne. Plus marquant encore : certaines cartes peuvent servir de propagande nationaliste, comme les cartes de la République populaire de Chine incluant Taïwan.
Pas toujours neutre, c'est un outil de visualisation qui peut s'avérer trompeur quand il manque de transparence, et nécessite d'être interprété en connaissance de son contexte de production et de sa source exacte.
Des cartes irréelles
N'oublions pas que toute carte n’a pas pour vocation de représenter forcément la réalité. Certaines cartes hindoues ou bouddhistes très anciennes représentent le ciel et le monde religieux comparable au paradis des occidentaux. À la période médiévale, on ne se privait déjà pas de représenter des lieux merveilleux grâce aux cartes manuscrites : l’enfer ou le paradis a plus d’une fois été représenté par un cartographe du Moyen-Age. Mais cela n'avait rien de fictionnel, car pour les populations de l'époque, ces représentations merveilleuses se voulaient réalistes.
Durant le XXe siècle, les cartes sont devenues des outils omniprésents dans la littérature de fiction, notamment en fantaisie. Un exemple célèbre serait la carte de la « Terre du Milieu » de l’écrivain britannique J.R.R. Tolkien : elle représente des lieux s’éloignant de l'approche pragmatique et rationnelle de cartes plus traditionnelles cherchant à délimiter des territoires connus. Elles permettent à leurs auteurs de donner une dimension réelle à leurs ouvrages, palpable et interactive pour le lecteur. Leur simple existence transforme le rêve en réel.
Représentations cartographiques
Une carte peut représenter un espace très large ou au contraire très restreint, il en existe plusieurs catégories. Les plus employées par le grand public sont les cartes topographiques et routières, les plus connues sont sûrement les cartes géographiques, soit la représentation d’une surface de la Terre et d'un espace géographique. Les cartes statistiques, pédagogiques et touristiques pourraient être considérées comme les trois types les plus fréquemment utilisés. Mais la vérité est qu’il en existe des dizaines, qui s’additionnent pour former un dense répertoire difficile à appréhender en raison de la densité d'informations qu'il contient. En effet, si je suis à peu près certain que vous avez tous déjà vu une carte météorologique, je suis un peu moins sûr que vous ayez jamais vu une carte en "projection azimutale équidistante".
Quand on crée une carte, on identifie d'abord la projection cartographique que l'on va utiliser pour sa représentation. On pourrait définir la projection cartographique comme le procédé mathématique conventionnel par lequel on reporte, à l'aide de points placés à la surface d'une sphère (en relief), la topographie de la Terre sur la surface d'un plan (à plat).
De plus, toutes les cartes ne sont pas représentées de la même façon et selon les mêmes codes et principes : le cartographe choisit le mode de représentation le plus cohérent en fonction de la nature de sa carte. Le géographe français Roger Brunet définit la représentation cartographique ainsi : « La représentation cartographique est issue de l'organisation d'une information pour montrer les différences dans l'espace et rendre perceptibles d'un seul coup d'œil les structures qu'introduisent ces différences ».
Il faut choisir parmi une combinaison de paramètres qui doivent permettre de véhiculer une image claire et complète du territoire représenté. Parmi ces paramètres, il y a les couleurs utilisées, l’organisation des informations calligraphiées dans l’espace tel que les tramages ou les aplats.
Également l'échelle : un indice de proportionnalité qui permet de passer des distances réelles aux distances sur le plan, déterminant la "hauteur" de la carte, et donc, le niveau de détail qu'elle permet d'inclure. Il s'agit du rapport direct entre la réalité et sa représentation cartographique. L'échelle est souvent indiquée par le cartographe avec une règle en légende.
Mais encore une fois : la déformation de la réalité empêche cette échelle de s'appliquer en tout point de la carte : elle reste approximative dans tous les cas. De plus, il faut décider de l’orientation de celle-ci : le point de vue du lecteur est à prendre en compte lors de la disposition des figurés graphiques et des textes qui lui seront présentés. Tout ces facteurs doivent être réfléchis pour être pertinents une fois appliqués au produit final afin d’obtenir le rendu le plus lisible possible.
Incohérences occasionnées par le support
Dans la réalité, rien de ce que l’on cherche à représenter sur une carte n’est parfaitement plat. L’ensemble des techniques dites "géodésiques" permettent de représenter un espace en relief sur la surface plane d'une carte. Mais il existe d’autres systèmes pour représenter une surface inégale comme celle de la Terre.
En effet, il est absolument impossible de projeter sans distorsion le globe terrestre pour le faire apparaître sur un plan plat. Pour pallier ce problème, les cartographes ont dû inventer de nombreuses projections pour représenter notre planète. Ces représentations sont l’aboutissement de calculs mathématiques extrêmement complexes pour déterminer l’espace et définir les informations nécessaires à représenter, lesquelles supprimer, lesquelles garder, pour que le produit final soit intelligible. Il en existe des dizaines : les projections polyhédrale, les projections coniques, les projections cylindriques, les pseudo-cylindriques… Toujours pour représenter la Terre.
