
Pour avoir un rendu optimal, mettez votre affichage à 100 % (Ctrl + 0).

N° 13 - Janvier 2022 | www.mfr53.org |

Le développement des compétences au service du collectif
Démarche qualité
Le réseau des Maisons Familiales Rurales de la Mayenne s’est engagé dans la démarche qualité RSO (Responsabilité sociétale des organisations).
L’obtention du label "Lucie 26000" est conditionnée au respect d’engagements qui sont : mettre en place une gouvernance associative responsable ; développer des relations et conditions de travail responsables ; préserver l'environnement ; développer l’éthique dans les relations avec les partenaires et fournisseurs ; accompagner chaque personne dans le cadre du projet d’éducation et de formation et enfin viser le développement local et l'intérêt général.
Pour permettre à chacune des associations de s’imprégner de la démarche qualité, le réseau des MFR a organisé des temps où le collectif s’est retrouvé pour définir ensemble le sens de nos engagements.
Pour les salariés :
montée en compétence
C’est dans cet optique que le réseau départemental a souhaité accompagner la montée en compétences de ses salariés. Des journées et des formations se sont déjà déroulées .D’autres sont programmées et vont avoir lieu prochainement. Elles permettent à chacun d’évoluer individuellement, mais aussi au collectif de répondre davantage aux besoins de nos partenaires et de notre territoire.
L’accompagnement social, la préparation de la clôture comptable, l’accueil téléphonique et physique, la prise de parole en public, l'équilibre alimentaire, la loi Egalim, la pédagogie et la discipline positive, l’accompagnement par la notion du projet de vie, la réalisation d’une animation, autant de temps forts et de formations organisés pour développer de nouvelles compétences.
Aussi, le Centre national pédagogique du réseau des MFR propose aux salariés des formations qualifiantes qui vont jusqu’au master 2.
Formation des administrateurs
Le projet à venir est la formation des administrateurs et la reconnaissance des compétences développées à travers leur engagement au sein des MFR.
Jean François PERDRIAU
Directeur de la Fédération des MFR
Travailler collectivement pour permettre la réussite individuelle
Le collectif permet la réussite individuelle et fait grandir chacun d’entre nous. Il se renforce et développe des compétences au service de l’individu. Le faire ensemble de notre mouvement départemental, mais aussi, régional et national, est une véritable force.
A l’échelle du réseau départemental, ce travail collectif s’exprime à travers différentes commissions, qui alimentent la réflexion du conseil d’administration. En lien avec l’éducatif, l’ouverture au monde et aux autres, la pédagogie, les évènements qui animent notre réseau, le développement pour répondre aux besoins des territoires ; ces regroupements permettent aux administrateurs et salariés de partager des idées, des expériences, des problématiques, des réussites. Les actions à mettre en place sont réfléchies pour atteindre nos objectifs principaux, à savoir : l’intégration sociale et professionnelle des jeunes et adultes en formation, la réponse aux besoins des familles et des professionnels, l’ouverture vers le monde extérieur.
C’est dans cet esprit que notre journée de rentrée du personnel s’est déroulée au CFP à Port-Brillet. Après une présentation de la rentrée, Mme Lang Baclay, de l’Académie des Projets de Vie, est intervenue auprès de l’ensemble des salariés du réseau. A partir d’exemples concrets, elle nous a présenté la psychologie de l’adolescent et des adultes face à la question de l’orientation, sans, remettre en cause nos pratiques d’accompagnement qui lui semblent très pertinentes. Elle a insisté sur le fait que l’accompagnement à l’orientation professionnelle est un axe de la notion du projet de vie dans sa globalité. En d’autres termes, le jeune, avant de savoir ce qu’il veut faire comme métier, l’interroger sur l’Homme qu’il souhaite devenir, ses valeurs, ses envies, son investissement personnel et professionnel, des pistes de réflexion totalement en adéquation avec l’un de nos objectifs : l’intégration sociale et professionnelle de l’individu. Des analyses de pratiques sont déjà présentes dans certaines MFR du département.
Cette rencontre s’est clôturée par un temps de convivialité qui nous a permis d’échanger mutuellement, de faire connaissance avec les nouveaux salariés.
