Pour avoir un rendu optimal, mettez votre affichage à 100 % (Ctrl + 0).
N° 14 - Janvier 2023 | www.mfr53.org | 14008 |
Terre et territoire d'avenir : cultivons les réussites
Le réseau des MFR a affiché complet lors de sa soirée de promotion des métiers de l’agriculture et du paysage, le 24/11/22, à l’Espace Mayenne. Un projet réfléchit par la commission « développement » et une volonté du réseau MFR de casser certains préjugés …Trois thèmes retenus pour les tables rondes : « chef d’entreprise » « Au féminin » et « au quotidien » ont permis d’entendre des témoignages de grands passionnés de leur métier et de mesurer combien chacun était animé d'une volonté de s’ouvrir sur l’extérieur par leurs diverses responsabilités et engagements, pour grandir et s'enrichir des expériences des autres. Jeunes, parents, maîtres de stages, élus ont pu apprécier la mise en scène des jeunes, et l'intervention de la troupe d'Athée. La soirée s'est poursuivit par une remise de diplômes. sur scène. Dominique Ravon, Président de l'Union Nationale des MFR rappelait la chance du choix de formation par alternance : "une façon de mettre la main à la pâte", de faire rayonner le "vivre ensemble" et de s'ouvrir aux autres, de devenir citoyen et force vive dans l'animation de nos territoires. La soirée s'est clôturée par un temps convivial autour d'un coktail dînatoire. Je ne peux terminer cet article sans faire écho du comportement exemplaire des jeunes mis à contribution, tout au long de cet évènement : souriants, respectueux, disponibles et à l'écoute des consignes pour le service ou la sécurité... Nul doute, ils trouveront un emploi à leur dimension.
Le Président
et l'équipe de la Fédération
Forum de l'enseignement supérieur et des métiers, les 20 et 21 janvier 2023, à Laval
Un rendez-vous pour choisir une profession et trouver la formation adaptée à son avenir professionnel.
Vous êtes collégien ou lycéen, adulte en reconversion, en recherche d’informations pour votre orientation, le forum des métiers et de l’enseignement supérieur reste une opportunité pour rencontrer des établissements de formation et des organismes d’information et d’orientation. Temps d’échanges avec les équipes pédagogiques, les professionnels, votre participation au Forum vous permettra de mesurer toutes les passerelles de formations et d’être guidé dans votre choix d’orientation, pour y voir plus clair.
Le Forum des métiers est également l'occasion d'assister à des conférences thématiques et inspirantes. Ouvertes à tous et animées par des professionnels, elles permettent d'échanger sur les évolutions et bonnes pratiques des différents secteurs d'activité.
Le Forum des métiers vous donne rendez-vous, vendredi 20 janvier et samedi 21 janvier 2023, à l'Espace Mayenne, à Laval, pour préparer votre futur !
Françoise COURTEILLE
Assistante de direction
Temps forts dans le réseau des MFR
Rendez-vous pour les MFR de la Mayenne, lors des prochains temps forts du premier semestre 2023.
Vendredi 20 et samedi 21 janvier 2023 : Participation au Forum de l'enseignement supérieur et des métiers, à l'Espace Mayenne, à Laval.
Samedi 28 janvier et samedi 25 mars 2023 : Journée portes ouvertes, dans toutes les MFR et tous les CFP de la Mayenne.
Jeudi 11 mai 2023 : Journée sportive départementale des MFR 53, à St Berthevin.
Jeudi 25 mai 2023 : Assemblée générale de la Fédération des MFR de la Mayenne, à la Maison des agriculteurs, à Changé.
« Fier d’être la 3e génération »
Valentin Malle, 26 ans, est installé depuis le 1er novembre 2022 dans le secteur de Fougères, sur l’exploitation familiale... pour la 3e génération.
Intéressé par la vie du sol
À 26 ans, le jeune agriculteur n’a pas eu un parcours « d’origine » agricole. En effet, Valentin a fait Bac Pro Vente à Fougères. Il a ensuite débuté un BTS Négociation Relation Client, « mais j’ai arrêté, ça ne me convenait pas ». Intéressé par la vie du sol, Valentin Malle a fait un BP aménagement paysagiste en 18 mois, en alternance. Être paysagiste pendant cinq à six ans était son objectif, mais l’ambiance de travail dans son entreprise ne lui convenait pas. Valentin s’est plus intéressé à l’exploitation familiale. Cela a fait changer son projet.
