Professeure d'anglais et ... clown !

Interview exclusive de Lucile Linard, enseignante en anglais et... clown en dehors du lycée. Une activité singulière qui inspire son action pédagogique.
Un clown pas comme les autres... (Crédit photo : LPCP)
Nous avons tendance à considérer les clowns comme des amuseurs mais connaissons-nous vraiment ce métier ? Il peut être aussi un véritable médicament humain.
En quoi consiste votre métier de clown ?
“Être clown c’est faire naitre quelque chose à partir de rien, c’est s’écouter soi-même. C’est réussir à faire rire, donner un sourire simplement avec sa personne, sans barrière, presque instinctivement.
Le clown présente donc une certaine fragilité car il n’a aucune carapace, c’est un être authentique. Au contraire du théâtre, il ne joue pas un rôle, sa prestation est purement personnelle, en partie improvisée et ne peut donc être copiée. Le clown est ainsi un semeur de joie et de bienveillance, il cherche à amener l’apaisement, et à faire du bien aux personnes .
Quel est votre public ?
“Je pratique cela dans divers endroits, particulièrement dans le milieu médical, pour aider ceux qui souffrent en silence, offrir une respiration à ces personnes fragilisées par la maladie ou le handicap, en comblant leur manque et donc créer un lien simplement avec eux ou en les faisant sourire avec mes prestations.
J’ai autant pratiqué dans les EPHAD, que dans des instituts spécialisés pour les personnes atteintes d’Alzheimer, car ces personnes se sentent très seules, elles oublient un grand nombre de choses et je les aide donc à retrouver des sensations, des petits bonheurs simples, des souvenirs qu’elles avaient perdu à travers mes gestes, paroles. Mais j’ai aussi travaillé dans le service de soins palliatifs ou même en hôpital psychiatrique.

Mes prestations peuvent être ponctuelles et individualisées, mais aussi sur le long terme. Nous avons remarqué que les patients de l’hôpital diminuaient leur dose de médicaments de ⅓ lors de notre venue.
Le clown crée un contact avec les personnes et cherche le sourire de celles-ci même quand les temps sont difficiles.
Quand avez-vous commencé ?
“Depuis très jeune j’ai un rapport privilégié avec le théâtre, j’ai commencé au collège puis juste après le bac où je suis entrée au conservatoire et j'ai joué dans des compagnies professionnelles, je suis partie quelques années plus tard aux USA où j’ai joué également.
Il y a 15 ans j’ai suivi une formation de clown pour ensuite créer mes propres associations comme celle dont je suis la directrice artistique actuellement qui se nomme “Kili kili". Je donne des représentations dans des théâtres pour tout public, et aussi individualisées pour le centre hospitalier”.

“ Aujourd’hui je suis professeure d’anglais au lycée en parallèle et je retrouve des similitudes avec mon métier de clown car je dois par exemple faire en sorte que les élèves, après m’avoir rencontré et avoir suivi mes cours ou mes prestations, ressortent dans un meilleur état d’esprit que celui avec lequel ils sont entrés.
Mélanie HEYSH Terminale
Connexion à la salle de rédaction numérique (SRN)
Se connecter

N'utilisez pas cette fonctionnalité si vous utilisez des postes partagés

 
Mot de passe oublié