
Pour avoir un rendu optimal, mettez votre affichage à 100 % (Ctrl + 0).

N° 3 - Juin 2025 - Edition spéciale Projet SVT | www.lyceefranklinauray.fr |
Le Secret Caché des Minéraux Fantômes
La Lawsonite est visible dans seulement trois régions du monde, en Galice, au Portugal et sur l'île de Groix !
La lawsonite est un minéral qui nécessite, pour être stable, des conditions de pression élevée et de température basse, ce qui veut dire que ces roches ont été formées lors d'une subduction rapide : la plaque s'enfonce rapidement dans le manteau en profondeur sans avoir le temps de se réchauffer.
Pourquoi parle-t-on de fantômes ?
Ici on ne parle pas de fantômes mêmes, mais plutôt d'un phénomène très rare. Aucune crainte, les géologues sont sur le coup ! Cette plaque qui est entrée en subduction, à un moment donné, s'est relevée sous l'effet de mouvement tectonique et la lawsonite s'est trouvée dans des conditions dans lesquelles elle n’était plus stable. Elle a donc entièrement disparu, mais à la différence des autres minéraux, elle a laissé en place les limites de son minéral.
On peut observer des carrés et des rectangles en relief sur les roches de l'île : c'est l'endroit où se trouvait la Lawsonite qui maintenant n'existe plus. La nature ayant peur du vide, des micas se sont alors formés à l'intérieur des limites des cristaux de Lawsonite. On en déduit donc qu'il y a eu une subduction rapide qui a permis à la Lawsonite d'exister. Vous pouvez donc vous balader en toute sérénité sur les côtes de l'île de Groix, en profitant de ses beaux paysages.
Paolo B., Paolo L.R., Maïlys T.
Groix, un héritage géologique
L'Île de Groix est aujourd'hui encore un lieu privilégié de recherches et de visites grâce à son passé géologique vieux de 370 millions d'années. Elle est constituée de roches témoignant de la présence d'un océan, il y a environ 480 millions d'années, rendant son patrimoine géologique extrêmement rare avec une soixantaine de minéraux dont des grenats & des lawsonites. Ils résultent d'un métamorphisme de haute pression à basse température, caractéristique des zones de subduction. On peut prendre l'exemple de la glaucophane qui se forme par transformation à l'état solide d'un autre minéral.
La subduction : un révélateur de schistes bleus
Groix dévoile ses multiples richesses géologiques dont les schistes bleus.
Groix est uneîile qui se distingue par sa richesse géologique qui attire l’attention des scientifiques du monde entier. Parmi les roches présentes sur l’île, le schiste bleu occupe une place particulière. Ce type de roche, rare en surface, montre que Groix a subi d’importants bouleversements tectoniques, notamment liés à la subduction d’une plaque océanique.
L'apparition de ce minéral si spécial
Le schiste bleu se forme à la suite du métamorphisme du basalte provoqué par une subduction, qui est un glissement d'une plaque lithosphérique océanique sous une plaque adjacente avançant en sens opposé. Les conditions de haute pression et basse température sont nécessaires à la formation du schiste bleu, ce qui en fait un indicateur clé des processus de subduction passés ou présents. Dans ces conditions de haute pression et de basse température, les minéraux des roches basaltiques subissent une recristallisation. Les minéraux d'origine se transforment en de nouveaux minéraux stables dans les conditions de pression et de température données.
La suite des évènements
Ce processus conduit à la formation de minéraux tels que la glaucophane qui donne sa couleur bleue intense aux schistes bleus. Si la profondeur augmente, la jadéite, l'épidote et le grenat remplacent la glaucophane et colorent de vert et de rouge les éclogites. Ces roches sont visibles sur les plages, aujourd'hui, grâce à des processus géologiques tels que le soulèvement tectonique et l'érosion qui ramènent les roches autrefois subduites à la surface de la Terre. Cette exhumation permet aussi aux géologues d'étudier et d'observer les roches qui se sont formées dans les profondeurs de la Terre. En somme, grâce à l’île de Groix et à son histoire géologique, on a pu découvrir des roches rares comme le schiste bleu et comprendre comment elles sont apparues au cours des siècles.
Irina ALLIOT, Zia CORITON,
Eva VITANOV
Les nodules polymétalliques : quand les fonds marins attisent les convoitises
Riches en métaux critiques, ces galets des abysses pourraient déranger l’équilibre écologique… même près de chez nous, comme sur de l’île de Groix.
