Ces mots prononcés par le prêtre et entendus tant de fois par les assemblées réunies pour célébrer le Christ trouvent-ils une réalité dans le quotidien de nos vies ? Cette question porte en elle notre rapport à nous-même et aux autres. Il est difficile d’être en paix, d’avoir des rapports humains harmonieux avec les membres de son environnement, si nous ne sommes pas personnellement en paix avec soi, c’est-à-dire que nous ne pouvons pas aimer les autres si on ne s’aime pas, à l’image du commandement de Jésus « tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Matthieu).

S’aimer, c’est s’accepter tel que l’on est, c’est être conscient de ses forces et de ses limites, c’est en définitive se connaître dans ses parts de lumière et dans ses parts d’ombre. Cette connaissance de soi est nécessaire pour avancer vers un chemin de fraternité dans le quotidien de nos rapports avec les autres, nos sœurs et nos frères, en les reconnaissant et en les acceptant dans leur intégrité. Pour l’obtenir, et ainsi décider et agir dans l’intérêt de chacun, il est nécessaire dans un établissement scolaire de proposer une pastorale porteuse de réflexion et de sens pour amener chaque membre de la communauté à grandir dans des relations d’altérité et de paix.

Yannick Touzé

Chef d'Etablissement

A noter : Formation dispensée par M. Alain Grau, professeur de philosophie et théologien : "Noël,l'Epiphanie, pourquoi ?" 17h-18h mardi 10 janv 2023 en classe de 3e4 à SFX

Le 10 novembre, nous avons assisté à une cérémonie à la grande chapelle de Saint-François-Xavier, qui célébrait les cent ans du monument aux morts sur lequel figurent les 337 noms des anciens élèves tombés au champ d’honneur lors de la Première Guerre Mondiale. Nous avons été très impressionnées par le nombre d'officiers et de personnalités vannetaises présentes. Un temps singulier On a pris conscience de l’importance de notre établissement dans la ville de Vannes. Ce fut une cérémonie très solennelle, où anciens et nouveaux élèves ont pu se retrouver. Les collégiens de la chorale, animée par Madame. Guezel, nous ont beaucoup touchées. Le Père Boedec nous a rappelé durant son homélie la fragilité de la paix. Ce moment a également marqué beaucoup d’élèves, notamment Jeanne et Anouk, deux autres membres de l’équipe journalisme. Ce moment de mémoire nous a renvoyés à l’actualité, la guerre sur notre continent. Nous avons eu la chance de parler aux anciens élèves de l’établissement, comme le général Philippe Prévost et Even de Geyer, qui nous ont fait part de leurs souvenirs d’élèves à SFX.

Aya Chibani
Jeanne Manic

2nde 8 et équipe journal

« Au-revoir la haut », le prix Goncourt 2013 de Pierre Lemaitre nous avait rappelé la présence dans nos villes et villages des monuments aux morts. Les 337 élèves et anciens élèves de Saint-François-Xavier morts pendant la Grande Guerre 1914-1918 méritaient assurément le leur. Il se trouve dans la chapelle et ce n’est pas une statue mais un tableau, entouré de la liste de ces jeunes hommes partis au combat. Leurs vies fauchées ont été racontées grâce au travail minutieux du Père Chauffier, ancien élève devenu professeur à SFX. Son ouvrage « Le collège Saint-François-Xavier de Vannes au champ d’honneur » paru en 1923 redonne vie à chacun d’eux.

Le tableau est l’œuvre de Joseph Aubert, ancien élève du Collège jésuite. Il a été réalisé et donné à l’établissement en 1921, trois ans seulement avant le décès de l’artiste. Marquée par le temps et l’humidité, la toile avait besoin d’être restaurée. L’association de sauvegarde du patrimoine du collège S.F.X., fondée en 1983 par Jean-Christophe Auger, avait déjà permis la restauration de l'orgue de la chapelle, des statues de Saint Ignace (1999), de Saint Vincent Ferrier (2002). Elle a permis de financer entre 2021 et 2022 la restauration de ce monument aux morts.

Une restauration au service de la paix Grâce au travail de Madame Fray et de son équipe, le tableau représentant Jésus ressuscité au milieu des tranchées a retrouvé sa profondeur. Il donne à voir des soldats Français et Allemands que le Christ vient visiter « Je suis la résurrection et la vie » leur murmure-t-il pour les accompagner dans la mort. Le silence de la scène est palpable, et malgré la tragédie visible d’une guerre folle, c’est une impression de paix qui domine.

