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N° 1 - Mai 2023 | brassens.lycee.ac-normandie.fr |
Éditorial
« Georges décrypte » associe, au décrytage de l'actualité, pédagogie et journalisme.
"Le journaliste est l'historien de l'instant". Cette formule attribuée à Albert Camus résume l'exigence du métier d'informer : être au plus près de l'événement et savoir distance garder. L'auteur de "La Peste" a été reporter à Alger dans les années précédant la Seconde guerre mondiale, puis dans la clandestinité avec "Combat", dont il fut l'éditorialiste et rédacteur en chef, à la Libération. Sa vision du métier reste une référence, un exemple.
C'est sous son égide, qu'en tout respect, pourrait être placé le travail des élèves du lycée Georges-Brassens, de Neufchâtel-en-Bray.
Il est mené sous la conduite de leurs professeurs d'histoire-géographie, sciences politiques et géopolitique, Laurence Carrez-Martin et Jean-Luc Villemin et d'Aurélie Simon, professeure documentaliste. Le titre du journal "Georges décrypte", choisi par les lycéens, en définit la ligne.
L'initiative est née du suivi de l'édition 2022 du Forum mondial Normandie pour la Paix, qui a entraîné l'édition d'articles dans le journal "La Colombe". Les enseignants ont souhaité prolonger l'opération par une publication propre au lycée de Neufchâtel et appelée à durer.
Les élèves qui suivent la spécialité HGGSP trouvent là un exercice utile et innovant. Ils peuvent se frotter à l'actualité avec les contraintes de l'information, vérification des faits, voire confrontation, précision, concision.
L'association Journal des Lycées, animée par des retraités de la presse, y apporte son concours, comme elle le fait avec "La Colombe" et de nombreux journaux d'établissements scolaires, à travers l'Ouest. A l'heure où la prolifération de fausses nouvelles (les "fake news") et autres mensonges empoisonnent les relations humaines, son engagement n'en est que plus déterminé.
Xavier ALEXANDRE.
Elections en Grèce : Mitsotakis conforté
Le parti du Premier ministre arrive en tête au Parlement, mais le taux important d'abstention (40 %) traduit toujours la défiance des électeurs.
Le parti Nouvelle Démocratie du premier ministre Kyriakos Mitsotakis a remporté dimanche une large victoire lors des élections législatives mais un second scrutin sera sans doute nécessaire pour lui permettre de gouverner. Ce second scrutin pourrait se tenir fin juin ou début juillet. Pour ces élections le taux d'abstention à atteint près de 40 %, un chiffre conséquent pour la Grèce qui témoigne de la perte de confiance des électeurs.
Des sondages confirmés
La plupart des sondages indiquaient que le gouvernement conservateur du parti Nouvelle Démocratie, remporterait les élections nationales et ils ne se sont pas trompés. Avec plus de 40 % des suffrages Nouvelle démocratie du Premier ministre sortant devance très nettement le parti de gauche de l'ancien premier ministre Alexis Tsipras, Syriza, et le parti socialiste (Pasok).
Pourtant le contexte électoral rendait l’issue du scrutin plus incertaine qu’on aurait pu le penser il y a quelques mois. Les Grecs avaient en effet majoritairement perdu confiance en ceux qui les dirigeaient, notamment en Kyriakos Mitsotakis.
Catastrophe ferroviaire
Le soir du 28 février 2023, au centre de la Grèce, a eu lieu une collision frontale entre deux trains, à la sortie d'un tunnel. Un train de passagers effectuait la liaison entre Athènes et Thessalonique tandis qu'un convoi de marchandise arrivait en sens inverse. L'accident a fait 57 morts. D’après un article de Ouest-France, « la collision, le pire accident ferroviaire que le pays ait connu, a choqué la Grèce ». Le drame a forcé le gouvernement à repousser les élections législatives initialement prévues en avril.
Selon les Grecs, la catastrophe a révèlé le dysfonctionnement des chemins de fer. Plus largement, le gouvernement est accusé d’être à l’origine de la détérioration des services publics.
Élections décalées
Un mois plus tard, Kyriakos Mitsotakis, le Premier ministre, réagissait aux manifestations, aux grèves et à la défiance grandissante des Grecs vis-à-vis du gouvernement. Également chef du parti de droite Nouvelle Démocratie, il annonçait un report des élections législatives au 21 mai de cette année. Les élections devaient avoir lieu initialement en avril, mais elles ont été repoussées, surement dans le but d'apaiser les tensions après la catastrophe ferroviaire. Il a également affirmé que sans majorité absolue atteinte, un deuxième scrutin serait organisé « au plus tard début juillet ».
Joséphine TRELAT.
Une année cruciale pour la Turquie
Après un premier tour très serré, Erdogan, le président sortant, est en ballotage favorable pour conserver le pouvoir, l'année des 100 ans de la République turque.
Créée en 1923 par Mustafa Kemal, dit Atatürk ( littéralement le « Turc-père »), sur les décombres de l'Empire Ottoman, la République turque fêtera cette année le 29 octobre son centenaire.
"Un vrai miracle pour Erdogan"
Ce 14 mai a eu lieu le premier tour des élections présidentielles et législatives. Après deux mandats et 20 années de pouvoir, le président Recep Tayyip Erdogan est arrivé légèrement en tête avec 49,5 % des suffrages contre un peu moins de 45 % pour son rival Kemal Kiliçdaroglu. Lors de ce premier tour, près de 90 % de la population s'est déplacée pour aller voter.
Le second tour aura lieu le 28 mai et Recep Tayyip Erdogan est largement favori pour se succéder une nouvelle fois à lui-même malgré ses problèmes de santé durant la campagne et la grave crise économique que traverse le pays ainsi que la gestion critiquée du récent séisme survenu en février et qui a fait plus de 45 000 victimes.
Concernant le résultat des élections législatives, l’AKP, le parti d'Ergogan, garde la moitié des sièges au Parlement. Pour Bayram Balci, chercheur au Centre de recherches internationales de Sciences Po, interrogé par le quotidien Libération, le résultat de ces élections est "un vrai miracle pour Erdogan".
En fait, c'est toute une génération qui a grandi sous la présidence d'Erdogan et qui n'a connu aucun autre dirigeant, c'est sans doute la clé du vote de dimanche.
Une proximité avec Poutine qui inquiète les Européens
Même si Erdogan joue un rôle utile et reconnu d'intermédiaire dans le conflit ukrainien, il entretient des relations étroites avec la Russie de Vladimir Poutine.
Récemment le président turc est apparu à la télévision à l’occasion de l’inauguration de la première centrale nucléaire du pays qui a été soutenue financièrement par le Kremlin. Cette proximité avec Poutine inquiète les Européens qui souhaitent secrètement la défaite d'Erdogan.
Adèle LUCAS,
Jeanne DUTOT.
Grave menace de guerre civile au Soudan
Des combats qui font rage dans la capitale Khartoum avec plus de 750 morts depuis le 15 avril. Le conflit est né d'une rivalité pour le pouvoir entre deux généraux.
Depuis le 15 avril, le Soudan est le théâtre de violents affrontements entre l'armée régulière soudanaise avec à sa tête le général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR), une formation paramilitaire dirigée par le général Mohamed Hamdane Daglo, surnommé « Hemetti ». Les deux chefs militaires qui s’affrontent aujourd’hui pour le contrôle du pays, avaient mené ensemble un coup d’État en octobre 2021 pour évincer les civils du pouvoir.
Après un accord conclu en décembre 2022 sous l’égide de l’ONU et de l’Union africaine, le général Al-Burhane a exigé l’intégration des FRS dans l’armée. Le refus d' Hemetti a donné lieu aux affrontements. Ils sont concentrés sur la capitale Khartoum et touchent des points stratégiques, aéroport, camps militaires, palais présidentiel. Le bilan de ces affrontements s'élève à plus de 750 morts depuis le 15 avril.
Large crise migratoire
Si de nombreux pays, dont l’Arabie saoudite, la France et les États-Unis, sont parvenus à rapatrier ces derniers jours leurs personnels diplomatiques et leurs ressortissants, les habitants, eux, font face à un dilemme cornélien : risquer leur vie dans les rues de Khartoum et sur les routes ou bien se terrer chez eux dans une situation invivable, parfois sans eau, ni électricité. On dénombre plus de 330 000 personnes déplacés à l'intérieur du pays, tandis que 100 000 autres, selon l'ONU, ont fui dans les pays voisins, Soudan du Sud, Tchad, Égypte, Éthiopie, Érythrée, Libye et République centrafricaine, faisant craindre une crise migratoire de grande ampleur.
Négociations sans trève
Malgré une trêve annoncée du 4 au 11 mai, l’armée et les FSR se sont accusées mutuellement de la violer. « Des affrontements avec toutes sortes d’armes et des explosions » secouent toujours Khartoum, rapportent en effet des habitants à l’AFP. Les canaux diplomatiques se multiplient en Afrique et au Moyen-Orient pour négocier une trêve et initier un réglement politique de cette crise. Pour le moment sans succès. Chacun des deux généraux pense pouvoir l'emporter militairement.
Nicolas MAUDUIT.
Ukraine, un an de guerre et de fake news
Tout conflit s'accompagne d'opérations de propagande et de désinformation pour déstabiliser l'adversaire. Ukraine et Russie en font une arme de guerre.
