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Rencontre avec Heïdi Sevestre, docteure des glaciers
Le 3 Mars dernier, la glaciologue Dr Heïdi Sevestre a rencontré les élèves à l'occasion d'une visio-conférence en direct du Svalbard (Arctique). Reportage.
C'est motivée par son envie de travailler à la montagne et au grand air, et encouragée par un alpiniste qu'Heïdi, originaire de Haute-Savoie, s'est lancée dans l'étude des glaciers. Elle se nomme d'ailleurs "docteur des glaciers". Elle est communicatrice scientifique et travaille actuellement pour l'AMAP (avec 800 autres experts) le programme de surveillance et d'évaluation de l'Arctique.
Des glaciers en perdition Sa passion pour les glaciers se heurte à une triste réalité. Ils sont les meilleurs baromètres du changement climatique : sur les 200 000 existant sur Terre, la moitié pourrait disparaitre d'ici la fin du siècle. Les glaciers rendent visible l'invisible. Pourtant, Heïdi ne baisse pas les bras car l'autre moitié des glaciers est à sauver !
C'est lors des COP, Conférence Of the Parties, auxquelles elle participe, que de grandes décisions sur le climat sont prises. Elle considére qu'il faut éviter le COP-bashing, car ces conférences sont des lieux où les scientifiques, comme elle, peuvent rendre compte directement aux politiques des dégâts d'une économie extrativiste et sans considération pour la planète.
Une communication "au lance-flammes" car on n'a plus le choix ! Heïdi raconte : "Chronométrées, nos interventions doivent être percutantes. Parfois, les chiffres ne sont pas parlants. Le seul moyen d'atteindre les dirigeants des grands Etats ce sont des exemples concrets qui les touchent directement : une vraie communication 'au lance-flammes' !" La lutte contre les changements climatiques, c'est aussi une affaire de justice sociale. Ce sont les pays les plus pauvres qui paient le plus lourd tribut au réchauffement, dû essentiellement aux pays les plus riches ! Il est normal que ces derniers mettent la main à la poche ! Quand les dirigeants des archipels les plus menacés par la montée des eaux se battent pour préserver leurs îles et que les grandes puissances polluantes font preuve d'inaction, Heïdi se révolte !
Contre l'éco-anxiété, l'action tous ensemble ! L'éco-anxiété : un mot sur les lèvres de tous ceux présents dans la salle. Comment garder espoir quand les autorités ne réagissent pas ? "L'anxiété est normale lorsque quelque chose qui compte pour nous est menacé", affirme Heïdi. Pour la surmonter, elle nous incite à passer de nos connaissances à l'action : "parlez et agissez dans votre cercle proche, puis élargissez ce cercle, pour toucher de plus en plus de monde. L'énergie vient de l'action collective et du fait de se sentir utile, ensemble. Ainsi les idées de chacun deviennent le projet de demain." A l'échelle locale, discuter avec les représentants, les associations et les entreprises de sa commune est essentiel. A l'échelle du pays, il faut parler aux députés. Heïdi nous conseille : "Mettons nos élus face à leurs responsabilités, avec diplomatie, questionnons-les sur les actions concrètes qu'ils envisagent. Finalement, la taxe carbone, ce n'est pas une si mauvaise idée pour sauver la planète ! Chacun a son rôle à jouer et c'est l'affaire de tous de concrétiser ce changement climatique, pour faire bouger les institutions.
Des jeunes engagés et inspirants La sortie de ses livres Demain c'est nous avec Fr. Bernard, et Sentinelle du climat, avec I. Marrier, lui ont permis de rencontrer des jeunes motivés auprès de qui elle a beaucoup appris. C'est aussi par de tels projets collectifs qu'Heïdi puise son enthousiasme, son énergie et son espoir. Sauver le climat, la planète, les glaces, c'est l'affaire de tous et les jeunes, en première ligne, ne demandent qu'à suivre son exemple et ses conseils. Heïdi, glaciologue combattante et inspirante, a été élue par ChangeNOW parmi les 25 femmes qui peuvent changer la planète.
Candice Million
Des glaciers en perdition Sa passion pour les glaciers se heurte à une triste réalité. Ils sont les meilleurs baromètres du changement climatique : sur les 200 000 existant sur Terre, la moitié pourrait disparaitre d'ici la fin du siècle. Les glaciers rendent visible l'invisible. Pourtant, Heïdi ne baisse pas les bras car l'autre moitié des glaciers est à sauver !
C'est lors des COP, Conférence Of the Parties, auxquelles elle participe, que de grandes décisions sur le climat sont prises. Elle considére qu'il faut éviter le COP-bashing, car ces conférences sont des lieux où les scientifiques, comme elle, peuvent rendre compte directement aux politiques des dégâts d'une économie extrativiste et sans considération pour la planète.
Une communication "au lance-flammes" car on n'a plus le choix ! Heïdi raconte : "Chronométrées, nos interventions doivent être percutantes. Parfois, les chiffres ne sont pas parlants. Le seul moyen d'atteindre les dirigeants des grands Etats ce sont des exemples concrets qui les touchent directement : une vraie communication 'au lance-flammes' !" La lutte contre les changements climatiques, c'est aussi une affaire de justice sociale. Ce sont les pays les plus pauvres qui paient le plus lourd tribut au réchauffement, dû essentiellement aux pays les plus riches ! Il est normal que ces derniers mettent la main à la poche ! Quand les dirigeants des archipels les plus menacés par la montée des eaux se battent pour préserver leurs îles et que les grandes puissances polluantes font preuve d'inaction, Heïdi se révolte !
Contre l'éco-anxiété, l'action tous ensemble ! L'éco-anxiété : un mot sur les lèvres de tous ceux présents dans la salle. Comment garder espoir quand les autorités ne réagissent pas ? "L'anxiété est normale lorsque quelque chose qui compte pour nous est menacé", affirme Heïdi. Pour la surmonter, elle nous incite à passer de nos connaissances à l'action : "parlez et agissez dans votre cercle proche, puis élargissez ce cercle, pour toucher de plus en plus de monde. L'énergie vient de l'action collective et du fait de se sentir utile, ensemble. Ainsi les idées de chacun deviennent le projet de demain." A l'échelle locale, discuter avec les représentants, les associations et les entreprises de sa commune est essentiel. A l'échelle du pays, il faut parler aux députés. Heïdi nous conseille : "Mettons nos élus face à leurs responsabilités, avec diplomatie, questionnons-les sur les actions concrètes qu'ils envisagent. Finalement, la taxe carbone, ce n'est pas une si mauvaise idée pour sauver la planète ! Chacun a son rôle à jouer et c'est l'affaire de tous de concrétiser ce changement climatique, pour faire bouger les institutions.
Des jeunes engagés et inspirants La sortie de ses livres Demain c'est nous avec Fr. Bernard, et Sentinelle du climat, avec I. Marrier, lui ont permis de rencontrer des jeunes motivés auprès de qui elle a beaucoup appris. C'est aussi par de tels projets collectifs qu'Heïdi puise son enthousiasme, son énergie et son espoir. Sauver le climat, la planète, les glaces, c'est l'affaire de tous et les jeunes, en première ligne, ne demandent qu'à suivre son exemple et ses conseils. Heïdi, glaciologue combattante et inspirante, a été élue par ChangeNOW parmi les 25 femmes qui peuvent changer la planète.
Candice Million