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L'alternance depuis 50 ans
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Une professionnelle, passionnée
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L'alternance, une évidence !
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N° 10 - Janvier 2019 | www.mfr53.org |
L'Alternance motive les élèves
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Ils s'engagent dans le réseau des MFR
Laurence Morice et Rémi Moreau, respectivement président(e) de la MFR de l’Oudon et de la fédération des MFR de la Mayenne nous font part de leur engagement auprès des MFR.
(RM) : Laurence, comment avez-vous connu le réseau MFR ?
(LM) : Mes deux enfants ont suivi une formation en MFR. Mon fils n’appréciait guère l’école et éprouvait des difficultés. Souhaitant travailler auprès des enfants, il a préparé et obtenu le bac pro Sapat. Ma fille, plus scolaire, mais souhaitant réaliser des stages, a été fortement séduite par le fonctionnement "Maisons Familiales" et s'y est inscrite. Mes deux enfants gardent un très bon souvenir de leur passage en MFR ; ils ont beaucoup apprécié l'accueil en établissement à taille humaine, l’accompagnement, la relation avec le personnel .
(LM) : Rémy, avez-vous des enfants en MFR ?
(RM) : Etant moi-même issu du réseau, mes trois enfants, ont souhaité suivre des études professionnelles dans trois MFR.
(LM) : Vous vous êtes engagés en tant que bénévole administrateur rapidement ?
(RM) ; Ce fut presque naturel pour moi ; j’ai souhaité rendre ce que j’avais reçu ; de là est parti mon engagement.
(RM) : Laurence, vous êtes administratrice depuis cinq ans et déjà présidente, pourquoi un tel engagement ?
(LM) Quand mon fils est arrivé en MFR, j’ai eu ce sentiment de revivre cette ambiance si particulière des établissements de petite taille, où l’individu est reconnu. Je suis ainsi devenue administratrice, trésorière, puis présidente. Mon expérience professionnelle d’infirmière coordinatrice et de remplaçante de chef de service m’a aidée pour prendre de nouvelles responsabilités.
(RM) : Les réunions du conseil d’administration permettent de définir les objectifs ; c’est intéressant d’échanger pour améliorer nos services et conditions d’accueil.
(LM) Intégrer le CA permet de s’exprimer et prendre des responsabilités. Éloignée de la MFR, il n’est pas rare qu’un membre du CA me remplace pour représenter la MFR.
J. F. PERDRIAU.
V/ Président de la Fédération
Temps forts
Rendez-vous pour les MFR de la Mayenne lors des prochains temps forts du premier semestre 2019.
Vendredi 18 et samedi 19 janvier 2019 : Participation au forum des métiers de l'enseignement supérieur et des métiers, à l'hippodrome de Laval.
Samedi 26 Janvier 2019 et samedi 23 mars 2019 : Journée portes ouvertes dans toutes les MFR et CFP de la Mayenne.
Mardi 19 Mars 2019 : congrès régional des Maisons Familiales Rurales des Pays de la Loire, en Mayenne, à St Berthevin.
Jeudi 4 Avril 2019 : Journée sportive régionale, au complexe sportif des Terres Noires à la Roche sur Yon en Vendée.
Jeudi 23 Mai 2019 : Journée sportive départementale des MFR 53, à St Berthevin.

Pas facile d'être employeur
L'apprentissage est intéressant mais pas simple. Etre employeur,suppose d'avoir des qualités, et des moyens pour rémunérer l'apprenti.
« Ce n’est pas une question facile ! », admet M. Douinot, lorsqu’on l’interroge sur ce que doit faire un maître d’apprentissage pour accompagner son apprenti.
Cela suppose d'avoir un rôle de formateur au sein de son entreprise pour transmettre ses savoir faire. L’employeur doit être reconnu expert de son métier en étant volontaire et disponible à l’égard du salarié. Il doit justifier d'une expérience professionnelle de deux ans minimum dans la qualification, par rapport à l'objectif de professionnalisation visé. M. Douinot, ajoute : « Il faut savoir travailler en binôme. » En effet, les relations au travail sont très importantes. Le maître d’apprentissage a un rôle clé dans le parcours de professionnalisation de l’apprenti. Il doit rester disponible pour répondre aux questions du jeune, pour l’aider à acquérir de nouvelles connaissances. « Il faut être pédagogue », dit Pierre-Marie Douinot. Il doit aussi être transparent envers l’apprenti, sur le plan économique et la gestion de l’exploitation. L’apprenti, dans son parcours, doit faire un dossier de stage, point clé pour réussir sa formation. Le maître d’apprentissage doit aussi faire confiance à l’apprenti en lui donnant de plus en plus de tâches individuelles pour développer son autonomie et le préparer à sa vie professionnelle.
