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Les Jeux : compétition de trêve ou d'opposition ?

Les Jeux de la XXXIIIe olympiade approchent à grands pas : les rivalités géopolitiques s'effaceront-elles au nom de l'olympisme ?
Une paix en temps de guerre ? Dans le monde du sport, les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) ont toujours été perçus comme des événements réunissant les peuples autour d'une même passion pour le jeu et la compétition. Le but premier de ces jeux réunissant tous les continents, représentés par les cinq anneaux du drapeau olympique, est de faire la paix en temps de guerre. Dans cette optique, le Comité International Olympique (CIO) décide de rétablir, en 1992, la tradition de la trêve olympique établie dans la Grèce antique. Cependant, derrière l'éclat des médailles et les performances athlétiques, se cache parfois une réalité plus complexe : les relations internationales.
Une trêve olympique respectée ? Au fil des années, la portée de la Trêve olympique est devenue moins prégnante. Les rivalités politiques et les tensions internationales ont parfois obscurci la vision de paix et d'unité des jeux, entraînant des boycotts et des controverses politiques lors des événements olympiques. Dans le contexte géopolitique actuel, marqué par les conflits en Europe, notamment, la guerre en Ukraine, ainsi que celle opposant le Hamas à Israël au Moyen-Orient, cet esprit semble être mis à mal.
Une neutralité controversée ? Le Comité international olympique a tranché : aucun représentant des gouvernements ou des États russes et biélorusses ne sera autorisé à être invité ou accrédité lors de rencontres ou manifestations sportives internationales. Aucun drapeau, hymne, couleur ou toute autre identification liés à ces pays ne seront tolérés lors de ces événements, y compris sur le site même des compétitions. Mais, “Aucun athlète ne devrait être interdit de compétition sur la seule base de son passeport.” selon le CIO. De ce fait, les athlètes vont concourir en tant qu'"athlètes neutres". Ils ne représenteront ni leur État ni aucune autre organisation nationale, une pratique déjà observée dans certaines ligues professionnelles mondiales. Seuls ceux qui respectent pleinement la Charte olympique seront autorisés à participer, excluant ceux qui ont activement soutenu la guerre en Ukraine. Ils doivent également respecter intégralement le Code mondial antidopage avec des vérifications individuelles pour chaque athlète afin de garantir leur éligibilité. L'Ukraine a ainsi exprimé son mécontentement face à cette décision, soulignant des questions éthiques fondamentales. Il est donc difficile de désaliéner les JOP de la géopolitique mondiale.
Une opposition latente “Continuation de la [géo]politique par d’autres moyens” d'après Clausewitz, les JOP sont pourtant bel et bien un moyen d’affirmer sa puissance à l’échelle internationale. Ils offrent non seulement au pays hôte, cette année Paris, une couverture médiatique étendue pendant plusieurs mois, mais également aux nations concurrentes une occasion de renforcer leur soft power (pouvoir d'influence) tout au long de l'événement. Remporter une médaille est, en effet, pour les pays une fierté nationale qui permet d’influencer le monde du sport, les spectateurs et d’affirmer sa puissance aux yeux du monde.
Mais rappelons-le, c'est dans leur capacité à transcender les différences et à insuffler l'esprit de collaboration et de compréhension mutuelle que les Jeux feront triompher leurs véritables valeurs : ils jouent un rôle crucial dans la promotion de la paix et de l'unité à travers le monde.
Oréline Collet et Eva Duval
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