Jean-François PERDRIAU
Directeur de la FDMFR 53

Temps forts
Rendez-vous pour les MFR de la Mayenne lors des prochains temps forts du premier semestre 2022.
Vendredi 21 et samedi 22 janvier 2022 : Participation au Forum des métiers de l'enseignement supérieur et des métiers, à la salle polyvalente de Laval.
Samedi 29 Janvier 2022 et samedi 26 mars 2022 : journée portes ouvertes dans toutes les MFR et CFP de la Mayenne.
Jeudi 24 Mars 2022 : congrès régional des MFR et 50ème anniversaire de la FRMFR.
Jeudi 7 avril 2022 : journée sportive départementale des MFR 53 à St Berthevin.
Jeudi 2 Juin 2022 : journée agricole des MFR de la Mayenne.
Jeudi 7 juin 2022 : assemblée générale de la FDMFR à la Maison des agriculteurs.
L’avantage du BTS Acse dans l’installation
En démarrant le BTS Acse, nous nous sommes demandé s’il était utile pour s’installer. Les réponses de Didier Legot, formateur et de Killian Pottier, ancien apprenti, nous ont conforté dans notre choix.
Pourquoi choisir le BTS Acse ? Quel point de vue sur l’apprentissage ?
Didier « Il y a deux choses. Le BTS est axé sur la gestion. Il permet une ouverture d’esprit sur la vie professionnelle et d’étudier plusieurs systèmes d’exploitation. L’apprentissage met en adéquation la théorie et la pratique de la formation. »
Killian J'ai choisi le BTS car, pour m’installer, il me fallait une formation agricole. Comme j'avais le bac, je me suis dit autant faire un BTS, surtout au niveau de la gestion, ça sert tout le temps. J'étais déjà apprenti pour mon bac, pour moi, c’était la continuité."
Quels sont les domaines de connaissance abordés qui sont importants par rapport à l’installation ?
Didier « Avec le BTS, on apprend plus par rapport à l’installation, la gestion et la stratégie dans une entreprise. On travaille sur la réflexion de son projet de vie. »
Killian "Majoritairement, la gestion qui est vue avec un peu de technique de culture et d'élevage, on voit surtout les bases. Le reste, je l'ai appris sur le terrain."
Qu'apporte le BTS dans une installation ?
Didier « Davantage de connaissances en gestion et la méthodologie. On aide les jeunes à ouvrir les portes du monde agricole et ses évolutions. »
Killian "Je suis salarié sur l'exploitation familiale, avec un projet, à l'avenir, de m'installer. "
Votre point de vue sur la formation. Avantages, inconvénients.
Didier « On à la chance de pouvoir se former et d’accéder à une formation complète, qui permet au jeunes de s’intégrer correctement à la vie professionnelle. »
Killian ",J'ai apprécié la formation qui était intéressante, avec des formateurs motivants. En tant qu'apprenti, tu as un salaire, donc de l’indépendance, ça permet de voir et d'apprendre d'autres choses. En revanche, il faut se remettre au travail d’étudiant pendant les périodes en entreprise ; ce qui est plus compliqué."
Corentin CONNUEL, Loan ROULE.
Alexia, animatrice CFP
Alexia Loyer, 23 ans est très satisfaite de sa qualité de vie au travail. Elle a suivi différentes études, un CAP petite enfance, puis un bac pro esthétique.
Depuis septembre, elle est animatrice-surveillante de nuit, au CFP La Futaie Les Touches. Une fonction nouvelle pour elle.
Alexia s’occupe de la vie résidentielle : la préparation du repas, l’animation des soirées, la surveillance, l’aide aux jeunes. Dans sa fonction, Alexia a pour atouts le contact avec les personnes, l’élaboration de projets avec les résidents, la création de lien social entre tous. Elle a, pour principale contrainte, le travail de nuit.
Hugo BASLE
Kévin AUSSANT.
Quand l’agricultrice veut être agriculteur
Un quart des exploitations agricoles françaises est dirigé par des femmes. Elles n’étaient que 8 % en 1970.
Les jeunes exploitantes ont souvent eu des parcours plus variés et une approche de l’activité différente de celle des hommes. Les femmes sont souvent plus organisées et rigoureuses.
Témoignage de Nadège Garnier, 42 ans, agricultrice depuis seize ans dans une exploitation familiale, un Gaec avec trois associés et un salarié.
