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N° 1 - Janvier 2025 | www.lycee-lebrun.fr |
Sommaire
• Raconte-nous ! p.2 Le témoignage poignant d'une artiste biélorusse.
• Rêve ! p.3 Un article nous révélant la réalité d'un jugement au tribunal, suivi d'un poème dédié à l'amour
• Réveille-toi ! p.4-5 Plongez-vous directement au coeur de conflits aux multiples enjeux…
• Présente-toi ! p.6 Portrait d'un élève du lycée
• Souviens-toi ! p.7 Retrospective d'oeuvres d'anciens élèves et 9ème édition du Prix Fémina des Lycéens !
• Partage ! p.8 Retrouvez tous les bons plans
Édito
Bienvenue en 2025 avec « Charladit, l'actualité à partager !
Le lycée a choisi de renforcer vos rencontres tous les trois mois à travers un journal. Cette année, vous y trouverez des actualités, des créations de vos camarades, ainsi que les découvertes faites lors de vos cours. Chaque numéro vous plongera dans un univers différent. Dans ce premier numéro, nous vous invitons à découvrir l’histoire émouvante d’une artiste biélorusse. À travers son témoignage, vous ressentirez comment sa voix résonne au-delà des frontières. La photo en Une est l’une de ses œuvres. Ensuite, nous vous proposerons un récit judiciaire poignant, suivi d’un poème d’un de nos élèves célébrant l’amour, un sujet éternel d’évasion et de réflexion.
Place à l’action : plongez-vous dans les conflits qui nous entourent, remplis d’enjeux complexes et essentiels. Les articles tenteront de donner un éclairage sur les défis de notre époque. Dans chaque numéro, vous découvrirez également une biographie touchante d’un de nos élèves. Pour vous remémorer les événements accueillis par l’établissement, nous avons préparé une rétrospective de l’exposition des anciens élèves, réalisée avec l’aide de la Spé Art. Enfin, notre dernière page sera consacrée aux bons plans.
C’est avec grand plaisir que nous attendons vos retours sur cette première édition de votre CHARLADIT.
Bonne lecture !
Le comité de rédaction

Ménage à suspens
Freida Mc Fadden fait briller son thriller, intitulé La Femme de Ménage publié en 2024. Ce thriller psychologique joue avec nos nerfs du début à la fin. L’histoire suit Millie, une jeune femme qui accepte un poste d’aide-ménagère dans une famille aisée. Tout semble parfait, au premier abord, mais rapidement, l’ambiance devient étrange : des secrets sont dissimulés, des comportements inattendus surgissent, et Millie se retrouve piégée dans une situation bien plus sombre qu’elle ne l’avait imaginée. Le style est simple, efficace et accrocheur, parfait pour les amateurs de rebondissements. En résumé, La femme de ménage est un roman haletant qui ravira les fans de thrillers psychologiques. Si vous aimez les surprises et les histoires où la tension monte page après page, ce livre est fait pour vous !
Faustine Marie
Ksenia Yablonskaya, Biélorusse, raconte son exil
Rencontre avec Ksenia Yablonskaya, 33 ans, artiste, photographe. Elle explique son parcours jusqu'en France.
Comment était votre vie en Biélorussie avant votre exil ?
J'ai quitté la Biélorussie pour la Russie à l'âge de 18 ans. Même si j'ai eu une enfance heureuse et choyée, en grandissant, je me suis rendue compte que le régime biélorusse était omniprésent et contrôlait la liberté des citoyens. Par exemple, je me souviens que les programmes télévisés étaient interrompus quand le président Loukachenko prenait la parole. Cela me mettait en colère de voir comment il mentait et manipulait la population, en s'adressant à la nation "comme un père et un sauveur".
Qu'est-ce qui a déclenché votre exil et comment s'est-il déroulé ?