Depuis plus d'un an, le conflit entre l'Ukraine et la Russie est contaminé par une vague massive de désinformation et de "fakes news". Chaque partie utilise ce procédé pour influencer l'opinion publique, justifier leurs actions et destabiliser l'adversaire. On a l'exemple du « Fantôme de Kiev », cet “as” des airs qui aurait abattu à lui seul plus de quarante avions de chasse russes depuis le début de la guerre. Mais c'est surtout côté russe que ce procédé est utilisé de façon massive pour justifier son agression auprés de sa population et de la communauté internationale.
Désarroi dans
la population ukrainienne
Les "fake news" ont semé la confusion et ont parfois conduit à des actes de violence contre des innocents. Les rumeurs ont alimenté les tensions entre les communautés et ont créé un climat de peur et de méfiance. Les médias indépendants ont également été victimes de ces campagnes de désinformation qui ont tenté de dénigrer leur travail et de les empêcher de diffuser la vérité.
Les conséquences de cette guerre d'information sont extrêmement graves. Les gens ne savent plus en quoi ou en qui croire. Les journalistes et les défenseurs des droits de l'homme sont confrontés à des menaces de plus en plus fréquentes et à des difficultés pour rendre compte de la situation sur le terrain.
Des lois pour lutter
contre les "fakes news"
Le gouvernement ukrainien a commencé à prendre des mesures pour lutter contre les "fakes news" et la désinformation. C'est aussi le cas de la plupart des pays européens. En France, les chaînes Russia Today et le média intégralement financé par l'Etat russe Sputnik ne peuvent plus émettre. De son côté, l’UE a adopté, dès le 2 mars 2022, un règlement visant à lutter contre les « actions de propagande » mises en œuvre par le Kremlin pour « justifier et soutenir son agression de l’Ukraine ».
La Russie n'est pas en reste. Son Parlement a adopté une série de lois punissant par une peine pouvant aller jusqu'à 15 ans de prison, "toute personne ayant diffusé des informations mensongères sur l'armée russe et l'opération spéciale menée en Ukraine".
Léane HANIN,
Matias HAUCHECORNE.
Une traque entravée contre Poutine
Depuis le 17 mars dernier, la Cour Pénale Internationale poursuit le président russe Vladimir Poutine pour des faits de crimes de guerre. Cela n'émeut pas Moscou.
En mars dernier, la Cour Pénale Internationale (CPI), basée à La Haye (Pays-Bas) a lancé un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine, pour crimes de guerre. Le président russe est accusé de déportations illégales d'enfants ukrainiens, survenues depuis l'offensive menée contre Kiev et l'invasion du Donbass.
L'organisation judiciaire internationale n'a pas le pouvoir de faire arrêter Vladimir Poutine, comme elle le souhaiterait. La CPI n'est pas reconnue en Russie. Poutine est donc protégé tant qu'il restera dans son pays. Il se repose pour l'instant sur son statut d'homme inatteignable.
Une décision "dénuée de sens pour Moscou
Moscou dénonce une décision "insignifiante". "Les décisions de la Cour Pénale Internationale sont dénuées de sens pour notre pays, y compris d'un point de vue juridique", écrit sur Telegram la porte-parole du Kremlin, Maria Zakharova. Ce mandat d'arrêt n'émeut pas la diplomatie russe, qui affirme ne rien devoir à la Cour Pénale Internationale. La Russie a annoncé, suite à ce mandat, avoir ouvert une enquête pénale contre le procureur et trois juges de la CPI.
"Historique" selon Zelensky
A l'inverse, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky parle d'une "décision historique, qui marque le début d'une responsabilité". Sa position est soutenue par de nombreux Etats, notamment par les pays de l'Union européenne ou encore par les Etats-Unis. Joe Biden parle en effet d'une décision "justifiée", alors même que la CPI n'est pas reconnue par Washington.
Un mandat contraignant
pour Poutine ?
Ce mandat d'arrêt ne contraint pas Poutine à rester dans son pays. Dernièrement, il s'est rendu chez son allié chinois pour un déplacement diplomatique. Mais ses déplacements n'en sont pas moins limités. Le président russe ne peut se rendre dans les pays alliés à l'Ukraine, ou dans l'un des 123 pays où la CPI est reconnue, sans prendre le risque de se voir arrêter. L'arrestation de Poutine reste donc incertaine, malgré le mandat lancé par la CPI.
Une affaire de plus
pour la CPI
La CPI a déjà condamné pour les mêmes accusations que celles contre Poutine. Notamment l'ancien président de l'union des patriotes congolais, Thomas Lubanga,arrêté en 2006 pour avoir fait participer activement des enfants à des hostilités guerrières, ou Abd-Al-Rahman accusé de 31 crimes de guerre et crimes contre l'humanité, au Soudan dans les années 2000. Au total, la CPI a jugé 22 affaires pour crimes de guerre.
Emma GODET,
Camille FLAHAUT.
« Le sauvetage » des petits ukrainiens
On estime à au moins 150 000 le nombre des enfants d'Ukraine enlevés par les Russes. Moscou justifie une action humanitaire. Kiev parle d'action criminelle.
Le 24 février 2022 la Russie a attaqué l'Ukraine. Entre bombardements, attaques et bien d'autres actes de violence, l'Ukraine est plongée dans le chaos total mais un évènement reste dans l'ombre : la Russie enlève des enfants ukrainiens,
Par camions et avion
Ces enfants sont capturés par les soldats russes. Soit ils sont enlevés à leurs familles pendant les évacuations ou simplement ils sont recueillis comme orphelins.
Ils sont emmenés par camions ou par avion et se retrouvent en Russie, où ils sont accueillis avec un grand sourire par la ministre des Droits de l'Enfant de la Russie, Maria Lvova Belova.
Celle-ci prétend que ces enfants sont tous des rescapés orphelins. Sous ce prétexte, la Russie fait passer cet acte pour un mouvement de générosité, alors que c'est un crime de guerre selon la commission d 'enquête de l'ONU.
En réalité, la Russie se sert de ces enfants pour en faire un outil de propagande. Elle fait croire qu'elle les sauve de la misère. Les enfants ukrainiens sont ensuite "russifiés" grâce à la manipulation en implantant leur idéologie.Elle essaie de faire passer les dirigeants de leur pays responsables de leur malheur.
Actuellement, plus de 150 000 enfants ont été enlevés et adoptés par des familles russes.
L'angoisse d'une mére
Des témoignages ont été recueillis. Voici celui Nathalia qui vit à Kiev. Cette mère avait envoyé sa fille dans un camp d'été organisé dans une ville sous l'occupation russe. "Ils nous ont aussi proposé d’inscrire nos enfants dans un pensionnat pour qu’ils continuent leurs études en Russie. Mais ça, j’ai refusé", raconte-t-elle.
Malgré ce refus, sa fille a été enlevée dans ce camp. Elle a pu être retrouvée plusieurs jours après. Beaucoup n'ont pas eu cette chance...
La Russie prouveune fois de plus qu'elle est toujours prête à utiliser tous les moyens possibles pour imposer sa loi.
Les autorités ukrainiennes qualifient fréquemment de génocide les actions de la Russie.
Pour sa part, la commission de l’ONU a constaté que la déportation en Russie concerne des enfants qui ont perdu leurs parents ou qui ont temporairement perdu le contact avec eux pendant les hostilités.
Il s’agit également d’enfants qui ont été séparés après qu’un de leurs parents a été placé en détention
Maelys DELAMARE
La guerre de com' menée par Zelensky
Depuis le début de la guerre le président ukrainien se présente comme un véritable chef de communication.
Pour le président ukrainien, la guerre en Ukraine ne se joue pas que sur le terrain, elle se joue aussi sur le terrain de la communication, en particulier sur les réseaux sociaux.
De courtes vidéos pour s'adresser au spectateur
Facebook, Instagram, YouTube, Twitter… Tous les réseaux sociaux sont utilisés par cet ancien humoriste et acteur qui utilise le format de courtes vidéos prises en mode selfie pour s'adresser à ses citoyens ainsi qu'aux opinions publiques occidentales. L’usage de courtes vidéos en mode portrait en bustel donne l’impression au spectateur que le président s’adresse directement à lui et de le sentir proche et concerné. Pour Valentyna Dymytrova, maîtresse de conférences en sciences de l'information et de la communication à l'université Lyon 3, "C'est une communication très maitrisée et très omniprésente car il est sur tous les réseaux sociaux possibles et imaginables même s'il a un usage plus particulier d'Instagram et de Facebook".
Une communication depuis le champ de bataille
Depuis le début de la guerre Volodymyr Zelensky se filme régulièrement dans les rues de Kiev mais aussi sur le champ de bataille pour montrer la résistance de l'Ukraine face à l'agression de la Russie mais aussi prouver les dégâts causés par les russes. Grâce à cette méthode de communication le président ukrainien se présente aussi en véritable chef de guerre.
Gabriel GOURLAIN.

La médecine chinoise, levier de « soft power » pour Pékin
La Chine étend son "soft power" en Afrique en diffusant la médecine traditionnelle chinoise. L’Hôpital du Mali, inauguré en 2010 dans la banlieue de Bamako en est l'illustration. Les 150 lits de cet établissement sont arrivés directement de Chine, qui a fait don de l’établissement ainsi que de matériels et de médicaments.
