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N° 1 - Janvier 2025 | https://douanier-rousseau.paysdelaloire.e-lyco.fr/ |
Elon Musk : influenceur des élections américaines et acteur de l’avenir politique
Avec son soutien à Donald Trump, Elon Musk a influencé les élections et bousculé la notion de mensonge.
Un soutien controversé
En 2024, Elon Musk, célèbre patron de Tesla et SpaceX, s’est retrouvé au cœur des débats politiques en soutenant Donald Trump lors des élections présidentielles aux Etats-Unis. Cette prise de position a suscité de nombreuses interrogations, notamment sur ses motivations profondes : ambitions politiques, intérêts économiques désir de peser sur la scène publique américaine ?
Le rôle d’X
Depuis son acquisition, Musk a fait de X (ex-Twitter) une plateforme phare pour les débats politiques et la liberté d’expression, façonnant l'opinion. Lors des élections, sa présence y a été particulièrement marquante. Il a mis en avant des discours pro-Trump tout en modérant peu, voire pas, les contenus polémiques ou partisans.
Par ailleurs, la place centrale de Musk dans la technologie a renforcé cette influence. Ses investissements massifs dans les secteurs des énergies renouvelables, de l’intelligence artificielle et de l’espace, tous stratégiques pour les États-Unis, lui donnent une autorité difficile à ignorer dans les cercles politiques et économiques du pays.
Une influence économique qui pèse
Au-delà des réseaux sociaux, l’impact de Musk sur les élections américaines du 5 novembre 2024 tient également à son rôle dans l’économie numérique et industrielle.En investissant dans des infrastructures critiques, comme les batteries Tesla ou les satellites Starlink, Musk ne se contente pas d’être un simple entrepreneur : il devient un acteur incontournable des stratégies nationales.
Ce pouvoir économique soulève des questions : Musk utilisera-t-il son influence pour résoudre des problèmes comme la transition énergétique ou la compétitivité industrielle ? Ou bien cette position sera-t-elle mise au service de ses intérêts personnels ?
Et maintenant ?
Avec la victoire de Donald Trump en 2024, Musk se retrouve plus que jamais dans la lumière. Il devra répondre aux attentes qu’il a contribué à susciter. L’alliance Musk-Trump est-elle une opportunité pour les États-Unis ou un pari risqué pour la démocratie ?
L’avenir le dira, mais une chose est sûre : Elon Musk n’est plus seulement un entrepreneur visionnaire, il est devenu un acteur politique majeur, pour le meilleur ou pour le pire.
Maël. R., Kevin. H. ,
Pierre. G., Tom. S
Trump/Musk : la machine à désinformer
Les élections américaines ont été marquées par une campagne de désinformation. Avec un écureuil comme symbole.
Élu en 2016, Donald Trump avait échoué, après quatre ans de mandat, face à Joe Biden (2020). Le 6 janvier 2021, il refusait même de reconnaître sa défaite, répandant des allégations de fraude et invitant ses partisans à envahir le Capitole. L'émeute qui en résulta coûta la vie à cinq personnes, dont un policier. Le 5 novembre 2024, après une campagne très animée et plus de 77 millions d'électeurs convaincus, Donald Trump est devenu le premier président à effectuer deux mandats non consécutifs.
Quel rôle a eu le réseau social X dans cette élection ?
Un pluralisme limité
Aux États-Unis, le pluralisme politique dans les médias est mis à rude épreuve. Propriétaire de la chaîne Fox News, Donald Trump utilise ainsi la chaîne pour relayer ses idées. Et puisque l’équivalent de l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) n’existe pas aux États-Unis, un média peut exprimer explicitement son soutien à un candidat, et aucun décompte du temps de parole des candidats n'est effectué.
Trump/Musk : duo inédit
Donald Trump a su s’entourer de personnes très influentes, comme le milliardaire Elon Musk, PDG de Tesla et SpaceX et propriétaire de X (ex-Twitter).
X est un des réseaux sociaux les plus utilisés au monde, avec 250 millions d’utilisateurs. Musk a pu publier autant de tweets qu’il voulait en faveur du candidat à la présidentielle, pendant la campagne. Et si l'entrepreneur y met en avant la liberté d’expression, cela lui permet surtout d'y relayer des messages complotistes et de fausses informations. Les propos racistes et homophobes s’y accumulent aussi. Devenu incontrôlable, le réseau social est de plus en plus remis en question, voire abandonné par nombre d'utilisateurs.
Quant à l'IA (intelligence artificielle), désormais utilisée seule pour modérer les posts sur X, elle laisse passer de nombreuses fake-news dans les mailles de son filet. Une utilisation qui a rendu encore plus crédibles les propos du candidat Trump, en prenant les internautes par les émotions.
L'histoire de Peanut
Un animal résume à lui-seul l'utilisation de X et de l'IA par Elon Musk : Peanut, l'écureuil. L'histoire, au départ, est celle d'un écureuil élevé et domestiqué par l'influenceur Mark Longo. Ce dernier en fera une star des réseaux sociaux, où il partagera des vidéos de l'animal dans des situations de la vie courante. L'histoire aurait pu trouver son dénouement quand les autorités de l’État de New-York perquisitionnèrent le domicile de Longo, lui retirèrent l'animal (pour raisons sanitaires) avant de le faire euthanasier.
C'est suite à cela que le camp républicain se saisit de l'affaire, Elon Musk en premier avec son tweet représentant l'écureuil en tenue de jedi (héros dans Star Wars) et citant une réplique du film, du personnage Obi-Wan Kenobi : « Si vous me tuez, je deviendrai plus puissant que vous ne pouvez l'imaginer ».
Un message posté par le dirigeant lui-même de X, soutien de Donald Trump, qui a permis d'attirer l'attention des électeurs, mettant en cause le camp démocrate.
Elon Musk continua d'ailleurs dans cette voie, avec un autre tweet « Votez pour PNut, votez pour la liberté ».
Ou comment une histoire triste fut récupérée pour en faire un symbole électoral.
Adrien Poisson, Louison Désiré, Mathilde Barbedette-Gérard
La France de de Gaulle face à la guerre des Six Jours
Comment la France a-t-elle trouvé un équilibre entre Israël et les pays arabes, pendant les conflits au Moyen-Orient ?
Sous la présidence de Charles de Gaulle (1958-1969), la France a adopté une position unique dans les conflits israélo-arabes, qui reste un modèle aujourd’hui. En s'en inspirant, l'actuel président de la République Emmanuel Macron cherche d'ailleurs à maintenir un équilibre entre Israël et les Palestiniens. Pour comprendre la position de la France sous de Gaulle, il faut prendre en compte le contexte de la guerre froide.
Une région en crise
Dans les années 1960, la situation au Moyen-Orient est très tendue. Israël, soutenu par les États-Unis, est en conflit avec des pays arabes comme l’Égypte, la Jordanie et la Syrie. Après avoir soutenu Israël dans les années 1950, de Gaulle décide de revoir la position de la France, souhaitant garder de bonnes relations avec les pays arabes, notamment pour leurs ressources pétrolières, tout en s’éloignant de l'influence américaine.
Des choix diplomatiques
De Gaulle adopte une position prudente, ne soutenant Israël que de manière discrète. Aucun ministre français ne se rend en Israël, après 1958, bien que la France continue d’envoyer des armes. Il cherche à éviter un soutien trop marqué à Israël pour ne pas fâcher les pays arabes, essentiels pour ses intérêts économiques.
La guerre des Six Jours
Après la guerre des six jours (du 5 au 10 juin 1967), de Gaulle déclare : « Nous avons dit aux Israéliens de ne pas ouvrir le conflit, mais ils l’ont ouvert en profitant de l’occasion offerte par l’affaire du golfe d’Akaba. Maintenant, la France ne reconnaît pas les conquêtes d’Israël. Nous avons été amenés à prendre une position analogue à celle des Soviétiques, pour des raisons différentes… Notre politique est de maintenir de bons rapports avec les pays arabes, pour qu’ils n’aient pas de bons rapports seulement avec les Soviétiques. » Cette déclaration marque un tournant. En réponse à la guerre, de Gaulle impose un embargo sur les livraisons d’armes au Proche-Orient, une mesure qui touche principalement Israël, alors que les pays arabes continuent de recevoir des armes de l’URSS. La France refuse ainsi de livrer à Israël les cinquante Mirage V déjà payés.