Des trésors métalliques sous l’océan
À plusieurs milliers de mètres sous la surface reposent des concrétions minérales appelées nodules polymétalliques. Elles se forment durant plusieurs millions d’années, au niveau des sources hydrothermales proches d'une dorsale océanique où sont rejetées des eaux chaudes qui ont voyagé dans les basaltes fracturés et se sont enrichies en différents ions. Ce qui est une preuve de la présence sur Groix d'un plancher océanique subducté puis remonté à la surface.
Ces nodules polymétalliques sont composés de couches successives de manganèse, fer, nickel, cobalt et cuivre. Ces métaux vont être essentiels aux technologies vertes, comme les batteries électriques ainsi que les aimants d’éoliennes.
On va pouvoir les trouver en grande quantité dans le Pacifique central, particulièrement dans la zone de Clarion-Clipperton. Mais l’intérêt pour ces ressources se fait aussi sentir dans l’Atlantique nord-est, où certaines zones côtières présentent un intérêt géologique.
Avec la transition énergétique, leur exploitation intéresse de plus en plus de pays et d’entreprises, même si elle soulève des questions environnementales majeures liées à l’impact sur les écosystèmes marins profonds.
Quel impact écologique ?
L’extraction de ces nodules pourrait perturber des écosystèmes abyssaux encore peu connus, affectant la faune et la flore . C’est pourquoi de nombreux chercheurs et ONG appellent à la prudence et à la mise en place d’un cadre réglementaire strict avant toute exploitation à grande échelle.
Les nodules polymétalliques sont au cœur d’un dilemme moderne : exploiter une ressource immense qui pourrait faciliter la transition écologique… au risque d’endommager irrémédiablement des écosystèmes encore méconnus. Leur avenir dépendra donc autant de la science, que de la politique internationale et de la pression des citoyens.
Entre espoir technologique et prudence écologique, l’humanité devra faire un choix éclairé.
Jules HUBY, Raphael SCELLES,
Gabin FAGNEN - P03
À la découverte de l’éclogite sur l’île de Groix
Le 25 avril 2025, notre classe a participé à une sortie sur l’île de Groix, au large de la Bretagne sud. Objectif : explorer l’histoire géologique de l’île. Sur place, nous avons fait une découverte remarquable…
Une roche venue
du fond de la Terre
Parmi les nombreuses roches observées au fil de la journée, une a particulièrement retenu notre attention : l’éclogite. Cette roche se distingue par ses couleurs vives : du grenat (minéral rose à rouge) associé à de la jadéite, un minéral vert. Un vrai contraste de couleurs dans une seule roche !
Ce qui rend l’éclogite encore plus fascinante, c’est son origine géologique. Elle possède la même composition que le basalte, une roche volcanique provenant de la croûte océanique, ou que des sédiments marins : ce n'est pas la nature de la roche d'origine qui détermine la présence du grenat mais les conditions de pression et de température lors du métamorphisme. L’éclogite est le résultat d’une transformation : on dit qu’elle est métamorphique.
Cette transformation s’est produite à environ 60 kilomètres sous la surface, lors d’un phénomène appelé subduction : une plaque océanique glisse sous une plaque continentale, provoquant une augmentation forte de pression et modérée de température. C’est ce qui permet à des roches sédimentaires ou magmatiques de se transformer en une même roche : l’éclogite.
Un témoin des mouvements
des plaques
Grâce à des mouvements tectoniques, cette roche, pourtant née en profondeur, peut être remontée jusqu’à la surface. C’est un phénomène assez rare, et l’éclogite devient alors précieuse pour les scientifiques. Elle sert à retracer l’histoire géologique des régions marquées par des zones de subduction.
Arwen LE MIGNANT P06,
Solal PERSON LE BOHEC P10,
Noélie LE GARREC COUPÉ P07
Sur la piste des micaschistes
Au large d'une petite île de Bretagne, trois enquêteurs, un objectif, un but et un seul destin. Une aventure remplie de mystère.
Le 25 avril 2025 fût l'un des jours le plus marquant de notre existence. Nous étions parti très tôt le matin, là où le soleil venait à peine de se lever afin de mettre la main sur cette fameuse pierre dont l'existence paraît insignifiante mais qui contient pourtant toute l'histoire du monde. Sur le bateau, agité nous étions, calme était la mer et léger était l'air.