Installation accompagnée
« En septembre 2003, je débutais ma formation et c’est en novembre que ça s’est accéléré, car des terres se sont libérées autour de l’exploitation. » Les beaux-parents de Nadège les ont achetées pour son installation. Après son diplôme en juin 2004, elle a enchaîné avec le stage obligatoire de six mois. « Puis il y a eu les études pour l’installation. C’est en avril 2005 que je me suis installée sur l’exploitation familiale de mon mari ».
Un accueil positif
Munie de ses compétences, Nadège n’a pas rencontré de difficultés. « Ma belle-mère était heureuse que j’arrive, elle m’a cédé beaucoup de responsabilités rapidement ». Les autres associés n’étant installés que depuis deux ans, il y avait moins d’écart d’expérience. « J’ai bien vécu cette installation ».
Des garçons heureux
Arnaud, un des associés, déclare : « Depuis que Nadège est arrivée, le travail est plus minutieux, par exemple sur la propreté de l’exploitation. Elle est très complémentaire et très impliquée dans l’administratif ». Il insiste sur son rôle dans les décisions collectives : « Elle permet de nous raisonner quand nous sommes un peu perdus dans nos idées. Elle n’a peut-être pas la même charge de travail physique que nous, mais elle à la même charge mentale et nous en sommes très reconnaissants ».
Eva FONTAINE
Tess GUYOT.
Loïc, une seconde jeunesse
Après mes études, j’ai effectué un stage en mécanique agricole, puis j’ai été salarié agricole pendant 5 ans dans une exploitation de moutons et taurillons.
En 1986, je me suis installé à la suite de mes parents, à Chérancé, en production laitière. Ma femme m’a rejoint sur l’exploitation, mais en 2012, j’ai continué seul jusqu’en 2018, date à laquelle je me suis installé en EARL avec 2 associés.
Nous nous sommes rendu compte assez rapidement qu’à 3 sur l’exploitation, ce serait compliqué et, du coup, ma comptable, administratrice à la MFR, m’a suggéré de postuler en temps qu' homme d’entretien. Je ne connaissais pas les MFR avant, je savais juste que c’était des formations par alternance qui étaient proposées.
Depuis 2020, je suis à mi-temps à la MFR avec des missions très variées, aussi bien en entretien extérieur qu’intérieur, avec une petite préférence pour le grand air ! J’étais déjà un « touche à tout », mais je le suis encore plus maintenant.
Le fait d’être en relation constante avec des jeunes adolescents m’a redonné une seconde jeunesse. Je n’ai pas l’intention de m’arrêter de sitôt d’autant plus que l’ambiance avec l’ensemble de l’équipe de la MFR est très bonne, ce qui est important quand on se lève le matin pour aller au travail !
Propos recueillis par Patrick BORDEREAU.
Visites de stage, un temps fort
Comme tous les ans, les formateurs ont consacré une semaine à visiter 110 structures de stage sur l'ensemble de la région et plus.
C’est l’occasion d’aller à la rencontre des maîtres de stage et d'apprentissage, rouage essentiel des formations par alternance. Les objectifs ? Faire le point sur le début d’année, voir le jeune évoluer dans son environnement professionnel et échanger avec les différents acteurs de la formation : le jeune, bien sûr, son maître de stage, mais aussi, les parents, qui, dans la mesure de leurs disponibilités, sont également conviés à cette rencontre.
Sarah, une confidente pour les jeunes
Sarah est arrivée à la MFR en 2011. Interview par nos jeunes en seconde.
Peux-tu nous expliquer ton parcours professionnel ?
Pendant onze ans, j’ai été surveillante de jour dans un collège, à Châteaubriant, puis, depuis onze ans aussi, je suis surveillante de nuit à la MFR.
Pourquoi as-tu choisi ce métier ?
Pendant mes études, j’avais trouvé un poste de surveillante pour financer mes études, mais aussi pour pouvoir élever mes enfants. Et puis, rapidement, cela m’a plu : le contact avec les ados passe bien, je m’entends bien avec eux.
Connaissais-tu les MFR avant d’arriver ici ?