Une stratégie indépendante
De Gaulle choisit de rester indépendant des blocs de la guerre froide. Tandis que les États-Unis soutiennent Israël et que l’URSS soutient les pays arabes, de Gaulle renforce l'influence de la France en protégeant ses intérêts économiques et en se libérant de l’influence des superpuissances.
Et aujourd’hui ?
Aujourd’hui, la France maintient cet équilibre, soutenant Israël tout en appelant à une solution juste pour les Palestiniens. Comme sous de Gaulle, la France cherche à affirmer son indépendance et à jouer un rôle de médiateur au Moyen-Orient.
Assia Mekki, Damla Ozturk,
Nora Hammou
Macron et les jeunes : promesses tenues ?
A l'approche de la fin de son second mandat, quel est le bilan du président Emmanuel Macron avec la jeunesse française ?
Le président Emmanuel Macron approche de la fin de son second mandat présidentiel. Il est temps d'évaluer les initiatives mises en place, durant ses années au pouvoir, en faveur de la jeunesse. Entre démocratie participative et nouveaux dispositifs, quelles promesses ont été tenues ?
Démocratie participative en pointillés
Emmanuel Macron a instauré des formats de dialogue, tel que le Grand débat national, en 2019, en réponse aux revendications des Gilets Jaunes. Toutefois, la crise sanitaire du COVID-19 a marqué un tournant dans la démocratie participative, qui est une forme de partage et d'exercice du pouvoir. Elle est fondée sur le renforcement de la participation des citoyens à la prise de décisions politiques dans le cadre de la démocratie représentative. La gestion de la pandémie a limité les possibilités de dialogue direct en raison des restrictions sanitaires, forçant le gouvernement à privilégier des consultations numériques moins efficaces.
Eduquer les jeunes aux médias...
Depuis juillet 2013, dans un contexte marqué par la montée des fake-news, notamment sur les réseaux sociaux, le Gouvernement a pris des initiatives pour renforcer l'éducation aux médias et sensibiliser les jeunes à l'esprit critique. Le lancement du programme EMI (Éducation aux médias et à l'information) dans les écoles vise à apprendre aux élèves à identifier les sources fiables et fausses qui circulent en ligne. Ceci est indispensable pour que les jeunes exercent leur citoyenneté et donc pour consolider les valeurs démocratiques.
... et à la démocratie
Pour préparer les générations futures, plusieurs initiatives ont été mises en place pour sensibiliser les jeunes à la démocratie, notamment à travers le lancement du Pass Culture,des programmes éducatifs et le lancement du Service national universel (SNU). Ce dispositif vise à inculquer les valeurs républicaines, à renforcer la cohésion sociale et à développer l'engagement citoyen chez les jeunes. Cependant, le SNU, qui reste facultatif, a également suscité des débats, certains critiquant et remettant en question son efficacité réelle pour répondre aux attentes de la jeunesse.
Des engagements non tenus
Le second mandat du président Macron prend fin en 2027, et tous ses engagements n'ont pas été tenus, notamment concernant les jeunes. Ainsi, la création d'un versement social unique qui fusionnerait RSA, APL et prime d'activité, rendant les aides plus lisibles et automatisant leur versement, n'a pas été concrétisée.
Sauver une démocratie qui vacille
Conscient des défis croissants dans un monde en pleine évolution, le mouvement Renaissance mise sur l'engagement citoyen, le soutien des institutions et une vision européenne forte pour défendre les valeurs démocratiques. La question sur la démocratie reste ouverte : ces initiatives suffiront-elles à répondre aux attentes des jeunes générations, pour un avenir démocratique durable ?
Emma L.G., Loane P.M.,
Attoua B., Moinahamissi M.
Procès Pelicot : vers une nouvelle définition du viol ?
Avec le procès de Gisèle Pelicot, conclu le 19 décembre 2024, la notion de viol a été et est toujours requestionnée.
« Je suis une femme totalement détruite », a déclaré Gisèle Pelicot, lors de son procès, le 23 octobre 2024. Le procès des viols de Mazan est un procès sur des viols organisés, orchestrés par Dominique Pelicot sur sa femme, effectués par plus d’une cinquantaine d’hommes. Débuté le 2 septembre 2024, il a pris fin le 19 décembre dernier, devant la Cour criminelle du Vaucluse, à Avignon, avec la condamnation de son ex-mari.
Une définition imparfaite...
Le procès Pelicot a suscité un grand débat, au sein de la société, sur la définition du viol et la manière dont le système judiciaire traite les affaires de violences sexuelles. La définition du viol est retenu « lorsqu’un acte de pénétration sexuelle est imposé par une personne à une autre personne ». Ce crime est caractérisé « lorsque l’auteur utilise des violences, des menaces, une contrainte physique ou psychologique ou bien le fait par surprise », selon les services publics.
Mais dans le procès Pelicot, cette définition ne peut être applicable car Gisèle Pelicot était droguée et donc endormie : elle n’était donc pas consciente de subir un viol. De plus, elle ne subissait aucun acte de violence, de menaces ou de violence psychologique, selon la définition en rigueur.
... remise en question
Ce n'est qu'à l'occasion d'une main courante déposée contre son mari qu'elle a été mise au courant (son mari avait été pris en train de filmer sous la jupe d’une femme, NDLR). Les policiers, en fouillant son ordinateur portable, ont retrouvé des photos et des vidéos représentant des actes de pénétrations sexuelles. Sur ces vidéos, on la voit endormie et donc inconsciente. Se pose ainsi la question suivante : est-ce que cet acte de violence sexuelle peut être considéré comme un viol ?
Ce procès suscite énormément de questions sur la définition d’un acte de violences sexuelles. Avec cette remise en question de la définition du viol, le procès Pelicot devrait entraîner des changements législatifs, pour mieux protéger les victimes et ainsi clarifier ce qui constitue un consentement.
Lana Mienniel,
Manon Vallée
Une femme, un mari et 50 accusés
Hors normes, pourquoi le procès Pelicot, et son histoire sordide, divise-t-il l'opinion publique ?
Pendant des années, Gisèle Pelicot a été victime de la barbarie d'un homme qui n'est autre que celui avec qui elle partageait sa vie. En choisissant de s'exprimer publiquement, pendant tout le procès Gisèle Pelicot a refusé le huis clos. Une démarche rare dans ce type d'affaires. Surtout, elle affirme vouloir lever le voile sur ces violences pour encourager d'autres femmes à parler. « Je suis une femme totalement détruite, mais je veux que les victimes sachent qu'elles ne doivent pas avoir honte, a-t-elle déclaré. La honte, c'est à eux de la porter. »
La victime a décrit ce qui lui est arrivé comme une trahison majeure, venant d'un mari qu'elle considérait comme un partenaire parfait. Son témoignage insiste sur le poids psychologique durable de tels crimes, même après la fin des violences.Des visions contrairesDe nombreux penseurs et associations ont affiché leur soutien à Gisèle Pelicot et en appellent à une réforme juridique pour mieux protéger les victimes de violences sexuelles. « Je reconnais les faits dans leur globalité [...] Je suis un violeur », a reconnu Dominique Pelicot. Cependant, malgré les aveux de l'ex-mari de Gisèle Peicot et son refus de faire appel de sa condamnation à 20 ans de réclusion, les médias et l'opinion publique restent partagés.