Une heure et demie après avoir accosté sur l'île un premier malheur eut lieu. Notre doyen, qui était le seul à connaître l'île sur le bout des doigts, s'écroula par terre à cause d'un obstacle que lui seul pouvait décaler pour nous laisser libre chemin pour la suite. Il nous a donc légué toute sa confiance, après avoir passé une année entière à nous enseigner l'art de la géologie. Il s'en alla sans jeter un seul regard en arrière, tel une légende.
Après une matinée riche en émotion et sans répit, nous nous posâmes sur une plage au sable rouge à l'allure paradisiaque. Nous nous sommes donc délecté avec ardeur quand soudain nous l'avons enfin trouvé...le micaschiste. Ce trésor est une roche qui provient de la transformation de roches préexistantes, principalement des sédiments marins sous l'influence des pressions fortes et de températures modérées, c'est un métamorphisme de subduction appelé aussi de haute pression et basse température.. C'est une roche feuilletée, entièrement cristalline, où les lits de mica alternent avec ceux de quartz.
Cette roche compose 80 % de l'île et pourtant pour le dénicher, il exige un oeil vif et acéré car il est maître dans le camouflage.
Sur le retour, le temps nous pressait. Nous fûmes contraint d'aborder une zone hostile qui était celle de l'urbanisation où nous rencontrâmes de nombreux automobilistes. Cependant c'est avec une détermination sans pareil que nous parvînmes jusqu'au bateau. Là, nous nous postâmes à l'avant, triomphant et fiers.
Thomas G., P09,
Gaspard G., P04,
Alix P.,P05
Les paléo-rivages et fossiles de Groix
Sur l'île, les rochers murmurent une histoire oubliée, l'époque de Néandertal. Elle dévoile un patrimoine géologique unique, vieux de centaines de millions d'années.
A première vue, les galets que l'on trouve dans les falaises de Groix ressemblent à ceux que l'on ramasse sur la plage. Pourtant, leur présence bien au dessus du niveau actuel de la mer révèle une histoire ancienne. Le dénivelé observé entre ces galets fossilisés et le rivage actuel, nous permet d'émettre 2 hypothèses ; soit la croute continentale s'est surélevée avec le temps, soit le niveau de la mer a baissé, probablement lié à une période de glaciation notamment celle de Würm. La glaciation de Würm est le nom donné à la dernière période glaciaire du Pléistocène.
Avant cette période de glaciation, la planète connaissait une période chaude, semblable à celle que nous vivons aujourd'hui. Le niveau de la mer était plus élevé et la côte actuelle de Groix était en partie sous les eaux. Les plages se formaient donc à un niveau supérieur, comme en témoigne les dépôts de sable et les coquillages fossilisés incrustés dans la roche.
Mais le climat a changé. Lors de la dernière grande glaciation appelé le Würm, entre environ -75000 et -12000 ans, le niveau marin a chuté d'environ 120 mètres. Les rivages se sont éloignés, laissant ces anciennes plages perchées, loin de l'eau.
Puis arriva l'Holocène, période chaude actuelle qui a débuté il y a environ 12000 ans. Les glaciers ont fondu, la mer est remontée, ce qui a permis de redessiner les côtes. Aujourd'hui, le niveau marin continue de remonter doucement, sous l'effet du réchauffement climatique.
Dans ces falaises, on peut trouver des fossiles marins, comme les patelles, aussi appelées "chapeau chinois".
Et ce n'est pas tout ! Des outils préhistoriques comme des chopper ont été découverts par des scientifiques. Ce qui a permis de découvrir qu'ils étaient utilisés par l'Homme de Néandertal.
Les paléo-rivages de l'île de Groix nous rappellent à quel point notre planète garde les traces de son histoire dans les moindres détails. Ce paysage que l'on pourrait croire figé est en réalité le résultat de milliers d'années de changements climatiques, de variations du niveau de la mer et de transformations géologiques. Les galets sur les falaises, les fossiles incrustés dans la roche, et la position actuelle du rivage sont des traces laissées par les différentes périodes glaciaires et interglaciaires qui ont façonné l'île depuis plus de 100 000 ans. Grâce à ces indices, on peut reconstituer l'environnement du passé et voir le lien entre géologie, climat et paysage. Les falaises de Groix ne sont pas juste un décor, mais un véritable témoignage de l'histoire de la Terre.
