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À la recherche des minéraux et des végétaux sur l'île de Groix
Lors de notre sortie scolaire sur l'île de Groix, au large de Lorient, nous avons découvert bien plus qu’un paysage breton typique. Groix est un joyau géologique unique en Europe, où se mêlent histoire naturelle, roches rares et végétation protégée.
Une île marquée par les profondeurs de la Terre
Groix est célèbre pour ses roches métamorphiques rares, témoins d’anciens phénomènes tectoniques. Nous avons pu observer sur le terrain des minéraux divers tels que la glaucophane, le grenat et même de la lawsonite, formés à très grande profondeur et remontés à la surface par le jeu des plaques. C’est un lieu d’étude exceptionnel pour comprendre les mouvements de la lithosphère.
Une flore côtière protégée
L’île n’est pas seulement intéressante pour ses roches : sa biodiversité végétale est tout aussi remarquable. Entre landes, prairies et falaises, nous avons identifié plusieurs espèces typiques des milieux littoraux, dont certaines sont protégées.
Une sortie pédagogique concrète
Cette immersion sur le terrain nous a permis de relier nos cours à des observations réelles. C’était l’occasion d’utiliser nos connaissances en géologie et en écologie, tout en découvrant la beauté d’un espace naturel préservé.
Romane DEFRANCE et Louna HELLEC SAMORI

N° 4 - Juin 2025 - Edition spéciale Projet SVT. | www.lyceefranklinauray.fr |
Les minéraux fantômes et leur mystère...
Nous nous baladions sur l’île de Groix et nous tombâmes sur ce que nous pensions être des petites défécations d’oiseaux. Cependant, lorsque nous regardâmes de plus près, nous réalisâmes qu’il s’agissait en réalité de roches mystérieuses. Nous demandâmes donc à un garde-côte de nous renseigner sur ce sujet.
« Ce ne sont pas du tout des défécations, ahahah ! Ce sont en réalité des minéraux fantômes. On en trouve seulement au Portugal, en Galice et aussi à Groix. Ce sont des minéraux très rares. »
Nous fûmes très surpris par ce terme et par la rareté de ce phénomène. Il nous expliqua par la suite comment ils se formèrent :
« La plaque lithosphérique anciennement en profondeur est remontée à la surface suite à une subduction. A 25km de profondeur, des minéraux appelés lawsonite ce sont formés dans le domaine des schistes bleus avec une haute pression et une faible température qui témoigne que la subduction a été très rapide. Mais à cause de la subduction, ces conditions ont été modifiées et la lawsonite c'est à nouveau transformée. Elle a été remplacée par une association d’épidote, mica blanc, chlorite, quartz et albite pouvant se former dans les conditions actuelles. Ces marques de minéraux fantômes prennent la forme de lawsonite mais à l'interieur il n'y a aucune présence de lawsonite. Cela permet de prouver que la plaque provenait bien de la lithosphère en profondeur. »
Après cette explication, nous réalisâmes que l'Ile de Groix est un vrai trésor géologique et qu'elle regorge de mystère ...
Adèle. M , Océane.G, Victoire.B
Nodules Métallifères, entre organiques et métalliques
Un minerai pas comme les autres et convoité !
Les nodules metallifères (ou polymétalliques) sont des concrétions minérales reposant sur le lit océanique. Ils sont formés d’hydroxydes de fer et de manganèse en cercles concentriques qui ont pris naissance autour d’un noyau microscopique (comme de la magnésite) ou visible à l’œil nu (comme une petite coquille, une dent de requin phosphatée ou des débris de basalte). Ces nodules sont le résultat d’un phénomène géologique très lent car il ne grandit que de quelques millimètres par dizaine de milliers d’années. Certains ont donc plusieurs millions d’années !
L’intérêt des nodules polymétalliques est leur richesse en métaux (manganèse, fer, cobalt, zinc, nickel) très utilisés dans l’industrie. Ceux que l'on prélève sont sous forme de galets mesurant 5 à 10 cm et font actuellement l’objet de convoitise de la part de certains États ou entreprises privées qui envisagent de les collecter sur le fond pour répondre aux besoins de nouvelles technologies dans le contexte de la transition énergétique. Depuis 1994, l’Autorité Internationale des Fonds Marins réglemente l’exploration et l’exploitation des ressources minérales de ces nodules.