L'opinion publique partagée
Ce procès hors-normes, avec plus de 50 accusés, a fait le tour du monde de par sa barbarie et surtout son impact sur les procédures judiciaires qui entourent le viol. Il a suscité de multiples réactions, en France et à l'international. Et à l'inverse des nombreux soutiens dont Gisèle Pelicot fait l'objet, certaines voix défendent l'accusé, en justifiant ces actes par des facteurs divers tels que l'état psychologique. D'autres décident également d'exploiter le doute raisonnable qui concerne les accusations de la victime, en affirmant qu'il existe des incohérences dans les propos que tient Gisèle Pelicot.
À l'issue de ce procès, 17 des accusés ont fait appel. Dominique Pelicot, lui, a reconnu les faits et accepte sa condamnation, il ne fera pas appel. Un nouveau procès aura donc lieu, en 2025, afin de rejuger les recours qui ont été effectués.
Chayili Brehin, Violette Galey,
Cécilia Béasse,
Ana Luisa Moreno Martins
Meryl Streep, engagée pour les Afghanes
Figure emblématique du cinéma hollywoodien et actrice reconnue dans le monde entier, Meryl Streep est également une femme engagée. Son dernier combat : le droit des femmes afghanes.
Considérée comme l’une des meilleures de sa génération, l'actrice Meryl Streep est la personnalité la plus nominée de l’histoire des Oscars du cinéma, avec 21 nominations, dont trois statuettes remportées. Elle est aussi très engagée, autant dans sa vie professionnelle que dans sa vie personnelle.
Le 23 septembre 2024, au siège de l’ONU, à New-York (Etats-Unis), Meryl Streep s’est exprimée sur la situation des filles et des femmes en Afghanistan, après que les Talibans ont mis en place une nouvelle loi, le 22 août, visant à « prévenir le vice et à promouvoir la vertu », réduisant encore le peu de droits des femmes afghanes.
« Aujourd’hui, à Kaboul, une chatte a plus de liberté qu'une femme », a lancé Meryl Streep, indignée face à ce que vivent les femmes afghanes, lors de son discours à l’ONU. Un discours tenu dans le cadre de la présentation du documentaire The Sharp Edge of Peace, réalisé par Roya Sadat, qui suit quatre dirigeantes afghanes.
Les Talibans au pouvoir
De retour au pouvoir depuis 2021, les Talibans sont des fondamentalistes islamistes regroupés dans une organisation militaire, politique et religieuse avec comme dirigeant Haibatullah Akhundzada. Ils imposent de nombreuses restrictions à la population, portant sur les pratiques culturelles telles que le visionnage de films, l'écoute de la musique, la pratique de la danse et du jeu d'échecs. Ce sont surtout les femmes qui perdent leurs droits, dans ce pays. Leur nouvelle loi formule l’interdiction pour les femmes de chanter, de lire à haute voix ainsi que de faire entendre leur voix en public.
Un discours engagé
Meryl Streep a donc décidé de faire part de son opinion. Dans son discours, elle a exprimé son désaccord sur les conditions de vie réservées à ces femmes, en les comparant, par de nombreuses métaphores, à des animaux tels qu’un chat, un écureuil et un oiseau, qui eux ont plus de droits que ces femmes, en Afghanistan. Par son discours, elle tente de faire prendre conscience de la vie de ces femmes reclues et encourage les dirigeants internationaux à agir, pour la liberté de ces femmes.
La réponse
des dirigeants afghans
Quelques jours après sa prise de parole, le gouvernement afghan a rejeté les critiques de l’Assemblée générale des Nations Unies, et notamment les propos tenus par Meryl Streep, qualifiés de « propagande » et « d’infondés » par le porte-parole adjoint du gouvernement taliban, Hamdullah Fitrat. Ce dernier a ensuite accusé des « femmes afganes exilées », qui seraient à l’origine de cette propagande. Le discours qu’a réalisé Meryl Streep n’a donc pas fait changer les mentalités des Talibans sur la condition des femmes dans leur pays. Preuve qu'il est difficile de faire pression sur cet Etat, sourd aux appels extérieurs.
L'impact de son discours
Le discours de Meryl Streep a tout de même permis de rappeler aux personnes qui le peuvent d'aider ces femmes à leur échelle, par du bénévolat, des dons d'argent aux associations ou des dons de vêtements, de produits d'hygiène ou de denrées alimentaires pour les réfugiées afghanes.
Plusieurs associations existent, en effet, afin de soutenir les femmes afghanes, telles que l'ONG Aghanistan libre, créée en 1996 par Chékéba Hachemi, qui milite pour l'accès à l'éducation et à la santé des femmes et enfants afghans. Une collecte avait notamment été organisée par l'association La Maison Ouverte, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), en août 2021. D'autres mouvements ont été mis en place, tels qu'un rassemblement de soutien aux femmes afghanes, organisé par la CNT (confédération nationale du travail), le 4 octobre 2024, à Nîmes (Gard).
Si le discours de Meryl Streep ainsi que le documentaire The Sharp Edge of Peace n'ont eu aucun impact sur la politique des Talibans, il aura permis de médiatiser et mettre à nouveau en lumière les conditions de vie des femmes afghanes, afin de promouvoir les associations et les mouvements qui leur viennent en aide et les soutiennent.
Lauriane Vergneau, Pauline Joufflineau, Maella Kerbellec
Une cérémonie d'ouverture qui tourne à la polémique ?
Lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, à Paris, le 26 juillet 2024, le tableau de la « Cène » a suscité diverses opinions, entre émerveillement face à l’audace créative et critique face à ce qui a été perçu comme une provocation.
Une cérémonie se voulant universelle
La cérémonie des Jeux Olympiques de Paris 2024, controversée par certains aspects, a suscité de nombreux avis, notamment autour du tableau de La Cène, certains la qualifiant de « choquante et inappropriée ». Pourtant, le but de cette cérémonie était le rassemblement et la réconciliation autour des valeurs républicaines : rappeler l'importance de la liberté, de l'égalité et de la fraternité. Porteuse d'un message de paix, celle-ci se voulait « inclusive », accueillant toutes les identités et célébrant toutes les formes d'amour. Ce moment symbolique visait à unir, au-delà des différences de chacun, et à rappeler que ces valeurs communes sont un pilier de notre société.
Une controverse malheureuse
Cependant, la partie de cette cérémonie jugée la plus « choquante » a été celle où l'artiste français Philippe Katerine a créé la surprise, en apparaissant nu et teint en bleu, sur scène. Ce geste a engendré de vives réactions. La mise en scène a été interprétée par certains comme une allusion au célèbre tableau chrétien de La Cène, de Léonard de Vinci, ce qui a divisé l'opinion publique.
Dans cette performance, Philippe Katerine était entouré de plusieurs autres artistes, installés de façon à rappeler la composition du tableau, et semblait vouloir transmettre un message symbolique. Si, pour certains, cela représentait un hommage à l'art et à l'univers des Jeux Olympiques, d'autres y ont vu une atteinte au sacré ou une provocation.
Une ampleur disproportionnée
Les réseaux sociaux et les médias se sont rapidement emparés du sujet avec, d'un côté, des défenseurs de la liberté artistique, et de l'autre, des contempteurs dénonçant « une œuvre irrespectueuse envers la tradition chrétienne ». De nombreux internautes ont montré leur mécontentement, en définissant la cérémonie d'ouverture, dans son ensemble, comme « blasphématoire » ou « irrespectueuse » envers la religion. Cette controverse pose la question des limites de l'expression artistique et la manière dont le public interprète les références culturelles, dans un contexte comme celui des Jeux Olympiques.
Une censure de certains pays
Certains pays ont même décidé d'aller plus loin, en censurant purement et simplement la séquence. C'est le cas des Etats-Unis qui, pendant la chanson de Philippe Katerine, ont diffusé des spots publicitaires et des images de l'équipe nationale. Le Maroc, quant à lui, a diffusé une image du Louvre, pendant la représentation - les chaînes marocaines ayant une réglementation assez stricte sur la nudité. En Chine et en Australie, cette séquence a été diffusée mais a suscité beaucoup d'embarras face à la scène dénudée de l'artiste français.