Vers l’installation
Il a débuté un BTS ACSE, car ça l’intéressait énormément. « J’ai commencé le BTS avec aucune notion ». La formation a duré deux ans, au CFP la Futaie Les Touches, à Port Brillet, avec des stages en exploitation agricole et para-agricole. Après l’obtention du BTS, il a travaillé neuf mois à la coopérative Terrena comme magasinier. Par la suite, il a été salarié en exploitation laitière, pendant deux mois et « j'ai poursuivi sur l’exploitation familiale, pendant un an, pour réfléchir mon projet d’installation ».
Le BTS ACSE pour s’installer
L’installation n’était pas prévue aussi tôt, c'était une opportunité. « Aujourd’hui, je n’ai aucun regret de m’être installé plus vite que prévu », nous a-t-il déclaré.« Le BTS m’a apporté de très bonnes notions en gestion, élevage, culture pour mon installation. Cela m’a permis aussi de faire mon projet. Je travaille pour moi, je suis mon propre patron ». Cela lui permet aussi de pérenniser l’exploitation durablement. « Il faut faire attention à l’environnement », a-t-il insisté. Pour Valentin Malle, il ne faut pas rester sur ses acquis. Il lui reste « encore beaucoup à apprendre » sur les techniques, la gestion, le matériel…
Une exploitation de 53 ha
Valentin Malle, 26 ans, est installé depuis le 1er novembre 2022 dans l’exploitation de l’Ormeau, près de Fougères, en entreprise individuelle. Une exploitation familiale, entrée dans sa 3e génération, composée de 53 ha et d’un atelier laitier conventionnel, avec un cheptel de 45 vaches laitières.
Tom Malle
et Léo Guérin
En agriculture, place à la jeunesse
Dans cinq à dix ans, en France, près de la moitié des agriculteurs seront à la retraite. Il y aura besoin de jeunes pour reprendre leurs exploitations. Une installation ne se fait pas à la légère, il faut y consacrer beaucoup d’énergie, tout en prenant son temps. Cette démarche demande de la réflexion, il ne faut pas hésiter à se faire aider. Il y a beaucoup d'organismes agricoles pour ça !
« Pour mon l’installation, j’ai eu besoin de la Chambre d’Agriculture pour simuler mon projet et de l’aide du cabinet comptable pour voir si cela passait. J’ai aussi eu le suivi de la Safer, société foncière, du Contrôle laitier et du CER. Ma famille m'a également accompagné, confie Frédéric Baslé, qui est en train de s’installer. Les banques et les groupes d’agriculteurs ont renforcé mes certitudes sur l’installation. C’est le projet de toute une vie ! »
Pierre Emmanuel Hardy
et Léopold Reucheron
Anis, agriculteur tunisien
Anis Sendi, agriculteur de la région de Sened, au centre de la Tunisie, est intervenu dans notre formation avec l'association AFDI (Agriculteurs français et développement international), pour témoigner de son métier. Il s'est installé en 2015. Il exploite 25 ha de pistachiers, oliviers, amandiers, petit pois et plantes médicinales, en agriculture biologique. Il pratique l'agroforesterie : les arbres et les plantes se complètent.
Importance de l'eau
L'eau est primordiale en Tunisie, pays au climat méditerranéen plutôt aride, avec seulement 500 mm de pluie annuelle (de 800 à 1000 mm ici !). Anis pratique l'irrigation de précision : « On arrose au goutte à goutte, le système est piloté par ordinateur. » La ressource en eau se raréfie, « l'exploitation des phosphates utilise beaucoup d'eau et vide les nappes ». L'eau puisée en profondeur contient de plus en plus de sel.
Accès au foncier
Les agriculteurs tunisiens accèdent difficilement au foncier. Les terres appartiennent à beaucoup de propriétaires avec de petites surfaces. L’État ne facilite pas la création d'exploitations de taille suffisante. « Pour obtenir des terres, il faut des autorisations compliquées à obtenir, explique Anis Sendi. L’État préfère subventionner de grosses sociétés au nord du pays. » Les agriculteurs de la région de Sened ont donc créé une association « pour faciliter l'accès au foncier, au crédit et à la formation. On cherche à développer une Maison Familiale Rurale », conclut Anis. Cela a permis à une vingtaine de jeunes de s'installer.
Le groupe BTS
Nicolas : « L’alternance, une évidence ! »
Nicolas est aujourd’hui exploitant agricole à la Selle-Craonnaise. Pur produit mayennais, il a auparavant suivi un cursus par alternance à la MFR, puis au CFP de Port-Brillet, d'abord en tant que stagiaire, puis comme apprenti. « L’alternance m’a permis de mettre en pratique la théorie apprise en cours, mais aussi de voir différents systèmes, de m’adapter à différentes personnes et façons de travailler ».