Angelie LE BARON,
Lindsay ELSAYED SHAABAN,
Zeynep YILDIZ
L'île aux schistes verts
L'île de Groix, au large de Lorient, dans le Morbihan, abrite un trésor géologique unique : les schistes verts.
Le schiste vert est une roche métamorphique, c'est à dire une roche qui a subi une transformation sous l'effet de la pression et de la température. Cette roche tire son nom de sa couleur verdâtre, qui est due à la présence de minéraux comme l'actinote, la chlorite ou encore l'épidote. Elle se forme dans une zone de métamorphisme de basse température et de pression modérée, c'est ce qu'on appelle le faciès schiste vert.
Un site géologique d'exception
C'est l'un des rares endroits en France où l'on peut observer aussi clairement des roches métamorphiques issues d'un ancien domaine de subduction. Il y a environ 400 millions d'années, des sédiments et des basaltes océaniques ont été enfouis en profondeur jusqu'à 50/70km sous la surface de la Terre, dans une zone de convergence tectonique. Les roches ont alors subi un métamorphisme de haute pression et de basse température ce qui a donné naissance à des éclogites et des schistes bleus. En remontant progressivement à des conditions de pression et température moindres, ces roches ont évolué vers le faciès schiste vert. Ainsi les schistes verts représentent un stade d'évolution dans ce parcours de transformation des roches. Ils témoignent du chemin retour vers la surface après l'enfouissement profond.
Un patrimoine géologique protégé
Cette île est aujourd'hui classée "site géologique remarquable". La diversité minéralogique y est exceptionnelle : on y trouve même des minéraux rares tels que la glocophane ou la lawsonite. Les schistes verts de Groix ne sont pas de simples cailloux, ils racontent une histoire ancienne, celle de la collision des plaques tectoniques et du voyage des roches jusqu'à la lumière du jour.
Liam.D P4, Tifenn.N P10,
Lilou.LG P3
Les sauveuses de falaises
Indispensable à la préservation de nos falaises, le lichen, la criste marine et l'armérie maritime jouent un rôle fondamental dans le maintien de cet écosystème.
Aujourd'hui, nous allons les découvrir à hauteur de coccinelle. Interview.
Qu'est-ce que ces croutes colorées sur les falaises ?
C'est notre cher lichen, une plante des plus pionnières, un assemblage entre une algue et des champignons. Ensemble, ils s'adaptent à tout et grignotent lentement la roche. L'algue fait la photosynthèse et le champignon protège l'algue et lui apporte les minéraux, ce qui permet aux autres plantes de pousser sur les falaises. Cette symbiose entre les deux organismes leur permet de survivre dans les milieux difficiles, tout en bénéficiant d'une aide mutuelle. Le lichen est souvent le premier à coloniser ces milieux. Il apporte la matière organique sur des supports minéraux. De plus, il est autotrophe c'est à dire qu'il fabrique lui-même sa nourriture à partir de la lumière et des éléments du sol (de minéraux). Il peut aussi abriter de petits insectes. Sans lui, rien ne pousserait, même pas notre criste marine.
Mais où êtes-vous arrivée ?
Oh c'est de la criste marine, une plante qui appartient à la famille des Apiacées. C'est une plante méditérranéenne qui se distingue des autres plantes pionnières par ses caractéristiques et par sa capacité à freiner l'érosion sur le littoral. C'est l'une des seules plantes qui résiste aux vagues. Elle adore la lumière et pousse sur les rochers. Elle supporte bien la sécheresse et résiste au sel grâce à ses feuilles épaisses et charnues qui stockent une grande quantité d'eau. C'est donc une plante halophile, c'est-à-dire un organisme qui s'accommode ou a besoin pour vivre de fortes concentrations en sel dans son milieu. Cette plante pionnière est facilement identifiable car elle mesure 20 à 50 centimètres de haut de plus au printemps et en été, elle produit de petites fleurs jaunes en bouquets. Enfin, elle est comestible et peut être utilisée en médecine.
En un coup de vent je me retrouve sur une nouvelle plante avec de belle fleurs roses c'est l'armérie maritime de son nom scientifique arméria maritima, elle pousse en touffe dense sur les sols rocheux. C'est une plante très résistante au vent. Les embruns ou la sécheresse ne lui font pas peur.