En 2010, la réélection de Loukachenko a créé des manifestations auxquelles j'ai participé. C'était une première pour le pays : elles étaient silencieuses, des marches pacifiques sans scander de slogans, mais en applaudissant. Les autorités les dispersaient et les manifestants étaient embarqués et emprisonnés. Le régime faisait pression sur les opposants, comme les expulser des universités, les licencier, ainsi que sanctionner les parents ayant des enfants mineurs opposés à Loukachenko. Pour ma part, j'ai vu ma photo sur Internet et j'étais anxieuse de ne pouvoir poursuivre mes études. Mais heureusement, je suis passée au travers des mailles du filet. La répression violente du 19 décembre 2010, qui a conduit à l'arrestation de centaines d'opposants, et l'attentat terroriste du métro de Minsk m'ont incitée à réfléchir sur mon avenir dans ce pays. Loukachenko est, selon moi, le symbole ultime de l'injustice, de l'horreur et du dégoût. Après mon année universitaire, j'ai décidé de déménager à Moscou. Et 12 ans plus tard, en 2023, j'ai déménagé en France, suite à mon désaccord avec les actions du régime russe et la politique de Poutine.
Comment s'est passée votre intégration en France et avez-vous senti une hostilité en tant que Biélorusse ?
Toute migration est un processus difficile, notamment quand on ne maîtrise pas la langue et qu'on n'a pas de point de repère. Avant mon arrivée en France en 2023, j'avais noué des liens avec des photojournalistes français et je m'étais rendue en France plusieurs fois. Comme dit le diction : "Il ne faut pas confondre tourisme et immigration." C'est exactement ce que j'ai vécu. La bureaucratie française n'a pas facilité mon intégration, tout comme les sanctions envers les Biélorusses. À ce jour, je ne suis toujours pas autorisée à ouvrir un compte bancaire. De même, en raison d'une erreur, il m'a fallu neuf mois pour recevoir mon permis de séjour contre quatre mois normalement.
Comment luttez-vous contre le régime dictatorial biélorusse ?
La révolution de 2020 en Biélorussie a démontré que l'opposition représente 97 % de la population. Récemment, j'ai rejoint plusieurs organisations de défense des droits de l'homme. Nous organisons de petites actions qui ont pour objectif d'aider à insuffler la paix et la démocratie en Biélorussie. Je suis reconnaissante de partager l'histoire de mon pays avec vous. J'espère que c'est un petit pas vers la liberté et la démocratie. Votre pratique artistique permet-elle de dénoncer la violence et l'injustice en Biélorussie ? J'ai passé presque toute ma vie d'adulte, de 18 ans à 31 ans, à Moscou et j'ai trouvé ma voie comme photographe et artiste. Pendant 12 ans, j'ai effectué une introspection et analysé la société dans laquelle je vivais, réfléchissant aux réalités russes à travers mon travail. Mon déménagement en Europe m'a permis de comprendre que la voix du peuple biélorusse était inexistante, ce qui me remplit de colère et de douleur. La voix des Biélorusses n'a pas été entendue aux élections de 2020 et aujourd'hui, à cause des crimes de Loukachenko et de Poutine, elle n'est plus du tout entendue. Dans ce contexte, je recentre ma pratique artistique sur la Biélorussie.
La Biélorussie vous manque-t-elle ?
Je n'ai jamais le mal du pays, mais ma famille et mes amis me manquent profondément. Cela me fait mal qu'à cause d'un groupe de criminels au pouvoir, je ne puisse pas rendre visite à mes proches et les embrasser librement.
Elisa Lepresle Le Moigne,
Louise Osouf
Y a pas que des instapoètes !
Dans des temps reculés, où l'amour peut unir n'importe qui, deux êtres différents vont vivre un Amour parfait, ou presque.
Mathéo Gaisgnard Corvoisier
Au tribunal, entre mythe ou réalité ?
Mardi 12 novembre, une classe de première de littérature est allée au tribunal judiciaire de Coutances afin de concrétiser un travail sur les pouvoirs de la parole.