Depuis environ dix ans, Nicolas est administrateur à la MFR mais également maître de stage. « Quand on est venu me chercher, je n'ai pas eu à beaucoup réfléchir. C’est un service que je rends par plaisir. La MFR m’a beaucoup apporté, donc c’est normal ». Au niveau du Conseil d'administration, Nicolas est depuis deux ans « référent labellisation », un rôle différent, qui lui apprend beaucoup. « C'est quelque chose que je découvre, qui n'a rien à voir avec ce que je connais, donc je pose beaucoup de questions, je me renseigne... »
Fort de ses quinze ans d'expériences professionnelles, Nicolas conclut : « Ce que j’ai envie de dire aux jeunes ? Surtout, si vous avez la volonté, poursuivez des études car en tant que chef d’entreprise, on est amené à prendre beaucoup de décisions financières, donc maîtriser un minimum la gestion d’une entreprise est essentiel ! »
Propos recueillis par
Patrick Bordereau
Nicolas, un bénévole impliqué
Craonnais d’origine et ancien élève de la MFR dans les années 70, Nicolas a renoué des liens avec l’établissement par l’intermédiaire de son fils cadet, Clément, lui aussi élève il y a une dizaine d’années. Par la suite, sollicité pour devenir membre du Conseil d’administration, il a accepté et est depuis dévoué à sa mission, même s'il a pensé à un moment « laisser la place, n'ayant plus d'enfant à la MFR ».
« Ils représentent l'avenir »
Nicolas intervient aussi auprès des jeunes de la MFR, via sa passion pour les courses de poneys de galop, pour échanger avec eux en théorie comme en pratique, en partenariat avec le pôle équestre de Craon. Il est aussi volontiers jury auprès de nos jeunes en support équin, « toujours avec plaisir », comme il aime à le répéter.
Nicolas estime que ce lien avec les jeunes générations est important : « Ils représentent l’avenir et leur transmettre ne serait-ce qu’un petit rien me semble être une évidence ».
Et ce grand amoureux des chevaux conclut : « Être passionné, travailleur, accumuler des expériences et ne pas avoir peur de bouger est le meilleur conseil que je puisse leur donner !
Propos recueillis par
Patrick Bordereau
Corentin : « L'enseignement, une passion »
Corentin est salarié au pôle équestre de Craon et intervient auprès des jeunes de la MFR. Interview.
Quel est ton parcours ?
Je suis un pur produit de la formation par apprentissage. Après le collège, j’ai enchaîné tout de suite par un CAP soigneur d’équidés, puis un BEPA productions animales, suivi d’un BPREH et d’un BPJEPS, à chaque fois par la voie de l’apprentissage, ce qui m’a permis de travailler en centre équestre, en élevage, en écurie de concours…
Après mes études, j’ai été embauché par Dany Birée, gérant de plusieurs structures équestres dont le pôle équestre de Craon. J’assure donc des missions à la fois sur Craon, mais aussi sur Laval et St Berthevin.
Quels liens entretiens-tu avec les MFR ?
Je suis enseignant. Je donne environ cinq heures de cours par semaine aux élèves de la MFR, de la 4ème à la Terminale. Parallèlement, je suis tuteur de stage de deux élèves de la MFR, ainsi que d’autres jeunes pour des stages découverte ou autres.
Fais-tu des différences entre les élèves de la MFR et tes autres clients ?
Je suis beaucoup plus exigeant avec les jeunes de la MFR, notamment sur les aspects enseignement et sécurité autour et à cheval. Je m’adresse à de futurs professionnels (pour certains), donc il faut qu’ils prennent rapidement conscience des choses. Vu de l’extérieur, je repère assez vite qui pourra en faire son métier : c’est avant tout une question de motivation et d’autonomie qui doit s’acquérir. Parfois, il faut être capable de leur remettre les pieds sur terre quand je me rends compte qu’ils voient beaucoup trop grand.
Quels sont les avantages et défauts de l’alternance ?
Je vais évidemment parler en tant qu'ex-apprenti. L'un des avantages, c'est la rémunération : j'avais un logement et, sans mon salaire, je n'aurais pas pu m'en sortir. L'un des inconvénients, c'est toutes les obligations qu'un apprenti peut avoir vis à vis de l'entreprise qui l'embauche. C'est différent pour un stagiaire. Ce qui est sûr, c'est que je conseillerai l’alternance à 2 000 % et j’encourage aussi les jeunes à changer de structure, tous les ans, pour découvrir autre chose, une autre façon de travailler et acquérir de l’expérience.
