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Les États-Unis : une puissance en sursis ?
La suprématie américaine est-elle encore d’actualité ? Si les États-Unis conservent de nombreux atouts, leur domination est désormais vivement critiquée. À l’extérieur, la Chine menace leur leadership économique et technologique. À l’intérieur, les fractures politiques et sociales se sont aggravées en paralèlle d’une élection présidentielle particulièrement tendue. Le retour du trumpisme, les tensions autour des institutions et les divisions idéologiques fragilisent un modèle longtemps considéré comme exemplaire. L’Amérique peut-elle encore incarner une hyperpuissance dans un monde en mutation ?
Voilà la question à laquelle ce numéro spécial tente de répondre. Il a été réalisé par les élèves de 1ères HGGSP dont (dans l'ordre des articles) : Flavien, Gabin, Lilian, Anaïs, Jeanne, Lara, Hugo, Quentin, Rose, Typhaine, Naomi, Noélie, Emilie, Jade, Thomas, Timoté, Clément T, Corentin, Camille, Maël, Martin, Benoit, Henri, Nathan, Ambre, Elena, Ely, Lukas, Théo, Timéo, Hugo, Noé, Robin, Maxime M, Thibaut, Clément P, Les, Maxime T, Alix, Baptiste, Léa, Enora, Loraine et Lyse. Je les félicite pour le sérieux du travail réalisé.
Sarah Marot,
professeur d'HGGSP

N° 7 - Mai 2025 - N° spécial 1ères HGGSP | www.college-lycee-saintjoseph.anjou.e-lyco.fr |
Puissance américaine : entre rayonnement et vulnérabilité
Longtemps indiscutée, la puissance américaine vacille. Rivalités géopolitiques, fractures internes, critiques internationales : l’Amérique reste puissante… mais jusqu’à quand ?
Sommaire
Pages 2 et 3 :
Les lieux et les formes de la puissance
Pages 4, 5 et 6 :
Unilatéralisme ou multilatéralisme ?
Pages 7, 8 et 9 :
Une influence planétaire.
Pages 10 et 11 :
Fragilités de la puissance américaine
Washington, au cœur de la puissance américaine
Devenue capitale après la guerre de Sécession, Washington est alors devenue le symbole de l’unité retrouvée. Elle incarne aujourd'hui la puissance américaine.
Capitale fédérale des États-Unis, Washington concentre les leviers du pouvoir politique, militaire et financier, faisant d’elle un cœur stratégique au rayonnement mondial.
Une puissance politique
Washington est avant tout une puissance politique, car elle abrite la Maison-Blanche, résidence officielle de tous les présidents des États-Unis depuis John Adams, deuxième président du pays en 1800. La ville accueille également le Capitole, siège du Congrès américain, composé du Sénat et de la Chambre des représentants. Elle abrite aussi la Cour suprême, qui incarne le pouvoir judiciaire. Mais Washington incarne également la puissance militaire américaine.
Une puissance militaire
Washington représente une puissance militaire grâce à la présence du Pentagone, véritable centre nerveux des forces armées des États-Unis. Pour certains, il incarne la force et l’autorité du pays, un pilier de la stabilité. Pour d’autres, en revanche, il symbolise le militarisme et la violence, voire « un temple de la mort ».
De plus, il y a plusieurs agences de renseignement et de sécurité nationale comme le FBI, la CIA et la NSA, appartenant à l’United States Intelligence Community (la communauté du renseignement des États-Unis). La concentration de ces institutions fait de Washington un centre décisionnel essentiel en matière de stratégie et de défense à l’échelle mondiale.
Une puissance financière
Washington est une puissance financière grâce à la présence de la Réserve fédérale (FED), qui contrôle la politique monétaire des États-Unis. Composée de douze banques, elle vise à soutenir la croissance et maîtriser l’inflation, à l’image de la Banque centrale européenne.
Anaïs, Lara et Jeanne
Une superpuissance multipolaire
Grâce à un territoire organisé et attractif, les États-Unis symbolisent la puissance à la fois dans le domaine économique, financier ou culturel.
Un territoire organisé et attractif
La puissance américaine se caractérise par l'étendue de son territoire, avec de nombreuses métropoles réparties sur l'ensemble du pays, et un sol riche en ressources. Cette puissance repose également sur des grands espaces qui diversifient l’économie tels que les Grandes Plaines, cœur de la puissance agricole, ainsi que sur des espaces naturels tels que le Grand Canyon qui contribuent à une forte attractivité touristique. Les grandes façades maritimes assurent une ouverture sur le monde notamment avec Miami, premier port de croisière au monde.
Une domination économique et financière
La puissance économique étasunienne est l’une des plus dominantes au monde avec de nombreux pôles : la Silicon Valley, la bourse de Chicago, Wall Street, le siège de la Banque mondiale et les sièges sociaux d’entreprises qui concentrent une grande part du PIB américain. Les technologies se concentrent dans la Silicon Valley, un espace productif de haute technologie rayonnant à l’échelle mondiale grâce à la présence des sièges sociaux de nombreuses entreprises telles que les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft). Elle est située dans l’État de Californie ; principal État moteur de l’économie américaine. L'agribusiness représente 4,7 % du PIB : c’est un secteur crucial pour l'économie américaine. Le concept "de la ferme à la fourchette" décrit une chaîne allant de la fourniture d'intrants agricoles à la distribution des produits finis. On peut citer 5 grandes firmes Archer-Daniels-Midland, Pepsico, Coca-Cola, Tyson Foods et Cargill.
Une culture à l’influence mondiale
Les grandes universités américaines (MIT, Berkeley, Stanford, Harvard, qui compte 22 000 étudiants) et de nombreux prix Nobel contribuent au soft power : celui-ci est également alimenté par le cinéma avec Hollywood. Le cinéma occupe une place très importante ; Hollywood produit des films et séries à succès mondial tels que Game of Thrones, Marvel, Star Wars, et bien d'autres. Les films hollywoodiens sont des vecteurs du rayonnement mondial des Etats-Unis et reçoivent le soutien d’agences gouvernementales (FBI, CIA, Pentagone). Mais en échange, ces agences exigent parfois un droit de regard sur les scénarios et demandent des modifications lorsque l’image de l’armée américaine n’est pas assez positive. En effet, l’armée américaine est aussi symbole de la puissance étasunienne et occupe la première place mondiale dans de nombreux domaines (plus d’infos page 7).
Flavien
New York, vitrine du rêve américain
Capitale économique et culturelle de l’Amérique, New York incarne l’influence planétaire des États-Unis, entre gratte-ciels et Wall Street.