Ce qui nous a marqués est l’absence des prévenus et de certaines victimes, l’ambiance peu solennelle provoquée par la circulation et la discussion des avocats pendant les dossiers, le langage du quotidien utilisé par les professionnels de la justice, même si pour nous la procureure avait une meilleure argumentation que les avocats. Nous avons aussi eu l’impression que les affaires étaient banales pour les professionnels en présence. Nous avons ressenti une vraie séparation entre, la salle (où sont les auditeurs) et le tribunal proprement dit (où sont les vrais acteurs de la justice). Nous avons aussi remarqué de nombreuses différences entre l'imaginaire collectif du Tribunal et sa réalité. Par exemple, le juge n'avait pas de marteau, les objections n'existent pas et il n'y avait pas d'envolées lyriques habituellement présentes dans les films et les séries. La lenteur de la justice est perçue par la date des faits qui remontent à plus d’un an. Cette lenteur est explicable par l’encombrement du Tribunal avec de simples faits divers. Remarque également, les agents stupéfiants et alcool qui aggrave le comportement jusqu'à l'irrationnel des faits à juger.
Deux audiences
La première portait sur un Sans Domicile Fixe, anarchiste, alcoolique qui a commis des délits à plusieurs reprises souvent sous emprise d’alcool, notamment le vol d'un vélo électrique d’une factrice, ou encore l’entrée par effraction à deux reprises dans deux maisons différentes. Il aurait volé des clés, des bouteilles d’alcool et déplacé une bouteille de gaz. Par ailleurs il a également poursuivit une famille en étant armé d’une batte de baseball en insultant et menaçant de “défigurer” cette famille toujours sous l’emprise d’alcool. Pour finir il a endommagé et détruit des boites aux lettres à l’aide d’une machette, pour ensuite retirer sa ceinture et fouetter une porte d’immeuble avec celle-ci.
La deuxième affaire concernait un conflit pécunié sous alcool entre deux amis ayant environ trente ans d’écart. Le conflit débute lorsque le plus jeune rentre de faire les courses de l’homme de 68 ans et ce dernier l’accuse de lui voler régulièrement de l’argent sur sa carte. Il a ensuite, saisi un couteau en le menaçant de le tuer. La victime s’est alors réfugiée chez elle tandis que le sexagénaire l’a poursuivi, armé tout en s’acharnant sur les fenêtres de la maison. Ce mardi 12 novembre, l’homme de 68 ans a été jugé coupable et est condamné à 8 mois de prison avec sursis probatoire et devra payer 1521 euro pour les réparations des fenêtres.
Cette immersion a révélé une justice bien différente des clichés : lente mais surchargée, banale pour les professionnels, et souvent confrontée à l'irrationnel. Nous repartons avec une vision plus nuancée de son rôle essentiel dans la société.
Martin Couillard
Prix Bayeux : « l'horreur à l'honneur »
Le prix Bayeux existe depuis 1993. Chaque année, il accueille de nombreux journalistes internationaux et visiteurs. Sa vocation est de rappeler l’importance cruciale de la liberté de la presse dans les zones de conflits.
D'élèves à jury
Le prix accueille chaque année des classes de lycée normand. Cette année, la classe de Terminale G du lycée Lebrun a été jury pour la 31e édition du prix Bayeux. Lors de cette journée du 7 octobre 2024, au lycée La Morandière de Granville, nous avons visionné dix reportages de guerre enregistrés entre 2023 et 2024. Les zones de conflits concernés sont Gaza, l'Ukraine,Haïti, Libéria, l'Equateur et la Chine. Suite à la projection de ces documentaires, les lycéens ont voté pour le reportage qui leur avait le plus marqué. Puis, nous avons clôturé cette journée en rencontrant le reporter de guerre Jérémy André dite “très enrichissante" par les élèves.