Hugo GEHANNE,
Youenn CHEVAL
et Raphael AUDO
Schiste Vert : Un trésor géologique
Les schistes verts sont des roches fascinantes qui racontent l'histoire de notre planète.
Vous êtes-vous déjà demandé ce que racontaient les cailloux sous vos pieds ? Pendant notre sortie à Groix, on a observé une roche pas très connue : le schiste vert.
Le schiste vert, n'est pas seulement un caillou étrange trouvé par hasard. C’est une roche métamorphique, elle a donc été transformée par la chaleur et la pression. À l’origine, c’était peut-être du basalte, du gabbro ou des roches sédimentaires mais avec le temps et les mouvements de la croûte terrestre, ces roches ont changé. Le schiste vert contient des minéraux comme la chlorite ou l’actinote qui lui donnent une teinte verdâtre d’où son nom, et derrière son apparence un peu banale, il nous rappelle les trésors géologiques de notre région.
Ce qui rend le schiste vert vraiment spécial, c’est qu'il est formé par un phénomène que l'on appelle l'hydrothermalisme, cela consiste en une baisse de température et d'un apport d'eau qui s'infiltre dans la croûte, ce qui la réchauffe en profondeur, puis remonte ensuite à la surface. C’est un peu comme une preuve que la Terre est vivante et qu'il se produit en son sein divers phénomènes variés tout le temps. Et grâce à cette roche, les géologues peuvent reconstituer l'histoire de l'île.
Ces schistes verts sont les témoins d'un ancien océan : l'océan "galice / massif central" qui séparait l'immense continent Gondwana du petit morceau de continent Armorica avant que cet océan ne disparaisse.
Eloane LAVAREC,
Angelo OCTEAU-CHESNIER,
Kido QUILLIEC DE MAURAIGE
Et si on parlait micaschiste ?
Les micaschistes composent une grande partie de l'île de Groix.
Les micaschistes de Groix représentent 80 % de l'île et sont des témoins exceptionnels de l'histoire géologique de la région.
Il s'agit de roches métamorphiques (pression et température élevées) d'origine sédimentaire caractérisées par une structure feuilletée et une composition riche en micas notamment du mica blanc appelé muscovite.
L'île de Groix fait partie du Massif armoricain et représente un vestige de la subduction d'une plaque lithosphèrique océanique. Cette subduction a entrainé la formation de diverses roches métamorphiques, dont les micaschistes. L'île présente une diversité d'autres roches métamorphiques, notamment des métabasaltes donc d'origine magmatique de faciès schistes bleus, schistes verts, des éclogites et des serpentinites, ce qui montre des conditions de pression et de température variées subies par les roches lors de leur création.
Les micaschistes de l'île de Groix se distinguent par leur composition minéralogique et leur texture. Ils présentent souvent une foliation marquée par l'alignement des minéraux, notamment le mica, et peuvent contenir des minéraux tels que le chloritoïde, la paragonite, la phengite et le grenat. Ces assemblages minéraux montrent des conditions de métamorphisme à haute pression et basse température, caractéristiques des environnements de subduction.
Sur l'île, on trouve ces micaschistes à divers endroits, comme la côte orientale. La Pointe des Chats, notamment, présente des affleurements remarquables de ces roches.
Josué RENOU DIETRICH,
Ewan KERLAU,
Maden LE LANN ROUET
Les éclogites, une roche à l’histoire singulière
Comment une roche peut-elle nous raconter ce qui se passe 50 km sous la surface de la Terre ? Les éclogites en sont un exemple parfait.
RenéJust Haüy a inventé le terme « éclogite » en 1822, qui signifie roche de choix. Il était captivé par l'esthétique de la roche et l'unicité de sa composition minéralogique. Il n'aurait certainement pas imaginé que cette pierre se révélerait être de qualité sur plusieurs aspects. Effectivement, durant deux siècles, les éclogites ont joué un rôle crucial pour l'étude des de l'histoire géologique de la planète en permettant de déterminer les profondeurs de formations de ces roches.