Ces sentiments mêlés de peur et d’ivresse sont décrits par Pierre Teilhard de Chardin, jésuite, paléontologue et académicien engagé dans la guerre en tant qu’infirmier, dans son journal paru en 1917 « Aux armées avec les tirailleurs », dans lequel il retrace les combats qui lui vaudront la croix de guerre pour faits héroïques.

Le film « La vie et rien d’autre » (de Bertrand Tavernier avec Philippe Noiret et Sabine Azéma) a été projeté le mardi 8 novembre et commenté par M.Bruzulier, professeur en classe préparatoire : Tavernier fut le premier à aborder cette thématique de la mémoire et du deuil après la Grande Guerre. Un concert de gala (réquiem de Fauré dirigé par Jean-michel Noël) a également été donné, rythmé par des lectures assurées par les lycéens de l’équipe « Arts dramatiques » le vendredi 11 novembre. Ce fut une semaine de cérémonie exceptionnelle et remarquable.

Paul Hutin

Les ateliers proposés par la Pastorale aux élèves de Première existent depuis longtemps mais les thèmes se renouvellent régulièrement.

Ainsi depuis novembre, l’atelier « Estime de soi et relations affectives » connaît toujours un très bon succès auprès des élèves. Deux nouveaux ateliers musicaux ont été créés cette année avec de nouvelles animatrices, Art Sacré en musique et Chant et liturgie. L’acquisition de deux pianos électroniques permet d’allier pratique musicale par le chant choral et écoute d'oeuvres.

Par ailleurs, l’atelier Histoire de l’Eglise, par la découverte du patrimoine de l’art religieux, a permis aux élèves de découvrir par la promenade, l’œil éveillé, les facettes inconnues de leur établissement, de visiter la Cathédrale jusqu’aux cloches et la Chapelle St-Yves. Un temps de découverte pour « apprendre à voir avec ce que l’on sait ».

Jean-Christophe Auger

Responsable pastoral Lycée

Pour ce premier trimestre, les élèves de 4e et de 3e ont réfléchi sur ces deux grands thèmes : Dieu et la Vie. Chacun était invité à venir en cours de Pastorale avec un objet, une image ou un dessin représentant - pour les 3e - l'idée qu'ils se faisaient de Dieu et - pour les 4e - l'idée qu'ils se faisaient de la vie, de leur vie. A partir de ce que les élèves présentaient, nous réalisions un "nuage de mots" au tableau, parvenant ainsi, grâce à la contribution de chacun, à nous approcher quelque peu de l'idée de Dieu et de l'idée de la Vie !!

Bénédicte de VillersPastorale 4e-3e

Découvrir l'évangile de Saint Marc, lire et illustrer des passages de ce texte vif et qui va à l'essentiel, c'est ce qui était proposé à la vingtaine d'élèves participant au Temps Fort du Mardi 18 octobre. Accueilllis par la Communauté jésuite de Penboc'h, nous avons également participé à la messe et profité du parc face à la mer : deux manières de rendre grâce pour le temps donné.

Sur l'impulsion de madame Marie Guézel, professeur de français, violoniste et membre du chœur Triforium de la cathédrale, une maîtrise d'élèves a vu le jour en cette rentrée 2022. Chaque mardi, à partir de 16h45, des élèves de plusieurs niveaux s'essaient au chant choral, apprennent les bases de la musique, et répètent en vue des concerts et des différentes messes célébrées au cours de l'année dans l'établissement. Leur grand première a été un succès lors de la messe pour la Paix du 10 novembre. Bravo à eux. Claire Villemain Responsable pastorale 6e

« Le Christ bénissant les morts sur le champ de bataille » : ce tableau saisissant a fasciné des générations d’élèves de SFX. Au milieu de ce champ de ruines, le Christ portant les signes d’une violence qu’il a lui-même subie vient apporter sa paix à tous.

Nombreux sont les lieux de nos vies où la peur domine, où nous préférons rester entre nous plutôt que d’affronter ce que nous redoutons. La mort semble y gagner du terrain, elle nous paralyse. Le Christ ressuscité vient rencontrer les disciples en plein désarroi : « Jésus vint, et il était là au milieu d’eux ». Comme au jour de la résurrection, Jésus se glisse au creux de nos vies. Dieu ne cesse de s’inviter dans nos existences, dans les lieux où tout n’est pas vivant, là où la violence déshumanise.

