Rencontre avec Kris

Auteur des bandes dessinées, mais aussi directeur de la collection dédiée au sport « Coup de tête » chez Delcourt, Kris est un auteur aux multiples talents, sympathique et bavard, comme ont pu le constater nos élèves de seconde 8, secondes et premières DNL et LVB Espagnol, première 4 et terminales 4, 5 et HIDA !
  (Crédit photo : Lycée fresnel)

L’ouverture du bal a eu lieu le mardi 29 mars à 14 heures avec les élèves de seconde 8 et LVB Espagnol : tout le monde s’est réuni dans l’amphithéâtre ; la scène, décorée d’objets et d’images relatives aux bandes dessinées de Kris n’attendait plus que son auteur. Le Brestois en casquette est alors arrivé, prêt à répondre à son public attentif. Chaque question a été l’occasion pour lui de raconter des petits bouts de vie, nous permettant ainsi de découvrir son parcours, la vie de scénariste et l’avenir de la bande dessinée.
« Je fête mes 20 ans de carrière, 40 albums et 50 ans » ! Il nous a tout d’abord révélé qu’il est tombé dans la bande dessinée quand il était tout petit, avec les fumetti – bandes dessinées d’origine italienne au format souple, en noir et blanc, qui sortaient tous les mois. Il a grandi avec les mangas, notamment Akira et Dragon Ball et reste d’ailleurs aujourd’hui un grand fan du genre. A 6 ans, Kris a écrit et illustré sa première BD, le récit d’un voyage dans le temps ; il a depuis arrêté de dessiner, mais n’a jamais cessé d’écrire ! Cette passion pour les histoires lui vient de sa famille, nombreuse, atypique, communiste, militante et très engagée dans la vie de tous les jours. Petit, il adorait entendre les folles histoires que lui racontaient ses oncles. Teintées de militantisme et parsemées d’anecdotes qui racontent le quotidien, elles ont affirmé son goût pour la petite histoire qui, par sa dimension exemplaire, raconte la grande Histoire. Mais s’il a toujours écrit, Kris n’a pas toujours été scénariste. Ce métier, il l’a commencé véritablement à l’âge de 30 ans. Avant cela, il a embrassé les métiers de barman et de libraire. Des professions qui lui ont permis de rencontrer beaucoup de gens différents, et d’être le réceptacle de tout un tas de récits de vie, car pour être scénariste, il faut être curieux ! Et c’est cette curiosité qui l’a amené à couler sur le papier les histoires incroyables qu’il avait pu entendre. Sa grande chance a été d’avoir rencontré une génération spontanée d’illustrateurs avec qui il est devenu ami et a écrit ses premières BD. Mais le métier de scénariste ne s’apprend pas, contrairement à celui d’illustrateur. C’est donc en autodidacte qu’il est entré dans le métier, pratiquant l’écriture comme un musicien joue de son instrument : avec régularité.
« Ce n’est pas la vérité qui m’intéresse, c’est la justesse. »
Kris s’inspire de la réalité et invente des choses crédibles. Il prend des libertés pour mieux raconter le réel : « souvent, en voulant être exact, on se trompe, et en passant par l’imaginaire, on est juste. C’est cela qui m’intéresse : être juste ». Car ce qu’il préfère dans ce métier c’est sa dimension humaine. Raconter des petits bouts d’humanité, c’est aussi parler de tout ce qui nous émeut, nous rassemble, nous unit, c’est donner à chaque expérience humaine une vibration universelle. Si son nouvel album s’éloigne du monde du sport, Partitions irlandaise est le premier tome d’une trilogie racontant l’histoire d’amour entre une catholique et un protestant dans le Belfast d’aujourd’hui. Les fans y trouveront un écho de son expérience personnelle racontée dans Coupures irlandaises (publiée en 2008) et les novices pourront découvrir une nouvelle tranche de vie, écho d’un pays bousculé par le Brexit et en proie à des tensions identitaires.

Un projet riche et passionnant, à renouveler, assurément ! Merci à Kris, cela s’entend, mais aussi aux élèves évidemment, dont je salue ici le bel investissement !
Elise Pitette
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