Julien Chauvin, Jérémy Galmard, Clément Grangé.
L’alternance : avantage et inconvénient
Afin d’en apprendre davantage sur l’alternance, nous avons rencontré Laura Beaugendre, élève de la MFR de l’Hippodrome, à Craon. Elle est en stage chez M. Coulon, à Parné sur Roc, depuis septembre. Cette EARL élève des canards et des chevaux. Il y a aussi des cultures. Laura n'a éprouvé aucune difficulté pour s’intégrer. Pour elle, l'avantage de l’alternance est d’avoir une meilleure expérience. Elle pratique l’alternance depuis six ans. Elle trouve que ça valorise le CV. Cela permet de découvrir le monde du travail et de mettre en lien la pratique et la théorie. On peut entrer plus facilement dans la vie active. Laura ne voudrait pas retourner dans un parcours continu. Elle trouve quelques inconvénients à l’alternance : être en formation pendant les périodes de pointe comme les poulinages ou les travaux des champs.
Anaïs RENARD,
Annaïg BOUTEMY,
Mathis SALMON.
L’alternance motive les élèves
Les MFR proposent des parcours par alternance qui motivent beaucoup les élèves grâce au travail sur le terrain.
Alexis Guérin est en première année de BTS Acse au centre de formation CFP la Futaie. Selon lui, l’alternance est un moyen d’apprentissage efficace pour entrer dans la vie active.
Il a choisi cette formation pour pratiquer sa passion dans son futur métier. « Depuis tout petit, je sillonne l’exploitation familiale. C’est pour ça que l’apprentissage me motive. Il me permet d’être sur un terrain professionnel, sur l’exploitation de mon patron où je suis salarié », précise Alexis.
Après un bac pro CGEA, il a changé de type de formation : le BTS Acse en apprentissage fait le lien entre les cours théoriques vus au CFP et la pratique sur l’exploitation de stage. « Cela me permet de gagner en maturité, d'avoir des responsabilités de la part de mon patron, d'être digne de confiance, de faire preuve de ponctualité et de respecter mes engagements ! J'apprends beaucoup de notions professionnelles. ».
De plus, les travaux de sous-groupe permettent d’associer et de mettre en commun les idées. « Les notions de gestion, de zootechnie et d’agronomie me permettent d’apprendre beaucoup et m'aident à la conduite de mon exploitation future. »
« Les semaines sur le terrain sont passionnantes, j'ai une vraie passion pour l’élevage. Les semaines au CFP sont intéressantes, mais moins concrètes », constate Alexis.
L’apprentissage fractionne le temps en quinzaines : deux semaines à l’école et deux en entreprise. « Il faut fournir beaucoup de travail personnel, être rigoureux et attentif en cours car il n’y a pas beaucoup de semaines d’école dans l’année », déclare Alexis.
Thomas GUILLEMOIS,
Christopher DOURDAIN,
Corentin TROHEL.
La découverte de l'abattage
Nous avons observé le chantier d’abattage réalisé par un groupe en formation paysagiste, au CFP la Futaie. Antoine, formateur, nous explique la situation. Deux arbres sont morts, il y a un risque de chute sur les voitures ou les personnes. Il y a aussi un intérêt formatif avec la prise en charge du chantier par les stagiaires.
S’organiser pour sécuriser
Il faut mesurer la hauteur des arbres à abattre pour déterminer un espace permettant de faire ce chantier en toute sécurité. L’arbre fait dix-huit mètres : les stagiaires ont prévu un périmètre équivalent dans lequel ne se trouvent que le formateur et l’abatteur.
Le chantier
Une encoche est faite sur le tronc pour sécuriser la chute de l’arbre. Il est découpé en morceaux qui sécheront pour faire du bois de chauffage.
Les consignes de sécurité
Il faut protéger les autres personnes. Antoine explique les risques provoqués par le chantier. Il y a aussi des consignes sur le matériel, comme le port de pantalon renforcé pour ne pas se couper au niveau des jambes.
Ce chantier va apporter aux stagiaires des connaissances sur la mise en forme d’un chantier, sur l’abattage et la sécurité.
Nathan Fournier,
Gwendal Hermagné,
Vincent Caillon.
L'alternance, une évidence !
Votre parcours en tant qu’élève, Nicolas ?