Un dernier conseil ?
Il faut toujours croire à ce qu’on fait et croire en ses chances. Ce n’est pas parce qu’une expérience professionnelle se passe mal que c’est fini ! Il faut être capable de se relever après un échec. Le monde du cheval renferme pleins de possibilités et chaque jeune motivé peut y trouver sa place.
Interview réalisée par la classe de seconde support équin
Sensibiliser au développement durable pour un avenir plus vert.
Le développement durable est au cœur de nos préoccupations pour instaurer une société plus durable. La MFR se doit de jouer un rôle éducatif pour former des éco-citoyens afin d’être plus respectueux de notre terre.
Ainsi, la MFR de l’Oudon a décidé de s’engager au quotidien et mène des actions auprès de ses jeunes. En octobre, les secondes SAPAT se sont rendus à la fête de la science à Evron pour s’étonner des impacts du changement climatique au gré d’ateliers et d’animations. Quant aux premières SAPAT, ils ont eu l’occasion d’effectuer des brainstormings entre eux afin de proposer des défis écologiques ou des sensibilisations auprès des classes. Certains jeunes souhaitent créer des affiches pour sensibiliser aux économies d’énergies, d’autres veulent proposer la vente de gourdes réutilisables pour éviter l’utilisation de bouteilles en plastique, ou encore certains sont partis sur un plateau alimentaire pour y déposer leurs restes, une idée pour ceux qui souhaitent manger davantage afin d’éviter le gaspillage alimentaire. Une entreprise locale est aussi intervenue auprès de cette classe pour expliquer son engagement et son activité de valorisation de biodéchets.
Une transition énergétique déjà en marche grâce aux nombreuses idées des jeunes, acteurs du monde de demain et qui ont cette envie de s’engager pour un avenir plus vert.
Mme HELBERT,
Responsable développement durable.
Une volontaire autrichienne au service de la culture européenne
Alina, jeune étudiante autrichienne est arrivée à la Maison Familiale de Craon Oudon dans le cadre du CES (Corps Européen de Solidarité).
De ces propres mots : « J’ai choisi la France pour améliorer mes compétences en français et aussi pour découvrir davantage le pays ». Différentes missions d’accompagnement, de soutien lui seront données au sein de notre structure avec pour elle comme principal objectif « d’apprendre une forme d’éducation différente de celle que j’ai reçue en Autriche.
J’aime aussi apprendre à connaître les différents étudiants et leurs personnalités ».
Elle aura un rôle également important dans l’apprentissage de nouvelles notions pour les élèves car comme elle le dit : « elle pense pouvoir susciter l’intérêt des élèves pour les différents pays et leurs cultures, et contribuer à l’apprentissage de l’anglais ».
L’allemand étant sa langue natale, les élèves voire même l’équipe de la Maison Familiale auront l’occasion d’y découvrir certaines notions lors de temps pédagogiques dédiés à l’ouverture culturelle européenne. Une journée sur le thême de l'Autriche est en préparation, elle aura a coeur de nous faire partager ses connaissances notament sur le milieu musical et culinaire.
Monsieur BEAUSSIER,
tuteur d'Alina à la MFR de l'Oudon.
S'enrichir de la mobilité européene
Après 3 semaines d'immersion professionnelle en Hongrie, les jeunes ont pu s'enrichir des différences culturelles notables, aussi bien à l'échelle réduite avec la commune de Varpalota et ses alentours, mais aussi à grande échelle avec la capitale Budapest.
Les élèves de terminales SAPAT (Service Aux Personnes et Aux Territoires) et AGOrA (Assistance à la Gestion des Organisations) sont partis en mobilité européenne en Hongrie du 02 au 22 octobre 2022.
Les apprenants ont été accueillis en stage au sein de différentes structures, chacun au sein de sa filière a pu découvrir durant trois semaines le fonctionnement d’un établissement. Les pratiques professionnelles hongroises ne sont pas tout à fait les mêmes que les pratiques françaises. Les jeunes ont échangé sur ces découvertes, ainsi ils ont pu faire des comparaisons et développer leur curiosité professionnelle. « Au sein de la clinique, les résidents sont 6 par chambre » s’exclame Marion, une élève. « Et nous avons 16 professionnels par étage à intervenir » réagit Zoé, une autre élève.