Ville emblématique et dynamique, New York occupe une place importante sur la scène mondiale. Cet article montrera donc comment New York témoigne, à travers différents domaines,de la puissance étasunienne dans le monde.
Ville de pouvoir et d’argent
New York est considérée avant tout comme un centre politique mondial. Le siège des Nations Unies, inauguré en 1951 à l'initiative du président Franklin D. Roosevelt, accueille aujourd’hui près de 193 États reconnus par l’organisation. Plus de 5000 représentants y travaillent, faisant de New York un lieu majeur où sont prises de grandes décisions. L’ONU fait donc de cette ville un symbole de la coopération internationale.
La ville est néanmoins un pôle économique de premier ordre. Elle concentre un grand nombre de sièges sociaux de firmes transnationales, symbolisés par les gratte-ciels emblématiques de cette ville comme l'Empire State Building ou le One World Trade Center.
Son influence financière reste incontestable avec Wall Street qui reste la plus grande place boursière mondiale.
New York ne se limite pas à la finance
New York est également un acteur clé de l'innovation technologique. Sa fameuse Silicon Alley rassemble plus de 7500 entreprises, faisant de la ville le deuxième cluster technologique mondial après la Silicon Valley. Depuis 2008, l’emploi dans la haute technologie y a augmenté de 30 %, renforçant son attractivité dans des domaines variés comme les services aux entreprises (Red Antler, MongoDB), le commerce en ligne (Bonobos, Casper), les réseaux sociaux (Spotify, Google, Twitter (X)), ou encore les médias numériques (Buzzfeed). Des géants comme IBM confortent encore ce statut d'innovation permanente.
Enfin, New York brille par sa puissance culturelle et touristique, des sites mythiques comme Central Park, le Guggenheim Museum ou le Metropolitan Museum of Art attirent chaque année des millions de visiteurs du monde entier, faisant de la ville une vitrine vivante du mode de vie et du rayonnement américain. Ces lieux mythiques témoignent non seulement de l’histoire et de la diversité artistique de la ville, mais aussi de la capacité des États-Unis à diffuser leur modèle culturel à l’échelle planétaire
Ainsi, grâce à son rôle diplomatique, économique, technologique et culturel, New York incarne à elle seule toute la force d’attraction et d’influence des États-Unis sur la scène mondiale.
Lilian
La Californie : Un état puissant, aujourd'hui fragilisé.
La Californie a su s’affirmer dans plusieurs secteurs comme le tourisme, la production de films ou encore la technologie.
Une puissance technologique influente La Californie possède un grand avantage comparé au reste du monde en matière technologique. La Silicon Valley à San Francisco par exemple, est un espace qui regroupe un grand nombre d’entreprises internationales, telles que Google, Apple, Microsoft, Tesla ou encore Netflix. De ce fait, à quelques kilomètres au sud de la ville, on y retrouve une autre industrie également connue. Hollywood, à Los Angeles, utilise les entreprises citées précédemment pour que ses films puissent voyager et non rester seulement sur le sol américain. Ils utilisent aussi, comme alternatives, des célébrités pour ramener plus de touristes dans l’Etat. Enfin, la Californie représente 13 % du PIB des États-Unis, cela en fait la 8ème puissance mondiale.
La Californie une puissance multiculturelle
Tout d’abord, c’est une destination touristique de premier plan grâce à son climat, ses parcs, … Elle représente 20 % des visites touristiques du pays. De plus, les migrations font de la Californie l’Etat le plus multiculturel des États-Unis ( la communauté hispanique représente 38,6 % de la population ) . C’est l’Etat qui accueille le plus de
migrants : 2,5 millions actuellement. Or cela ne se fait pas sans entraîner des
conflits. Mais encore, la Californie dispose de trois grands réseaux universitaires publics. L'université de Californie (UC), qui compte dix campus, est considérée comme l'un des meilleurs systèmes éducatifs au monde. La Californie est donc réputée pour ses grandes universités telles que Stanford, UCLA, Berkeley, …
Un Etat puissant qui fait face aux défis actuels
Pour commencer, la Californie est touchée par de nombreuses catastrophes naturelles telles que de nombreux séismes (exemple du 5 - 6 Juillet 2019 lorsqu'un séisme de magnitude 7,1 touche l’Etat de la côte Ouest) . De plus, cette région est aussi touchée par les incendies. Elle subit le phénomène des “vents de Santa Ana” caractérisés par des vents puissants, chauds et secs, qui favorisent la propagation des incendies. Ainsi, ceux-ci font ressurgir le problème récurrent de la gestion de l’eau en Californie.
En tenant compte des défis actuels auxquels fait face l’Etat, il est pertinent de s’interroger sur la durabilité du modèle californien.Hugo et Quentin
Une superpuissance américaine limitée
Les États-Unis sont une puissance qui malgré ses efforts, a des multiples limites à son influence, à la fois internes et externes au pays.
Si les États-Unis restent l’une des plus grandes puissances mondiales, ils sont pourtant confrontés à des fragilités internes. Les discriminations
Les États-Unis sont une nation où la population subit une fracture sociale, augmentant les inégalités et dégradant les conditions de vie des plus vulnérables. Parfois, la pauvreté et les disparités sociales engendrent des tensions, comme lors des émeutes de Los Angeles en 1992. La pauvreté touche particulièrement certaines régions, notamment le Nord-Est. Le racisme reste un problème majeur, notamment envers les Afro-Américains, avec des violences parfois meurtrières. Ces discriminations fragilisent l’image d’un pays fondé sur les principes d’égalité et de liberté.
Une économie confrontée à des défis
L’économie américaine, bien que puissante, connaît certaines fragilités. Elle est en concurrence avec des blocs économiques comme le MERCOSUR, l’ASEAN ou l’Union européenne, mais aussi avec les pays émergents comme les BRICS. De plus, elle dépend largement des importations. Le Nord-Est a particulièrement souffert de la crise des subprimes en 2008, qui a entraîné des fermetures d’usines et de lieux culturels. Cette crise, partie de la Bourse de New York, s’est rapidement propagée à l’échelle mondiale, révélant la vulnérabilité du système financier américain.
Une concurrence mondiale accrue
Les États-Unis font face à une concurrence internationale de plus en plus forte. Des puissances comme la Chine remettent en cause leur domination, notamment dans des secteurs stratégiques comme l’intelligence artificielle. L’application chinoise DeepSeek rivalise aujourd’hui avec ChatGPT, illustrant les progrès technologiques de la Chine, désormais capable de se développer sans dépendre des États-Unis. Cette concurrence affaiblit peu à peu la position hégémonique américaine sur certains marchés.