Kharkiv la mort en face
Le reportage le plus apprécié par les lycéens et apprentis Normands est le reportage numéro dix intitulé Kharkiv La Mort En Face qui a été réalisé par quatre reporters de guerre. Ce reportage a été tourné en Ukraine en Mai 2024 dans un camp de vacances à Kharkiv. Au total 7 morts ainsi que 27 blessés sont à déplorer. On parle “d’un nouveau crime de Guerre commis par la Russie” comme l'indiquent les journalistes. Ainsi dans ce reportage nous pouvons voir des images chocs provoquant des émotions intenses , un exemple frappant : une scène d’un bâtiment détruit par deux missiles russes ou encore les images de corps humains retrouvés inertes dans les ruines. Une femme à malheureusement retrouvée son mari dans un lac à coté du lieu bombardés. C'est d'ailleurs ce reportage qui s'est vu attribué le prix région Normandie des lycéens et des apprentis 2024.
Louise Langevin, Nolan Giard,
François Leprieur, Noé L'hullier
et Clinton Enogieru
Haïti ou la guerre des gangs
Ancien policier reconverti en chef de gang, Jimmy Chérizier, alias « Barbecue » 47 ans, a revendiqué être à l’origine des différentes attaques qui ont secoué Haïti.
En 2023, Haïti comptabilise 11,72 millions d’habitants et reste le pays le plus pauvre et le plus inégalitaire d’Amérique Latine. Dans ce pays où la corruption est omniprésente tout comme la précarité, des leaders comme Cherizier trouvent un terrain fertile pour asseoir son pouvoir. Notre combat n’étais pas seulement la démission du pouvoir mais aussi qu'Haïti parvienne a une nouvelle indépendance » déclarait Jimmy Chérizier à la tête de l’un des gangs les plus puissants du pays, la coalition : G9. Son surnom Barbecue vient du fait qu’il brûle ses opposants et incendie leur maison.
Barbecue : criminel ou justicier ?
Celui qui se dépeint souvent comme un libérateur des pauvres justifie ses actions par la nécessité de lutter contre l’injustice sociale et la corruption du gouvernement. Toutefois, les méthodes utilisées peuvent être discutables, en effet, il n’hésite pas à tuer, à menacer, à kidnapper tant qu’il parvient à ses objectifs. Bien qu’il est pris en grande partie le contrôle de la capitale, Port-au-Prince, le pouvoir en place d’Haïti continu de lutter contre ses exactions. Pour les forces armées, Cherizier reste la principale menace à abattre. Dans un Port-au-Prince déserté par sa population, où seul règne les gangs, les forces de défenses tirent désormais à vue. Munies de véhicules blindés, ils patrouillent dans Port-au-Prince afin d’éradiquer la menace. Outre les gangs, les pilleurs sont également un véritable fléau. Profitant du chaos semé par la guerre, ils saccagent sans relâche la capitale. Les civils, au milieu de cette anarchie ne sont que des victimes collatérales de ce conflit. Impossible pour eux de vivre normalement dû à une insécurité constante. Chaque déplacement signifie mettre sa vie en jeu même pour traverser la rue.
Noah Lair, Lilou Jardin, Jules Lemonier, Baptiste Lemarquand, TianTian Chen (Terminal G)
Jérémy André, reporter de guerre
« La première victime de la guerre, c’est la vérité ». Jérémy André, en conférence au Prix Bayeux auprès de classes de lycéens, a expliqué son métier et répondu aux questions des élèves.
Irak, Birmanie, Israël, Taïwan, Hong Kong et encore bien d’autres, sont des pays couverts par Jérémy André, reporter de guerre au Point. Leur point commun : des zones de conflit.
D’origine tunisienne, il a baigné dans une éducation pro-palestinienne. Son reportage en Israël l’a aidé à développer son esprit critique et sa neutralité sur ses sujets de travail car comme il l’a dit : « il n’y a ni méchants ni gentils. »
Les détails du métier
Plus tard, il a expliqué que lorsqu’il était sur place, le plus gros du travail était réalisé par ce qu’on appelle un fixeur, c’est à dire, une personne locale, utile à des fins de traduction et de géolocalisation. Par ailleurs, un fixeur l’a particulièrement marqué lors d’un de ses déplacements à l’étranger. Nommé Shain, ils ont collaboré à sept reprises mais malheureusement Shain est mort en héros en sauvant des jeunes enfants musulmans, un souvenir ancré dans la mémoire du reporter.