De nom seulement, mais pas du tout le fonctionnement. J’avais un à priori négatif parce que l’image des MFR était celle d’établissements qui accueillaient des élèves qui se cherchent professionnellement. Hors, ici, les jeunes arrivent avec un projet , ce qui est totalement différent.
Quels sont les avantages et les inconvénients de ton métier ?
Je travaille quatre nuits par semaine, ce qui me permet d'avoir mes journées pour moi et de m’occuper de ma maison. Je réserve mon week-end à la famille. Côté inconvénients, je dirai que le rythme peut-être compliqué en terme de sommeil : je ne dors pas beaucoup quand je suis à la MFR.
Quelles sont les qualités pour être une bonne surveillante/animatrice ?
Il faut avoir de l’autorité avec les jeunes, mais surtout être à l’écoute, car souvent, ils ont besoin de parler. Il faut être aussi organisée car les missions sont nombreuses et très diversifiées.
As-tu observé des changements (positifs ou négatifs) chez les jeunes au fil des années ?
Le fait que le cadre soit assez strict fait que les jeunes sont vite intégrés, même si c’est un peu dur au départ, pour certains. D’ailleurs, les parents savent nous dire qu’ils trouvent leur enfant changé, et en bien ! C’est important en terme d’image que la MFR peut renvoyer.
Si c’était à refaire, choisirais-tu le même métier ?
C’est sûr ! Sans hésiter !
Interview réalisée par Nelson, Lilian et Tom.
Les temps de vie résidentielle, éléments de réussite, avec Elodie
Être élève en MFR, c’est aussi être interne. Ces temps de vie résidentielle permettent à chaque jeune de découvrir quelque chose de lui-même, mais aussi des autres, à travers d’e nouvelles activités.
A la MFR de l’Oudon, les temps de vie résidentielle sont organisés par Elodie Grondin, animatrice depuis six ans. Elle propose notamment des veillées variées qui permettent à chacun de s’exprimer et de partager des moments de convivialité, tels que des soirées fluo, des jeux de société et des activités manuelles. Ces dernières sont sa spécialité, puisque Mme Grondin possède un master arts plastiques.
Des sorties et des interventions sont aussi proposées aux différentes classes, notamment en lien avec leur formation. Elodie Grondin a le souci de faire du lien avec les cours des moniteurs.
Enfin tous les mercredis, Mme Grondin propose des ateliers aux classes de 4 ème et de 3 ème, de 17 heures à 18 heures, en petits groupes, pour se familiariser avec le jardinage, les arts plastiques, tel que des origamis, des décorations en lien avec les fêtes calendaires.
Bien sûr Mme Grondin peut aussi compter sur Mme Gautier, la veilleuse de nuit, M. Lemer, l’agent d’entretien et M. Robin, le maître de maison, pour mener à bien les animations.
Anaïs GUIOUILLIER
Directrice.
L’investissement des familles au cœur de la réussite.
Mme DUHAIL est la maman d’un élève de 3e, praticienne en shiatsu.. Elle est depuis la fin de l'an dernier, membre du conseil d’administration de la MFR. Elle proposa à son fils de participer à une journée portes ouvertes de notre établissement pour y découvrir notre méthode de travail et d’apprentissage. « Il a tout de suite adhéré avec son futur professeur et avec l’ambiance de la MFR », souligne Mme Duhail.
Nathan a ainsi intégré la classe de 4e à la rentrée. « Il lui a fallu quelques jours pour trouver un équilibre, mais ça a été rapide ». Avec l’aide d’une AES, il a également retrouvé confiance en lui et gagné en maturité et en sérénité.
En ce qui concerne les raisons de son implication, Mme Duhail s’explique : « Quand votre enfant n’est pas dans les meilleures dispositions, on n’ose pas essayer de comprendre le fonctionnement de l’école. A la MFR, c’est tellement différent, j’avais envie de m’intéresser à sa scolarité, aider si besoin, permettre le même accueil que celui que nous avons reçu, soutenir les projets... ».
Elle nous a également donné son point de vue sur l’importance du rôle de parent dans la formation : « Avec ce nouveau rythme de découverte des métiers, de scolarité et d’internat, il faut l’aider dans l’écriture de CV, lettre de motivation… Il faut être présent, le soutenir. L'accompagner oui, mais rester à l’écoute des difficultés qu’il peut rencontrer », précise-t-elle. « La 2ème année, il faut rester vigilant sur les devoirs, les recherches de stage et la préparation du brevet, cela peut-être angoissant. Il est donc impératif que les parents rassurent, suivent de près le planning de leurs enfants, s’intéressent et s’investissent à ses côtés ».