La contribution de la Chine ne s’arrête pas là. Au sein de cet établissement, plusieurs médecins proposent des soins de médecine traditionnelle, comme l’acupuncture.
La santé, un des piliers du "soft power" de la ChineLe Mali est loin d’être une exception sur le continent, la médecine chinoise est présente dans de nombreuses grandes villes africaines.
Depuis 1963, la Chine mène des missions médicales en Afrique et développe une politique sanitaire "d'influence". Instrument de sa politique étrangère puis de ses priorités économiques et commerciales, la santé est l’une des modalités privilégiées dans l’aide au développement fournie sur le continent africain.
Souhaitant devenir une puissance "directive", la Chine a rejoint l’OMS (Organisation mondiale de la santé) en 2001 où elle exerce depuis une influence croissante. Cette politique sanitaire de la Chine représente un enjeu et un levier de "soft power" pour Pékin à l’échelle internationale.
Killian DION.
Un journaliste français tué en Ukraine
Le journaliste coordinateur vidéo de l’Agence France Presse en Ukraine, Arman Soldin, a été tué le 9 mai lors d’une mission dans le Donbass. Arman Soldin avait une histoire personnelle avec la guerre qu'il a vécu à l’âge d’un an. Français d’origine bosnienne, né à Sarajevo, il a été évacué de Bosnie vers la France en 1992 en raison de la guerre.« Les histoires de réfugiés me touchent », racontait-il, en 2022, pour le blog « Making-of » de l’AFP. Il a été tué sur le front le plus actif de la guerre, près de Bakhmout, par une salve de roquettes Grad, alors qu'il était couché au sol pour se protéger. Le reste de l'équipe de cinq reporters de l’AFP n’a pas été touchée.
Le onzième journaliste tué depuis février 2022
Depuis le début de l’invasion russe le 24 février 2022, Arman Soldin est au moins le onzième reporter, fixeur ou chauffeur de journalistes à avoir été tué en Ukraine, selon les ONG spécialisées Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Parmi eux, Pierre Zakrzewski, caméraman franco-irlandais de Fox News, tué à Horenka le 14 mars 2022 et Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste pour BFMTV, tué le 30 mai après l’attaque de son véhicule qui suivait une mission humanitaire.
Le Parquet national antiterroriste (PNAT) a fait savoir qu’une enquête pour crime de guerre a été ouverte.
Blandine DELHAYE.
« Nouvelles routes de la soie », projet XXL
Les « nouvelles routes de la soie » est un immense projet qui permettra de relier la Chine à l'Europe en passant par l'Afrique.
Les routes de la soie étaient un réseau de routes commerciales et culturelles qui reliaient l'Asie et l'Est à l'Europe. Elles ont été utilisées pendant des siècles pour le commerce des épices, de la soie, du thé et d'autres produits précieux. Les origines de ces routes remontent à l'Antiquité, lorsque les échanges commerciaux entre la Chine et l'Empire romain ont commencé à se développer .
L'expréssion "routes de la soie" a été reprise lors du lancement du projet chinois en 2013 aussi appelé "One Belt, One Road" et depuis 2017 "Belt and Road Initiative"("iniative route et ceinture")
Les "nouvelles routes de la soie" et leurs enjeux
Les grandes puissances commerciales se sont toujours affirmées en contrôlant les voies de communication terrestres et maritimes. Le projet est très ambitieux et implique la construction de routes, de chemins de fer, de ports, de pipelines et d'autres infrastructures à travers des dizaines de pays.
Les enjeux sont nombreux, car ce projet a des implications économiques, géopolitiques et sécuritaires importantes. Sur le plan économique, les nouvelles routes de la soie deviennent un axe stratégique essentiel pour la sécurisation des approvisionnements de la Chine. Initiées par le président Xi Jinping en 2013, elles affirment le statut de puissance mondiale de la Chine.
Mais le projet soulève des inquiétudes quant à la sécurité des infrastructures. Enfin, sur le plan des relations internationales, les nouvelles routes de la soie pourraient avoir des implications importantes pour les relations entre la Chine et les autres pays impliqués dans le projet.
Une route révolutionnaire au XXIème siècle
Ce projet inclut désormais potentiellement tous les pays du monde et la Chine redessine la mondialisation en la recentrant sur le continent eurasiatique autour des intérêts chinois.
La fonte des glaces aidant, Xi Jinping table également sur l'ouverture de la voie arctique. Permettant de gagner jusqu'à 40 % de temps de trajet, cette route n'est encore accessible que quelques mois dans l'année. Pékin investit déjà au Groënland, dont la position deviendrait stratégique sur ce nouvel axe. Il apparaît sur la carte que l'on est bien loin, désormais, des anciennes routes de la soie.
Avec son projet "Les nouvelles routes de la soie" la Chine ambitionne de mettre le monde en réseaux.
L'Afrique et l'Amérique latine, d'abord marginales dans le projet, tiennent aujourd'hui une place importante dans l’influence Chinoise.
Xi Jinping souhaite que la Chine redevienne l'Empire du milieu avant le centenaire de la République populaire en 2049.
Nathan ISMAILI.
Taïwan, la Chine passe à l’action
Le 7 avril la Chine a décidé d’encercler le territoire Taïwanais par des d’exercices militaires au lendemain de la visite à Pékin du Président français Emmanuel Macron.
Le 16 octobre 2022, s’est déroulé à Pékin le 19e congrès du Parti communiste chinois.
A cette occasion, le numéro un chinois, Xi Jinping, a revendiqué une « place encore plus centrale sur la scène internationale » pour son pays et sa promesse de réintégration de lîle de Taïwan au sein de la République populaire de Chine, "de gré ou de force".
Le vendredi 7 avril 2023, la Chine a lancé un vaste exercice militaire d’encerclement de l’île en réponse à la visite diplomatique aux États-Unis de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen. Elle y a notamment rencontré Kevin McCarthy, président de la Chambre des représentants et troisième personnage de l'État américain.
Pékin avait, en réaction, promis des « mesures fermes et énergiques » en représailles. Plusieurs navires de guerre, dont des vedettes lance-missiles, et des dizaines d'avions de chasse ont été mobilisés pendant trois jours dans le détroit de Taïwan pour simuler un "encerclement total" de l'île.
Les propos polémiques d’Emmanuel Macron
Le 6 et 7 avril le Président français était de passage en Chine pour échanger avec le numéro un chinois. De retour de sa visite, Emmanuel Macron a affirmé dans une interview concernant les tensions entre Taïwan et la Chine que "La pire des choses serait de penser que nous devrions être suivistes et nous adapter au rythme américain et à une surréaction chinoise".
Ces propos ont suscité l'incompréhension de ses alliés, notamment des Américains. « Il lèche le cul du dirigeant chinois » (sic) a notamment déclaré, sans ambages, l'ancien président Donald Trump. La Maison blanche a de son côté « réaffirmé l’importance de maintenir la paix » et souligné que les États-Unis « ont toute confiance dans leur excellente relation bilatérale avec la France et dans la relation que le président Joe Biden a avec le président Macron ».
La position du G7 vis à vis de Pékin
Les sept grandes puissances (Canada, France, États-Unis, Allemagne, Italie, Japon, Royaume-Uni) réunies depuis vendredi à Hiroshima, au Japon, ont appelé Pékin à "ne pas mener d'activités d'ingérences". Le porte parole du ministère chinois des Affaires étrangères s'est exprimé à ce sujet et a réagi en déclarant : " Le G7 s'obstine à manipuler les questions liées à la Chine, à discréditer et attaquer la Chine".
Nicolas DESANGLOIS,
Timothé DEPINAY.
La menace nucléaire de la Corée du Nord
La tension entre la Corée du Nord et le Japon ne fait qu'accroître après que le dirigeant nord-coréen a envoyé des missiles, provoquant l'inquiétude.
Il y a maintenant 2 mois de cela, le 19 mars 2023 le dirigeant nord-coréen, Kim Jung-Un a lancé 2 missiles balistiques en direction de la mer du Japon situé dans l'océan pacifique. Ce dirigeant a utilisé un nouveau type d'armement nucléaire :deux missiles balistiques de type ICBM (missiles balistique intercontinental) jamais utilisés auparavant.
Cet essai nucléaire a attiré l'attention de la communauté internationale et les États-Unis ont condamné fermement l'action de la Corée du Nord, la qualifiant de violation éhontée de la sécurité mondiale.
Quant au Japon qui a été directement ciblé par les missiles, celui-ci a vivement réagi en la qualifiant d'une provocation à l'atteinte de son intégrité territoriale. Les pays occidentaux quant à eux sont très préoccupés et comptent prendre des mesures de sécurité.
Kim Jung-Un multiplie les exercices militaires
Les exercices nucléaires militaires se multiplient en Asie du Sud-Est avec la menace croissante d'une guerre avec la Corée du Nord. Les tensions sont à leur comble : le Japon et la Corée du Sud ont intensifié leurs mesures de sécurité, tandis que les États-Unis avec l'aide de la Corée du Sud mènent des manœuvres militaires près de la frontière nord-coréenne.
