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Troubles des comportements alimentaires

Les TCA ne se résument pas à une question d’apparence ou de volonté : c’est le reflet d’un mal-être psychologique.
Les signes d'un TCA (Crédit photo : macrovector)
Les TCA sont des troubles du comportement alimentaire considérés comme des maladies mentales, réparties en trois catégories : l'anorexie, la boulimie et l'hyperphagie provoqués par des troubles dysmorphophobiques.
Cette dysmorphophobie est la préoccupation constante du corps ou d'une partie de celui-ci. En effet ce besoin constant de se regarder dans la glace et de ne se satisfaire d'aucune partie de son corps jusqu'à y voir un reflet doublé voire difforme. Chaque détail considéré comme un défaut, pourtant inexistant ou léger, devient la source de troubles envahissants.
Des troubles bien connus L'anorexie est une privation forte et parfois totale de nourriture par peur de prendre du poids. Les malades qui en souffrent cessent donc de s'alimenter ou limitent au maximum leurs apports nutritionnels. La perte de poids est alors significative chez les patients qui éprouvent même un plaisir physique à se priver. De passagère, l'anorexie peut s'installer et faire souffrir pendant des années.
La boulimie se traduit par des crises de frénésie alimentaire suivi par un acte compensatoire. Après des phases de surconsommation d'aliments, les patients se font vomir, utilisent des laxatifs ou des diurétiques pour accélérer l'élimination. Ils peuvent encore pratiquer à très haute dose l'exercice physique pour perdre le poids qu'ils pensent avoir pris.
La boulimie est à différencier de l'hyperphagie. Il s'agit là de crises de boulimie mais sans acte compensatoire. Selon le site de la Sécurité Sociale, Ameli, « l'hyperphagie boulimique occasionne un surpoids ou une obésité et génère une souffrance psychique ».
En plus des conséquences physiques parfois graves, ces comportements entraînent une souffrance psychique quotidienne.
Des femmes plus touchées par les troubles alimentaires Les troubles touchent principalement les femmes et les adolescentes. En effet, dans plus de 80 % des cas, les personnes atteintes sont des femmes, avec un pic de fréquence chez les 13-14 ans et les 16-17 ans. Cependant, si les TCA touchent plus d'un million de personnes en France, il faut noter que plus de la moitié ne sont pas diagnostiqués.
Ces troubles du comportement deviennent de plus en plus fréquent chez les jeunes femmes, du fait de la pression sociétale et surtout par les médias qui exposent certains stéréotypes de minceur sur les femmes depuis maintenant plusieurs décennies.
Une question d'image de soi et de manque de confiance Les TCA ont différentes origines qui peuvent être propres à chacun. Les facteurs les plus communs sont la mise en place de régimes excessifs, des traumatismes durant l'enfance, un manque de confiance en soi provoqué par les critères d'apparence imposés par la société, ou bien encore le perfectionnisme de ces jeunes filles et garçons.
En dehors des causes physiques ou d'un manque d'estime de soi, les TCA peuvent trouver leur origine dans un évènement traumatique. Cela peut en effet provenir d'une rupture amoureuse, d'un harcèlement récurrent ou d'un deuil. La recherche d'une image idéalisée véhiculée par les réseaux sociaux est souvent déterminante.
Des maladies aux conséquences lourdes Ces troubles ont de nombreuses conséquences aussi bien physiques que mentales. Physiquement, cela peut engendrer des carences, de l’ostéoporose (os qui s'émiettent), des insomnies et dans les cas les plus extrêmes un arrêt cardiaque.

Les conséquences mentales sont tout aussi importantes que les répercussions sur le corps. A cause des TCA, l'individu malade peut tomber en dépression, se replier sur soi, avoir un sentiment de solitude, développer un trouble de bipolarité ou s'isoler totalement du monde extérieur. C'est ce qui justement empêche la guérison, la personne souffrant de TCA se sent comme prise au piège par une voix malveillante qui lui dicte ces actes néfastes. On parle bien alors d'une maladie mentale. Cependant l'individu peut être aveuglé par la douleur et se sentir tout puissant vis-à-vis de la maladie et avoir donc l'impression de la contrôler et de la maïtriser.

Beaucoup de médecins s'interrogent sur ces maladies. Aujourd'hui en France, pour être pris en charge par des professionnels, hôpitaux ou autre structure de soins, le patient doit atteindre un poids spécifique. Cette limite chiffrée fait débat, puisqu'elle ne prend pas en cause la gravité du mal-être des malades mais seulement une composante physique. N'oublions pas que les TCA constituent alors une véritable addiction pour les femmes et les hommes qui en souffrent, addiction qui les incite à repousser leurs limites jusqu'au plus horrible.
Pour sensibiliser à ce problème de santé et de société de plus en plus présent, une semaine de sensibilisation a lieu du 2 au 8 juin 2025 partout en France.

Pour illustrer notre article sur les TCA, nous avons pu parler de la célèbre autrice Delphine de Vigan, auteur d'Un jour sans faim, roman qui illustre ce thème de la maladie mentale la plus mortelle au monde.
Adèle Merlin,
Esther Spender Goude
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