
Pour avoir un rendu optimal, mettez votre affichage à 100 % (Ctrl + 0).
Comprendre la démocratie
EDITO
Du 6 au 9 juin 2024, l’ensemble des citoyennes et citoyens européens sont appelés à élire les 751 députés au Parlement européen. Les élèves de la classe de spécialité Histoire géographie géopolitique et sciences politiques se sont donc penchés sur la question de la démocratie.
Les apprentis journalistes Yuna et Nathan rendent compte du rôle des ONG, de leur engagement dans la défense de nos valeurs. Les articles sur la fin de la démocratie au Portugal, en Espagne, au Chili font écho au discours du président français : « Nous devons être lucides quant au fait que notre Europe d'aujourd'hui est mortelle... ». Et Chanelle et Maëlly nous rappellent à notre devoir de citoyen face à la menace de l’abstention.
A l'occasion de la venue récente du président chinois Li Jinping en France, l’article de Léa et Clara évoque le cas de Jimmy Lai, patron de presse, démocrate en « procès » en Chine. Celui de Yanis et Lucas aborde la situation des Ouïghours alors qu’Aésa et Line confrontent l’Inde, « la plus grande démocratie du monde » à sa politique contre les minorités religieuses. Louise, Lucie et Alissa reviennent sur la Révolution des œillets du 25 avril 1974 qui a permis le retour de la démocratie au Portugal et dont on célèbre le 50e anniversaire cette année.
L'histoire démontre que les démocraties sont souvent menacées dans le monde, mais que l'aspiration des peuples à la liberté est inébranlable.
Pour conclure cette édition (page 11), Line, lauréate du concours « La plume lycéenne » partage son texte sur le roman « Naufrage » de la sélection du Goncourt 2023.
Les rédacteurs du Journal Des Lycées

N° 8 - Mai 2024 | www.lycee-colbert-lorient.com |
Sommaire
Menace sur les ONG (page 2)
La guerre, une arme pour Poutine (page 4)
Trump-Biden : l'élection décisive (page 5)
Minorités religieuses réprimées (page 6)
Comment tourner la page du franquisme (page 8)
L'affaire Pinochet : de l'enquête à la justice (page 9)
Révolution américaine, un exemple de liberté (page 10)
Les ONG à la rencontre des lycéens
Le 1ᵉʳ février 2024, Claire pour Médecins Sans Frontières est venue parler de la crise humanitaire en Méditerranée centrale.
En 2011, après la chute de Khadafi et la guerre civile en Libye les frontières maritimes tombent. Elles ont ouvert la porte à la migration en direction de l'Europe. Le passage clandestin réalisé par des passeurs entraîne en 2013 le naufrage de 366 personnes à Lampedusa.
30 000 morts
Depuis 2014 l'OIM (Organisation Internationale pour les Migrations) recense 30 000 personnes mortes en Méditerranée centrale.Les années suivantes, naissent bon nombre d'ONG cherchant à sauver ces personnes en mer. Sea-Watch, SOS Méditerranée, et Médecins Sans Frontières travaillent sans relâche pour sauver ces personnes de leur embarcation peu fiable. En presque dix années, près de 630 000 vies ont été toutefois sauvées via le dispositif Frontex mis en place par l'Union européenne.
Des obligations non respectées
Claire, sauveteuse en mer, est venue au lycée parler des différentes obligations des pays. La zone SAR (Search and Rescue) représente un périmètre où les pays sont obligés de venir secourir les personnes en détresse. Malheureusement, l'Italie, Malte et d'autres pays ne respectent par la zone SAR et ne portent pas secours aux embarcations en danger.
Porter assistance
Les navires sont également obligés de porter assistance, selon la convention Safety of life at sea. Mais il est rare qu'elle soit respectée. Les ONG commencent par réaliser des patrouilles et des recherches en mer. Sea-Watch utilise des avions nommés SeaBird, pour survoler la zone de détresse au large de la Libye. Ils détectent ainsi plus facilement les bateaux en danger.
Téléphones satellites
Les personnes dans les barques peuvent utiliser des téléphones satellites et contacter Alarm Phone un système qui permet aux volontaires de leur venir en aide, en transmettant leurs coordonnées GPS et simplifier la venue des ONG. Il faut ensuite s'approcher des embarcations et faire monter les rescapés.
Ils sont accueillis, nourris, soignés et transportés dans des ports sûrs où ils peuvent débarquer. A partir de là, l'opération de sauvetage est close.
Des ONG de sauvetage en mer telles que SOS Méditerranée interviennent dans les établissements scolaires pour rencontrer les élèves et les sensibiliser à la tragédie migratoire en mer. Une exposition réalisée par SOS Méditerranée a ainsi été présentée au CDI du lycée Colbert.
Nathan DELAUNAY et Yuna HERVIEU.
Des ONG menacées dans le monde
Au 21e siècle les ONG sont de plus en plus prises pour cible.
Des organisations telles que Médecins Sans Frontières (MSF) ont été menacées dans des zones de conflit telles que la Syrie, où leur travail a été entravé. Les autorités syriennes, par exemple, ont imposé des restrictions rendant difficile l'accès au personnel médical.
L'ONG continue de fournir une assistance d'urgence aux civils syriens, en risquant la vie du personnel de l’organisation. En 2022, 185 310 000 litres d'eau potable ont été distribués, a indiqué MSF.
Des mesures abusives contre les ONG
Au Venezuela, le 9 janvier 2024, l'Assemblée Nationale a repris l'examen d'un projet de loi contre les ONG. Il a pour but de les forcer à respecter certaines mesures, sous peine de poursuites pénales. Cette loi va à l'encontre des droits à la liberté d'association, en contrôlant les ONG, et les expose ainsi que leurs bénéficiaires à des sanctions. Ce projet de loi est vivement dénoncé par Amnesty International et Human Rights Watch.