La Chine, a organisé des exercices navals dans le golfe de Bohai, et la Russie, elle, effectue des exercices militaires près de ses frontières, la situation reste très tendue et est surveillée de très près par la communauté internationale face aux enjeux géopolitiques de la région. Les observateurs craignent une escalade rapide du conflit. Selon un article du Council on Foreigner Relations datant de 2019, les essais que le dirigeant nord-coréen fait est une façon de présenter la Corée du Nord comme une puissance internationale militaire respectée et crainte.
Mey-ly CARLIER,
Lily LECANU.
Tiktok interdit dans plusieurs pays
Le réseau social chinois tant aimé mais si redouté est interdit dans plusieurs pays comme la Belgique ou le Danemark.
Tik Tok est une application chinoise datant de 2016. Cette application est dédiée à la création de contenus, en particulier musicaux. Les utilisateurs peuvent donc faire et publier de courtes vidéos ou de plus longues vidéos avec la dernière mise à jour.
Néanmoins ce réseau social très apprécié des jeunes et utilisé par plus d'un milliard de personnes, est très redouté depuis que la Chine a avoué avoir accès aux données personnelles des utilisateurs.
Suite à cet aveu de la Chine en novembre 2022, plusieurs pays ont commencé à interdire l'application sur les téléphones de leurs agents de l'État et de leurs employés pour protéger leurs informations personnelles. Car que savons-nous vraiment de ce que la Chine peut faire avec nos données ?
Des restrictions de plus en plus nombreuses
En février, la Maison Blanche a ordonné à tous les fonctionnaires fédéraux de supprimer l’application de leurs téléphones professionnels.
Puis un projet de loi a été déposé au Sénat qui pourrait aboutir à son interdiction définitive sur tout le territoire des États-Unis.
Depuis, plusieurs pays ont suivi l'exemple des États-Unis et ont pris des décisions visant à restreindre l'utilisation de l'application pour leurs fonctionnaires et employés. C'est le cas notamment au Canada, à Taïwan ou bien encore en Inde.
Récemment la Commission et le Parlement européens ont demandé, début mars, à leurs fonctionnaires de retirer l’application de leurs appareils professionnels dans un souci de protection des données sensibles. Le 18 Mai 2023, les Etats-Unis ont commencé une bataille juridique contre le groupe chinois ByteDance, propriétaire de Tik Tok.
Des avertissements ignorés
Les inquiétudes autour de Tik Tok ne datent pas d'aujourd'hui. Dés 2020, Donald Trump avait mis en garde les utilisateurs de ce réseau social accusé de fournir des données au pouvoir de Pékin ; iI avait essayé tant bien que mal de supprimer l'application des téléphones des membres de son Gouvernement. Depuis, les mesures proposées par TikTok dès 2022 pour rassurer les autorités américaines n’ont pas convaincu.
Candice FAGON.
Iran : le régime répressif contesté
« Pauvreté, corruption et violence ! Mort à cette tyrannie » crient les manifestants qui expriment leur opposition au régime iranien.
La République islamique d'Iran nait en 1979 après les soulèvements populaires qui ont renversé le régime autocratique en place. Malheureusement pour ce peuple, la proclamation de la république ne démocratisa pas le pays car les dirigeants sont toujours très conservateurs.
Un non-respect des droits humains
En Iran la peine de mort est encore en vigueur aujourd'hui. Selon Iran Human Right, au moins 243 personnes ont été exécutées depuis le début de l'année 2023. Le gouvernement tente d'intimider les opposants au régime, Habib Chaab un dissident irano-suédois en a subi les conséquences le 6 mai dernier. Cet ancien dirigeant d'un mouvement séparatiste considéré comme terroriste par Téhéran, a été condamné à la pendaison. La ferme protestation de l'Union Européenne n'y a rien fait.
Il existe dans ce pays une police des mœurs chargée de veiller au respect de la loi islamique. Le 16 septembre 2022 cette même police arrête Mahsa Amini, âgée de 22 ans, car elle ne portait pas correctement son voile. Cette jeune fille décèdera trois jours plus tard à l’hôpital.
Au lendemain de sa mort, des manifestations éclatent et elles ne sont pas prêtes de s’arrêter. Le gouvernement s'exprime rapidement en expliquant que la police n'a pas eu de contact physique avec la jeune fille mais des militants soutiennent qu'elle a reçu un coup mortel à la tête.
La révolte d'une nation
De jour en jour, les manifestations s'intensifient. La solidarité nationale n'a jamais été aussi forte. On voit des femmes dans la rue retirer leur voile et le brûler. Elles se coupent les cheveux. Les hommes manifestent eux aussi. Les jeunes très impliqués relayent la révolte sur les réseaux sociaux. Elle est soutenue par l'équipe nationale de football et d'autres figures importantes iraniennes. La députée suédoise Abir Al-Sahlani s'est même coupée les cheveux au Parlement européen pour exprimer son soutien. Le président Ebrahim Raïssi prend peur et appelle les forces de l’ordre à agir fermement.
Colère au delà du cas de Mahsa Amini La croissance du PIB s'est effondrée, l'inflation augmente de 40 % chaque année, le peuple s'appauvrit, le président dénonce les sanctions internationales pour ne pas admettre sa responsabilité dans cette crise financière. Les Iraniens sont bien décidés à renverser le régime, mais une répression sanglante est appliquée. On recense au moins 458 morts et 14 000 arrestations au sein des manifestations. Celles-ci ont tout de même duré cinq mois. et même si elles se font de plus en plus rares, le peuple est toujours révolté.
Liséa LEFEBVRE.
Les Afghanes de plus en plus opprimées
Depuis le retour au pouvoir des talibans en Afghanistan en août 2021 par la conquête militaire de Kaboul, les droits des femmes se restreignent chaque jour.
"La cible prioritaire des talibans c'est le corps des femmes afghanes", Solène Chalvon-Frioriti, journaliste, autrice de "La Femme qui s'est réveillée" (Flammarion).
En septembre 2021 le retour à l'école des filles de plus de 12 ans a été reporté pour une durée indéterminée. Aujourd'hui, 80 % des Afghanes ne sont pas scolarisées.
En réplique, près de 10 000 écoles clandestines se sont créées. Par la suite, le 21 décembre 2022 les étudiantes ont été interdites d'aller à l'université. Dès le lendemain, des femmes ont manifesté devant l'université de Kaboul. Elles ont été arrêtées. Au Pakistan, des étudiants ont manifesté en solidarité.
Ces décisions régressives touchent aussi le monde du travail. Les femmes ne peuvent plus occuper d'emplois publics. Travailler pour les ONG leur est impossible depuis décembre, au prétexte que les autorités auraient reçues des plaintes sur leur façon de s'habiller. Récemment, depuis avril, il leur est interdit de travailler pour l'ONU.
Libertés fondamentales bafouées
Depuis fin 2022 les femmes ne peuvent plus mendier, conduire, aller dans des gymnases, voyager en dehors de leur ville sans être accompagnées d'un parent homme, accéder aux parcs, jardins et bains publics. Elles doivent se couvrir intégralement pour sortir. Les Afghanes sont désavantagées dès leur naissance, il y a plus de bébés filles malnutries.
Manizha, ancienne journaliste à la radio et télévision nationales avant l'arrivée des talibans, à qui j'ai pu poser des questions sur les réseaux sociaux, témoigne."J'ai été, dit-elle, l'une des chanceuses qui ont pu sortir mais des millions de filles dans mon pays sont actuellement privées du minimum des droits humains. Comment vous sentirez-vous si quelqu'un vient au milieu de la nuit et vous prend par la force et vous revendique comme sa propriété. Les filles de mon pays ne sont pas autorisées à étudier, à travailler ou même à choisir la couleur de leurs vêtements."
"Le crime d'être une femme"
"Sans un homme de la famille, poursuit Manizha, elles ne peuvent pas mettre un pied à l’extérieur de leur maison. Pensez aux milliers de filles qui, comme moi, travaillaient pour leurs familles, qui ne sont maintenant pas autorisées à sortir travailler à cause du crime d'être une femme. Elles n'ont ni à manger, ni de moyen de se sauver. Chaque jour, des milliers de filles sont violées, tuées, lapidées, disparues, meurent de faim, mais elles rêvent toujours d'une vie normale.
Et à propos des hommes, les talibans essaient de leur laver le cerveau en changeant le système éducatif. Non seulement c'est dangereux pour la future génération de l'Afghanistan mais aussi pour le monde entier."
Liséa LEFEBVRE.
Le projet Willow, la bombe climatique
« Plus de forage sur les terres fédérales, plus de permis pour l'industrie pétrolière » avait pourtant promis Joe Biden, lors de sa campagne électorale de 2020.
Le projet Wiilow, d'un investissement de près de 8 millions de dollars, a été initié par ConocoPhillips. Il permettrait de produire 576 millions de barils de pétrole sur 30 ans, soit l'équivalent de 180 000 barils par jour : 40 % de la production pétrolière actuelle de l'Alaska, selon Le Monde.
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Trois sites de forage, soit 219 puits de production, ont été approuvés. Les trois sites doivent s'étendre à l'intérieur des limites de la réserve nationale de pétrole de l'Alaska, couvrant plus de 9 millions d'hectares dans les océans Arctique et Arctique du Sud. Ces terres appartiennent aux États américains.
L’impact climatique de ce projet
Le projet Willow aura des impacts négatifs sur la biodiversité, la vie des animaux et de l’environnement. Les risques de fuite de pétrole et de déversements sont élevés et pourraient causer des dommages irréparables sur l’environnement.
