EDUCATION — TENUE UNIQUE

En France, de nombreux changements sont en cours, accompagnés d'un grand débat sociétal.
tenue unique (Crédit photo : pixabay)

Qui dit nouveau gouvernement, dit forcément nouvelles réformes. Et parmi elles, figure un grand débat sociétal vieux de quelques dizaines d’années : la « tenue unique » nommée plus communément uniforme ; mesure catégoriquement refusée par certains, louée par d’autres. Nous vous proposons de faire le point.
Historiquement L’uniforme dans les établissements scolaires fait l'objet de grands débats. Pour émettre un avis, intéressons-nous d’abord à son histoire.
C’est au XVIe siècle en Angleterre qu’apparaît pour la première fois les uniformes, d’abord dans les écoles caritatives. En France, Napoléon qui instaure une discipline militaire, l'impose en 1802. Néanmoins, cette mesure ne fera pas école... en dehors des écoles à vocation militaire. L’uniforme scolaire revient dans les débats politiques, en 2003. Xavier Darcos, alors ministre de l’éducation, suggère à nouveau l’idée : selon lui, une tenue commune à tous permet de réduire les différenciations socio-économiques. Ainsi depuis 2003, l’uniforme refait régulièrement parler de lui. Les candidats Emmanuel Macron, Marine Le Pen ou encore Eric Zemmour avaient d'ailleurs inscrit cette mesure dans leur programme à la dernière élection présidentielle.
Il ne faut cependant pas oublier un point essentiel : l'uniforme à l'école n’a jamais été obligatoire et généralisé en France. Certains font le rapprochement avec les blouses instituées par Jules Ferry en 1881-82 en même temps que ses lois scolaires (école gratuite, obligatoire et laïque), mais il ne s'agissait pas d'un uniforme, mais d'un vêtement de protection contre les tâches d'encre.
La mesure Cette tenue unique, ou uniforme, devrait être expérimentée à partir de septembre 2024 : voici une image de ce à quoi elle pourrait ressembler.
Il faut aussi savoir que le coût ne sera pas directement imputable aux familles ; le budget moyen d’environ 200 € sera entièrement pris en charge par l’Etat.
Si l'expérience est concluante, l'uniforme pourra être généralisé à partir de septembre 2026. L’essai est accompagné par Frédéric Garcin, président de l'agence de design nommée "Uniforme Prestige" et créateur des uniformes proposés. Pour le moment, la mesure repose sur le volontariat des établissements scolaires.
Cette mesure est-elle plausible ? L'adoption de l’uniforme a pour principal objectif de promouvoir l'égalité et la discipline. Outre l’aspect esthétique, elle relève d'enjeux sociaux. En effet, elle permet l’inclusion de chaque élève, le but étant de réduire les discriminations socioéconomiques effectuées sous la pression de la mode - mode qui est très importante pour les jeunes générations, au détriment de l’identité de chacun. C’est pourquoi l’uniforme dans les établissements permettrait de davantage souligner l'aspect scolaire plutôt que les influences sociales.
Néanmoins, bien que cette mesure accentue l'égalité et la diversité, elle peut également soulever une problématique autour de la liberté individuelle. Il est primordial que la politique de l’uniforme soit élaborée en prenant en compte les besoins des élèves, mais aussi des enseignants, parents etc…car elle peut restreindre l’expression des jeunes en les empêchant d'exprimer leur personnalité, leurs cultures et valeurs, ou encore leurs convictions. Une mesure pour réduire les conflits pourrait alors devenir une source de conflits pour des élèves percevant cela comme une contrainte imposée par l'autorité.
Océane Loret Leonard - Alexis de Maulde
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