En Hongrie aussi
Les ONG hongroises ont aussi dû faire face à des mesures du gouvernement. Le 14 novembre 2023, Fidesz, le parti du Président Viktor Orban, a proposé une loi visant à limiter les dons venant de l'étranger. Une loi similaire avait déjà été proposée en 2017 par Fidesz mais refusée par la Cour de justice de l’Union Européenne quelques mois plus tard. Malgré la présence de la Hongrie au sein de l'UE, les ONG restent menacées par Viktor Orban, qui ne respecte pas les droits d'association et de liberté d'expression. Cela remet en question le statut de démocratie de la Hongrie.
Les ONG en Afghanistan
A Kaboul les ONG sont vivement menacées. L'organisation américaine Counterpart International avait été victime d'une attaque le 8 mai 2019. Cette offensive revendiquée par les Talibans a fait 5 morts. Les 4 agresseurs avaient été abattus. Cette attaque a eu lieu avant que les troupes américaines ne se retirent du conflit en 2021. Avant ce retrait, 1200 ONG dans la santé, l'éducation et l'aide alimentaire étaient présentes.
Femmes interdites
Aujourd'hui, 80 % des ONG ont arrêté totalement ou partiellement leur activité. Cela est dû au fait que le ministère afghan de l'économie a interdit le travail des femmes en leur sein. Elles représentaient 30 à 45 % des effectifs. Le gouvernement afghan a même interdit aux femmes de travailler pour l'ONU. L’organisation aidait 20 millions de personnes. Les ONG ne peuvent pas répondre aux besoins de la population afghane à cause de ces mesures restrictives et dénoncées par la communauté internationale.
Nathan DELAUNAY et Yuna HERVIEU.
La liberté de la presse menacée
Un peu partout dans le monde, des attaques la remettent en cause. Parfois des journalistes meurent en son nom.
La liberté de la presse est un des principes les plus importants des systèmes démocratiques. C'est une liberté essentielle qui est inscrite dans la Déclaration universelle des droits de l'homme et du citoyen de 1948. Elle est née lorsque la loi du 29 juillet 1881 a été adoptée sous la IIIe République.
Informer le public
Une démocratie solide encourage la liberté de la presse, c'est-à-dire une presse qui informe le public, qui permet à toute personne de s'exprimer et de partager son opinion sans être censurée ou limitée par le gouvernement ou d'autres autorités. Mais malheureusement cela n'est pas appliqué dans tous les pays puisqu'ils ne possèdent pas tous un régime démocratique.
Corée du Nord, Chine
A l'échelle mondiale, d'après le classement concernant la liberté de la presse de Reporters Sans Frontières qui date de 2023, la Corée du Nord est le dernier pays sur 180, suivi par la Chine qui elle, est classée 179e. Sur le site de Reporters Sans Frontières, il y a aussi un diagramme qui indique que depuis le début de l'année, 10 journalistes sont morts dans des pays non démocratiques à cause de leur métier. 521 journalistes et 25 collaborateurs sont emprisonnés toujours à cause de leur métier et toujours dans des pays considérés comme autoritaires.
En France, Charlie Hebdo
L'attaque contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo est un tragique exemple pour représenter la menace de la liberté de la presse en France. En effet, ce journal est connu pour ses articles et ses dessins qui se moquent de nombreux sujets d'actualité, notamment la politique et la religion. Le 7 janvier 2015, a eu lieu une attaque terroriste islamiste commis contre ce journal suite à une publication de caricatures de Mahomet, prophète des Musulmans. Le bilan de cette attaque a été de 12 morts, 8 blessés dont 4 qui étaient en situation d'urgence absolue.
Thaïs LE RHUN et Lola COSTA DE ALMEIDA.
Jimmy Lai, un procès qui fait débat
Le procès du magnat de la presse à Hong Kong crée des conflits internes.
Jimmy Lai, homme d'affaires hongkongais est né le 8 décembre 1947 à Canton en Chine. C’est un homme d'affaires hongkongais de nationalité britannique et taïwanaise. A la suite de la manifestation chinoise de la place Tien An Men en 1989 qui réunit des étudiants, des ouvriers et des intellectuels dénonçant la corruption et demandant des réformes politiques et démocratiques en Chine, il devient défenseur de la démocratie et critique de la République populaire de Chine. Il commence à publier le journal Next Magazine, combine sensationnalisme et reportages politiques et commerciaux importants. Il fonde par la suite plusieurs autres journaux et devient un patron de presse influent.
Un combat pour la démocratie
En 1995, alors que la rétrocession de Hong Kong approche, Jimmy Lai fonde l'Apple Daily, une journal critique du pouvoir qui devient le quotidien le plus populaire du territoire. Selon Jimmy Lai, ce journal aspire à maintenir la liberté d'expression en Chine.
Mais Jimmy Lai commence à se faire repérer par les autorités. En décembre 2020, il est arrêté pour fraude avec deux autres dirigeants du groupe. Au même moment, des dizaines d'autres opposants pro-démocratiques sont aussi inculpés... Un an plus tard, Jimmy Lai est accusé et poursuivi pour « conspiration en vue de produire des documents séditieux », une loi datant de l'époque coloniale permettant d'accuser les rebelles et révolutionnaires. Il est aussi accusé de « conspiration en vue de collusion avec les forces étrangères », l'un des quatre chefs d'accusation de la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin. Elle donne au régime communiste de forts pouvoirs répressifs. Jimmy Lai, pour ces deux chefs d'accusation, encourt la prison à vie.
Une mobilisation internationale
Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont demandé la libération de Lai, qui est aussi citoyen britannique. L'Union européenne et les Nations Unies ont exprimé leurs inquiétudes sur son sort. Ces implications des autres pays montrent l'importance de cette affaire dans la politique mondiale. Pour beaucoup de gouvernements actuellement, ce procès est considéré comme un baromètre des libertés civiles à Hong Kong.