Sarah PINI, Olivia KERVAZO,
Lya ROUXEL BOUYSSI
L'île de Groix : un voyage au cœur des couleurs et des déplacements
Bien que l'île soit connue pour ses falaises, elle cache en réalité des plages aux phénomènes uniques.
Connue pour renfermer la plage la plus convexe de l'Europe, l'île attire un grand nombre de touristes avec sa plage des Grand sables. Son déplacement remarquable depuis 1978 impressionne même les plus grands adeptes de Groix. Josette, vacancière saisonnière de l'île depuis 35 ans, nous confie ses observations à ce sujet.
"Depuis le nombre d'années que je viens ici, j'ai pu m'apercevoir de l’impressionnant déplacement que connait la plage des Grands sables, en direction du Nord". Ce fait est dû au vent venant du Sud.
Une couleur apparente sur la plage des Sables Rouges
L'île de Groix, joyau breton, continue d'attirer les touristes avec ses paysages variés et son charme authentique. Parmi ses trésors, la plage des Sables Rouges se distingue par sa couleur unique, due à la présence de grenats dans le sable. Nous avons rencontré un touriste, M. Dubois, venu de Paris pour la première fois. M. Dubois nous fait part ce qui l'a attiré vers ces plages, "Je voulais voir la couleur du sable de mes propres yeux. C'est surprenant ! On a l'impression d'être dans un endroit unique." Ainsi, il nous a également expliqué ce qu'il appréciait : "Le calme, et la beauté de cette couleur incroyable. C'est un endroit parfait pour se détendre. Et Groix est magnifique, avec ses petites maisons et ses paysages sauvages. La plage des Sables Rouges reste un incontournable, offrant un spectacle naturel saisissant."
Le phénomène magnétique des Sables rouges
"En tant que passionné de géologie, j’étais impatient de venir sur l’île de Groix. Ici, sur la plage des Sables Rouges, on peut observer un phénomène rare : la présence de magnétite dans le sable. C’est un minéral noir, dense et naturellement magnétique, issu de l’érosion des roches métamorphiques de l’île. Ces roches se sont formées en profondeur lors d’un ancien phénomène de subduction, quand une plaque tectonique s’enfonce sous une autre. Avec un simple aimant, on peut en ramasser une poignée !", et Groix est l’un des seuls endroits en Europe où l’on peut observer cela aussi facilement.
Amandine MAFFART,
Coleen GUERY,
Elana VINCENT - Groupe 0
Secrets de survie : Comment les plantes s'adaptent à la sécheresse et au sel
On vous dit tout sur les oyats, les salicornes et les crassulas
Nous sommes un groupe de botanistes partis explorer les richesses naturelles de l’île de Groix. Au cours de notre expédition, nous avons porté une attention particulière à la flore locale, en observant plusieurs espèces caractéristiques des milieux littoraux. Parmi elles, nous avons identifié les oyats, résistants au sel, les salicornes, plantes halophiles des zones humides, ainsi que des crassules, plantes grasses bien adaptées aux sols sableux et pauvres en eau.
Oyat
L’oyat possède des cellules hydrophiles situées dans ses feuilles. Ces cellules ont la capacité d’absorber l’humidité présente dans l’air ambiant. En période de forte humidité, ces cellules se gorgent d’eau, ce qui entraîne une modification de la forme de la feuille : elle s’ouvre. Cette ouverture permet une meilleure captation de la lumière et une régulation de la transpiration.
Les racines verticales très allongées des oyats vont permettre d'aller capter l'eau le plus en profondeur. Sur ces racines verticales se développent des racines horizontales qui vont permettre cette fois-ci à la plante de coloniser rapidement l'espace. Sur ces racines vont apparaitre de nouvelles feuilles. On voit dans le sable une disposition linéaire d'oyat et donc si on creusait sous des alignements d'oyat, entre les deux, on verrait un stolon, une racine horizontale qui relie ces deux éléments. C'est un moyen de coloniser rapidement l'espace et pour la dune de fixer le sable. C'est une plante particulièrement bien adaptée aux conditions des milieux salés et secs.
