Montrer la réalité de la guerre

Charles Comiti au lycée Fresnel, rencontre avec des reporters de guerre au Prix Bayeux
Charles Comiti ( à gauche) (Crédit photo : S. Galonde)
Le 14 octobre, les élèves des lycées Fresnel et Rostand se sont réunis dans l’amphithéâtre pour assister à la diffusion de 10 reportages de guerre à l’occasion de la 31e édition du Prix Bayeux et ont pu voter pour le prix des lycéens et apprentis. Les reportages montrent la réalité de la guerre. A titre d’exemple, le conflit israélo-palestinien. Après le vote, le reporter de guerre Charles Comiti a rencontré les adolescents.
Quand avez-vous commencé votre métier ? J’ai réalisé mon premier reportage au Cambodge. A l’époque, je racontais l’histoire des enfants forcés à travailler dans les mines du Rotana Kiri au nord-est du pays.
Sur quoi travaillez-vous actuellement et pourquoi ? J’en ai fait deux autres sur l’Ukraine avant de commencer à travailler mon troisième. Le premier concerne les femmes pendant la guerre, et dans le deuxième, "de glace et de feu" j’ai suivi des soldats dans les tranchées pendant dix jours.
Actuellement, je suis la jeune Khar Kiévienne et je suis resté 75 jours à Kiev avec elle ; j’ai réalisé plusieurs portraits de soldats, de jeunes volontaires et civils.Comment découvre-t-on de nouvelles choses à raconter chaque année ? La guerre évolue, l'année dernière il s'agissait d'une guerre de tranchées comme en 14-18 et 39-45 alors que cette année l'arrivée des drones FPV ont drastiquement modifié la dynamique.
Quelles ont été les conséquences traumatiques de cette expérience ? Lors d’une mission commando avec des Ukrainiens où l’on s’était approché à 300 mètres des Russes, des bombes ont commencé à fuser de partout et quelques-uns de mes collègues se sont fait tirer dessus. Les balles sifflaient et j’ai vu ma vie défiler. Sinon, le massacre de Boutcha ; les Russes sont arrivés et occupaient cette banlieue de Kiev ne laissant qu’un cimetière à ciel ouvert derrière eux : on avait vraiment l’impression d’être en enfer. Aujourd’hui j’ai quelques sursauts lorsque je suis surpris par certains bruits. Je suis néanmoins suivi psychologiquement, sans cela, je ne saurais pas comment gérer ces souvenirs.
Qu’est-ce qui vous motive à continuer ? Les gens. J’adore les rencontrer et immortaliser leur courage. D’ailleurs les Ukrainiens sont particulièrement drôles car ils ne voient pas le lendemain ; ils font souvent la fête, rigolent beaucoup et sont très chaleureux. C’est beau à voir malgré le contexte.
Propos recueillis par :
Sohanne Galonde-Doiteau,
Gwenola Lancre, Elsa, Elif
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