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Lycée Kerneuzec, Quimperlé, le 15/12/2025.

Muganga, un film bouleversant sur les violences sexuelles au Congo

Sorti le 24 septembre 2025, le film Muganga raconte l’histoire vraie du docteur Denis Mukwege, un chirurgien congolais qui, au péril de sa vie, a soigné des milliers de femmes victimes de violences sexuelles en République démocratique du Congo.
Le film Muganga revient sur un phénomène glaçant au Congo. (Crédit photo : l'atelier distribution)
l'atelier distribution
Le film Muganga revient sur un phénomène glaçant au Congo.
Ce long métrage traite d'un sujet encore d’actualité : celui du corps des femmes comme véritable arme de guerre.
«  Une femme est violée toutes les quatre minutes » Derrière ce chiffre choquant se cache une réalité désastreuse. Des centaines de milliers de femmes sont violées chaque année à l’est du Congo.
En 2024, il s’agit du cas de 123 000 femmes dont 30 à 40 % d’enfants. Depuis la fin de la guerre en 2003, des groupes armés comme le M23 continuent de déstabiliser la région. Depuis cette date on estime à 400 000 le nombre de personnes violées.
"Traumatisées", "déshumanisées" et "anéanties" ne sont même pas des mots assez puissants pour décrire la situation de ces femmes. En effet, des méthodes épouvantables se développent pour commettre ces crimes : machettes, couteaux ou encore tirs d’armes dans l’appareil génital.
Depuis des décennies, les militaires ou autres hommes armés utilisent systématiquement cette tactique brutale laissant derrière eux des conséquences physiques, psychologiques et sociales. Mais alors quelle en est la raison ? L’argent. Les minerais stratégiques sont nombreux au Congo. Afin de puiser des diamants, de l'or et du coltan, qui, par ailleurs, est un matériau présent dans les téléphones, il faut que les peuples partent. Malheureusement très efficace, cette stratégie provoque des déplacements massifs ainsi qu’une baisse de la natalité.
Ces femmes sont rejetées par leur mari, leur famille et leur village, et souvent perçues comme salies, infectées et contaminées par l’ennemi, et d’autant plus si elles sont tombées enceintes suite au viol subi (cinq fois plus de rejet).
Malheureusement, elles trouvent refuge dans le silence tout en continuant à souffrir mentalement et psychologiquement.
Denis Mukwege Né en 1955, il reçoit le prix Nobel de la paix en 2018.
Le docteur Mukwege et son équipe de l'hôpital et de la fondation Panzi ont aidé à soigner plus de 87 000 victimes de violences sexuelles depuis 1999.
Néanmoins cela n'est pas sans risque. En effet, des intimidations, correspondances haineuses, des menaces de mort à travers les médias sociaux et des appels téléphoniques à lui et à sa famille rythment le quotidien du « réparateur » des femmes violées.
En octobre 2012, il avait même été la cible d’une violente attaque armée, avant d’être exfiltré du pays avec sa famille par les troupes de la Mission de l’ONU.
Aujourd’hui, Denis Mukwege vit en exil, après la prise de l’hôpital de Panzi par le M23 et l’armée rwandaise.
« Le cinéma ne change pas le monde, mais il peut provoquer un sursaut. »
Marie-Hélène Roux, réalisatrice
Le titre Muganga signifie celui qui soigne. Cela représente bien le personnage principal, un homme qui consacre son énergie à sauver des vies et à redonner espoir à celles qui ont tout perdu.
Dans le film, c’est Isaach de Bankolé qui joue le rôle de Denis Mukwege. Son interprétation est touchante et pleine d’humanité. A ses côtés, l’acteur Vincent Macaigne incarne le docteur Guy-Bernard Cadière, un chirurgien belge. Leur rencontre marque un tournant dans la vie de Mukwege, car elle lui apporte du soutien et une nouvelle force pour continuer son combat.
Un film difficile
mais indispensable
S'agissant d'un film très touchant, nous avons été bouleversées. De plus, le fait que ce soit une histoire vraie rend cela encore plus poignant.
Cependant si vous êtes sensibles, il faut savoir que ce film est dur et violent avec des scènes sans filtre et choquantes de viols.
Nous trouvons également que ce film est représentatif de la réalité et que c'est important d'en parler car si on ne cherche pas l'information, elle ne vient pas à nous.

Il s'agit d'un film difficile mais indispensable, qui nous ouvre les yeux sur un phénomène glaçant et le combat d'un homme face à ces violences.
Agathe Caillibot
et Anaëlle Lepere
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