Au-delà, de l’ouverture professionnelle via les stages. Les jeunes sont allés visiter plusieurs villes comme Veszprem, Székesfehérvár, Budapest afin de découvrir une nouvelle culture par les visites culturelles, par les échanges avec la population hongroise et par le fait de suivre les traditions (repas typique, habitudes de vie).
Ce projet a pour but de faire grandir les jeunes tant professionnellement que personnellement en passant par la découverte d’un nouveau pays, de nouvelles pratiques mais aussi par la gestion d’un logement collectif en autonomie pour bien vivre ensemble.
Mme AUVRAY Amandine,
Responsable de la classe Terminale Bac Pro SAPAT et Responsable Erasmus+ de l'établissement.
Le regard du coach
Passer des ballons ronds de l'INF Clairefontaine aux prairies rectangulaires mayennaises n'est pas chose évidente ! Aziz MOKADEM, animateur à la MFR de la Pignerie depuis août 2021, nous partage son regard sur ce monde nouveau.
Avais-tu des a priori avant d'arriver en Mayenne ?
Aucun ! Selon moi, la base du métier d’un animateur est de savoir s’adapter à l’environnement et au public.
Comment as-tu connu les MFR ?
Ni moi, ni mon entourage ne connaissaient les MFR. C'est en y travaillant, tout d'abord comme surveillant de nuit, que j'ai pu découvrir ce nouveau cadre de travail.
Le regard que tu portais sur les MFR a-t-il évolué depuis ton arrivée ?
C'est surtout ma vision des jeunes qui a évolué. Au début, ils étaient plutôt dans l’attente que je leur propose des activités. Aujourd'hui, ils sont véritablement "acteurs" de leur aventure et force de proposition. C'est évidemment l'objectif recherché !
A-t-on besoin de diplôme(s) pour exercer ton métier ?
En soi, le diplôme est vivement conseillé. Il est primordial dans l'analyse des pratiques et la reconnaissance de nos pairs, mais le "profil" reste à mon sens très important. Pour ma part, je suis titulaire d'un DEJEPS (Diplôme d'Etat de la Jeunesse, de l'Éducation Populaire et du Sport) et d'une licence en sciences humaines (option sciences de l'éducation).
Ressens-tu parfois les préjugés que peuvent avoir les autres établissements scolaires au sujet des MFR ?
Oui, notamment lors des rencontres sportives où l'on ressent parfois un regard un peu dénigrant de la part de certains jeunes.
Lorna, Marius, Matéo, Albane, Loane et Honorine,
élèves en Terminale SAPAT.
5 élèves qui « maraudent »...
... Non, ce n'est pas de vol qu'il s'agit ! Mais bien d'une action que 5 élèves de Terminale SAPAT (Services Aux Personnes et Aux Territoires) ont choisi d'organiser dans les villes de Laval et Vitré.
Qu'est ce qu'une maraude ?
C'est le fait de porter assistance aux personnes sans domicile fixe.
Comment avez-vous eu cette idée ?
Quand nous avons su que nous avions une action pro à réaliser pour notre BAC, nous avons tout de suite songé à ce public en grande précarité et qui nous touche particulièrement.
En quoi consiste précisément votre projet ?
Il consiste à apporter un soutien aux SDF le temps d'une soirée en décembre et, au delà de cela, une aide financière, des repas et l'apport d'objets de première nécéssité tels que des couvertures de survie, tentes... Nous souhaitons également donner un côté préventif à la maraude en distribuant une petite plaquette où seront indiquées les structures d'accueil adaptées sur Laval.
Pour le financement, nous avons pu bénéficier du soutien de 4 structures qui nous ont donné leurs invendus. Nous avons également réalisé une vente de crêpes à la MFR de la Pignerie. En outre, l'action "Bol de nouilles" organisée ponctuellement en début d'année scolaire a permis de financer partiellement notre action. Elle consiste à proposer aux personnes intéréssées un simple bol de nouilles à l'occasion de deux repas du midi. L'économie ainsi réalisée par la cuisine nous a été reversée.
Ophélie, Zoé, Laureline, Marceline et Amalia,
élèves en Terminale SAPAT.
L'alternance : un apprentissage intéressant et enrichissant
Samuel Bascou, directeur de la maison de quartier de Saint Nicolas à Laval et maître de stage, nous partage son point de vue sur l'alternance.
Connaissiez-vous les MFR auparavant ?
« Non je ne me suis jamais renseigné sur les MFR, mais je ne fais pas de différence entre un stagiaire qui vient d’une MFR et un stagiaire qui vient d’un autre lycée ».
