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L'intelligence artificielle au service des effets spéciaux au cinéma
L'intelligence artificielle au service des effets spéciaux au cinéma
Des dinosaures de Jurassic Park aux vaisseaux de Star Wars, les effets spéciaux ont toujours fait rêver les spectateurs. Aujourd'hui, une nouvelle révolution technologique est en marche : l'intelligence artificielle (IA) s'invite dans les coulisses du cinéma.
Grâce à l'IA, il devient possible de rajeunir des acteurs, de recréer des visages, de générer des paysages numériques ou même de faire jouer à quelqu'un une scène qu'il n'a jamais tournée. Bluffant, mais parfois dérangeant.
Recréer le réel L'une des principales forces de l'IA est sa capacité à apprendre à partir de données. En analysant des milliers d'images ou de séquences vidéos, elle arrive à reproduire des visages, des mouvements, ou encore des voix, de manière ultra-réaliste. Dans The Irishman, film sorti en 2019, Robert De Niro, Al Pacino et Joe Pesci ont été rajeunis numériquement à l'aide d'un logiciel d'IA, sans recourir à des prothèses ou à des capteurs de motion capture. Ainsi les personnages ont été rajeunis de 40 ans, tout en conservant les expressions naturelles des acteurs. Cette technologie ne sert pas uniquement à modifier des visages. Elle peut aussi générer des décors, simuler des foules, ou encore créer des effets météorologiques complexes. Certains films récents utilisent l'IA pour concevoir des paysages entiers en 3D, ce qui évite des tournages coûteux et parfois dangereux. Cela représente un gain de temps et d'argent.
Uncanny valley Indiana Jones 5, sorti en 2023, a beaucoup fait parler vis-à-vis du De-aging, c'est-à-dire du rajeunissement numérique grâce au "machine learning" par exemple. Des médias ont pris la parole comme notamment GQ France qui a trouvé l'illusion du de-aging convaincante au début, mais a noté que l'effet s'effondrait dès que l'action se mettait en place, comparant le film à une "opération de vernissage nostalgique". De nombreux internautes ont également été négativement surpris. Ils ont ressenti une gêne en voyant le visage rajeuni d'Harrison Ford, évoquant le phénomène de l'« uncanny valley », une sensation de malaise face à des images presque réalistes mais légèrement déstabilisantes. Des incohérences dans la synchronisation labiale et des mouvements des yeux ont aussi été relevées, ce qui a nuit à l'immersion.
Questions éthiques Cet essor de l'IA dans l'industrie cinématigraphique soulève des questionnements. Premièrement la question de la manipulation de l'image. L'utilisation de l'IA pour rajeunir un acteur est-elle éthique au niveau de la manipulation de l'image et le respect de l'intégrité de l'artiste ? D’après Chris Ume, le fondateur de la société Metaphysic.ai (spécialisée dans le deepfake), les célébrités vont devoir songer à organiser des enregistrements de données, afin de pouvoir alimenter les IA d’images de leur visage à un âge précis. L’idée fait un peu froid dans le dos, et peut faire imaginer les pires dérives, notamment du côté de la publicité. Le corps de n’importe qui pourrait servir à vendre n’importe quoi.
De plus, ce phénomène diminuerait l'authenticité de la performance. Certains estiment que le de-aging peut altérer l'authenticité de la performance de l'acteur, en effaçant les traces naturelles du vieillissement et les micro-expressions.
Cela signifierait donc une suppression de certains postes, comme celui de technicien, de monteur ou de maquilleur.
Or, dans d'autres films comme Avatar 2, l’IA est décrite plus avantageusement. En effet, les internautes soulignent l'emploi d'IA époustouflant. Elle permettrait une immersion et des graphismes 3D à couper le souffle. Plutôt que de faire jouer des scènes par des acteurs et de faire appel à des animateurs pour combler les vides entre les scènes et les images de synthèse, les robots et des ordinateurs sont désormais utilisés pour enregistrer chaque mouvement des acteurs.
L'IA a même assisté les acteurs qui ont des difficultés à se souvenir de leurs répliques ou à rester dans leur personnage lors de scènes difficiles.
Il paraît donc crucial d'établir un cadre éthique et légal bien défini. Cela englobe la défense des droits artistiques, la clarté d'utilisation des technologies et la sauvegarde de la diversité en matière de création. Il est essentiel de considérer l'IA comme un instrument facilitant la créativité humaine, et non comme une alternative. Celle-ci n'a pas la créativité des humains : elle ne peut pas inventer des idées originales ni ressentir des émotions comme nous, ce qui rend les créations humaines uniques. L’IA, pour la réalisation de films, ne devrait fonctionner qu’en tant qu'assistante tandis que les humains sont aux commandes.