En évoquant la carte du monde, je suis certain que beaucoup d’entre vous ont la même image en tête, celle du planisphère classique accroché aux murs des salles de classes de nos écoles (dit en "projection de Mercator"). Cette représentation a ses limites. Le continent africain illustre bien ce problème. Par exemple, sur une carte du monde en projection de Mercator, ses proportions peuvent paraître semblables à celles du Groenland, alors qu’en réalité, l’Afrique est quatorze fois plus grande ! Même comparée aux autres espaces du monde, la superficie gigantesque du continent pourrait théoriquement accueillir celle des États-Unis, de la France, de l’Espagne, de l’Allemagne, du Royaume-Uni, de l’Italie, de la Chine, du Japon et de l’Inde sans problème ! Et pourtant, sur un planisphère, il n’apparaît pas plus important qu'un territoire égal au quart de sa taille. La carte, aussi utile soit-elle, n'est pas infaillible. Il est important de garder à l'esprit ses limites, pour éviter de l'interpréter de manière erronée et de tomber dans le piège redoutable de la désinformation involontaire.
La carte et son créateur
Les différents types de cartes servent à l’Homme dans sa quête éternelle pour comprendre et donner du sens au monde dans lequel il est né, grâce aux inventions que son savoir lui a permis de développer. Plus qu’un instrument de travail ou qu’un support pour visualiser le monde, la carte est un outil primordial dans la société des hommes, sans quoi jamais sa conquête de la Terre au cours des siècles puis des millénaires d’existence n’aurait été réalisable.
Mathis Bouron
Cartographier, c'est tout un métier !
Découvrez ce métier avec les réponses d'Annaïck Leclerc, infographe pour le journal Ouest-France, et de toute l'équipe des infographes du journal.
Précision : Les mots web et print sont régulièrement utilisés ici pour parler des productions
Sur support numérique : site internet, EDS, réseaux sociaux (web)
Sur support papier : quotidien Ouest France, DOF (Dimanche Ouest-France), suppléments (print)
Pouvez-vous nous décrire votre métier ? en quoi consiste-t-il ?
Le service infographie, créé au milieu des années 1990, a vu ses productions évoluer en même temps que les médias. La production, purement print au départ, s'est diversifiée pour exister sur internet depuis 2000.
Nous travaillons au siège du journal, à Chantepie [dans la banlieue de Rennes, ndlr], sur le plateau de la rédaction. Nos productions sont destinées à différents supports web et print (numérique et papier). Nous travaillons avec les rédacteurs en charge des pages informations générales (IG), fin de journal, régions, départements et locales des douze départements de la zone Ouest-France, le site internet et les autres supports numériques.
Neuf membres composent l'équipe, en deux entités : rédacteurs infographes (4 titulaires et 1 alternant) et data-journalistes (2 titulaires et 1 alternant) et un chef de service pour superviser les productions de ce collectif.
L'infographie de presse permet d'informer par des moyens graphiques. Elle rend l'information plus accessible car plus claire, plus rapide à lire et plus attrayante. Elle sert à localiser, montrer des mouvements, faire parler les chiffres, raconter, expliquer...
La datavisualisation permet d'exploiter des données brutes en grande quantité pour les rendre accessibles et compréhensible du grand public (30 % de cartographie et 70 % de graphiques).
Les infographes de l'équipe ont une formation plutôt graphique : école des métiers du livre, école de communication, école des Beaux-Arts. Ils sont devenus journalistes en cours de carrière. Les data journalistes sont journalistes de formation avec une acquisition des compétences data en formation continue (car les études disponibles dans ce domaine sont très récentes). La majorité de l'équipe a plus de 45 ans.
Comment restez-vous à jour avec les nouvelles technologies et techniques de cartographie ?
L'équipe se forme aux nouveaux outils en permanence. Les outils web changent sans cesse. Certains disparaissent quelques mois après leur apparition. Les tendances évoluent vite également. Le motion design est de plus en plus présent dans nos productions et nécessite la compétence métier qui va avec.
Pour le print, l'équipe fabrique ses cartes avec l'outil Illustrator (pour faire du dessin vectoriel).
Depuis une quinzaine d'années, nous récupérons des cartes actualisées et disponibles en vectoriel, notamment sur OpenStreetMap. Mais l'arrivée des outils web a transformé nos habitudes. Pour les cartes simples, nous travaillons désormais avec Datawrapper (web) puis transfert dans un modèle print pour y être adapté au format souhaité. Les cartes plus complexes sont fabriquées sur Illustrator puis dupliquées via un script sur une version web (Ai2html).
