Gaza : un quotidien sous les bombes

La situation humanitaire a Gaza demeure dramatique et sans répit.
Des personnes marchent devant les décombres de bâtiments effondrés et endommagés dans une rue de la ville de Gaza, le 11 décembre 2024 (Crédit photo : AFP / Omar AL-QATTAA)
La situation ne s'améliore pas à Gaza, avec des bombardements israéliens incessants, frappant des zones résidentielles et des infrastructures déjà fragilisées. La population vit dans un climat de terreur, entre alertes aériennes et frappes régulières comme raconte Haider, un infirmier palestinien, interviewé par l'organisation Médecins sans frontières.« La situation était vraiment critique et nous avions tous peur », ajoute Haider. « Si nous ouvrions la porte, il y avait des tirs et des coups de feu. Ils tiraient sur les gens dans la rue ».
De plus, les frappes aériennes ne sont pas les seules à être dévastatrices, et c'est ce que raconte Kamil, un jeune infirmier à l'hopital Al-Shifa, après avoir évacué avec son équipe dont un de ses ami Alaa Al-Shawaa, ils se retrouvent contraints de faire demi-tour à cause d'un poste de contrôle israélien. Lorsqu'ils arrivent de nouveau à l'hopital, des tanks et snippers israéliens les attendent. Il raconte : « Les balles sont passées près de ma tête et une balle a transpercé celle d'Alaa. Il était penché, et sa tête s'appuyait sur le volant, près de mes bras, il m'était difficile de continuer à conduire, il y avait du sang partout ».
Tandis que parallélement les pénuries de nourriture, d'eau et de médicaments s'aggravent, « Nous n'avions pas assez d'eau pour nous laver ou pour boire. Nous manquions de nourriture. Deux semaines plus tard, nous étions complètement à court d'eau ». Les hopitaux sont saturés, peinant à soigner les blessés, « Nous recevions quotidiennement entre 30 et 40 patient·e·s à la clinique, tout en prenant soin de plusieurs dizaines d'autres à l'hôpital Al-Shifa. »
L'aide humanitaire internationale tente de répondre à l'urgence, mais l'accés reste limité en raison du blocus et des destructions des routes. Si certains pays appellent à un cessez-le-feu, les efforts diplomatiques peinent à aboutir, et l'espoir d'une issue pacifique diminue chaque jour.

Article écrit en décembre 2024.
Anais Ben Jenec