Bastien BEAUSSIER
Responsable 4ème EA.
La réussite passe aussi par les stages
Karine MEHAT est la responsable de secteur de Maintien à Dom. Son secteur d'intervention se trouve dans le Pays de Craon et la Guerche de Bretagne. Elle intervient auprès des différentes classes du Baccalauréat Professionnel Service Aux Personnes et Aux Territoires pour présenter son entreprise de service à la personne.
En quoi votre rôle de maître de stage est-il important auprès des stagiaires ?
« Lorsque nous sommes maître de stage, nous sommes un repère dans l’établissement d'accueil pour le jeune. Nous sommes là pour répondre à leurs questions et échanger sur le métier. Nous apprécions recevoir des stagiaires, car nous avons la volonté de transmettre nos savoir- faire. La présence des jeunes est riche à nos côtés pour nous remettre en question et adapter nos pratiques. Recevoir un stagiaire est une réussite pour nous, car cela confirme qu’il y aura une relève. »
Les stages ouvrent-ils des portes professionnelles pour la suite ?
« Le stage peut ouvrir des portes en effet. J’ai d’ailleurs embauché trois stagiaires à l’issue de leur stage. Il y a aussi des réussites avec de belles évolutions durant le déroulement du stage avec, pour certains, la découverte d’une vocation. Je suis venue deux fois à la Maison Familiale Rurale présenter mon métier. En tant que maître de stage, mon intervention a permis de déclencher des envies pour certaines, d’enlever certains préjugés et de développer leurs connaissances professionnelles. Mon intervention a ouvert des portes à certaines. »
Travaillez ensemble avec les parents, la MFR et vous autour du jeune, est-il nécessaire ?
« La présence de chacun et l’investissement du collectif : équipe MFR, maître de stage et parents sont nécessaires. Nous devons tous ensemble faire cohésion autour du jeune pour l’accompagner au mieux et parfois même le rassurer sur ses capacités. C’est la clé de la réussite. »
Amandine AUVRAY
responsable terminale
bac pro Sapat.
Clap de fin pour Anne-Fleur, animatrice
Anne-Fleur, arrivée en octobre 2020 à la MFR de la Pignerie en tant qu'élève BPJEPS et animatrice à l'internat, a vécu sa dernière soirée à la MFR.
Anne-Fleur Gendry fut bien plus qu'une simple animatrice au sein de la MFR de la Pignerie. En seulement un an, elle a su porter une oreille attentive aux divers soucis et préoccupations des élèves.
Pour sa dernière soirée, elle a choisi d'organiser une "boum" . Pour cela, les élèves ont littéralement transformé le foyer en véritable dancefloor !
Anne-Fleur avait également prévu des confiseries et des boissons afin de marquer l'évènement et témoigner de son attachement à la MFR et surtout à ses élèves !
Elle résume son expérience par courriel :
"J'ai pu travailler sur un projet autour de l'estime de soi, ce qui m'a amené à créer des séances autour du bien être et de la création de produits cosmétiques. On a également beaucoup utilisé les jeux de sociétés tous les lundis soir pour partager des moments de convivialité. À la fin de l'année, nous avons aussi réussi à faire de grands jeux en extérieur, type rallye photos, cache-cache... Une relation de confiance s'est vite installée avec les internes et plus particulièrement avec les filles que je gérais à l'internat. Nous avons beaucoup discuté de leurs vies, de leurs problèmes, de leurs conflits, mais aussi beaucoup rigolé ! Je garde de super souvenirs de ces soirées et j'ai adoré accompagner les internes dans leur vie à la MFR. Les quitter en début d'année scolaire a été difficile pour moi. Je garde contact avec certains et je suis, sur les réseaux sociaux, les activités de soirées avec plaisir."
Nul doute que les nombreuses activités et soirées à thème concoctées par Anne-Fleur resteront gravées dans la mémoire et le coeur des élèves.
C'est ça aussi, la réussite !
Les élèves de terminale SAPAT.