Comment abordez-vous la création d'une carte pour un public ou un objectif spécifique ?
Nous réalisons les cartes selon l'angle des articles, le format réservé dans le journal et le temps de travail disponible. Pour le print, la place disponible varie beaucoup, d'une colonne à six colonnes (maximum dans une page du journal papier). Le contenu de la carte dépend donc de ce format. Une petite carte de localisation contiendra des éléments essentiels (nom et découpage de département, préfecture, lieu de l'événement). Une carte des régions avec des données chiffrées ou une carte du front en Ukraine nécessiteront au minimum 3 colonnes pour rester lisibles.
Les cartes réalisées chaque jour sont liées à l'actualité. Nous avons donc les éléments pour les fabriquer le jour-même. Le temps de travail impacte le contenu car nous commençons parfois la carte à produire deux heures seulement avant le bouclage du journal papier. Pour le web, la production est à flux tendu, les cartes sont donc à produire au plus vite selon l'importance du sujet (par exemple, pour le séisme en Asie qui a eu lieu en Mars).
Pour des sujets de temps longs, le temps de travail consacré au contenu est plus confortable (par exemple des cartes pour expliquer le débarquement en Normandie).
Pouvez-vous décrire une situation où vous avez dû faire preuve de créativité pour résoudre un problème de cartographie ?
La représentation d'un sujet peut-être radicalement différente en web et print. L'interactivité en web permet de proposer plusieurs niveaux de lecture alors qu'en print, toutes les infos doivent être lisibles sur un seul plan.
Ci-dessous deux exemples où les versions web et print sont différentes, et où les contraintes techniques ont imposé des choix graphiques.
Exemple 1 : pour le web, un moteur de recherche permet au lecteur d'arriver directement dans la zone géographique qui l'intéresse et d'y découvrir des données climats recueillis pendant plusieurs semaines auprès de Météo France et digérées par la data. Pour le print, une sélection de témoignages permet de pointer différentes situations au niveau national.
Exemple 2 : pour le web, un article décline l'évolution de la démocratie dans le monde via une chronologie avec graph dynamique. Pour le print, le planisphère n'aurait pas permis de rendre visibles les petits pays, le choix s'est porté sur un graph représentant les pays par population, avec un code couleur pour préciser s'il s'agit de démocraties ou non.
Comment hiérarchisez-vous et gérez-vous plusieurs projets de cartographie à la fois ?
Pour le print, nous avons plusieurs cartes à faire tous les jours. Si nous manquons de temps pour répondre à toutes les demandes, nous faisons des choix éditoriaux. Les pages générales (Monde, France, Économie...) sont prioritaires puis les régions, départements et locales. Les refus sont possibles selon l'effectif disponible car nous travaillons 7 jours sur 7. Pour la data, une personne est dédiée à l'actu et une seconde travaille sur des sujets longs.
Pouvez-vous décrire un moment où vous avez dû travailler en collaboration avec d'autres sur un projet de cartographie ?
A l'occasion du 80ème anniversaire du débarquement en Normandie, un rédacteur souhaitait suivre le cheminement d'une compagnie américaine pour un article web (qui permet des cartes dynamiques). Pour ce projet, la forme choisie est particulière : un article long format dans lequel on "scrolle" pour faire défiler le contenu texte et carto entremêlé. A partir de cartes historiques, il a fallu représenter l'avancée de cette compagnie. Pour faire exister cette forme, le trio était composé d'un rédacteur, d'un infographe et d'un développeur informatique.
Comment abordez-vous la sélection des sources de données appropriées pour un projet de cartographie ?
Pour des sujets économiques et sociaux, les sources sont souvent gouvernementales et l'on part de documents excel ou carto déjà préparés par ces sources. On vérifie le contenu et on l'adapte à notre charte graphique. Pour des sujets internationaux ou conflits, on croise plusieurs sources de données dites sûres avec les agences de presse comme l'AFP ou Reuters et des sites spécialisés en données ouvertes.
Comment intégrez-vous les commentaires des clients ou des parties prenantes dans vos projets de cartographie ?
Pour le print, on précise dès le début de nos échanges les contraintes que l'on va rencontrer : format, lisibilité, délai. Cette discussion permet de bien définir les contours du projet. Puis, après fabrication, on envoie un bon à tirer au demandeur. On recueille les éventuelles corrections puis le visuel part en mise en page. Pour le web, les data-journalistes gèrent les visuels et l'article-analyse qui y est associé. Ils sont relus par des journalistes du desk multimédia pour vérifier leur production avant la mise en ligne.
En quoi est ce que votre métier est important dans le journal, pour faciliter la compréhension des lecteurs ?