Le côté pimenté de son métier : les entrées clandestines, il a notamment parlé de son entrée en Birmanie où il a passé la frontière dans le coffre de la voiture d’un prêtre local. Malgré ce que l’on peut croire, le métier de reporter de guerre nécessite une bonne connaissance du terrain.
Un métier contraignant
Il ne faut pas avoir peur d’affronter la mort en face, prendre intelligemment des risques et ne pas se précipiter de manière inconsidérée dans des situations inextricables. Jérémy André prépare son matériel avant ses missions, notamment un casque, un gilet pare-balles avec l’inscription « PRESS » et un téléphone satellite dans les cas d’urgences. Auparavant, il pouvait partir plusieurs mois pour un reportage sans aucune contrainte. Mais à présent, ses reportages sont restreints par sa vie de famille, désormais il ne part que quelques semaines pour être plus proche de son enfant et de sa femme.
Sa motivation
Recueillir la parole des victimes qui n’ont pas accès aux médias, retranscrire la vérité, c’est le mantra de Jérémy André qui ne fait pas de concession pour informer ses lecteurs. Son but est d’offrir une vérité sans filtre, peu importe le prix à payer, « quitte à manger des rats » comme il nous l’a si bien expliqué.
Mayna Moussa, Quentin Goudard, Elise Deshayes, Félix Le Canu, Agathe Girard,
Scarlett Gallien
Gaza, plus qu'une guerre de territoire
Guerre de territoire, guerre sanitaire, guerre de religieuse, Gaza est prise dans un tourment sans fin. Depuis le 7 octobre 2023, ce triple conflits dénombre plus de 40 000 civils tués : étude d'un massacre.
1947, l’État d’Israël né des cendres de la seconde guerre mondiale. État juif, il est enclavé d'états à majorité musulmane : la Palestine et l’Égypte. Un an après la création d’Israël dans un lieu géographiquement instable, une première guerre éclate.
En 1987, le Hamas, un groupe terroriste qui vise les Israéliens par idéologies racistes et antisémites est fondé. Les États occidentaux qui soutiennent Israël, sont devenus peu à peu les cibles du Hamas. Leur but principal étant tout de même de récupérer Israël, cette guerre se concentre malgré tout dans le Moyen-Orient. C’est après plusieurs années de tensions accumulées, la violence éclate.
7 Octobre 2023, l’élément déclencheur
Surnommé « le Shabbat Noir », ce jour là en Israël, 1200 personnes trouvent la mort sous les coups du Hamas. Considéré comme un tournant radical, ce conflit à mis fin à l’espoir d’une paix dans le nœud géographique israélo-palestinien. 250 otages sont alors capturés après l’incursion du Hamas ce qui déclenche une guerre de survie, où les deux camps luttent pour leur existence qui selon eux ne peut être commune.
Suite à ces dégradations des relations, une généralisation du conflit apparaît. Des échanges significatifs de tirs de roquettes et de frappes aériennes israélienne nourrissent la situation intense. Israël impose également un blocus sur Gaza limitant les ressources ce qui a aggravé la crise humanitaire de la région.
Les civils
Aujourd’hui, plus de 45 000 palestiniens ont étés tués et d’après la revue médicale britannique « The Lancet », ce conflit pourrait causer la mort d’environ 189 000 palestiniens soit 7,9 % de la population totale de Gaza recensée en 2022.
Lilian Fossard,
Clémence Fontaine,
Rosalie Durand,
Timothee Laorden-Mauger,
Louisa Mathé
(Terminale G)
Clinton, 19 ans, élève du lycée Lebrun
Un parcours, une histoire, un destin pas ordinaire et surtout une rage de vivre.