Salicorne et Crassula
La salicorne est une plante halophyte qui tolère à la fois salinité et sécheresse, deux stress liés car le sel rend l’eau moins disponible (stress osmotique). Elle s’adapte en stockant l’eau dans ses tiges (succulence), en accumulant les sels dans ses vacuoles et en produisant des molécules protectrices. Elle pousse dans des milieux salés et souvent secs (marais salants, déserts côtiers) et est étudiée pour l’agriculture en zones arides.
La crassula est une plante succulente adaptée à la sécheresse, mais pas à la salinité. Elle stocke l’eau dans ses feuilles épaisses et utilise la photosynthèse, ouvrant ses stomates la nuit pour limiter l’évaporation. Elle pousse dans des milieux secs mais non salés. Contrairement à la salicorne, elle ne supporte pas les sols salins.
Hugo G., P02, Zélie L. P., P07, Armand H., P03
Marre de la terre, on monte dans les airs
Venez avec nous à la découverte des oiseaux virevoltants dans le vent du printemps. Rencontrez les goélands marins, les mouettes rieuses, les hérons cendrés...
Sur l'île, si on prend la peine de lever les yeux, on peut observer une multitude d’espèces d'oiseaux, mais ils ont tous un point commun. En effet, pour la plupart de ces oiseaux, l’estran est une zone vitale, surtout en hiver ou durant les migrations, car ils y trouvent une nourriture abondante. Nous pouvons observer deux types d’oiseaux : les sédentaires et les migrateurs.
Les limicoles
Les limicoles, ces petits échassiers équipés de becs spécifiques pour se nourrir dans la vase sont majoritairement migrateurs. Le tournepierre à collier, le grand gravelot, le bécasseau variable et sanderling stationnent sur l’île une bonne partie de l’année. Ils ne quittent Groix que pour se reproduire plus au nord.
En revanche, le pluvier argenté ne s’arrête que quelques jours. Alors que le gravelot à collier interrompu, ayant passé l’hiver autour du bassin méditerranéen, revient au printemps pour la nidification. Il niche à même le sable sur la plage de la pointe des Chats et sur celle des Grands Sables. Ses effectifs diminuent de façon inquiétante en Bretagne. L’huitrier pie est quant à lui le seul sédentaire des limicoles. Il se reproduit depuis une quinzaine d’années sur l’île.
Les anatidés
Chez les anatidés, le canard à colvert est sédentaire. Les tadornes de Belon, sont des oiseaux d’eau facilement reconnaissables à leur plumage coloré. En Bretagne, ils sont majoritairement sédentaires, y résidant toute l’année grâce à des conditions favorables.
Les passereaux
Certains passereaux sont très communs au printemps et à l’été, comme l’hirondelle rustique venue d’Afrique, mais aussi le merle noir et le pipit maritime, dont la population de sédentaires s’accroit l’hiver avec l’arrivée des hivernants venus du nord de l’Europe. Le traquet motteux, reconnaissable à sa queue blanche et noire, est aussi un migrateur nicheur sur l’île.
Les oiseaux marins
Certains oiseaux marins sont sédentaires comme le goéland marin, l’argenté, et le cormoran huppé. Le goéland brun, lui, migre vers le sud après sa nidification à la fin de l’été. Au contraire de la mouette rieuse, l’aigrette garzette et le héron cendré, qui eux, migrent au printemps.
Adèle LF, Lena G P05,
Siloé V P06
Comment les végétaux se défendent des prédateurs...
Ces petites plantes en apparence inoffensives sont en réalité très puissantes.
De nombreuses plantes ont développé des stratégies de défense pour se protéger des herbivores ou des prédateurs.
Les défenses mécaniques : utile contre les prédateurs
Certaines plantes empêchent les animaux de les manger grâce à des structures physiques. Par exemple, la ronce est protégée par ses épines, qui rendent son feuillage difficilement accessible. L’ortie possède de minuscules poils urticants. Lorsqu’ils sont cassés par un contact, ils injectent des substances chimiques comme l’histamine, provoquant des démangeaisons, rougeurs et picotements. C’est une défense à la fois mécanique et chimique.
Défenses chimiques : l’arme invisible des plantes
Certaines espèces produisent des molécules toxiques pour repousser ou intoxiquer les herbivores. Le plantain et le géranium Herbarober synthétisent des tanins, qui coagulent les protéines, notamment celles des enzymes digestives. Cela rend la digestion difficile pour l’animal. Ces tanins ont aussi un effet astringent, rendant les feuilles dures, sèches et peu appétissantes. L’homme utilise d’ailleurs ces molécules pour le tannage des peaux, afin de fabriquer du cuir.