La visualisation est plébiscitée par les lecteurs, web ou print. L'accès rapide et clair à l'information rend nos réalisations attractives. Les infographies sont là pour offrir une information claire et rapide, mais aussi pour attirer l'oeil du lecteur afin qu'il plonge dans la lecture des articles associés. Les enquêtes de la data permettent des décryptages sur des sujets techniques comme la pollution de l'eau, l'évolution du climat dans sa commune. Cela donne accès à des informations inaccessibles au grand public, avec des visualisations pédagogiques.
Un grand merci à Annaïck et à tout le service infographie de la rédaction Ouest France pour leurs réponses.
Adèle Poupin,
Hermine Charruau
La guerre d'au-dessus : les cartes, des armes redoutables
Les cartes n'étaient pas seulement utilisées sur terre pour l'infanterie. Pendant la Première Guerre Mondiale, elles sont devenues la plus puissante arme des pilotes dans le ciel.
Durant la Première Guerre Mondiale, les stratégies militaires ont évolué, avec la création de guerres de tranchées, le développement des cartes topographiques ou des stratégies aériennes. L'évolution des cartes topographiques a été à l'origine d'un grand changement dans la guerre : le relief, les rivières, forêts et routes. Ces informations ont aidé dans la décision des emplacements des tranchées et des positions de l'artillerie.
La guerre d'en haut
La naissance des stratégies aériennes militaires a été révolutionnaire. Au début de la guerre, l'aviation servait encore à la reconnaissance aérienne. Les pilotes utilisaient des cartes dessinées à la main pour survoler les tranchées ennemies, les dépôts d'approvisionnement et collecter des renseignements. Progressivement, des appareils photographiques ont été installés sur les avions pour repérer les positions ennemies. Les avions de reconnaissance guidaient les tirs de l'artillerie, comme lors de la bataille de la Marne de 1914. En 1915, des mitrailleuses ont été installées sur les avions, permettant la création d'escadrons de chasse pour protéger les avions de reconnaissance et perturber les opérations aériennes ennemies. Par exemple, Roland Garros a mis au point une technique de blocage de l'hélice de son avion pour éviter de tirer dedans avec une mitraillette embarquée. Aux débuts de la guerre, les bombardements étaient encore expérimentaux, mais en 1917, les bombardements stratégiques visaient les lignes d'approvisionnements, usines et villes ennemies. Comme l'Allemagne utilisait des Zeppelins pour des bombardements nocturnes sur Paris et Londres, l'anti-aérien et la défense par des avions de combat se sont développés. Après ça, les villes devenaient des cibles. Ces bombardements montraient l'importance naissante de la puissance aérienne dans la guerre moderne. En 1918, la création du soutien aérien rapproché permettait aux avions d'effectuer des attaques au sol en visant les tranchées, les nids de mitrailleuses et les convois de ravitaillement ennemis. Les avions étaient fortement armés et transportaient des petites bombes et des mitrailleuses à leur bord.
Le développement des cartes militaires
Avec la guerre de position de 1914 à 1918, les cartes ont connu une expansion importante avec environ 14 000 cartes de la Première Guerre Mondiale aujourd'hui conservées au Service historique de la Défense. Les cartes produites étaient diverses. Les cartes géographiques "traditionnelles" comprenaient les cartes topographiques, générales et chorographiques. Le développement des cartes spéciales était important : les cartes hypsométriques (illustrant les reliefs), aéronautiques, marines et bathymétriques (illustrant les profondeurs marines). Et enfin, les cartes de synthèse combinaient les informations géologiques, agronomiques et topographiques. Celles-ci permettaient de mieux comprendre le terrain. Par exemple, la carte de la région de Reims à Craonne, achevée en 1917, a été réalisée pour mieux comprendre la nature du terrain ennemi et faciliter les aménagements militaires. Considérée comme la carte emblématique du conflit, le caneva du tir était un quadrillage détaillé montrant les positions des armées, des tranchées et des dispositifs de défense. Ces cartes étaient produites à plusieurs échelles. Pour l'artillerie, elles étaient sur une échelle de 1/20 000. Pour l'infanterie, celle-ci était de 1/10 000. Et enfin pour les opérations spécifiques, celles-ci atteignaient une échelle de 1/5 000, comme la carte d'État-Major. Pour l'époque, ces documents apportaient des détails absents des cartes traditionnelles d'échelle 1/8 000. En somme, la cartographie de la Première Guerre Mondiale offre une richesse documentaire précieuse pour les chercheurs et professionnels, permettant une meilleure compréhension des stratégies militaires et des conditions géographiques de l'époque.