Hong Kong, une politique répressive
Hong Kong possède son propre système politique, économique et juridique, plus de libertés et une indépendance lui permettant d'avoir une politique unique. Mais elle utilise des formes de répression dès décembre 2005, une censure des journalistes est mise en place afin de réduire au silence toute forme d'expression qui serait considérée comme une opposition au régime actuel.
Léa LE BRANNEC et Clara STEPHANO.
Contexte historique
Durant le 20e siècle, la Russie a connu plusieurs changements politiques majeurs.
Février 1917 : Une première révolution éclate, le Tsar Nicolas II abdique. Les bolcheviks de Vladimir Lénine prennent le pouvoir et créent l'URSS en 1922.
1924 : Lénine meurt, laissant la place à Joseph Staline. L'URSS passe alors dans une dictature.
1929 : Staline impose le communisme et met en place les goulags et les kolkhozes.
1939-1945 : Seconde Guerre mondiale : 20 à 30 millions de soviétiques meurent.
1947 : début de la guerre froide qui sépare le monde en deux : d'un côté l'URSS et de l'autre les États-Unis.
9 novembre 1989 : Chute du mur de Berlin.
1991 : Chute de l'URSS sous Michaïl Gorbatchev, fin de la guerre froide.
7 mai 2000 : 1er mandat de Vladimir Poutine au Kremlin. C'est un ancien membre du KGB.

La guerre, une arme pour Poutine
Avec la déstabilisation politique de l'Europe de l'Est, le régime autoritaire se complexifie.
Sur le papier, la Russie de Vladimir Poutine a tout du régime autoritaire. Anna Cloin-Lebedev, spécialiste de la Russie propose dans "Les Idées claires", le concept "d'autoritarisme compétitif" ; c'est un régime autoritaire qui va introduire un certain degré de pluralisme et de compétition dans son fonctionnement.
Des droits très limités
La Russie ne serait pas un "Etat de droit", bien que les droits humains soient très présents dans la constitution russe. Ainsi les groupes LGBT sont aujourd'hui persécutés par l'Etat. Le 30 novembre 2023, la Cour suprême russe est allée jusqu'à bannir le mouvement international LGBT+. En 2013, une loi a fait réagir Amnesty International. Son directeur John Dalhuisen a déclaré « C'est la réalité de la Russie d'aujourd'hui, où l'on supprime toute forme de dissidence et toute opinion divergente dans toutes les sphères de la vie, du domaine politique jusqu'au domaine social ».
Aujourd'hui, il existe un grand nombre de médias d'opposition en ligne. Mais les autres sont contrôlés par le gouvernement russe, et servent à diffuser de la désinformation et propagande, comme la chaîne de télévision RT France créée pour refléter le point de vue des autorités sur le monde. Depuis plusieurs années, les militants d'opposition dénoncent la volonté du Kremlin de museler les réseaux sociaux. En 2018, une loi sur le site "pravo.ru" s'adresse autant aux personnes physiques qu'aux usagers des réseaux sociaux. Le pouvoir dispose ainsi d'un instrument juridique supplémentaire pour attaquer l'opposition. Irina Khrounova, l'avocate de l'ONG Agora, a déclaré en 2018 « Cette nouvelle loi vise sans doute AlexeÏ Navalny et ses publications sur la corruption au plus haut niveau du pouvoir ».
L'opposant Alexeï Navalny
Le principal opposant de Vladimir Poutine, Alexeï Navalny est mort le 16 février à l’âge de 47 ans alors qu'il purgeait une peine de prison de 19 ans. D'après les services pénitentiaires, il s'est senti mal après une promenade et a presque immédiatement perdu connaissance. Ils assurent que les secours ont tenté de le sauver. Plusieurs milliers de partisans de l'opposant russe se sont rassemblés à Moscou le 1er mars pour lui rendre hommage lors de ses obsèques. Selon l'AFP, le corbillard a été applaudi. La foule, roses à la main, a scandé "La Russie sera libre". De nombreux Russes se sont fait arrêter. Les pays occidentaux se sont indignés et ont demandé des comptes. Charles Michel président du Conseil européen a déclaré « L'Union européenne tient le régime russe pour seul responsable de la mort tragique d'AlexeÏ Navalny », Emmanuel Macron, quant à lui, a accusé la Russie de mettre « les esprits libres au goulag et on les y condamne à la mort ».
Les causes de la guerre
Le président russe accuse Kiev d’être nazifiée et responsable d'un génocide. Depuis le début de l'invasion militaire de la Russie en Ukraine le 24 février 2022, Vladimir Poutine ne cesse de répéter que l'objectif de Moscou est de dénazifier l'Etat ukrainien et de protéger les personnes victimes de génocide. D'après Vera Ageeva professeur à l’école des Hautes études en sciences économiques à Saint-Pétersbourg « Pour Poutine, la Russie ne peut exister que comme un empire, comme ce fut le cas avec l'URSS. Si elle est faible, elle risque de ne plus exister ».
Censure renforcée
Aujourd'hui, la censure s'est renforcée sur la guerre. L'ancien vice-premier ministre Boris Nemtsov était devenu dans les années 2000 un opposant majeur à Vladimir Poutine. Il s'était opposé en 2014 à l'annexion de la Crimée et au soutien militaire du Kremlin aux séparatistes de l'Est de l'Ukraine. Il a été abattu en février 2015. De nombreux Russes préfèrent quitter leur pays. Sur France Culture, Dimitri a témoigné "Ma femme a travaillé il y a quelques années dans la police et à cause de ça, elle peut être mobilisée dans l'armée et la guerre en Ukraine. Il est impossible pour nous de revenir en Russie pour l'instant, parce que c'est trop dangereux. Ma femme et moi travaillons pour une organisation de défense des droits de l'Homme et maintenant tout peut arriver, l'Etat est très agressif contre les gens comme nous".
