Une véritable drogue numérique

Selon une l'étude de l'ANSES publiée en décembre 2019, un adolescent passe en moyenne plus de 7 heures par jour devant un écran.
Le téléphone, un outil addictif omniprésent   (Crédit photo : Romane Guilbert)
Chez les adultes, ce chiffre atteint près de cinq heures. Entre les jeux vidéos, les réseaux sociaux ou encore le télétravail, il devient difficile d'échapper à cette surexposition. Si l'écran est devenu aujourd'hui un outil essentiel, il tend aussi à devenir une véritable drogue numérique.
Notre enquête Pour confirmer ces études, nous avons décidé de mener notre propre enquête. Nous avons interrogé treize personnes au sein de notre entourage (voir graphiques ci-dessous) : 69 % se sentent dépendants de leur téléphone et 46 % d'entre eux passent en moyenne 4 à 8 heures par jour dessus. Nos témoins justifient leur addiction en partie par l'essor des réseaux sociaux : 77 % utilisent les écrans pour aller principalement sur les réseaux sociaux pour communiquer avec leurs proches et observer attentivement les contenus diffusés sur internet.. Mais comment réduire ces addictions devenues incontrôlables ?
Des effets inquiétants L’addiction aux crans peut avoir de nombreuses conséquences psychologiques et physiques sur les individus : l’anxiété, l’isolement social, la baisse de la concentration ou encore la dépression pour certains.. Selon une étude de l'insee datant du 13 juin 2024, 11 % des 15-19 ans se sentent déprimés et 7 % des 20-34 le sont également. En s'appuyant sur notre sondage, on a pu relever que 46 % seraient incapables de passer une journée sans leur télephone, soit près d'une personne sur deux et 69 % ne pourraient pas se limiter à 2 heures d'écran par jour. Ces chiffres ne sont pas anodins et sont sources principalement d'un isolement social. Mais comment réduire ces effets ?
Des solutions à envisager mais encore limitées La dangerosité de cette addiction implique la mise en place de solutions rapides et efficaces. Aujourd'hui, de nombreuses initiatives sont prises pour ainsi veiller au bien-être des individus. Des outils existent comme la mise en place d’un temps d’écran limité instauré par les parents pour les mineurs mais aussi un retour aux activités manuelles ou en plein air qui permet de se déconnecter des écrans. De plus le droit à la déconnexion est apparu expressément dans le Code du travail en 2016, dans le cadre de la négociation obligatoire sur la qualité de vie au travail. Toutefois, ces solutions ont des limites car elles ne sont que des initiatives prises par les individus.

Ces solutions sont donc seulement individualistes et le manque de régulation de la part des individus ne suffisent pas face à elles.
En outre, l'environnement numérique est omniprésent ce qui n'améliore pas la situation. A l'école, au travail ou même dans la vie sociale, les relations passent de plus en plus par le numérique, un outil essentiel dont on ne peut plus se passer à l'heure actuelle.
L'avenir du numérique L'usage du numérique s'étend de jour en jour. L'intelligence artificielle conçue par les Américains est devenue un enjeu technologique qui intéresse l'économie, la recherche ou encore la formation et s'étend dans tous les domaines de la société mais qui n'est pas sans conséquence. L'IA a amélioré le quotidien et la vie d'un grand nombre de personnes mais certains se questionnent sur l'avenir de l'IA qui va devenir encore plus présente dans le quotidien des individus et accentuer leur addiction aux écrans. L’avenir de l’IA est prometteur, mais reste inquiétant sur ces capacités qui pourrait dépasser celle de l'homme. Il dépendra alors des choix que nous ferons aujourd’hui : entre innovation et responsabilité. C'est à nous de maximiser les bénéfices tout en limitant les risques. L'IA actuelle est déjà très prenante notamment chez les jeunes qui l'utilisent pour certains devoirs .De plus, l'IA est aujourd'hui capable d'analyser les préférences des utilisateurs : plus un individu regarde un type de contenu (cuisine, sport, mode) plus l'algorithme lui proposera ce genre de contenus renforçant une habitude excessive et une dépendance aux écrans. Elle va alors devenir ou est déjà un nouveau passe temps pour certains d'entre nous, une nouvelle sorte d'addiction aux écrans.
L'addiction aux écrans est-elle donc inévitable ? Si les écrans nous servent dans de nombreux domaines de notre quotidien, il est nécessaire d'informer sur les risques et ainsi éviter toute addiction.
Romane Guilbert
et Aliyah Taleb