Une image internationale dégradée
L’image des États-Unis s’est dégradée au fil du temps, notamment à cause de certaines guerres et de leur système judiciaire. La peine de mort, encore en vigueur dans plusieurs États, ainsi que les erreurs judiciaires, sont régulièrement dénoncées pour leurs atteintes aux droits de l’homme. Sur le plan militaire, les exactions commises lors de conflits comme la guerre en Irak, notamment dans la prison d’Abou Ghraib, ont choqué l’opinion internationale. Ces événements nuisent à la crédibilité morale des États-Unis dans le monde.
Rose et Typhaine
La politique étrangère étasunienne : Multilatérale ou Unilatérale ?
Le multilatéralisme n'était-il qu'un épisode dans l'histoire des Etats-Unis ?
Depuis la seconde guerre mondiale, les Etats-unis ont oscillé entre le multilatéralisme et l’unilatéralisme. L’Unilatéralisme, c’est l’attitude d’un pays qui agit sans chercher à obtenir l’assentiment ou la coopération des autres alors que le multilatéralisme, c’est l’attitude d’un pays qui cherche à obtenir la coopération d’un maximum d’autres pays qu’il traite comme des partenaires. Entre multilatéralisme et unilatéralisme, quels débats la politique étrangère des E.U suscite elle ?
Le multilatéralisme américain
Les États-Unis était multilatéraux en 1945 après la Seconde Guerre Mondiale jusqu’à la chute de l’URSS en 1990. Le multilatéralisme américain désigne la coopération entre plusieurs nations notamment dans le cas de la politique étrangère des Etats-Unis. En 1945, plusieurs organisations et structures sont créées tel que l’ONU qui siège à New-York, qui permet de sauvegarder la paix et la coopération entre les états et la participation à l’OTAN. A Washington, la construction de la banque mondiale ainsi que les fonds monétaires internationaux permettent une régulation monétaire et financière mondiale. En 2009, sous la présidence de Barack Obama, la puissance passe alors du “hard power” au “soft power”. Il obtient donc le prix Nobel de la paix pour son encouragement à la coopération internationale. En 2015, il signe également l’accord de Vienne sur le nucléaire, l’accord de Paris avec 194 autres délégations et le traité de libre-échange transpacifique avec 13 pays (2016). En 2021, Joe Biden poursuit cette politique multilatérale.
L'unilatéralisme américain
De 2001 à 2008, avec le président Georges W.bush, et de 2017 à 2020, sous Donald Trump avec le slogan “American first”, c’est l’unilatéralisme qui est mis en place dans l’histoire de la politique étrangère des Etats-Unis. Avant l’unilatéralisme et donc avant la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis étaient traditionnellement isolationnistes. L’isolationnisme est une doctrine de politique extérieure qui combine un non-interventionniste militaire et une politique de patriotisme économique (protectionnisme). Le 5e président James Monroe a notamment publié le 2 décembre 1823, La doctrine de Monroe (= “l'Amérique aux Américains”). L’unilatéralisme américain s’est installé depuis la guerre froide et s’est renforcé sous Bush, avec notamment les guerres en Irak et l’attentat du 11 septembre 2001, puis les Etats-Unis se sont retirés de plusieurs accords et organisations comme du Conseil des droits de l’homme de l’ONU en 2025. L'unilatéralisme américain a donc isolé les pays européens opposés à la guerre et a miné leur influence au sein de l’UE, étant donné la division idéologique avec Londres et plusieurs États de l'UE qui ont appuyé l'intervention américaine. Aujourd'hui, sous la présidence Trump, l'unilatéralisme est à son apogée.
Noélie Fournier
et Naomi Yu.
Barack Obama : une nouvelle ère multilatérale
Arrivé au pouvoir le 20 janvier 2009, Barack Obama remet le multilatéralisme sur le devant de la scène politique américaine.
Barack Obama est le premier président afro-américain aux Etats-Unis. Il est devenu le 44e président des États-Unis d’Amérique le 20 janvier 2009 et a occupé ce poste jusqu’en 2017.
Obama rétablit le multilatéralisme
Dès le début de son mandat, Obama a affiché sa volonté de rompre avec l’unilatéralisme, c’est-à-dire une politique étrangère menée sans concertation avec les autres pays — stratégie adoptée par son prédécesseur George W. Bush. À l’inverse, Obama a favorisé le multilatéralisme, prônant la coopération avec les alliés et les institutions internationales. Dans son discours de victoire, il affirmait ainsi : « L’Amérique est l’amie de chaque nation » et appelait à « entraîner le monde derrière nous ». Cette nouvelle orientation diplomatique a été saluée au niveau international et lui a valu l’attribution du prix Nobel de la paix en 2009.
Des décisions prises en concertation
Le multilatéralisme d’Obama s’est traduit par plusieurs décisions majeures. En mai 2011, l’opération militaire qui a conduit à la mort d’Oussama Ben Laden, chef d’Al-Qaïda, au Pakistan, a marqué un tournant dans la lutte contre le terrorisme. En décembre 2011, les dernières troupes américaines ont été retirées d’Irak, mettant fin à près de neuf ans d’intervention militaire.
En juillet 2015, un accord a été signé à Vienne avec l’Iran pour encadrer son programme nucléaire. En échange de restrictions sur ses capacités nucléaires, les sanctions économiques contre le pays ont été levées. Quelques mois plus tard, en décembre 2015, Obama a engagé un rapprochement historique avec Cuba, marqué par la réouverture de l’ambassade américaine à La Havane.
Le renforcement des liens économiques
En février 2016, Barack Obama a signé le TPP (Partenariat transpacifique), un traité de libre-échange regroupant 13 pays de la zone Pacifique. Cet accord visait à renforcer les échanges économiques et à contrer l’influence grandissante de la Chine dans la région. Ainsi, Barack Obama a marqué une étape décisive dans l’histoire diplomatique des États-Unis en privilégiant la coopération internationale.
Thomas etTimoté
Irak : tournant unilatéral de la puissance américaine
De 1991 à 2003, les interventions américaines en Irak illustrent un passage du multilatéralisme à l’unilatéralisme.
En 1991, l'Irak envahit le Koweït pour s'emparer de ses réserves de pétrole et étendre son influence. Face à cette agression, les États-Unis dirigent une coalition internationale pour libérer le pays en quelques semaines. Plus d'une décennie plus tard, en 2003, les États-Unis lancent une invasion de l'Irak, convaincus que le régime irakien soutient des groupes terroristes.