De plus, l'extraction de pétrole est une activité qui contribue au changement climatique en émettant des gaz à effet de serre.
Le Sierra Club, une association américaine écologiste, déclare "que la pollution par le carbone dégagé aura des effets dévastateurs sur notre peuple, la faune et le climat".
Le projet émettra 280 millions de tonnes de dioxyde de carbone au cours des 30 prochaines années.
Joe Biden, la trahison
En mars 2023, Joe Biden, le président des Etats-Unis, donne son accord pour l'adhésion au projet Willow, décevant une partie des Américains. Sa décision va à l'encontre de ce qu'il avait promis lors de sa campagne présidentielle en 2020 qui était de protéger l'environnement, de lutter contre le changement climatique et de ne plus utiliser l'Arctique pour l'extraction du pétrole afin de protéger les espaces naturels de la région.
Ces promesses ont été considérées comme un engagement fort en faveur de la lutte contre le changement climatique et ont contribué à sa victoire lors de l'éléction présidentielle. Les Américains qui ont voté pour lui en espérant un changement positif se sentent donc trahis.
Suite à cela, les groupes environnementaux et les Autochtones ont organisé des manifestations pour tenter de faire pression sur le gouvernement afin qu'il abandonne le projet mais sans effet, il a été approuvé et les révoltes ont continué après l'annonce de la décision.
Madison FREITAS,
Zoé BLANGIER.
Tourmente financière aux Etats-Unis
Coup de tonnerre sur les marchés américains ! Le lundi 13 mars 2023, la Silicon Valley Bank, seizième établissement bancaire US, fait faillite.
La Silicon Valley Bank (SVB) située à Santa Clara dans l'état de Californie aux Etats-Unis a été fondé en 1983. C'est la 16e banque des Etats-Unis en terme d'actifs et la plus grande au niveau dêpots dans la Silicon Valley.
Que s'est-il passé ?
Après le choc de la pandémie de Covid-19 sur les marchés financiers en 2020, les start-up et les Gafam connaissent une période de fortes rentrées d’argent en 2021 et effectuent de nombreux dêpots auprés de la SVB. Le matelas de liquidité qui assurent la sécurité des clients en cas de difficulté était insuffisant pour la Silicon Valley Bank malgré tout elle passait sous les radars des autorités américaines.
Le patron de la banque, Greg Becker menait des activités contestables avec l’argent de ses clients, il investissait les fonds en bons du Trésor américains ou dans des obligations immobilières. Pour lutter contre l'inflation, la réserve fédérale (FED) se contraint à augmenter ses taux brutalement. Les clients voulant récupérer leurs avoirs mettent Mr Greg Becker dans une situation délicate puisque sa banque a essuyé des pertes insoutenables.
Les start-up se retrouvant démunies face à l'inflation, cherche donc à récupérer les dêpots qu'elles avaient effectués. La Silicon Valley Bank se doit de liquider ses obligations en urgence afin de rembourser ses clients mais les taux de la FED ayant augmenté la banque perd 1,8 milliard de dollars.
L'engagement de la réserve fédérale
Le California Department of Financial Protection and Innovation (DFPI) prend le contrôle de la banque le vendredi 10 mars afin d'empêcher la situation d'empirer. La FED s'engage à prêter des fonds pour honorer les demandes de retraits des autres banques.
Mathilde NYS.
L’impact des IA sur la création d’images
Des fausses images surprenantes, dignes de vraies photographies ont surgi avec l'intelligence artificielle. Elles sont partagées en masse sur les réseaux sociaux.
Emmanuel Macron en éboueur, en gilet-jaune ou fuyant des gaz lacrymogènes dans une manifestation contre la réforme des retraites, Donald Trump menotté, le pape François en doudoune XXL blanche...Au premier coup d'oeil, ces photos paraissent réalistes, surprenantes. En réalité, ces images sont complétement fausses et générées par des outils d'intelligence articielle (IA) générative, comme MidJourney. Sans aucune utilisation d'un logiciel de retouche photo, ces intelligences artificielles peuvent générer n'importe quel type de visuel à partir d'une simple requête écrite par l'utilisateur.
Comment ça marche ?
Il suffit à l'utilisateur de taper quelques mots-clefs, de décrire les éléments composants l'image, l'action et le style souhaité pour que le programme s'exécute. L'intelligence artificielle utilise par la suite des milliers, des millions de clichés déjà existants, pour ensuite les mélanger et créer une nouvelle photo. Ces IA s'appuient sur les mêmes ressorts que le chatbot ChatGPT, soit des réseaux de neurones artificiels amenés à comprendre les requêtes du langage humain. Sauf qu'à l'inverse de ChatGPT, ces IA ne produisent pas des textes mais des visuels au rendu très convaincant et réaliste.
Un danger pour l'information
Sur le plan technologique c’est spectaculaire, mais l'irruption et la diffusion de ces images soulèvent de nombreuses questions. Des fausses photographies, impressionnantes de réalisme, ont circulé sur les réseaux sociaux ( Twitter et Reddit en particulier ) ces dernières semaines. Elles ont parfois semé la confusion aggravant les risques de désinformation et alimentant la défiance à l'égard des médias traditionnels.
Ces photos mensongères circulant en masse sur les réseaux alimentent ainsi la désinformation. Elles sont un problème pour les médias traditionnels et constituent une menace pour la démocratie. Ce progrès des IA rend de plus en plus difficile la confiance que l'on peut accorder aux images. Plusieurs artistes ont par ailleurs porté plainte contre le logiciel, gratuit et ouvert à tous.
Anne-Lou BOUCHASSON.
Intelligence artificielle, danger ou progrès ?
Le logiciel Chat GPT a fait une entrée marquante dans les réseaux sociaux. Ses bonnes intentions doivent-elles être accueillies sans réserve ou avec méfiance ?
Chat Gpt est une intelligence artificielle. Ce logiciel a été développé par OpenAI. Une société basée à San Francisco, fondée en 2015, ses missions sont de promouvoir et développer une intelligence artificielle amicale qui profite à l'humanité.
Les intelligences artificielles peuvent engendrer un certain nombre de conséquences, certaines sont positives et d'autres négatives. Voici différents exemples : les intelligences artificielles peuvent remplacer les travailleurs humains dans certaines tâches, ce qui peut entraîner une réduction des emplois disponibles et une modification des emplois restants.
Les IA peuvent collecter et utiliser des données personnelles, ce qui peut porter atteinte à la vie privée et à la sécurité des individus. Les conséquences portent également sur l'enseignement puisque les élèves utilisent de plus en plus les intelligences artificielles pour faire des lettres de motivation, les devoirs à leur place etc...
De nouvelles évolutions ?
Chat GPT prévoit de nouvelles évolutions telles que la mise en place d'un Chat GPT français, l'intégration de l'apprentissage automatique et de la reconnaissance vocale, le logiciel s'ouvre à de nouvelles possibilités de communication et de création du contenu. En outre, son utilisation croissante dans la prise de décision et la sécurité en ligne montre son potentiel pour devenir un outil incontournable dans de nombreux domaines.
En ce qui concerne l'avenir de Chat GPT, les créateurs ont décidé de développer un robot humanoïde capable d'apprendre des tâches complexes en observant les mouvements humains. Ce logiciel ne compte pas s'arrêter à ces évolutions, son avenir s'annonce brillant au vu de toutes ces avancées.
Les limites
Malgré les avancées fulgurantes du logiciel, celui-ci a des limites, la machine ne comprend pas toujours ce qu'on lui demande, le logiciel peut conduire à des réponses absurdes, confuses, voire totalement fausses parce qu'il ne parvient à saisir ni le sens de ce qu'on lui demande, ni celui de ce qu'il restitue. Rose Luckin, fondatrice de l'institut for Ethical An in Education, évoque son point de vue sur ce logiciel : « Chat GPT ne comprend pas les mots qu'il écrit, pas plus qu'il connaît le contexte dans lequel ces mots sont utilisés ».
Des plaintes ?
Le logiciel Chat GPT connaît des plaintes concernant la préservation des données personnelles. David Libeau évoque « l'absence apparente de base légale dans la politique de protection des données de Chat GPT est une préoccupation majeure ».
En effet sans conditions générales d'utilisation ou de politique de confidentialité, les utilisateurs ne sont pas protégés en cas de litige.
Maëlys MAILLARD.
Olivier Dubois, enfin libéré !
Ce journaliste français enlevé au Mali alors qu'il travaillait pour le quotidien « Libération » et le magazine « Le Point » a pu retrouver sa famille.
Olivier Dubois est un journaliste français spécialiste du Sahel. Le 8 avril 2021 il a été enlevé au Nord-est du Mali à Gao par le GSIM (Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans ), alors qu'il se rendait à un rendez-vous avec Ag Albakaye, un responsable local du GSIM affilié à Al-Qaida .
Des retrouvailles attendues
Dernier otage français recensé,il a été libéré, près de deux ans plus tard, le 20 mars 2023 au Niger, en même temps que l'otage américain Jeffery Wooke enlevé en 2016 un humanitaire vivant au Niger et travaillant avec l'ONG Jemed.
Cette issue heureuse est le résultat d'une entraide entre gouvernements français et nigérien.Le journaliste a retrouvé sa famille sain et sauf. " je peux enfin étreindre mon fils, ma fille, ma compagne", raconte t 'il .