Moune Nigen,
Amélie Sohier
Recréer le réel L'une des principales forces de l'IA est sa capacité à apprendre à partir de données. En analysant des milliers d'images ou de séquences vidéos, elle arrive à reproduire des visages, des mouvements, ou encore des voix, de manière ultra-réaliste. Dans The Irishman, film sorti en 2019, Robert De Niro, Al Pacino et Joe Pesci ont été rajeunis numériquement à l'aide d'un logiciel d'IA, sans recourir à des prothèses ou à des capteurs de motion capture. Ainsi les personnages ont été rajeunis de 40 ans, tout en conservant les expressions naturelles des acteurs. Cette technologie ne sert pas uniquement à modifier des visages. Elle peut aussi générer des décors, simuler des foules, ou encore créer des effets météorologiques complexes. Certains films récents utilisent l'IA pour concevoir des paysages entiers en 3D, ce qui évite des tournages coûteux et parfois dangereux. Cela représente un gain de temps et d'argent.
Uncanny valley Indiana Jones 5, sorti en 2023, a beaucoup fait parler vis-à-vis du De-aging, c'est-à-dire du rajeunissement numérique grâce au "machine learning" par exemple. Des médias ont pris la parole comme notamment GQ France qui a trouvé l'illusion du de-aging convaincante au début, mais a noté que l'effet s'effondrait dès que l'action se mettait en place, comparant le film à une "opération de vernissage nostalgique". De nombreux internautes ont également été négativement surpris. Ils ont ressenti une gêne en voyant le visage rajeuni d'Harrison Ford, évoquant le phénomène de l'« uncanny valley », une sensation de malaise face à des images presque réalistes mais légèrement déstabilisantes. Des incohérences dans la synchronisation labiale et des mouvements des yeux ont aussi été relevées, ce qui a nuit à l'immersion.
Questions éthiques Cet essor de l'IA dans l'industrie cinématigraphique soulève des questionnements. Premièrement la question de la manipulation de l'image. L'utilisation de l'IA pour rajeunir un acteur est-elle éthique au niveau de la manipulation de l'image et le respect de l'intégrité de l'artiste ? D’après Chris Ume, le fondateur de la société Metaphysic.ai (spécialisée dans le deepfake), les célébrités vont devoir songer à organiser des enregistrements de données, afin de pouvoir alimenter les IA d’images de leur visage à un âge précis. L’idée fait un peu froid dans le dos, et peut faire imaginer les pires dérives, notamment du côté de la publicité. Le corps de n’importe qui pourrait servir à vendre n’importe quoi.
De plus, ce phénomène diminuerait l'authenticité de la performance. Certains estiment que le de-aging peut altérer l'authenticité de la performance de l'acteur, en effaçant les traces naturelles du vieillissement et les micro-expressions.
Cela signifierait donc une suppression de certains postes, comme celui de technicien, de monteur ou de maquilleur.
Or, dans d'autres films comme Avatar 2, l’IA est décrite plus avantageusement. En effet, les internautes soulignent l'emploi d'IA époustouflant. Elle permettrait une immersion et des graphismes 3D à couper le souffle. Plutôt que de faire jouer des scènes par des acteurs et de faire appel à des animateurs pour combler les vides entre les scènes et les images de synthèse, les robots et des ordinateurs sont désormais utilisés pour enregistrer chaque mouvement des acteurs.
L'IA a même assisté les acteurs qui ont des difficultés à se souvenir de leurs répliques ou à rester dans leur personnage lors de scènes difficiles.
Il paraît donc crucial d'établir un cadre éthique et légal bien défini. Cela englobe la défense des droits artistiques, la clarté d'utilisation des technologies et la sauvegarde de la diversité en matière de création. Il est essentiel de considérer l'IA comme un instrument facilitant la créativité humaine, et non comme une alternative. Celle-ci n'a pas la créativité des humains : elle ne peut pas inventer des idées originales ni ressentir des émotions comme nous, ce qui rend les créations humaines uniques. L’IA, pour la réalisation de films, ne devrait fonctionner qu’en tant qu'assistante tandis que les humains sont aux commandes.
Moune Nigen,
Amélie Sohier