L'Amérique en coalition : l'époque du multilatéralisme
En 1991, pendant la Guerre du Golfe, les États-Unis forment une coalition avec plusieurs pays sous l'autorité de l'ONU pour repousser l'invasion du Koweït par l’Irak. Durant cette intervention, les États-Unis choisissent d’agir avec leurs alliés, en comptant sur le soutien des autres pays, afin de donner plus de légitimité à leur action et de maintenir la stabilité au Moyen-Orient. Cette approche montre une volonté de coopération internationale et de respect du cadre établi par les institutions mondiales.
La transition du multilatéralisme vers l’unilatéralisme
Après la Guerre du Golfe, les États-Unis s’éloignent progressivement de l’action collective. Dans les années 2000, la puissance américaine prend confiance en ses capacités militaires et cherche à garantir la sécurité du pays, à protéger ses intérêts stratégiques et à conserver son influence dans le monde. Cela l’amène à prendre des décisions de plus en plus seules, sans nécessairement consulter ses alliés ou obtenir l’approbation de l’ONU. Cette évolution marque un tournant dans la manière dont les États-Unis conduisent leur politique étrangère.
L'Amérique agit seule : l’unilatéralisme assumé
En 2003, les États-Unis envahissent l’Irak sans l’accord de l’ONU, malgré l’opposition d’une grande partie de la communauté internationale, notamment la France, l’Allemagne et la Russie. La puissance américaine agit seule, convaincue que le régime irakien constitue une menace à cause de liens supposés avec le terrorisme. Cette intervention marque un changement clair : les États-Unis ne comptent plus sur l’accord des autres pays pour intervenir à l’étranger, affirmant leur volonté d’agir selon leurs propres décisions, même sans soutien international. Ce choix a profondément marqué l’image des États-Unis dans le monde et relancé les débats sur le respect du droit international.
Emilie Agat et Jade Bellanger
Joe Biden : retour au multilatéralisme ou continuité déguisée ?
Joe Biden, despote du juste milieu politique, cherche à unir les Américains en trouvant un équilibre entre différentes idées.
Joe Biden, né le 20 novembre 1942 à Scranton, Pennsylvanie, est membre du Parti démocrate. Sénateur de 1973 à 2009, il a été vice-président des États-Unis de 2009 à 2017, puis président depuis 2021. Biden combine multilatéralisme et unilatéralisme dans sa politique, malgré l'opposition de ces deux principes.
Idées multilatéralistesLors de son mandat, Joe Biden a mis en avant des idées multilatéralistes. Il a notamment défendu le multilatéralisme lors de son premier discours à la tribune des Nations unies. Il a alors déclaré : "Il est temps d'ouvrir une ère de diplomatie intense." Cette position est multilatéraliste, car elle privilégie le dialogue et la coopération. Il a aussi mis en place une coopération sanitaire mondiale pour soutenir les pays en développement dans la lutte contre le Covid-19. Biden a également soutenu ces pays dans leur lutte contre le réchauffement climatique. De plus, il a exprimé la volonté de faire revenir les États-Unis dans les accords de Vienne sur le nucléaire iranien. Il a déclaré : « Les États-Unis reviendraient dans les accords si Téhéran faisait de même. » Cette position repose sur un accord international et une diplomatie conditionnelle, caractéristiques du multilatéralisme.
Idées unilatéralistes
Cependant, Biden a également adopté des idées unilatéralistes. Il a reconnu que la défense des intérêts nationaux était sa priorité, ce qui montre que ces derniers sont placés en avant. Joe Biden s’est contradit en excluant la France de l’alliance AUKUS, alors qu’un contrat de 50 milliards de dollars était en jeu. Cette décision, prise sans concertation avec la France, va à l’encontre d’un des principes du multilatéralisme, qui vise à renforcer les alliances. Certaines de ses idées sont également mitigées, comme lorsqu’il déclare : "Nous ne cherchons pas de nouvelle Guerre froide." Bien qu’il tienne un discours multilatéraliste, il adopte en même temps une posture stratégique anti-Chine.
Clément et Corentin
Donald Trump : l'Amérique d'abord, les autres après
Depuis son retour en janvier 2025, le républicain Donald Trump a annoncé un nouvel âge d’or pour l’Amérique qui se caractérise par un unilatéralisme assumé.
Une stratégie guidée par le principe d’“America First”
“We will make America great again “, voici la dernière phrase de Trump lors d’un de ses discours. Cela montre l’obsession de Trump pour l’Amérique et sa politique fondée sur “ América First “.
Lors des deux premières années du mandat de Donald Trump de 2017 à 2021, il s’est retiré de 8 traités ou accords internationaux notamment celui de Paris sur le climat et le conseil des droits de l’homme. « Si l'ONU veut être une organisation efficace, elle doit se concentrer sur les vrais problèmes du monde » a insisté Trump. Même les accords dont les Etats Unis sont impliqués, subissent de nombreuses critiques de sa part.
Donald Trump choisit de négocier pays par pays, en cherchant surtout ce qui profite rapidement aux États-Unis. Il favorise les négociations directes avec des États comme la Corée du Nord, la Chine ou le Mexique, afin de contourner les cadres multilatéraux.
Une politique étrangère de plus en plus unilatérale
Aujourd’hui, certaines grandes puissances, comme les États-Unis, choisissent souvent d’agir seules sur la scène internationale, sans passer par des organisations comme l’ONU. En 2003, ils sont intervenus en Irak sans l’accord de l’ONU, ce qui a choqué une partie de la communauté internationale.
Cette stratégie repose sur des rapports de force : sanctions économiques (contre la Chine ou le Canada récemment), ou signer des accords bilatéraux, comme les Accords d’Abraham en 2020 entre Israël et plusieurs pays arabes. Ces accords, négociés par les États-Unis, ont été faits sans consulter les Palestiniens.
Ce type d’approche affaiblit le multilatéralisme (c’est-à-dire l’idée de décider ensemble au sein d’organisations internationales), et fragilise les règles communes et la coopération internationale.
Un isolement croissant sur la scène internationale
Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a mis en place une politique qui a peu à peu isolé les Etats-Unis sur la scène mondiale. L’arrêt temporaire de l’aide à l’Ukraine, suivi de son rétablissement sous certaines conditions, ainsi que le lancement de nouveaux tarifs douaniers, ont entraîné des tensions avec des anciens alliés, qui commencent à douter de l’engagement des Américains dans plusieurs crises internationales. Pour lui, les Etats-Unis doivent être une puissance forte. Donald Trump estime que ce qui relève du soft power est " l’attribut des faibles ". Il prend alors des décisions plus radicales qui privilégient la force et les rapports de pouvoirs directs, même si cela abîme l’image des Etats-Unis et fragilise leurs relations avec leurs partenaires historiques.