Prenez-vous souvent des stagiaires ?
« Oui, mais nous n’avons pas beaucoup de disponibilité, nous préférons en prendre moins pour leur assurer de meilleurs stages ».
Que pensez-vous des formations en alternance ?
« Cela me semble très intéressant. Le fait de pouvoir mettre à profit la théorie étudiée en cours pour la pratiquer en période de stage est un gros plus ».
Connaissez-vous la filière SAPAT ?
« Oui un peu, mais je ne trouve pas la dénomination SAPAT très claire . Quand un apprenant de la MFR en filière SAPAT est venu me demander un stage, je ne savais pas si cela allait correspondre à ses attentes et à ses objectifs ».
Nathanael, Dylan,
Grégory et Clara,
élèves en Terminale SAPAT.
Il était une fois... la vie collective !
Jean-Michel peux-tu nous expliquer ton rôle à la MFR ?
Le rôle du surveillant de nuit est de veiller à la sécurité ainsi qu'à la sérénité des apprenants. Le vivre ensemble dans une MFR comme celle de la Pignerie est primordial ! Le "before" internat est un moment important pour décompresser de la journée et vivre un moment de partage. Mon expérience dans l'animation permet de proposer des ateliers ludiques mais aussi des activités sportives, afin de se retrouver le mercredi après-midi avec d’autres lycées.
Jean-Michel nous présente les deux grands axes de son travail au sein de la MFR :
Les services
Les services (le réfectoire, le goûter, les extérieurs, le foyer, l'internat) sont là pour inculquer des valeurs qui nous paraissent essentielles dans la vie quotidienne.
Le bureau d'animation
Bienvenue dans le SAS de décompression ! C'est un espace de vie et d'échange où apprenants et professionnels y trouvent de la convivialité, de l'écoute, ainsi que du réconfort...
Les animateurs en collaboration avec les apprenants ont mis en place une boîte à idées afin que les élèves proposent des activités et des projets.
Marine, Eva, Océane, Laurine, Laura et Emma,
élèves de Terminale SAPAT.
Le monde est fait de rencontres
Vive le partage.
Depuis septembre 2020, la MFR la "Chauvinière" a ouvert une nouvelle filière, le CAPSAPVER 'service d'aide à la personne et vente en milieu rural) ;
Comme tout CAP, les jeunes suivent des cours de matières générales qui sont complétés par des cours de pratique donnés par Madame Lydie Cormier dans un appartement pédagogique et des périodes d'alternance en entreprise.
En complément de tout ceci, les jeunes effectuent de nombreuses activités, rencontres et découvertes" qui ont lieu tous les ans.
En effet, pour parfaire leur formation dans le domaine de la petite enfance, ils se sont déplacés au centre de loisirs du Horps. En amont, avec leur monitrice, ils avaient préparé une activité sur le thème de Noël (confection d'une guirlande avec des sujets de Noël) afin de développer l'autonomie des enfants âgés de 3 à 8 ans .
Puis, dans un tout autre domaine, les jeunes ont mis en place des ateliers intergénérationnels en partenariat avec le foyer de vie de Chailland. Ils ont également planifié avec leur monitrice, le thème et toutes les activités proposées ce jour là.
Ils avaient choisi comme thème : TOP CHEF .
Les jeunes ont géré les courses, les fiches recettes et ont mené à bien les activités avec les personnes âgées .
Nos jeunes participent aussi à des journées de sensibilisation à la gestion de la vieillesse, comme par exemple, la semaine bleue : "Changeons notre regard sur nos aînés, brisons les idées reçues" qui a lieu tous les ans au mois d'octobre. Dans ce but, ils ont participé à différentes activités à l'EHPAD du Teilleul.
Ils ont assisté à des ateliers créatifs (simulation du vieillissement), rencontré des aidants, participé à des jeux sensoriels, assisté à des conférences (France Alzheimer) et partagé des ateliers culinaires ;
Ils assistent aussi à de nombreuses conférences comme par exemple à La Providence à Mayenne où ils ont eu des moments de partage avec les aidants.
Pour compléter leur formation sur le terrain, leur monotrice les a aussi conduits au salon du service à la personne à Nantes. Ils étaient autonomes dans le salon mais avaient été inscrits à des conférences obligatoires (bientraitance, empathie, problèmes cutanées, écoute-active) .
Nos jeunes participent aussi à des déplacements pour faire connaître leur formation auprès de collégiens du secteur (ex : collège Victor Hugo à Lassay-les-Chateaux) en organisant des temps d'échanges et des ateliers.
