Des violences qui tapent à l'œil des lycéens

En 2014, une femme sur trois a déjà subi une forme de violence physique ou sexuelle depuis l'âge de 15 ans. Les chiffres effraient et les lycéens s'en soucient.
Manifestation espagnole, Journée de la Femme 2023 (Crédit photo : Pexels-Anya Juarez Tenorio)
En France et partout dans le monde, nous nous battons pour les droits des femmes depuis des décennies. Que cela soit pour l’équité salariale ou l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG), les femmes se sont levées pour une société meilleure et égale. On peut aujourd’hui annoncer fièrement que les choses ont grandement changé entre 1950 et 2023, même si tout n’est pas encore comme on pourrait le souhaiter.
87 % de plaintes De nos jours, les violences et agressions persistent malgré la Déclaration sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes de 1933, rédigée par l’ONU. Les violences faites aux femmes repésentent 87 % des plaintes. Cette déclaration dit :
« Il est constaté que la violence à l'égard des femmes exercée dans la famille et dans la société se répand partout, quels que soient le revenu, la classe sociale et la culture, et que des mesures urgentes et efficaces doivent être prises pour en éliminer les effets ».
Des formes différentes Les violences se manifestent de différentes manières : il y a les violences domestiques (coups, violences psychologiques, viol conjugal, féminicide), le harcèlement ou l’agression sexuelle (viol, avance sexuelle non désirée, harcèlement de rue, cyberharcèlement), les mariages précoces et forcés ou encore, dans les cas extrêmes dans certains pays, la mutilation génitale féminine, le trafic d’êtres humains par l’esclavage ou l’exploitation sexuelle.
Très critiques, ces violences sont malheureusement fréquentes. Des chiffres reflètent le lourd silence des victimes : moins d’une femme sur cinq déclare avoir porté plainte contre son agresseur après avoir subi des violences quelconques. 50 000 femmes, entre 20 et 59 ans, sont violées par an et gardent le silence car ces actes ont été commis par des proches. Pire, en 2012, l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudess Economique) a compté, en France 247 décès par des violences conjugales.
#MeToo et ses conséquences Ces chiffres effarants en ont révolté plus d’une, notamment la militante Tarana Burke. Cette femme afro-américaine a lancé le célèbre #MeToo en 2007.
#MeToo est un mouvement social encourageant la prise de parole des femmes dans le but de faire savoir que le viol et les agressions sexuelles sont plus courants que supposé. Il sera encore plus connu à partir de 2017 grâce à l’affaire du producteur hollywoodien américain Harvey Weinstein qui, pour rappel, est auteur de plus de 90 agressions sexuelles.
Il entraîne l’adaptation française avec le #BalanceTonPorc précédé de dérivés comme #pourquoijenaipasportéplainte ou #metooinceste. Les réseaux sociaux ont donc joué un rôle crucial dans la connaissance de l’importance des agressions dans le monde. En effet, 53 millions de tweets sont comptés depuis 5 années. #MeToo a entraîné le dévoilement des visages de millions de victimes et a ouvert un débat plus large sur les droits des femmes, comme le port du voile en Iran ou la liberté de leur corps.
Action-réaction ! Nous avons compris l’ampleur de ces agressions durant les dernières années et nous avons choisi d’agir.
Pour cela, de nombreux artistes utilisent leur pouvoir d’audience pour sensibiliser leur public des inégalités et des violences qui persistent dans notre société.
Des chanteuses internationales usent de leur voix pour crier à l'injustice comme Angèle, avec sa chanson Balance Ton Quoi. De plus, de fortes mobilisations s’imposent dans toutes les rues du monde, en particulier au moment de la journée internationale des femmes depuis 1977.
L’Etat français a aussi réagi et condamne aujourd’hui ces actes immondes jusqu’à 15 ans d’emprisonnement et 100 000 € d’amende.
Nous nous sommes unis pour créer des associations défendant les droits des femmes. A grande échelle, on retrouve ONU Femmes ou Fondation des Femmes qui récoltent des millions pour aider celles dans le besoin. A plus petite échelle, on découvre des associations lycéennes comme celle créée dans notre lycée, dont j’ai pu interviewer les directrices actuelles de LVF (Lutte Violences Femmes) Hortense, Inès et Eva.
Une association à échelle humaine L’histoire de l’association commence il y a 3 ans. Des lycéennes se sont senties concernées par cette cause « de plus en plus médiatisée et très actuelle » et ont souhaité intégrer une association pour les lycéennes. Elles rêvaient de « partager cette volonté de combattre les violences faites aux femmes ».

Leur but initial était surtout de sensibiliser sur les violences et les manques auxquels les femmes font face et de les réduire dans l’enceinte du lycée. Par exemple, un nombre incalculable de femmes manquent de protections hygiéniques pendant leurs menstruations. De ce fait, nous avons réalisé des récoltes de serviettes hygiéniques afin d’en proposer aux lycéennes dans les toilettes du lycée.
Des pancartes montrant des alternatives plus écologiques et moins chères aux tampons et serviettes industriels sont créées par les 80 membres de LVF. Elles ont été ensuite affichées dans toutes les cabines WC. De plus, une ancienne victime de violence sexuelle interviendra au lycée, pour raconter son vécu.

Tous ces projets sont le fruit de l’imagination des membres. En effet, Hortense, Inès et Eva souhaitent impliquer tous les membres de façon à ce qu’ils « s’investissent concrètement dans l’association, qu’ils se sentent utiles ». Les trois directrices vous invitent à mener un combat quotidien pour les droits des femmes et à les rejoindre dans l’association pour enfin agir !
Mathilde Huet. 2nde1
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