Camille, Maël et Martin
Made in USA : la conquête culturelle du monde
L’essor culturel américain transforme le monde en vitrine américaine.
Les médias américains jouent un rôle central dans la diffusion mondiale de la culture et des valeurs américaines. Dès le XXe siècle, Hollywood s’impose comme un puissant vecteur d’influence, produisant aujourd’hui près de 700 films par an et générant environ 80 % des recettes mondiales du box-office. Des blockbusters comme Avatar,Top Gun ouMaverick transmettent la puissance de la culture américaine. La télévision participe également à cette influence, avec des séries cultes telles que Friends, Breaking Bad ou Game of Thrones, diffusées dans plus de 150 pays. CNN, pionnière de l’information en continu, s’est illustrée lors d’événements majeurs comme la guerre du Golfe. Les plateformes de streaming, comme Netflix (présent dans 190 pays), renforcent cette domination et façonnent profondément la culture globale. Ainsi, par leur soft power, les États-Unis imposent efficacement leur vision du monde.
L’impact du numérique
Facebook, Instagram, Threads et WhatsApp sont des médias appartenant aux États-Unis, ils sont utilisés comme une force, un lieu d’échange et de rayonnement mondial. Ces réseaux peuvent également servir à diffuser de la propagande, devenant des vecteurs de communication puissants qui permettent une forme d’influence, voire de manipulation de l’opinion publique, notamment lors des élections présidentielles américaines, comme celles de Donald Trump. Sur les réseaux sociaux, chacun peut accéder et partager du contenu. Cependant, cette ouverture, sous un aspect divertissant, peut laisser place à des écarts parfois dangereux comme certaines tendances (”I don’t wanna be french”,”paracétamol challenge” ...). Ainsi, l’impact du numérique représente un levier majeur du soft power américain.
La culture américaineToujours en quête de proximité, les chaînes de restauration rapide comme McDonald’s se diffusent dans le monde entier à grande vitesse. Elles offrent une grande variété de produits, à des prix compétitifs, et sont faciles à consommer. Les artistes américains, connus à l’international – tels que Taylor Swift, Drake ou encore The Weeknd – sont souvent en tête des classements sur les plateformes de streaming comme Spotify ou Deezer. Les cérémonies américaines de remise de prix, comme les Grammy Awards, sont devenues des événements culturels mondiaux très suivis. La littérature américaine, en constante évolution, s’inspire fortement du mode de vie des États-Unis et reflète la diversité de sa population. La culture musicale, littéraire et gastronomique (notamment via les fast-foods) domine les marchés mondiaux et constitue une source importante de rentabilité.
Ambre, Eléna, Ely
L'armée Américaine : « les gendarmes du monde »
Avec la plus grande armée du monde, les Etats-Unis imposent leur puissance militaire bien au-delà de leurs frontières.
Pour commencer, l’armée américaine est la 1ère puissance mondiale au niveau militaire. Elle tire sa force militaire grâce à son budget colossal investi dans l’armée ; c’est le pays qui investi le plus dans l’armée : 5 % du PIB des E-U ce qui représente plus de 700 milliards de dollars et cela représente 40 % des dépenses militaires mondiales et plus des 2/3 des dépenses de l’alliance atlantique .
L'armée américaine compte environ 1,3 million de militaires actifs et 816 000 réservistes. Les principales branches sont : l'US Army, l'US Air Force et la Navy. Ces effectifs sont soutenus par des milliers de civils travaillant pour le département de la défense.
L'exportation d'armement
Les États-Unis sont le plus grand exportateur mondial d'armement. Ils contrôlent environ 36 % du marché mondial des exportations d'armements, en grande partie grâce à leur industrie de défense très développée. Les États-Unis exportent une large gamme d'armements, allant des petits calibres aux systèmes d'armement sophistiqués comme les avions de chasse, les drones, et les missiles. Ces exportations sont souvent réalisées par des entreprises privées telles que Lockheed Martin, Boeing, et Raytheon, qui sont des acteurs clés dans l'industrie de défense. L'exportation d'armements joue un rôle stratégique dans la politique étrangère des États-Unis, leur permettant de renforcer leurs alliances et d'influencer des pays partenaires en vendant des armes et en fournissant un soutien militaire.
Une forte capacité de projection
L'armée américaine possède un réseau de bases militaires mondial et une capacité de projection unique. Cela lui permet de mener simultanément une ou deux guerres n'importe où sur la planète, pour défendre ses intérêts stratégiques. Cette capacité est soutenue par une technologie de pointe ainsi qu'une domination croissante dans la guerre spatiale, pour laquelle elle consacre 75 % du budget mondial. Leur flotte de porte-avions, la plus importante au monde, joue un rôle clé dans leur capacité à déployer des forces rapidement et à maintenir une présence militaire dans des zones stratégiques, comme le Moyen-Orient, l'Asie-Pacifique et l'Europe.
Benoit, Henri et Nathan
La domination économique des EU : l'arme du dollar
Lorsque le dollar tousse, c’est toute l’économie mondiale qui s'enrhume...
Le dollar américain représente aujourd’hui un pilier de la finance mondiale. En effet, il est la principale monnaie utilisée pour le commerce international.
Le dollar est adopté par le Congrès de la Confédération le 6 juillet 1785 et devient la monnaie officielle des États-Unis en vertu du Coinage Act (ou Mint Act) en 1792. La couleur verte est choisie car elle était difficile à reproduire avec les techniques des faussaires de l’époque.
Une domination ancienne
C’est au XXe siècle que le dollar s’est imposé comme une monnaie dominante à l’échelle mondiale, notamment après l’apogée des États-Unis et leur montée en puissance. Cette période marque l’émergence de ce que l’on a appelé la « diplomatie du dollar ». Grâce à cela, les États-Unis ont pu utiliser leur monnaie pour contribuer à la reconstruction de l’Europe, encore fragile après la Seconde Guerre mondiale. Cet événement a renforcé la place du dollar comme principale devise de réserve internationale, portée par le triomphe économique et militaire des États-Unis. Les décennies suivantes ont renforcé cette domination, notamment grâce aux accords de Bretton Woods, signés en 1944, qui ont établi le dollar comme référence pour les échanges internationaux. Certains pays ont même adopté le dollar en remplacement de leur propre monnaie, ce qui démontre encore aujourd’hui son importance dans l’économie mondiale.