Lorsqu'ils ont interrogé leur monitrice sur la formation SAPVER, celle-ci leur a répondu : "Pour moi, il faut donner du sens à cette formation. Avoir du lien avec le territoire (Mayenne et Pays de la Loire ) ; Les élèves doivent être les acteurs de leur formation : apprendre en faisant".
Les SAPVER 1ère
et 2ème année.
Ouverture sur l'Union européenne
ERASMUS
Dans le cadre du programme ERASMUS, notre classe de Bac pro aménagement paysager et conduite de productions horticole, soit au total 12 élèves, est partie sur l'île de Malte du 8 au 22 octobre 2022.
En se basant sur un thème : "gestion de l'eau, réchauffement climatique, plantes méditerranéennes" proposé par nos moniteurs accompagnateurs, notre séjour avait pour but de nous faire découvir d'un point de vue professionnel et culturel, un pays européen méditerranéen où l'on parle anglais.
Ce séjour a été pour nous tous, l'occasion de prendre l'avion pour la première fois (avec une petite appréhension pour certains...).
Arrivés sur place, afin d'être le plus imprégnés de culture maltaise, nous étions hébergés par groupe de 3 ou 4 élèves dans des familles maltaises afin de vivre le plus possible leur quotidien.
Lucas et Wyatt témoignent : "Nous avons découvert la vie d'une famille avec ses enfants".
Robin et benjamin ajoutent : "Nous avons testé une nouvelle façon de manger".
Cela nous a aussi obligé à parler avec elles.
En effet, l'anglais a été indispensable tout au long de notre séjour et pas seulement dans les familles. Il nous a été utile pour communiquer avec la population maltaise et surtout dans les différentes entreprises où nous avons effectué nos stages.
Quentin et Clément affirment : "Au début, l'anglais était difficile à comprendre puis on s'est habitué".
Pour les stages, nous étions également répartis par groupe de 3 ou 4 élèves qui n'étaient pas forcément les mêmes que ceux au sein des familles.
Nos stages nous ont permis de découvrir une façon différente de travailler mais cela nous a aussi permis de compléter notre formation en gérant des végétaux méditerranéens que nous ne voyons pas souvent.
Mais nous avons aussi fait des activités traditionnelles dans le domaine du paysage et de l'horticulture.
Jérémie, Jocelyn et Chloé commentent : "Nous avons créé des massifs, nettoyé la serre, arrosé, bêché et aussi déplacé des jardinières".
En complément de ce côté professionnel, nous avons pu faire plusieurs visites et découvertes culturelles.
Nous avons visité plusieurs jardins à La Valette (capitale de l'île de Malte) dont celui de l'ambassade de France.
Nous nous sommes aussi rendus sur l'île de Gozzo.
Et puis pendant tout notre séjour, nous étions entourés d'architectures anciennes.
Nous avons aussi apprécié la température qu'il faisait à Malte à cette époque de l'année (entre 23 et 28°).
Une fois revenus, notre expérience à Malte sera utilisée tout au long de notre année de terminale (différents CCF, anglais).
Nous avons apprécié ce séjour de découvertes professionnelles, linguistiques et culturelles et nous espérons que les prochains élèves de la MFR qui pourront partir en profiteront ainsi pleinement.
Les élèves de terminale Bac pro aménagement paysager et conduite de productions horticoles.
La vision de Nathalie Carrot, parent et administratrice à la MFR
Nathalie Carrot ne connaissait pas le réseau MFR. Ce n'est plus le cas aujourd’hui puisqu'elle est maman d’un élève en Terminale commerce TCV (technicien conseil vente) et membre du bureau.
Comment avez-vous connu le réseau MFR ?
Je ne connaissais pas du tout les MFR, c’est en discutant avec une amie du cas de mon fils qui n’aimait pas l’école que j’ai entendu parler du réseau et notamment de la MFR de Saint-Berthevin. Ce que j’apprécie, en tant que parent, c’est de voir que mon enfant est dans une classe de petit effectif. L’équipe pédagogique connaît le jeune et prend le temps avec lui. Le jeune est accompagné tout au long de son parcours aussi bien à la MFR qu’en stage ou en apprentissage.
Qu’est-ce qui vous a incitée à intégrer le Conseil d’administration de la MFR ?
