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Le gavage et l’abattage, des pratiques controversées
La préoccupation pour le bien-être des animaux prend de l’ampleur en France. Il y a deux pratiques qui font souvent débat (à l’origine des controverses) : la production de foie gras, obtenue par gavage de canards et oies, et les conditions d’abattage des animaux destinés à la grande distribution. Bien que les pratiques mises en œuvre soient légales, elles sont néanmoins critiquées aussi bien par les associations de défense des animaux que par une partie de l’opinion publique.
Le gavage, une tradition controversée Le foie gras est un emblème de la gastronomie française. Sa production repose sur le gavage de canards et d’oies. Il s’agit de faire ingurgiter des quantités massives de nourriture à l’aide d’un tube inséré dans l’œsophage. En effet, il s’agit, à partir de 12 jours, de provoquer un engraissement du foie conduisant à la stéatose hépatique. Si les producteurs défendent cette pratique comme étant indolore lorsqu’elle est bien réalisée, de nombreuses associations, comme L214 ou la Fondation Brigitte Bardot, dénoncent une souffrance animale importante. Des études scientifiques montrent que le gavage entraîne un stress physiologique et des troubles locomoteurs chez les volatiles. Face à ces critiques, plusieurs pays ont interdit la production de foie gras, mais la France continue de le défendre au nom de la tradition et du patrimoine culinaire.
Les conditions d’abattage : entre réglementation et réalité En France, des règles très strictes régissent l’abattage des animaux, afin de limiter les souffrances. Selon la réglementation européenne, tout animal doit être étourdi avant d’être saigné. Les enquêtes conduites par certaines associations, le montrent régulièrement : dans certains abattoirs, les règles ne sont pas respectées. Les principales problématiques dénoncées sont l’étourdissement défaillant (dans certains cas, électro-narcose ou pistolet perforant ne sont pas appliqués correctement et entraînent le réveil de certains animaux avant leur abattage) et les cadences trop élevées. La recherche de rentabilité dans les grands abattoirs industriels poussent parfois à la vitesse excessive et donc à la maltraitance involontaire des animaux. Les animaux sont aussi souvent transportés longtemps, dans des conditions parfois inadaptées (surchauffe, manque d’eau, blessures).
Une prise de conscience grandissante Devant l'abus de ces pratiques, de plus en plus de consommateurs se tournent vers des alternatives : la viande d’animaux élevés dans le respect du bien-être animal, des labels permettant de garantir de meilleures conditions de mise à mort (Label Rouge, bio), voire un régime végétarien ou végan. De leur côté, certaines grandes surfaces jouent aussi leur rôle en entendant améliorer leurs critères d’approvisionnement et des initiatives politiques sont lancées pour encourager une réglementation plus stricte. Mais le chemin vers une industrie plus éthique reste pavé de difficultés, entre les contraintes économiques et les résistances culturelles. En attendant, le débat reste vif entre traditions, nécessités économiques et exigences morales, la vraie question étant de savoir jusqu’où nous sommes, consommateurs et utilisateurs, prêts à aller pour offrir un meilleur traitement aux animaux que nous mangeons.
Angèle Fontaine-Bouvet,
Méline Gilles
Le gavage, une tradition controversée Le foie gras est un emblème de la gastronomie française. Sa production repose sur le gavage de canards et d’oies. Il s’agit de faire ingurgiter des quantités massives de nourriture à l’aide d’un tube inséré dans l’œsophage. En effet, il s’agit, à partir de 12 jours, de provoquer un engraissement du foie conduisant à la stéatose hépatique. Si les producteurs défendent cette pratique comme étant indolore lorsqu’elle est bien réalisée, de nombreuses associations, comme L214 ou la Fondation Brigitte Bardot, dénoncent une souffrance animale importante. Des études scientifiques montrent que le gavage entraîne un stress physiologique et des troubles locomoteurs chez les volatiles. Face à ces critiques, plusieurs pays ont interdit la production de foie gras, mais la France continue de le défendre au nom de la tradition et du patrimoine culinaire.
Les conditions d’abattage : entre réglementation et réalité En France, des règles très strictes régissent l’abattage des animaux, afin de limiter les souffrances. Selon la réglementation européenne, tout animal doit être étourdi avant d’être saigné. Les enquêtes conduites par certaines associations, le montrent régulièrement : dans certains abattoirs, les règles ne sont pas respectées. Les principales problématiques dénoncées sont l’étourdissement défaillant (dans certains cas, électro-narcose ou pistolet perforant ne sont pas appliqués correctement et entraînent le réveil de certains animaux avant leur abattage) et les cadences trop élevées. La recherche de rentabilité dans les grands abattoirs industriels poussent parfois à la vitesse excessive et donc à la maltraitance involontaire des animaux. Les animaux sont aussi souvent transportés longtemps, dans des conditions parfois inadaptées (surchauffe, manque d’eau, blessures).
Une prise de conscience grandissante Devant l'abus de ces pratiques, de plus en plus de consommateurs se tournent vers des alternatives : la viande d’animaux élevés dans le respect du bien-être animal, des labels permettant de garantir de meilleures conditions de mise à mort (Label Rouge, bio), voire un régime végétarien ou végan. De leur côté, certaines grandes surfaces jouent aussi leur rôle en entendant améliorer leurs critères d’approvisionnement et des initiatives politiques sont lancées pour encourager une réglementation plus stricte. Mais le chemin vers une industrie plus éthique reste pavé de difficultés, entre les contraintes économiques et les résistances culturelles. En attendant, le débat reste vif entre traditions, nécessités économiques et exigences morales, la vraie question étant de savoir jusqu’où nous sommes, consommateurs et utilisateurs, prêts à aller pour offrir un meilleur traitement aux animaux que nous mangeons.
Angèle Fontaine-Bouvet,
Méline Gilles