Le dollar et sa domination économique sur le monde
Si les États-Unis se sont imposés aujourd’hui comme la plus grande puissance mondiale, ce n’est pas seulement en raison de leur cadre de vie, de leurs chiffres de production ou de l’impact de leurs décisions à l’échelle internationale, mais aussi grâce à la puissance de leur monnaie, le dollar. Aujourd’hui, environ 50 % du commerce international se fait en dollars. Il est largement utilisé comme monnaie de facturation et de transaction dans le monde entier. Le dollar est impliqué dans près de 88 % des échanges monétaires mondiaux en 2022.
À titre d’illustration, environ 75 % des prêts internationaux émis par des institutions non bancaires sont libellés en dollars. Le dollar représente également près de 60 % des réserves de change mondiales (les réserves de change d’un pays lui permettent de disposer de liquidités suffisantes pour mener des opérations de change ou faire face à un déficit de la balance des paiements).
L'avenir du dollar
Le dollar demeure la principale monnaie dans les secteurs de la finance et du commerce mondiaux. Toutefois, il a connu des périodes de faiblesse, notamment à cause des tensions commerciales et des décisions politiques. Par exemple, le dollar s’est affaibli à la suite de l’annonce de nouveaux droits de douane par l’administration Trump le 2 avril 2025, suscitant des craintes de ralentissement de l’économie américaine et une possible hausse de l’inflation. Les secousses financières provoquées par ces politiques ont ravivé une question récurrente : le roi Dollar va-t-il perdre son trône et sa couronne ?
Hugo, Noé et Robin
Les États-Unis : piliers de la thalassocratie moderne
Une thalassocratie est un État dont la puissance repose sur la maîtrise des mers et le contrôle des routes maritimes.
Depuis le début du XXIe siècle, de nouvelles puissances émergent, notamment la Chine. Pourtant, les États-Unis conservent une avance considérable sur le plan naval, en particulier dans la zone indo-pacifique. Malgré les progrès militaires et économiques rapides de Pékin depuis 2001, la présence maritime américaine reste dominante.
Une marine au sommet de la puissance mondiale
La marine américaine demeure la plus puissante du monde. Elle s’appuie sur une flotte impressionnante de navires de guerre, d’avions embarqués et de personnels hautement qualifiés. Les États-Unis possèdent notamment 11 porte-avions opérationnels, ce qui leur permet de projeter leur puissance sur tous les océans. Ils peuvent également compter sur des alliés stratégiques comme le Japon, l’Australie ou la Corée du Sud, qui jouent un rôle essentiel dans le maintien de la stabilité maritime en Asie.
La concurrence chinoise
De son côté, la Chine poursuit une politique de modernisation de sa marine. Grâce à des investissements massifs dans les technologies de pointe et des projets d’envergure comme les Nouvelles Routes de la Soie (Belt and Road Initiative), elle cherche à renforcer son contrôle sur les principales routes maritimes commerciales. Le concept du “Collier de Perles”, consistant à établir une série de ports stratégiques jusqu’au Moyen-Orient, illustre cette ambition d’élargir son influence.
Des tensions croissantes en Asie orientale
Face à cette montée en puissance, les États-Unis ont renforcé leurs liens avec Taïwan, notamment sur le plan militaire. En réaffirmant leur engagement dans la région depuis 2021, ils entendent défendre leurs intérêts stratégiques. Cela accroît les tensions avec la Chine, qui considère l’île comme une partie intégrante de son territoire. L’Indo-Pacifique devient ainsi un espace de rivalités croissantes, marqué par des alliances, des confrontations et des tentatives de dialogue diplomatique. Les exercices militaires conjoints et les incursions aériennes chinoises autour de Taïwan témoignent de la montée des tensions. Cette situation nourrit un climat d’instabilité régionale, susceptible d’affecter la sécurité maritime et les échanges commerciaux mondiaux.
Lukas, Théo et Timéo
Au-delà des frontières : l'impact de la position américaine sur le conflit ukrainien
Depuis février 2022, les États-Unis se sont positionnés comme un acteur clé dans le conflit qui déchire l'Ukraine et la Russie. Mais leur engagement résistera t-il aux changements politiques du pays ?
En apportant un soutien majeur à l'Ukraine, Washington a non seulement réaffirmé sa position de leader dans le monde occidental, mais a aussi saisi des opportunités économiques, notamment par la vente d’armements et de ressources énergétiques. L’ambition de J. Biden, dans un scénario idéal, est que cette aide substantielle mène à une défaite significative de la Russie, renforçant ainsi le sentiment de puissance des États-Unis. Cette approche stratégique évoque une citation de Zbigniew Brzezinski, conseiller à la sécurité de Jimmy Carter : “Sans l’Ukraine, la Russie cesse d’être un empire. Avec l’Ukraine, elle redevient un empire”. Aider Kiev n'est donc pas un objectif en soi pour les États-Unis, mais un moyen de limiter la puissance russe.
Cependant, cette politique ne bénéficie pas d’un soutien unanime aux États-Unis. Le parti conservateur, par exemple, s'oppose fermement au financement de la guerre. Malgré ces réserves, la Chambre des représentants a approuvé le 20 avril 2024 un plan d’aide de 61 milliards de dollars pour soutenir Kiev, ce qui montre un soutien solide mais potentiellement instable.
Un engagement toujours d'actualité ?
Les déclarations de D. Trump depuis son élection le 5 novembre 2024 introduisent toutefois une incertitude quant à la continuité de cet engagement. L’ancien président a vivement critiqué V. Zelensky, l’accusant de freiner un éventuel accord avec la Russie, tout en le dévalorisant publiquement à plusieurs reprises. Bien que Trump ait récemment exprimé de l’impatience vis-à-vis de V. Poutine, ses critiques contre le président ukrainien ont été beaucoup plus virulentes. Il convient de noter que Trump remet en question les intentions réelles de Poutine.
Depuis le début des hostilités, la contribution américaine à l'aide de l'Ukraine s'élève à 114 milliards d’euros. Le 30 avril 2024, un partenariat économique a été signé entre l’Ukraine et les États-Unis, visant à créer un fonds commun pour l’exploitation des ressources minières et naturelles ukrainiennes. Cette exploitation sera financée à 50 % par les deux pays. Les États-Unis auront accès à 5 % des minerais mondiaux grâce aux mines ukrainiennes, bien que l’Ukraine garde un certain contrôle sur ses ressources, notamment en décidant quelles ressources seront exploitées et où. Cet accord garantit ainsi l’aide continue des États-Unis à l’Ukraine, consolidant ainsi les liens économiques et géopolitiques entre les deux nations.