Je suis originaire de l'ancienne ville de Bénin (Benin City), au Nigeria, en Afrique de l'Ouest. Nous avons été l'une des premières villes Africaines à entrer en contact avec les Européens à l'époque coloniale. Nous sommes célèbres pour nos objets d’art, des sculptures en bronze et des terres cuites. Des milliers de nos précieuses collections d’arts ont été emportées par les Britanniques en 1897, après leur invasion, et sont exposées aujourd'hui notamment au Musée Britannique à Londres, et au musée du Louvre à Paris. Dans ma ville, aujourd’hui c'est la guerre des gangs. Semblable à celle d'Haïti dont nous avons parlé dans le prix des Reporters de Guerre à Bayeux, il y a une violence quotidienne, des affrontements entre gangs sans fin qui font des milliers de morts parmi les jeunes de mon âge. Contrairement aux gangs d’Haïti, la rivalité existante reste inconnue du grand public.
Nigeria : un conflit passé sous silence
Peu de personnes sont au courant de ce qu'il se passe dans mon pays car il y a peu de reportages faits par des journalistes internationaux. Au cours de mon existence, j’étais entouré par la pression des gangs. La sévérité de mon père a joué un rôle important dans mon enfance. Il nous a protégés, mes frères et sœurs et moi, de toute association avec ces gangs, afin que nous ne soyons pas initiés et que nous ne mourions pas à un très jeune âge. L'éducation stricte de mon père m'a affecté à la fois positivement et négativement. Mon père nous a tenus à distance de cette guerre des gangs et cela nous a sauvés la vie. Néanmoins, j’étais enfermé à la maison, ma liberté m'était retirée, je ne pouvais pas me faire d'amis dans le quartier et je n'ai pas de souvenirs d'enfance à cause de cela.
Je suis très privilégié d'être en France et d'être sous la protection du département de la Manche. Avant de venir en France, je suis d’abord arrivé en Espagne par avion pour mes essais de foot avec le CF Fuenlabrada à Madrid.
Parfois, il y a certains a priori de personnes s qui demandent si mon voyage en bateau était dangereux. Mais, je ne m’offusque pas de ces questions car environ 95 % des immigrés du continent africain sont arrivés en Europe par bateau.
L’Eldorado pour la majorité des immigrés, c’est le rêve de vivre une vie meilleure en Europe. Mais l’Eldorado pour moi c’est de retrouver des souvenirs d’enfance que j’ai perdus à cause de la guerre des gangs et de la sévérité de mon père.
La France, une chance pour me créer un avenir
Venir en France m'a aidé à me redécouvrir et a ravivé mes rêves parce que beaucoup de gens de mon âge sont abattus dans ma ville natale par la guerre des gangs. Certains ne vont même pas à l'école ou au travail et ils ne savent pas d'où viendra leur prochain repas, alors je ne prends aucun moment pour acquis. J'ai fait beaucoup de sacrifices pour mon éducation et mon apprentissage de la langue française, j'ai eu du mal à m'intégrer à la société, à la nouvelle culture, à la nouvelle nourriture, et aussi à la langue, mais malgré tous ces défis, j'ai réussi à passer mon bac du premier coup et j'ai obtenu mon Delf Niveau B1 en français. Tout cela grâce à mes professeurs qui ont été si gentils avec moi et bien sûr à mes camarades de classe. En plus d'être étudiant, j'ai d'autres activités en parallèle : je joue au football pour ES Saint Sauveur en régionale 2, je travaille le soir et les week-ends chez McDonald's et je fais parfois les marées. Mon rêve est de devenir footballeur professionnel, et je veux inspirer la jeune génération avec mon parcours et mon expérience de vie, ayant déménagé de mon pays et quitté ma famille à un jeune âge, je suis plus motivé que jamais pour réussir.
Clinton Enogieru
Deux représentantes de notre lycée, Flora et Manon, au Prix Fémina des Lycéens
Issues de la classe de BTS NDRC1 Manon et Flora Vautier sont venues porter leur voix, le 28 novembre, lors de la journée de délibération.
