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Les violences dans les couples : un fléau inquiétant pour les adolescents

Selon l'Institut National de Santé publique du Québec, les violences dans les couples d'adolescents se définissent comme « tout comportement ayant pour effet de nuire au développement de l'autre en compromettant son intégrité physique, psychologique et sexuelle ». Ces comportements concerneraient, selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), près de 19 millions d'adolescents.
3ème journée  pour la protection des familles (Crédit photo : Arthur Regent)
Les violences au sein des couples adolescents sont un problème grave qui peut inclure des violences physiques, verbales, émotionnelles, sexuelles, et psychologiques. Bien que souvent moins visibles que dans les couples adultes, ces violences sont courantes et concernent des adolescents de tous milieux.
Qu'est-ce qui provoque cette violence ? La cause principale est souvent due à des conflits familiaux ou à un mauvais schéma parental, mais les facteurs sociaux, économiques et culturels font aussi augmenter les risques. Il existe différentes formes de violences : coups, bousculades, ou toute autre forme d’agression physique. Il y a aussi de la manipulation, de l'humiliation, du contrôle et des comportements possessifs.
Comment s'expriment ces violences au quotidien ? La face immergée de l'iceberg concerne les violences psychologiques et émotionnelles. En effet, ces violences s'expriment le plus souvent par message via des conversations éphémères (comme le réseau social Snapchat, où les messages peuvent être supprimés) ou dans la vie quotidienne. Ils sont très subtils et invisibles aux yeux de tout le monde.
Ces hostilités s'expriment par des actes de manipulation, de jalousie extrême, de menaces et d'humiliation. Les brutalités physiques sont plus visibles, elles représentent malheureusement la majorité des violences au stade le plus avancé.
Quelles sont les conséquences de ces actes ? Les violences dans les couples d'adolescents provoquent un manque de confiance et d'estime de soi, des difficultés à établir des relations saines à l'avenir, le développement de troubles anxieux ou dépressifs et un mauvais développement de sa propre personnalité. En effet, l'adolescence est la période qui permet de mieux se découvrir et de se construire.

Une jeune adolescente de 16 ans, survivante de violences conjugales, témoigne Elle compte les nombreuses horreurs qu'elle a vécues. « Il a commencé à s'en prendre à moi, d'abord verbalement, j'étais choquée ». La jeune femme dit que son conjoint était naturellement violent. Lorsqu'il était en manque de cannabis, il était « encore pire ». Dépendante de lui, elle a réussi à s'en détacher le soir où il a été plus brutal que d'habitude : « J'étais terrorisée, dégoûtée, il m'avait vraiment détruite ». Elle a eu un déclic qui l'a poussée à le quitter. Son emprise sur elle ne lui fait plus d'effet, elle s'est complètement désintéressée de lui. Après la rupture, l'homme violent continuait de la menacer par le biais de messages sur les réseaux sociaux, il « l'insultait de tous les noms ». Elle raconte que cela a demandé plusieurs mois avant qu'il la laisse en paix.
Le silence qui enferme L’un des grands défis dans la lutte contre les violences au sein des couples adolescents est le silence. En parler, c’est risquer de ne pas être cru ou de subir des représailles. Nombreux sont les jeunes qui ont peur de dénoncer, soit par honte, soit par crainte de l’isolement. Les réseaux sociaux, par exemple, peuvent devenir des instruments de surveillance et de harcèlement, amplifiant l’isolement des victimes. Lorsqu’un jeune veut s’en sortir, il se trouve souvent seul face à un partenaire manipulateur et à un entourage qui ne comprend pas toujours l’ampleur de la situation.
3ème Journée pour la protection des familles Le 15 novembre 2024, la MPF 14 (Maison de Protection des Familles du Calvados) a organisé la 3ème Journée pour la protection des familles en présence de Monsieur le Préfet du Calvados, le Colonel Cazimajou (Commandant de groupement du Calvados) et Monsieur le Procureur de la République au tribunal judiciaire de Caen. Durant les différentes prises de paroles, les intervenants ont évoqué les hausses des cas de violences au sein des familles, plus de 10 % en France de 2022 à 2023. Malheureusement, cette violence touche toutes les catégories sociales. Les violences conjugales représentent 70 % des violences intrafamiliales. Les violences dans les relations amoureuses entre adolescents sont un problème préoccupant, avec des taux significatifs signalés à travers différentes études.
Comment réagir face à ces violences ? D'abord, il faut être attentif aux signaux d'alerte, tels que des changements soudains de comportement, un isolement social ou des blessures inexpliquées. Il est important d'écouter sans juger, de rassurer la victime car elle n'est pas responsable de ce qui lui arrive et l'encourager à parler à un adulte de confiance. Offrir des ressources adaptées est une étape essentielle : cela peut inclure des lignes d'aide téléphonique, des consultations avec un psychologue, un travailleur social, ou encore des groupes de soutien. Enfin, agir contre la violence implique aussi de sensibiliser les jeunes à ce qu'est une relation saine, en prônant le respect mutuel et la communication dans leur couple. Si nécessaire, il est utile de signaler la situation aux autorités ou aux services compétents.
Coline Pijeat-Allanet,
Arthur Régent
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