Je faisais partie de la première session de bac pro CGEA de la MFR. Pendant ma scolarité, j’ai effectué différents stages dans des écuries de galopeurs et, la dernière année, j’étais aussi gentleman rider.
Pourquoi le support équin ?
Quand j’étais enfant, j’avais des chevaux chez mes parents qui faisaient de l’élevage. La voie était toute tracée.
Pourquoi l’alternance ?
Parce qu'elle allie le côté théorique au côté pratique, mais intègre aussi une bonne part de relations humaines avec les formateurs, les maîtres de stage… L’alternance m’a apporté le sens du travail, les bonnes méthodes, mais aussi la capacité à gérer son temps entre le travail pratique et le travail scolaire.
Pourquoi moniteur à la MFR, Nicolas ?
J’ai travaillé ailleurs avant de devenir moniteur. Je suis tombé sur une annonce à la MFR de Craon, j’ai tenté ma chance et depuis deux ans, je partage mon expérience et prépare les futurs professionnels, agris comme équins.
Pourquoi pas professeur ?
Ce qui me plaît, c’est d’accompagner les élèves en dehors de mes heures de cours et de leur faire découvrir leur futur métier. C’est ce qui m’aurait manqué en tant que professeur. Ça, plus des études à rallonge…
Et après, Nicolas ?
Pour l'instant, mon métier me convient. On verra de quoi l'avenir sera fait.
Interview réalisée par Clara, Anaëlle et Morgane.
La MFR à la rencontre du Burkina-Faso
Lors de son séjour, un jeune agriculteur burkinabé est venu découvrir les MFR.
Du 9 au 28 septembre, nous avons accueilli à la MFR Blaise Sawadogo,paysan et animateur, au Burkina-Faso. Il est venu en France et spécialement en Mayenne, pour s’informer sur le concept des MFR.
Blaise veut créer une MFR dans son village de Sangro pour former les jeunes aux métiers de l’agriculture.
Blaise a pu venir en France grâce au soutien de l’association Solibam, qui a financé son voyage et trouvé des « familles d’accueil » (des membres de l’association) pour le loger durant son séjour. Cette association, basée sur le pays de Château-Gontier, s’engage à aider les habitants de Sangro à assurer leur propre développement dans différents domaines : agriculture (construction de 31 fosses de compostage, achat de matériel adapté...), accès à l’eau (construction d'un forage, installation de l'eau courante à l'école primaire de Bisongo...), scolarité (construction d'un centre d'éveil et d'éducation, création d'un jardin pédagogique pour les écoliers...), santé (meilleur accès aux soins, construction de 45 latrines individuelles...), et environnement (vulgarisation de foyers 3 pierres améliorés à bois économe, fourniture d'un biodigesteur domestique…).
Solibam est en lien très étroit avec l'association burkinabé "Song-Taaba", ce qui permet de cibler au mieux les besoins des habitants. Car tout est lié : une alimentation suffisante a une bonne influence sur la scolarité et la santé. Au Burkina-Faso, 80 % des paysans ne produisent pas assez pour nourrir leur famille. Le but est de parvenir à l'autosuffisance alimentaire.
Touchés par l’histoire de Blaise,quatre élèves ont décidé d’apporter une aide matérielle à l’association en motivant leurs camarades pour ramener vêtements, cahiers, crayons et toute sorte de matériels scolaires.
Suite au séjour de Blaise, les élèves espèrent pouvoir garder contact avec lui et ses futurs élèves. La MFR de l’hippodrome s’est d’ores et déjà engagée à financer la scolarité de cinq d’entre eux.
Lucie, Clara et Léna.
Nous avons choisi l'alternance !
Marie a toujours aimé les chevaux. Aussi, nous avons choisi, en seconde, de la scolariser à la MFR, pour qu’elle soit à leur contact. Ce n'est jamais un choix anodin pour des parents de sortir du système dit "classique", mais pour nous, c'était assez simple.
En fait, nous connaissions déjà les MFR avant d'inscrire Marie.. Certains membres de notre famille ont suivi des cursus par alternance en Maisons Familiales, donc nous n’étions pas en terrain inconnu.
Nous aurions pu choisir un autre type d’établissement pour Marie, mais la MFR propose un cadre familial, où les jeunes évoluent en petits groupes. Ils se connaissent tous et surtout les équipes les connaissent, ce qui permet de mieux les accompagner en fonction de leurs difficultés. Dans un collège ou un lycée classique, les élèves sont un peu plus livrés à eux-mêmes et sont souvent noyés dans la masse.