Les éclogites sont des roches qui se forment en profondeur dans la Terre, sous de fortes pressions et températures. Elles permettent aux scientifiques de mieux comprendre les mouvements des plaques tectoniques et l’histoire de la formation des montagnes. Après un évènement de subduction, l’exhumation se fait à la faveur de grands charriages dans des zones compressives, les zones de collision continentale où les roches métamorphiques d’origine profonde remontent par le jeu de failles inverses dans ces zones de convergence et aussi par l'érosion des reliefs qui la font remonter en surface.
Les éclogites sont des roches métamorphiques extraordinaires, dites de haute pression et basse température. Celles de l’île de Groix ont été enfouies à des profondeurs comprises entre 45 et 60 km et des températures de 400 à 500° C. A l’origine, ce sont les roches d’un plancher océanique qui ont été enfouies puis remontées en surface lors de la collision à l'origine de la chaîne de montagne Hercynienne dont le massif armoricain est une relique.
Milo HO COUI YOUN,
Paul LECARPENTIER
Ces étonnantes roches de couleur bleue
De métabasalte schiste vert à schiste bleu, comment j'en suis arrivée là ?
Quelles sont mes origines ?
Je suis issue de la modification par déshydratation de schiste vert déjà existant.
Où et comment ai-je été formée ?
Je suis formée dans une zone de subduction :
La subduction génère une hausse de pression et une faible augmentation de température lorsqu'une plaque océanique s'enfonce sous une autre plaque océanique ou continentale. On appelle cela le métamorphisme de haute pression et de basse température car la température de la plaque subduite est inférieure à celle du manteau environnant.
Quelles sont les conditions de formation ?
Je me forme grâce au métamorphisme qui favorise la transformation de mes minéraux.
Où peut-on me trouver ?
On me retrouve notamment sur l'île de Groix, lieu connu où ont existé des subductions permettant ma formation.
Comment me reconnaître ?
Je suis facilement reconnaissable grâce à ma jolie couleur bleue qui reluit sur les roches.
D'où vient ma couleur ?
Ma couleur bleue provient de la présence du minéral appelé glaucophane présent grâce à ce contexte de formation géologique si particulier...
Norah APELY,
Luna CHOPIN,
Roxane MALLET
Un bond dans le passé géologique
Les paléo-rivages et fossiles de Groix.
Lors d'une sortie scolaire avec sa classe de première, Océane nous fait part de ce qu'elle a appris et découvert durant cette journée sur l'île de Groix. "J'ai pu observer des paléo-rivages le long de la côte, marqués par l'érosion de la mer. Ce phénomène engendre le recul de la falaise et s'élève à environ 2 mètres au dessus de la plage. Ici, à Groix, ils sont la preuve que la mer s'étendait bien plus loin qu'aujourd'hui, sculptant les paysages et déposant des sédiments qui se sont lentement transformés en roches. Ces anciens rivages nous montrent les variations du niveau de la mer au fil des millénaires. C'est fou le pouvoir de la mer au cours du temps.
Avec ma classe, on a aussi pu observer des fossiles sur les plages et apprendre qu'un fossile est la trace d'un organisme vivant, que ce soit une plante ou un animal, qui serait minéralisé dans une roche sédimentaire. Mais les fossiles sont aussi des débris ou des empreintes de végétaux et d'animaux d'espèces disparues, conservés dans les dépôts sédimentaires. Ce ne sont pas de simples coquillages qu'on trouve en vacances, mais des empreintes de créatures marines enfouies là depuis plus de 125 000 ans ! Les voir "en vrai" gravés dans la roche, c'est comme si on avait un aperçu direct d'un monde disparu.
Notre guide nous a expliqué que Groix est un site exceptionnel car il montre des roches formées dans des conditions de haute pression, comme celles que l'on trouve en profondeur dans la croûte terrestre (elle est d'ailleurs appelée l'île aux grenats). Cela signifie que ces fossiles ont voyagés à travers le temps mais aussi dans les profondeurs.
Cette journée m'a fait réaliser à quel point le passé de notre planète est fascinant et combien il reste encore à découvrir. Voir de mes propres yeux ce que je n'avais vu que dans les manuels a tout changé. J'ai compris que les roches sont bien plus que de simples cailloux : elles sont les archives vivantes de la Terre. Cette sortie m'a fait prendre conscience de l'importance de préserver notre patrimoine géologique. Ce sont des témoins précieux de l'histoire de la Terre, que nous avons eu la chance de pouvoir encore observer. J'en repars avec des images plein la tête... et un bonne dose de motivations pour mes révisions de SVT !