La censure de cette séquence, dans divers pays, suscite des questions sur la liberté d'expression. Cela montre les tensions qu'il peut y avoir entre pays, autour de la volonté de contrôler des messages artistiques ou, au contraire, l'importance de partager des idées librement.
Lise De Melo, Alice Briais,
Carla Faure, Léna Audigé
Aya Nakamura symbolise-t-elle les maux de notre société ?
Le 26 juillet 2024, à Paris, avait lieu la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques. Diffusée dans le monde entier, elle a suscité un engouement et des retours positifs comme négatifs, symbolisés par l'artiste Aya Nakamura.
Aya Nakamura est la chanteuse francophone la plus écoutée dans le monde : près de 7 millions de personnes écoutent, chaque mois, au moins un titre de l'artiste. En 2020, après la sortie de son troisième album, Aya Nakamura a même séduit 12 millions d'auditeurs mensuels, sur la plateforme de streaming Spotify. En 2021, elle a de nouveau été l'artiste francophone la plus streamée dans le monde, et a cumulé 1,5 million de ventes d'albums, avance son label REC 118.
Un choix discuté
L'artiste franco-malienne a été choisie pour représenter la France pendant la cérémonie des Jeux Olympiques (JO), le 26 juillet 2024. Ce jour-là, lors de sa performance, elle a chanté un medley avec deux de ses tubes (Pookie et Djadja) et For me, Formidable et La Bohème de Charles Aznavour.
La prestation d’Aya Nakamura lors de cette cérémonie a été l'une des plus discutée. Elle était déjà critiquée avant même qu’elle soit officialisée, certains jugeant que la chanteuse ne représentait pas la France à cause de ses origines maliennes, mais aussi qu’elle ne chantait pas en français et que ses chansons étaient vulgaires. Suite à cela, l’artiste a répondu, sur ses réseaux sociaux, qu’elle était choquée de ces propos, qui l'insultaient aussi sur son physique, mais dont elle n'a eu écho qu'après sa prestation.
Cela pose la question de la représentation de la mixité et de la multiculturalité de la France à travers les médias et comment celle-ci est reçue de nos jours. En effet, ce soir-là, la France a décidé de renvoyer l'image d'un pays très diversifié et tolérant. Or, il semblerait qu'une partie des Français n'adhère pas à cette idée et ne se retrouve pas dans l'image de cette France envoyée au monde entier.
Réaction politique
De fait, les élections législatives, en France (30 juin et 7 juillet 2024), ont révélé la montée de l’extrême-droite et de la droite, via le score du Rassemblement National, le RN gagnant au premier tour avec 34,2 % des voix. Nous avons pu voir également que les candidats de ces partis se sont exprimés, eux-aussi, à propos du choix d’Aya Nakamura aux JO. Lors d’un meeting du parti Reconquête, pour les élections européennes (8 et 9 juin 2024), des huées ont déferlé au moment de l’évocation du nom de la chanteuse. Marion Maréchal Le Pen, alors vice-présidente de Reconquête, a déclaré : « Aya Nakamura ne chante pas en français. Elle ne représente ni la culture ni l’élégance française. » Nous pouvons aussi remarquer qu’Éric Zemmour a répondu à Aya Nakamura sur le réseau social X, en se moquant de ses fautes d’orthographe. Le collectif identitaire Les Natifs s’est également affiché avec une banderole, où on pouvait lire : « Y’a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako ».
D'un autre côté, ses fans défendent avec force sa présence, arguant qu'Aya Nakamura incarne la diversité et la modernité de la scène musicale française actuelle. Ils mettent en avant son succès international et sa capacité à rassembler les générations. La chanteuse a donc également pu être un élément phare, moteur et fédérateur de cette cérémonie. De plus, des voix se sont élevées pour rappeler que les JO doivent aussi évoluer avec leur temps et refléter la culture contemporaine.
Cette controverse soulève des questions plus larges sur la représentation artistique dans les grands événements sportifs et sur la manière dont la musique populaire peut coexister avec les traditions établies. La polémique a mis en avant la montée des idées d’extrême droite en France. Elle fut amplifiée par le partage de leurs opinions, en public et dans les médias.
Sofiane A. , Angèle G.

MMA : un sport qui se démocratise
Le MMA (Arts martiaux mixtes) est un sport en plein essor. En France, il n'a été autorisé qu'en janvier 2020. Récit.
Une violence d'abord inacceptable
Le MMA a longtemps été interdit en France. L'un des principaux arguments contre sa légalisation résidait dans le fait qu'il était perçu comme trop violent. Les autorités françaises craignaient que les coups portés au sol, lors des combats, soient dangereux pour les participants. Le sport était alors perçu comme un divertissement brutal, ne valorisant pas la dignité humaine.
La santé des combattants en question
Outre cette violence, la sécurité des pratiquants était une autre préoccupation majeure. Le MMA, sport extrêmement complet, expose les athlètes à des risques importants, telles que des fractures, commotions cérébrales ou des traumatismes au niveau des articulations. Avant la légalisation, les autorités craignaient que l'absence de catégories de poids et de régulation appropriée n'aggrave ces risques. L'arrivée des catégories a donc joué en faveur de la légalisation, en France, présentant moins de risque et plus d'encadrement.
Un sport en pleine expansion
Avec une pratique autorisée en France, depuis janvier 2020, le MMA est un sport en plein essor à l’échelle mondiale. La France, avec son marché potentiel important, ne pouvait rester en retrait. La légalisation a donc permis de répondre à un enjeu économique et sportif. De nombreux événements majeurs, tels que ceux organisés par l’UFC (la ligue mondiale), se déroulent désormais en France, offrant ainsi de nouvelles opportunités économiques et médiatiques.
Une image à redéfinir
Le principal défi reste de modifier l'image du MMA auprès du grand public. Certains le considèrent encore comme un spectacle de brutalité. Le but de la légalisation est de démontrer que, comme la boxe ou le judo, le MMA est un sport technique et stratégique, où la maîtrise des techniques prime sur la violence pure. Il s'agit de promouvoir des valeurs d’éthique sportive, de respect et de discipline auprès des pratiquants et des spectateurs.
Une nouvelle ère pour les athlètes français
La légalisation du MMA permet désormais aux athlètes français de pratiquer leur sport et de concourir dans leur propre pays, sans avoir à partir à l’étranger. Elle offre également des opportunités de professionnalisation, avec des formations adaptées et des compétitions officielles. Le pays pourrait ainsi voir émerger une nouvelle génération de champions, prêts à s’imposer sur la scène internationale.
Cette légalisation est un tournant décisif pour le développement de ce sport. Si elle ouvre de nouvelles perspectives économiques, sportives et professionnelles, elle impose également des défis en matière de perception publique et de sécurité. Grâce à un encadrement rigoureux, le MMA pourrait bien offrir des opportunités inédites pour les pratiquants et les fans du sport.
Ilyes Camus,
Taratra Randrianasolo
Le narco-fútbol, une histoire colombienne
Au début des années 1980, le « narco-fútbol » débarquait en Colombie puis se développait, jusqu'à la tragédie de 1994.
Pendant très longtemps, l'équipe de football de Colombie est restée en marge de la scène internationale. Même son de cloche sur la scène continentale, avec une Copa Libertadores (l'équivalent de la Ligue des champions, en Europe, NDLR) remportée exclusivement par les clubs argentins, uruguayens et brésiliens, avant que l’Atlético Nacional ne devienne champion d’Amérique du Sud, en 1989. Car dans les années 1980, les narcotrafiquants décideront d'investir dans le football colombien. En résultera un âge d’or (années 1980-1990) pour les clubs et la sélection nationale. Jusqu'en 1994...