Nous pensons avoir fait le bon choix pour notre fille : Marie est plus épanouie et plus volontaire, tant à l’école qu’en stage. Le mode de fonctionnement des MFR est un excellent compromis.Il faut oser franchir le pas.
Christine BOCQUEL, maman de Marie, élève de première.
Prescillia, une ancienne élève
Prescillia Duguin est accompagnant éducatrice et sociale au centre d’hébergement des Charmilles, à La Selle Craonnaise, depuis deux ans. Rencontre.
Pourquoi ce métier ?
J’apprécie être au contact des personnes, accompagner les résidents pour faire leur toilette, réaliser des activités, les aider à s’ouvrir vers le monde extérieur, le monde social…
Quelles études avez-vous suivies ?
J’ai un Bepa (Brevet d’étude Professionnelle agricole) SAP (services aux personnes), un bac professionnel Sapat (Services aux personnes et aux territoires) ainsi qu’un CAP petite enfance, puis un BTS économie sociale et familiale.
Les contraintes et les avantages de votre métier ?
Quand un résident va mal, cela peut compliquer la tâche en terme d’accompagnement. Mais c’est aussi ce qui rend le travail intéressant et enrichissant. Il faut s’adapter à chacun, chaque personne est différente, il faut avancer à leur rythme. Nous sommes ici pour faire en sorte que les résidents se sentent comme chez eux.
Que vous a apporté la formation en MFR ?
J’y ai appris à prendre confiance en moi, à être patiente et surtout, surtout à écouter ce que l’on pouvait me dire.
Mattéo, Nolan, Paul, Wendy, Axel, Tristan (4ème - 3ème).
Une professionnelle passionnée
Marie a 26 ans. Elle est employée depuis quatre ans chez Flore et Nature. Marie a choisi ce métier parce qu’elle aime le contact avec la clientèle et apprécie développer la créativité dans ses compositions florales.
Dans le magasin, sept personnes travaillent, dont trois apprenties.La responsable a cette volonté de former les jeunes, d'où la présence d'apprenties.
Marie a préparé un CAP fleuriste et un bac pro-commerce. Pour pouvoir avoir son propre commerce un jour, elle a suivi un brevet professionnel.
Régulièrement, des stagiaires viennent dans le magasin. L’intérêt que porte Marie à accueillir des stagiaires est de leur donner envie de découvrir le métier de fleuriste.
Un métier créatif où le contact avec la clientèle est important. Les stagiaires peuvent réaliser le bouquet carré qui est la base de l’apprentissage. Le comportement et le travail attendu ne sont pas forcément que le jeune ait envie de faire ce métier, mais qu’il fasse preuve de motivation.
Mattéo, Nolan, Paul, Wendy,
Axel, Tristan (4ème - 3ème).
Anaïs, plus mature et autonome à la MFR
Nous avons rencontré Anaïs et son papa pour comprendre son parcours à la MFR depuis son arrivée en classe de 4ème.
Pourquoi avez-vous orienté Anaïs vers la MFR ?"L’école ne plaisait pas trop à Anaïs. Elle ne savait pas quoi faire plus tard. J'ai été élève en MFR quand j'étais jeune.J'ai eu eu l’idée de lui proposer un autre fonctionnement d’apprentissage que le collège dans lequel elle ne se plaisait pas. Sa maman n’était pas convaincue de ce choix d’orientation. Anaïs a redoublé sa 4ème à la MFR de l’Oudon. Elle avait fait sa première 4ème dans un collège, mais elle manquait régulièrement les cours. Il a donc fallu trouver une solution et le choix de la MFR est vite arrivé. Au début, elle n’appréciait pas l’internat et le fonctionnement de la MFR lui faisait peur. En 4ème et 3ème, Anaïs a effectué plusieurs stages afin de découvrir des milieux professionnels différents. Ce travail d’orientation lui a permis de trouver sa voie. Les retours des maîtres de stage sont bons depuis son arrivée à la MFR. Elle a obtenu son diplôme du brevet avec mention bien.
Comment Anaïs a évolué depuis son arrivée à la MFR ?
Je trouve ma fille plus mature, plus autonome et moins renfermée. Elle a appris à sortir de sa « zone de confort ». Elle s’est sentie plus à l’écoute avec les moniteurs et elle peut partager, grâce aux entretiens individuels ou sur le temps de la vie résidentielle, ses inquiétudes et ses problèmes. La vie en collectivité à l'internat permet aussi de développer l'autonomie, le respect de l'autre.