Noan NAVARRO et Bastien PARRA.
Trump-Biden : l'élection décisive
Après un mandat en demi-teinte pour Joe Biden, les élections sont décisives pour connaître l'avenir du pays, mais aussi du monde. Mais alors, qui sera choisi ?
Le 5 novembre 2024, les Américains décideront entre Joe Biden, démocrate, ou Donald Trump, républicain, pour leur 47e président. Les États-Unis sont une des plus grandes puissances mondiales (politique, militaire, économique...) et le choix présidentiel est déterminant pour l'avenir du monde, principalement ceux des conflits armés.
Un climat géopolitique en forte tension
Entre le conflit ukrainien qui perdure et la guerre ouverte entre Israël et le Hamas, le monde est tendu et les choix politiques peuvent redistribuer les cartes des conflits. Pour Trump, une de ses premières mesures pourrait être de quitter l'OTAN, alliance militaire créée le 4 avril 1949 avec l'Europe où les États-Unis jouent le premier rôle. La menace d'un « retrait » militaire américain favorise une atmosphère tendue en Europe. Le vote républicain pourrait contribuer à son affaiblissement et à un renforcement du pouvoir militaire russe. Pour Biden, l'OTAN restera un des piliers de ses accords outre-atlantique, qu'il ne souhaite pas quitter.
Un pays défaillant
D'un point de vue social, la société américaine est très clivée et les deux camps n’arrivent plus à se parler. Les populations se séparent progressivement dès lors que l'union du peuple doit être privilégiée afin d'éviter de nouveaux débordements.
Un débat politique mouvementé
Joe Biden n’arrive pas à valoriser ses réussites économiques et est questionné sur son état de santé. Ses lapsus et absences font le plaisir de son opposant provocateur, pour mieux critiquer son aptitude à diriger le pays. Donald Trump lui, enchaîne les procès, sur son attitude lors de l'assaut du Capitole en janvier 2021 ou sur des "documents classifiés" cachés dans sa résidence. Les élections américaines du 5 novembre 2024 représentent donc un enjeu crucial, pour l’Amérique mais aussi pour l’Europe et le monde.
Vincent TABOUREL et Gabin JOUBERT.
Pourquoi les Français boudent les urnes
L'abstention, en hausse, interroge sur nos valeurs démocratiques.
Depuis l'adoption de la Ve République par le général de Gaulle le 28 septembre 1958, les élections, qu'elles soient présidentielles, législatives ou municipales se font toutes au suffrage universel direct. Le vote est un droit mais non un devoir.
Libres de s'abstenir
Les citoyens ont le choix de s'abstenir s'ils le souhaitent. Selon les données officielles du ministère de l'Intérieur, le taux d'abstention a doublé en l'espace d'un demi-siècle. Un constat alarmant : lors des élections législatives de 1958, seuls 23 % des électeurs se sont abstenus, alors qu'en 2017, ce chiffre a grimpé pour atteindre 51,3 %.
Danger pour la démocratie
Cette augmentation de l'abstention menace les fondements de notre démocratie. Moins de personnes participent au processus électoral, ce qui peut entraîner une altération de la représentation démocratique. Les élus peuvent ne pas être fidèles aux préoccupations de la population. L'abstention provoque aussi une forte décrédibilisation du système démocratique. Selon l'institut de sondage IPSOS, 42 % des 18-24 ans ne se sont pas rendus aux urnes au premier tour de l’élection présidentielle en 2022.
Les divers motifs de l'abstention
Les raisons de l'abstention sont multiples : la jeunesse délaisse les urnes, une surabondance d'informations diversifie les opinions politiques, un sentiment de distance envers les partis établis. Cette question cruciale impacte directement la démocratie et la légitimité des élus. Le non-vote limite l'efficacité des décisions gouvernementales. L'abstention peut encourager l'émergence de nouvelles forces politiques tout en reflétant un désintérêt ou un mécontentement envers les politiques actuelles.
Sensibiliser, éduquer
Il est essentiel d'informer, d'éduquer et de sensibiliser les citoyens aux conséquences de l'abstention, tout en facilitant l'accès au vote et en impliquant plus les citoyens dans la vie démocratique de leur pays.
Listes électorales
Le taux d'abstention en France a fortement augmenté ces dernières années. Certaines personnes ignorent même qu'il faut faire la démarche pour être inscrit sur les listes électorales. On pointe aussi un désintérêt pour la vie politique du pays. Il est pourtant primordial de promouvoir la participation citoyenne pour renforcer la démocratie française et assurer une représentation plus authentique.
En Autriche, les jeunes, à partir de 16 ans ont la possibilité de prendre part activement à la vie politique en votant, ce qui accroît le nombre d'électeurs autrichiens et prend en considération leur opinion. Chanelle NANDELEC et
Maëlly CROSNIER ALANIQUE.
En Inde, les minorités religieuses réprimées
Les Chrétiens et les Musulmans sont particulièrement visés, bien que la laïcité soit inscrite dans la Constitution.
En Inde, depuis plus d'un siècle la répression des minorités religieuses, plus précisément des populations chrétiennes et musulmanes, se perpétue. On compte aujourd'hui près de 16 % de Musulmans et 3 % de Chrétiens dans le pays.
Situation alarmante
La situation humanitaire est alarmante d'après les déclarations d'une rapporteuse spéciale des Nations Unies. Ces répressions, orchestrées par le groupe politique des nationalistes hindous, seraient motivées par des idéaux conservateurs et politiques.
Un conflit à l'origine
Tout commence à la décolonisation en 1947 lorsque l'Inde britannique est divisée pour laisser place à deux nouveaux pays : la République islamique du Pakistan et l’Union indienne. Des conflits émergent entre les populations hindoues et musulmanes créant une division territoriale.