Le bien-être et la réussite passent par l'alimentation !
Jérôme Viol est le cuisinier en chef de la MFR de la Pignerie.
Quel est votre rôle au sein de la MFR ?
J'ai pour mission d'être responsable de la cuisine ainsi que des locaux.
Pourquoi avez-vous choisi ce métier ?
J'ai eu le déclic lors de ma rencontre avec un chef pâtissier, il y'a plusieurs années, mais aussi parce que je suis gourmand !
Depuis combien d'années exercez-vous votre activité ?
J'exerce depuis 39 ans mon métier dont 21 années passées au sein de la MFR de la Pignerie.
Quelle est votre motivation au quotidien ?
Mon but est avant tout de faire plaisir aux élèves avec ma cuisine. J'ai conscience qu'un bon repas permet aux jeunes d'avoir un regain d'énergie pour suivre les cours de l'après-midi. C'est pourquoi j'essaie de varier les menus et d'être à l'écoute des suggestions des élèves.
Votre péché mignon ?
Difficile à dire ! Mais tout ce qui touche à la pâtisserie me plaît !
Les élèves de terminale SAPAT.
Bryan, ancien élève devenu formateur
Bryan Gougeon est un ancien élève de la MFR de la Pignerie, qui, aujourd'hui enseigne plusieurs disciplines pour différents niveaux.
Il est diplômé d'un bac professionnel SAPAT et d'un BTS ESF (économie sociale et familiale). D'après lui, sa réussite tient, en partie, à l'encadrement et à l'accompagnement dont il a pu bénéficier de la part de ses formateurs (Mme Housseau, M. Le Saint, Mme Rioult).
Ce qui lui plaît le plus dans son métier de formateur, c'est le fait d'accompagner les élèves. Son but est de donner de la motivation.
De part ses différentes expériences professionnelles, ainsi que son bénévolat à la Protection Civile, il peut se fonder sur des choses concrètes. Il considère la MFR comme une base stable pour tout le monde.
Son parcours scolaire, au début compliqué, est un bon exemple de réussite. M. Foulon, directeur de la MFR de la Pignerie, a su lui donner sa chance en lui proposant une alternance. Il est aujourd'hui devenu un formateur à part entière.
Un bel exemple de réussite !
Les élèves de terminale SAPAT.
AVS : un accompagnement individualisé
Assistants de vie scolaire, Jenifer, Chloé et Paul sont au service des jeunes.
Notre établissement compte trois assistant de vie scolaire (AVS) : Jenifer, Chloé et Paul. Les jeunes les appellent par leur prénom, ce qu'ils ne font pas avec le reste de l'équipe. Cela permet plus de proximité et de connivence.
Pendant les examens
En classe, ils sont des éléments importants. En effet, ils soutiennent les élèves et leur apportent de l'aide pour pallier leurs difficultés (problème d'écriture, de compréhension). Mais celles-ci ne sont pas toujours d'ordre purement scolaire (difficultés de concentration).
Les assistants de vie scolaire accompagnent aussi les élèves pendant leurs examens, quelque soit le diplôme (DNB, CAP, bac pro)
Chloé explique : "L'année dernière, au mois de juin, pour les épreuves du DNB, j'ai accompagné une élève en tant que lecteur-scripteur. Mon rôle consistait à m'assurer qu'elle comprenne bien les consignes et ensuite quelle retranscrive bien, par écrit, ses différentes idées".
Les assistants doivent être capables de s'adapter aux différentes personnalités des élèves, pour collaborer avec eux, car c'est un échange pour leur permettre de suivre au mieux leur scolarité. En fonction du rythme de l'alternance, ils suivent plusieurs jeunes.
Cette collaboration les amène à connaître les atouts et les faiblesses des jeunes qu'ils encadrent. C'est un avantage pour les aider et les soutenir.
Un élève sourd
Le rôle de l'AVS peut encore aller plus loin et permettre à un élève de s'intégrer dans une classe.
C'est le cas d'Arthur-Ewan, élève sourd, qui a pû rejoindre la formation de CAP jardinier paysagiste.