À la bibliothèque Alexis de Tocqueville de Caen, après trois heures d’échanges passionnés, le prix a été décerné à Gabriella Zalapi pour son roman Ilaria Ou la conquête de l'obéissance.
Ce récit poignant suit l’errance d’Ilaria, une enfant de huit ans enlevée par son père dans l’Italie des années 1980. Entre aires d’autoroute et villages isolés, elle découvre la vie tout en portant le poids des silences et des excès paternels. Une histoire d’apprentissage solitaire, portée par une écriture saisissante et précise.
Les élèves ont également eu l'opportunité d'échanger avec Évelyne Bach Dano et Josyane Saligneau, deux membres du comité organisateur, qui ont partagé leur expérience autour de ce prestigieux prix littéraire.
Pour enrichir cette expérience unique, Manon a réalisé un micro-trottoir sur place. Vous pouvez retrouver ses interviews dans le podcast ci-joint, où les voix des participants témoignent de l'émotion et de l'enthousiasme générés par la délibération. En fond sonore, vous entendrez "Le Téléphone pleure" en italien : un choix musical qui n'est pas anodin, tant les échos du texte de Gabriella Zalapi font résonner la mélancolie d'une histoire d'amour déçu, similaire à celle évoquée dans cette célèbre chanson.
Une journée riche en découvertes et en rencontres, qui restera longtemps gravée dans la mémoire de nos déléguées !
Podcast ici : lien sur Canva
Anaïs Paisant
Vibrations visuelles
C’était déjà demain #3 , exposition des anciens élèves.
Cette semaine, nous souhaitons vous parler d’une superbe exposition proposée par le lycée Charles-François Lebrun de Coutances. Dans la galerie du CDI, qui ressemble à un mini-musée, sont exposées, depuis le mardi 5 novembre 2024, différentes créations artistiques d’anciens élèves de la série arts plastiques. Entre Emi HOPE et Louis PILLEVESSE, vous serez conquis par leur passion et leur univers artistique. Ne tardez pas ! C'était déjà demain #3 se termine le 20 décembre 2024, et nous vous conseillons vivement d’y jeter un coup d’œil. Une œuvre en particulier nous a interpellés : celle d’Emi HOPE, artiste et plus particulièrement photographe. “ », nous confie Ewen Lévy, un des nombreux visiteurs de la galerie. Cette belle inconnue aux cheveux et aux ongles longs, recouverte de paillettes, est au centre de la photographie. À l’aide de son appareil photo numérique, de papier brillant et d’une gélatine bleue, Emi HOPE capture la beauté du modèle et nous fait voyager dans un monde imaginaire, voire dans un rêve. Même si ce sont les doigts de l’artiste qui appuient sur l’appareil, la brillance des paillettes, le modèle et le camaïeu de bleu donnent toute sa force à la photographie. De plus, il est utile de savoir que le bleu est la couleur de la sagesse, du rêve et de l’apaisement, ce que le titre évoque. On retrouve cela dans la position du modèle : les yeux fermés, la femme semble se reposer. Tout d’abord imaginée, puis retravaillée à l’aide d’un brainstorming en amont de la réalisation, l’idée initiale et le résultat final se sont révélés différents. La photographie permet l’instantané et l’imprévu. Pour voir ce beau travail ainsi que d’autres œuvres inspirées majoritairement du surréalisme, nous vous invitons à vous rendre sur le site internet www.emihope.fr ou sur Instagram @Hope.emi de cette artiste. Assiel Lemonnier-Delaunay et Ewen Levy
Des R.D.V à ne pas manquer !
Au cinéma
Wicked, Jon M. Chu “Un prequel du magicien d’Oz, réalisé avec brio. D’une part, Cynthia interprète incroyablement le rôle d’Elphaba au niveau de la représentation de la lutte des discriminations faites aux personnes de couleur car Elphaba, la future méchante sorcière de l’Ouest est verte. D’autre part, Ariana Grande interprète très bien Glinda quant au respect des critères de beauté des femmes. Je trouve que cela fait un parallèle avec le combat personnel de Grande, que j'ai pu découvrir dans l'interview de la youtubeuse Crazy Sally. C'était très émouvant et courageux que les actrices évoquent leur passé douloureux. Je suis contente que les deux actrices se soient trouvées grâce à ce film, je trouve que ça le rend très impactant." En trois mots : Touchant, unificateur, engagé.