Basée sur la rancoeur
Les Hindous se considèrent comme les plus légitimes à posséder cette terre, et voient donc les membres des autres communautés comme des ennemis. Une idéologie basée sur la rancœur est ainsi née. L'arrivée de Narendra Modi en 2014 a contribué à renforcer le pouvoir des nationalistes hindous créant ainsi une mise à l'écart des autres religions.
Des violences à répétition
Fin septembre 2008 on compte une quarantaine de personnes tuées, 4 000 maisons chrétiennes détruites et plus d'une cinquantaine d'églises démolies. A la veille de Noël dernier, l'église Saint-Joseph située au sud de l'Inde est vandalisée, la statue de l'enfant Jésus décapitée par des extrémistes hindous. Autre événement, dans la province de l'Uttar Pradesh, 70 % des maisons habitées par des Musulmans sont saccagées pour "non respect du plan d'urbanisme". Ces agissements provoquent des réactions du côté des communautés victimes.
Manifestations en mars
Des manifestations ont lieu comme celle du 12 mars dernier, suite à la mise en application d'une loi discriminant les Musulmans. Cela s'était produit en 2019, sans aboutir à un changement. La "plus grande démocratie du monde" ne respecterait donc pas tous ses principes ? La laïcité, pourtant inscrite dans la Constitution n'est pas appliquée. Il existerait donc une hiérarchie des religions, avec à la tête les Hindous, discriminant ainsi les autres croyants. On peut alors remettre en question ce système politique démocratique.
Line THIBAUDEAU et Aésa THIERY.
Les Ouïghours, un peuple opprimé
Durant ces dernières années la répression des Ouïghours s'est accentuée avec l'arrivée de Xi Jin Ping au pouvoir. Celui-ci mène un véritable régime autoritaire.
La région du Xin jiang située au Nord Ouest de la Chine est peuplée depuis le XIVe siècle de Musulmans considérés comme des "barbares" par les Chinois malgré le raffinement de leur civilisation.
Le début des répressions
Avec l’arrivée du régime communiste de Mao Zedong en 1949, la Chine vit de nombreux changements, notamment au sujet de ses minorités. Le nouveau régime a instauré une politique d’assimilation culturelle et religieuse, qui a conduit à des répressions à l'encontre des Ouïghours. Avec la chute de l’URSS, le 26 décembre 1991, les répressions empirent. Elles vont vraiment s’accentuer avec les manifestations de Tian’anmen entre le 15 avril 1989 et le 4 juin 1989 sur la célèbre place de Pékin, la capitale de la république populaire de Chine.
Xi Jin Ping renforce la répression suite aux attentats de 2014 et des manifestations causées par des Ouïghours qu'il qualifie tous de "terroristes". Ces nouvelles répressions sont aussi marquées par la mise en place de camps de concentration.
Hashtag #FreeOuïghour
Selon les ONG, pas moins d'un million de Ouïghours y seraient détenus et seraient victimes de tortures, de violences physiques, de viols, et de stérilisation forcée. Cependant le gouvernement chinois nie toute accusation.
Sur le réseau social Instagram plus de 30 000 carrés bleus ont été partagés pour soutenir les Ouïghours avec l'utilisation du hashtag #FreeOuïghour. Ce mouvement a pris une grande ampleur.
Le 20 janvier 2022, l'Assemblée nationale française a qualifié la répression des Ouïghours de génocide.
La France est le sixième pays à reconnaître cette répression. Les démocraties occidentales ont imposé des sanctions économiques et des restrictions commerciales contre la Chine.
Des grandes enseignes complices ?
En décembre 2023 un rapport de l'université de Sheffield Hallam évoque la possibilité qu'une quarantaine de célèbres marques de vêtements pourraient être fabriquées par des Ouïghours soumis au travail forcé. Ces vêtements sont vendus dans l'Union européenne « sans aucune restriction » affime ce rapport. Ursula von der Leyen, présidente de la commission européenne, devait évoquer le sujet lors d'un déplacement en Chine fin 2023, mais il semblerait qu'aucun accord n'ait été trouvé à ce jour.
Des pays comme l'Australie ou le Royaume-Uni ont mené un boycott diplomatique des Jeux Olympiques de Chine pour dénoncer les atteintes aux droits et libertés envers la minorité Ouïghour.
Yanis POLI et Lucas MENGUY.
Salazar, un dictateur hors norme
Portugal, 1933. L'Estado Novo, régime fort et autoritaire est instauré. Il restera en place plus de 40 ans, jusqu'en 1974. A sa tête, Antonio de Oliveira Salazar.
Au début du XXe siècle, le Portugal instaure sa première république suite à des révolutions. S'ensuivent 16 années de crises, à la fois économique, politique et sociale. Afin d'y remédier, des militaires conservateurs prennent le pouvoir lors d'un coup d'Etat, le 28 mai 1926, et mettent en place la dictature nationale. Il manque cependant toujours un moyen de redresser l'économie.
L'arrivée au pouvoir d'un professeur
Né en 1889, issu d'un milieu populaire, Salazar suit un parcours scolaire classique, et est un excellent élève. Il décroche brillamment sa licence d'économie et s'oriente vers le métier de professeur, qu'il exerce dans une université de renom. Très catholique, il défend des valeurs opposées à celles de la République.
Suite au coup d'Etat de mai 1926, Salazar se retrouve propulsé à la tête du Ministère de l'Economie, grâce au pari fou de Carmona, général à la tête de la dictature. Il se voit même octroyer le contrôle de la totalité du budget ministériel. Son ascension continue et, en 1932, il est nommé Premier Ministre et devient en fait le véritable dirigeant du régime qu'il met en place un an plus tard, L'Estado Novo.
La dictature sous L'Estado Novo
Salazar est nationaliste, et avant tout protectionniste. Il initie de nombreuses réformes économiques, dont l'instauration d'une monnaie forte. Ces dernières sont un succès, la monnaie est stabilisée en 1931, la dette remboursée en 1936. Ainsi, l'opinion publique lui est très favorable.