L'importance du RFC
Au Royaume-Uni, le Royal Flying Corps (RFC) était le corps aérien fondé en 1912 et actif durant la Première Guerre Mondiale. Il a été divisé en deux branches : une militaire sous le contrôle de l'armée et une civile, dévouée à la recherche et au développement. Le RFC était un support. Son rôle principal était la photographie et la reconnaissance aériennes. Petit à petit, les avions de combats se sont développés, et les bombardements également. Dès 1915, les affrontements d'avions devenaient fréquents et des as de l'aviation comme le major James McCuden ou le capitaine George McElroy sont devenus célèbres. En effet, le RFC a amélioré la fiabilité des avions de l'époque et introduit des mitrailleuses synchronisées. Celles-ci ont permis la perfection des tactiques de combat aérien et la supériorité aérienne britannique en 1918. Sa devise était "Per ardua ad astra" signifiant "A travers l'adversité, jusqu'aux étoiles". Aujourd'hui encore, elle perdure dans la Royal Air Force et dans diverses unités aériennes des forces du Commonwealth.
L'Ordnance Survey
L'Ordnance Survey est le service cartographique de l'Etat britannique. C'est une agence exécutive et un département non-ministériel du gouvernement. Celle-ci est chargée de la cartographie de la Grande Bretagne. Sous la direction de Charles Close de 1911 à 1922, elle produit des cartes très détaillées qui ont été ensuite utilisées pendant le conflit. Ses méthodes et son souci du détail lui ont permis de créer des cartes approfondies et travaillées. Osbert Guy Stanhope Crawford a été un archéologue officier à l'Ordnance Survey où il est reconnu comme un pionnier dans les recherches archéologiques aériennes. Cela lui a permis de réaliser le potentiel de la photographie aérienne pour identifier des caractéristiques archéologiques sur le terrain. Il a été observateur au sein du Royal Flying Corps en 1917 puis a rejoint l'Ordnance Survey en 1920 en tant qu'officier jusqu'en 1946. L'archéologie aérienne, en utilisant des photographies du Royal Flying Corps, a permis de comprendre par exemple l'étendue de l'avenue de Stonehenge et de la retracer en 1923. Ceci marque une avancée significative de l'utilisation de la photographie aérienne en archéologie. L'experience de O.G.S Crawford pendant la Première Guerre Mondiale a été déterminante dans le développement de l'archéologie aérienne.
La carte d'État-Major
La carte d'État-Major est une représentation cartographique détaillée de la France. Elle a été principalement élaborée au XIXe siècle. Elle succède à la carte de Cassini, offrant alors une mise à jour indispensable face aux évolutions du territoire français de l'époque. Elle utilise l'échelle de 1/80 000 et une représentation des reliefs et de bâti. Elle suit plusieurs modifications au cours du temps, mais notamment en 1898 où l'échelle passe du 1/80 000 au 1/50 000, visant la précision et l'utilité de la carte. Durant la Première Guerre Mondiale, elle a été adaptée pour répondre à certaines exigences militaires. Par exemple, le "canevas de conflit" en est sa version la plus détaillée possible. L'utilisation de la photographie aérienne a révolutionné la cartographie militaire. Les avions de reconnaissance survolaient les lignes ennemies, capturant des images détaillées du terrain. Cela permettait une mise à jour rapide des cartes et une meilleure compréhension des avancées ennemies. La carte d'État-Major a joué un rôle crucial dans les stratégies militaires en offrant aux commandants des outils précis et détaillés pour planifier et exécuter des opérations complexes. La bataille de la Marne
La Première Bataille de la Marne se déroule du 6 au 12 septembre 1914. Son but était de stopper l'avancée allemande et d'éviter la chute de Paris. Face à la progression rapide des troupes allemandes en août 1914, les forces britanniques et françaises se replient. Alors, le commandant en chef des armées françaises, le général Joseph Joffre, prépare une contre-offensive. C'est donc le 5 septembre 1914 qu'il adresse un ordre du jour exhortant ses troupes à attaquer et repousser l'ennemi. La bataille s'étend sur un front d'environ 300km, allant de Senlis (Oise) à Verdun. Elle implique plusieurs affrontements simultanés notamment à l'ouest, au centre et à l'est. Durant cette bataille, la carte permettait aux commandants de visualiser les positions ennemies, de planifier le mouvement des troupes ennemies, des mouvements stratégiques et de coordonner les offensives. Nous pouvons donc dire que la première bataille de la Marne est une illustration de l'importance de la stratégie, de la coordination et de l'utilisation efficace de ressources (dont la cartographie), dans le succès des opérations militaires de la Première Guerre Mondiale.
L'aviation pendant la Première Guerre Mondiale : entre tactiques et stratégies
Pendant la Première Guerre Mondiale, l'aviation servait à la stratégie. La technologie et l'expertise étaient encore limitées. L'aviation a majoritairement contribué au développement de l'artillerie en rendant les tirs plus précis et efficaces grâce à l'observation aérienne. Elle a aussi servi à effectuer des bombardements. L'aviation surveillait également les mouvements ennemis, élément essentiel pour rendre efficace les opérations militaires. La mission principale des avions était de repérer les concentrations des troupes, les positions de l'ennemi et ses mouvements sur terre : c'était un avantage tactique. Suite à ces repérages, les pilotes transmettaient les informations en temps réel aux commandants du sol, facilitant la prise de décision. Grâce à ça, les troupes du sol pouvaient anticiper les attaques ennemies et organiser des contre-attaques. Mais en 1917, la météo étant défavorable, cela a limité la précision de l'artillerie. Malgré ces défis, l'aviation a montré son importance stratégique .
