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Cinq ans après le Brexit : un Royaume-Uni en quête de stabilité

Le Premier ministre travailliste du RU Keir Starmer tente de panser les plaies et rétablir des liens solides avec l'UE après le séisme politique et économique du Brexit.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer (à droite) et la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen, le 24 avril 2025 à Londres (Crédit photo : POOL/AFP/Archives / Alishia Abodunde)
Le 30 janvier 2025 marque le 5ème anniversaire de la sortie officielle du Royaume-Uni de l'Union européenne. En juin 2016, les Britanniques ont voté pour quitter l’Union européenne, ce qui a divisé le pays. Ce choix, appelé Brexit (contraction de “British Exit”), a changé beaucoup de choses pour le Royaume-Uni, mais aussi pour l’Europe. Depuis cette décision, des séquelles se font sentir dans l’économie, la politique, la perte d'attractivité, la friction commerciale, l'isolement diplomatique et la liste continue. A l'époque, les promesses d'indépendance avaient séduit la population britannique mais la réalité s'est révélée plus brutale.

D’après l'Office for budget responsibility (OBR), le commerce au Royaume-Uni a diminué de 15 % par rapport au niveau pré-Brexit, et le revenu national a chuté de 4 %. Les exportations de biens vers l'UE étaient inférieures de 18 % en 2024 par rapport à 2019, bien que les exportations de services soient restées solides. Les produits échangés entre le Royaume-Uni et l’UE sont désormais soumis à de nouvelles taxes douanières. Cela rend les échanges plus compliqués et plus chers, surtout pour les petites entreprises.

Face à ces défis, le Premier ministre Keir Starmer, élu sur la promesse d'un changement apaisé, a organisé le sommet bilatéral post-Brexit le 19 mai 2025 avec l'UE. Les discussions avec Ursula von der Leyen, présidente de la commision européenne, ont porté sur la coopération en matière de défense, la réduction des barrières non tarifaires, les droits de pêche et la circulation libre des jeunes Européens. Ces sujets variés permettent plus de créer une fondation stable pour la coopération euro-britannique, plutôt que de commencer une avalanche gigantesque de changements.

La négociation des droits de pêche symbolise un bras de fer tangible post-Brexit entre l'UE et le Royaume-Uni, bien que cela ne représente qu'une petite fraction de l'économie de chaque partie. Il s'agit du premier cas d'arbitrage dans le cadre de l'accord sur le Brexit.
L'accord de Brexit (ACC) garantit un accès mutuel aux pêcheurs du Royaume-Uni et de l'UE dans leurs eaux respectives jusqu'en juin 2026.

Derrière ce geste politique, une stratégie plus large s'esquisse. Le Royaume-Uni souhaite revenir dans certains programmes européens comme Erasmus+, relancer la coopération énergétique, fluidifier les échanges commerciaux et améliorer la mobilité des travailleurs. L'objectif est de réduire les tensions, stimuler la croissance économique, et montrer que la souveraineté peut rimer avec partenariat.

Cet effort de reconciliation s'appuie aussi sur un changement d'opinion dans la population. Un récent sondage du Guardian rélève que 55 % des Britanniques estiment désormais que le Brexit était une erreur, et 62 % considèrent que sa mise en œuvre s'est mal déroulée. Les jeunes, notamment, appellent de leurs voeux un rapprochement avec l'UE, synonyme d'opportunités et d'ouverture.

Keir Starmer s'impose comme l'artisan d'un Brexit moins rigide et plus réaliste. Face à un héritage difficile, il incarne une vision tourner vers l'équilibre et la coopération. Le Brexit a changé la place du Royaume-Uni dans le monde et continue d’avoir des effets sur l’économie, les relations internationales et la société. Néanmoins 5 ans après la rupture le Royaume-Uni tente, sous son impulsion, de retisser les ponts avec ses voisins européens. Un pari politique audacieux qui montre la volonté d'un partenariat stratégique avec l'Union européenne.
Phoebe Shephard,
Naile Nair,
Zoé Esvan
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