Mais il est anti-communiste, anti-républicain, anti-démocrate et anti-révolutionnaire. Salazar tient donc son pays d'une main de fer et n'hésite pas à utiliser la carte de la répression.
Outre la mise en place d'un parti unique, la liberté de la presse est supprimée, la censure et la propagande prennent sa place. La peur sociale (dénonciation), la mise en place d'une police politique (PIDE) marquent la répression. Les opposants politiques sont envoyés dans des camps de concentration où ils sont torturés.
Un personnage ambigu, contrasté
Bien qu'étant un dictateur et se dressant donc contre les libertés fondamentales, Salazar est aussi vu comme le sauveur d'un Portugal sur le déclin, et cela fait de lui une figure mémorable et ambigüe, et ce même après sa mort en 1970.
Chloé GOMEZ et Enora MAHIEUX.
Des oeillets portugais pour une révolution
1974 : le Portugal renoue avec un régime démocratique. Sans bain de sang.
Le 25 avril 1974, le Portugal est témoin d'un événement politique majeur : la Révolution des Œillets. Cette révolution, renverse près de 48 ans de dictature salazariste, c'est un moment décisif, une rupture dans l'histoire contemporaine du pays.
Un régime autoritaire, colonialiste
Sous le régime de Salazar, le Portugal est marqué par une répression politique, une censure stricte ainsi que d'importants problèmes économiques.
La guerre contre les indépendantistes menée en Afrique ( Angola et Mozambique) est un poids financier et social pour le pays.
Vers la révolution
Le 25 avril 1974, un groupe de jeunes militaires, le mouvement des forces armées (MFA), mène un coup d'Etat pacifique. A l'origine d'un projet démocratique, ils visent plus de libertés civiles. Cette révolution se déroule sans violences majeures, d'où son nom "Révolution des Œillets". Les soldats portent des œillets dans leurs fusils symbolisant la paix et le renouveau, avec une pointe de romantisme. En effet l'un des points centraux de la révolution est le marché aux fleurs de Lisbonne, richement fourni en œillets.
Fierté nationale
La Révolution des Œillets a eu un impact important sur la société portugaise. Elle a permis d'ouvrir la voie à de nombreux progrès à la fois sociaux, économiques et politiques. Cette révolution a insufflé d'autres mouvements de libération à travers le monde tel que l'effondrement de la dictature franquiste en Espagne avec la mort de Franco en 1975. Cela a marqué la fin de l'ère des dictatures en Europe.
Aujourd'hui, la Révolution des Œillets est célébrée comme un moment de fierté nationale et un symbole de résistance pour le peuple portugais. Il continue d'influencer la vie du Portugal, rappelant à tous l'importance de défendre les valeurs de liberté, de justice et de solidarité.
Louise CHAUME, Alyssa EYMERIT et Lucie LE STUNFF.
Comment tourner la page du franquisme
L'Espagne a légiféré récemment pour réhabiliter les victimes de cette période. Non sans débats.
Le franquisme continue encore à ce jour à influencer les opinions politiques. Même après plusieurs décennies et l'instauration d'un régime démocratique, il est encore difficile de légiférer, sans réveiller les blessures ou les nostalgies.
Manifestations interdites
Chaque 20 novembre, jour de la mort de Franco, des manifestations organisées par des nostalgiques du régime, se déroulaient dans plusieurs villes de la péninsule ibérique. En face, les militants de partis de gauche se mobilisaient pour protester contre ces rassemblements qui se déroulaient sous l'instigation des partis d'extrême droite.
Si, jusque là, elles étaient tolérées par le gouvernement, elles sont aujourd'hui interdites par les lois dites "mémorielles", qui interdisent la promotion publique du fascisme et du franquisme.
L'Eglise espagnole était aussi dans le viseur. Car un certain nombre de prêtres organisaient encore des messes en mémoire de Franco. On l'aura compris, la date du 20 novembre est une date symbole pour l'extrême droite espagnole.
Encore aujourd'hui, le pays a du mal avec son passé. La loi de Mémoire démocratique adoptée par le Parlement, le 14 juillet 2022 a suscité de nombreux débats.
100 000 disparus
Proposée par le Parti socialiste, elle a pour objectif de réhabiliter les victimes et d'obliger l'Etat à ouvrir les fosses communes pour rechercher les dépouilles de plus de 100 000 disparus. Mais pour les associations de victimes, cette loi ne va pas assez loin, car, selon elles, le texte ne prend pas en compte la responsabilité de ceux qui ont profité du Régime aux dépens des familles de républicains. Et beaucoup s'accordent à dire que ce texte de loi arrive trop tard...
La rédaction de Lorient Expresse.
Le général Franco : 36 ans de dictature
C'est à sa mort en 1975, que l'Espagne a renoué avec un régime démocratique.
Francisco Franco est né en 1892 à Férrol et est mort en 1975 à Madrid. Il est contre toutes formes de démocraties. C'est un militaire qui dirige de 1936 à 1975 un régime dictatorial nommé Etat espagnol. Son régime est caractérisé par la censure, la répression politique, l'élimination des opposants et une politique économique conservatrice. Il exerce l'une des plus longues dictatures d'Europe.
Une république instable
Auparavant, l'Espagne était une monarchie. Aux élections d’avril 1931, les républicains obtiennent une forte majorité, l’Espagne devient une république. La population est divisée et les frontières politiques se creusent jusqu’au regroupement des mouvements d’extrême-gauche, ce qui aboutit à l’élection du "Frente Popular" qui est une coalition éléctorale et un pacte signé en janvier 1936 par de nombreuses organisations. Les anarchistes, socialistes et communistes se retrouvent ensemble à la tête de l’Espagne.