Clément, Maxime et Oleksandr
Les États-Unis : allié ou ennemi de l'UE ?
Depuis 1945, les relations entre les États-Unis et l’Union européenne oscillent entre alliance et rivalités persistantes.
La première alliance entre les États-Unis et l’Union européenne a été établie avec le plan Marshall, qui visait à aider l’Europe de l’Ouest à se reconstruire après la Seconde Guerre mondiale, tout en empêchant l’expansion du communisme. Ce plan a marqué le début d’une dépendance économique de l’Europe envers les États-Unis.
La création de l’OTAN et les tensions militaires
La première alliance militaire entre les deux puissances s’est concrétisée avec la création de l’OTAN en 1949, dans le cadre de la guerre froide, pour contrer la menace de l’URSS. Cependant, des tensions ont émergé, notamment en 1966, lorsque la France a décidé de se retirer du commandement intégré de l’OTAN sous De Gaulle, cherchant à renforcer l’autonomie militaire de la France.
À la fin de la guerre froide et après la chute de l’URSS, l’Europe cherche à affirmer son autonomie, ce qui mène à la création de l’Union européenne en 1992. L’UE marque son désir de s’affirmer, notamment lors de la guerre en Irak de 2003, où elle s’oppose à l’intervention américaine. Cette opposition refroidit les relations entre les deux puissances.
Les conflits commerciaux et la détérioration sous Trump
Par ailleurs, les conflits commerciaux, comme les désaccords sur les taxes et la régulation des GAFAM, compliquent davantage le partenariat. Sous l’administration Trump (2016-2020), les relations se détériorent encore, Trump qualifiant l’UE d’"ennemi" en raison des tensions commerciales. Avec Biden, un retour au dialogue transatlantique s’opère, notamment à cause du conflit en Ukraine. Cependant, le retour de Trump au pouvoir a ravivé la défiance vis-à-vis de l'Union européenne. Trump poursuit sa ligne dure, notamment avec des décisions qui fragilisent davantage les relations commerciales et diplomatiques, comme ses critiques constantes de l'UE.
La volonté de l’UE de devenir une “puissance indépendante” et les critiques de Trump renforcent les fissures dans cette alliance historique.
Maxime M. et Thibaut

L'endettement américain en hausse
Actuellement, il y a des signes évidents qu'une crise est en train de se développer.
En juillet 2024, la dette publique américaine a atteint le montant record de 35 000 milliards de dollars, soit plus de 120 % du PIB, et pourrait aussi devenir une menace pour l’économie mondiale si elle continue de croître. Ce chiffre correspond au montant total des emprunts du gouvernement fédéral américain.
Cette dette met en danger l’équilibre économique des États-Unis et provoque des préoccupations grandissantes parmi les investisseurs.
L’achat d’or est donc une solution incontournable pour assurer son patrimoine, lutter contre la dévaluation monétaire, sécuriser son épargne et traverser les périodes d’instabilité économique.
La dette pourrait également conduire à des mesures comme la suspension de certains investissements publics pour éviter un défaut de paiement, car un tel défaut risquerait de provoquer un effondrement des marchés et une perte de confiance durable dans l’économie américaine.
Pour empêcher que les États-Unis se retrouvent en incapacité de paiement, les Républicains ont même voté en 2023 pour 4500 milliards de dollars d’économies.
Naomi et Noélie
Le duel entre la démocratie américaine et son président
De Washington à Trump, le rapport différent à la démocratie.
À leur avènement, les États-Unis ont instauré un régime démocratique, issu d'un long combat indépendantiste contre une monarchie européenne qui ignorait la voix du peuple. Mais qu'en est-il aujourd'hui ? Et si cette liberté s’estompait silencieusement ? Si la menace contre la démocratie émanait désormais de l’intérieur ?
De multiples menaces
Trump entre fréquemment en conflit avec des organismes progressistes, cherchant à instaurer un pouvoir autoritaire. Le 24 avril dernier, Trump a attaqué l’université Harvard, l'accusant d'accepter trop d'élèves étrangers, qu'il prétendait vouloir détruire le pays. Ces propos xénophobes ont été suivis de menaces : si Harvard ne modifiait pas sa politique, ses avantages fiscaux garantis par la Cour Suprême seraient suspendus. Ce n’est pas seulement l’éducation qui est menacée, mais aussi la santé. Les États-Unis, principaux contributeurs financiers de l’OMS, ont vu Trump s'en retirer via un décret signé en janvier dernier. Ce retrait a privé l’OMS de 20 % de son budget, retardant ainsi le progrès et les bénéfices liés à la recherche, à la santé publique et à la lutte contre les pandémies.
Trump, climato-sceptique, se retire des accords de Paris dès son arrivée au pouvoir, sans consulter les citoyens. Cette décision lève les restrictions sur les émissions de CO2. Bien que les États-Unis subissent déjà les effets du réchauffement, comme des incendies en Californie et des ouragans fréquents, ces phénomènes risquent de s'aggraver dans les années à venir.
Menace sur la séparation des pouvoirs, fondement de la démocratie
Depuis son élection en 2024, Trump s'en prend publiquement à la justice. Il attaque certains juges et les décisions qui lui sont défavorables. Par exemple, en mars 2025, Trump a menacé de destituer le juge James Boasberg, de la Cour Fédérale du district de Washington, en raison d’un désaccord sur une de ses décisions. De plus, l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021, durant lequel des partisans de Trump ont cherché à interrompre la certification des résultats de l’élection présidentielle, a constitué un acte direct contre les institutions démocratiques. Les 1 500 personnes condamnées pour leur participation à cette attaque, dont les peines étaient inachevées, ont été graciées par Trump le 21 janvier 2025, ce qui a suscité une indignation généralisée. Nancy Pelosi, l'ex-présidente démocrate de la Chambre des représentants, a qualifié cet acte d’"insulte au système judiciaire américain".
La Cour Suprême des États-Unis représente l’un des derniers remparts de l’équilibre des pouvoirs. Toutefois, en 2025, la composition de la Cour a basculé vers une majorité de juges conservateurs (6 contre 3), remettant en question l’impartialité de cette institution. Si la Cour n'a pas toujours suivi les demandes de Trump, comme dans le cas de l'affaire DACA en 2020, où il avait tenté de révoquer la protection des jeunes migrants, la situation actuelle suscite des préoccupations sur l’intégrité des décisions judiciaires. Parallèlement, Trump continue d’imposer des nominations à idéologie conservatrice dans d’autres institutions judiciaires, cherchant à influencer l’ensemble du système judiciaire.