Parcoursup : l'heure des choix !
C'est enfin l'heure de penser à l'orientation avec l'ouverture et l'actualisation de la carte Parcoursup. Pensez à vous renseigner via le moteur de recherche disponible depuis l'onglet "cartes des formations" sur le site de Parcoursup ! Madame Denais, proviseur adjointe, viendra vous donnez vos identifiants afin de vous inscrire courant Janvier.
• Aller aux journées portes ouvertes, les écoles pourront vous recontacter et vous en apprendre beaucoup sur les modalités d'inscription et le profil d'élèves recherché par les formations. Ces JPO ont généralement lieu entre janvier et mars alors ne traînez pas !
• Renseignez-vous sur les concours : certaines formations, en particulier certaines écoles, nécessitent le passage d'un concours pour y entrer, il existe généralement de nombreuses annales sur le site de ces concours pour s'entraîner, ainsi que les corrections. De plus, dans certaines matières (en mathématiques et en physique-chimie), les professeurs organisent des heures de soutien le mercredi après-midi, n'hésitez pas à y aller pour poser des questions et vous préparer pour un concours ou bien simplement pour vous aider dans ces matières.
Dès le 15 janvier, vous pourrez commencer à formuler vos vœux et à remplir votre dossier. Vous pourrez ainsi faire la demande de dix vœux principaux (par exemple : un vœu = une licence de psychologie), avec en leur sein, des sous-vœux (exemple : Licence de psychologie : à l'Université de Caen, à Sorbonne Paris Nord, à Rennes 2...).
Mais aussi :• Visualisez les chiffres d'accès à la formation disponibles
Maïa Delevoye
L’option théâtre de sortie !
Du Shakespeare et du fun.
L'option théâtre du lycée s'est donné RDV un soir pour une sortie au T.M.C. pour assister à la pièce "Mesure Pour Mesure", une adaptation d'un classique de Shakespeare. Madame Vallée nous offre son retour sur la pièce : "j’ai beaucoup aimé, plus particulièrement l’interprétation du personnage d’Angelo, le méchant qu’on adore haïr. à la fois méprisant et attachant. J'ai aussi apprécié me replonger dans une œuvre de Shakespeare réinterprétrée avec tous ces quiproquos, ces rebondissements tout comme l’ajout intéressant de petits intermèdes délirants dédramatisants la pièce. Une alternance entre tragédie et comédie bien réussie. » Mais la classe de théâtre ne s' est pas arrêtée là. Les élèves ont renouvelé l'expérience en assistant à la pièce "À Huit Clos", avec le rappeur Kerry James qui a suscité des avis partagés : j’ai bien aimé l’engagement de la pièce, mais cela manquait de finesse. La diction trop agressive et saccadée m’a perturbée. Et un dénouement trop évident. ». Nous partage Faustine de l'option theâtre.
LES RÉDACTEURS
Couillard Martin
Chen TianTian
Delevoye Maïa
Deshayes Elise
Duquesney Victor
Durand Rosalie
Enogieru Clinton
Fontaine Clémence
Fossard Lilian
Gallien Scarlett
Gaisgnard-Corvoisier Mathéo
Girard Agathe
Giard Nolan
Goudard Quentin
Jardin Lilou
Langevin Louise
Laorden-Manger Timothée
L’Huillier Noé
Le Canu Félix
Lemarquant Baptiste
Lemogne Gabrielle
Lemonier Jules
Lemonnier-Delaunay Assiel
Leprieur François
Levy Ewen
Marie Faustine
Mathe Louisa
Moussa Mayna
Osouf Louise
Paisant Anaïs
Soprani Lola