La Première Guerre Mondiale fut donc un tournant majeur dans les stratégies militaires. Le développement de la cartographie et de l'aviation ont amélioré les opérations au sol. Les cartes ont facilité la planification des tranchées et de l'artillerie, tandis que celles de l'aviation ont facilité les tirs en les rendant plus précis. L'observation depuis les avions a permis d'améliorer les stratégies en temps réel, comme en témoigne la bataille de Marne. Ces innovations étaient le début du développement des nouvelles tactiques militaires encore utilisées aujourd'hui.
Shanelle Ly,
Sara Saad
L'histoire des conflits entre la Russie et l'Ukraine depuis l'époque du dernier tsar russe
L'Ukraine occupe une position stratégique en Europe de l'Est, attisant l'intérêt de ses voisins puissants. Les origines des conflits entre la Russie et l'Ukraine remontent bien plus loin dans le passé que l'époque moderne. Un changement crucial a eu lieu sous le règne du dernier tsar, Nicolas II, mais des événements récents continuent à secouer cette région.
L'Ukraine durant l'Empire russe et la révolution de 1917
Durant le règne de Nicolas II (1894-1917), à la fin du XIXe siècle et au commencement du XXe siècle, l'Ukraine fait partie intégrante de l'Empire russe. Des politiques de russification ont pour objectif d'éliminer l'identité nationale ukrainienne.
L'interdiction de l'ukrainien dans le système éducatif et l'administration publique est une de ces mesures. Celles-ci accentuent le sentiment de résistance.
L'Ukraine a déclaré son indépendance en 1918 avec l'établissement de la République populaire ukrainienne, à la suite de la révolution russe de 1917 et la chute du tsar Nicolas II. Toutefois, la guerre civile en Russie éclate et les Bolcheviks, souhaitant étendre leur pouvoir, envahissent l'Ukraine.
L'Ukraine a été intégrée à l'Union soviétique en 1922 sous le nom de République socialiste soviétique d'Ukraine, ce qui a marqué la fin de sa courte indépendance.
L'ère soviétique et la répression sous Staline
L'Ukraine a connu une forte répression pendant la période soviétique. L'Holodomor (1932-1933), une famine orchestrée provoquant la mort de millions d'Ukrainiens, résulte de la collectivisation imposée par Joseph Staline (1878-1953), dictateur qui dirige l'URSS.
La Seconde Guerre mondiale exacerbe les tensions, une partie des Ukrainiens perçoivent l'Allemagne nazie comme un moyen de se libérer de l'emprise de Moscou. Après la guerre, l'Ukraine demeure sous le joug soviétique et endure toujours la domination soviétique.
La dissolution de l'URSS et la proclamantion de l'indépendance ukrainienne (1991)
L'URSS s'effondre en 1991 et l'Ukraine acquiert son indépendance. Néanmoins, la Russie maintient une influence importante, particulièrement à travers ses relations économiques et énergétiques, puisqu'elle fournit la majorité de son gaz à l'Europe via des pipelines passant par l'Ukraine notamment.
En Ukraine, l'alternance entre gouvernements pro-occidentaux et pro-russes durant les années 2000 a intensifié les tensions politiques internes.
L'annexion de la Crimée et la crise de 2014
L'année 2014 marque un changement significatif avec le renversement du président ukrainien pro-tusse Victor Ianoukovitch lors de la révolution de Maïdan, marquée par des émeutes meurtrières entre manifestants et forces de l'Etat.
En réaction, la Russie prend le contrôle de la Crimée en mars 2014, justifiant cette action par un referendum local contesté par la communauté internationale.
Simultanément, des séparatistes favorables à la Russie, appuyés par Moscou, s'emparent de certaines zones du Donbass, une région qui compte 5 millions d'habitants soit 11 % de la population ukrainienne.
Cet événement déclenche un affrontement armé qui entraîne la mort de milliers de personnes. Surtout, le Donbass est un territoire stratégique pour la Russie depuis bien avant le XXIe siècle : une guerre avait déjà éclaté dans la région en 1850.
En effet, le contrôle du Donbass signifie l'accès à la Mer Noire et à ses nombreuses ressources.
L'invasion de la Russie en 2022 et ses répercussions
Le 24 février 2022, la Russie déclenche une offensive massive en Ukraine, justifiant son acte par la défense des populations russophones et l'opposition à l'influence de l'OTAN. Toujours en cours, le conflit engendre une crise humanitaire, des ravages à grande échelle et des sanctions économiques drastiques imposées à la Russie par l'OTAN.
