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Affaire Pelicot : la honte change de camp

Le procès fait résonner les luttes féministes actuelles.
Gisèle Pelicot à côté d'un collage \
Quatre vingt douze viols, c’est ce qu’a vécu Gisèle Pelicot, entre 2011 et 2020 par 83 violeurs. Droguée à son insu, entre ses 58 et 67 ans, elle a subi des agressions sexuelles, viols avec circonstances aggravantes et des créations de contenus à caractère pornographique non consentis. Selon Gisèle Pelicot «  la honte doit changer de camp ». C’est pour cela qu’elle a refusé le huis clos, une preuve de courage pour la femme de 71 ans qui va se confronter à chaque accusé avec toujours la même ténacité.
Retour sur les faits L’ex-mari de la victime a été surpris par un agent de sécurité à filmer sous les jupes de plusieurs clientes d’un magasin à leur insu. Il est arrêté et subit une saisie de matériel numérique et une inspection de domicile. L'accusé postait des annonces sur un site illégal où il invitait à venir violer sa femme inconsciente et à regarder les vidéos des viols. Différents hommes âgés de 26 à 73 ans sont donc passés pendant près de 9 ans au domicile familial pour participer à son fantasme. En outre des images en sous-vêtement de la propre fille du couple Pelicot et de sa petite-fille apparaissaient sur le site.
Sa fille, Caroline Darian, après avoir changé de nom de famille, publie donc en 2022 le livre «  Et j’ai cessé de t’appeler Papa  » En France, dans le monde, le procès devient médiatiquement très relayé. En effet, la presse décrit le comportement des accusés comme le résultat d’une culture des violences faites aux femmes, mais aussi de la conception patriarcale et misogyne de la société.
"Gisèle, les femmes te remercient" Le procès a duré quinze semaines. Le verdict donne la peine maximale, 20 ans de réclusion, pour Dominique Pélicot, 72 ans, et de 3 à 15 ans pour les 50 autres accusées. Des organisations féministes utilisent cette affaire pour faire prendre conscience que la question du consentement est encore peu respectée et que certains hommes nourrissent toujours un sentiment de puissance sur le corps féminin. La victime combat ses agresseurs et elle le fait pour que "toutes les femmes victimes de viol se disent Madame Pelicot l'a fait, on peut le faire [...]. Je ne veux plus qu'elles aient honte[…] J'exprime surtout ma volonté et détermination pour qu'on change cette société" a-t-elle déclaré devant la cour. Toutes les deux minutes et demie, une femme, mère, sœur, fille, subit un viol ou une tentative de viol.
Luz Jarach
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