Une Coupe du monde ratée
En 1994, l'équipe de football de Colombie se qualifie à la Coupe du monde, organisée pour la première fois aux États-Unis, du 17 juin au 17 juillet. Elle retrouve, dans son groupe, les Etats-Unis, la Roumanie et la Suisse. L'équipe colombienne perd son premier match, contre la Roumanie (3 buts à 1). Pour pouvoir continuer son parcours, elle doit obligatoirement gagner son match contre les Etats-Unis. C'est alors que l’équipe commence à recevoir des menaces de mort, de la part des narco-trafiquants. Gabriel Gomez, milieu de terrain de l’équipe, qui avait raté son premier match, doit renoncer à jouer le match pour sa sécurité. Le frère de Herrera, un autre joueur de l’équipe, se fait tuer et son fils se fait kidnapper par les narcos. Avec cette tension qui pèse sur les joueurs, Andrès Escobar, le défenseur central de l'équipe, marque contre son camp le but de la défaite colombienne. La Colombie s’incline 2 buts à 1. Elle finit dernière de son groupe et est éliminée de la Coupe du monde.
Une fin tragique
De retour chez lui en Colombie, aprés l'élimination, Escobar n'est pas conscient de ce qui lui va arriver. Un jour, il décide d’aller dans un bar. Deux personnes du cartel de Cali le reconnaissent et le suivent jusqu’au parking, où ils vont le tuer de 12 balles de pistolet. A la suite de cette tragédie, l’entraîneur de l’époque, Maturana, déclare dans une interview : « Notre société croit que le football a tué Andrés (Escobar), mais non. Andrés était un footballeur qui a été tué par la société ».
Pourquoi les narcos ont choisi le foot ?
Les narcotrafiquants de l'époque achètent des équipes du pays car ils sont certes passionés de football, c'est la culture colombienne, mais cela leur permet surtout de blanchir de l'argent et de montrer leur supériorité sur les autres cartels.
Le sport en général, pour les grandes nations, a longtemps été un outil de supériorité sur les autres. Dans le cas de la Colombie, en vérité, c'est le cartel de Cali qui jouait contre le cartel de Medellin. Chacun voulant montrer que, sur le terrain, c'était lui le plus fort. C'est pour ça que la pression était immense sur les joueurs de football, comme on a pu le voir avec le footballeur Andrés Escobar.
La coupe du monde de 1994 aurait été l'occasion pour la Colombie de changer son image, passant d'un pays connu pour sa forte criminalité à une grande nation qui aurait remporté une Coupe du monde. Aujourd'hui le narco-fútbol n'existe plus, ou très peu, en Colombie, les cartels semblant être, pour l'instant, en paix.
Serigne Ndiaye,
Sacha Beauducel
DAZN : un business du sport qui interroge
À l'instar de la plateforme de streaming DAZN, la diffusion du sport est devenu un véritable business. Eclairage.
DAZN, la plateforme de streaming sportif, lancée en 2016, a bouleversé le marché des droits TV. En introduisant un modèle sans abonnement traditionnel, à la télévision, elle a rendu le sport plus accessible, avec des offres plus flexibles et l'accès à de nombreux événements sportifs à des prix compétitifs. Son arrivée a marqué un tournant dans la manière dont les fans consomment le sport.
Mais DAZN a aussi été la cible de nombreuses critiques concernant la gestion des droits TV et l’impact de ses pratiques sur l’industrie du sport. La plateforme a notamment récupéré les droits de diffusion des grands championnats (comme la Ligue 1), à des prix plus bas que ses concurrents (Canal+ et beIN Sports), ce qui a perturbé les équilibres établis.
L'inflation des abonnements
DAZN a, par la suite, mis en place un modèle d’abonnement mensuel sans engagement, attirant les amateurs cherchant à éviter les contrats à long terme. Cependant, certains abonnés se sont plaints des coûts de certaines compétitions majeures, souvent non incluses dans l’abonnement de base. Cette pratique a conduit à la création de packages « à la carte », augmentant le coût global pour les consommateurs (avec différentes offres, comme les abonnements « Super Sports », à 14,99 €/mois, et l'offre, Unlimited, à 19,99 €, soit 20 € de moins qu'auparavant). La stratégie commerciale, jugée trop agressive par certains acteurs de l’industrie, a aussi perturbé les relations entre DAZN et les ligues sportives.
Les alternatives
La plateforme a aussi été critiquée pour ses tentatives d’élargir son offre, sans tenir compte des spécificités locales. En cherchant à se développer à l’international, elle a parfois échoué à s’adapter aux particularités des marchés régionaux, ne tenant pas toujours compte des préférences des spectateurs ou des structures tarifaires existantes.
En Italie, par exemple, l'exclusivité de DAZN sur la Serie A (ligue professionnelle de football italienne) a suscité une vive réaction des téléspectateurs, beaucoup ne disposant pas d’une connexion Internet stable ou rapide. Cela a mis en lumière les inégalités d’accès à l’offre numérique.
En France, les téléspectateurs se sont détournés de DAZN et des autres plateformes et leur ont préfèré des abonnements illégaux bien moins chers, comme IPTV, qui gagne fortement en popularité. On peut ainsi prendre un abonnement de 2 ans à IPTV, pour la somme de 60 € contre 359,76 € (au total) avec DAZN.
Les chaines classiques en sursis
Par ailleurs, la dépendance croissante aux plateformes de streaming pour la diffusion des événements sportifs soulève des questions concernant l’avenir des chaînes de télévision classiques. Si ces dernières restent dominantes dans certains pays, l’expansion des plateformes numériques pose la question de l’accessibilité pour les moins connectés.
En France, une loi oblige la diffusion de grands évenements sportifs sur des chaines classiques, tels que les Jeux Olympiques ou les différentes Coupes du monde. Des diffusions qui attirent énormément de telespectateurs, preuve que la gratuité d'accès au sport à la télé est plus que bienvenue.
Jules B. et Marin B.
L'Everest d'Inoxtag : quand les réseaux inspirent la jeunesse
C'est lors de l'évènement caritatif Z Event (événement qui réunit des streameurs francophones afin de récolter des dons, pour des associations caritatives) qu'Inès Benazzouz, alias Inoxtag, s'est lancé le défi de gravir l'Everest.
Une ascension hors du commun
Quand le streameur a annoncé son projet de gravir le plus haut sommet du monde, beaucoup ont cru à une énième opération communication. Mais, derrière les caméras, l’entreprise s’est révélée bien plus sérieuse. L’ascension, partagée à travers une série de vidéos, a mis en lumière les défis physiques, mentaux et logistiques d’un tel projet.
Pour parvenir à ses fins, le youtubeur s'est durement entraîné, pendant un an. Il s'est entouré de professionnels, tel Mathis Dumas, alpiniste chevronné. D'un point de vue logistique, l'ascension a bien sûr été très coûteuse comme pour tous les autres alpinistes. Mais le réel défi se cachait dans le mental et la santé. En effet, la maladie a perturbé Inoxtag : vers le milieu de l'ascension, il est tombé malade et son moral en a pâti, mais sa détermination et sa motivation ont eu le dernier mot.
Entre inspiration et mise en garde
Son exploit, il l'a partagé sur ses réseaux sociaux, puis dans un documentaire mis en ligne sur Youtube, le 14 septembre 2024 (visionné 40 millions de fois). Et on sait à quel point les réseaux façonnent profondément les aspirations des jeunes. Ils influencent les choix et les rêves d'une génération hyperconnectée.
Inoxtag, célèbre youtubeur, illustre parfaitement ce phénomène avec son exploit. À travers des vidéos partagées sur ses plateformes, il a montré les défis mentaux et physiques d'un tel projet. Son aventure a inspiré de nombreux jeunes, prouvant que « la détermination peut déplacer des montagnes », comme il le dit dans sa vidéo. Mais certains experts pointent les risques d’idéalisation : les réseaux peuvent aussi générer des attentes irréalistes.
Inoxtag a rappelé l’importance de croire en soi tout en acceptant ses propres limites. Les retours sur son exploit ont été plus que positifs : nombreux sont ceux qui le félicitent d'avoir été jusqu'au bout.