Une guerre civile
Franco s'appuie sur l'Eglise et les militaires pour diriger le soulèvement militaire de juillet 1936 contre la république et le Front populaire de gauche. Le 1er octobre, les insurgés en font leur chef avec le titre de "généralissime et chef du gouvernement de l'Etat espagnol". Soutenu par Adolf Hitler et Benito Mussolini, il remporte la guerre civile en 1939, écrasant les Républicains soutenus par l'Union sovétique. Le conflit fait plus d'un million de morts. Avec le titre de Caudillo il dirige un pays en ruines et évite de participer à la Seconde Guerre mondiale. Compte tenu de la situation géopolitique d'Europe, le conflit s'internationalise très vite avec la montée des dictatures.
Bilan désastreux
Le régime franquiste s'installe dans un pays ruiné. L'évocation de certains épisodes de la guerre civile provoque encore des tensions dans la société espagnole. Le 20 novembre 1975, Franco meurt. Juan Carlos de Bourbon qui accepte les principes du mouvement national est alors proclamé roi deux jours plus tard.
Manon VOIRIN et Candice BESANÇON.
L'affaire Pinochet : de l'enquête à la justice
25 ans après son coup d'Etat, le dictateur chilien est arrêté à Londres. Mais il a toujours échappé aux tribunaux.
Le 11 septembre 1973 à Santiago du Chili, quelques minutes après la fin du discours du président Salvador Allende, le général Augusto Pinochet prend d'assaut le Palais de la Monnaie. Il instaure par un coup d’État militaire une dictature qui durera pendant seize ans, de 1973 à 1990.
Une société mise au pas
L'installation du régime militaire se fait par la violence et une répression sans limite envers tous ses « ennemis ». Les libertés et les droits des personnes sont soumis à de sévères restrictions. Les institutions démocratiques et l'État de droit sont démantelés : dissolution du Congrès, destruction par le feu des registres électoraux, interdiction des partis politiques, contrôle des médias…
Des milliers de personnes sont persécutées et arrêtées : les victimes sont torturées, exécutées, mises dans des camps de concentration ou bien portées disparues. Près de 20 ans de souffrance pour la population chilienne durant cette dictature autoritaire : entre 50 000 à 70 000 meurtres et disparitions ont été dénombrés.
La chute d'Augusto Pinochet
Pinochet tente de se maintenir au pouvoir et organise le 5 octobre 1988, un référendum sur la succession présidentielle. Mais c’est la victoire du « non », qui l’emporte avec 56 % des suffrages exprimés. Aux élections présidentielles et législatives de décembre 1989, une Concertation des partis pour la démocratie arrive en tête, c’est le début de la transition démocratique.
Mainmise sur l'armée
La mainmise de Pinochet sur l'armée rend la démocratie précaire et ne lui permet pas de juger les anciens responsables de la dictature. Pinochet reste commandant en chef de l'armée chilienne jusqu'en 1998, avant de devenir sénateur en tant qu'ancien chef d'État.
Justice ou abandon ?
Pinochet a été poursuivi par la justice de son pays pour des violations des droits de l'homme, les morts et disparus, mais aussi pour évasion fiscale, enrichissement illicite, malversation de fonds publics et falsification de documents. Il est arrêté le 16 octobre 1998 à Londres, où il était venu pour un traitement médical. L'Espagne demande son extradition pour répondre de génocide. En juillet 2002, au Chili, la Cour suprême de justice invoque l'état de démence sénile du vieux caudillo âgé de quatre-vingt-six ans pour clore définitivement la procédure ouverte. Se pose la question d’une justice internationale, et les dictateurs savent qu’ils devront répondre de leurs actes.
Manon LE QUELLEC et Chaïma MAVOUNA.
Allende au Chili : un symbole d'espoir
Le Chili connaît de grands changements démocratiques de 1970 à 1973 et se place au centre des préoccupations américaines.
Aux élections présidentielles chiliennes du 4 septembre 1970, deux candidats s'opposent : Salvador Allende du parti socialiste face à Allenssandri Rodriguez, conservateur indépendant allié du parti national.
Le 17 décembre 1969, la création d'un programme d'unité populaire soutient Salvador Allende. Ce programme est d’inspiration socialiste.
Salvador Allende remporte les élections avec un nombre supérieur de voix mais c'est au congrès national de choisir. Des manifestations populaires vont soutenir la candidature d’Allende qui devient le 24 octobre officiellement président de la République du Chili.
Des réformes sociales
Le Chili connaît une grave crise économique et de très fortes inégalités sociales. Salvador Allende veut réformer l'économie pour réduire sa dépendance extérieure et son retard. Il veut aussi une répartition plus égalitaire des richesses.
Il met en place un ensemble de réformes économiques et sociales baptisées les "40 mesures" . Il propose un contrôle des entreprises et tente de faire participer les travailleurs dans le fonctionnement des entreprises nationalisées. Un conseil national de développement est mis en place, il discute de la politique économique nationale.
La politique d'Allende provoque la montée de l'inflation, une augmentation des prix des marchandises. Des manifestations sociales contre la vie chère fragilise son pouvoir. Le président perd progressivement le soutien d'une partie de ses alliés.
Les choix politiques d’Allende sont contestés par une partie de la population qui s'appauvrit.
Le Chili au temps de la guerre froide
En 1960, les États-Unis sont la puissance influente en Amérique latine et, dans le contexte de la guerre froide, opposés à l’URSS communiste. Les États-Unis vont s’opposer à toute tentative de propositions de réformes d’inspiration socialiste et communiste.
Le coup d’État
Le 11 septembre 1973, le général Pinochet, soutenu par les États-Unis, s'empare du pouvoir par un coup d'Etat. Dans son dernier discours Salvador Allende salue le peuple : les paysans, les ouvriers, les intellectuels, le personnel d’État, les jeunes et les femmes. Son suicide le jour même, qui a suscité des interrogations, peut être perçu comme un symbole de sacrifice pour montrer la lâcheté et la trahison du général Pinochet.