Vous participez aux activités pédagogiques ? J'apprécie les échanges avec les jeunes, connaître leur évolution, découvrir leurs passions et savoir à quoi ils s’intéressent pour leur avenir. C’est ainsi que je suis devenu jury aux oraux blancs du DNB.
Qu'en penses-tu Anaïs ?
J'apprécie que mon père participe aux examens des jeunes.Il rencontre les élèves qui partagent mon quotidien et il peut ainsi mieux comprendre le fonctionnement de la MFR de l’Oudon. Sa présence à la MFR lui permet une relation encore plus proche avec l'équipe pédagogique.
Au niveau de ma scolarité à la MFR, l'approche pédagogique m'intéresse davantage. Un exemple, la semaine prochaine sera dédiée au handicap. Des intervenants qui accompagnent ce public voire des personnes en situation de handicap viendront témoigner. Aussi, nous allons réaliser des activités où nous seront acteurs.
Nous remercions Anaïs Marseul Depose et son papa pour le temp qu’ils nous ont consacré pour cette interview.
Anaïs poursuit ses études en classe de 1ère bac professionnel services aux personnes et aux territoires, elle passe son Bepa en 2019.
Le BTS GDEA en apprentissage
Nous sommes apprentis en BTS GDEA dans différentes entreprises : en ETA, en Cuma, en concession ou encore chez des constructeurs de matériels agricoles. Notre formation se déroule sur des temps différents, à la fois en entreprise et au sein de la MFR. Ainsi, nous développons diverses compétences et acquérons des connaissances tant sur le plan théorique que pratique.
Lorsque nous sommes à l'atelier à la MFR, nous travaillons sur des projets qui nous permettent de développer notre sens de l’organisation et de la communication tout en apprenant à rendre compte et à analyser notre travail. Selon les entreprises dans lesquelles nous évoluons, nos expériences sont variées. Ainsi, nous échangeons beaucoup sur nos manières de faire lorsque nous sommes à l’atelier, à la MFR. Nous avons travaillé sur des projets aussi intéressants que variés : remise en état d’une machine à vendanger, réparations de fuites hydrauliques sur un télescopique, identification de pannes à l’aide d’un logiciel de diagnostic, montage d’une mini-pelle… Notre objectif final est d’être polyvalents et autonomes dans des situations de travail.
Nous pensons que l’alternance est une force, même si ce rythme demande une bonne dose d’organisation et d’anticipation. Le statut d’apprenti est intéressant car on met un pied dans la vie active en apprenant le métier tout en étant autonome financièrement. L’alternance est bon compromis car elle offre de belles perspectives d’embauche.
Les élèves en BTS GDEA.
Un partenariat qui crée des liens
Nous sommes vingt-cinq élèves en terminale bac pro services aux personnes et aux territoires par alternance. L’année dernière, nous avons effectué un partenariat avec le foyer Thérèse Vohl, à Laval. Ce partenariat a débuté le 25 octobre 2017.
C’est Laura Croissant, une stagiaire du foyer qui est à l’initiative de ce projet. Il avait pour objectif de créer des temps de rencontres avec des personnes en situation de handicap.
Ce projet répondait parfaitement à la demande des usagers qui souhaitaient rencontrer des adolescents en cursus scolaire. De notre point de vue d’apprenants, c’était pour nous l’occasion d’appréhender le monde du handicap.
Nous avons travaillé tout au long de l’année de première sur le thème du recyclage, en réalisant différentes constructions à partir de matériaux recyclés. Les différentes actions se sont déroulées d’octobre à juin à un rythme alterné, à savoir deux fois par mois. La finalité de notre projet était basée sur l’organisation d'un événementiel, l’aboutissement de notre aventure commune.
Cet événement s’est déroulé le 27 juin 2018 au sein de la MFR. Énormément de personnes se sont mobilisées pour cette journée : différentes structures du handicap, maîtres de stage et parents d’élèves ont répondu présents à notre invitation. Ils ont pu admirer nos œuvres (meuble en palette, cadres photos...) Ils ont également testé leurs connaissances grâce à un quiz sur le recyclage, et se sont rassemblés autour de divers jeux comme la « pêche à la ligne », le « chamboule tout » et le « ouistiti ». Cette journée fût un excellent moment de partage et de détente.
Ce partenariat nous a tous apporté quelque chose de positif tant sur le plan émotionnel, relationnel que professionnel. Cela nous a permis d’aller à l’encontre de nos aprioris et de nos craintes, à tel point que certains élèves souhaitent même travailler plus tard auprès de personnes en situation de handicap.