"Un immense bonheur", a exprimé Olivier Dubois après les retrouvailles avec sa famille. C'était à l'aéroport de Villacoublay le 21 mars 2023, où il a été accueilli par le Président de la République . L'ex-otage semblait aller pour le mieux. "Je me sens fatigué, mais je vais bien", a-t-il déclaré. Sa famille n'avait jamais perdu espoir en particulier sa soeur Camille Bernard qui demandait au gouvernement d'intervenir. Olivier Dubois recevait chaque 8 du mois des messages de soutien de sa famille,a-t-il expliqué, lors d'une interview à France 2.
Trois tentatives d'évasion
Le reporter a témoigné sur sa captivité. Il n'a pas été torturé, mais a vécu des moments difficiles liés aux conditions de détention (chaleur, inconfort à dormir à même le sol). Il a tenté de s'évader à trois reprises. Sans succès.
Après sa dernière tentative, ses conditions ont été durcies. Il est resté enchaîné dans une prison à ciel ouvert durant une période de six mois. Il était entouré de nombreuses personnes, notamment de l'otage sud-africain Gert Jacobus van Deventer l'un des plus anciens otage d'Afrique.Cet infirmier kidnappé en Libye en 2017 attend toujours sa libération celle d'Olivier Dubois et de Jeffery Wooke re-donne de l'espoir à sa famille.
Retour à "Libé"
Une quinzaine de jours après son retour, Olivier Dubois a retrouvé la salle de rédaction du journal "Libération". Il a été accueilli par des aplaudissements de ses collègues. Le reporter a remercié ses confrères de l'avoir toujours soutenu. Malgré cet évènement traumatisant, Olivier Dubois souhaite toujours exercer son métier de journaliste.
A l'exemple de Florence Aubenas qui a repris son travail après cinq mois de détention en Irak.
Léna COURBOULAY.
Migrants, record de décès en Méditerranée
441 décès de migrants ont été recensés au cours du seul premier trimestre 2023 en mer Méditerranée : un bilan morbide pour « La Grande Bleue ».
Selon l’ONU la Mer Méditerranée aurait pris la vie de 441 migrants au premier trimestre de 2023. Ces derniers, venant principalement d’Afrique subsaharienne et de Moyen-Orient, ont trouvé la mort par noyade (près de 80 %) en tentant la traversée des côtes libyennes jusqu'aux côtes italiennes et maltaises.
Une augmentation inquiétante
Ce premier trimestre est le plus meurtrier depuis 2017 mais selon l’OIM (Organisation International pour les Migrations), ce chiffre est déjà en deçà de la réalité. « Avec plus de 20 000 décès enregistrés sur cette route depuis 2014, je crains que ces décès aient été normalisés » a regretté le directeur général de l’OIM, António Vitorino.
Selon lui « les retards et les lacunes dans les opérations de recherche et de sauvetage menées par les États coûtent des vies humaines ». Cela a été un facteur déterminant dans six différents drames cette année, entraînant la mort d’au moins 127 personnes sur les 441, selon les chiffres de l’Organisation.
Ces flux migratoires sont dûs à de nombreux facteurs notamment la faible croissance économique et l’instabilité politique de plusieurs pays comme le Soudan, la Somalie ou encore la République centrafricaine.
Passeurs profiteurs
De plus, depuis que l'ancien dictateur libyen, Mouammar Kadhafi a été renversé en 2011, le nombre de migrants à explosé à cause de passeurs qui profitent du chaos dans le pays pour envoyer chaque année des milliers de migrants à destination de l'Italie. Un business juteux qui permettrait de gagner près de 1000 € "par bateau qui part", selon une interview d'un passeur libanais anonyme à France 2.
Gabriel LEVASSEUR.
Mobilisations, la jeunesse est engagée
« Quand j'ai commencé à faire grève, je n'aurais jamais imaginé un tel mouvement », affirme Greta Thunberg, en amont de la marche pour le climat du 22 février 2019
Les jeunes ont toujours défendu leurs idées en descendant dans les rues. Au fil des années leurs revendications ont changé. Des manifestations comme celles de l'année 1968 ont marqué les esprits par leur impact. Mai 1968, est devenu un symbole de la contestation de la jeunesse à l'international. C'est d'abord aux Etats-Unis que ce mouvement a débuté avec le renoncement de certains jeunes à partir au front pour la guerre du Vietnam. Ensuite le mouvement contestataire des jeunes s'est déplacé en France, à Paris.
Une mobilisation croissante des jeunes
En 40 ans le désir de transformer la société progresse.
En 2019, 83 % des jeunes le souhaitaient, contre 76 % en 1979, selon l'INSEE. Les jeunes arrivent de plus en plus à prendre la parole et à exprimer leur désaccord ou montrer leur volonté de changer les choses à leur niveau. Les raisons de mobiliser des jeunes sont nombreuses : D'abord dans ce siècle climatiquement difficile, lycéens et étudiants ont repondu présents à des journées de manifestations lancé à l'échelle mondiale.
En février 2019, Greta Thunbergh, (jeune militante suédoise engagée pour le climat) a réussi suite à un appel à manifester, à réunir plus de 40 000 jeunes à Paris pour demander des mesures plus concrètes contre le réchauffement climatique.
D'autre part dans un contexte sanitaire difficile à surmonter, beaucoup d'étudiants décrivent être victimes d'une détresse psychologique. Ils disent subir un sentiment d'abandon et de solitude suite à la crise du Covid.
S'ajoutent à ça des difficultés financières allant parfois jusqu'à la précarité En effet les étudiants ayant peu de moyens financiers ont du mal à surmonter l'inflation qui a brusquement augmenté depuis l'été 2021.
Les esprits s'échauffent
Depuis le 19 janvier 2023, les journées de mobilisation contre la réforme des retraites se poursuivent. Les jeunes se sont introduits peu à peu dans le mouvement. Lors d'une de ces journées, le 29 mars dernier, les jeunes ont exprimé leur mécontentement par leur présence en masse dans des cortèges de manifestants, partout en France.
Des blocages se sont déroulé devant plusieurs lycées et universités, comme le lycée Thiers à Marseille ou encore le lycée Rodin à Paris. Les syndicats étudiants continuent d'appeller à des journées de mobilisation pour contre la réforme des retraites. Cependant, les jeunes n'étant pas les premiers concernés par cette réforme, ils utilisent ces journées de mobilisations comme moyen de rappeller qu'eux aussi ont besoin d'écoute. Les blocages ont parfois été émaillés de tensions avec la police.
Marie LENORMAND,
Gwendoline LEJEUNE-LECLERC
Réforme des retraites, au cœur des manif'
Raphaël participe au mouvement de protestation qui émaille la vie politique française depuis plusieurs mois. Il raconte son engagement.
"Je m'appelle Raphaël, j'ai 17 ans et je suis en classe de 1ere. Depuis le 19 janvier, date de la première journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, j'ai participé à presque toutes les manifestations organisées à Rouen par les syndicats comme la CGT, la CFDT ou bien encore l'UNSA, pour exprimer mon mécontement.
Cela fait déjà presque cinq mois que je suis régulièrement dans la rue, où j'y ai aussi rencontré mon professeur de spécialité HGGSP (histoire-géographie, gépolitique et sciences politiques).
Des tensions depuis l'utilisation du 49.3
Manifester est un droit en démocratie et en tant que jeune lycéen, je me sens concerné par cette réforme qui impactera mes parents et moi plus tard. Si l'on ne se mobilise pas, cette réforme va passer et l'âge de départ à la retraite sera reporté à 64 ans.
Au début de ce mouvement, les manifestations étaient calmes et pacifiques, souvent joyeuses, mais après l'utilisation du 49.3 et le passage en force du gouvernement, la colère est montée d'un cran. Le climat s'est tendu avec une forte présence policière et des accrochages. J'ai par exemple, subi des charges de CRS et les lancers de gaz lacrymogènes lors de la manifestation du 23 mars marquée par des heurts entre manifestants et forces de l'ordre.
Le mardi 6 juin, je serai de nouveau dans la rue et j'espère que nous serons toujours nombreux."
Raphaël DURAND.
Trois questions à Sébastien Jumel
La vision d'un député de la NUPES sur la crise démocratique et sociale en France.
Le vendredi 14 avril 2023, deux journalistes de "Georges Decrypte" ont interrogé Sébastien Jumel,député NUPES de la 6ème circonscription de la Seine-Maritime .
Pensez-vous que la démocratie est en danger ?
"Oui, elle est en crise profonde, ça n'est pas nouveau mais ça s'accentue.
Les symptômes de crise sont diverses : le taux de participation aux élections diminue. Le second indicateur de fragilisation de la crise démocratique ce sont les partis politiques, qui ont perdu en légitimité et en nombre d'adhérents. Le pouvoir a réduit le rôle dans le dialogue social. Dans les signaux de crise démocratique, il y a le mouvement des gilets jaunes : un mouvement inattendu et spontané qui était hors des cadres syndicaux, hors des partis politiques.
Il a été l'expression d'une crise démocratique très forte, encore présente dans la tête des gens.
Quand on est dans une relation de proximité le rapport de confiance est plus simple pour discuter avec les gens.