Ceci a été possible grâce au recrutement de Paul, qui connaissait la langue des signes. Il raconte : « Ma présence en classe lui permet de suivre les différents cours. Je me suis aussi déplacé sur ses lieux de stage, pour mettre au point différents protocoles avec les employeurs afin qu'il puisse travailler en toute sécurité. »
Des confidents
Les AVS jouent aussi un rôle important sur le temps de vie résidentielle. Ils proposent et participent, avec les jeunes, à de nombreuses activités (jeux de société, chasse aux trésors, bricolage). Mais leur rôle ne s'arrête pas là. Ils sont aussi, proches d'eux et à leur écoute. Parfois même, ils deviennent des médiateurs pour assister les moniteurs.
Jenifer insiste : "Au-delà de l'accompagnement, on vit avec la classe toute la semaine, donc une proximité se crée. Nous sommes là pour accompagner un élève, mais en réalité, nous faisons partie de la classe et nous sommes les confidents des élèves".
CAPAJP2/SAPVER2.
En route vers l'excellence !
Quatorze élèves se sont inscrits pour la première fois aux concours des meilleurs apprentis. Deux ont été sélectionnés en bac pro production horticole et CAP fleuriste.
L'équipe pédagogique a proposé aux apprentis, pour la première fois, de participer aux concours des meilleurs apprentis de France. Quatorze élèves ont répondu positivement. Pourquoi ont-ils choisi de s'inscrire ? "Pour sortir de ma zone de confort", glisse Esteban. "Tester ce que je vaux", pour Mallory.
Trois domaines professionnels étaient représentés : l'aménagement paysager, la production horticole et la fleuristerie.
Treize médailles
Ces concours s'organisent suivant différents échelons (départemental, régional national). Ils obéissent à des évaluations précises au cours desquelles les jurys délivrent des médailles. Seules les médailles d'or régionales peuvent concourir pour le national.
Au concours départemental, treize lauréats ont été qualifiés. Huit ont pû poursuivre en régional. Au cours de cette étape, quatre jeunes sont montés sur la première marche du podium et ont pu se diriger vers les épreuves nationales.
Parmi ces quatre finalistes, une apprentie fleuriste a été suivie par une équipe de France Télévision. Le tournage au sein de la MFR a été une expérience exceptionnelle et très enrichissante pour les jeunes. C'est aussi une belle occasion de montrer le savoir-faire de l'établissement : une vraie reconnaissance et récompense du travail de l'équipe. « Cela valorise par ailleurs l'engagement des jeunes dans nos formations professionnelles », reconnaît Frédéric Outin, directeur.
L'union fait la force
Ces concours et leurs préparations s'étalent sur toute l'année et viennent s'ajouter aux temps d'apprentissage et scolaires. C'est pourquoi, les apprentis, qui sont au coeur du projet, ont besoin du soutien de leur famille, de l'équipe pédagogique et de leur employeur. C'est en collaborant conjointement que ces trois acteurs, indispensables pour les jeunes, leur permettront de parvenir au but final.
Elisa peut le confirmer : "J'avais envie de participer à ce concours, car c'est une bonne expérience et un atout dans ma profession. Alors, j'en ai discuté avec mes parents, mes moniteurs et mon employeur qui m'ont fortement encouragée et soutenue dans ma démarche".
Dans notre établissement, deux élèves ont reçu le titre de meilleures apprenties de France : Marion Lelièvre, (bac pro production horticole) et Elisa Levasseur, (CAP fleuriste). Une troisième élève, Marion Dubray, (bac pro production horticole) passera le concours national,en décembre. Les Lauréats au niveau national seront récompensés au Sénat ou à la Sorbonne. Un atout de marque à noter dans le CV !
Bac pro aménagement paysager et production horticole.
Olivier, animateur et maître d'internat
Olivier Monimart, animateur et maître d’internat depuis 18 ans, répond aux questions des élèves de la classe de 3ème C.
Quel a été ton parcours ?
Après un bac pro comptabilité gestion, j'ai eu le Bafa et le BAFD (brevet d'aptitude aux fonctions de directeur).
Combien d’internes y-a-t-il à la MFR de Saint-Berthevin ?
Ça dépend des sessions, mais la moyenne se situe entre 80 et 90 élèves.
Qu’est-ce que tu aimes dans ton métier ?