Aujourd’hui, la collaboration se poursuit avec les usagers volontaires du foyer et les élèves de première Sapat de la Pignerie. Il aura pour but de faire connaître les différentes manières de travailler auprès des personnes en difficultés. Ensemble, ils devront créer des costumes pour la chorale dufoyer. Nous leur souhaitons de profiter pleinement de cette riche expérience.
La classe de terminale Sapat.
Voyage à Paris
A l’occasion de la 12ème édition du « salon des services à la personne et de l’emploi à domicile » qui s'est tenu à Paris les 27 et 28 novembre , notre groupe a eu envie d’organiser un voyage dans la capitale.
Le projet a été élaboré par notre classe avant de le présenter à nos formateurs et au directeur de la MFR. Nous avons réfléchi aux visites à effectuer sur place, de même qu’au budget à allouer pour ce projet. Le voyage s'est déoulé sur trois jours, avec au programme la visite du salon, une croisière sur la Seine en bateau mouche, une promenade sur les Champs Elysées et la visite du musée Grévin.
L’élaboration de projet fait partie intégrante de notre formation. Ce fût très motivant pour nous de pouvoir organiser une action qui nous impacte directement.
Les élèves en BTS ESF.
Des rêves plein les yeux !
Arrivée des fleuristes à la MFR de Pré-en-Pail !
Les fleuristes sont les nouvelles venues à Pré-en-Pail ! La formation en alternance est une vraie aubaine pour Eva, Lolita, Lou, Sarah, Anaïs, Laure, Camille et Julian qui voulaient apprendre leur métier-passion sans être à l'école à temps plein.
Le statut stagiaire ? Un statut provisoire dans l'attente du statut d'apprenti. L'apprentissage sera à la rentrée soutenu par les entreprises locales . Cinquante fleuristes ont participé à la démarche de l'ouverture d'une classe pour notre territoire du Nord-Mayenne, un peu excentré. C'est pour ces jeunes une véritable chance de pouvoir rester à proximité de leur territoire familial et d'éviter ainsi trop de dépenses supplémentaires.
C'est aussi une facilité d’intégration dans le monde du travail par une accumulation d'expériences, la diversité des styles, des techniques, des supports professionnels comme les artisans fleuristes, les franchisés, les points de ventes de fleurs coupées (rayon jardinerie).
C'est pour eux , plus de compétences acquises en variant leurs expériences de terrain. .
"Eva, qu'as-tu trouvé de différent à la MFR ?"
-"C'est bien car on a une mallette de matériel individualisée, une serre pour la reconnaissance de nos végétaux et un atelier spécifique et "cosy" pour nos travaux pratiques ! Lolita ajoute : "Les monitrices sont proches de nous et nous accompagnent pour nos recherches et plan d'études de stages ! Le groupe est petit. Pour apprendre, c'est beaucoup mieux !"
Votre monitrice est une professionnelle, avec un CAP, un BP et une maîtrise, c'est un atout non ?
-"Elle nous permet d'être tout le temps en contact avec les situations de terrain ! L'école aussi nous le permet, c'est une école du paysage et de l'horticulture. Les autres élèves sont comme nous, ils aiment être avec les plantes et la nature...C'est vrai qu' avec son parc et le château, c'est plutôt le bon endroit pour nos métiers. Paroles des CAP fleuristes.
L'Alternance ? Un mot qui soigne les maux !
Pourquoi avoir choisi l'alternance en MFR ? Pour réussir ? Pour être bien dans sa peau ? Voici nos mots…
Depuis la rentrée, nous avons déjà changé personnellement. Nous avons en quelque sorte trouvé une sortie à nos problèmes et difficultés, des réponses à nos questions ! Nous avons besoin de l’alternance et nous avons choisi les MFR, pour nous faire avancer et progresser .
Lucas, élève de troisième, nous dit : "Je me sens rassuré d’être accompagné, lors de mon travail personnel pendant la semaine d’école, par des moniteurs proches de nous et, pour nos leçons en alternance, par mon maître de stage. Mon retour à l’école est un vrai temps d’échanges et de partage de mes expériences ! "
"L’alternance en MFR, c’est la possibilité d’apprendre le métier avec double explication en travaux pratiques, à l’école et en situation de stage, dans l’entreprise.
"L’alternance me laisse le temps d’apprendre à mon rythme", rajoute Adrien en seconde. "La MFR de Pré-en-Pail, c’est la possibilité d’apprendre un métier dans une école à la campagne et sur mon territoire", complète Florian, dans la même classe. Plus tard dans la journée, Cyrille en seconde nous confie : "Nous sommes acceptés avec nos différences et nos difficultés scolaires pour continuer d’apprendre. J’ai pu obtenir un CAP et aujourd'hui’hui j’espère avoir le baccalauréat professionnel !"