Alia MOUSSEIGNE et Yanis HEDIN.
Révolution américaine, un exemple de liberté
La reconnaissance de l'indépendance est un tournant majeur dans l'histoire des États-Unis actuels.
La révolution américaine est un moment clé de l'histoire du pays. Entre 1775 et 1783, les 13 colonies dépendantes de l'Angleterre vont s’opposer à leur royaume de tutelle et obtenir leur indépendance.
Vers une rupture avec l'Angleterre
Sur le continent, la guerre de Sept Ans (1756-1763) s’achève et laisse une dette colossale à la couronne d’Angleterre de George III, souverain de Grande-Bretagne. Pour renflouer ses caisses, le Parlement britannique, où ne siègent pas de députés des 13 colonies vote une série d’impôts.
Pas d'impôt sans représentation élue
Le Stamp Act impose un timbre fiscal sur tous les documents officiels, sur la presse et plus tard sur le thé et les marchandises importées. Le Currency Act interdit aux colons de frapper leur monnaie et renforce la livre sterling comme unique monnaie en circulation. Les colons britanniques réclament, eux, les mêmes droits politiques en ayant des représentants au Parlement britannique. Face à l’opposition des colons, les garnisons militaires sont renforcées et la tension monte.
Un idéal de libertés
En parallèle, les idéaux des Lumières exercent une influence considérable sur les penseurs et les dirigeants américains. Les écrits de philosophes comme John Locke, défendent les droits naturels de l'homme à la vie, à la liberté et à la propriété. Ils incitent les colons à revendiquer leurs propres droits et à se battre pour leurs libertés contre la domination britannique. Face à ces mesures vues comme injustes par les colons américains, une résistance, soutenue ou dirigée par des personnes influentes telles que Geogre Washington, John Adams, Thomas Jefferson ou Benjamin Franklin se met en place. Les actes de rébellion sont de plus en plus violents.
En 1773, les colons jettent à la mer toute une cargaison de thé britannique pour protester contre la taxe sur le thé, c'est la Boston Tea Party. Ils mettent en scène leur appartenance au continent américain en se déguisant en Indiens. La réponse anglaise est brutale, la répression sévit, le gouvernement local du Massachusetts est dissout. En 1774, les dirigeants des 13 colonies tiennent une première réunion du Congrès continental américain à Philadelphie pour s'unir.
Une longue série de batailles
La guerre d'indépendance éclate avec des affrontements armés tels que la bataille de Lexington et Concord en 1775. Les colons sont victorieux. Le point culminant de la révolution est en 1776. La Déclaration d'Indépendance des Etats-Unis, inspirée des idées des Lumières, rédigée par Thomas Jefferson est adoptée par le Congrès continental. Cette déclaration proclame la séparation des colonies américaines de la domination britannique et énonce des idéaux de liberté, d'égalité et des droits fondamentaux. Les colonies lancent un appel à l'aide aux pays d’Europe. En 1778, la France sous Louis XVI s'engage militairement et financièrement et envoie le marquis de La Fayette. L'Espagne suit en 1779. Cette participation militaire française et espagnole est décisive dans la victoire du nouvel État américain.
La célèbre bataille finale, la bataille de Yorktown le 28 septembre 1781, est une cuisante défaite britannique et consacre l'indépendance des États d'Amérique.
La renaissance américaine
Le traité de Paris de 1783 met officiellement fin à la guerre et reconnaît la souveraineté des États-Unis en tant que nation indépendante. Ce traité marque une nouvelle ère pour les colonies américaines.
La mise en place des institutions
Élaborée par la Convention constitutionnelle de Philadelphie, la Constitution américaine est adoptée en 1787. Elle offre un cadre solide pour le gouvernement fédéral et définit les pouvoirs et les responsabilités des différentes branches du gouvernement. Elle établit également les principes fondamentaux de la démocratie américaine tels que la séparation des pouvoirs, les droits individuels. La première élection se déroule de décembre 1788 à janvier 1789, et le premier président américain est Georges Washington, élu à l'unanimité malgré son vœu de rester en retrait.
Un nouvel exemple
La victoire des colons américains a inspiré de nombreux mouvements révolutionnaires dans le monde et a contribué à la diffusion d'idées démocratiques.
Awen HENRARD et
Evan CAUGANT.
Frise chronologique
1765-1783 : Révolution américaine. Les 13 colonies anglaises d'Amérique se révoltent face à l'oppression de la domination anglaise.
1765 : Loi de la Stamp Act qui stipule que tous les documents, permis, contrats commerciaux, journaux, testaments, livres et cartes à jouer doivent être munis d'un timbre fiscal.
19 avril 1764 : Currency Act, loi qui interdit aux Treize colonies d'émettre quelque monnaie que ce soit.
1775 : George Washington est nommé chef des forces armées pendant le guerre d'indépendance.
1775-1783 : Le marquis de La Fayette, général de division dans l’Armée Continentale pendant la guerre d’indépendance. Il va aider les colons à la demande du roi de France.
16 décembre 1773 : La Boston Tea Party. Les colons américains infiltrent un bateau anglais et jettent par dessus bord 342 caisses de thé pour se venger des taxations excessives sur le thé.
Congrès continental : Il est destiné à coordonner la résistance américaine mais devient l'organe exécutif de la nouvelle nation.
Philadelphie : Principale ville des 13 colonies.
19 avril 1775 : Bataille de Lexington et Concord qui en quelques heures fait 8 morts et 10 blessés du coté des colons pour un seul blessé du coté britannique.
19 septembre 1777 et 7 octobre 1777 : Batailles de Saratorga. Malgré la supériorité numérique anglaise, victoire des colons avec de très lourdes pertes : 530 morts et 935 blessés.
28 septembre 1781 : Bataille de Yorktown. Victoire finale décisive des colons et soumission de l'Angleterre.
4 mars 1789 : élection de George Washington.