La géologie n'est pas qu'un ensemble de chapitres à apprendre, mais une vraie enquête scientifique à ciel ouvert. Groix nous a offert un aperçu rare et précieux de l'histoire ancienne de la Terre, une histoire qui nous appartient et qu'on se doit de protéger."
Thaïs G. - Lison S-G
Sources : Museum National d'Histoire Naturelle, Wikipédia, Alloprof, Notes personnelles durant la sortie
Le mystère des plages de Groix
Elles se déplacent, changent de couleur et cachent des minéraux aux propriétés étonnantes : les plages de Groix réservent bien des surprises !
Une plage en mouvement
Sur l’île de Groix, la nature offre un spectacle aussi rare que fascinant : une plage convexe, l’une des seules en Europe !! La plage des Grands Sables, longue de 800 mètres, connue pour sa beauté, intrigue aussi par sa forme unique... et son mouvement silencieux.
Contrairement aux plages concaves classiques, la plage de l'île avance en courbe vers l’océan. On dit qu'elle est convexe.
Pour comprendre les raisons de ce déplacement, il faut s’intéresser aux forces météorologiques. Deux courants marins et des vents, les uns venant du nord-ouest et les autres du sud-ouest poussent progressivement la plage vers le nord-ouest en plus de contribuer à sa forme convexe. Ici, au lieu de disperser les sédiments, les courants les ramènent et les déposent au même endroit, créant un point de concentration. Ainsi, la plage prend forme, puis se déplace. En une cinquantaine d’années, on parle tout de même de plusieurs centaines de mètres ! À Groix, la nature est encore libre de modeler le paysage.
Une plage au sable rouge
Une autre particularité de l'île de Groix est sa plage des sables rouges formés par un mélange de minéraux souvent riches en fer. En effet, lorsque les roches locales qui contiennent du grenat, riche en fer, s’érodent sous l’effet de l’eau, du vent et du temps, elles se décomposent sous forme de grains de sable Ces particules, donnent aux plages cette teinte rouge si caractéristique. Les sables rouges sont donc un exemple parfait de la manière dont la nature peut transformer un simple grain de sable en un élément à la beauté fascinante. Cela témoigne aussi de l'histoire géologique de l'île et de la richesse de ses paysages.
Des minéraux aux propriétés étonnantes
La présence de mineraux noirs riches en fer dans ces sables leur confère des propriétés magnétiques impressionnantes.
Par exemple les oxydes de fer, ,couramment retrouvés dans les matériaux ferreux, réagissent au champ magnétique. Ainsi, lorsqu'un aimant entre en contact avec eux ils sont attirés par le champ magnétique, créant une sorte d’adhérence. Ainsi, les plages de Groix ont chacune leur particularité, par leur forme atypique, leur couleur étonnante et leurs minéraux illustrant la richesse géologique de l'île.
Anna L.G., P05, Jade L.C., Morgan L.C., P07
Les végétaux pionniers des falaises
Criste marine, Armérie maritime, Ajoncs ; elles ne manquent pas de cran.
Lors de vacances sur l'île de Groix, le scientifique Pierre Gilbert découvrit des végétaux enracinés le long des falaises. Poussé par sa curiosité, il arpenta toute l'île pour trouver d'autres espèces et les étudier.
De retour sur le continent, il nous confia : « C’est pour le moins surprenant de voir une telle diversité végétale dans un environnement aussi inhospitalier. »
Il fit part de ses recherches à ses collègues et après analyse, ils parvinrent à identifier ce type de végétaux : il s’agissait de plantes pionnières. Les plantes pionnières sont les premières espèces à pousser dans les zones vierges de toute végétation. Elles s'établissent dans des milieux naturels aux conditions de vie extrêmes, comme les montagnes, les falaises ou les dunes. Elles ont la capacité de se développer plus facilement dans des environnements récemment formés que dans des zones anciennes et stables.
L’ajonc, l’emblème résistant de la Bretagne
L’ajonc est un genre de plantes à fleurs dicotylédones appartenant à la famille des Fabaceae, originaire d’Europe occidentale et d’Afrique du Nord. Physiquement, il est reconnaissable à ses épines et à ses fleurs jaunes. L’ajonc prospère dans les sols caillouteux, acides et dans un climat quasi tropical. Une fois planté, il devient rapidement invasif.