Ismaël B., Fatima A.,
Lény T., Simon P.
François Chemin : le héros discret de la Résistance mayennaise
François Chemin, né le 28 août 1884 à Champéon, en Mayenne, est une figure discrète mais héroïque de la Résistance mayennaise. Portrait de ce résistant méconnu, « mort pour que vive la France ».
Fils d’un sacristain et d’une tisserande, François Chemin est né le 28 août 1884, à Champéon. Après avoir combattu durant la Première Guerre mondiale et reçu la Croix de Guerre pour son courage, il s’installe à Mayenne avec son épouse, Marie Clavreul, avec qui il ouvre l’hôtel-restaurant La Belle Étoile, un établissement central de la commune de quelques milliers d’habitants.
L'engagement
Lorsque l’armée allemande envahit la France, en 1940, François Chemin, fervent patriote et ancien combattant, refuse de voir la France à genoux face à l’occupant nazi. C’est pourquoi, dès juillet 1940, il rejoint un petit groupe de résistants à peine formé, Les Flèches Noires, et en devient le chef. Ce réseau clandestin est l’un des premiers à se former dans la région. François Chemin et les membres des Flèches Noires ont pour objectifs de collecter des renseignements sur les mouvements des troupes allemandes et de diffuser des messages de propagande appelant à la résistance.
Réunions clandestines et tracts
L’hôtel-restaurant du couple Chemin devient très rapidement le siège du réseau clandestin. Les réunions sont organisées discrètement dans la salle à manger ou à l’étage. Lors de ces réunions clandestines, ils planifient leurs opérations et élaborent des stratégies pour transmettre des informations récoltées aux Alliés. François et ses compagnons fabriquent et distribuent aussi des tracts, dénonçant l’occupant, qui circulent dans la région, ravivant l’espoir d’une victoire future.
François Chemin, leader du réseau, n’agit évidemment pas seul. Son épouse Marie joue un rôle crucial. Tout comme leur fils ainé, Auguste, âgé de 20 ans, qui participe activement aux activités du groupe. Leurs actions, bien que modestes, ont un impact considérable dans une région où la peur paralysait la population, entre réquisitions, dénonciations et bombardements.
L'arrestation
Malheureusement, la clandestinité des Flèches Noires est compromise, le 20 novembre 1941, sur dénonciation. La Gestapo et la Feldgendarmerie (police allemande) lancent alors une vaste opération pour démanteler le réseau. François Chemin, son épouse Marie, leur fils Auguste ainsi que plusieurs membres du groupe, dont Joseph Peignaud, Charles Sindic et Paul Derouet, sont arrêtés à leur domicile. Les Chemin sont incarcérés à la prison de la Cacaudière, à Laval, accusés d’« intelligence avec l’ennemi » et d’« activités gaullistes ».
Après quelques mois passés à la Cacaudière, François Chemin comparaît devant le tribunal militaire allemand de la Feldkommandatur du Mans, siégeant à Laval, le 6 février 1942. Condamné une première fois à six ans de travaux forcés, il est transféré à Angers, dans la prison du Pré-Pigeon, pour un second procès car le premier jugement était jugé trop clément par les autorités allemandes. Ainsi, le 27 février 1942, François Chemin, Joseph Peignaud, Charles Sindic et Paul Derouet sont condamnés à mort (les autres membres du réseaux sont condamnés à la déportation). Et, le 2 mars 1942, François Chemin est fusillé dans la clairière de Belle-Beille, à Angers, aux côtés de ses compagnons, avant d’être inhumé au cimetière de l’Est, à Angers.
L'entretien de la mémoire
Son sacrifice pour la nation ne passe pas inaperçu dans la ville mayennaise. Le 11 novembre 1943, un anonyme dépose une gerbe de fleurs devant La Belle Étoile, témoignant de la reconnaissance des habitants de Mayenne pour son courage. Peu avant la Libération, des inconnus badigeonnent de goudron la porte de l’hotêl restaurant avec l’inscription « vengés en 1944 », preuve que la mémoire de François et de ses compagnons perdurera.
À titre posthume, François Chemin recevra la Croix de Guerre 1939-1945 et la Médaille militaire. En 1949, une plaque commémorative est apposée là où se tenait l’établissement du couple Chemin, au 92 rue Paul-Lintier, à Mayenne, où son nom figure aux côtés de ceux de Joseph Peignaud, Paul Derouet et Charles Sindic. Chaque année, des cérémonies sont organisées devant le monument des fusillés de Belle-Beille et sur sa tombe pour honorer son rôle dans la Résistance.
L’engagement héroïque de François Chemin, restaurateur discret de Mayenne, symbolise le courage et la détermination des résistants français face à l’oppression nazie. François Chemin est ainsi « mort pour que vive la France ».
Noa Lépine, Maëna Lamarche,
Sarah Pannetier
Sumood 48, le collectif mayennais qui vient en aide aux Palestiniens
Extension de l'association mayennaise KFD 53, le collectif Sumood 48 propose une aide humanitaire sur place, dans la bande de Gaza.
Les territoires palestiniens, Gaza tout particulièrement, vivent une période de souffrances humaines et de tensions politiques depuis plus de sept décennies. La situation des Palestiniens, en particulier ceux vivant dans les territoires occupés ou dans les camps de réfugiés, reste l’un des plus grands défis humanitaires et politiques du monde moderne. En 2024, malgré les multiples défis, un nombre croissant d’initiatives solidaires ont émergé. Parmi ces initiatives, le Collectif Sumood 48 occupe une place de choix. Ce collectif se distingue par son engagement, à la fois local et international, et par sa volonté de renforcer la résilience du peuple palestinien face aux épreuves quotidiennes.
Une situation de conflit permanente
Les territoires palestiniens sont aujourd’hui marqués par un conflit prolongé et une occupation israélienne qui dure depuis 1967. La population fait face à des restrictions de déplacement sévères, notamment en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, et les espoirs de paix semblent de plus en plus éloignés.
Un engagement solidaire et durable
Fondé en 2023, le Collectif Sumood 48 est une extension de l'association mayennaise KFD 53, créée en 2017, qui vient notamment en aide aux sans-abris. Il tire son nom du mot arabe « sumood », qui signifie « résilience », et fait référence à la capacité du peuple palestinien à rester ferme face aux adversités. Le chiffre 48, quant à lui, fait référence à 1948, année qui vit l'exode de nombreuses populations palestiniennes contraintes de quitter leurs villages devenus israéliens. Le collectif veut travailler en faveur de la reconnaissance des droits du peuple palestinien à un Etat souverain sur un territoire indépendant.
Deux femmes mayennaises à l'origine
C'est la Mayennaise Samia Chekroun, 45 ans, mère de 3 enfants, qui a créé l'association KFD 53. Depuis 2023, elle s'est associée avec une autre femme, Hnen, pour lancer le collectif :« dans ma vie, j'ai eu le besoin de venir en aide aux gens les plus démunis, explique-t-elle. Cela m'a motivé à créer cette association, pour soutenir le maximum de personnes en difficulté, en Palestine. »
Différentes actions mises en place
Le collectif propose une aide humanitaire. Il intervient directement dans les zones les plus dévastées des territoires palestiniens, notamment à Gaza, dans la ville de Khanyounes. Le collectif fournit aussi un soutien psychologique aux personnes traumatisées par les conflits, en mettant en place des espaces de discussion et des programmes d’aide psychologiques Face à l’isolement et aux pénuries chroniques que subit la population palestinienne, Sumood 48 organise aussi des distributions de vivres de première nécessité. Ces distributions comprennent des denrées alimentaires, des produits d’hygiène, des vêtements et des fournitures médicales. Le collectif veille à ce que ces aides parviennent aux plus vulnérables, en particulier dans les régions de Gaza et dans les camps de réfugiés, où les besoins sont criants.
Bilel S., Karamouro S. et Samir M.
L’accès au conservatoire est-il un privilège élitiste ?