Malgré une forte résistance de l'Ukraine et une aide apportée par différents pays (pays d'Europe, Etats-Unis, Japon), le conflit continue d'être dans une situation de blocage avec des avancées russes lentes (occupation de 18,7 % du territoire en 4 années de guerre) malgré de grandes pertes humaines.
Un futur imprévisible
L'histoire des conflits entre la Russie et l'Ukaine, depuis l'époque tsariste jusqu'à nos jours, met en lumière une bataille incessante pour la possession de l'Ukraine. Malgré des avancées poussives, la récente guerre traduit la volonté de la Russie de remettre en question ses frontières avec l'Ukraine.
Eugénie Cagnier,
Théa Yang You Fu
The US-Mexico border : a dividing line
Mapping a shifting line : the US-Mexico Border. The US-Mexico border is one of the most controversial and heavily monitored in the world. Stretching nearly 3,200-kilometers, it crosses diverse landscapes, from arid deserts to fast-flowing rivers. This border has a complex history, significant geopolitical stakes, and ongoing challenges that fuel debates on both sides.
The border's history
The history of the border between Mexico and the United States began in the first half of the 18th century, when Spain possessed Mexico as well as a large part of today's United States (California, Texas, Arizona and New Mexico).
In 1821, Mexico gained its independence and inherited this territory.
However, in 1836, Texas rebelled and gained independence, forming the Republic of Texas. Following Texas' request to join the United States, the US annexed Texas in 1845.
The US-Mexico War broke out between 1846 and 1848, ending in a victory for Washington : Mexico conceded half its territory to the United States (California, Arizona, New Mexico, Utah, Nevada, part of Colorado and Wyoming). The present-day border begins to take shape
A border shaped by migration
One of the main issues is cross-border migrations which present significant challenges for both countries.
The United States have intensified their control on the border in order to control migration flows, financing the construction of fences, increasing the border patrols and the use of advanced surveillance technologies.
However, these measures have been criticized for their high costs and their impact on the human rights.
Security vs Human rights
While the U.S prioritize border controls, the measures have sparked debates on their effectiveness and ethical implications.
Critics argue that strict enforcement policies push migrants toward more dangerous routes, increasing the risks of injury and death.
At the same time, border communities experience daily impact of the evolving security strategies.
The changing border on the map
The US-Mexico border has not always looked the way it does today. Overtime, treaties, conflicts and geopolitical interests have redrawn its contours. Even today, the physical representation of the border continues to evolve.
The contructions of barriers alter the landscape, while shifting migration patterns influence how the border is mapped for different security strategies.
Advanced technologies now play a crucial role in monitoring and defining the border, highlighting how the limits of a country are not just lines on a map but living, changing spaces.
A virtual border becoming a real wall
The building of a wall between Mexico and the US began in 1994 with the former US President Bill Clinton as part of "Operation Gatekeeper," which aimed to reduce illegal immigration flows.
On September 14th, 2006, the Secure Fence Act was adopted. This act aimed to build a physical barrier of more than 1000-kilometers between the USA and Mexico.
It was shown as a way to make US' borders more secure. The project went on with Barack Obama, without significant progress.
On another hand, after his election in 2017, Donald J. Trump made immigration and the construction of this wall a priority. During his first campaign, he had promitted the construction of a wall of 1 600 metters long over the 3145 km of border.
In 2021, 724-kilometers were built whose only 128km were new constructions. The 596 other kilometers were strengthening and renovation of the walls which had been built during the 1920's and the 1990's.
While in office, from 2021 to 2025, Joe Biden initially embarked on a softer policy towards migration, suspending some deportations and offering legal channels for migrants. However, in front of a growing flow of migrants, his administration has hardened its stance.
On June 5th, 2024, a decree came into force restricting access to asylum for migrants who had come to the United States illegally. These policies have been widely criticized by human rights activits, and are reminiscent of Trump's own positioning.
Elise Gendry, Paoline Billy,
Inès Durand

Borders, keys to China's power and influence
China's control of the border is crucial to its geopolitical power. Many nations are affected, but some enter direct confrontation, endangering China's relations worldwide.
Late born interest
The Sino-Indian relationship is influenced by a complex, historic and deeply-rooted contention. In order to get a clear understanding, we must go back more than a century in the past. India and China share a 3,488-kilometer border. Following the Himalayan crests, it separates the Tibetan Plateau from the Indian Arunachal Pradesh. The precise line of this border was initially discussed and, in theory, was negotiated at the Shimla conference in 1914, when the British sent envoy Sir Henry McMahon to establish a clear agreement about the frontier. Were present representatives from India, Tibet as well as China – Tibet was then independent.