La remarque est identique, mais plus difficile à exprimer pour Anthony, qui ajoute, "Je n’aime pas l’école. "L’alternance en MFR est un moyen de poursuivre ma formation avec un accompagnement, qui s'adapte à mes difficultés."
Kévin, malgrè sa timidité, se joint à nous et complète : "À l’école de Pré-en-Pail, il y a un vrai coté « famille » entre jeunes et moniteurs, mes temps d’école sont moins longs et je suis surpris d’aller au théâtre si souvent, de faire de l’éducation socio-culturelle ! ou encore des temps « découvertes sans stylo » sur les heures de fin de journée ! Je ne connaissais pas, ça me fait aimer un peu plus l’école !" Kévin, en CAP, assure : "J’ai eu la possibilité de découvrir la MFR par des journées d’intégration. J’ai été rassuré, les moniteurs sont à notre écoute, je me sens mieux aujourd'hui et me permettre d'évoluer avec plus de confiance !"
Pour clore cet échange, Gaëtan, Arnaud et Aurélien : "Vous savez,"l’alternance et la vie familiale à l’école m’ont permis de mieux supporter la salle de classe ! Pour moi, l’alternance et la taille de la MFR, m'aident à combattre mes phobies de l’école et de la vie en groupe !"
Les élèves de la MFR
de Pré-en-Pail
des classes de CAP paysage,
secondes et troisièmes.
L’alternance depuis 50 ans
Outre les changements comme la mixité garçons-filles, la possibilité d’être demi-pensionnaire pour les élèves, l’alternance a également évolué en 50 ans.
L’alternance en 1968 :
Pour les élèves de 1968, l’apprentissage se faisait à mi-temps chez les parents agriculteurs (deux semaines en stage, une semaine à l’école). Sur les 34 élèves de la première promo de Saint-Berthevin, la majorité a effectué une carrière dans l’agriculture. Beaucoup ont pris la succession de leurs parents dans les exploitations familiales.
L’alternance aujourd’hui :
Les jeunes ont la possibilité de découvrir plusieurs filières : agriculture, services à la personne, vente, sécurité, pour les parcours qualifiants et beaucoup d’autres filières pour les classes de 4ème et 3ème. Cette découverte est possible grâce à un réseau varié de maîtres de stage et d’apprentissage.
Témoignage d’élèves de Capa services à la personne et vente en espace rurale et de 3ème agricole :
Tous sont arrivés à la MFR car ils n’aimaient pas l’école. C’est le principe de l’alternance qui leur a plu. Certains savaient déjà vers quelle filière se tourner, pour d’autres ce n’était pas encore défini. C’est la pratique de différents stages dans des domaines variés qui leur a permis de choisir leur filière ou de confirmer leur choix.
Lucille Bertron : « Je n’aimais pas être à l’école, je préférais être en stage, mais depuis que je suis à la MFR, j’apprécie le fait d’être en cours, car on fait le lien avec le milieu professionnel. Maintenant, j'envisage même de poursuivre mes études et de peut-être faire un BP vente.
Les outils de l’alternance :
Le carnet de liaison est toujours là. En 50 ans, il a évolué, s’est étoffé, mais répond toujours à sa mission première : : faire le lien entre le jeune à la MFR, ses parents et son maître de stage. (cf photo de carnet de liaison tel qu’il était en 1968). Aujourd’hui, le numérique contribue à l’alternance. Avec l’arrivée de W@lter, plateforme de e-learning, nous avons la possibilité d’adapter le travail d’alternance à chaque jeune, de construire une base de données de vocabulaire spécifique à chaque métier, de créer des tutoriels métiers (ex. petite vidéo), bref de construire avec les jeunes tous les supports numériques qui leur seront utiles.
Merci aux élèves de CAPA SAPVER 2ème année et de 3ème agricole pour leur participation.
1968-2018 : 50 ans pour la MFR
La MFR de St-Berthevin va fêter ses 50 ans. Rencontre avec Alain Raimbault, Paul Sallé et Bernard Foucher. La vision de trois acteurs sur son origine.
Alain RAIMBAULT, élève de la première promotion (1968-1969) :
« Nous étions 34 à la rentrée en 1968. Nous venions de Simple, où nous avions commencé nos études dans le domaine de l’agriculture. Les locaux de Simple n’étaient pas appropriés au développement de l’enseignement. Ils avaient été choisis en attendant de construire une nouvelle MFR qui sera implantée à Saint-Berthevin avec l’aide du maire de l’époque, Bernard Le Godais ».