Dès qu'on monte, on a l'impression qu'il y a un décalage entre ce que les ministres peuvent faire et ce que les gens ont comme difficultés.
La démocratie participative est l'une des réponses à la crise démocratique, elle se met en oeuvre doucement et de manière très inégale.
Je pense qu'il y a un enjeu de réparer la démocratie pour pas que la République s'effondre.
Tout doit nous conduire et vous conduire, vous, jeunes générations à être attentif à ce que c'est la démocratie et comment on en prend soin".
Votre avis sur les conventions citoyennes mises en place par le gouvernement ?
"Je pense que l'on réfléchit à des idées pour ressourcer la démocratie c'est bien.
La démocratie participative peut être une manière de redonner du souffle à la démocratie.
En tout cas, la convention citoyenne pour le climat a été abimée, non respectée.
Il faut faire attention à ce que cela ne soit pas un gadget, qui pourrait être de nature à aggraver, encore plus la démocratie.
Sous ce quinquennat pour l'instant les conventions citoyennes ou les démarches de démocratie participative, n'ont pas tellement été suivies d'actes.
Si ça se vérifie dans la durée, ça peut être de nature à accentuer la crise.
Cependant elles ne sont pas en concurrence mais en complémentarité avec le Parlement".
Nous avons 16 ans. Seriez-vous favorable au vote des jeunes dès 16 ans ?
"Oui ! Je considère qu'en droit, il y a plusieurs majorités qui sont avant 18 ans : la majorité sexuelle, par exemple, la majorité de conduire par anticipation.
On peut être lycéen et d'ailleurs délégué. Je pense qu'il serait bien pour la démocratie que l'on vote le droit de vote à 16 ans comme d'autres démocraties modernes".
Recueilli par Anaïs PESQUET
et Ambre BEJOT.
Référendum d'initiative partagée, du toc ?
Le Conseil constitutionnel s'y est opposé, par deux fois. Ses modalités rendent cet outil très difficile à déclencher. Décryptage.
Le référendum d'initiative partagée est une procédure qui a pour but d'inscrire à l'ordre du jour du Parlement (Assemblée Nationale et Sénat), une proposition de loi présentée par un cinquième de ses membres. Il faut ensuite réunir la signature d'un dixième des électeurs inscrits, soit un peu plus de 4,5 millions, le tout dans un délai de neuf mois. Durant cette période, les citoyens français inscrits sur les listes électorales peuvent soutenir la proposition de loi. Pour cela, il faut remplir un formulaire sur le site officiel dédié ou déposer son soutien par Cerfa papier.
Quel est le rôle du Conseil constitutionnel ?
Le Conseil constitutionnel vérifie d'abord la conformité de la proposition de loi à la Constitution et vérifie les deux conditions suivantes : la proposition de loi doit porter uniquement sur les domaines de l'article 11 de la Constitution, elle ne doit pas avoir pour objet l'abrogation d'une loi promulguée depuis moins d'un an et elle ne doit pas porter sur une proposition de loi rejetée par référendum depuis deux ans. Suite à cette vérification, peut commencer la période de recueil des signatures.
Deux tentatives refusées
A ce jour aucun référendum d'Iinitiative partagée (RIP) n'a abouti et les deux tentatives visant à interdire un âge légal à la retraite supérieur à 62 ans ont été refusées par les sages du Conseil constitutionnel. Pour le professeur en droit public Benjamin Morel,interrogé par le Figaro, « Le référendum d'initiative partagée est conçu pour ne jamais être utilisé ».
Coraline POTEAUX,
Benjamin FERET.
Mourir dignement, vers une nouvelle loi
La convention citoyenne s'est déclarée favorable à une évolution de la loi sur la fin de vie. Faut-il légaliser le suicide assisté mais se garder d'ouvrir la voie à l'euthanasie ?
Le 13 septembre dernier, le Président de la République a annoncé le lancement d’une Convention citoyenne sur la fin de vie. Le mois suivant, un tirage au sort a été réalisé de façon aléatoire par appels téléphoniques afin d'identifier des citoyens volontaires représentatifs de la diversité de la société française.
Le Comité de gouvernance a retenu six critères de recrutement : le sexe, l'âge, la répartition des personnes en fonction du type de territoires où elles résident, la région d’origine, le niveau de diplôme, la catégorie socioprofessionnelle.
Vingt-sept jours de débat
La Convention citoyenne sur la fin de vie s'est achevée le dimanche 2 avril 2023 après neuf sessions de travail et vingt-sept jours de débats. En effet, Emmanuel Macron a accueilli 184 femmes et hommes au Palais de l'Elysée. Après avoir remarqué une absence de réponses satisfaisantes face à certaines situations de fin de vie, notamment dans le cas de souffrances physiques, la Convention se positionne à 75.6 % en faveur d’une aide active à mourir.
Elle considère que le cadre légal en vigueur (loi Claeys-Leonetti de 2016) est insuffisant. Elle évoque, par exemple, la limite posée par la loi sur la pratique de la sédation profonde et continue.
Le rapport recommande le développement des soins palliatifs "pour toutes et tous et partout". Cela passe par l'obligation pour les Ehpad d'avoir du personnel formé aux soins palliatifs. La question de l’âge à partir duquel une aide à mourir est envisageable n’a pas été tranchée.
Un projet de loi d'ici la fin de l'été
Prenant acte des conclusions de la Convention citoyenne, le chef de l’État a confié au gouvernement la mission d‘élaborer un projet de loi sur la fin de vie en France d’ici la fin de l'été.
Lisa DEMELUN,
Clémence MAINEMARE.
Réseaux sociaux, réguler les influenceurs
Un nouveau projet de loi pourrait soumettre les influenceurs à de nouvelles règles. Décryptage.
Bruno Lemaire, Ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique propose une loi pour encadrer le métier d'influenceur et son business.
Éviter les arnaques
Cette loi est nécessaire pour encadrer les partenariats entre les influenceurs et les marques, notamment à cause d’un manque de transparence et d’honnêteté vis à vis des produits mis en avant par les influenceurs. Il s'agit avant tout de protéger les consommateurs et d'éviter les "arnaques".
Ce que changera le texte
Il s'agit d'abord de définir et d'encadrer le statut d'influenceur et de préciser les nouvelles règles que les influenceurs devront suivre telles que la divulgation des promotions payées et la fourniture d’informations précises et honnêtes sur les produits promus. Les influenceurs seront par ailleurs soumis aux mêmes règles publicitaires que les médias traditionnels, donc l'interdiction de faire la promotion de la chirurgie esthétique, du tabac, de l'alcool et des paris sportifs. Des sanctions pourront être imposées en cas de non respect. Enfin il s'agit aussi réguler le "dropshipping", technique qui consiste à gonfler ses marges, afin de protéger les jeunes des mauvaises annonces. Les marques quant-à elles devront revoir leurs stratégie publicitaire en ligne pour se conformer à cette nouvelle réglementation.
Qu’en pensent les influenceurs ?
Certains influenceurs ont exprimé leurs inquiétudes face à cette nouvelle réglementation imposée par le gouvernement et une tribune dans le Journal du dimanche contre le projet de loi a été signée par 150 d'entre eux. D’autres au contraire, voient des avantages dans la transparence accrue et la protection des consommateurs afin d'éviter les arnaques.
C'est le cas notamment du Youtubeur Squezzie qui s'est désolidarisé de la tribune du JDD.
« J’ai fait l’erreur de donner mon accord pour que mon nom apparaisse dans une tribune très maladroite, que je n’ai même pas lu avant publication . On me l'a présenté comme un moyen de nous défendre devant des lois trop extrêmes, qui auraient pu pénaliser à tort les honnêtes créateurs de contenu alors que, parmi les signataires, on retrouve des influenceurs à l'origine même du problème », a réagi sur Twitter le plus gros Youtubeur français avec presque 18 millions d'abonnés.
Héloïse QUENUM,
Victor HELLEBOID.
Le fléau de la drogue à Marseille
Les fusillades meurtrières dans la cité phocéenne sont responsables de seize décès depuis le début de l'année. Elles nuisent quotidiennement aux habitants.
Depuis le début de l'année 2023, treize personnes ont été tuées par balles sur fond de trafics de drogue, à Marseille. Les quartiers Nord sont principalement le théâtre de règlements de compte qui font des victimes de plus en plus jeunes. Dans la nuit de dimanche 2 à lundi 3 avril, plusieurs altercations y sont survenues en pleine rue, faisant trois morts, un adolescent de 16 ans et deux jeunes adultes. Les auteurs étaient munis d'armes de type kalachnikov. On déplore aussi plusieurs blessés. Dimanche 23 avril, un homme de 18 ans a été tué par balle peu avant 22 heures dans la cité du Mail.
Le quotidien pénible des habitants
Cela fait longtemps que d'importants réseaux de trafic de drogue impliquent principalement les cités défavorisées du Nord de Marseille ; aujourd'hui on compte 127 points de vente de stupéfiants dans le quartier de la Joliette ou encore dans la cité du Castellas. Ces activités se déroulent la nuit mais également la journée ; cela terrorise la population qui subit les cris, les fusillades et les décès. Ces événements dramatiques font partie du quotidien des Marseillais et sont malheureusement banalisés, malgré la mobilisation des habitants : rien ne change ! Un habitant du quartier de la Joliette s'est exprimé lors d'une interview pour France.info :« J'ai envie de rentrer chez moi et de me cacher. J'ai peur. Je vais me faire tuer, moi aussi. Ça tire en ville, c'est grave, quand même. »Ces paroles révèlent le calvaire auquel sont confrontés les habitants.