Game-Changer
Today, the 900 kilometers that make the McMahon Line separates Indian Aksai Chin region from Pakistan and Chinese Tibet (conquered in 1959) alongside Xinjang region. India and Tibet signed the agreement, but the Chinese delegates didn’t intervene. Moreover, since the annexation of the Dalai-Lama’s country by the People’s Republic of China, the latter has been denying the existence and sovereignty of the border, stating that Tibet, as a subordinate, does not possess the power to acknowledge treaties from now on.
In doing so, Beijing wants control over Aksai Chin. Located northeast of Kashmir, the province is a remote landlocked area. However, it permits connection between Tibet and Xinjang, as the Tukla Mahan desert – located center of West China to Aksai Chin – blocks flows from passing from one region to another.Against big boys are big guns
China’s approach of its border with India is radically different from its conflict with Taiwan. As a matter of fact, China used political influence to guide opinions because Taiwan’s existence rests solely on international recognition. India does not have this weakness, being an important actor and recognized country, home to one of the most influential and well-known game-changer, Gandhi. Also, it is today the most populated country, in front of China. So, military force is the best option for the communist government. But after taking control of the target territory, American armed forces sought by India compelled a ceasefire and withdrawal of Chinese presence. To which the country partially obeyed, retaining control over 38,000 square kilometers and setting a source of conflict between the two nations.
What is your hand ?
China has become a significant global actor, increasingly asserting territorial claims that align with its worldview. The Chinese strategy adapts according to the opponent, and today were you presented two of the most impactful conflicts originating from these claims. But they aren't the only ones, some also redefine their perspective, in the image of Donald Trump, decreting over international law a new name for the Gulf of Mexico. Understanding the issues is crucial for the hand you want to build in order to have a clear sight of the issues.
Manec'h Subit-Bourhis
China, by the maps, by the land
China's expansionist claims on certain borders and sovereign territories lack international recognition.
From ancient beginnings to modern days, China continuously shaped its destiny through efficient conquests, showcasing massive territorial expansion. From the Xia (2060 BC) to Communist China (PRC), the country's borders have been modified with the goal of asserting land control over neighboring sovereign territories.
Furthermore, since the Qin dynasty (201 BC) took the leadership of Chinese imperialism - a concept of domination over smaller, weaker countries - the Empire of the Middle has kept showcasing to this day its power as a massive geopolitical actor.
China's territorial claims are undermined
After World War II and the Chinese Civil War opposing communists and nationalists, the communist leader, Mao Zedong, set the Great Leap Forward, a consolidation program to help restore the damages caused by the conflict. The main objective was to rebuild China's foundation before setting itself as a global power. Raising national defense and industrial infrastructure, the program shaped the Chinese economic, social and military landscape.
Since China repositionned itself as an important actor in the 1970's, many claims have been re-issued, while not pleasing everyone. China's borders have been redrawn very frequently throughout its history, but the impact these claims have today will be even bigger - and by a lot.Mapping the Chinese sea, a geopolitical statement for China
Taiwan's influence and unique tech-driven economy is a stake for China's ambition to become the world's strongest power. Due to Chinese origins of the Taiwanese government as well as their geographical proximity, Beijing views the Formosa island as a province that must be brought back under control. Chinese maps have constantly been depicting Taiwan as a province wether than a foreign sovereign territory.
China's approach is a political scheme to force Taiwan to kneel and accept domination.
Taiwan is big blind
Run since 2016 by the Democratic Progressive Party, the small island has had a soaring growth of over 7 % a year for the last decades. Being a liberal free-market economy, Taiwan is a rich and attractive economic area that offers many possibilities for high-tech firms, also adding to a presence in international decisions : Taiwan is a founding member of the League of Nations and the UN. The state was backed up by the United-States and NATO during the Cold War, with the important presence of armed troops nearby.
Albeit support fading a bit since 1991, when the USSR imploded, the island has always been "protected" from China's enforcement, staying independant in most official world maps.
China raises, will Taiwan fold ?
China implemented itself around the world since long ago. For example, the OBOR (One Belt One Road) initiative is a development strategy that links China to Asia, Europe, Africa and South America through trade routes and infrastructures. Some companies are even using this to promote China's image.
As a matter of fact, the Chinese giant state-owned shipping company, Cosco Shipping, has been buying shares in many international ports (Bilbao, Spain or Piraeus, Greece) or building new ones (Mombasa, Kenya). By proposing a win-win agreement, PRC creates a new image of itself.
Thus, Taiwan wrath isn't seen as justified anymore, hardening China's claims over the possession of the Formosa island. This sets the tone for a flinching international recognition for Taiwan, as countries benefitting from Chinese measures are less liable to challenge China's vision of the world.
As of today, school books, world maps of powerful countries and public opinions are easily siding with China. The dealer is setting a Flush for China, reshuffling Taiwan's cards and upperhand.
Manec'h Subit-Bourhis