Montée du complotisme
Depuis 2017, le mouvement complotiste QAnon a pris de l’ampleur, notamment avec le soutien d'une partie de l’électorat de Trump. Ce mouvement propage des théories selon lesquelles une élite occulte contrôlerait l’Amérique et que seul Trump serait capable de la défier. Ce groupe a joué un rôle important dans l’attaque du Capitole (6/01/21) visant à empêcher la certification des résultats électoraux. Depuis cette attaque, certains États ont adopté des lois limitant l'accès au vote sous prétexte de lutter contre la fraude électorale. En Géorgie, par exemple, des restrictions ont été mises en place qui affectent les populations défavorisées et les minorités raciales, réduisant ainsi leur participation aux élections. Ces mesures remettent en cause le principe d'égalité devant le suffrage, un des fondements de la démocratie représentative.
Bien que le Congrès américain soit plus diversifié, cette diversité reste peu représentée dans les hautes sphères décisionnelles. Les femmes, les personnes transgenres et les minorités ethniques sont toujours sous-représentées. De plus, les droits des personnes transgenres sont menacés par des lois restrictives, comme celles proposées par Trump, qui les excluent des sphères politiques et sociales.
Alix, Baptiste et Léa
La nouvelle guerre froide : quand la technologie devient l'Arme Suprême
Après la guerre froide, marquée par la conquête de l’espace, une nouvelle guerre froide émerge : celle des nouvelles technologies, notamment l'intelligence artificielle. Les États seraient prêts à investir près de 1000 milliards de dollars.
Depuis 2017, la guerre technologique entre les États-Unis et la Chine bouleverse le paysage mondial de l’électronique. L’interdépendance reste forte entre ces deux puissances, malgré une compétition acharnée qui pourrait fragmenter l’industrie d’ici 2035.
L’IA au cœur d’une nouvelle guerre froide
En 2024, les GAFAM représentaient 9 000 milliards de dollars de capitalisation boursière, bien au-dessus des 4 000 milliards des BATX chinois. Les entreprises américaines investissent également bien plus, avec 62,5 milliards de dollars en 2023, contre seulement 7 milliards pour leurs homologues chinoises. Après un scrutin sans appel, Donald Trump est revenu à la Maison-Blanche, affichant un discours favorable à l’intelligence artificielle (IA) et visant à réaffirmer la domination américaine dans ce domaine. Face à cette puissance, la Chine continue de se développer. En quelques années, l’empire du milieu est passé de l’imitation à l’innovation technologique. En 2017, Xi Jinping a fixé un objectif ambitieux : surpasser les États-Unis dans la course à l’IA. De plus, les entreprises chinoises bénéficient d’un accès quasi illimité aux données personnelles, un atout qui favorise leur innovation, contrairement aux restrictions aux États-Unis.
Les cyberattaques : arme de destruction massive
Les cyberattaques prennent une ampleur de plus en plus grande dans le monde, frappant parfois plus fort que les armes traditionnelles. Sans bruit ni blessure, elles peuvent paralyser des hôpitaux, bloquer des réseaux électriques ou semer la panique au sein des institutions. Leur force réside dans leur invisibilité et leur rapidité d’exécution. Bien qu’elles ne causent pas de morts immédiates, leurs impacts sur les infrastructures vitales et la stabilité des États les transforment en une arme redoutable du XXIe siècle. À l’ère numérique, elles sont devenues une menace omniprésente, difficile à anticiper et encore plus difficile à contrer.
Lukas,Théo et Timéo
L'Amérique face à ses fractures
Même si les Etats-Unis demeurent la première puissance mondiale, le pays est fissuré.
La sécurité sociale ne peut pas couvrir tous les frais à 100 %, obligeant les retraités à continuer à travailler pour subvenir à leurs besoins. Cette situation résulte de pensions de retraite insuffisantes et de l'absence d'un système de retraite universel. Les retraités américains qui reprennent le travail occupent souvent des emplois précaires et pénibles, souvent mal rémunérés, ce qui peut avoir un impact négatif sur leur santé physique et mentale. Cette nécessité de reprendre le travail met en lumière les inégalités sociales et économiques aux États-Unis.
Le poids financier des études
De plus, les études universitaires coûtent très cher aux États-Unis. La plupart des étudiants doivent emprunter de l'argent pour financer leurs études, et une fois diplômés, ils commencent leur vie endettés. Cette charge financière les empêche de faire certains choix importants, tels que l'achat d'une maison, avoir des enfants ou démarrer un projet professionnel, créant ainsi un sentiment de blocage chez les jeunes.
Les assurances constituent un autre point de fragilité aux États-Unis. De nombreuses familles se retrouvent en situation de précarité en raison des coûts médicaux. Les familles de classe moyenne sont souvent considérées comme trop riches pour bénéficier de l'aide publique, mais pas assez pour accéder à une assurance couvrant totalement les frais médicaux. Ce phénomène engendre des endettements fréquents : les familles recourent au crédit ou à la vente de biens. Les assurances sont souvent jugées insuffisantes, ne couvrant qu'une partie des coûts, avec un réseau limité et des coûts mensuels élevés. Tout cela creuse les inégalités sociales : les dettes médicales accentuent le fossé entre les classes sociales.
Un chômage en hausse
La situation du chômage aux États-Unis a évolué ces dernières années. En raison de crises comme la crise économique de 2008 et la crise liée à la pandémie de COVID-19, le taux de chômage a connu une hausse notable, ce qui ne favorise pas la stabilité de l'économie du pays. De plus, la situation des chômeurs est peu accompagnée, car le chômage n'est qu'un indicateur parmi d'autres qui ne rend pas pleinement compte de la fragilité du marché du travail.
L'espérance de vie des Américains diminue depuis plusieurs années, en grande partie à cause de la crise des opioïdes, qui provoque un grand nombre d'overdoses. Les décès par armes à feu, fréquents aux États-Unis, contribuent également à cette baisse. À cela s'ajoutent les "morts de désespoir" (suicides, alcoolisme), liées à la précarité et à l'isolement social. Enfin, la pandémie de COVID-19 a exacerbé cette situation.
Le racisme reste un problème persistant aux États-Unis, prenant différentes formes. Les Afro-Américains en subissent les conséquences tant sur le plan sanitaire qu'économique.
Enora, Loraine et Lyse