Bernard FOUCHER (secrétaire du 1er conseil d’Administration) :
« Le coût de la construction de la MFR était de 800 000 francs (soit l’équivalent de 122 000 €). Le conseil d’administration dont je faisais parti, est allé battre la campagne pour réunir une partie de la somme en lançant un appel à la souscription. Les sommes données par les particuliers n’étaient pas grosse afin de pouvoir les rembourser rapidement. 280 000 francs ont été récoltés. Pour le reste, nous avons fait un prêt et avons perçu des subventions ».
Paul SALLÉ (1er directeur de la MFR jusqu’en 1987) :
« Nous avons très vite eu de grandes promotions (plus de 30 élèves). En 1969, le manque de place s’est fait ressentir. La fédération a décidé d’envoyer une partie des élèves à ASTILLE dans le château de Bréhonnière. La MFR de Saint-Berthevin accueillait uniquement des garçons. Les élèves étaient internes du lundi au samedi midi. L’équipe de l’époque était composée de 2 moniteurs, 1 directeur et 1 maîtresse de maison. »
La MFR fêtera ses 50 ans samedi 25 mai avec visite des locaux et témoignages de jeunes en activité.
Propos recueillis par
Patricia MOAL
Les 29 et 30 juin 2018 : 2ème université itinérante des territoires ruraux à Craon (53)
Après la première édition à Figeac dans le département du Lot, l’Union Nationale des MFR, les associations IFOCAP et Sols et civilisations organisent la seconde université itinérante des territoires ruraux à Craon (53).
C’est un événement national bisannuel destiné à permettre aux responsables et acteurs des MFR, aux élus et réseaux d’acteurs des territoires de partager leurs réflexions et de développer leur expertise sur les questions de formation et développement en espaces ruraux. Cette seconde édition avait lieu à Craon en Mayenne et notre département était très fier d’accueillir les congressistes venus de toute la France.
« Numérique, formation et développement des territoires ruraux » telle est la thématique retenue pour cette édition :
. Pour partager l’expérience de territoires qui construisent collectivement des réponses aux questions d’emploi, de mobilité professionnelle de développement de compétences et de formation,
. Pour regarder comment le numérique est interpellé, mobilisé dans les dynamiques de développement des activités, des emplois et de compétences dans les territoires ruraux
. Pour s’interroger sur les usages et les effets du numérique dans la formation des jeunes et des adultes, dans l’accompagnement des apprentissages et développement de compétences tout au long de la vie.
Les mutations liées au numérique sont à la fois techniques, réglementaires, économiques, culturelles, sociales… Accélérateur de changement, le numérique transforme la manière de communiquer, de consommer, d’entreprendre, de travailler, d’apprendre.
Est-ce une opportunité pour nos territoires ruraux ? Cela ouvre-t-il de nouvelles perspectives pour les jeunes et les adultes qui veulent exister et vivre en milieu rural ?
Comment soutenir le développement d’une culture numérique ? Comment accompagner les apprentissages avec le numérique ?
Les deux journées ont permis de rencontrer et d’échanger avec de nombreux acteurs locaux, départementaux, régionaux, nationaux, des chercheurs, des universitaires, une directrice d’école d’Islande, …
W-@lter : la plateforme numérique au service de l’alternance des MFR
C’est quoi ?
Le Web de l’alternance est une plateforme d’apprentissage en ligne, conçue par des pédagogues, destinées aux équipes éducatives afin de soutenir la mise en œuvre de la pédagogie de l’alternance des MFR. C’est aussi un lieu de ressources pour penser et agir professionnellement, collectivement et individuellement, un lieu de mutualisation des pratiques collaboratives et enfin un environnement qui permet l’interaction des utilisations entre eux et favorise l’accès au savoir.
Pourquoi faire ?
W-@lter permet de consulter des ressources et des documents, s’exercer, s’auto évaluer, partager des expériences et des pratiques, échanger, communiquer, mutualiser, collaborer, coopérer, se concerter et répondre aux enquêtes. Cet outil va faciliter l’accompagnement des parcours de formation, animer des séquences pédagogiques et assurer les suivis des évaluations,
Qui peut avoir accès ?
La plateforme d’apprentissage et de collaboration est au service des alternants, de nos partenaires, des équipes éducatives et pédagogiques, des responsables administrateurs de nos établissements.
Roger COUPE
Directeur de la Fédération des MFR de la Mayenne.