Jean Paul Belmondo, Jean-Hugues Anglade, Isabelle Huppert… Toutes ces personnalités du cinéma français ont franchi les mêmes portes : celles du conservatoire. Mais les chances d'y parvenir sont-elles les mêmes pour tous ?
Une institution aux services variés
Les conservatoires et établissements d'enseignements artistiques permettent de se former à de multiples disciplines artistiques. Ces institutions pluridisciplinaires ont formé de grandes icônes du cinéma et du théâtre, comme Jean-Paul Belmondo, Isabelle Huppert ou Jean-Hugues Anglade. Tous ces établissements ouvrent leurs portes, chaque année, à un nombre varié d’élèves. Mais y entrer reste difficile.
Des échelles nationale, régionale et départementale
Il est important de noter la différence de taille et de finalité entre les conservatoires labellisés nationaux, régionaux et départementaux et les conservatoires communaux. Ces derniers sont minoritaires et assurent des services moins larges que les institutions départementales par exemple. Par ailleurs, l'inscription dans certains conservatoires, comme ceux de Paris ou de Lyon, est devenue très sélective parce que la demande est très forte et que le logement dans ces métropoles est très coûteux pour les étudiants les plus éloignés géographiquement.
Des disciplines exigeantes et sélectives
Les conservatoires donnent accès à des formations exigeantes qui permettent poursuite d’étude et formation professionnelle dans les domaines artistiques. En effet, une pratique régulière peut conduire à un diplôme d’excellence équivalant à un niveau bac +3. Mais ce diplôme est délivré sous réserve de la réussite à un concours. Ces institutions exigent donc de leurs élèves une persévérance exacerbée. Les places dans ces secteurs d’étude sont généralement peu nombreuses. La demande est très forte, ce qui implique des critères de sélectivité très élevés pour les élèves désirant poursuivre leurs études au conservatoire. Une pratique disciplinaire intense appelle souvent des cours privés. L'égalité des chances est contrariée étant donné que certains élèves ne peuvent financer ces cours supplémentaires. Alors que la pratique de l'art dans une optique divertissante est un loisir que l'on peut pratiquer facilement selon ses disponibilités.
Une formation attractive, des motivations différentes
Selon les données du Conservatoire à rayonnement départemental (CRD) du Mans, plus de 1000 élèves sont actuellement inscrits dans leurs formations classiques, ce qui est supérieur au nombre d’élèves inscrits dans les enseignements dédiés à la pratique loisir. L’écart se creuse donc entre les enseignements visant à un diplôme et les autres. (Le coût d’une formation classique en conservatoire varie selon le quotient familial de l’élève tranches tarifaires variant de 1 à 10). Des bourses sont disponibles pour les élèves dont les revenus sont plus modestes. Ainsi, l’accès au conservatoire est conditionné par plusieurs facteurs : l'origine géographique, les revenus et les finalités selon qu'elles relèvent d'une pratique de loisir ou qu'elles forment des étudiants à une profession.
Un accès à la culture en danger ?
Doit-on en conclure que le conservatoire est réservé à une élite ? La question ne se pose pas seulement en termes de sélectivité et de coût des études, deux dimensions qui sont d'ailleurs communes à de nombreuses formations supérieures. Les conservatoires et leurs élèves peuvent aussi s'inquiéter des incertitudes budgétaires qui pèsent sur la culture en général. On pense en particulier à la décision récente de la présidente du Conseil régional des Pays-de-la-Loire qui a conduit à réduire, voire à supprimer, de nombreuses subventions en direction de la culture et du spectacle vivant. De nombreux festivals ne pourront avoir lieu, des lieux sont menacés de fermeture. Maintenir un accès à la culture pour tous est plus que jamais un défi.
Bedran, A., Kilian B., Jade T., Alyzée P.
L'IA, un danger pour le doublage ?
L’IA (intelligence artificielle) est une technologie qui a été développée, ces dernières années. Cependant, certaines personnes considèrent cette innovation comme un véritable danger pour le domaine du travail. C'est le cas pour le doublage.
Sur le site web Allociné (spécialisé dans le cinéma et les séries TV), l'association Les Voix, regroupant la plupart des comédiens de doublage francophone, témoigne : « Les moteurs d’intelligence artificielle générative sont aujourd’hui alimentés par le moissonnage, que nous jugeons illégitime, des œuvres sur lesquelles nous travaillons. À terme, l’IA sera de plus en plus nourrie par des contenus générés antérieurement par d’autres IA, c’est-à-dire, par elle-même ! »
Ce que cette association prône, c'est que l'IA est une source infinie de création de voix à partir des voix de tout être vivant, ce que les comédiens trouvent néfaste. De nos jours, l'IA - et son utilisation dans le domaine du doublage - divise. Ce questionnement est omniprésent, dans le monde entier, étant même le fer de lance de certaines start-up. À la suite de ce développement, les comédiens de doublage souhaitent avoir de l'aide afin de préserver leur métier. Ils sous-entendent donc que leur métier pourrait disparaître. Mais est-ce vraiment le cas ?
Plaintes et raisons
Les comédiens de doublage dénoncent utilisation de l'IA, en évoquant plusieurs problèmes. D'après eux, les IA seront capables de reproduire leurs voix à la perfection, d'ici quelques années, ce qui serait catastrophique car cela signifierait que les voix présentes (dans les films, dans les jeux-vidéo, etc.) seraient des voix de robots.Cette potentielle réalité encouragerait les pertes d'emplois.
Afin de lutter contre ce « fléau », ils ont créé un mouvement sur les réseaux sociaux, nommé #TouchePasAMaVF, afin de pouvoir faire circuler les informations relatives à ce problème, le plus rapidement possible, pour pouvoir avoir le soutien de plus de monde.
Des acteurs et des facteurs
Selon le site gouvernemental France Stratégie, les entreprises ainsi que les gouvernements de différents pays seraient responsables de l'engouement autour de l'IA.
Le but initial du développement de l'IA, en général, est d'obtenir un gain de temps et d'argent, mais le rendement ne serait qu'à court terme. Les pertes sont trop importantes pour le moment. Mais l'IA, source d’innovation dans le domaine de la voix, semble être une source réelle de bénéfices pour l'industrie cinématographique.Tout est une question de curseur : chaque gouvernement est capable de stopper ou de soutenir le développement de l'IA. Au Japon, par exemple, le doublage par l'IA est strictement interdit.
Un risque pour le travail ?
Certes, le domaine du doublage est potentiellement menacé. Mais est-ce le cas de toutes les sources d'emplois ? Selon France Stratégie, le déploiement de l'IA influence « positivement » l'organisation du travail. Une fois en place, les outils permettent d'améliorer la gestion des informations, la planification des activités et la coordination des acteurs.
De plus, d'après le site CSE Matin (site d'information pour les élus de CSE, comité social et économique), l’IA ne détruirait pas l'emploi dans les entreprises car celle-ci remplacerait seulement des tâches ne nécessitant pas de corrections humaines, elle permettrait aussi de créer des emplois dans de nouveaux métiers mais aussi dans des domaines qui ne nécessitaient pas forcément, auparavant, un recours à l'IA.
L'IA, un bien pour un mal ?
Cependant, même si l’IA semble avoir d’énormes avantages, son développement et son utilisation comportent des risques. « En tant que dispositif de coordination, l'IA peut aussi conduire à un plus grand isolement des travailleurs, pondère Salima Benhamou, économiste chez France Stratégie. On parle d’une technologie qui va se substituer au travail humain et faire disparaître le travail ou, à tout le moins, le raréfier. » Et les experts de la Commission de l’IA, dans un rapport remis au président de la République Emmanuel Macron, le 13 mars 2024, de conclure : « L'IA serait source de subordination déshumanisante à la machine, de surveillance excessive des travailleurs, d'isolement des travailleurs mais aussi de perte du sens du collectif. »
Ewan M. et Bouhari D.
Les réseaux sociaux influencent-ils les électeurs ?