Pierre Gilbert déclare : « L’ajonc illustre parfaitement le concept de plante pionnière. Sa capacité à s’installer sur des terrains arides en fait un véritable colonisateur végétal. »
L’armérie maritime, le gazon des falaises
Autre découverte remarquable : l’armérie maritime, également connue sous le nom de gazon d’Espagne ou œillet maritime. Elle est originaire des montagnes et des côtes de l’hémisphère nord, notamment d’Europe, et est très présente en Bretagne.
Cette plante est parfaitement adaptée aux terrains sableux du bord de mer. Rien ne l’arrête : ni le vent, ni la sécheresse, ni le froid ni le climat marin grâce à ses feuilles persistantes, en rosette et sa capacité à former des coussinets.
La criste marine, une plante pleine de vertus
La criste marine, aussi appelée fenouil marin, se fait connaitre pour son adaptation aux milieux hostiles. Elle s'adapte parfaitement à son environnement en poussant sur des falaises et des rochers en bord de mer. Elle est présente sur les côtes européennes et méditerranéennes. Résistante aux embruns, au vent et à la sécheresse, la criste marine s’installe là où peu d’espèces peuvent survivre grâce à ses feuilles charnues, ses tiges succulentes et sa capacité à puiser l’eau en profondeur, ce qui lui permet de survivre sur des rochers.
Pierre Gilbert fut très heureux d'en apprendre plus sur ces végétaux. Il nous a demandé à nous journalistes d'écrire sur sa découverte afin de l'immortaliser et de la faire découvrir au monde entier.
Caline.B--V, Manon.B--D, Ewen.D
Groix, un patrimoine ornithologique sous- estimé
Sur l'île, nous avons pu observer quelques spécimens uniques comme le Cormoran Huppé ou l'Alouette, dont nous avons entendu le merveilleux chant.
Les espèces de l’île de Groix sont protégées depuis 1982 par la réserve naturelle François Le Bail. Elle est divisée en deux parties, au Sud-Est et au Nord-Ouest de l'île. Connue pour son grand intérêt géologique, elle protège aussi des espèces particulières.
Le Cormoran huppé est un oiseau marin nicheur, une espèce solitaire qui fréquente exclusivement les côtes rocheuses. Pendant la période nuptiale, son plumage est vert foncé et il a une huppe, qu'il perd à la période internuptiale, durant laquelle il devient aussi plus foncé. Il vit en colonie seulement pour nicher et pendant la période internuptiale. Il se nourrit principalement de poissons mais aussi de crustacés par exemple.
Le Cormoran huppé est un excellent pêcheur, il peut rester sous l’eau une minute, à dix mètres de profondeur. Pas de chance pour lui, c’est un des seuls oiseaux marins qui ne possède pas de plumage imperméable. Il reste donc plusieurs heures après la pêche à se sécher les ailes écartées, le temps de digérer son repas. Grâce à cette particularité, qu'on retrouve chez toutes les espèces de Cormoran, il peut être plus facile à identifier, mais attention à ne pas le confondre avec le Grand Cormoran !
L’Alouette est un oiseau des milieux ouverts, que l’on retrouve souvent dans les prairies, les landes et les zones peu boisées de l’île de Groix. Elle est particulièrement connue pour son chant exceptionnel, qu’elle émet souvent en plein vol. Nous avons pu entendre son chant mélodieux lors de notre sortie à Groix. Il lui permet non seulement de marquer son territoire, mais aussi de séduire ses congénères pendant la période de reproduction.
L'Alouette possède un plumage brun strié qui lui offre un camouflage parfait dans les herbes basses. Grâce à cette adaptation, elle peut facilement échapper aux prédateurs. Elle se nourrit principalement d’insectes, de graines et de petits invertébrés, qu’elle trouve en fouillant le sol.
Malheureusement, l’Alouette est aujourd’hui en recul dans plusieurs régions de France, notamment à cause de la raréfaction des espaces naturels favorables à sa reproduction. Sur Groix, sa présence est un véritable indicateur de la richesse écologique de l’île.
Préserver ce chant si particulier, c’est protéger une part de la biodiversité locale. L’Alouette, aussi modeste soit-elle, est un symbole de la vie sauvage que recèle encore l’île.