La berce du Caucase produit une substance phototoxique : au contact de la lumière du soleil, elle provoque de graves brûlures sur la peau humaine ou animale.
Enfin, l’arum développe une défense efficace : ses cellules contiennent des cristaux d’oxalate de calcium en forme d’aiguilles. Ces cristaux transpercent les tissus de l’animal qui les consomme, et libèrent des enzymes qui digèrent les protéines. L’effet est très rapide et douloureux. Ses baies rouges, très visibles, sont aussi toxiques.
Des défenses utiles à l’homme
Ces mécanismes de défense ont parfois été utilisés par l’homme, notamment en médecine : certaines toxines végétales servent aujourd’hui à fabriquer des médicaments contre la douleur ou les maladies. L’homme a domestiqué certaines plantes en sélectionnant des individus moins toxiques. Sur l’île de Groix, on a observé la ravenelle, une plante sauvage apparentée à la betterave. Cette dernière a été sélectionnée au fil du temps pour devenir comestible.
Marius PEREIRA, Mael MULOT, Robin JEHANNO
Quand la mer grignote la terre : l'érosion des falaises
Les falaises disparaissent peu à peu sous l'effet des vagues et du vent. Peut-on arrêter l'érosion ?
L'érosion des falaises peut avoir de lourdes conséquences comme l'effondrement de roches. C'est ce qui se passe le 28 janvier 2025 sur le chemin côtier de Pen Lann à Groix. Un jeune randonneur nous rapporte ce qu'il a vécu lors de cette journée marquante : "J'étais là tranquillement à me balader et d'un coup j'arrive devant un trou. Je ne peux donc plus avancer, effectivement de nombreuses roches étaient tombées".
Qu'est-ce qui
amène à cela ?
Ce problème d'érosion existe depuis longtemps. Il affaiblit les falaises par infiltration des eaux de pluie ou de la mer lors des tempêtes, par exemple. Plus précisément, c'est l'incorporation de molécules d'eau dans certains minéraux peu hydratés contenus dans la roche qui provoque des gonflements du minéral et la destruction des roches. De plus, l'absence de plateforme littorale permet à la houle d'atteindre directement les falaises, qui sont souvent spectaculaires, avec de nombreuses grottes. Quels sont les risques ?
Sur le long terme, cela risque de polluer les cours d'eau. C'est un phénomène qui peut être lent et peut donc passer inaperçu, mais il peut également être très rapide et causer une lourde perte de terre. L'éboulement de roches peut être dangereux pour la population en fonction du site.
Quelles sont les solutions ?
Pour limiter la catastrophe, des solutions sont mises en place, par exemple l'installation des chemins balisés en retrait des falaises, des ganivelles ou fils de fer et poteaux en bois pour canaliser le passage, panneaux d'information et de sensibilisation... Ces mesures participent à la sauvegarde les plages, dunes et falaises de Groix.
Kellia DRISS,
Romane GUILLARD

Plantes de l'extrême : la vie végétale aux frontières du sable
Ils sont les premiers à s'installer là où tout semble hostile : vent, sel, sable… Ils créent tout un écosystème.
Au bord du littoral Breton, sur l'île de Groix, se trouve la plage convexe la plus grande d'Europe : la plage des Grands Sables. Alors nous sommes allées sur le terrain pour la voir ! Cette plage a en effet une forme particulière, car le sable s'avance vers l'extérieur, soit la mer, et non l'inverse (plage concave). De plus, c'est une dune mobile, ce qui veut dire que le sable se déplace. Pour que le système de dune reste en place, les plantes pionnières vont alors jouer un rôle important.
Les plantes pionnières
de l'île
L'oyat, plante hydrophile, a pour particularité de résister fortement au sel marin et d'enrouler ses feuilles lorsque le milieu devient trop sec. Elle joue alors un rôle important dans la formation et la fixation des dunes en colonisant le milieu par un système racinaire efficace. Tout comme le lichen, une espèce apparue il y a environ 600 millions d'années sur nos terres et qui correspond à l'association de deux êtres vivants : une algue et un champignon. En associant les propriétés de chacun, le lichen se développe dans des zones où d'autres plantes ne le pourraient pas.
Pauline GUILLERMIC P04,
Mona DUPONT P08