J’aime le contact avec les jeunes. Travailler à la MFR me plaît, car les journées ne se ressemblent pas. Il n’y a jamais de routine, de train-train. Ce n’est pas forcément facile tous les jours, mais pour moi, mon métier est un métier passion. Ce que j’apprécie le plus, ce sont les moments des levers et des couchers avec les internes. Ce sont des moments privilégiés de discussions et d’échanges.
Y a-t-il des inconvénients ?
Oui, mes horaires sont décalés. J'arrive en fin de journée et je repars après le petit déjeuner des jeunes, le lendemain matin. C’est parfois difficile de ne pas vivre avec l’équipe au complet, mais j’ai toujours des liens, notamment pédagogiques, car les moniteurs m’accompagnent durant les veillées. Je suis également assisté de deux animatrices en apprentissage. C’est d’ailleurs un avantage pour nos jeunes. Ils sont encadrés tout au long de leur présence à la MFR (lien entre la vie pédagogique et la vie résidentielle).
Elèves internes de la 3ème C.
Camille, animatrice
Mardi 11 octobre, les élèves internes de 4ème B ont interviewé Camille Esnault.
Camille a 26 ans et habite à Bonchamp-les-Laval.
Quel est son métier ?
Camille est apprentie à la MFR de St Berthevin en tant qu'animatrice et également élève à la MFR de la Pignerie, à Laval, en BTS ESF (économie sociale et familiale).
Elle explique : « Je suis comme vous, je suis en alternance ». Auparavant, elle était animatrice à la mairie de Laval.
Comme animatrice, elle a plusieurs missions. Surveillante sur les temps de pause, elle veille à l’hygiène sanitaire.
Elle assure aussi l’accompagnement des jeunes avec les moniteurs, lors d’activités pédagogiques et de veillées.
Elle surveille également l'internat.
L’internat : un bon apprentissage
Pour Camille, l’internat est un bon apprentissage : il y a des règles de vie en communauté à respecter.
Par exemple, les portables sont ramassés à partir de 20h30, pour les élèves des classes de 4ème et 3ème pour que leur cycle de sommeil soit respecté.
Les élèves doivent aussi se conformer aux horaires de self et de coucher.
Camille apprécie d'organiser des activités variées pour les jeunes. D'ailleurs, ils estiment que ses activités de veillées sont intéressantes.
Elle a choisi ce métier, car elle aime être avec les jeunes et parce que « ça bouge », dit-elle.
Joan ROINE et Corentin LEZE élèves de 4ème B.
Nos métiers évoluent !
Témoignage de Christophe Garnier sur son métier : maître de maison, à la MFR de Saint-Berthevin, depuis 1997. S'adapter au service du collectif.
Mon métier de maître de maison a beaucoup évolué depuis plus de 20 ans que je l’exerce.
Lorsque je suis arrivé à la MFR, mes missions étaient réparties en trois activités. Un premier tiers temps était réservé à la cuisine et aux repas des midis et des soirs. Un second tiers de temps était dédié au bricolage et à l’entretien des bâtiments. Et enfin, un dernier tiers de temps pour les veillées et surtout pour les services que j’organisais et que je surveillais. J’apprécie l’organisation des services (ménage, vaisselle…) et le fait d’accompagner les jeunes pendant la réalisation de ces derniers. C’est un moment simple et convivial où nous apprenons mutuellement à nous connaître.
Notre rôle éducatif est présent et contribue au bien-être du jeune à la MFR.
Depuis quelques années, le nombre d’élèves a beaucoup augmenté. La répartition de mon temps de travail a donc changé. Nelly Pottier est arrivée en 2007 pour m'aider en tant qu'aide cuisinière. Aujourd'hui, nous avons 280 élèves à la MFR de Saint-Berthevin et mon temps de travail est principalement dédié à la cuisine et à la gestion. J’ai moins de temps à partager avec l’équipe et avec les élèves, en dehors des repas.
Depuis 2015, les repas sont servis en self. C’est bien pour nos jeunes, car il y plus de choix en termes d’entrées et de desserts. Pour moi, en revanche, ça a changé ma relation avec les jeunes. En effet, ne gérant plus tous les services, j’ai moins d’échanges avec les élèves.
Mon métier de maître de maison est continuellement à réinventer afin de toujours mettre au centre de ce dernier les échanges avec les jeunes.
Patricia MOAL.