Louise DORSO, P04,
Kylian LE BOULAIR,
Vadim SAILLY, P09
Plantes vs Sel & Sécheresse : Mission survie sur les dunes !
Sur l’île de Groix, les plantes survivent comme dans Koh Lanta et sans totem d’immunité : pas d’eau, du sable mouvant, du sel… Comment font-elles ?
Franchement, ce n’est pas facile d’être une plante sur une dune. Le sable vole, l’eau douce est quasi absente, le vent souffle fort, et en plus, les embruns salés viennent tout recouvrir. Et pourtant, certaines espèces arrivent à pousser là sans souci (ou presque).
L’oyat, par exemple, c’est un peu la base. On le trouve tout en bas sur la dune « embryonnaire ». Lui, il a trouvé la technique : il s’enfonce profondément dans le sable pour rester stable, comme s’il plantait des ancres. Et comme le sable bouge tout le temps, il pousse en continu pour ne pas se faire ensevelir. En plus, il a des tiges sous le sol (des rhizomes) qui l’aident à s’étaler et à coloniser la dune. En bref, il se débrouille bien.
Plus haut, sur la dune grise, il y a d’autres plantes qui prennent le relais. La criste marine, elle aussi, est super futée : grâce à sa forme charnue, elle peut faire ses stocks d'eau pour survivre. Parce que, eh bien oui, les plantes peuvent perdre de l’eau par des petits trous qu’elles ont sur les feuilles, on les appelle les stomates. C’est utile pour respirer et faire la photosynthèse, mais quand il fait sec, ça peut faire évaporer trop d’eau. Du coup, certaines plantes les ferment la nuit, ou les ouvrent à peine le jour levé, pour éviter de trop transpirer (enfin… version végétale).
Le chardon, lui, mise sur la défense. Avec ses piquants, il évite d’être mangé, et il est bien installé grâce à l’oyat qui le protège un peu du vent et du sable. Comme quoi, même chez les plantes, c’est bien d’avoir des voisins sympas !
Enfin, le chou marin, lui, pousse entre les pierres. Il n’est pas du tout dérangé par le sel : il va même chercher l’eau salée dans les fissures. Et il la garde sans souci en la stockant dans des vacuoles (des sortes de petites bulles dans ses cellules). Comme ça, le sel ne gêne pas le reste. C’est aussi une plante grasse, donc il garde l’eau dans ses feuilles épaisses. Ingénieux !
Louise GERARDIN,
Louanne HELOU HUET,
Billie LAMBOROT-REAL
Groix : quand la mer mange la falaise
L'avenir de l'île de Groix est-il menacé par l'érosion des falaises et de la montée des eaux ?
Dès notre arrivée sur l’île, le décor était spectaculaire : de grandes falaises au bord de l’océan, des rochers colorés, et le bruit du vent qui souffle sans arrêt. Mais derrière cette beauté se cache un phénomène silencieux : les falaises reculent chaque année.Accompagnés de notre professeur de S.V.T, nous avons parcouru le littoral à pied jusqu'au phare de la pointe des chats. Au fil de la balade, nous avons vu des creux creusés par les vagues, des fissures en haut de certaines falaises et des bloc de roches tombés. L'érosion est à l'oeuvre. Nous avons eu la chance d'observer des chutes de roches qui ont eu lieu il y a peu de temps. Selon les experts, les falaises de Groix reculent en moyenne de 3 à 4 centimètres par an. Cela peut paraître peu, mais sur plusieurs années, cela change complètement le paysage
Les causes scientifiques de l'érosion
L'érosion littorale est principalement causée par l'action des vagues, des courants marins et des tempêtes. Les vagues frappent constamment le rivage, ce qui érode les côtes au fil du temps. Les courants marins peuvent également transporter le sable et d'autres matériaux, modifiant ainsi les formes du littoral, notamment avec la plage convexe de l'ile de Groix. D'autres facteurs comme l'élévation du niveau de la mer, les marées et les vents contribuent aussi à l'aggravation de l'érosion. L'urbanisation et les constructions humaines près des côtes peuvent accentuer ce phénomène en perturbant les processus naturels de régénération des plages.
