Viol et harcèlement sexuel, qu'en est-il ?

De nombreuses affaires de viols, ou de harcèlement sexuel font actuellement l'actualité. Effet de mode ? Langues qui se délient ? Qui sont les victimes ?
Le prochain film de Yann Arthus Bertrand (Crédit photo : DR)
Nous avons tous entendu parler de l’affaire "Weinstein", du viol suivi du meurtre de Maëlys, ou, plus récemment, de cet enfant dont le corps a été retrouvé quelques jours après sa disparition…
On évolue dans une sorte de banalisation de ces situations pourtant si graves.
Quelques chiffres évocateurs :

- 250 000 viols ou tentatives recensés en France pour la seule année 2017.
- 9 % des victimes ont porté plainte.
- 1 % de ces plaintes a donné lieu à une sanction, soit 225 condamnations.

Comment concevoir qu’à l’heure où l’Homme imagine sans cesse de nouvelles technologies pour faciliter sa vie (donc celle des femmes), ce même individu conserve un instinct archaïque le poussant à dominer, voire violer ou tuer sa "proie".
Les victimes de ce phénomène sont surtout les femmes. J'ai voulu en rencontrer quelques-unes du lycée et des amies afin de recueillir leur sentiment sur ce sujet délicat, ainsi que l'attitude des hommes à leur égard.
"Pour vous, qu'est-ce qu’un viol ? Avez-vous déjà subi, causé ou été témoin de harcèlement ? Que pensez-vous d’un garçon qui "vous mate" ou "mate" une fille ? Enfin, que devrait-on faire pour arrêter cela ?"
Voici leurs témoignages :

- Un viol, c’est quand une personne commet un acte sexuel sur une autre personne sans son consentement.
- Oui, j’ai déjà été témoin de harcèlement au lycée l’année dernière dans ma classe.
- J'en ai été victime au collège : tout le monde se moquait en permanence de moi. Certains ont même créé une chanson insultante sur moi.
- En ce moment, il y a un mec dans ma classe, pleins de gens se moquent de lui, l'insultent.
- Non, jamais subi ou été témoin, mais des potes ont failli subir un viol et du harcèlement sexuel. Elles sont toutes assez traumatisées. C’est un truc qui marque et elles sont obligées de vivre avec ça... Alors qu’elles n’ont rien demandé
- D'entendre (en parlant d'une fille ou de toi) l'expression ''elle est bonne'' ou ''la chaudasse'' te fait penser que les garçons jugent sur le physique ou certaines attitudes, alors qu’ils font peut-être 1000 fois pire !
- Les expressions de ce type sont dénigrantes, et nous traitent comme des choses .
- Sincèrement, je trouve ça irrespectueux, même dégueulasse. Une femme n'est pas un "bout de viande", juste "des formes", c'est un être humain, une pensée.
- On entend ça tous les jours dans la rue.
- Des mecs qui nous abordent , ou qui nous crient ça dans la rue, ou qui nous "matent".
- C’est horrible de dire ça, mais, malheureusement, on vit ça au quotidien, et ça choque même plus. On a des techniques que toutes les filles ont, exemple : mettre ses écouteurs, faire un grand détour, marcher vite...
- Ça dépend de sa façon de regarder : s‘il a les yeux fixés , il faut être discret ou arrêter. Mais les commentaires désobligeants, c’est pas possible !
- Quand un garçon regarde une fille, ça n’a rien de méchant mais quand ça devient insistant et assez mal placé c’est très déstabilisant pour une fille.
- Pour "mater" ça ne me dérange pas. Honnêtement, tout le monde le fait, les filles comme les garçons.
Les solutions proposées par ces jeunes filles :

- des sanctions beaucoup plus fortes pour les viols.
- des campagnes de sensibilisation destinées aux jeunes.
Mais, pour la plupart "la prévention ça ne marche pas, les sanctions non plus, ça vient de l'éducation et des valeurs inculquées. C’est un problème général de mentalité et pour faire changer ça, c’est pas facile mais je pense qu’à force d’en parler, ça finira par changer".
- C’est énorme ! lorsqu’une femme se fait violer on dit "elle l’a cherché, elle était habillée en mini jupe, la pute... elle devrait avoir honte, si elle a été violée, c’est de sa faute". Il faut changer tout ça. J’ai le droit de porter ce que je veux. Comment arrêter ? Déjà arrêter d’être "con", de toujours nous voir comme des objets ou comme des personnes fragiles ... C’est facile à dire... Mais c’est ainsi. Le pire, c’est qu’on soit obligées de le vivre au quotidien car certains mecs ne savent pas penser autrement que par leur sexe !
Pour aller plus loin :

Yann Arthus-Bertrand, dans son prochain film "WOMAN" (en cours de tournage) aborde avec délicatesse ces sujets épineux, en libérant la parole des femmes du monde entier.

Rabya FARHAT GICQUELarhat Gicquel.
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