C’est lors d’une l’Assemblée générale de la MFR que l’envie de connaitre davantage le fonctionnement m’est venue. C’est intéressant de participer aux réunions du CA, on rencontre beaucoup de personnes. J’ai été très surprise de constater qu’il gère beaucoup de choses et représente un réel soutien, sur lequel la directrice peut s’appuyer. Le rôle du Conseil d’administration à la MFR est vraiment essentiel.Patricia MOAL
« J'ai mûri mon projet professionnel, à la MFR »
Après avoir commencé des études en élevage équin, Ilona Vilfeu a dû changer d'établissement suite à la perte de son apprentissage. Son souhait était de poursuivre des études en alternance stage ou apprentissage car « l'école en permanence n'était pas pour moi ». C’est sa maman qui l’a dirigée vers la MFR de Saint Berthevin.
Ilona se rappelle de son premier jour à la MFR. Elle est arrivée en classe de 1ère CGEA où elle était la seule en élevage équin. S'habituer a été difficile, au début, elle évoque sa vision du monde agricole qui a rapidement changée quand elle a fait son stage en exploitation agricole. Pour elle, ça a été « un véritable challenge ». Elle a mis deux ans à définir son projet professionnel. Elle a évolué et pris confiance en elle : « La petite Ilona arrivée en 1ère a bien changé et n'est plus la même ». Elle a aimé ses années MFR : l'alternance, l'accompagnement et la relation avec les moniteurs, la vie résidentielle, l'internat...
Aujourd'hui, Ilona est en BTS Productions animales. Elle est apprentie dans la même exploitation que pour son stage en terminale. Sa maître de stage travaille sur le bien-être animal et Ilona souhaite poursuivre dans ce domaine.
Amélia, Noham, Tom, Lucas,
élèves de 4ème A
D'apprenante à monitrice !
Laura Faverie ne connaissait pas le réseau MFR et, pourtant, son passage en MFR a fait changer sa vision de l'institution et son orientation professionnelle.
Après des études universitaires, Laura a souhaité faire un BTS ESF (économie sociale et familiale). Ce BTS était proposé à la MFR de la Pignerie. Au départ, elle avait une image négative des MFR, croyant qu'il s'agissait d'établissements pour les personnes avec des difficultés.
Finalement, elle a passé « deux superbes années de BTS ». Le système d'alternance 15 jours/15 lui a convenu. Elle a réalisé sa première année en stage et la deuxième en apprentissage, à la MFR de Saint-Berthevin, en tant qu'animatrice. Elle s'est sentie accompagnée à la MFR. Elle a d'autant plus apprécié l'accompagnement proposé, sous l'angle de ses deux casquettes (apprentie à Saint Berthevin et apprenante à la Pignerie). L’apprentissage a changé son projet professionnel. De l'orientation vers un métier en lien avec le service à la personne, elle a opté pour devenir monitrice, avec la dimension de fonction globale liée. Elle a suivi une licence en apprentissage à la MFR de Saint Berthevin, et est embauchée en tant que monitrice depuis septembre. Elle souhaite désormais accompagner les jeunes comme elle a été accompagnée.
Elèves CAPa
Métiers de l'agriculture.
« Adapter l'approche pour motiver les jeunes »
Stéphane Come, administrateur à la MFR de Saint-Berthevin.
« C'est par hasard que j'ai commencé à œuvrer pour la MFR de Saint Berthevin. À la base, on prenait beaucoup de stagiaires et c’est Stéphane Moal, moniteur à la MFR de Saint-Berthevin, qui, après une visite de stage chez nous, a parlé de moi à Jean-Paul Balluais, directeur. Ce dernier m’a contacté pour me proposer d’intégrer le Conseil d’administration de la MFR. J'ai accepté pour découvrir le fonctionnement, même si je connaissais déjà les MFR via celle de Port-Brillet où j'ai fait mon BTS.
Je suis donc devenu administrateur.
Être administrateur, c’est non seulement donner son avis sur le fonctionnement et les investissements de l’association mais ce qui m’anime le plus, ce sont les échanges avec, notamment, les moniteurs, pour transmettre ensemble aux jeunes.
Ce que j’ai apprécié quand j’étais en BTS à Port-Brillet, c’est que nous n’avions pas affaire à des professeurs mais à des moniteurs. J’avais vraiment un sentiment d’être d’égal à égal. Ce que je retrouve à Saint-Berthevin, car même si les jeunes peuvent parfois être difficiles ou n’aiment pas l’école, vous partez d’eux et, en fonction de leurs besoins et de leur propre fonctionnement, vous adaptez l’approche de la formation pour les motiver et les intéresser.
C’est cette démarche qui me motive à m'investir à la MFR. »
Patricia MOAL