L'impunité des trafiquants
Des fusillades et des règlements de comptes qui se multiplient. Et pourtant, les enquêtes, elles, sont au point mort. Il y a très peu d’arrestations et les assassinats continuent. La population dénonce l’impunité dont bénéficient les trafiquants et pose la question du maintien de l’ordre.
Le sénateur des Bouches-du-Rhône Stéphane Le Rudulier des Républicains rappelle que « les moyens de sécurité ont été mis en œuvre » : 300 policiers supplémentaires, trois compagnies de CRS ont été envoyées en renfort dans le cadre de la lutte contre le trafic de stupéfiants. Mais en dépit de moyens supplémentaires et du système pénal insuffisant cette problématique ne se résout pas. Pour Abder, un habitant qui vit dans les quartiers Nord, la police ne suffit plus . « L’Etat doit envoyer les militaires en réalité. Il y a trop d’armes qui circulent. Là, on est arrivé à un point où ce n’est plus du règlement de comptes, c’est du terrorisme », dénonce-t-il. La procureure de Marseille Dominique Laurens évoque une« logique de vendetta »incessante entre bandes rivales.
Anna DIEPPOIS.
Charles III en France, retour sur un flop
Pour sa première visite à l’étranger, le roi Charles III avait décidé de se rendre en France. Emmanuel Macron a dû l'annuler, à cause des manifestations.
Pourquoi et comment la première visite d'Etat du nouveau souverain a-t-elle été annulée ?
Quelles étaient les dates de la venue de Charles III ?
Le nouveau souverain du Royaume-Uni, Charles III, avait prévu comme premier voyage d'Etat, de venir en France pour honorer l'amitié entre la France et le Royaume-Uni, ce premier voyage était prévu du 26 au 29 mars 2023.
Quel aurait été le programme ?
Il était prévu de faire un dîner d'Etat au château de Versailles, ainsi qu'une cérémonie de commémoration à l'Arc de Triomphe. Les deux jours suivants, le roi devait aller à Bordeaux pour « observer les dégâts causés par les incendies de forêt de l'été dernier », découvrir un vignoble biologique et visiter un tramway, car l'écologie est une cause importante selon lui.
Quelles sont les causes de cette annulation ?
Le 24 mars, l'Elysée annonce que la visite du roi sera annulée en raison des manifestations contre la réforme des retraites. La décision a été prise par téléphone entre Emmanuel Macron et Charles III avec l'accord des deux gouvernements.
Qu'ont ressenti les populations françaises et anglaises ?
Du côté français, les habitants pensent que c'était la meilleure décision qui était à prendre, pour l'image de la France, ainsi que pour la sécurité du roi. Les Britanniques peinent à comprendre cette décision. Pour eux, il s'agit d'une « occasion manquée ». Néanmoins, ils avaient peur que le roi ne soit "politisé" avec les manifestations.
Charles III viendra-t-il en France avant son couronnement ?
Le couronnement ayant eu lieu le 6 mai 2023, le roi n'a donc pas pu venir en France avant d'être proclamé officiellement. Malgré tout, Emmanuel Macron espère que cette visite aura lieu « au début de l'été ».
Louane FACQUET,
Clémence FONTAINE.
3 questions à la vice-amirale Anne Cullerre
Première femme la plus haut gradée de la Marine Nationale, Anne Cullerre était l'invitée du lycée pour parler des enjeux géopolitiques des mers et océans. Entretien.
Pouvez-vous nous retracer votre parcours dans la Marine Nationale ? Le fait d’être une femme a t-il été un obstacle ou un frein à votre carrière ?
Ce parcours débuté en 1981 a été marqué d’emblée par le fait que les femmes n’avaient pas vocation à embarquer et encore moins à commander. J’ai donc « mis le pied dans une porte » quand celles-ci ont commencé à s’ouvrir. En 1993 quand l’état-major a demandé des femmes volontaires pour embarquer sur les deux premiers bâtiments de combat à équipage mixte, j’ai dit oui.
Mes 35 années de Marine ont été ainsi marquées par des décisions qui ne m’ont pas parues extraordinaires sur le moment _on parlerait aujourd’hui de prises de risque _ . Elles ont eu pour effet de me propulser sur une carrière que je n’avais pas imaginée.
Au bilan, j’ai fait plusieurs métiers : professeure/cadre en écoles de la Marine ; officier de renseignement ; commandant d’une petite unité à terre ; commandant de deux bateaux ; chef des opérations et de la planification opérationnelle tant en France, qu’en Outre-mer mais aussi à l’étranger ; chargée de communication…J’ai embarqué une dizaine d’années. J’ai servi au sein de la Marine, mais aussi en milieu interarmées.
Le fait d’être une femme n’a pas été un obstacle. Il faut se souvenir que je suis entrée dans la Marine au moment où la politique vis-à-vis des femmes commençait à évoluer. Il était question de leur proposer des emplois moins « administratifs », de diversifier leurs carrières.
La grande (r)évolution a eu lieu en 1993 quand l’embarquement sur bâtiment de combat et l’accès au concours de l’École Navale ont été rendus possible pour les femmes.
Bien sûr, j’ai vécu les jalousies et les petites phrases assassines, celles qui vous font comprendre que vous êtes à ce poste uniquement parce que vous êtes une femme. J’en ai été vexée, mais mes chefs m’ont aussi fait comprendre que la Marine ne confierait pas un bateau de plusieurs millions d’euros à une incapable . Ca « remet les pendules à l’heure » !
Selon vous "le pouvoir se joue en mer ». Pourriez-vous nous préciser quelle est l’importance géopolitique des mers et des océans dans le monde d’aujourd’hui ?
Le monde c’est 71 % de mers et d’océans. L’expansion du commerce mondial s’est faite grâce à cette extraordinaire plate-forme : 90 % des échanges commerciaux se déroulent sur les voies maritimes empruntées par des milliers de navires chaque jour. Il faudrait 1 100 Boeing 747 ou 35 trains de 2 km de long pour transporter les 20 000 conteneurs d’un porte-conteneurs actuel. 99 % de notre activité internet se déroule via des câbles sous-marins.
Source de vie et de développement pour des millions d’êtres humains, la mer est riche en ressources pour peu que l’on y ait accès, ressources halieutiques, mais également fossiles. L’exploitation future de nodules polymétalliques sur les grands fonds marins en haute mer est d’ores et déjà source de compétition entre États
.
La « maritimisation » du monde ne fait donc aucun doute. Elle repose sur un concept très simple : la liberté de navigation.
Inscrite dans la fameuse Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer de Montego Bay (1982), cette liberté est aujourd’hui fragilisée par des menaces transnationales : la piraterie, le terrorisme, les trafics en tous genres, et aussi remise en cause ou bafouée par des États qui entendent s’approprier unilatéralement des espaces maritimes.
Disposant du deuxième espace maritime mondial, la France entend à la fois préserver et défendre l’accès à ses propres ressources, mais aussi participer à la protection des voies maritimes, essentielles pour son commerce. Elle dispose d’une Marine océanique, apte à intervenir. Cela va de la surveillance maritime au combat de haute intensité, sans oublier sa participation à la dissuasion nucléaire.
Unique Marine européenne présente sur tous les océans du monde, elle permet d’afficher partout l’attachement de la France à la liberté de navigation, y compris dans des zones contestées comme la Mer de Chine du Sud.
Cela fait trois ans maintenant que vous acceptez de venir rencontrer les élèves du lycée Brassens, quelle importance accordez-vous à cette rencontre ?
C’est un rendez-vous important pour moi. J’ai plaisir à l'honorer. J’aime l’idée du partage de connaissances. J’en ai accumulé pas mal dans le domaine maritime. Ne pas les utiliser reviendrait à les laisser dormir dans un grenier : quand vous voulez les utiliser, trop tard, elles ont pris la poussière.
Partager devient ainsi un impératif. Il implique que ces connaissances soient maintenues à jour, actualisées, contextualisées. Au-delà de la démarche de partage, c’est aussi un bel exercice intellectuel, un vrai défi.
Ensuite, j’aime votre lycée, découvert à l’invitation de l’un de vos professeurs, M. Villemin. Dans cet établissement « perdu » au fond de la campagne normande, il y a une équipe pédagogique qui se bouge pour que ses élèves aient accès à des intervenants de haut niveau. Leur motivation entraine la mienne !
Et puis j’aime tout simplement le « moment conférence », cet espace-temps où je me dois entièrement à mon auditoire. C’est un moment où tout fusionne : ce que je sais, ce que je veux dire, ce que je perçois de la salle, mon énergie, mon enthousiasme, tout cela dans l’instant présent. Pour employer un terme à la mode, en pleine conscience. C’est puissant comme sensation, car je sais exactement quand ça passe ou pas ! Enfin parce que vous êtes les adultes, et peut-être les décideurs de demain.
Je suis fière de pouvoir contribuer à ma mesure, à ce que vous allez devenir. On m’a dit un jour qu’il n’y avait pas « de petit commandement », je sais qu’il n’y a pas de « petit auditoire ».
Propos recueillis par
Jean-Luc VILLEMIN.