Les réseaux sociaux ont transformé la politique en permettant aux politiciens de communiquer directement avec les électeurs. Mais leur usage amplifie aussi la désinformation et crée des bulles d'information.
Les réseaux sociaux ont profondément transformé le paysage politique moderne. Leur influence se manifeste de plusieurs manières, notamment la façon dont les informations sont diffusées et comment les citoyens interagissent avec les figures politiques.
Un système à double-tranchant
D'une part, les plateformes comme Twitter, Facebook et Instagram permettent aux politiciens de communiquer directement avec le public, contournant ainsi les médias traditionnels. Cela leur donne l'opportunité de partager leurs idées, leurs projets et de réagir rapidement à l'actualité. Par exemple, Macron poste en moyenne 2 posts instagram par jour.
D'autre part, les réseaux sociaux jouent un rôle crucial dans la mobilisation des électeurs. Des campagnes virales peuvent alors inciter les jeunes à s'engager politiquement, à voter ou à participer à des manifestations. Les hashtags et les mouvements en ligne peuvent rapidement attirer l'attention sur des problématiques sociales, influençant ainsi l'agenda politique.
Cependant, cette dynamique pose également des défis, notamment en ce qui concerne la désinformation et les fake-news, qui peuvent fausser la perception du public et manipuler l'opinion. Lors de l'élection présidentielle de 2017, les réseaux sociaux ont ainsi joué un rôle clé dans la campagne d'Emmanuel Macron, lui permettant de toucher un large public, notamment les jeunes.
L'influence complexe des réseaux sociaux
L'analyse des données sur les réseaux sociaux permet aux partis politiques de cibler des électeurs spécifiques, avec des messages personnalisés. Cela soulève des questions éthiques sur la vie privée et la manipulation, car les algorithmes peuvent créer des bulles d'information où les utilisateurs ne sont exposés qu'à des opinions qui renforcent leurs croyances existantes.
En somme, l'influence des réseaux sociaux sur la politique est complexe et multidimensionnelle, façonnant non seulement la communication, mais aussi l'engagement civique et la dynamique électorale. L’influence des réseaux sociaux sur la politique soulève des enjeux cruciaux qui méritent une réflexion approfondie. Alors que ces plateformes continuent d’évoluer et de jouer un rôle central dans la façon dont les citoyens s’engagent et s’informent, il est essentiel de ne pas se fier uniquement aux réseaux sociaux et avoir une vue plus large.
Romane Bourdel Torres,
Anna Beghin Dlousski
Cyberharcèlement : le vrai visage des réseaux sociaux
Point de vue. Plus de 4 Français sur 10 déclarent avoir été victimes de cyber violences. Des solutions existent.
La tragédie de Lindsay
Un cas qui a marqué et révolté le Pas-de-Calais et bien plus encore, la France entière, c'est le suicide de Lindsay, âgée de 13 ans. Le 12 mai 2023, l'adolescente se donnait la mort suite à du harcèlement incessant. D'une bousculade dans le couloir jusqu’aux menaces de mort sur les réseaux, Lindsay subissait tous les jours du harcèlement.
Face à ces multiples injustices, la mère de Lindsay, Betty Gervois, s'est indigné et a annoncé qu'elle porterait plainte contre les réseaux sociaux. Elle les accuse de complicité de harcèlement et reproche leur passivité face aux dangers auxquels était exposée Lindsay.
La responsabilité des réseaux sociaux ?
Les réseaux sociaux sont interdits en dessous d'un certain âge. Néanmoins, une grande partie des moins de 15 ans y ont facilement accès. Mais qui faut-il vraiment accuser ? Les jeunes qui s'inscrivent sur les réseaux, les parents qui les laissent faire ou bien les applications qui ferment les yeux ?
De nos jours, se créer un compte sur les réseaux sociaux en ne remplissant pas la condition de limite d'âge est possible, voire est facilité par ces derniers.
Préventions
Face au cyberharcèlement, il faut agir. Pour cela, il existe plusieurs solutions pour trouver de l'aide ou le dénoncer. En France, il existe un numéro de téléphone (le 3018) que chaque personne a la possibilité d'appeler. Les personnes qui répondent à ce numéro ont même la possibilité de faire supprimer du contenu non autorisé, sur les réseaux sociaux, et qui relève d'un danger numérique.
Ce numéro est accessible 7 jours sur 7, de 9 h à 23 h, par téléphone, par tchat en direct, via Messenger et WhatsApp et sur 3018.fr. « Si vous êtes victimes de cyberharcèlement ou que vous en êtes témoin, parlez-en, vous n'êtes pas seul(e)s ! »
Shannon B., Mary B. Clémence B.
Bardella/Attal, l'ère des réseaux sociaux
Pour gagner en visibilité et toucher un large public, les hommes politiques utilisent les réseaux sociaux. Attal et Bardella en tête.
L'usage croissant des réseaux sociaux fait d'eux un outil essentiel que l’on utilise au quotidien. Ils nous informent et nous divertissent, de manière immédiate. Mais ils sont également devenus un atout stratégique pour certains hommes politiques, afin d’atteindre un public plus jeune.
Deux stars de la politique
Jordan Bardella (président du Rassemblement national) et Gabriel Attal (ex Premier ministre, parti Renaissance) ont connu une ascension fulgurante, ces dernières années. Cela a permis d’accroître leur popularité, sur les réseaux sociaux, surtout auprès des jeunes.
Aujourd'hui, Jordan Bardella compte plus de deux millions d’abonnés sur TikTok, soit quatre fois plus que le nombre d’abonnés de Gabriel Attal (533 200 abonnés). Comment le président du Rassemblement National et l'ancien Premier ministre ont-ils créé un engouement aussi important autour d'eux ?
Bardella, influenceur
Jordan Bardella a compris, de par son jeune âge, les codes des réseaux sociaux. L'homme politique se construit une image publique et peut faire des millions de vues. Cette stratégie est soutenue par son parti politique. Car Bardella « coche les cases » : il est jeune et charismatique. Dès lors, il réussit à s’accaparer les tendances TikTok pour les utiliser à son avantage, au détriment de vidéos ayant un objectif strictement politique.
C'est ainsi que Jordan Bardella se filme en train de manger des bonbons et des pommes, qu'il regarde des édits (montages vidéo) sur lui-même, utilise « du langage de jeune », fait des vidéos pour son anniversaire ou se montre en coulisses de ses débats et de ses interviews.
Sur les dix vidéos les plus vues de politiciens et politiciennes français, neuf proviennent de Jordan Bardella, selon BFMTV. Cela montre que cette stratégie pour se faire connaître fonctionne très bien. En, effet, sur tous ses réseaux sociaux, il cumule plus de 3,5 millions d’abonnés. Cela le place même dans le top 30 des personnalités préférées des Français.
Attal, critique virtuel
Gabriel Attal, un des ses principaux opposants, dénonce, dans une vidéo TikTok du 5 juillet 2024, cette utilisation dépourvue de tout aspect politique. Mais il utilise lui aussi les réseaux sociaux, bien que de façon plus modérée. Cela reste une stratégie politique très efficace pour les campagnes électorales. Il essaye par ailleurs de dénigrer les vidéos les plus regardées de Jordan Bardella, en montrant qu’elles n’ont pas de rapport avec la politique. Il parvient principalement à rendre certains sujets politiques plus intéressants et divertissants, ce qui plaît à ses électeurs. Lui aussi utilise les tendances TikTok et Instagram, et il est présent activement sur le réseau social BeReal.
Avec un contenu publié sur les réseaux sociaux principalement composé de vidéos à portées politiques, Gabriel Attal se différencie de Jordan Bardella. C’est sans doute pour cette raison qu'il fait moins de vues et qu’il a moins d’abonnés que son opposant.
Cette nouvelle stratégie politique, utilisée par beaucoup de politiciens, particulièrement les plus jeunes d'entre eux, a quand-même, semble-t-il, un bel avenir.
Violette Gerault, Léane Tufféry