Journal des Lycées > L'actualité des lycées > Ille-et-Vilaine > Lycée Emile Zola > Les articles > La santé mentale des jeunes, une enquête aux résultats inquiétants

La santé mentale des jeunes, une enquête aux résultats inquiétants

Statistiques du taux de dépression chez les lycéens en 2022 (Crédit photo : CC-BY-ND Statista)
Des jeunes qui se sentent seuls Pour la journée mondiale des solitudes, à savoir le 23 janvier, la Fondation de France a publié la 14ème édition de son sondage sur les solitudes en France. Et contrairement aux idées reçues, ce sentiment de solitude touche beaucoup plus les jeunes entre 15 et 25 ans que les personnes âgées ; 35 % des jeunes se sentent seuls contre seulement 16 % des seniors. Ces statistiques surprenantes nous font nous poser des questions sur l'état mental des jeunes en France. Comment leur santé mentale a-t-elle évolué ces dernières années ?
Notre enquête s'étendra sur plusieurs numéros, mais ici nous aborderons le sujet dans sa globalité sans rentrer dans les détails, qui seront précisés dans les prochaines éditions..
On a observé une grave dégradation de la santé mentale des jeunes depuis 2018 ; ce sont aujourd’hui les jeunes et plus particulièrement les filles (voir statistiques en bas à gauche) et lycéens qui sont sujets au mal-être et à la dépression. Ce mal-être croissant augmente aussi le taux de suicide, qui est selon l’OMS la troisième cause de décès chez les adolescents et jeunes adultes. Une étude d’Axa Prévention établit qu’aujourd’hui, 24 % des lycéens auraient déjà eu des pensées suicidaires et 13 % auraient déjà fait une tentative de suicide, et selon le ministère de la Santé, il y a environ 28 suicides par jour en France.
Selon l’étude EnCLASS publiée par Assurance Maladie, les symptômes observés chez les jeunes en état de mal-être ou de dépression sont : un sentiment de solitude, des troubles du sommeil, de la nervosité ou de l’agressivité mais aussi un manque d’énergie et des difficultés à réfléchir. Le problème est que ces symptômes ne sont pas toujours pris au sérieux, souvent confondus avec une crise d’adolescence. Ils ne sont donc pas pris en charge suffisamment tôt, ce qui rend difficile voire impossible pour la personne concernée d’aller mieux par la suite.
Des causes diverses et variées Mais quelles sont les causes de cette hausse du mal-être chez les jeunes ? Tout d’abord, sans que l’on se rende vraiment compte, le Covid-19 a beaucoup affecté les jeunes, qui ont très mal supporté le confinement et le fait d’être loin de leurs proches. De plus, selon Santé publique France, les jeunes ont aujourd’hui tendance à avoir une vision plus pessimiste vis-à-vis de leur avenir que les générations précédentes.
Mais ce n’est pas tout ; les soins sont également très difficiles d’accès. Toujours selon Santé publique France, 42 % des jeunes trouvent le prix d’un suivi chez un psychologue ou un psychiatre beaucoup trop élevé et disent être incapable de le payer. De plus le manque de personnel fait qu’il est très difficile et que cela prend donc beaucoup de temps, or il y a des cas à traiter en urgence, qui donc ne peuvent donc pas être pris en charge - particulièrement les suivis en hôpital psychiatrique pour les troubles alimentaires. L’association Nightline a aussi établi qu'il y a seulement un psychologue à temps plein pour environ 30000 habitants en France ; ce taux est huit fois inférieur en comparaison aux autres pays.
Plusieurs facteurs viennent impacter la santé mentale des jeunes, dont le développement des réseaux sociaux qui a grandement augmenté le harcèlement et plus particulièrement le cyberharcèlement. On peut aussi évoquer le fait qu’aujourd’hui, la consommation de drogues est presque “banalisée”, et l’accès aux drogues est bien plus facile. La délinquance sous toutes ses formes est aussi bien plus importante chez les jeunes. De plus, la pression que ces derniers subissent à l'école et les problèmes de certains systèmes éducatifs trop exigeants est parfois dure à supporter, ce qui peut conduire à de la dépression ou du décrochage scolaire.
Quelles solutions apporter ? Dans la plupart des cas, les conséquences d’un mal-être continu peuvent provoquer des idées délirantes, une agitation extrême, des pensées et des comportements désorganisés ou encore des hallucinations. Ils peuvent alors contribuer à développer des troubles psychologiques d’une part, mais également physiques, appelés symptômes psychosomatiques. Dans des cas plus graves, on peut même aller jusqu’à des épisodes dépressifs, de l'anxiété, des pensées suicidaires ainsi que l'automutilation. Si vous avez affaire à ces cas de figure, sachez que des solutions de préventions d'urgence existent, comme le numéro 3114 pour les personnes en détresse psychologique, ou encore SOS Amitié qu'on peut contacter au 09 72 39 40 50 ou via leur chat en ligne.
Milo Canezza, Camille Désert,
Iris Doucet-Royer,
Claire Hameury, Zoé Herzin
Connexion à la salle de rédaction numérique (SRN)
Se connecter

N'utilisez pas cette fonctionnalité si vous utilisez des postes partagés

 
Mot de passe oublié