Les facteurs de l'érosion
Et ce phénomène s’accélère avec les tempêtes et le changement climatique. Mais l’érosion n’est pas uniquement naturelle. Certaines activités humaines, comme les constructions trop proches du bord ou le piétinement, peuvent l’aggraver. Protéger les falaises, c’est aussi faire attention à notre comportement.Cette sortie nous a permis d’apprendre sur le terrain, mais aussi de réfléchir à l’importance de préserver les paysages côtiers, si beaux… et si fragiles.
Yann MONNIER, Robin AUDOUIN,
Mathis MAKOUNDOU
Les végétaux : de jeunes padawans
Il y a bien longtemps, dans une galaxie verdoyante oubliée…
Sur une île perdue aux confins de la Bordure Extérieure, vivaient des êtres étonnants. Pas des Jedis, ni des droïdes, mais des plantes. Des petites, des grandes, peu importe leur taille, toutes partageaient un destin commun : survivre dans un monde hostile, attaquées sans relâche par les forces élémentaires (vent, feu, eau, terre) et des créatures avides de les dévorer. Pour réagir face à ces attaques, ces végétaux avaient chacun développé leur propre pouvoir de défense.
La parade de l'épine noire
Premièrement, pour résister au vent, une plante appelée l’épine noire, et en latin Prunus spinosa, décida un beau jour, au lieu de lutter contre le vent, de se laisser porter par celui-ci et de prendre la forme qu’il lui donnait. Les bourgeons exposés au vent mouraient, tandis que ceux qui ne l’étaient pas arrivaient à éclore. C’est pourquoi elle adopta une forme particulière : ici, une forme d’arche, car le vent venait de l'océan (sur la photographie).
Le bouclier de la berce du Caucase et des orties
Ensuite, un autre mode de défense : celui de la berce du Caucase, ou Heracleum mantegazzianum. Face aux prédateurs qui veulent la cueillir, elle se défend en produisant un latex toxique. Gare à celui qui parvient à la casser : sa substance phototoxique, au contact de la lumière du soleil, provoque de graves brûlures cutanées.
Enfin, l’ortie, une plante que tout le monde connaît, mais qui est tout aussi dangereuse. À l’extrémité de ses poils urticants se trouve une pointe de silice qui, lorsqu’on la touche, pénètre dans la peau. Ensuite, les poils se brisent et injectent un liquide riche en acide formique, qui irrite et brûle la peau du prédateur.
Laura LE FUR, Marin GATARIC,
Louna GUEHENNEC
Les végétaux, gardiens des plages et architectes des dunes mobiles
On les foule sans y penser, pourtant ces plantes jouent un rôle crucial dans l’équilibre des littoraux. Véritables ingénieurs, elles stabilisent et protègent les dunes face aux aléas climatiques.
Les dunes de Groix, formées par le jeu des vents et des marées, sont particulièrement vulnérables à l'érosion. Les végétaux tels que les oyats et les herbes de plage, s'enracinent dans le sable, formant un réseau dense qui retient le sable et limitent les déplacements.
Ces végétaux pionniers ont développé des adaptations uniques : feuilles enroulées pour limiter l’évaporation (Oyat), tiges rampantes pour coloniser rapidement le sable nu, et racines puissantes capables de résister à des conditions extrêmes.
Bien que discrètes, les dunes jouent un rôle essentiel dans la protection de la biodiversité en fournissant des habitats pour des espèces rares mais également en servant de barrière naturelle face à la mer, ce qui permet de limiter l'érosion des terres intérieures et de les protéger des submersions marines.
Cet équilibre fragile est aujourd’hui mis en péril par l’action humaine, comme notamment l'urbanisation des côtes qui détruit les zones dunaires ainsi que le piétinement excessif causé par le tourisme de masse. Enfin, les changements climatiques avec notamment la montée du niveau de la mer, les tempêtes plus fréquentes et les vagues de chaleur fragilisent les espèces végétales adaptées à des conditions spécifiques. La disparition de ces végétaux entraîne rapidement la déstructuration des dunes, avec des conséquences lourdes pour la biodiversité et les populations humaines vivant à proximité des côtes.
Pour tenter de remédier à ce problème, de nombreux acteurs se mobilisent et proposent différentes solutions : pose de ganivelles, sentiers balisés ou replantation d’oyats.
Tiphanie DUBOIS,
Salomé LE LAY, Elina PAUDOIS