Toute communauté chrétienne est réunion d’hommes et de femmes où le Christ se rend présent. Il nous redit ce matin « la paix soit avec vous » ; c’est plus qu’un vœu pieux. Le premier don du ressuscité, c’est la paix ; c’est ce que Dieu veut nous donner de plus important, car c’est ce dont on a le plus besoin.

Depuis 100 ans que ce tableau existe, combien de conflits et de guerre ont montré la violence dont les hommes sont capables ? Qu’avons-nous fait de la paix de Dieu ? aujourd’hui encore, la folie de l’homme continue, apportant son lot de mal, de haine et de destruction.

Le monument rend hommage aux anciens morts pour la France. Une paix reçue en partage

Pour quoi sommes-nous prêts à donner notre vie aujourd’hui dans la société française et européenne ? Il existe bien des manières de donner sa vie pour les autres. Jésus nous redit : « moi aussi je vous envoie ». Nous sommes ramenés à notre responsabilité de citoyens et de Chrétiens pour mettre nos vies au service de la Paix. Il n’y a pas loin à chercher pour trouver les lieux qui ont besoin de paix, non pas une paix pour avoir la tranquillité mais celle qui suppose la justice, la vérité et le respect. Que notre collège les aide à rencontrer le Christ Prince de la Paix dont la rencontre donne sens à l’existence. Notre société a besoin d’hommes et de femmes qui encouragent les autres à l’espérance.

Cela commence dans nos classes, dans nos relations avec nos camarades. Pour cela, nous avons besoin de l’Esprit de Dieu, celui reçu à la Pentecôte. « La violence et la mort n’auront pas le dernier mot de nos histoires et de l’histoire du monde. »

croyants ou non croyants nous fait réfléchir. Elles nous font poser des questions sur nous-mêmes. C'est quelque chose de vraiment très intéressant qui est trop souvent sous-estimé. J’ai toujours bien aimé m’investir dans les projets du collège ou bien même du lycée à SFX, comme délégué, élève et anciennement médiateur. J’aime pouvoir améliorer les choses et voir évoluer les conditions des élèves de SFX, pouvoir leur permettre de découvrir, d’expérimenter de nouvelles choses ou bien juste se sentir bien dans leur environnement. Donc pouvoir participer à la vie du collège au lieu de regarder les autres le faire...voilà ce qui me motive à toujours participer aux projets qui me sont proposés. Ce genre de mise en scène lors du temps d’accueil ou d’autres évènements seraient à refaire. Cela donne une toutes nouvelle vision de la Bible aux nouveaux (ou bien même aux anciens) élèves de SFX. On pourrait aussi faire participer d’autres équipes à ces projets si l’envie leur prenait ». Louis Le Mintec

2nde 5

Louis Le Mentec, de l'équipe "Art dramatique" du lycée, revient sur sa participation.

« J’ai eu de la chance de pouvoir interpréter avec d’autres amies de l’équipe « art dramatique » une scène provenant de la Bible. C'était une première dans un temps d’accueil pour la rentrée des élèves à SFX. J’ai pu alors jouer le rôle de Jésus avec un texte tiré d’un extrait de l’Evangile, le “jeune homme riche”, qui se trouve dans la bible. Certes, c’était un court moment mais j’ai pu l’apprécier. Je pense aussi que les élèves nous ayant vus ont été très surpris mais aussi heureux de ce genre de mise en scène. Nous avons pu leur montrer une toute nouvelle façon de voir ces temps d’accueil. Peu après, de la part de certains collégiens, j’ai pu recevoir des avis plutôt positifs sur notre scène. C’est notre animateur d’art dramatique M. Gwendal Mahé qui nous a parlé de ce projet. J’ai trouvé cela original et j'ai eu envie de participer. Notre saynète a aussi fait réfléchir certains élèves sur leur manière de voir la religion ou bien même Jésus.

Personnellement, je n’ai jamais lu la Bible. Mais la première chose que j’ai pu apercevoir est la question que Jésus a posée à l’homme riche « Pourquoi dire que je suis bon ? Personne n’est bon, sinon Dieu seul » (Evangile de Luc, chapitre 18 v.19). Ce genre de questions, que nous soyons